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jeudi 4 janvier 2024

Bonne Année 2024 ?



Que peut-on attendre de l’année qui commence ? L’impression qui domine est celle d’une descente sans fin dans tous les domaines, sauf bien sûr ceux de la technique dont les progrès viennent très majoritairement de l’étranger. Mais la technique offre des moyens, elle ignore la finalité. Si l’on s’interroge sur le but collectif, c’est évidemment à la politique de le déterminer et de se donner, dans la mesure du possible, les moyens de l’atteindre. Pourquoi la politique ? Parce que l’homme est avant tout le membre d’une nation, le citoyen d’une cité. Leur destin conditionne le sien, et il a sa part dans le choix de ce destin. On peut bien sûr préférer l’individu ou la communauté à la cité, mais en la trahissant ou en l’abandonnant, les traîtres, les renégats ou les déserteurs contribuent à sa ruine, et à leur propre malheur, car ils ne voient pas qu’ils sacrifient ainsi ce qui constitue leur identité, leur dignité, leur liberté. Être français, c’est être l’héritier d’une histoire, c’est partager une culture, c’est parler une langue, c’est être le citoyen d’une nation qui a joué un rôle prodigieux dans le monde, et qui n’a peut-être pas dit son dernier mot.

Les quatre, peut-être cinq, dernières décennies ont été calamiteuses pour notre pays. Depuis 1968, la société civile a été minée par un délabrement moral dont on mesure doublement les effets aujourd’hui. Les jouisseurs sans entrave ont dominé la culture, les trotskystes et maoïstes, déguisés en socialistes ont monopolisé les pouvoirs politique et médiatique. Mais l’alternance habituelle dans l’histoire de la licence et du puritanisme produit depuis vingt ans une nouvelle inquisition, une nouvelle censure. Les excès de la liberté ont fait naître une répression aussi néfaste que ce qu’elle condamne. Les signataires, en 1977, de la tribune du Monde et de Libération en faveur de la pédophilie qui continuent à occuper les premiers rangs font profil bas et viennent à résipiscence. L’acteur qui était devenu populaire avec “les Valseuses” est aujourd’hui mis au pilori parce qu’il a confondu la fiction qu’il interprétait avec la vie réelle. Mais cette furie punitive est-elle le signe d’un retour d’un retour à l’ordre ? Non. Ce que l’on condamne ce n’est pas ce qui s’oppose au Bien commun, à l’intérêt national, à la famille comme creuset de la solidarité entre les sexes et de continuité entre les générations, c’est ce qui porte atteinte en paroles ou en actes à des parties distinctes d’une société décomposée : les femmes, les homosexuels, les étrangers. Chacun semble chercher sa dignité  non dans la participation à l’ensemble mais dans une revendication vindicative au nom de l’identité à laquelle il se réduit. Le wokisme condense cette explosion mais qui pourrait voir dans cette rage destructrice l’annonce d’une nouvelle société ? Le pouvoir et la caste dirigeante traduisent cette ambivalence en institutionnalisant au plus haut niveau ce qui avait été introduit par Simone Veil comme une exception douloureuse, l’avortement, hissé dans la constitution au moment même où les naissances ne compensent plus les décès et où le renouvellement de la population ne sera assuré que par un changement de peuple.

Depuis 1981, la gauche a dominé la politique française soit en occupant le pouvoir, soit en influençant la droite, sans que les médias complices ne dressent le bilan calamiteux, ni ne fustigent les tristes personnages qui ont oeuvré à notre déclin. Aujourd’hui encore, on célèbre Jacques Delors, le désastreux ministre de l’économie de François Mitterrand, dès 1981, dont on vante le “tournant de la rigueur”.  Celui-ci n’était que l’aveu des erreurs qu’il avait commises et dont la France ne s’est depuis jamais relevée. Cet homme n’aimait pas les élections. Il préférait l’ombre et avait fui les scrutins uninominaux. En fait, il n’aimait pas la démocratie. Président de la Commission européenne où le Grand Vizir se prend pour supérieur à tous les rois dont il usurpe le pouvoir, Delors avait ainsi défini le processus européen : “une construction technocratique, progressant sous l’égide d’un despotisme éclairé”. L’Europe est un engrenage qui mécaniquement élargit, complexifie, ouvre au monde et soumet aux Etats-Unis sans que les peuples aient leur mot à dire. La France utilise une monnaie forte comme le Mark alors qu’elle a poursuivi une folle politique de dépenses publiques que seules des dévaluations pouvaient atténuer. Son industrie est exsangue. Son agriculture recule. Son patronat compte sur les immigrés pour contenir le coût du travail. La France qui n’avait aucun contentieux avec la Russie lui fait la guerre avec l’ensemble des pays européens à l’exception de la Hongrie, et pour les beaux yeux de l’Amérique. L’un des résultats les plus humiliants de cette soumission est notre départ honteux du Sahel.

Roumanie et Bulgarie vont bénéficier de Schengen cette année. Plus les conséquences néfastes de l’immigration sautent aux yeux, plus l’Union Européenne persévère, plus la France se veut la championne de cette course au suicide. L’effondrement du niveau scolaire, la montée de la violence, le séparatisme assumé de nombreux quartiers, les ravages de la drogue sont liés à l’immigration légale et illégale. Cependant, la gauche s’est opposée à une modeste loi régulant celle-ci à la marge tout en facilitant les régularisations. Les cris d’orfraie de LFI et les sourdes réticences du pouvoir qui attend la censure du Conseil Constitutionnel ont accueilli le texte renforcé, bien légèrement, par le Sénat.

Macron, lors de ses voeux, a osé parler de détermination ! Voilà six ans qu’il est arrivé à l’Elysée grâce à un coup d’Etat médiatique et judiciaire, et voilà que la France s’enfonce dans tous les domaines. 

Des élections européennes vont avoir lieu en Juin. Ce sera l’occasion de montrer à quel niveau se situe le rejet du pouvoir macronien, mais cela n’aura aucun effet sur cet homme dont le mépris pour la démocratie et pour le peuple constitue le fond de la pensée. C’est pourquoi, plus que jamais les Français doivent exiger le recours au référendum, cette respiration de la Ve République. 

Le meilleur des référendums serait celui, constitutionnel, qui introduirait en France le Référendum d’Initiative Populaire. Ce dernier permettrait enfin aux Français de se prononcer sur toutes les questions qu’ils veulent poser plutôt que de demeurer les sujets d’une oligarchie aussi arrogante que stérile.

Par Christian Vanneste le 1er janvier 2024

Le blog de Christian Vanneste

mercredi 24 mai 2023

Vous avez dit démocratie ? Mais où est-elle passée ?



Le 8 Mai, lors de la commémoration de la capitulation allemande, le président Macron a parcouru les Champs-Elysées en grand apparat, entouré de la garde républicaine à cheval et à moto. Les trottoirs étaient déserts, le “chef de l’Etat” a pu mesurer la triste solitude d’un homme qui a trop montré au peuple qu’il “dirige” qu’il le méprisait, un homme dont le bilan est à ce point désastreux qu’on s’interroge pour savoir si c’est de l’incompétence ou de la trahison. Le 9 Mai, le Président russe, Vladimir Poutine a célébré l’anniversaire de la victoire obtenue en 1945 sur l’Allemagne nazie, à l’issue de la grande guerre patriotique du peuple russe. Le peuple était présent et le Chef de l’Etat a pu serrer un grand nombre de mains dans une atmosphère, certes marquée par la situation en Ukraine, mais manifestement chaleureuse à son égard. Le 6 Mai, la foule britannique était nombreuse pour saluer son nouveau roi lors de son couronnement. Ces trois images devraient faire réfléchir les Français.

Le Royaume-Uni offre l’exemple contrasté d’une monarchie qui semble vouloir résister à l’usure du temps et qui est capable de réunir des foules autour d’une cérémonie qui peut paraître désuète à certains, mais qui fascine encore par son déploiement spectaculaire. L’adhésion populaire au Royaume dans un pays divisé en “nations” et en communautés demeure majoritaire et permet à son monarque sans pouvoir, mais non sans influence, de symboliser l’unité d’un peuple dont on respecte la volonté, comme l’a montré la mise en oeuvre du “brexit” voulu par un référendum populaire. Bref, le Royaume-Uni est une véritable démocratie, tempérée par des pratiques destinées à assurer la clarté des choix politiques et l’efficacité du gouvernement, le mode de scrutin, notamment.

La vaste Russie n’a jamais vraiment connu la démocratie parlementaire. Son histoire et sa géographie l’ont vouée à une centralisation  du pouvoir et à une autocratie destinée à résister à la dispersion des territoires et des ethnies sur une étendue immense. Ce risque a suscité la stratégie actuelle des Américains d’affaiblir et de provoquer l’éclatement de la Fédération russe en s’appuyant sur les anciennes républiques de l’URSS, comme la Géorgie ou aujourd’hui l’Ukraine. Le Président Poutine incarne la résistance du peuple russe, sa volonté de ne pas disparaître et même de demeurer une des grandes nations qui comptent dans le monde. Son combat contre le néocolonialisme occidental mené par Washington séduit d’autres peuples et d’autres Etats dans le monde, en Afrique, en Asie et jusqu’en Amérique latine. Certes la plupart des pays occidentaux sont des “démocraties” et parmi les Etats qui continuent d’entretenir des relations positives avec la Russie, beaucoup ne le sont pas. Mais ce fait conduit à s’interroger sur ce qu’est une démocratie : un “Etat de droit” formel où une oligarchie technocratique dirige le peuple en se moquant de ses avis ou un Etat autoritaire mais qui bénéficie d’un véritable soutien populaire ? La question prend plus d’acuité lorsqu’on s’inquiète non plus de la souveraineté du peuple par rapport à ses dirigeants, mais à l’égard de pouvoirs étrangers : l’Union Européenne est-elle démocratique ? Non, puisque les peuples y sont soumis à une oligarchie dont Mme Von der Leyen est la caricature vivante, agissant sans légitimité et sans transparence ; non, davantage encore, puisque Bruxelles n’est plus qu’un relais de Washington.

