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jeudi 27 juin 2024

DSK, Jospin, Cotillard… ces prescripteurs (involontaires) du RN



Ils sont les anti-prescripteurs, les Monsieur Jourdain de la politique qui, par leur prose, roulent pour le RN sans le savoir. Les boussoles qui indiquent le sud. Lorsqu’ils montrent une direction, ils donnent une envie irrépressible de partir à toutes jambes dans l’autre sens. Ils se déclarent barrage et sont en fait marchepied. Si gonflés de leur propre importance qu’ils sont incapables de mesurer, ni même d'imaginer, leur effet repoussoir.

Le premier sur le podium est, évidemment, Dominique Strauss-Kahn, toute honte bue, dont les frasques graveleuses ont animé, de façon si poétique, à l’heure où les enfants prennent leur bol de chocolat avant de partir à l’école, les matinales radiophoniques. Il ne semble pourtant pas douter de sa légitimité à donner des leçons de morale. De lui, Sébastien Chenu dit malicieusement qu’il est « probablement [leur] meilleur tract aujourd’hui ». Et encore, le vice-président du Rassemblement national manque un peu d’ambition : la queue de Mickey - sans jeu de mots - aurait été, dans les colonnes de Libération, une pieuse exhortation à repousser le RN cosignée par les pères la vertu Gérard Miller et Olivier Duhamel. Mais rien n'est perdu, la campagne n’est pas terminée.

Le deuxième est Lionel Jospin. Comme barrage, il se pose là. Il est le faire-valoir et escabeau pour le FN devenu RN depuis… 2002, date à laquelle il a été battu, à la surprise générale, par Jean-Marie Le Pen. Cette défaite historique devrait le pousser à la modestie. Faut-il qu’il ait une mémoire de poisson rouge pour l’avoir effacée de son esprit ? À propos de LFI, il déclare : « À part quelques exceptions, on ne peut pas mettre en doute leur engagement républicain. » L’extrême gauche est tellement républicaine qu’elle a empêché sa propre épouse Sylviane Agacinski - opposée à la GPA - de s’exprimer à l’université de Bordeaux  (« Menaces violentes », selon l’université). Sans doute cela, aussi, l’a-t-il oublié.

Marion Cotillard - un peu vintage - a déstocké le pin’s « la jeunesse emmerde le front nazional » de son adolescence et l’arbore fièrement sur son compte Instagram. Une question lancinante demeure : où cette photo a-t-elle été prise ? Dans sa villa de Los Angeles ou de Cap Ferret ? La lutte pour le pouvoir d’achat dans la presqu’île des Petits Mouchoirs, c’est quelque chose. Le cannelé de Frédélian et les huitres rôties de chez Hortense ont tellement augmenté !

Mbappé, quant à lui, échaudé peut-être par son bad buzz « Petit ange », à la tonalité ultra-gauche, au moment de l’affaire Nahel, avance masqué, au sens propre comme au sens figuré : il recommande de voter pour « faire barrage aux extrêmes »… mais sans doute à l’une plus qu’à l’autre - suivez mon regard. Il « n’a pas envie de porter le maillot d’un pays qui ne représente pas ses valeurs », le 7 juillet. Faut-il en conclure, puisqu’il a porté le maillot du Qatar sans moufter, que le traitement indignes des ouvriers africains, qualifié par d'aucuns d’esclavagisme, par le Qatar fait partie de « ses valeurs » ? Que Mbappé se serve de ses pieds pour jouer au foot est normal, et même souhaitable. Qu'il raisonne avec est plus problématique.

Combien d’autres, dans les jours qui viennent, vont rejoindre le petit train antifasciste qui fait « tchou-tchou » contre le RN, la chenille qui redémarre à chaque élection ? Qui peut savoir. Bizarrement, aucun d’entre eux ne semble se rendre compte qu’à chaque étape, un wagon se détache, qui reste à l’arrêt. Ne resteront bientôt que la locomotive et les premières classes. Ça ne suffit pas pour gagner une élection.

