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mercredi 26 juin 2024

Plus fort que le youtubeur Squeezie : le podcast d’Emmanuel Macron !



À l’approche d’élections législatives anticipées et par ses soins déclenchées, le roi élyséen est un peu nu. 

Pour donner de la voix, Emmanuel Macron n’a donc que les podcasts ; comme s’il n’était plus qu’un influenceur parmi d’autres, entre Squeezie et Tibo InShape. C’est dire le niveau... D’où cette logorrhée de près de deux heures, disponible sur le site Génération Do It Yourself, fondé par Matthieu Stefani, entrepreneur « devenu une référence » , fort apprécié des milieux patronaux, nous dit Le Figaro.

La dissolution du Parlement ? « Ce choix, il s’est imposé. Est-ce que cela m’a fait plaisir ? La réponse est non. Le 9 juin, le vote des Françaises et des Français, s’il a fait mal à quelqu’un, c’est moi ! [...] Ça fait sept ans qu’on se bat et vous avez plus d’un tiers des Français qui votent RN et plus de 50 % qui votent pour les extrêmes. [...] Si on va au bout de vos raisonnements, le pays explose ou c’est la guerre civile… »

Au cœur de ses préoccupations ? L’extrême droite…

Pourtant, affirmer que près d’une majorité de Français plébiscitent les « idées d’extrême droite » n’équivaut-il pas à les légitimer, alors qu'elles semblent aujourd’hui majoritaires ? Il ne le dit pas, mais éprouve le besoin de se justifier : « Ce qui m’inquiète, dans les projets du RN et de LFI, c’est que ce sont des projets qui ne sont pas financés. » Pour celui qui a plombé la dette française de mille milliards d’euros en moins de dix ans, voilà qui ne manque pas de sel…

Mais, assure-t-il, « j’ai aussi appris de mes erreurs et c’est ainsi que j’ai grandi ». C’est beau, même si cela arrive peut-être un peu tard : Brigitte Macron doit être fière de son jeune mari. Du coup, le Président laisse défiler ses moments de gloire supposés. Les moments plus durs de son mandat ? Ceux du Covid, évidemment : « Qu’il s’agisse d’ouvrir ou de fermer les écoles au moment où, en Seine-Saint-Denis, des enfants étaient en train de dériver, il n’y avait pas de consensus. Ça a été dur. »

Ensuite, encore plus difficile, nos soldats : « Engager leur vie est l’un des moments les plus solennels et les plus durs. » Toujours à propos de notre armée, cette question posée par Matthieu Stefani, l’animateur du site : « Un certain Christophe, que j’ai eu l’occasion d’interroger dans une bergerie, au fin fond des montagnes corses, m’a dit que la question qu’il voudrait vous poser était : "Moi, ce qui me fait peur, c’est l’Ukraine…" Il me dit que Poutine est un "fou furieux" et qu’on ne peut pas parler avec lui, et "Emmanuel Macron jette de l’huile sur le feu" et qu’il a "peur d’une guerre en France"… »

Quand Emmanuel contredit Macron…

Réponse du Président ? « Moi, je le comprends très bien et je pense qu’il n’est pas tout seul et moi, j’entends ça très bien aussi. Mais je ne pense pas qu’il y ait, demain, une guerre en France et que nous allions nous engager sur le sol ukrainien. » Macron contredit ainsi ce qu’il avait annoncé, avant les dernières élections européennes, ne s’interdisant pas d’envoyer des troupes françaises au sol, en plein conflit russo-ukrainien. Bref, il y a l’avis d’Emmanuel, parfois contredit par celui de Macron.

