Affichage des articles dont le libellé est Electricité. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Electricité. Afficher tous les articles

jeudi 15 septembre 2022

Paris, la ville lumière… éteinte!



C’est la dernière trouvaille du progressisme écolo : éteindre la Ville-Lumière ! Les noctambules parisiens n’ont plus que quelques jours pour profiter du somptueux spectacle de la Tour Eiffel illuminée jouant avec la lune et les étoiles… Soyons honnêtes, pour la Tour Eiffel, l’éclairage sera maintenu jusqu’à 23 h45, heure de départ du dernier visiteur. Mais, pour l’Hôtel de Ville, les musées et les mairies d’arrondissements, ce sera bien le couvre-feu dès 22 heures. Même tarif pour les ponts, lesquels ne seront donc plus illuminés, sauf si l’éclairage est nécessaire à la circulation des bateaux.

Toutefois, dans sa bonté, Anne Hidalgo a refusé d’arrêter l’éclairage des rues, pour des raisons de sécurité. En attendant, la place de l’Hôtel de Ville, le carrousel du Louvre ou le Champ de Mars ont toutes les chances de devenir des coupe-gorges. En effet, sur ces sites, ce sont les monuments qui éclairent l’environnement !

Cette mesure fait partie d’un grand plan qui doit permettre à Paris de réduire de 10% sa consommation énergétique. Il est notamment prévu de baisser la température de l’eau dans les piscines d’un degré (elle passera de 27 à 26 degrés, ça devrait encore aller) et dans les bureaux municipaux (là, on passera à 18 degrés, les fonctionnaires devront sûrement prendre une petite laine). Bref, après Lille et Marseille, Paris fait un petit geste pour le climat… 

On ne va tout de même pas râler parce qu’on consomme moins d’électricité…

Si ! Parce que ce sont des économies de bouts de chandelles, c’est-à-dire de la com. Il faut montrer au bon peuple qu’on est les bons élèves de la sobriété. 

On va économiser quelques millions, sur un budget parisien qui avoisine les 10 milliards, avec une dette de 7,7 milliards (laquelle a doublé sous Anne Hidalgo). Tout ceci est donc aussi efficace que le fliquage des magasins dont on vérifiait le mois dernier s’ils fermaient bien leurs portes quand la climatisation était en marche… En se passant d’une palanquée d’aménagements absurdes et de constructions hideuses, on ferait certainement plus d’économies. 

À ces critiques, on répliquera qu’il s’agit là de mesures symboliques. D’accord, mais le symbole de quoi ? Du fait que la moraline écolo sacrifie notre statut de capitale mondiale, et l’aura de Paris en tant que Ville-Lumière, à la religion du climat ! C’est aussi une façon de nous signifier que tous les plaisirs de la vie sont coupables. Qui dira encore que Paris est une fête, quand elle sera passée de la lumière à l’ombre ? 

Alors, j’ai une bien meilleure idée pour réduire drastiquement la pollution, les émissions carbone et la dette de Paris : annulons les funestes Jeux Olympiques !

Par la rédaction de Causeur le 15 septembre 2022

lundi 6 juin 2022

Prix de l’électricité : malgré les promesses, il va quand même falloir payer !



En septembre 2021, on découvrait l’envolée des prix de l’énergie : principalement le gaz, suivi de l’électricité et du pétrole. En cause, nous disait-on, la reprise après la mise à l’arrêt de l’économie mondiale pour cause de pandémie.

Pour les tarifs réglementés du gaz : +15,8 % de janvier à septembre 2021, atteignant « un plus haut historique sur le marché européen de référence ». La Commission de régulation de l’énergie expliquait alors que les niveaux de stockage européens étaient au plus bas depuis des années et les exportations russes ralenties en raison de l' du gazoduc Yamal-Europe, l’un des deux canaux de distribution du gaz russe vers l'Union européenne. De plus, nous disait-on, « afin de s'assurer de la mise en service du gazoduc controversé Nord Stream 2, qui doit encore être approuvée par le régulateur allemand, la Russie se garde en plus d'utiliser ses capacités de livraisons supplémentaires via l'Ukraine, contribuant ainsi à la hausse des prix ». On sait ce qu’il en est advenu depuis.

Pour l’électricité, la révélation était encore plus fracassante malgré les tarifs réglementés. Les Français découvraient ainsi que « leur » électricité, produite au coût le plus faible du marché par leurs centrales nucléaires tant décriées, leur coûtait en réalité fort cher. Cela, parce que les prix sur le marché de l'électricité suivent aussi ceux du gaz. Explication fournie alors par France Info (20/9/2021) : « En Europe, le prix du mégawattheure est établi en prenant en compte le coût de production de l'électricité par la dernière centrale thermique appelée en cas de pic d'activité. Les réseaux électriques européens étant couplés les uns aux autres, pour la France, cette dernière centrale se situe en Allemagne… et fonctionne au gaz. Comme le gaz est plus cher, le prix demandé pour produire l'électricité est plus élevé également. » Merveilleux !

Devant la catastrophe qui se profilait à l’entrée de l’hiver, le Premier ministre Jean Castex annonçait le versement aux ménages modestes d’une « prime énergie » de 100 euros, ainsi que la mise en place d’un « bouclier tarifaire » qui devait « limiter la hausse de la facture d'électricité des Français à 4 % en 2022 ». C’était promis-juré.

On baissa d’abord la taxe intérieure (-8 milliards d’euros pour le Trésor public), histoire de laisser passer l’orage. Qui ne passa pas. Alors, début janvier, Bruno Le Maire eut l’idée de contraindre EDF à vendre 20 % d’électricité en plus à ses concurrents.

Depuis l’ouverture du marché de l'électricité, EDF doit en effet vendre une partie de son électricité à un prix fixe aux autres fournisseurs comme TotalEnergies, Engie ou encore ENI. Or, cette quantité d'électricité à prix fixe est limitée, ce qui oblige ces fournisseurs à aller acheter de l'électricité sur le marché européen… où les prix flambent. Impossible, alors, de respecter la parole donnée aux Français. Donc, l’État a contraint EDF à augmenter sa fourniture aux concurrents. Cela au grand dam des organisations syndicales et des actionnaires, pour une fois unanimement d’accord. Coût estimé pour l’entreprise déjà bien mal en point : entre 7,7 et 8,4 milliards d’euros.

Et puis… Et puis est arrivée, fin février, la  en Ukraine et son cortège de « dégâts collatéraux » : la fin de Nord Stream 2, le robinet du gaz coupé, les pénuries diverses, l’inflation galopante, etc.

Alors ? Alors, on apprend aujourd’hui qu’il va y avoir des trous dans le bouclier tarifaire. Et que, contrairement aux promesses gouvernementales, Le Parisien (30 mai) annonce « un rattrapage destiné à compenser le gel des prix de l’électricité de cette année [qui] se rajoutera finalement au prochain mouvement tarifaire, en février 2023 ». Bref, il va falloir payer : +8 % pour les particuliers. Et ce n’est qu’une estimation… car au « rattrapage » devrait s’ajouter une nouvelle hausse des tarifs… d’autant que la fin de la  en Ukraine n’est sans doute pas pour demain.

Par Marie Delarue le 5 juin 2022