Par Gabrielle Cluzel le 26 juin 2024

Boulevard Voltaire

mardi 16 avril 2024

Ersilia Soudais, la madone des mollahs



Les mollahs doivent être drôlement contents : ils peuvent se prévaloir d’un soutien de poids au sein du monde politique français. Dimanche soir, répondant sur X au député PS Jérôme Guedj, la députée de Seine-et-Marne (LFI) Ersilia Soudais a affirmé qu’en « bombardant une ambassade iranienne, Israël [avait] déclaré la guerre à l’Iran » et n’a pas hésité à renvoyer dos à dos les régimes israélien et iranien : « Ces deux pays sont des théocraties. » Pour celle qui se décrit comme féministe internationaliste, Iran et Israël sont donc bonnet blanc et blanc bonnet.

Sur les réseaux sociaux, les commentaires ironiques vont bon train. Pas sûr, de fait, que les crop-tops, les mini-shorts et les maxi-décolletés constituant l’essentiel de l'outfit, comme disent les instagrameuses, d’Ersilia Soudais soient reçus exactement de la même façon à Téhéran et à Tel Aviv.

Comment pourrait l’ignorer Ersilia Soudais, qui en octobre 2023 avait pris la défense, sur le même réseau X, d'Armita Gavarand, « à tout juste 16 ans en état de mort cérébrale parce qu’elle ne portait pas le voile obligatoire » ?

Un voile obligatoire à partir de 9 ans, parce que c’est l’âge de la puberté officielle. L’âge minimum, en Iran, pour se marier est de 15 ans pour les garçons et 13 ans pour les filles. Mais les enfants contractant une union peuvent être encore plus jeunes, si le père y consent. On note, entre 2019 et 2020, une forte augmentation des mariage de fillettes de 10 à 14 ans : 10,5 %. En moyenne, 30.000 cas de mariages de filles de moins de 15 ans par an depuis 2017. « Les religieux justifient cette limite en se référant à l’histoire de Muhammad, qui a lui-même épousé sa troisième femme Aïcha quand elle avait 9 ans »expliquait, en 2021 à La Croix, la sociologue Mahnaz Shirali. La même théocratie, vraiment, en Israël et en Iran ?

Féminisme décolonial

D’aucuns raillent aussi l’ignorance de celle qui, avant d’être députée, fut enseignante. Pour sa défense, Ersilia Soudais n’était pas prof d’histoire-géo mais de français, plus à l’aise, donc, avec les fables, les contes et les romans qu'avec la réalité.

Ersilia Soudais serait-elle aveugle ? Non, mais elle est sourde. Sourde à ce qui ne rentre pas au chausse-pied dans sa grille de lecture. Ersilia Soudais l’a expliqué à Maroc Hebdo, lors de sa visite récente, en février dernier, au Maroc : elle défend « un féminisme décolonial s’inscrivant dans la logique d’une Internationale féministe […] Ce modèle se veut opposé au féminisme blanc […] », un « féminisme blanc » vécu par beaucoup « comme un import occidental ». De même, la polygamie qui sévit en Iran (en même temps que le nombre illimité de mariages temporaires - ou sigheh - contractés pour une période pouvant varier d’une heure à 99 ans) ne saurait faire ciller Ersilia Soudais, car pour la mouvance de ce féminisme décolonial, la monogamie est « imposée et importée »« d'essence et de fondement judéo-chrétien », comme le disait, en 2022, la sénatrice ivoirienne panafricaine Mah Sogona Bamba. Quand la presse française a relevé, il y a quelques semaines, que le nouveau président sénégalais était polygame, le grand ami d’Ersilia Soudais, le journaliste d’Arrêt sur images et de Libération Daniel Schneidermann, a vu dans cet étonnement « le regard colonial, dans son éternité ».