Jouer sur les peurs ? Une vieille ficelle…

Ou de l’art de jouer avec les peurs ; peur des LFI ou du RN, lesquelles rappellent les grandes trouilles de jadis, celles du 10 mai 1981, lorsque certains voyaient les chars de l’Armée rouge installer leurs campements sur les Champs-Élysées. Dire que ce sont les mêmes qui accusaient le Rassemblement national de « surfer » sur les « peurs » des Français et qui, désormais, font pareil avec d’autres « peurs » : « Ce sera la responsabilité des Français, quant aux trois options qui s’offrent à eux : une coalition de gauche, emmenée par La France insoumise, le RN au pouvoir – deux "extrêmes" dont les programmes mèneraient tout simplement le pays vers "la guerre civile" – ou le bloc central, le seul capable d’agréger les gens raisonnables des deux rives et qui seraient prêts à travailler ensemble. » Bref, le fameux « cercle de la raison ».

Lequel, aux manettes du pouvoir depuis plus d’un demi-siècle, est précisément celui qui est en train de nous emmener vers cette « guerre civile » tant redoutée : à grands coups de manifestations de gilets jaunes sévèrement réprimées, de ghettoïsation des cités immigrées, de faiblesses coupables quant aux émeutes y afférentes et de dramatisation des futurs enjeux électoraux. 

Comme si le RN allait nous refaire le coup de la marche sur Rome et LFI celui d’Octobre 17.

Emmanuel Macron ? Ou de l’art d’alerter sur des périls qu’il aura lui-même provoqués, si ce n’est appelés de ses vœux. Comme quoi il ne faut jamais laisser les enfants jouer avec un briquet dans un dépôt d’essence ; même s’il n’a plus que des podcasts pour adolescents pour tenter de se faire entendre.

D'ailleurs, une de ses proches, Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Famille, en est réduite à faire campagne dans sa circonscription rambolitaine des Yvelines avec ce seul slogan : « Aurore Bergé, votre députée », affiche sur laquelle toute référence au macronisme a été effacée. 

Si même Aurore Bergé quitte le navire, c’est qu'il est vraiment en train de couler.

Par Nicolas Gauthier le 25 juin 2024

Boulevard Voltaire

mercredi 14 février 2024

Il y a 40 ans, Jean-Marie Le Pen crevait l’écran à L’Heure de vérité…



C’était il y a quarante ans, le 13 février 1984, sur Antenne 2, qui ne s’appelait pas encore France 2. Les moins jeunes de nos lecteurs doivent encore s’en souvenir. Ce soir-là, un certain Jean-Marie Le Pen avait, pour la première fois de sa carrière, les honneurs de L’Heure de vérité, l’émission politique la plus prestigieuse de l’époque.

Et ce qui aurait pu n’être qu’un moment télévisuel anodin devient un coup de tonnerre médiatique. À l’époque, tout l’état-major du Front national tient dans un trois-pièces du 11, rue Bernoulli, dans le huitième arrondissement parisien. Dès le lendemain, ses deux malheureuses lignes téléphoniques sont au bord de l’implosion. On fait la queue pour adhérer. La province n’est pas en reste, malgré une implantation des plus modestes. Bref, une étoile est née.

Certes, le FN avait déjà commencé un début de percée électorale, à Aulnay-sous-Bois (93) ou Dreux (28). Pour les rares clampins qui connaissent le nom de Le Pen, son image renvoie à celle du reître avec bandeau sur l’œil, à l’élection présidentielle de 1974. Mais cette émission change définitivement la donne. Son public d’avant ? Celui de meetings aux rangs clairsemés, ne rassemblant que sympathisants radicaux de longue date acquis à sa cause. Mais là, c’est pour la première fois au grand public qu’il s’adresse.

Et puis, il y a les élections européennes

La preuve : quatre mois plus tard, le Front national recueille 10,95 % des voix aux élections européennes, talonnant ainsi le PCF (11,20 %). Bref, la vie politique ne sera plus jamais comme avant, le FN, avant de devenir RN, commençant à passer de jeune pousse à valeur sûre, d’opposition symbolique à force de gouvernement. Pour ce faire, il aura fallu quarante ans, mais tout aura symboliquement démarré ce jour-là.