Au sein de cette Europe vassalisée, la France offre le plus triste des spectacles. Le général de Gaulle l’avait sauvée de l’humiliation de 1940, puis avait donné une certaine réalité à son statut miraculeux de grande puissance, membre du Conseil de sécurité de l’ONU, en pratiquant une politique économique responsable avec des budgets équilibrés,  un faible endettement, une industrialisation enviable, mais surtout en menant une diplomatie indépendante qui  plaçait notre pays en position d’intermédiaire. La France était une démocratie véritable, notamment grâce aux référendums, mais tout en étant l’alliée du camp de la liberté, elle n’était pas la vassale des Etats-Unis, et se permettait des actes souverains à l’égard de l’URSS ou de la Chine. Depuis, cette stratégie de sagesse a été abandonnée : non seulement les référendums ont disparu, mais Sarkozy a fait annuler la décision prise par le peuple à l’occasion de l’un d’eux, et le “conseil constitutionnel”, auxiliaire dévoué de l’oligarchie veille jalousement à empêcher qu’il y en ait. Lors du Covid, une gigantesque manipulation dont on mesure aujourd’hui les effets aberrants a permis une limitation outrancière des libertés, de se déplacer, de se réunir et de s’exprimer. La peur de la mort, entretenue, a facilité une domestication de la population qui a accepté des mesures aussi scandaleuses que les “autorisations de sorties” contrôlées et sanctionnées par la police ou les obligations d’être vacciné pour des personnes dont la santé et l’âge ne le justifiaient nullement, puisque la vaccination n’empêchait pas la transmission. Aujourd’hui, une loi sur les retraites, utile ou non, mais refusée par la population, a été promulguée sans avoir été votée grâce à une utilisation perverse de toutes les ficelles parlementaires et constitutionnelles, qui à force de limitation du temps de débat ou de la possibilité d’amender, à force de votes bloqués a autorisé cette mascarade où un pouvoir minoritaire impose au peuple et à ses représentants un texte, bizarrement camouflé en loi budgétaire, dont ils ne veulent pas.

Non seulement le peuple français n’a plus la parole mais lors des derniers scrutins il s’est abstenu à des niveaux inconnus jusqu’alors. Autrement dit, il se désintéresse progressivement d’un jeu politique où la démocratie n’est plus qu’une apparence, un spectacle réduit à une communication manipulatrice. L’exécutif, président et gouvernement ne peut plus sortir de ses palais sans affronter de redoutables casserolades, et tous les moyens lui semblent bons pour tenter de tourner la page en faisant taire les casseroles par des interdictions de manifester attentatoires à cette liberté fondamentale, ou en essayant d’en couvrir le bruit par des propositions foireuses, des polémiques surjouées ou de nouveaux cadeaux, quoi qu’il en coûte. C’est ainsi qu’Attal a déclaré la guerre aux fraudeurs fiscaux les plus riches en brandissant l’annonce de mesures qui existent déjà, que Darmanin a créé un incident diplomatique avec l’Italie pour avoir fustigé l’incapacité du gouvernement italien face à l’immigration que les 500 000 entrées en France en 2022 lui permettent bien sûr de juger, qu’il a récidivé en s’en prenant avec une rare vigueur à des manifestants d’ultra-droite, certes cagoulés et casqués, mais qui n’ont rien cassé quand les “Black-blocs” également masqués, mais surtout casseurs et tueurs potentiels de policiers ne suscitent pas chez le ministre de l’intérieur pareille philippique.

Depuis six ans le spectacle s’éternise. La respiration du peuple est nécessaire à la démocratie : dissolution, référendum, ou plus encore démission d’un président calamiteux pour le pays, sont aujourd’hui indispensables pour que la France redevienne une démocratie digne de ce nom !

Par Christian Vanneste le 10 mai 2023

Le blog de Christian Vanneste

samedi 15 avril 2023

Le pouvoir de l’insulte !



Avec Hollande, les Français avaient cru toucher le fond. 

Non ! Poussés par des médias serviles, intéressés et superficiels, ils ont creusé et élu l’un de ses lieutenants, qui avait pour seul talent la trahison envers son mentor. Aujourd’hui, ils peuvent mesurer que la trahison n’est pas un accident de naissance mais le fil conducteur du personnage, car c’est la démocratie, c’est-à-dire le peuple qui est trahi d’une manière insultante par l’occupant de l’Elysée. 

On reconnaît souvent les dictateurs à leur goût pour les actions nocturnes : effectivement, Macron a promulgué la loi honnie par une large majorité des Français durant la nuit qui a suivi sa validation partielle par le conseil constitutionnel. L’obsession de tourner la page l’a conduit à un passage en force qui continue une série d’instrumentalisations des textes pour les vider de leur esprit. La pauvre Mme Borne a osé tweeté  : “Ce soir, il n’y a ni vainqueur, ni vaincu” et a salué “la fin du processus démocratique”. Le mot “fin” est le bon, car effectivement ce qu’elle appelle le “processus démocratique”, c’est la fin de la démocratie au profit d’un prétendu “Etat de droit”, cette expression chère aux oligarques de notre pays car elle recouvre les procédures juridiques qui permettent de contourner et de nier la volonté populaire qui est l’essence de la démocratie. Dans une démocratie, c’est le peuple qui est la source légitime du droit. C’est l’esprit même du droit, et lorsqu’on utilise le droit pour nier la volonté du peuple, on commet une évidente forfaiture. Il y a donc bien aujourd’hui un vainqueur, Macron, mais c’est un vainqueur à la Pyrrhus qui fera payer cher à la France la brutalité inutile d’un pouvoir dont on cherche en vain l’efficacité. Quant au vaincu, c’est le peuple, écarté d’un bout à l’autre d’un processus dont il est pourtant le seul maître légitime car il détient la souveraineté.

” La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum”. Notre constitution est claire. Les deux voies de l’exercice de la souveraineté, représentative et directe, ont pourtant été éludées dans la procédure choisie par l’exécutif et validée par l’autorité de connivence du conseil dit constitutionnel. Pour l’instant, cette dernière a rejeté, par le biais d’une argutie, le recours au référendum d’initiative partagée. On mesure, au travers de cette décision inique, le fossé qui sépare notre pays d’une véritable démocratie comme la Suisse, où la démocratie directe s’exerce pleinement. Quant au pouvoir  législatif de la représentation nationale, il a été forcé du début à la fin, en utilisant une loi rectificative du budget de la sécurité sociale, donc vouée au court terme, pour faire passer des mesures à long terme. Le but de cette préméditation  était de permettre l’usage du 49/3, c’est-à-dire l’approbation de la loi sans vote positif, difficile dans le cadre d’une loi “normale” où son usage est limité. Il n’y a eu ni débat à l’Assemblée Nationale où l’on n’a pas été au-delà de l’article 2, ni au Sénat où il a été tronqué. Les modifications sénatoriales sont d’ailleurs en partie retoquées par le conseil constitutionnel. Ce dernier a donc entériné un texte de l’exécutif !

Deux questions se posent : d’abord, quel crédit accorder au conseil constitutionnel qui, finalement, a joué le rôle essentiel ? La loi pouvait être annulée en raison du véhicule législatif utilisé, la loi rectificative. Le recours au 49/3 a pour but d’empêcher une majorité de se saborder à propos d’un différend interne sur un texte, non de permettre à un exécutif dont la légitimité démocratique est entamée puisqu’il n’a pas de majorité parlementaire de faire comme si de rien n’était. Le conseil constitutionnel en écartant ces deux motifs et en validant la loi, plus encore en rejetant le référendum, a montré que, loin d’être un contre-pouvoir destiné, comme c’est le cas dans la plupart des démocraties, à équilibrer l’exercice du pouvoir par les exigences du droit, il est au contraire un auxiliaire de l’exécutif, destiné seulement à parfumer ses excès d’une suave odeur de juridisme. La désignation de ses membres, anciens premiers ministres, anciens ministres, et hauts fonctionnaires du sérail, choisis par les détenteurs du pouvoir suffit à pointer leur orientation politique, et plus encore leur appartenance à l’oligarchie française qui a voulu cette loi que le peuple très majoritairement refuse. La légitimité du conseil constitutionnel ne serait-elle pas qu’ une plaisanterie bonne pour les gogos ? La question se pose. Une réforme s’impose pour revenir à l’esprit de la Ve République, une république dont le fondateur ne manquait jamais d’en appeler au peuple.

Ensuite, les Français vont-ils accepter longtemps le mépris avec lequel on les dirige ? Un paradoxe est devenu le principe du pouvoir auquel ils sont soumis : moins celui-ci est légitime, plus il est brutal. Elu, non pour lui-même, mais contre une candidate présentée de manière abusive comme un danger par les autres partis et par les médias, Macron a d’abord bénéficié en 2017 d’une sorte de coup d’Etat médiatico-judiciaire concocté par ses amis du secrétariat général de l’Elysée, puis n’a pas fait campagne en 2022, entre torpeur covidienne et guerre en Ukraine. Mal élu et sans majorité parlementaire, il a prétendu s’amender d’une morgue dont il a sans cesse fait preuve durant son premier mandat face aux Français, “Gaulois réfractaires”, et même “riens”. Il a annoncé qu’il changerait, qu’il tiendrait compte du message des législatives perdues par son camp. C’est tout le contraire qui s’est produit : le passage en force et au galop, tandis qu’il allait étaler ses insuffisances à l’international, en Afrique, en Chine, aux Pays-bas. Compte-t-il cyniquement sur la fatigue des Français devant les violences que sa politique suscite et entraîne, et sur le parti de l’ordre pour reconstituer sa base, de plus en plus érodée et fragile  ? 