Plus qu’à attendre que ce féminisme décolonial - oxymore d’intensité comparable au véganisme carnivore ou au naturisme collet monté - ne réhabilite l’excision, car comme le rappelait, à ce sujet, la féministe Benoîte Groult (dans Ainsi soit-elle), « quelques colonisateurs eurent le courage de ne pas s’abriter derrière le respect des coutumes indigènes, noble motif pour ne rien faire, et obtinrent de certains gouvernements que des mesures soient prises ». Bref, l’interdiction de l’infibulation, le découragement de la clitoridectomie, c’est colonial ! Du « féminisme blanc » !

En attendant, Ersilia Soudais devrait éviter d’aller rendre visite à ses nouveaux amis dans ses plus beaux atours. Gageons que l’accueil, en bas de l’avion, des Gardiens de la révolution pourrait être assez tiède.

Par Gabrielle Cluzel le 15 avril 2024

Boulevard Voltaire


jeudi 4 avril 2024

Marine Le Pen est grand-mère. Et ce n’est pas si anecdotique


C'est une information exclusive de BV : Marine Le Pen est grand-mère. Sa deuxième fille, Mathilde, a donné naissance, la semaine dernière, à un petit garçon. L’information n’a pas rencontré beaucoup d’écho, et pourtant, elle n’est pas si anecdotique. Il ne s’agit pas seulement d’un « carnet rose » dans la rubrique people, on peut y voir une dimension politique.

En novembre, la journaliste du Point Nathalie Schuck, annonçant l’arrivée future de ce bébé, disait y voir une façon de « parachever la stratégie de normalisation […] entamée depuis des mois pour apparaître comme la "maman des Français" ». La démonstration, développée dans une vidéo, prêtait à sourire car elle laissait imaginer que cette naissance faisait partie d’un plan, comme si Marine Le Pen avait secrètement téléguidé la grossesse, intimé l’ordre à sa fille d’être enceinte pour servir son implacable projet d’accession au pouvoir. Jusqu’où va l’abnégation et la soumission de sa progéniture ! Avec les bêtes immondes, il faut s’attendre à tout.

Un procès de mauvaise foi, car s’il est un politique que l’on ne peut soupçonner de s’être servi de ses enfants pour attendrir, c’est bien Marine Le Pen. Ses enfants, dont elle dit pourtant qu’il sont « sa plus grand fierté », sont très peu médiatisés. « Mes enfants ont le droit de vivre tranquillement, dit-elle dans Gala. Je l'ai été, moi [médiatisée]. J'aurais été plus heureuse si je ne l'avais pas été. Il n'est pas question que j'impose ça aux miens. » Mais l’intuition de Nathalie Schuck n’est pas fausse : dans sa démonstration, elle émettait l’idée qu’ainsi, Marine Le Pen deviendrait la rassurante « Mutti » des Français, comme on appelait Angela Merkel, ou pourquoi pas, donc, la « mamie ». À une petite différence près : Angela Merkel n’avait pas d’enfant. Son généreux et très accueillant « Wir schaffen das! », les bras grand ouverts, au moment de la crise migratoire syrienne sonnait comme un après-moi-le-déluge.

La famille France contre la start-up nation

La maternité, et a fortiori la « grand-maternité », qui vous projette immédiatement un siècle plus tard, eu égard au prolongement de la durée de vie, n’est pas neutre dans votre vision politique. Exit le court-termisme et le « horsolisme » : c’est de la chair de votre chair qu'il s’agit. Et le prosaïsme du quotidien (inflation, harcèlement scolaire, état de l’hôpital…) n’est pas qu’une note dans un dossier : vous l’avez expérimenté. Emmanuel Macron a parlé de réarmement démographique, Marine Le Pen l'a - indirectement - fait.

Notons qu'en la matière, Emmanuel Macron, fidèle à lui-même, a donné une brillante démonstration d'« en même temps », lors de l’émission Au tableau !, au printemps 2017, sur C8 : il a convenu, répondant à la question d’une fillette, qu’il n’avait pas d’enfant… mais il a rajouté aussitôt qu’il avait sept petits-enfants. Être grand-père sans être père, c’est ce qu’on appelle l’acmé du progressisme sociétal. Chapeau, l’artiste !