Paradoxalement, et à revoir ce moment mythique, on constate, en revanche, qu’autre chose n’a pas changé depuis : l’obsession de ces journalistes à toujours vouloir tout ramener aux questions du racisme et de l’antisémitisme. Lors de cette Heure de vérité, Jean-Marie Le Pen doit donc rappeler que son nom était inscrit sur les monuments aux morts, alors que celui d’un Georges Marchais ne l’est que sur les fiches de paye des usines Messerschmitt, en Allemagne. Un demi-siècle plus tard, sa fille est encore tenue de se justifier de ces mêmes procès en sorcellerie.
Quant au mépris de classe, il est déjà là, lui aussi. Il suffit de voir le masque, à la fois mondain et suffisant, d’un Jean-Louis Servan-Schreiber, en costume sur mesure, tenter d’en tailler un à Jean-Marie Le Pen, dont le tailleur, lui, est manifestement un brin moins riche. D’où le renvoi du gandin dans ses cordes par le Menhir lui accordant que pour « élégant et feutré », son « inquisition politique » n’en est pas moins réelle.

Ce qui n’a pas changé non plus, c’est la clémence du microcosme politico-médiatique quant aux morts du communisme. La preuve par cette minute de silence improvisée, histoire de célébrer les victimes du goulag. Là, tout le monde est pris de court sur le plateau, comme elle le serait encore aujourd’hui ; et la séquence devient illico mythique.

Un visionnaire en matière d’immigration

Ce qui n’a pas davantage changé, c’est la clairvoyance de l’invité ; en matière migratoire, surtout. Jean-Marie Le Pen dénonce, avec quelques décennies d’avance, cette politique visant à importer de malheureux immigrés, histoire de tirer à la baisse le salaire des travailleurs français. Reconnaissons qu’en leur temps, Jean Jaurès et la CGT ne disaient pas autre chose. Mais le « petit plus » lepéniste consiste à évoquer l’explosion démographique du sud de l’Europe ; sujet désormais central du débat public.

Bref, ces propos tenus il y a quarante ans n’ont jamais été autant d’actualité. Et dans le registre de la clairvoyance, on peut encore se rapporter à ce débat plus récent l’ayant opposé, le 15 mars 2018, à Gérald Darmanin, alors ministre de l’Action et des Comptes publics.

Là encore, un Jean-Marie Le Pen visionnaire à propos de l’explosion migratoire à Mayotte, pour laquelle il entend déjà remettre en cause le droit du sol. Ce qui révulse, à l’époque, le jeune clone de Nicolas Sarkozy, alors que le même se targue maintenant de mettre en place semblable mesure dans cette île ultramarine.

À l’heure où ces lignes sont écrites, on peut mesurer le chemin parcouru en termes de lepénisation des esprits. Certes, on a souvent tort d’avoir raison trop tôt. Mais à force d’insister, on finit toujours par avoir raison, tout en espérant qu’il ne soit pas trop tard. Un jour viendra peut-être où les Français se rendront compte de tout ce qu’ils doivent, à leur corps défendant ou non, qu'ils l'aiment ou le détestent, à Jean-Marie Le Pen. Voilà qui ne serait que justice.

Par Nicolas Gauthier le 13 février 2024

Boulevard Voltaire


lundi 12 février 2024

Ce parler « wesh » qui contamine tous les jeunes Français…



Tous milieux sociaux confondus, il suffit de tendre l’oreille pour comprendre que les jeunes générations ponctuent, désormais, leurs discussions de mots arabes. « Wesh » qui signifie « comment vas-tu ? », « hassoul » qu’on peut traduire par « bref » et autres « wallah », qui peut dire « par Allah » ou, tout simplement, « bonjour », ce terme nous venant peut-être aussi du « ¡Olé! » espagnol.