Il avait déjà usé de cette stratégie pour résister à l’assaut des “Gilets jaunes”. La répétition du même phénomène fait de lui un récidiviste, le véritable auteur du désordre. Le parti de l’ordre qui l’avait aussi soutenu dans la politique menée durant l’épidémie sait maintenant que de nombreuses fautes ont été commises par le pouvoir durant cette période, notamment des mesures attentatoires aux libertés voire répressives, ignorées dans les autres pays sans que la mortalité y fût plus forte. Cette rigueur n’avait pour but que de masquer l’impréparation initiale. La frénésie de dépenses qui a clôturé cette séquence et préparé les élections avec une démagogie éhontée pèse maintenant sur l’économie française et le pouvoir d’achat des Français. Le parti de l’ordre ne peut plus venir au secours de celui qui est la principale cause du désordre.

Les Français subissent un pouvoir aussi insupportable qu’inefficace, dangereux en un mot, puisqu’incapable de traiter les vrais problèmes, ceux de l’immigration excessive, de l’effondrement de notre identité, de la montée de la délinquance, du déclin de notre économie, il en invente de nouveaux qui divisent notre pays. Un président se respecte, un dictateur incompétent se renverse : un référendum qui le désavouerait suivi d’une exigence de sa démission paraît aujourd’hui une mesure de salut public !

Par Christian Vanneste le 15 avril 2023

Le blog de Christian Vanneste


lundi 27 mars 2023

Exigeons un Référendum !



Un président élu deux fois par défaut, la première fois grâce à un coup d’Etat médiatico-judiciaire, la seconde dans l’abrutissement post-covidien qui lui a permis d’éluder la campagne, un homme dénué d’expérience politique, sorti de l’Ena et inspecteur des finances comme tous les politiciens qui ont coulé notre pays, un banquier éphémère dont le seul et douteux exploit se réduit à une vente entre deux grandes entreprises internationales, un copain protégé par des parrains à la fois socialistes et amis des milliardaires, adeptes du mondialisme et de la mort de notre civilisation comme Attali, un mari au sein d’un couple improbable dont l’image a été fabriquée par la sulfureuse Mimi Marchand, l’un de ces personnages qui comme Benalla n’ont rien à faire à l’Elysée, mais qui y sont depuis qu’il y est, un grand causeur et un petit faiseur, dont le bilan est en tous points calamiteux, voilà donc le chef que les Français, dupés et pour certains heureux de l’être, se sont donné.

Il est hélas trop facile d’aligner les attendus du réquisitoire : élu dans une vague d’antiparlementarisme moralisateur, Macron a depuis été entouré par des affaires qui ont touché ses amis et qui le rattraperont à la sortie. Qu’est devenue la fortune acquise rapidement chez Rothschild ? Le mot de haute trahison est-il excessif lorsqu’un détenteur du pouvoir au plus haut niveau brade des fleurons industriels français comme Alstom ? Que sont devenus et que deviendront les nombreux chefs de parti, parlementaires transfuges de droite et de gauche, ministres, et jusqu’au secrétaire général de l’Elysée auxquels la Justice demande des comptes ? Mais il suffit de voir dans quel état se trouve la France pour que le mot de trahison devienne le fil conducteur du scénario depuis qu’un certain Macron a pénétré à l’Elysée comme secrétaire général adjoint de la présidence sous Hollande ! Un pays déclassé, qui a perdu son industrie, qui bat des records de déficits et de dette, qui obéit à l’Allemagne, et à travers elle aux Etats-Unis, un pays humilié par une politique de repentance injustifiée qui nous soumet à nos ennemis et fait fuir nos amis, un pays qui a cessé de compter sur la scène internationale où les leçons débitées sur un ton précieux par un ignorant malhabile ne peuvent plus susciter que le mépris, un pays vérolé par la drogue, les trafics et la délinquance, un pays dont l’identité prestigieuse s’efface avec une langue envahie par le sabir anglo-saxon et une population submergée par les vagues migratoires, un pays dont les piliers s’effondrent avec la chute vertigineuse de l’éducation et de la santé, tel est l’état de la France après six ans de macronie !

Mais au coeur de ce noir bilan, il y a une autre victime que la France, c’est la démocratie. Cette caricature de la caste politicienne qu’est Jean-Pierre Raffarin a avoué le crime dont il s’est fait le complice fervent : dans un tweet, il affirme que la démocratie, c’est l’Etat de droit, vieux sophisme qui fait passer le légal pour le légitime, la forme pour le fond, le pouvoir d’une oligarchie astucieuse pour celui du peuple. Non, la démocratie, c’est le régime soumis à la souveraineté du Peuple, au travers de ses représentants, certes, mais aussi directement par l’usage du référendum. Cette double voie fait d’ailleurs partie de notre “Etat de droit”, lequel n’est que l’ensemble des règles qui canalisent la volonté populaire pour qu’elle respecte les minorités et les individus, non pour qu’elle se soumette au bon vouloir de groupes de pression, de factions ou de coteries. Lorsqu’on remet à leur place respective la démocratie et l’Etat de droit dans la situation que le pouvoir a créée dans notre pays à l’occasion de la réforme des retraites, la réalité devient claire : la France n’est plus une démocratie !

En 2022, les Français, épuisés par la crise du covid, ont choisi Charybde-Macron pour éviter Scylla-Le Pen. Beaucoup de ceux qui ont fait ce choix ne partageaient nullement les idées de l’élu, mais refusaient davantage celles de son adversaire. Le niveau d’abstention a atteint un record pour une élection présidentielle. Surtout, contrairement à l’habitude, et malgré l’effet de levier du mode de scrutin, les électeurs n’ont pas offert de majorité parlementaire au président. L’Etat de droit de notre république n’est pas le régime présidentiel, mais un régime parlementaire rationalisé où l’exécutif prend le pas sur le législatif, le président ou le premier ministre quand ce dernier est l’expression d’une majorité parlementaire. Le premier déni de démocratie du pouvoir actuel est de considérer que la France est un régime présidentiel sans contre-pouvoir puisque grâce à l’usage immodéré du “droit” le président impose sa volonté au Parlement. Le choix de faire passer une loi aussi importante par le biais d’une loi rectificative du budget de la sécurité sociale est dès le début une entorse à l’esprit de la loi : son sujet est trop important et de trop longue durée pour entrer dans un processus législatif voué à l’urgence et au détail. Mais il autorise l’usage du 49/3, soit l’approbation sans vote, donc sans l’avis des représentants d’un peuple qui, d’après les sondages vomit très majoritairement le projet de loi ! Le cirque déployé par l’extrême-gauche à l’Assemblée a permis de donner le beau rôle au Sénat dont la représentativité est contestable : des notables élus par de grands électeurs qui forment une majorité “en retard” sur la réalité du pays auront pesé davantage sur le vote de la réforme que les députés élus au scrutin direct ! Encore ce vote aura-t-il été obtenu en utilisant des procédures inusitées qui ont amputé le débat sénatorial. Quant à la rue qui mobilise sans cesse, quant aux mouvements lancés par des syndicats unis comme jamais, le mépris souverain les accueille : le président après sa soirée-bière en Afrique refuse de recevoir les représentants syndicaux. Il continue à prétendre que les Français ont choisi cette réforme en le réélisant, alors qu’il avait d’abord proposé une vraie réforme, fondée sur un système comparable à celui réalisé en Suède. Il avait d’ailleurs lui-même dénoncé le caractère injuste de l’augmentation des années de cotisation. 

Mépris de la colère populaire, désinvolture par rapport à ses propres positions : comment et pourquoi les Français ne se révoltent-ils pas ? Le marteau-pilon de la stratégie anti-covid, dont on découvre maintenant les errements et les fautes, les a habitués à la soumission à d’autres intérêts que les leurs. Les difficultés de la vie quotidienne avec l’obsession légitime du pouvoir d’achat, et l’affaiblissement de la solidarité familiale, rendent plus pénible la participation à des grèves ou à des manifestations. Avec un rare cynisme, le pouvoir actuel en joue, en espérant le pourrissement avec la lassitude des usagers et comme d’habitude les exactions des blacks-blocs, plus utiles que jamais. Après le consensus obtenu au sein d’une commission mixte paritaire qui donne artificiellement une large majorité aux partisans de la réforme, le gouvernement a néanmoins eu recours à l’article 49/3 pour éviter d’être battu. Entre voter un texte et entraîner une dissolution de l’Assemblée, il y a un Rubicon que des députés refuseront de franchir : la peur, à défaut des cadeaux promis à certains d’entre eux, figure le dernier déni de démocratie que le pouvoir inflige à la France : imposer à un peuple réticent, par un vote négatif,  la volonté d’un homme dénué de toute légitimité politique ou morale !

La conclusion s’impose : l’intérêt supérieur de la France, comme aurait dit de Gaulle impose que le spectacle cesse, que l’histrion bavard quitte la scène ! 

Mais, auparavant, la survie de la démocratie dans notre pays implique qu’un référendum soit organisé sur la réforme des retraites : cela est possible grâce à la révision constitutionnelle de 2008. Il se trouve que j’ai été l’auteur d’un des amendements qui ont abouti à ce dispositif référendaire. Il faudra que plus de quatre millions de Français l’exigent par pétition, un électeur sur dix, et un parlementaire sur cinq. Ce qui paraissait impossible devient accessible avec les syndicats, les partis politiques et la masse des opposants motivés ! 

Certes, le pouvoir pourrait néanmoins se contenter d’un nouveau débat à l’Assemblée, mais, cette fois, on peut penser qu’il n’osera pas !