Quelle importance, direz-vous ? Il n’est pas besoin d’être parent pour être compétent. Chacun a, bien sûr, des raisons qui lui sont propres, un parcours personnel, pas toujours choisi : on se souvient que l’ancienne Première ministre écossaise Nicola Sturgeon avait révélé avoir fait une douloureuse fausse-couche. Mais, alors que l’horizon est si chaotique, savoir que les politiques qui décident de l’avenir du pays ont aussi leur progéniture embarquée dans le rafiot aux allures de radeau de la Méduse a quelque chose de rassérénant.

On le sait, l’expression « bon père de famille » a disparu du Code civil. Pour satisfaire ces dames dans un esprit de parité, il eût mieux valu la conserver et lui adjoindre celle de « mère de famille ». Qui, soucieuse des siens, vérifie par exemple que la porte de sa maison est bien fermée à double tour. De fait, lors de la campagne de la dernière présidentielle, à Saint-Rémy-sur-Avre, en Eure-et-Loir, Marine Le Pen avait promis de diriger la France comme une « mère de famille ». La famille France contre la start-up nation, en somme. La deuxième étant en liquidation, nombre de Français, si l'on en croit les sondages, semblent avoir envie de tenter la première.

Par Gabrielle Cluzel le 4 avril 2024

Boulevard Voltaire

dimanche 18 février 2024

Nicolas Dupont-Aignan (DLF) demande la suppression totale du droit du sol



Gabrielle Cluzel accueille, cette semaine, Nicolas Dupont-Aignan Dans votre salon. Le président de Debout la France et député de l'Essonne confirme que son mouvement souverainiste sera bien présent aux européennes sous l'appellation « Les amoureux de la liberté ». Pour Boulevard Voltaire, il balaie tous les grands sujets chauds du moment : l'injonction du Conseil d'État au sujet de CNews, guerre en Ukraine, Mayotte, référendum sur le droit du sol, loi sur les dérives sectaires, etc.

Par Gabrielle Cluzel le 17 février 2024

Boulevard Voltaire


mardi 23 janvier 2024

Sandrine Rousseau, mère de 3 enfants, se réjouit de la baisse de la natalité



Accordons-lui (au moins) le mérite d’être claire : pour Sandrine Rousseau, « la baisse de la natalité est une BONNE nouvelle ». Relayant un extrait de son intervention sur Sud Radio, elle a mis, sur X, l’adjectif en majuscule, pour bien enfoncer le clou.

Dans le passage mis en avant par la radio, l’élue NUPES a commencé par affirmer, contre toute attente et surtout contre les chiffres de l'INSEE, qu’« il n’y [avait] pas de baisse de la natalité ». Jean-Jacques Bourdin la reprend : « Si, si, si, depuis l’après-guerre, il y a une baisse de la natalité. » C'est qu'il n'a pas compris : ce n’est pas le confetti France qui intéresse Sandrine Rousseau. Elle persiste et signe : « Il n’y a pas de baisse de la natalité depuis l’après-guerre sur la planète. »

 

Une baisse rassurante

Selon la députée écologiste, la baisse de la natalité est même « rassurante ». Les yeux fermés, les mains en avant comme une télévangéliste en transe, elle évoque la situation tragique de « l’Amazonie [qui] est à un point de bascule ». Elle répète trois fois, crescendo, comme une incantation, le mot « Amazonie ». Jean-Jacques Bourdin tente, une nouvelle fois, de la faire revenir sur le sol français : « Est-ce qu’il faut encourager les Français à avoir des enfants, mettre en place une politique familiale ? » La réponse tombe, sans appel : « On n’a pas besoin, pour notre système économique, d’avoir plus d’enfants. » Pour étayer ses propos, elle s’enveloppe, avec majesté, dans sa toge universitaire : « Je le dis en tant qu’économiste. »

Comment donc compte-t-elle, faute d’enfant, financer la retraite pour laquelle elle a manifesté l’an passé ? Par capitalisation ? Pour une élue de la NUPES, convenons que ce serait original. Et si nous n’avons pas besoin d’enfants, pourquoi aurions-nous besoin de l'immigration - ces enfants de substitution ? Ces questions ne lui seront pas posées. Au-delà de l’aberration économique, on aura surtout compris que les mères - c’est-à-dire une majorité écrasante des femmes - ne peuvent nullement espérer être défendues par cette grande prêtresse de la déesse Gaïa, toute féministe qu'elle se prétende, pour laquelle la défense de l'écologie est une fin en soi et non un objectif environnemental dont le centre est l’homme.