Rien de bien nouveau sous le soleil, qu’il soit d’Occident et d’Orient : les mots arabes se comptent par centaines dans la langue française : guitare (qitara), jupe (jubba), café (qahwa), sofa (sufa), alcool (al-kuhul), chiffre (sifr), chimie (al-kimiya), amiral (amir al-ali) et autres magasin (makhazin), pour n’en citer que quelques-uns. Mais il s’agit là de mots « nobles » issus de l’arabe littéraire et non point de son équivalent dialectal.

Ces mots issus de cet arabe « populaire », c’est évidemment à l’immigration des années 60 qu’on les doit ; celle des pieds-noirs, puis des Maghrébins. Avant, nous rappelle le linguiste Luck Biichlé, cité par Le Figaro« les emprunts linguistiques à des catégories qu’on valorise ou qu’on estime sympathiques ont toujours existé. À mon époque, ce n’était pas du tout l’arabe qui était valorisé, mais des langues comme l’italien et l’espagnol. On avait plein de mots issus de ces deux langues qu’on mettait à toutes les sauces. » Et c’est ainsi qu’on dit encore souvent ciao pour « au revoir » ou d’une fille qu’on sent « chaude », mais qui peut « illico presto » devenir… muy caliente !

L’invasion de l’anglais, plus grave encore ?

On notera que si ces emprunts à un arabe abâtardi, nous viennent d’une culture des cités dans lesquelles l’arabe classique ne se lit ni ne se parle, le rap n’est pas pour rien non plus dans ce phénomène. Rien que de très logique, s’agissant de la musique la plus écoutée par les jeunes générations, toutes origines ethniques, culturelles et sociales confondues, supplantant ainsi le rock, naguère musique de jeunes, mais aujourd’hui devenue celle des vieux. Ce qui, en leur temps, n’interdisait pas à ces derniers d’exaspérer leurs parents à coups, d’abord de « bath », puis de « cool » et autres « straight », « coincés », dans la langue de Molière.

On aurait pourtant tort de croire que ce « franglais » ou ce « globish » auraient disparu. S’il n’a plus vraiment la cote chez les jeunots, il prolifère néanmoins dans le monde du travail et les plus hautes sphères du pouvoir politique. C’est Emmanuel Macron et sa « start-up nation », c’est le « back-office », « l’open space », le « benchmark », les « happiness managers » et les « cost-killers » si chers aux classes dirigeantes.

Même François Mitterrand, en son temps…

D’ailleurs, en matière politique, l’exemple vient de plus haut et de plus loin, François Mitterrand himself, lorsque, le 28 avril 1985, sur le plateau du JT de TF1, il disserte sur le fait de savoir s’il est ou non un Président « chébran », face à un Yves Mourousi hilare… À l’époque, le verlan règne en maître, grâce en partie au chanteur Renaud qui prit part à la campagne visant à pousser l’homme de Jarnac à se représenter à l’élection présidentielle de 1988, avec ce slogan demeuré fameux : « Tonton, laisse pas béton ! » François Mitterrand n’y trouva rien à y redire. Et pourtant, qui maniait mieux la langue française que lui ? Personne, hormis Jean-Marie Le Pen que ses fidèles, lors de la scission mégrétiste de 1998, surnommaient par ailleurs, et ce, dans son dos, « Pen Le ». À l’endroit comme à l’envers, le verlan était déjà là. Comme quoi on n’en sort pas.

Toujours cité par Le Figaro, Jean Pruvost, historien linguiste, refuse de dramatiser, sachant qu’un tel phénomène ne présente en rien la saveur de l’inédit. Mais remarque, néanmoins : « Le plus important est de savoir identifier à quel moment utiliser tel registre. » Parler « wesh » avec ses amis, mais pas devant les parents ou au travail ? C’est la base. Autrefois, les bambins réservaient déjà l’usage des gros mots, d’où qu’ils viennent, au cercle amical, s’abstenant de les proférer dans le cadre familial.

En revanche, là où la situation a évolué, c’est qu’il existe désormais des hordes de Français de plus ou moins vieille souche qui ne savent plus parler que ce même « wesh ». Ce qui signifie qu’ils ne pourront jamais ni s’intégrer dans le monde du travail et encore moins s’assimiler dans ce qui demeure de société française. Et ça, c’est la « hess » ; pardon, la « galère ».

