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mercredi 13 juillet 2022

Le gars Bruno propose de geler les classes moyennes


Début mars, le brave Bruno Le Maire promettait de « provoquer l'effondrement de l'économie russe ». Il allait le faire, il était sur le point... Ah, si  ne l'avait pas retenu ! Aujourd'hui, Poutine sillonnerait les routes françaises en camionnette pour implorer les ménages de lui acheter son  à prix cassé.

Après ce triomphe évité de justesse, le ministre de l'Économie revient sur le devant de la scène. Face à François Lenglet, le stratège de Bercy est venu dévoiler son plan d'action pour lutter contre l'explosion des prix du  et de l'électricité. Avant d'entrer dans le vif du sujet, rappelons que le bouclier tarifaire mis en place depuis octobre 2021 a permis de limiter la casse. Le gars Bruno n'est pas peu fier : « Le prix du gaz, il aurait dû augmenter de 50 %, les Français ont vu zéro. C'est l'État qui l'a pris à sa charge. » La victoire sur le retour de manivelle des sanctions à l'égard de la  est totale : le contribuable paiera la facture. Même solution miracle pour l'électricité qui n'a augmenté que de 4 % malgré les +30 % du marché. La fibre du « quoi qu'il en coûte » habite le prodige macronien.

Toute solution paradisiaque ne pouvant durer éternellement, à partir du 1er janvier 2023, en plein réveillon, dès les douze coups de minuit, bonne année bonne santé et radiateurs sur 2 pour les moins pauvres : « À partir du 1er janvier, [...] il faudra faire passer un certain nombre de hausses en fonction du niveau de revenus », énonce doctement le père Le Maire. Les cerveaux de Bercy ont surchauffé : « ...il faut aussi qu'il y ait des augmentations pour ceux qui peuvent se permettre ces augmentations ». Dans les files d'attente aux caisses d'allocations de ceci et cela, des cris de joie se font entendre. « Les travailleurs au congélo, les assistés aux fourneaux ! » Des mots d'ordre galvanisants sont lancés par la foule.

Près de sa chaudière à gaz, le consommateur attend la définition exacte de « ceux qui peuvent se permettre ces augmentations ». Les nababs bénéficiaires de salaires exorbitants allant parfois au delà de 1.500 € mensuels seront-ils appelés à soutenir l'élan de solidarité nationale ? Attendu l'explosion des tarifs, le futur frigorifié a compris ce que le ministre exprime à demi-mots : tout  paiera sauf une poignée de veinards vivant sous le seuil pauvreté. Après des année de désindustrialisation massive des territoires, le fin limier économiste en appel aux survivants pour sauver les victimes de cette  mondialiste. Chacun de s'imaginer la suite du procédé : baguette à 10,50 € pour les uns, 0,60 pour les autres, en pièces d'or pour les plus nantis. Loyers, alimentation, santé, transports sur le même modèle... Après des dizaines d'années de politique mondialiste, le gars Bruno arrive et présente la note aux classes moyennes. L'impôt Poutine, la taxe sur le Vladimir... Diverses appellations aideront les plus naïfs à passer l'hiver.

Par Jany Leroy le 12 juillet 2022

Boulevard Voltaire

lundi 11 juillet 2022

Électricité, gaz: le niveau d’alerte monte d’un cran



L’exécutif ajuste son discours sur la situation de crise énergétique et le risque qui pèse sur la sécurité d’approvisionnement en gaz et en électricité. La menace immédiate d’une fermeture des vannes par Vladimir Poutine est désormais publiquement considérée comme le «scénario central», selon les termes d’un responsable gouvernemental.

Lors des Rencontres du Cercle des économistes organisées pendant le week-end à Aix-en-Provence, la première ministre Élisabeth Borne a été claire: «Il ne faut pas se cacher la réalité, la gravité de la situation: l’hypothèse d’une rupture des livraisons de gaz par la Russie est crédible.» «Préparons-nous à la coupure totale. C’est aujourd’hui l’option la plus probable», a insisté le ministre de l’Économie Bruno Le Maire dimanche 10 juillet.*Ce lundi 11 juillet, le plus gros gazoduc qui alimente l’Europe de l’Ouest en gaz russe, NordStream 1, s’arrête de fonctionner pour dix jours de maintenance. L’Europe redoute que sous divers prétextes, Vladimir Poutine n’autorise pas sa remise en service le 21 juillet. Le gaz russe ne représente que 17 % de la consommation française. Notre pays devrait donc pouvoir surmonter une coupure des approvisionnements à la faveur de sa politique de stockage et d’efforts de sobriété. Mais le problème gazier s’inscrit dans un contexte plus large de «grande tension de tout le système énergétique», relève un dirigeant du secteur.

Un climat anxyogène

L’hypothèque poutinienne aggrave le risque qui pèse sur le passage de l’hiver sur le front électrique. Schématiquement, le plan de travaux sur le parc nucléaire prévu par EDF, qui doit encore être validé par l’Autorité de sûreté nucléaire, doit permettre, au mieux, d’assurer la même capacité de production de l’hiver dernier. Il n’y a donc pas de marge de sécurité. Or les aléas sont nombreux, de la bonne exécution du plan de travaux à la météo. Surtout, la pénurie de gaz organisée par le Kremlin va rendre incertaine, voire nulle, la possibilité de recourir aux importations, depuis l’Allemagne notamment.