Croyante mais pas pratiquante 

C'est presque explicite : soutenir les mères serait entretenir un vice qui n’est pas souhaitable, comme un SDF qui irait boire les sous qu'on lui donne. Notons que Sandrine Rousseau - et ce n’est pas le moindre de ses culots - est une malthusienne croyante mais pas pratiquante. À l'instar d'Amélie Oudéa-Castera, elle est championne dans la discipline gym acrobatique, catégorie faites-ce-que-je-dis-ne-faites-pas-que-ce-que-je-fais : Sandrine Rousseau a trois enfants, c’est-à-dire une famille nombreuse, bien au-dessus de la moyenne nationale. En mars 2021, elle confiait à Reporterre s’être engagée en politique parce qu’elle « [avait] très peur pour l’avenir de [s]es enfants, à tel point qu’ [elle n’arrivait] même plus à lire les écrits des chercheurs et chercheuses sur le changement climatique ».

La protection de sa progéniture est une motivation tout à fait louable, sauf si celle-ci se fait au détriment des voisins : pour la sauvegarder de ses propres enfants sur le radeau de la Méduse Terre, elle aimerait autant que ceux des autres n'existent pas, histoire de leur faire un peu d'oxygène, n'est-ce pas ? Doit-on lire en filigrane, dans sa déclaration, qu'à l'instar d'Yves Cochet, loin de vouloir aider les mères, elle jugerait plus utile de les pénaliser ? « Renversons notre politique d’incitation à la natalité. » Il faut « [inverser] la logique des allocations familiales. Plus vous avez d’enfants, plus vos allocations diminuent, jusqu’à disparaître à partir de la troisième naissance ! »écrivait Yves Cochet, dans L’Obs, en 2019. Sandrine Rousseau et Yves Cochet ont, d’ailleurs, contribué au même ouvrage collectif Politiques de l’Anthropocène. Penser la décroissance. Économie de l’après-croissance. Gouverner la décroissance (Presses de Sciences Po, 2021), il n’est donc guère étonnant que leurs pensées convergent. Après le « secourisme à l'envers » en fin de vie, bientôt les allocations négatives et la politique familiale dissuasive ? 

La gauche n’arrête pas le progrès.

Par Gabrielle Cluzel le 22 janvier 2O24

Boulevard Voltaire

vendredi 8 décembre 2023

OAS, colonisation : la gauche stigmatise une députée LR pour ses origines



Vous savez comment est la gauche. Elle refuse de faire porter les péchés des parents aux enfants - elle réclame, de ce fait, le rapatriement des familles de djihadistes en Syrie - et les péchés des enfants aux parents : elle est toujours vent debout contre la suppression des allocations aux familles de délinquants. Elle ne reconnaît aucun héritage, aucune filiation. 

Le renvoi d'un individu à ses origines est stigmatisant. Chacun est une page blanche. « On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille/Être né quelque part pour celui qui est né, c’est toujours un hasard », chante-t-elle, en écho à Maxime le Forestier.

Sauf quand il s’agit de la droite. Là, ce n'est pas la même limonade. Marine Le Pen est renvoyée tous les jours que le bon Dieu fait à son père. Et la députée LR Michèle Tabarot, à l'Assemblée, vient peu ou prou de subir le même sort : la députée EELV Sabrina Sebaihi, lors des débats sur la suppression (avortée) de l’accord franco-algérien de 1968, a attaqué Michèle Tabarot sur sa famille, au sein même de l’Hémicycle : « Il est impensable de voter un texte défendu par une descendante de l’OAS, et applaudi par les héritiers tortionnaires de l’Algérie. » L’allusion à Robert Tabarot, père de Michèle, est on ne peut plus claire.