Par Nicolas Gauthier le 11 février 2024

Boulevard Voltaire

mardi 2 janvier 2024

Contre Marine Le Pen, le parti macroniste ne sait plus quoi inventer…



C’est une blagounette qui tombe à plat. Un peu comme celles du tonton laborieux qui tente, en plein réveillon de la Saint-Sylvestre, de se faire mousser auprès des convives : il ne sait pas raconter des histoires drôles, ça se vautre à côté de la plaque, tandis que l’assemblée fait semblant de rire tout en plongeant le nez dans son assiette. Seulement voilà, le même tonton laborieux n’est autre que Loïc Signor, porte-parole de Renaissance, le parti macroniste. Pas le premier venu, donc.

Fake news

Ainsi, Loïc Signor a-t-il cru malin de travestir les vœux de bonne année de Marine Le Pen en la faisant parler en russe à l’aide d’une d’intelligence artificielle venant probablement suppléer la sienne. D’où ce commentaire : « L’IA fait encore plus peur lorsqu’elle se rapproche de la réalité. Retrouvez les vœux 2024 de MarinePoutine. »

C’était censé être rigolo, mais cela ne l’est pas. La preuve par le journaliste Matthieu Croissandeau, de BFMTV, antenne pas spécialement réputée pour son militantisme lepéniste qui, ce mardi 2 janvier, tient la blagounette en question pour « maladroite » et « contre-productive » « Imaginez le jour où le RN inventera une fausse interview d’Emmanuel Macron. […] Comment réagiront les porte-parole de Renaissance ? On les entend déjà… ».

Dans ce jeu de dupes, l’un des premiers à venir à la rescousse de Marine Le Pen est... le philosophe Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation nationale, qui, ce 2 janvier, sur Europe 1, a le bon goût de rappeler : « Marine Le Pen, je la connais un peu. Je sais très bien qu’elle n’est ni raciste, ni antisémite. Je suis désolé de dire ça à mes amis intellectuels de gauche qui veulent à tout prix dire que c’est le nazisme qui revient. […] Donc tout ceci est assez ridicule. Marine Le Pen, c’est la droite populaire et républicaine. […] La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale est moins à droite que Robert Pandraud et Charles Pasqua en 1970. Et ça n’a rien à voir avec l’extrême droite ».

Quant à Loïc Signor, désormais arbitre des élégances du parti présidentiel, manifestement plus doué en manipulations médiatiques qu’en communication politique, qu’il nous soit permis de lui conseiller de revenir à ses chères études. Les blagounettes plus haut évoquées ne font désormais plus rire personne et font songer au tonton bourré pour le Nouvel an, auquel on affirme que mieux vaut dormir sur le canapé, plutôt que de prendre le volant. 

Le parti présidentiel devra chercher d'autres arguments.

Par Nicolas Gauthier le 2 janvier 2023

Boulevard Voltaire

mercredi 13 décembre 2023

Faudra-t-il repasser son permis de conduire tous les 15 ans ?

 


L’automobiliste serait-il en passe de devenir l’ennemi public numéro un ? C’est à croire. Ainsi, ce 7 décembre, les eurodéputés ont-ils décidé « d’introduire une période probatoire de deux ans, puis une visite médicale, avec un test de vision, pour prolonger la validité de son document au moins tous les 15 ans », rapporte La Croix. De nouvelles règles durcies pour rouler dans l'Union européenne, votées de justesse en commission Transports (22 voix contre 21) et qui concerneront tout le monde. Ouest-France se veut toutefois rassurant, expliquant que « le vote au Parlement est annoncé en janvier ou février et il faudra accorder le texte avec celui des États. Aucune chance que cela aboutisse avant les élections européennes du 9 juin. »

Ainsi faut-il savoir que le renouvellement du permis de conduire devrait donc être soumis à une batterie d’examens médicaux, de plus en plus délicats à affronter, au fur et à mesure de l’âge. Bref, les bien-portants sont des malades qui s’ignorent et la loi des suspects devient la règle ; ce, dans l’indifférence générale et au nom de la sacro-sainte sécurité routière.