Par Christian Vanneste le 17 mars 2023

Le blog de Christian Vanneste

jeudi 23 février 2023

Les Européens, dindons de la farce ! La France farcie en priorité ! (3)



Les Etats-Unis, même s’ils perdent à nouveau cette guerre, auront accentué leur mainmise sur l’Europe. La Russie semble résiliente, mais on peut être surpris par ses résultats militaires à défaut de s’en réjouir ainsi que de ses pertes humaines comme le font sans vergogne la plupart de nos médias, parmi lesquels des champions de la désinformation comme LCI, BFM ou le service prétendument public, sans compter la presse écrite et ses commissaires politiques, ses inquisiteurs propriétaires du bien et volontiers censeurs. L’explication en est simple : la Russie n’affronte pas l’Ukraine mais l’OTAN, c’est-à-dire les Etats-Unis, leurs satellites, aux deux sens du terme, et contrairement aux mensonges diffusés à foison, elle essaie de réduire ses pertes au minimum. 

En revanche, son économie n’a pas été détruite comme le prophétisait la baudruche pontifiante qui siège à Bercy. Cela tient à l’effet boomerang des sanctions qui ont poussé les prix et permis à la Russie d’augmenter ses recettes alors qu’elle diminuait ses exportations. Mais cela résulte également du surgissement d’une réalité que l’Occident voulait ne pas voir. L’Occident, riche et progressiste, donneur de leçons, l’Occident qui bat sa coulpe sur la colonisation et l’esclavage en croyant en être pardonné, l’Occident, l’ancien colonisateur européen, et le nouveau, l’impérialisme américain, excitent l’envie et le ressentiment, suscitent une volonté de revanche dans les pays émergents qui ne le craignent plus, mais reniflent le parfum de sa décadence. C’est la Chine dans les bras de laquelle on a poussé la Russie qui a une si longue et si périlleuse frontière avec elle ; c’est l’Inde qui achète massivement son pétrole et nous le revend ; C’est la Turquie ambiguë ; C’est l’Amérique latine qui vire à gauche et rêve de se détacher de l’oncle Sam ; c’est l’Afrique du Sud qui se souvient du soutien de Moscou à la lutte contre l’apartheid ; c’est l’Arabie Saoudite qui se libère de sa dépendance ; C’est l’Afrique noire en général, mais aussi le monde arabe ou l’Iran qui sans le dire voient davantage leur champion dans la Russie que dans “l’Occident” auquel elle tient tête. Le souvenir de la lutte anticoloniale joue certes un rôle, mais le conservatisme russe, identitaire et sociétal, face au mondialisme individualiste insufflé par la caste privilégiée des pays riches, participe sans doute de cette sympathie inavouée. 

La France est la première victime de ce glissement mondial : cobelligérante en Ukraine au profit de laquelle elle se dépouille d’armes dont elle n’a doté son armée qu’avec parcimonie, elle se fait chasser de manière humiliante par les pays auxquels elle apportait son aide, notamment militaire, pour lesquels ses soldats ont offert leur vie. Ce sont les drapeaux russes qui remplacent les français, et l’on devrait accepter que des gouvernants qui ont engager notre pays dans une telle impasse ne soient pas coupables de trahison ? Comme l’écrivait Chateaubriand : ” l’ambition dont on a n’a pas les talents est un crime”. Voir notre énarque-banquier passer des troupes en revue alors qu’il a soigneusement évité le service militaire relève de l’imposture !

Les Européens vont-ils pressentir la catastrophe, la mise sur la touche de leur vieux continent qui avait conquis le monde il y a un peu plus d’un siècle, son appauvrissement, le remplacement de sa population, la disparition de sa civilisation ? La guerre en Ukraine est l’affrontement de deux colonisateurs qui ont eu l’intelligence et l’opportunité de s’agrandir dans la continuité de leur territoire et en marginalisant les peuples qui habitaient les terres conquises. Ils ont ensuite combattu les colonisations des autres, et les ont parfois remplacés. Le premier utilise les Européens sans vergogne, le second semble les affronter alors qu’il possède l’espace nécessaire à leur avenir. Peut-on se tromper plus lourdement, sans trahir, en préférant le premier au second ? Il faut couper le tuyau de la moraline à sens unique, hypocrite et fallacieuse, prendre conscience de la réalité des forces qui agissent dans le monde, et tenter d’y sauvegarder la place de la France pour sauver le destin du peuple français. 

Il faut aussi se défaire de l’illusion de “L’ami américain”, selon l’excellent titre en antiphrase d’Eric Branca : les dirigeants américains, les démocrates surtout, ont au moins depuis 1940 une piètre opinion de la France, un pion parfois récalcitrant en tout et pour tout. Les Etats-Unis comme tous les Etats n’ont pas d’amis, mais des intérêts, et ces derniers ne se confondent pas avec les nôtres. Résister à leur emprise sur l’Europe, au besoin en pratiquant la bonne et vieille alliance de revers qui a tant servi à la France contre les Empires qui la menaçaient : telle serait l’attitude salvatrice à laquelle l’énarque-banquier mondialiste qui préside à nos destinées tourne le dos. 

C’était l’esprit du gaullisme. Est-il maintenant trop tard ? (fin)

Par Christian Vanneste le 21 février 2023

Le blog de Christian Vanneste

samedi 11 février 2023

Les Européens, dindons de la farce ! La France farcie en priorité ! (2)



Indépendamment des enjeux militaires qui mobilisent l’attention, c’est la véritable clef du scénario : les Etats-Unis veulent demeurer la puissance qui domine le monde. Face à la montée de la Chine, il est nécessaire de vassaliser l’Europe, de la maintenir dans l’état de prolongement de l’empire anglo-saxon à l’ouest tandis que les alliés de l’est, du Japon à l’Australie, compléteront le dispositif d’encerclement. Cette inféodation de l’Europe est une vieille tendance, dont paradoxalement, la prétendue construction européenne a été l’instrument. Il faut lire l’Ami américain de Branca pour voir le rôle néfaste d’un Jean Monnet agent permanent des Anglo-saxons, antigaulliste viscéral, dans la direction prise par la construction européenne, cumulant approfondissement et extension avec pour conséquence d’émasculer les Etats détenteurs de la volonté politique et de la souveraineté des nations européennes. Une UE de plus en plus étendue avec une multitude de petits Etats ayant voix au chapitre, suffisamment pour noyer toute volonté politique et laisser place à la technocratie bruxelloise atlantiste et mondialiste, prive les nations importantes comme la France de toute autonomie, engluées qu’elles sont dans le formalisme institutionnel qui tue toute souveraineté et dilue le vouloir-vivre des peuples. 

L’intégration à l’Union Européenne et à l’Otan  des anciens satellites soviétiques souvent animés par un désir de revanche contre Moscou, comme les Etats baltes ou la Pologne, a affaibli le partenariat entre Berlin et Paris, renforcé le poids de l’Allemagne et la soumission au “protecteur et libérateur” américain. En poussant les frontières des deux organisations, l’une militaire, l’autre politique jusqu’à celles de la Russie, et en absorbant des Etats inscrits de longue date dans l’orbite russe-orthodoxe, comme l’Ukraine ou la Géorgie, la stratégie se muait en provocation délibérée qui sous couvert d’expansion démocratique servait l’impérialisme de Washington. La riposte devenait inévitable. La machine infernale de l’intervention russe en Crimée d’abord puis dans l’est de l’Ukraine, des sanctions, puis de l’effort de guerre contre la Russie était amorcée.

Mais, la confusion de fait entre l’UE et l’Otan, qui séduit apparemment par son unanimisme face à la Russie, c’est celle d’un troupeau, celui des moutons de Panurge,  qui d’un seul élan, et avec enthousiasme foncent vers le précipice. D’abord celui d’une crise économique générée par l’alourdissement des coûts de l’énergie et des matières premières provoqué par l’embargo sur les produits russes, mais aussi par l’inflation déjà présente qui s’en trouvera accrue. Remarquons que l’un des buts de l’Union Européenne était de contenir l’inflation. Après la pandémie, la guerre en Ukraine accentue la pente fatale. Pendant ce temps, les Etats-Unis, de même qu’ils font tourner leur complexe militaro-industriel à plein régime pour armer l’Ukraine et compléter l’arsenal de leurs alliés, vendent aux Européens leur énergie fossile plus chère et plus polluante, et n’hésitent pas à faire sauter les gazoducs de la Baltique si nécessaires à l’Allemagne dont l’alignement sur Washington révèle plus que jamais la servilité, fatale à la conception gaulliste de l’Europe. Jamais l’Allemagne n’a adhéré au mirage français du couple franco-allemand fondateur d’une “puissance” européenne. La France se retrouve à la traîne de l’Allemagne, elle-même à la traîne des Etats-Unis ! La stupidité de la politique énergétique, et notamment nucléaire de la France, qui nous prive de l’autonomie et renverse les flux au profit de l’Allemagne et de son charbon relève de la haute trahison !

Ensuite, la crise économique débouchera sur une crise politique majeure lorsque les Européens prendront conscience de leur débâcle et plus profondément de leur décadence. Qui pourrait aujourd’hui rappeler le but proclamé de la stratégie de Lisbonne, sans provoquer le rire ou la stupeur : ” « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à 2010, capable d’une croissance durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale » ?  Malgré la mobilisation d’une majorité des médias au service de l’idéologie dominante, il devient de plus en plus évident que les gouvernants européens, et singulièrement l’oligarchie bruxelloise, trahissent les peuples. L’intérêt de ces derniers est de coopérer avec une Russie tellement complémentaire. L’illusion d’une démocratie sans cesse plus fallacieuse, quand la liberté d’expression est réduite, quand le pouvoir échappe aux peuples pour être capté non par leurs représentants mais par des politiciens professionnels qui s’y enrichissent, doit se dissiper. Retrouver la souveraineté nationale qui permet aux citoyens soit par leurs représentants, soit directement, de décider du destin de leur nation est la condition sine qua non la démocratie. Nous en sommes loin et nous n’avons donc aucune raison  de promouvoir ce régime qui n’est plus le nôtre dans une Ukraine dont le gouvernement corrompu est issu d’un coup d’Etat déguisé en révolution, et se comporte en satellite américain, épuisant sa population dans une guerre par procuration au profit de l’Amérique et au détriment de l’Europe. 