Il faut dire, si l'on doit se situer sur le terrain familial, qu'à l’instar de Fatiha Keloua-Hachi (PS) qui dénonce une « vieille soupe rance et stigmatisante envers les Algériens […] nourrie d'un imaginaire post-colonial » ou encore de la communiste (GDR) Soumya Bourouaha, qui parle d'un « texte aux relents xénophobes », Sabrina Sebaihi est d’origine algérienne : son père était ouvrier, sa mère assistante maternelle, tous deux sont arrivés en France dans les années 70, rejoignant postérieurement à l’indépendance le pays colonisateur, jugeant, sans doute, qu’il pourrait leur offrir un avenir meilleur que leur terre natale, pourtant désormais débarrassée de son joug. Ce pays « colonisateur » comme ne cesse de le qualifier ladite Sabrina Sebaihi, est si méchant qu’il a fait d’elle une députée. 

Et c’est sans doute pour exprimer sa reconnaissance qu’elle a porté, en avril 2023, devant l’Assemblée nationale, une proposition de loi - finalement retirée - demandant que le 17 octobre 1961 soit qualifié de crime d’État, assortie de l’instauration d’une journée de commémoration nationale.

Un autre député, de La France insoumise celui-là, Sébastien Delogu, a également fait reproche à Michèle Tabarot de « sa famille qui a colonisé l’Algérie ».

Michèle Tabarot, lorsqu’elle a pris la parole à son tour, a dénoncé cette « mise en cause […] assez honteuse », a rappelé que le règlement, en vertu de son article 70, interdisait les mises en cause personnelle. Elle a rajouté qu’elle « [était] fière de [son] histoire familiale » et martelé, enfin, qu’elle n’avait pas « de leçon à recevoir » de la part de ceux qui « [étaient] les amis du FLN et [sont] aujourd’hui les amis du Hamas ».

Comment ne pas voir, encore une fois, dans cette passe d'armes un énième épisode de ce match retour de la guerre d’Algérie qui est en train de se jouer sur notre sol. Tous les coups bas sont bons, y compris les attaques familiales. En attendant, le régime dérogatoire facilitant l'immigration d'une population biberonnée à la haine de la France est toujours en place.

Par Gabrielle Cluzel le 7 décembre 2023

Boulevard Voltaire

mercredi 4 octobre 2023

CNews, c’est la punaise de lit de la gauche !


Lundi matin, après l'inénarrable bad buzz dont il a fait les frais, la semaine passée, Pascal Praud a choisi de contre-attaquer. Selon lui, aucune plainte ne sera déposée - parce qu’il n’y a pas matière - et il doute que l’Arcom bouge une oreille. Mieux : il enjoint l’Arcom à le défendre. On peut toujours rêver.

Procès stalinien

Quoi qu’il en soit, il y aurait beaucoup dire sur le procès stalinien, aussi clownesque que capillotracté, qui lui été fait, tant par l’extrême gauche que - et il l’a souligné - par les députés Renaissance, perroquets psittacistes et paresseux de La France insoumise. De Wikipédia, qui a fait disparaître de son site sans vergogne un paragraphe sur les punaises de lit donnant raison à Pascal Praud, au député LFI François Piquemal, qui accuse Pascal Praud de « délires xénophobes » en expliquant doctement que l’explosion des punaises de lit est liée au sur-tourisme. Si l'on suit bien la puissante démonstration de l’éminent député, les punaises de lit sont des êtres très intelligents dotés de petites antennes qui leur permettent de distinguer un touriste d’un migrant, et de toujours privilégier le premier moyen de transport au second. On y croit.