Mais que nous disent les statistiques en la matière, méticuleusement compilées par la Ligue de défense des conducteurs ? Tout simplement que les seniors « causent deux fois moins d’accidents » que les juniors, pourtant en évidente meilleure santé. Aurélie Troussard, secrétaire générale de cette association ramant à contre-courant de la « bagnolophobie » ambiante, a ainsi beau jeu de rappeler : « Tout porte à croire que cette mesure fera peser de nouvelles contraintes, aussi humiliantes qu’inutiles et coûteuses. » Et la même de poursuivre : « Les coûts administratifs et d’examens médicaux représentent autant d’argent qui serait si utile, par exemple, pour améliorer les secours et la médecine d’urgence qui sauvent des vies. » Et la cerise sur le pompon : « Il ne faut pas oublier qu’avec les déserts médicaux, on va assister à un engorgement des demandes. Que feront les conducteurs dont le droit à la conduite aura expiré et qui devront attendre de longs mois pour le renouveler ? »

Et la France rurale ?

Ainsi vont ces lois, votées par des élus se déplaçant dans des berlines conduites par des chauffeurs payés aux frais du contribuable et souvent concoctées par des assistants parlementaires ne se déplaçant qu’à pied, bicyclette ou taxi ; lesquels ignorent tout de la réalité de cette France tentant d’exister en dehors des mégapoles.

Là, en ces campagnes abandonnées des pouvoirs publics, où les facteurs ne passent plus ou que peu, où il faut bien prendre sa voiture pour aller chercher de quoi se nourrir pour la semaine, ce projet de loi européen pourrait faire figure de cataclysme. Car pour ces Français devenus étrangers en leur propre pays, la voiture n’est pas qu’un mode de vie mais juste la dernière façon de survivre. D’ailleurs, si le but de ces manœuvres européistes consiste à sauver des vies, ne serait-il pas plus urgent de se pencher sur l’état avancé de délabrement de nos petites routes, responsables à elles seules de plus de 30 % des accidents mortels en France ?

Une pétition tentant de bloquer cette mesure, aussi arbitraire qu’inique, et issue de sphères ne pouvant exciper de la moindre onction démocratique, a déjà rassemblé près de 200.000 signatures de citoyens refusant qu’on vienne s’immiscer en leur existence quotidienne.

Comme toujours, il convient de se méfier de la colère de la France bien élevée. À force de l’oublier, le gouvernement pourrait bien, un jour ou l’autre, en payer le prix. Plus ce jour tardera et plus ce prix sera élevé, à n’en point douter.

Par Nicolas Gauthier le 12 décembre 2023

Boulevard Voltaire

jeudi 7 septembre 2023

Antilepénisme primaire : Jean-Michel Aphatie et Libération sonnent le tocsin !



C’est la rentrée pour tout le monde, monde politique et monde médiatique confondus. Sans surprise, Jean-Michel Aphatie s’illustre par une de ces sorties dont il détient le peu enviable secret. Ainsi, dans « Quotidien », l’émission de Yann Barthès diffusée ce 4 septembre par TMC, affirme-t-il, à propos de Jordan Bardella, président du Rassemblement national : « Son jeune âge témoigne bien du côté écervelé du jeune homme. Il se croit le patron, mais il n’est pas le patron. » Bref, Marine Le Pen serait toujours aux commandes.