Quand les peuples européens sont dépossédés de leur souveraineté par une oligarchie bruxelloise qui se livre à un coup d’Etat permanent comme le dit Pierre Manent, les faux démocrates de Bruxelles ne font que prolonger leur tartufferie en soutenant les faux démocrates de Kiev. Cette guerre pouvait être évitée en respectant les accords de Minsk : une Ukraine neutre, fédérale pour reconnaître l’autonomie des oblasts russophones, et pont entre la Russie et l’Union Européenne, c’était la solution de la paix et du bon sens. L’Allemagne et la France en étaient les garants, mais ont laissé jouer sournoisement la manoeuvre américaine. 

Comme le dit Vincent Hervouët, le moteur franco-allemand a calé quand on en avait le plus besoin. Mme Merkel a avoué récemment que la solution de Minsk n’avait pas été sérieusement envisagée parce qu’il s’agissait de faire patienter les Russes pendant qu’on renforçait l’armée de Kiev. Le cynisme et le machiavélisme ne sont pas russes, mais “occidentaux” ! (à suivre)

Par Christian Vanneste le 8 février 2023

Le blog de Christian Vanneste

jeudi 26 janvier 2023

Les européens dindons de la farce ! La France farcie en priorité ! (1)



La guerre en Ukraine perdure. Le western proposé aux Européens, avec ses méchants Russes envahisseurs et ses gentils Ukrainiens héros de l’indépendance et de la démocratie est diffusé par la quasi totalité de nos médias. Aussi, devient-il vital de s’évader des écrans du conditionnement à la pensée unique pour se réfugier dans la réalité, et ses conséquences. Comme dit Saint Jean, “la vérité rend libre”. Ce qui se joue n’est pas l’indépendance de l’Ukraine, mais celle de l’Europe, et l’ennemi de cette indépendance des nations européennes n’est pas la Russie ! Ce sont les Etats-Unis !

Myopie qui limite l’événement à son présent le plus étroit, réflexe pavlovien stimulé par les mots privilégiés par les médias dominants, conformisme de la pensée unique qui interdit le “dérapage” d’une réflexion autonome, jugée choquante et intolérable : l'”agression” russe, l’agresseur Poutine, ce “malade”, ce “dictateur fou” qui se lance contre l’Europe, contre l’Occident, contre le monde doivent être combattus au nom de la démocratie et par tous les moyens, à l’exclusion de l’arme nucléaire… pour l’instant. Pour qui nourrit sa réflexion de quelques connaissances, le délire est dans l’accusation, non chez l’accusé. L’appel récurrent et incessant à de nouvelles sanctions et à de nouvelles fournitures d’armes toujours plus lourdes, toujours plus sophistiquées à un régime follement belliciste, souvent accusé de corruption et qui n’échappe à la main américaine que dans la provocation et l’excès, relève effectivement de la folie. A qui profite le crime ? Certainement pas à l’Europe mystifiée et manipulée !

Un peu d’histoire, d’abord ! Les deux tiers de l’Ukraine actuelle ont été russes depuis le XVIIIe siècle après avoir été libérés au sud des Turcs et à l’ouest des Polonais. La RSS d’Ukraine a été créée en 1922 par les bolchéviques et ses frontières ne correspondent pas à des limites historiques, linguistiques ni ethniques. L’Etat souverain ukrainien, après des tentatives avortées durant la révolution de 1917, et sur des territoires aux contours flous, n’existe que depuis 1991 et les élections ont, depuis, témoigné d’une forte opposition entre un ouest proeuropéen et un est prorusse. Tant que le pays demeurait un partenaire de la Russie, son indépendance n’indisposait pas Moscou. Deux “révolutions”, en 2004 et 2014, marquées par une forte pression américaine, et dont la spontanéité, de ce fait, paraît douteuse, ont transformé l’Ukraine en fer de lance de la stratégie de Washington contre la Russie. Elles ont fait surgir les oppositions entre les régions comme la Galicie, soviétisées de force lors de la seconde guerre mondiale et qui nourrissent une rancune compréhensible, et d’autres qui se sentaient pleinement russes, comme le Donbass, et surtout la Crimée, intégrée à l’Ukraine par Khrouchtchev en 1953, avec entre les deux, une zone plus partagée, sans doute séduite par la perspective d’une intégration à l’Union Européenne, et que l’opération militaire russe a davantage ancrée dans ce choix, à moins que l’acharnement belliqueux de Zelenski ne la fasse basculer à l’inverse.

La Russie de Poutine a été très patiente, un peu naïve, et hésitante ; les Etats-Unis ont au contraire, et c’est une surprise quand on songe aux sinuosités américaines en Irak ou en Afghanistan, poursuivi une stratégie cohérente : l’effondrement de l’URSS n’était qu’une étape et non un aboutissement conduisant à la coopération entre le plus grand pays du monde, et l’Etat le plus puissant de la planète. Cette dernière option a prévalu apparemment avec Eltsine, que Clinton a roulé goulûment dans la farine, et jusqu’à Poutine, qui, au début, a cru à un partenariat contre le terrorisme islamiste. 

Cette illusion l’avait même amené à proposer d’intégrer la Russie à l’OTAN. Mais, Washington poursuivait d’autres objectifs dessinés dans les ouvrages de Brzezinski : “l’empire du mal” vaincu et disloqué, il fallait retourner ses anciens vassaux contre ce qu’il en restait en les absorbant dans l’OTAN, et ce faisant, enfermer la Russie dans un cercle hostile et menaçant jusqu’à ce que l’absence de réaction prouvant sa faiblesse, ou au contraire une riposte militaire justifiant des sanctions, et précipitant son isolement, provoquent un éclatement de la Fédération de Russie, ce territoire immense et pourvu de richesses inouïes, insuffisamment peuplé par des peuples parfois désireux d’autonomie voire d’indépendance. 

Cette élimination d’un concurrent, cet affaiblissement de la proie par son prédateur, convergeaient avec d’autres desseins hostiles envers d’autres puissances. Certes, il s’agissait d’empêcher un nouvel axe Moscou-Pékin de rivaliser avec Washington, mais il fallait surtout viser l’autre grand concurrent potentiel, l’Europe : l’alliance entre l’Europe dotée d’une population nombreuse et d’une industrie compétitive, alliée à une Russie et à ses ressources naturelles gigantesques, constituait le risque le plus élevé. Les fournitures de gaz russe à l’industrie allemande sans cesse augmentées assuraient la croissance d’un rival qu’il fallait abattre à tout prix. 

La croisade démocratique pour sauver un peuple appelé à se sacrifier au nom d’une idéologie hypocrite masquant les intérêts géopolitiques  américains est une mise en scène détestable. Il faut être aveugle lorsqu’on voit BHL une fois encore à l’oeuvre comme en Libye dans le criminel appel à l’escalade pour ne pas déceler la supercherie ! ( à suivre)

Par Christian Vanneste le 22 janvier 2023

Le blog de Christian Vanneste

jeudi 8 décembre 2022

Notre élite est-elle seulement incompétente ou trahit-elle ? (6)



Jusqu’où la soumission béate des Français à un pouvoir qui les trahit pourra-t-elle se poursuivre ? 

Courbant le dos sous la férule, nos compatriotes ont diminué leur consommation d’électricité alors que le froid s’intensifie. Si c’est par calcul de leurs intérêts et par souci de ne pas concourir à des coupures désastreuses pour l’ensemble de l’activité et notamment pour la conservation des produits alimentaires, c’est de la sagesse. Si c’est pour se plier avec docilité à une discipline exigée par le pouvoir, c’est de la folie, car cela reviendrait à conforter ce dernier dans une attitude de rigueur affichée et infantilisante qui ne lui a déjà que trop réussi dans sa “gestion” du covid. Obéir à un gouvernement qui est responsable des difficultés que les gouvernés sont appelés à affronter avec abnégation sans appeler celui-ci à rendre des comptes, c’est devenir complice de ses inepties, c’est être mûr pour la dictature qui s’installe, instillée par la peur, non la terreur de ses répressions, mais la crainte des risques encourus en raison de carences dont il s’exonère, en appelant, la main sur le coeur, à la solidarité et à la responsabilité. Le résultat est le même quant à la perte de la liberté, sauf qu’avec cette forme douce et sournoise du despotisme, la soumission est souvent volontaire, et moins perceptible. Plus l’adhésion à la règle devient majoritaire et s’obtient facilement, plus la coercition se durcit, plus le pouvoir coupable de la crise se sent en droit de l’exercer sans retenue. Les “Gilets Jaunes” protestaient contre une augmentation du prix des carburants au détriment des Français périphériques. Il a suffi que les manifestations passent des ronds-points chaleureux aux manifestations parisiennes infestées (par qui ?) de black-blocs, violentes, menaçant les monuments publics et les commerces, pour que le pouvoir récupère l’inquiétude, fasse oublier sa faute et déploie une répression de plus en plus brutale. 

