Affichage des articles dont le libellé est République tchèque. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est République tchèque. Afficher tous les articles

mercredi 7 septembre 2022

La perspective d’un « hiver de colère » fait trembler les élites européennes



Les médias français ne s’en sont pratiquement pas fait l’écho et pourtant l’évènement avait valeur de symbole. Le 3 septembre dernier, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé à Prague pour protester contre la hausse des prix et exiger la démission du Premier ministre tchèque Petr Fiala. « L’objectif de notre manifestation est de réclamer du changement, essentiellement pour résoudre le problème du prix de l’énergie, en particulier de l’électricité et du gaz, qui va détruire notre économie cet automne », a déclaré l’un des organisateurs.

Différents partis politiques, allant des nationalistes aux communistes, avaient appelé à manifester sous le slogan « la République tchèque d’abord ». La présidente du mouvement Tricolore, Zuzana Majerová Zahradníková, dénonçait un gouvernement « peut être ukrainien, peut-être bruxellois, mais certainement pas tchèque » et exigeait l'arrêt des livraisons d'armes à l'Ukraine en affirmant : "Ce n'est pas notre guerre".

Le premier ministre tchèque, mis en cause par les manifestants, répliquait en déclarant à la presse que des forces pro-russes étaient à la manœuvre. La même petite thèse conspirationniste que celle utilisée en Italie pour expliquer la chute de Mario Draghi en juillet dernier. Derrière ces accusations se cache, en réalité, l’angoisse montante des élites progressistes européennes qui sentent de plus en plus la terre trembler sous leurs pieds.

The Guardian rapportait les propos bien plus lucides du ministre de la Justice tchèque, Pavel Blažek : "Si la crise énergétique n'est pas résolue, le système politique de ce pays est en danger". Un constat qui doit faire réfléchir nombre de dirigeants européens actuellement.

En Allemagne, on s’inquiète de la perspective d’un Wutwinter, un « hiver de colère », qui serait, bien entendu, provoqué par les manipulations d’extrémistes sans scrupules. « Ceux qui ont affiché leur mépris de la démocratie et défilé avec l’extrême droite pendant la crise du Covid-19 pourraient être aujourd’hui tentés d’utiliser la hausse des prix comme thème de mobilisation », déclarait en juillet dernier Nancy Faeser, le ministre fédéral allemand de l’intérieur. Il est en effet plus facile de développer des théories complotistes que d’assumer les conséquences désastreuses de ses choix politiques.

La crise économique et sociale déclenchée par les sanctions contre la  ne fait, en réalité, que renforcer et cristalliser un « moment populiste » dans lequel de nombreux pays européens sont déjà entrés depuis longtemps.

En France, en avril 2020, l’institut de sondage Ipsos constatait une fracture très nette « entre le peuple et les élites ». Plus de huit Français sur dix (85%) estimaient que les élites politiques, économiques ou encore médiatiques avaient « des intérêts fondamentalement différents de ceux de la grande majorité de la population ». Après la crise des gilets jaunes, les résultats des dernières élections ont constitué un véritable coup de semonce comme l’a souligné la dernière étude de la Fondapol, think tank qui se définit lui-même comme « libéral, progressiste et européen ». Les auteurs s’alarment de la « poussée constante du vote protestataire » qui, devenu majoritaire, « sape notre système démocratique ». On se permettra l’analyse opposée. Les votes en faveur d’un parti dit « protestataire », l’abstention ou le vote blanc, traduisent une secessio plebis provoquée par la dérive oligarchique de notre régime politique. C’est cette dérive qui a sabordé la démocratie et non ceux qui en appellent à un retour au peuple.

Il en va de même concernant la révolte qui gronde face aux conséquences des sanctions prises contre la Russie. Les Français se sont retrouvés entraînés dans une aventure militaire des plus dangereuses, sans consultation ni débats. Ils devraient désormais, d’après leur président, « résister aux incertitudes » et accepter de « payer le prix ». C’est-à-dire assister passivement à la destruction programmée de leur système économique et consentir à leur propre ruine. Tout cela, bien entendu, au nom du Bien. Car les élites européennes éclairées savent ce qui est bon pour ceux qu’elles gouvernent. Pourquoi, donc, les consulter ?

Alors, si ce moment populiste conduit l’extrême gauche à rêver aux apocalypses du « Grand soir », souhaitons, pour notre part, que l' « hiver de la colère » soit porteur pour l’Europe d’un nouveau printemps des peuples.

Par Frédéric Lassez le 7 septembre 2022

Boulevard Voltaire

jeudi 7 juillet 2022

Présidence Tchèque de l’UE, le social oublié



UE : recherche social désespérément

Après la très médiatisée Présidence française du Conseil de l’UE, c’est aujourd’hui au tour de la République tchèque d’accéder pour 6 mois à la Présidence. Le Président du gouvernement s’est donc prêté aujourd’hui à l’exercice protocolaire de la présentation du Programme de travail devant les députés européens, à Strasbourg.

Dans un discours de 20 minutes, il présente les priorités du Conseil, et donc de l’UE, pour cette fin d’année : aide et reconstruction de l’Ukraine, souveraineté énergétique et approvisionnement en énergie, menaces cyber, renforcement des capacités de défense de l’UE… Des causes parfois tout à fait honorables, voire nécessaires.

Pourtant, à l’heure où nous subissons les conséquences directes du conflit en Ukraine et alors que de nombreux experts commencent à alerter sur l’hiver difficile, voire le déclassement social qui nous menace pour cette fin d’année 2022, une dimension est absente des priorités : le social.

Une brève mention, en début et fin de discours, pour nous rassurer sur le fait qu’ils n’oublient pas « ces aspects-là », mais sans détail. Nos concitoyens apprécieront de savoir que leurs situations au quotidien, leurs difficultés à boucler les fins de mois, ou simplement à faire leur plein, et leurs inquiétudes pour la suite ne sont qu’un « aspect » non oublié. 

L’UE refuse comme souvent de prendre ses responsabilités, elle qui nous entraine dans un conflit qui ne nous concerne pas, et vote des sanctions qui nous pénalisent autant – voire plus – que les Russes. Et au lieu d’envisager d’aider ses États membres à se sortir de cette situation, Bruxelles reste silencieuse. Quand il s’agit d’assumer, elle préfère laisser les pays se débrouiller seuls.

Faute d’un cadre réfléchi et efficace, le gouvernement Macron se réfugie derrière ses « chèques », perfusions d’argent frais qui se veulent « justes et équitables », une solution envisageable sur le court terme, mais intenable sur la durée. Il serait temps que tous assument le fait que, sans réformes profondes, nous sortirons abattus de cette crise.

Nos concitoyens méritent mieux qu’une Union silencieuse et un gouvernement incapable d’envisager l’avenir, et vous pouvez compter sur vos élus du Rassemblement National pour faire entendre vos préoccupations et vos inquiétudes dans les assemblées.

Communiqué de Dominique Bilde, députée RN au Parlement UE du 7 juillet 2022

RN