Bien la peine de se prétendre lepénologue avisé pour répéter ce que tout le monde sait. Mais Jean-Michel Aphatie n’est-il pas tout aussi « écervelé », l’excuse de l’âge en moins, quand il affirme, le 22 février 2019, à propos des gilets jaunes : « Évidemment, il ne s’agit pas de dire qu’ils sont antisémites, le propos n’est pas celui-là. » Mais que « détestent les gilets jaunes ? La banque, la finance, les parlementaires, les élites […] Or, qu’est-ce que l’idéologie antisémite ? C’est de ne pas aimer la banque, les parlementaires, les élites et croire […] que tout serait de la faute des juifs. On assiste donc à un croisement entre les deux idéologies. »

Quand la gauche joue à se faire peur…

A priori, tout cela n’a ni queue ni tête, sauf à savoir que certaines têtes de gauche sont prêtes à tous les tête-à-queue, prompts qu’ils sont à peindre des diables sur les murs pour, ensuite, faire mine de s’effrayer de leurs propres gribouillis, tel qu’en témoigne cette une de Libération, ce 5 septembre : « Extrême droite, le sondage qui fait peur. »

Voilà ce qui arrive, après s’être enivré de trop de potion magique antilepéniste : la gueule de bois n’est jamais loin. Et ceux qui font « peur » aujourd’hui seraient plutôt les mélenchonistes que les marinistes, qu’on en juge.

À la question consistant à savoir si le RN est plus, ou moins, crédible que LFI. 36 % pour l’un contre 19 % pour l’autre. La compétence ? 35 % contre 18 %. En revanche, le RN est perçu comme « radical » par seulement 25 % des sondés, contre 27 % pour LFI. Pour deux autres sujets qui fâchent, la « violence » et la « dangerosité », les Français paraissent avoir anticipé les votes à venir : le RN est jugé « violent » par 22 %, chiffre qui monte à 32 % pour LFI ; tandis que le premier est tenu pour « dangereux » par 18 % des mêmes sondés considérant que LFI l’est plus encore, avec 36 % d’opinions négatives.

On s’étonne que ces journalistes puissent s’étonner, car voilà ce qui survient quand les députés insoumis prennent l’Assemblée nationale pour une aire de pique-nique (ta mère !)…

Marine Le Pen ? Panique à bord chez Libération !

La suite de cette enquête ? De quoi inquiéter la rédaction de Libération, qui constate que la cote de Marine Le Pen ne cesse de grimper. Certes, elle totalise encore 51 % d’opinions négatives, mais 13 % de moins qu’en novembre 2021. Les opinions positives ? 37 %, avec 10 % de plus depuis la même date. Le reste a de quoi désespérer les journalistes de ce quotidien.

Peut-elle apporter des solutions utiles aux Français ? 44 % (+8 %), contre 42 % (-12 %).

A-t-elle la stature d’un chef d’État ? 42 % (+14 %), contre 45 % (-16 %).

Représente-elle bien des gens comme vous ? 37 % (+10 %), contre 48 % (-15 %).

A-t-elle les compétences pour sortir la France des crises actuelles ? 25 % (+8 %), contre 49 % (-13 %).

De quoi pousser Dov Alfon à sonner le « tocsin », titre de son éditorial du jour, affirmant au passage que « Libération s’engage à faire du traitement de l’extrême droite une priorité éditoriale ». Il est vrai qu’au moment où les banlieues sont susceptibles de s’enflammer à la moindre étincelle, que la gauche ne sait plus vraiment bien où elle habite – affaire de l’abaya oblige –, que la guerre menace en Europe, cette « priorité » s’imposait en effet.

Mieux : Frontal sera donc prochainement la nouvelle arme de destruction massive à destination de Marine Le Pen. Soit une énième lettre confidentielle propre à vaincre le péril à venir. Confidentielle ? Tout comme les ventes du journal jadis créé par Serge July, qui avait alors une tout autre gueule, avant de devenir bulletin paroissial pour dames patronnesses d’un antifascisme sans fascistes.

Comme quoi les « décervelés » ne sont pas toujours ceux qu’on croit.

Par Nicolas Gauthier le 7 septembre 2023

Boulevard Voltaire