De même, après avoir montré la plus totale imprévoyance face à la pandémie, en liquidant les stocks de masques, en les réputant inutiles, à grands renforts de conseils dits scientifiques le gouvernement a développé une stratégie hautement liberticide, portant atteinte à des libertés fondamentales comme celles d’entreprendre, de se déplacer, de se réunir, de s’exprimer, pour accentuer le contrôle d’une population docile parce qu’effrayée. Le confinement, l’obligation vaccinale, sont des mesures incompatibles avec une démocratie. Les pays qui ne les ont pas adoptées n’ont pas connu une mortalité plus élevée que la France. La fragilité des individus, l’obésité par exemple, a joué un plus grand rôle dans les différences observées entre les pays que la sévérité du dispositif sanitaire instauré. Mais le pouvoir, qui n’avait rien voulu voir venir, comme l’a révélé le ministre de la santé du début de l’épidémie, Mme Buzin, est parvenu non seulement à faire oublier ses fautes, mais à obtenir un satisfecit électoralement porteur, sans même que les Français sanctionnent la dérive financière de l’Etat lancé à grand voile vers le naufrage de l’endettement du démagogique “quoi qu’il en coûte”. Beaucoup de Français attendent tout de l’Etat sans se rendre compte que les cadeaux qu’il leur fait sont payés avec l’argent qu’il leur prend. Même si tous ne paient pas, c’est l’ensemble de la nation qui est ruiné par cette politique de Gribouille qui insulte l’avenir.

Une troisième fois, les Français vont-ils accepter d’être pris pour des benêts par un président arrogant et cynique ? Macron a le front de “fustiger les scénarios de la peur”, alors que ce sont ceux du mauvais film qu’il joue aux Français depuis son élection contre le retour du nazisme en 2017 jusqu’à cette angoisse suscitée par les éventuels délestages électriques dont l’origine de trouve dans la folle légèreté avec laquelle lui et son prédécesseur, dont il était ministre, ont annoncé et entamé la fin du nucléaire. Pourquoi ? Mais, pour séduire ceux dont la peur, climatique entre autres, les “pastèques”, ces gauchistes repeints en vert, ont fait leur fonds de commerce ! Le porte-parole d’Enedis a souligné que les patients à haut-risque vital n’étaient pas ciblées par les préfectures, comme public prioritaire face aux coupures de courant, et on voudrait que ce genre de déclarations ne provoquent pas la panique, non seulement chez les patients et leurs proches, mais, et c’est presque drôle chez nos gouvernants qui tremblent maintenant devant la colère qui va finir par éclater lorsque les exigences du pouvoir, du microcosme privilégié et de plus en plus hors-sol seront perçues comme insupportables parce que proférées par ceux-là mêmes dont l’incapacité, l’imprévoyance, et l’imprudence auront créé le problème ! 

Comment faire confiance, comment obéir à des dirigeants dangereux par leur incompétence, dont les paroles et les actes n’ont pour but que de prolonger un pouvoir néfaste, et non de viser le bien commun ? Macron a fermé Fessenheim, et développé des énergies intermittentes qui ne peuvent se passer de gaz, de pétrole ou de charbon. Cette politique n’est pas une erreur excusable, c’est une contradiction en soi, et celui qui la commet, ou est idiot, ou un menteur invétéré. Quant à la cause seconde qu’on veut subrepticement placer en première ligne, la guerre en Ukraine, et l’arrêt des fournitures russes, c’est une autre peur qui est censée lui donner la vedette, le péril que présenterait le Chef d’Etat russe pour l’Europe, péril imaginaire quand la possibilité d’arrêter ce conflit dès l’origine en faisant respecter les accords de Minsk était bien réelle et se trouvait entre les mains du président français, avant qu’il ne soit trop tard.

M. Macron, comme il le fait volontiers en méditerranée, surfe sur les peurs des Français. Ceux-ci vont-ils en prendre conscience ? Leur représentants vont-ils renverser le gouvernement comme ils en ont le pouvoir par une motion de censure ? Les Français ne craindront-ils pas de le donner à des patriotes ? Tous les patriotes cesseront-ils de subir l’interdit de gauche qui pèse sur leur alliance ? C’est de la peur qu’il faut avoir peur ! Il faut y mettre fin, il faut oser !

Par Christian Vanneste le 7 décembre 2022

Le blog de Christian Vanneste

Notre élite est-elle seulement incompétente ou trahit-elle ? (5)



De Bali à Djerba, en passant par Bangkok, ces hauts lieux du tourisme international, “notre” président, un “danseur de claquettes” selon Franz-Olivier Giesbert, a beaucoup voyagé  et dispensé ses doctes discours comme il l’avait fait aussi lors d’une tournée africaine,  puis en Egypte à l’occasion de la COP 27, ou encore à New-York pour l’Assemblée générale de l’ONU. De ce prurit voyageur, on aurait le plus grand mal à tirer le moindre bilan positif pour notre pays, mais on peut y percevoir des intérêts, des calculs et arrière-pensées beaucoup plus personnels : prendre de la hauteur en quittant les rebutants problèmes intérieurs, en affichant une dimension internationale déployée à un rythme de champion pour flatter la fierté naïve des Français, ou encore se constituer une image et un carnet d’adresses en vue de la carrière lucrative de l’après-mandat. Il faudrait avoir bien mauvais esprit pour souligner le bilan carbone de ce carrousel aérien… Commencé à Madrid pour un sommet de l’Otan dès Juin, il vient de se produire à Washington : la soumission servile à l’Empire américain malgré des humiliations récentes est le fil rouge du spectacle. Mais l’humiliation nationale peut-elle être ressentie par un homme d’affaires mondialiste pour lequel la nation est un moment de l’histoire appelé à être dépassé par le brassage des peuples et la domination de l’ordre économique,  un individu qui adore parler anglais et a affirmé qu’il n’y avait pas de culture française ? Repentance à nouveau en Algérie au mois d’Août, nomination comme marraine de la Francophonie d’une chanteuse, Yseult,  déçue par la France et qui s’est exilée en Belgique pour aller vivre dans un pays qui “assume son passé colonial”, et soutien à une secrétaire générale, ex-ministre de Kagamé, celui qui au Rwanda a remplacé le français par l’anglais et a accusé la France de génocide : qui ne verrait pas dans cette obsession mémorielle du dénigrement de son pays, non une manie superficielle, mais un axe chez une sorte d’anti-président, comme on parle parfois d’un anti-pape, un dirigeant convaincu que son pays va et doit disparaître, et qu’il s’agit d’accélérer le processus en l’appelant “progrès”.

Que M. Macron appartienne au monde de Davos n’est pas une hypothèse complotiste, mais un simple constat. Que le mondialisme progressiste échevelé qui s’épanouissait après l’effondrement de l’URSS, avec ses deux pôles complices d’un individualisme sans limites et d’un unilatéralisme américain soit aujourd’hui sérieusement combattu est un autre fait majeur qui souligne combien la France est engagée par son oligarchie dans un des camps au sein de cette lutte, peut-être contre son intérêt et contre l’esprit même de son peuple. Le combat entre l’Occident décadent et les pays émergents, qui sont souvent de plus vieilles civilisations que lui, est devenu la clé de la géopolitique actuelle : ce n’est plus comme on veut le faire croire l’affrontement entre les démocraties et les dictatures. Parmi les nombreux exemples de ce changement, il y a l’importance stupéfiante prise par les nouvelles zones de front : auparavant, les points cruciaux étaient la liberté d’expression, et l’autonomie de la pensée qu’elle favorise et protège, éventuellement la liberté d’entreprendre ; désormais, ce sont des glissements sociétaux, comme l’avortement ou le mariage unisexe, qui sont soulignés comme des avancées démocratiques, souvent défendues, promues et imposées à l’opinion comme les évidences d’une pensée unique, propagée par la quasi-totalité des médias, protégée par une répression sociale ou judiciaire des opposants, typique de ce totalitarisme “doux” annoncé par Tocqueville. Ce qui était interdit n’est plus seulement autorisé, mais c’est sa contestation qui est maintenant interdite. Or, ces interdits, en dehors de toute considération religieuse, étaient surtout liés à la nation, à sa permanence, à sa démographie. L’idéologie à la mode, que le wokisme pousse jusqu’à l’absurde, est autodestructrice, et il n’est pas étonnant que les Etats-Unis dans leur folie de puissance en soient le vecteur.

C’est ce conflit majeur qui se déroule en Ukraine. Il y a, d’une part, l’impérialisme américain qui veut briser et morceler la Russie pour l’exploiter, et il y a le “progressisme” militant de l’oligarchie occidentale qui veut détruire un Etat conservateur, la Russie orthodoxe, qui s’oppose en tous points à son idéologie. Le plus étonnant, sans doute, est que la Pologne soit incapable de surmonter son ressentiment antirusse pour comprendre qu’elle lutte contre son propre conservatisme. La Hongrie est plus cohérente grâce à Viktor Orban. Les Européens sont mobilisés pour qu’il y ait un jour une “gay pride” à Moscou tandis que les sociétés américaines pourront directement tirer profit des richesses sibériennes. Tel est l’enjeu ! L’intérêt de l’Europe et de tous les pays européens est à l’opposé : réunir les peuples actifs et riches du continent à la Russie si complémentaire par son étendue, sa faible population et ses ressources illimitées. Comment expliquer que les dirigeants européens soient aveugles à cette évidence, au nom d’une démocratie que la plupart des pays ont abandonnée en même temps que leur souveraineté, et que la liberté d’expression dont ils pouvaient être fiers face à l’URSS ? 

La démocratie occidentale est un spectacle de plus en plus vide de sens et que les peuples désertent : les Français sont-ils représentés à Bruxelles où la technocratie et les lobbies font la loi, la “directive”comme ils disent ? A Paris, où un gouvernement minoritaire impose sa politique face à une opposition qui n’ose pas s’opposer à lui sur les sujets tabous, comme l’a montré le vote scandaleux, ignoble, absurde d’une constitutionnalisation d’un prétendu droit à l’avortement ? Quant à la démocratie directe, elle demeure l’apanage des Suisses, îlot dans l’océan occidental qui, avec le temps, ne pourra guère résister à la pression de la pensée commune.