Dans ces circonstances, les dirigeants d’entreprise sont nombreux à considérer que la communication gouvernementale est trop timide et déjà trop tardive. «Alerter à la rentrée, c’est trop tard», dit l’un d’eux. L’exécutif campe pour sa part sur sa stratégie de mobilisation progressive, qui commence par le plan de sobriété de l’État, des collectivités et des entreprises, pour devenir une campagne grand public à l’automne. Ainsi organisés, les efforts d’économies et de sobriété permettront-ils d’éviter les délestages, c’est-à-dire les coupures ciblées et tournantes? Beaucoup d’experts en doutent.

Des mécanismes ciblés

Ce climat anxiogène pousse les entreprises vers des plans B, notamment face à l’incertitude sur les livraisons de gaz. Sur le marché de l’occasion, les chaudières industrielles au fuel s’arrachent. Un grand groupe «rétrofite» ses unités de production qui venaient de passer du fuel ou du charbon au gaz.

Parallèlement à ce parfum d’économie de guerre qui s’installe, le gouvernement précise ses intentions en matière de soutien au pouvoir d’achat. «Il faut passer de mécanismes généraux à des mécanismes plus ciblés», a affirmé Élisabeth Borne. Le gouvernement a annoncé, jeudi, que la remise de 18 centimes par litre sur les carburants diminuerait progressivement à compter du 1er octobre pour s’éteindre fin décembre. Elle sera remplacée à partir du 1er octobre par une aide ciblée sur les personnes aux revenus modestes et moyens, qui prennent leur voiture pour aller travailler.

Par Bertille Bayart et Cécile Crozet le 11 juillet 2022

Lire la suite sur le Le Figaro


lundi 6 juin 2022

Prix de l’électricité : malgré les promesses, il va quand même falloir payer !



En septembre 2021, on découvrait l’envolée des prix de l’énergie : principalement le gaz, suivi de l’électricité et du pétrole. En cause, nous disait-on, la reprise après la mise à l’arrêt de l’économie mondiale pour cause de pandémie.

Pour les tarifs réglementés du gaz : +15,8 % de janvier à septembre 2021, atteignant « un plus haut historique sur le marché européen de référence ». La Commission de régulation de l’énergie expliquait alors que les niveaux de stockage européens étaient au plus bas depuis des années et les exportations russes ralenties en raison de l' du gazoduc Yamal-Europe, l’un des deux canaux de distribution du gaz russe vers l'Union européenne. De plus, nous disait-on, « afin de s'assurer de la mise en service du gazoduc controversé Nord Stream 2, qui doit encore être approuvée par le régulateur allemand, la Russie se garde en plus d'utiliser ses capacités de livraisons supplémentaires via l'Ukraine, contribuant ainsi à la hausse des prix ». On sait ce qu’il en est advenu depuis.

Pour l’électricité, la révélation était encore plus fracassante malgré les tarifs réglementés. Les Français découvraient ainsi que « leur » électricité, produite au coût le plus faible du marché par leurs centrales nucléaires tant décriées, leur coûtait en réalité fort cher. Cela, parce que les prix sur le marché de l'électricité suivent aussi ceux du gaz. Explication fournie alors par France Info (20/9/2021) : « En Europe, le prix du mégawattheure est établi en prenant en compte le coût de production de l'électricité par la dernière centrale thermique appelée en cas de pic d'activité. Les réseaux électriques européens étant couplés les uns aux autres, pour la France, cette dernière centrale se situe en Allemagne… et fonctionne au gaz. Comme le gaz est plus cher, le prix demandé pour produire l'électricité est plus élevé également. » Merveilleux !

Devant la catastrophe qui se profilait à l’entrée de l’hiver, le Premier ministre Jean Castex annonçait le versement aux ménages modestes d’une « prime énergie » de 100 euros, ainsi que la mise en place d’un « bouclier tarifaire » qui devait « limiter la hausse de la facture d'électricité des Français à 4 % en 2022 ». C’était promis-juré.

On baissa d’abord la taxe intérieure (-8 milliards d’euros pour le Trésor public), histoire de laisser passer l’orage. Qui ne passa pas. Alors, début janvier, Bruno Le Maire eut l’idée de contraindre EDF à vendre 20 % d’électricité en plus à ses concurrents.

Depuis l’ouverture du marché de l'électricité, EDF doit en effet vendre une partie de son électricité à un prix fixe aux autres fournisseurs comme TotalEnergies, Engie ou encore ENI. Or, cette quantité d'électricité à prix fixe est limitée, ce qui oblige ces fournisseurs à aller acheter de l'électricité sur le marché européen… où les prix flambent. Impossible, alors, de respecter la parole donnée aux Français. Donc, l’État a contraint EDF à augmenter sa fourniture aux concurrents. Cela au grand dam des organisations syndicales et des actionnaires, pour une fois unanimement d’accord. Coût estimé pour l’entreprise déjà bien mal en point : entre 7,7 et 8,4 milliards d’euros.

Et puis… Et puis est arrivée, fin février, la  en Ukraine et son cortège de « dégâts collatéraux » : la fin de Nord Stream 2, le robinet du gaz coupé, les pénuries diverses, l’inflation galopante, etc.

Alors ? Alors, on apprend aujourd’hui qu’il va y avoir des trous dans le bouclier tarifaire. Et que, contrairement aux promesses gouvernementales, Le Parisien (30 mai) annonce « un rattrapage destiné à compenser le gel des prix de l’électricité de cette année [qui] se rajoutera finalement au prochain mouvement tarifaire, en février 2023 ». Bref, il va falloir payer : +8 % pour les particuliers. Et ce n’est qu’une estimation… car au « rattrapage » devrait s’ajouter une nouvelle hausse des tarifs… d’autant que la fin de la  en Ukraine n’est sans doute pas pour demain.

Par Marie Delarue le 5 juin 2022