Sa collègue Mathilde Panot - tout le monde, chez LFI, est soudainement docteur ès insectologie - fustige, quant à elle, les « raccourcis racistes » de Pascal Praud parce qu’il a osé poser l’hypothèse d’un lien entre hygiène et punaises de lit : « Pascal Praud ignore qu’il n’y a absolument AUCUN lien entre la prolifération des punaises de lit et l’hygiène. » Et puisqu’il l’ignore, il n’a pas le droit d’interroger. Douter et questionner, à l'extrême gauche, c'est déjà suspect. De fait, le spécialiste Roux de Bézieux, coordinateur de Badbugs, une société spécialiste des nuisibles domestiques, avait répondu sur le plateau à Pascal Praud qu’il n’y avait « absolument pas » de lien entre hygiène et punaise de lit. Car les punaises se nourrissaient de sang, contrairement par exemple aux cafards, qui vivent des miettes et autres détritus. 

Sauf que, quelques heures plus tard, sur le plateau de « Punchline », lorsque je lui ai posé la question de savoir si passer l’aspirateur chez soi - comme je l’ai lu sur des sites spécialisés - permet d’endiguer l’infestation, le même spécialiste me répond « oui, au début », comme « laver son linge à 60° ». A-t-on encore le droit de dire que le lavage du linge et le passage de l’aspirateur ne sont pas tout à faits étrangers à l'hygiène ? Les deux nigauds du livre éponyme de la Comtesse de Ségur passent une nuit épouvantable à se gratter dans un hôtel parisien de seconde zone. Un hôtel pouilleux, comme l’on disait alors. Tiens, les poux, eux aussi, se nourrissent exclusivement de sang humain, et pourtant, le Larousse définit ainsi l’adjectif : « Qui est couvert de poux, de vermine. Qui est dans la plus grande pauvreté ou la plus grande saleté. »

Qui cherche la petite bête dans les programmes de CNews

Mais pour rester dans le registre entomologique, chacun sait très bien pourquoi l’ultra-gauche, opportunément main dans la main avec Renaissance, cherche la petite bête dans les programmes de CNews, et des poux dans la tête de Pascal Praud, l’un de ses animateurs fétiches : parce que la chaîne les irrite et les inquiète. En un an, si l’on compare septembre 2023 à septembre 2022, CNews a gagné 0,5 point d’audience, selon Médiamétrie… dans ce qui pourrait être un vase communicant, puisque le leader des chaînes d’info, BFM TV, en a perdu autant, soit 0,5 point aussi, et que LCI, derrière, passe laborieusement de 1,8 % à 2 % d'audience.

Le 1er octobre, Le Parisien a publié une rencontre avec « Ces Français qui font le succès de CNews », constatant que « adorée ou abhorrée, la chaîne d’information continue du groupe Canal+ réunit un public grandissant depuis trois ans ». Et ce public est plus divers, sur le plan politique, que la gauche ne le crie urbi et orbi : pas de « vote CNews ». Si le public assidu « a voté deux fois plus pour Éric Zemmour que le reste du pays » (14 %, contre 7,1 % aux présidentielles) et « s’est aussi davantage tourné vers Marine Le Pen » (26 %, contre 23,3 %), on trouve aussi des macronistes (26 %, contre 27,5 %).

Seul Jean-Luc Mélenchon reste mal-aimé… mais pas tant que ça ! (16 %, contre 22 %). Preuve qu’en désertant les plateaux de CNews, la gauche se tire une balle dans le pied. Et parmi les fidèles spectateurs... ô surprise, l’Élysée et les ministères, parce qu’«"ils" soulèvent de vrais sujets de société »dixit un « visage de la Macronie » qui a voulu rester anonyme.

CNews est la petite bête qui monte et donne de l’urticaire à la gauche, l’empêche de dormir, dont elle n’arrive pas à se débarrasser - ce n’est pas faute, pourtant, d’avoir essayé. Punaise ! Ça saute aux yeux : CNews, c’est la punaise de lit de la gauche !

Par Gabrielle Cluzel le 2 octobre 2023

Boulevard Voltaire