La dérive de l’Occident décadent, affirmant défendre des valeurs en oubliant de dire qu’elles sont le contraire de celles qui l’ont animé dans toute son histoire, éclate au grand jour dans l’hystérie antirusse qui règne chez les politiques et dans la plupart des médias. Face à la Russie chrétienne, notre presse se déchaine et sans même paraître en prendre conscience, elle cultive une censure active des médias russes, un ostracisme de la culture russe, une propagande digne d’un Etat totalitaire, qui insulte notre démocratie. TF1-LCI n’est plus qu’une officine anti-Poutine, BFM et les chaînes du prétendu service public offrent une curieuse concurrence qui se résume au point de savoir qui sera le plus anti-russe, qui obtiendra le titre de  champion de la désinformation ! Le mensonge y est roi : par omission, il évite de rappeler l’histoire, celle au long cours qui fait de l’Ukraine le berceau de la Russie au haut Moyen-Âge, une province de l’Empire tsariste libérée de la Pologne et des Turcs dès les XVIIe et XVIIIe siècles, dont les frontières à l’intérieur de l’URSS sont récentes et dessinées par Lénine, Staline et Krouchtchev, un éphémère Etat nationaliste après la première guerre mondiale essentiellement sous l’impulsion des Ukrainiens de l’Ouest, qui, eux, n’ont jamais été russes avant 1940 et 1945 ; l’histoire plus récente de l’unilatéralisme américain est également omise, qui a multiplié les guerres, les atteintes à la souveraineté des Etats dont les frontières étaient plus anciennes que celles de l’Ukraine, et qui n’a pas hésité à user d’une violence extrême à l’encontre des populations civiles, contre la Serbie, l’Irak, la Syrie, la Libye. Les fausses nouvelles sont répétées en boucle : Poutine est très malade, les Russes sont à court d’armes et de munitions, ils ont des pertes élevées, ils subissent débâcle sur débâcle face aux courageux Ukrainiens et à ce nouveau Churchill (!) qui les dirige, ils sont hostiles à la guerre et désertent le pays, les sanctions économiques vont ruiner le pays.

L’idée que la Russie suit une politique plus cohérente que les pays occidentaux n’est jamais évoquée : pourtant, la Russie, qui est un pays occidental par sa civilisation, a souhaité faire partie du club face au terrorisme islamiste au début des années 2000. Non seulement on le lui a refusé, mais l’Otan s’est étendue jusqu’à sa frontière, constituant une menace aussi inutile que dangereuse. L’absorption de l’Ukraine, tellement russe, par l’Otan et la présence d’armes offensives, voire nucléaires à sa frontière était une ligne rouge. La veille de son franchissement, alors que l’armée ukrainienne, armée et formée par l’Otan, attaquait les provinces rebelles du Donbass, la Russie a pris les devants. Sans doute a-t-elle attendu trop longtemps que les accords de Minsk soient respectés, sans doute a-t-elle sous-estimé les effets du soutien occidental à Kiev et ceux de la propagande sur la population : le renversement du régime a échoué, et la guerre s’est installée. Cette guerre est celle de la Russie contre les Etats-Unis, de la civilisation occidentale contre sa désintégration. La Russie sait qu’elle n’est pas la plus forte mais qu’elle peut gagner à trois conditions : perdre le moins de soldats et tuer le moins de civils, afin de maintenir le soutien populaire, jouer sur la réticence des opinions occidentales à supporter un effort de longue durée et notamment les restrictions issues d’une crise économique, affaiblir l’Ukraine en atteignant son potentiel militaire et civil. 

C’est ce qui explique les reculs russes sur des positions plus faciles à défendre, le choix des infrastructures énergétiques et de transport comme cibles des bombardements, l’attente classique de l’hiver sans doute pour une offensive décisive. Les Russes n’envoient leurs missiles ni sur la centrale nucléaire qu’ils occupent, ni sur les maternités, ni sur la Pologne. On peut légitimement penser que l’absence de maîtrise de leurs armes anti-aériennes par les Ukrainiens entraîne ces bavures, comme on peut être sûr que la destruction des gazoducs de la mer Baltique, qu’il suffisait aux Russes de cesser d’alimenter, est une opération anglo-saxonne, catastrophique pour l’Europe.

C’est dans l’entêtement des Européens, de Mme Von der Layen à Bruxelles, de M. Macron à Paris à soutenir Washington qu’on mesure la trahison de nos dirigeants. Comment comprendre autrement leur attitude envers des pays appartenant à une civilisation différente, éloignée de la nôtre, comme le Qatar, ignorant les droits de l’homme, promouvant la Charia, pratiquant la ségrégation sur son sol, mais qui cependant accueille la grande kermesse du football, au prix des souffrances endurées par des travailleurs étrangers pour édifier des équipements incongrus dans ce bout de désert ? Comme l’Azerbaïdjan qui agresse une fois de plus l’Arménie, mais regorge d’hydrocarbures ? Le Qatar, islamiste et richissime, est fréquentable. On se contentera de déplorer son opposition à la bière et au lobby LGBT, alors qu’on fera d’un pays chrétien conservateur l’ennemi véritable, le monstre politique ! Comme personne ne songe à convertir le Qatar et qu’il présente peu de risques à terme en raison de sa taille, il ne peut être un ennemi, tandis que la Russie est un obstacle d’importance sur la route du mondialisme décadent ! 

C’est d’ailleurs ce qui explique la relativité de son isolement si cher à nos propagandistes déguisés en journalistes : ni la Chine, ni l’Inde, ni de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique latine ne sont solidaires de la croisade antirusse de Washington et de ses vassaux.

Par Christian Vanneste le 1er décembre 2022

Le blog de Christian Vanneste

lundi 21 novembre 2022

Notre élite est-elle seulement incompétente ou trahit-elle ? (4)



Un député élu au nom d’un parti qui proclame son opposition à l’immigration massive que subit la France depuis de longues années est sanctionné pour avoir exprimé cette opinion dans l’hémicycle, le gouvernement italien qui vient d’être porté au pouvoir, notamment sur un programme qui s’oppose lui-aussi à l’immigration, est critiqué avec une violence peu diplomatique par l’exécutif français : il y a dans ce parallèle une évidence qui réside dans le mépris de plus en plus affiché par le pouvoir dans notre pays à l’encontre de la volonté populaire. “Cause toujours, tu m’intéresses” ou sur un mode plus relevé, “les chiens aboient, la caravane passe” : ces formules pourraient résumer la logique du pouvoir macronien, un pouvoir par défaut, majoritaire par l’addition de voix contradictoires réunies pour repousser l’extrême-droite, de moins en moins extrême, et de plus en plus crédible, un pouvoir réduit à lui-même au Parlement, minoritaire et faisant d’une procédure exceptionnelle, l’application du 49/3, un mécanisme habituel du mépris de l’opposition.

Mais peut-on sérieusement évoquer une “logique” pour un pouvoir qui s’appuie sur un gouvernement hétéroclite qui tient davantage de la distribution cinématographique que de la réunion des compétences en vue d’un projet commun ? Du “en même temps” au “n’importe quoi” en passant par le “tout et son contraire”, jamais les Français n’ont été aussi mal gouvernés, même si des médias complaisants s’ingénient à voiler les effets dévastateurs d’une “gouvernance” calamiteuse. Déclin économique, décadence morale, déclassement intellectuel, délitement institutionnel sont comme des vagues qui submergent peu à peu la fierté d’un peuple qui se laisse remplacer physiquement et coloniser culturellement sans réagir à la mesure du péril. Sept Français sur dix pensent que la France est en déclin. Seuls, nichés dans leur confort, leur apparente réussite personnelle, et l’égoïsme aveugle au réel qui va de pair, les macronistes repoussent cette idée, encore à une faible majorité (54%). Huit Français sur dix pensent notamment que le pouvoir n’est pas efficace pour expulser les étrangers en situation irrégulière.

Ce point particulier mérite d’être souligné. La protection physique de la population, la sécurité des frontières, la maîtrise des entrées et des sorties du territoire par des ressortissants étrangers ne sont pas des devoirs annexes d’un Etat souverain mais constituent ses obligations primordiales. Or, dans ce domaine où sa compétence devrait être absolue, elle s’est diluée, disloquée, anéantie. Le transfert de souveraineté à une Union Européenne impuissante et idéologiquement complice, l’éclatement du droit qui multiplie les recours et ralentit les procédures, le discours équivoque d’un gouvernement qui entrelace des préoccupations humanitaires apparentes, des intérêts économiques plus sournois et des promesses de fermeté risibles à force d’être répétées sans conséquence forment un ensemble qui étouffe les résistances, qui anesthésie une population soulée d’informations éphémères et contradictoires. Si l’on se donne la peine d’en reconstituer le fil, la trahison de ceux qui nous gouvernent devient criante. La montée des violences n’est pas un sentiment mais un fait. Les homicides et tentatives d’homicide dépassent les 4000 depuis trois ans. Plus de cent agressions à l’arme blanche sont perpétrées chaque jour, et cette modalité “culturelle” du crime n’est pas anodine. 

Les atteintes aux personnes ont bondi de 30% depuis 2017. Le lien entre l’insécurité et l’immigration n’est même plus en débat : 55% des délinquants interpellés à Marseille sont étrangers, selon le ministre de l’Intérieur, plus de la moitié à Paris suivant le locataire de l’Elysée. Pour une population étrangère de 7,6 %  en 2021, on compte 24,5 % d’étrangers dans les prisons françaises (soit 17 198 détenus), dont 54 % viennent d’Afrique et du Maghreb. 60% des détenus sont de confession musulmane. Les étrangers représentent 14 % des auteurs de crimes et délits à caractère sexuel, 14 % des coups et blessures volontaires, 17 % des homicides, 18 % des vols avec armes, 30 % des vols sans violence et 31 % pour vols violents avec arme. Les Africains du nord et du Sahel sont de nouveau surreprésentés : pour 3,2 % de la population totale en France, ils sont les auteurs de 9 % des homicides et des crimes et délits à caractère sexuel, 10 % des coups et blessures volontaires, 13 % des vols avec armes, 21 % des vols sans violence et 25 % des vols violents sans arme. 

Encore ces statistiques ne tiennent-elles compte que du statut et non de l’origine suivant la cécité juridique qui nous est imposée, mais on sait que 75% des mineurs déférés devant le Parquet de Paris sont d’origine étrangère ! Dans le “Déni de culture”, Hugues Lagrange indiquait que les enfants d’origine sahélienne élevés dans leur famille présentaient de trois à quatre fois plus de risques de commettre des délits que les autochtones. La sociologie et la géographie de cette porosité entre immigration et insécurité s’affichent. Ce sont les départements, les villes et les quartiers où la “criolisation”, c’est-à-dire le remplacement de population sans assimilation, est la plus avancée qui atteignent les sommets : Seine-Saint-Denis, Paris, Lyon, Marseille, Nantes, avec la complicité d’élus qui privilégient leur idéologie et peut-être leur intérêt électoral à court terme par rapport au Bien commun. Comment comprendre autrement le soutien sonnant et trébuchant apporté par les élus de collectivités ? 79 de celles-ci financent SOS Méditerranée !

Cette ONG qui affrète des navires de secours en mer a une façade, l’aide humanitaire aux réfugiés naufragés, et une réalité qui l’intègre à une filière idéologique et mercantile à la fois : son  idéologie est le mondialisme qui fait des humains des individus interchangeables et libres de vivre où ils le souhaitent sous prétexte de fuir des guerres qu’ils ne veulent pas arrêter ou des régimes qu’ils n’ont pas la volonté de renverser, mus en fait par le désir plus authentique d’atteindre l’Eldorado européen ; les intérêts de ceux qui vont les employer à bas coût, et l’exploitation éhontée de ces migrants par des passeurs font sauter le vernis humanitaire d’un réseau qui permet majoritairement à de jeunes adultes d’atteindre les côtes africaines notamment dans un pays que l’Occident a déstabilisé, comme la Libye, d’être chargés sur des canots pneumatiques ou des barques pour un prix prohibitif, d’être abandonnés sciemment au large afin que les bateaux de secours les transportent vers des ports européens, étant entendu que les voisins africains ne peuvent bien sûr ouvrir les leurs. L’ombre de cette idéologie, c’est aussi cette insidieuse propension à détruire la civilisation européenne, en la culpabilisant et en favorisant sa submersion.

Face à cette hypocrisie majuscule, le gouvernement français a joué les Gribouille : Le Préfet de police de Paris, Laurent Nunez révèle que 48% des délinquants à Paris sont étrangers pour 70% des faits violents dont 80% sur le Champ de Mars ! Mais son ministre refuse le lien entre immigration et délinquance alors que des drames ont frappé notre pays en martelant l’évidence de ce lien. Après avoir lamentablement pataugé dans l’expulsion d’un imam réfugié en Belgique et qu’il a ensuite voulu faire revenir pour l’expulser, le ministre s’est embourbé dans les OQTF non appliquées après l’assassinat de Lola, et le voilà qu’il se saborde à Toulon, ce port “militaire” que l’on ouvre à l’invasion. Certes, il n’y a que 234 passagers, mais c’est un symbole, une clé que désormais tous les passeurs vont pouvoir obtenir. Pris la main dans le sac de son incompétence ou de sa duperie, le locataire de Beauvau insulte l’Italie dont le gouvernement a le courage de respecter ses engagements à l’égard du peuple qui l’a élu, promet de disperser les arrivants en Europe, autrement dit de montrer le chemin aux candidats à venir, refuse l’entrée de 3500 migrants venus d’Italie en dépit d’une promesse que nous sommes heureux d’apprendre, et jure ses grands dieux que c’est la dernière fois. En Libye, les images du village de Vacances enchanteur  de la presqu’île de Giens qui héberge les migrants va soulever l’enthousiasme : il est vrai que le ministre a évoqué aussi les “métiers en tension”. 

Ce double discours de la fermeté apparente et de la complicité larvée relève bien sûr de la trahison !

Par Christian Vanneste le 16 novembre 2022

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vendredi 11 novembre 2022

11 novembre : l'union sacrée



Que faut-il célébrer le 11 Novembre ? L’armistice qui mit fin à la première guerre mondiale, bien sûr. Mais la signification profonde du mot a évolué avec le temps. Ce n’est pas la fin des hostilités signée par le Maréchal Foch dans le wagon de Rethondes que l’on commémore. Celle-ci est un fait qui attendra le 28 Juin suivant pour devenir le Traité de Versailles imposé à l’Allemagne. C’est donc la victoire de la France qui a d’abord été célébrée. Peu à peu et depuis la loi de 2012, cette Fête Nationale du mois de Novembre est davantage devenue le jour d’hommage aux morts de la Grande Guerre. Notre pays avait perdu près d’un million et demi de combattants, soit le quart des 18-27 ans. Contrairement à ce que disent ceux qui minimisent la destruction de la famille et le risque de l’immigration, il faut toujours penser la démographie en flux : la disparition de cette masse d’hommes jeunes en âge de procréer a été une catastrophe dont la France ne s’est jamais relevée. Elle ne s’est réveillée de ce sommeil démographique qu’à la fin de la seconde guerre mondiale. Certains pensent même qu’à l’heure de l’Europe cette victoire patriotique est dépassée, et qu’en revanche un “Jour” des Morts pour la France de tous les conflits, en ce mois qui commence par la Toussaint et le “jour des morts” qui la suit, qui se poursuit avec l’anniversaire de la mort du Général de Gaulle, serait chargé d’un sens profond alors que l’automne offre un cadre naturel à cette phase de fêtes tristes et émouvantes. 

Faudrait-il alors gommer le 8 Mai, comme l’avait fait Giscard d’Estaing ? Empressé d’activer la réconciliation avec l’Allemagne que de Gaulle avait inaugurée, et plus encore de bâtir l’Europe fédérale dont il rêvait, le troisième président de la Ve République voulait mettre en valeur le 9 Mai (1950), jour de la déclaration de Robert Schuman. Ce fut l’une des fautes symboliques commises par un homme qui se voulait moderne. Le 9 Mai (1945), les Russes célèbrent de manière grandiose “leur victoire”, qui est aussi celle qui a été de loin la plus chèrement payée par un peuple à l’issue de la seconde guerre mondiale. Par un retournement assez étonnant, il s’agit d’une Fête patriotique qui exhibe la puissance militaire du pays, quand le 8 Mai est devenu en Occident la date commémorative de la défaite du nazisme et non celle de l’Allemagne. Il est clair qu’aujourd’hui la Russie de Poutine entend davantage réunir les Russes autour de sa réalité charnelle et spirituelle qu’autour des abstractions idéologiques sur lesquelles était bâti le chateau de cartes soviétique.

L’Occident, l’Europe en particulier, traumatisée pas ses luttes fratricides et ses hécatombes, trouvent dans les abstractions un refuge illusoire. Partout les Empires et les Nations sont de retour, les premiers inséparables des secondes dont ils diffèrent seulement par la taille. Il y a eu des empires dynastiques ou coloniaux. Ils ont disparu à la suite des deux conflits mondiaux. Le pacifisme qui a suivi les guerres, la grande illusion des Briand et autres, après la première, le rêve européen après la seconde, et la “fin de l’histoire” selon Fukuyama après la guerre froide, s’évanouissent devant la réalité humaine. La Chine des Han, l’Inde des Hindous, la Turquie des Ottomans mais aussi l’inévitable grand Israël, bâti par la force d’un peuple qui avait produit nombre d’esprits universalistes, sont des signes évidents de ce grand retour. L’Amérique de Trump exprimait elle aussi cette tendance au sein de la plus grande des démocraties occidentales où la déconstruction, l’autoflagellation et la dislocation sont souvent à l’oeuvre. 

Le 11 Novembre est-il appelé à répéter année après année : “plus jamais ça” ? Certes, les boucheries humaines suivies de traités incomplets et stupides, pénétrés de fantasmes idéologiques, doivent être à tout prix rejetées, mais le meilleur moyen de les éviter est précisément de reconstruire et de vivifier la cohésion et la ferveur nationales. Le sens d’une Fête nationale doit être celui-là. Il est indispensable face aux épreuves qui attendent notre pays. Le 11 Novembre devrait être avant tout la Fête de l’Union sacrée qui a vu tous les Français réunis au-delà de leurs convictions politiques ou de leurs croyances religieuses parce qu’ils avaient compris qu’un second écrasement de la France par l’Allemagne, après celui de 1870, pouvait conduire à sa disparition. C’est d’ailleurs ce qui a été près d’advenir en 1940 lorsque les collaborateurs de Vichy ou de Paris ont cru qu’Hitler avait la moindre intention de laisser exister notre pays au lendemain de sa victoire totale.

Alors que des dirigeants français veulent ignorer le ” grand remplacement”, que les mêmes continuent à dissoudre la France dans une Europe chimérique dans les discours et technocratique dans les faits, qu’ils méprisent ou condamnent les identités nationales, la Fête nationale doit être le jour du réveil d’un peuple qui comme le disait de Gaulle n’est pas de ceux ” qui n’ont pas assez de force pour se tenir debout et qui se couchent pour mourir.”

Par Christian Vanneste le 11 novembre 2022

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