lundi 6 mai 2024
De Napoléon III à Vichy : le roman régionaliste français - Pascal Pointud sur Tocsin le 6 mai 2024
dimanche 24 mars 2024
mercredi 4 octobre 2023
dimanche 3 septembre 2023
Des Outre-Mer à l’Alsace, les régionalistes se réveillent-ils ?
Si on met de côté l’Outre-Mer – Corse comprise – qu’on peut considérer comme un immense laboratoire de la décentralisation voire d’un pré-fédéralisme, seule échappe au carcan jacobin l’Alsace qui possède son propre laboratoire d’idée constitué par l’association Initiative Citoyenne Alsacienne dirigée par Pierre Klein et qui précise pour les esprits suspicieux « Nous ne sommes plus aux temps où la France avait à craindre pour son unité. Elle est acquise ». Est-ce à dire que l’exemple puisse être suivi par des régions qui ne peuvent exciper du même héritage historique ?
Depuis l’instauration des « grandes régions », et même depuis l’enterrement de la politique des pays issue de la « loi Pasqua », le débat sur la décentralisation s’était réduit à de technocratiques débats sur les politiques fiscales. Le mouvement des pays s’est essoufflé jusqu’à l’asphyxie orchestrée par le RPR et le PS malgré le travail de l’Association Nationale pour les Pôles Territoriaux et les Pays (ANPP) dirigée par Michael Restier. L’opposition France Urbaine/France Rurale actée par la suppression de la DATAR marquait le début d’une confrontation mortifère. La politique des Métropoles voulues comme une adaptation du territoire nationale au formatage européen et même planétaire a encore réduit la visibilité des régions plus ou moins traditionnelles.
Plus important encore les pressions de la doxa cosmopolite, les pressions migratoires, loin de provoquer un repli sur les identités régionales ont provoqué un recul du sentiment régional concrétisé par l’adoption du terme « Gaulois » englobant sous ce vocable les « Français de souche européenne ». Ce sont les Africains de France qui ont « réduit » les identités régionales et créée une « identité gauloise ».
Mais aujourd’hui ? Le formidable rejet du cosmopolitisme mondial, les besoins de relocalisation des industries, la mise à la mode des circuits d’économie circulaire, la volonté de maîtriser les flux migratoires, le retour des nationalismes dans bien des pays, concourent à la redécouverte des solidarités locales, régionales, nationales. Les signes en sont visibles, très puissamment en Outre-Mer, puissamment, en Alsace, plus ou moins significativement ailleurs. Mais L’Alsace ne sera en bonne voie qu’autant qu’elle cessera sera d’être l’exception qui confirme la règle jacobine pour devenir un exemple à suivre.
En Bretagne le site internet « Breizh info » surfe certes sur le politiquement incorrect, mais son succès étonnant repose d’abord sur un phénomène que l’essayiste Benjamin Morel, auteur de La France en miettes – Régionalismes, l’autre séparatisme (Le Cerf) caractérise, le 27 juillet dernier à l’hebdomadaire Le Point, par le fait que si « seulement 13 % des Bretons voient les sujets identitaires et culturels comme des priorités […] On a tout de même 40 % de Bretons qui se disent plus bretons que français ». Mais la fièvre régionale ne touche pas que la Bretagne, qui a vu la renaissance d’un ersatz de FLB (Front de Libération de la Bretagne) s’en prenant aux voitures et maisons secondaires de supposés colonisateurs français, mais également le Pays basque. Il semblerait aussi que l’influence du Vlaams Belang déborde la frontière belge. Dans le Sud-Ouest notamment on note de réelles résurgences occitanes. En Savoie se signalent des frémissements régionalistes évoquant un Mouvement Régionaliste Savoyard renaissant. En Normandie, qui mérite par certains côtés le qualificatif de périphérique, le Mouvement Normand incarné longtemps par Didier Patte témoigne d’une vivacité maintenue par son dynamique président Emmanuel Mauger…
Un autre marqueur de cette résurgence des identités régionales réside dans la timide renaissance des associations regroupant les originaires des différentes régions vivant hors de la région natale comme l’emblématique « Club de Bretagne » présidé par Pierre Bernard Lebeau.
La décentralisation pour toutes les régions – comme le demande le Mouvement Fédéraliste Français « La Fédération » – est peut-être le moyen le plus sûr d’empêcher certains de se servir de ce phénomène pour créer une fracture dangereuse et en faire une étape vers la sécession, des Caraïbes à la Corse, en passant par l’Alsace et la Seine-Saint-Denis !
Michel le Lay
(EXTRAIT du Bulletin hebdomadaire n° 1982 du lundi 7 août 2023 de l’ACIP)
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
vendredi 12 mai 2023
jeudi 4 mai 2023
Macron ne veut pas d’une région Alsace… et quid de la réunification de la Bretagne ?
A l’occasion d’un déplacement en terre alsacienne ce mercredi, le président Emmanuel Macron a fermé la porte à tout retour de la région Alsace. Dans un entretien aux DNA publié jeudi, le président en exercice a argué qu’il ne “voulait pas créer de nouvelles divisions”. En clair, qu’il ne souhaitait pas revenir sur les nouvelles régions créées en 2014. A la suite de ce big bang régional, l’Alsace s’est, en effet, retrouvée enfermée dans une très anonyme région “Grand-Est” (regroupant, outre l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardennes).
“Je veux que les Alsaciens (…) sachent que la région Grand Est leur apporte beaucoup. C’est le cas notamment pour les transports, l’aménagement du territoire. C’est plus que ce que l’Alsace aurait pu faire seule” a déclaré Emmanuel Macron aux Dernières Nouvelles d’Alsace alors même que la Communauté européenne d’Alsace (CEA), la collectivité qui réunit depuis 2021 les conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, vient de voter à la quasi-unanimité une résolution demandant “la création d’une région Alsace à part entière” regroupant les compétences régionales et départementales en une seule entité régionale.
Cette résolution avait été précédée en décembre dernier d’une proposition de loi déposée par 10 députés visant à faire sortir l’Alsace du Grand-Est.
La réponse des nationalistes alsaciens d’Unser Land ne se sera pas fait attendre. Son président Jean-Georges Trouillet parlant même de “gifle cinglante à toute l’Alsace”
Et le mouvement autonomiste de rappeler que le candidat Macron avait créé un certain espoir lors d’une visite à Châtenois où il avait paru ouvert à la question. Les promesses n’engagent que ceux qui croient les entendre…
Cette reculade du président français devrait également doucher les espoirs des Bretons à propos de la réunification des 5 départements. Depuis la recréation des régions en 1982, la Loire-Atlantique est, en effet, séparée du reste de la Bretagne et fait partie d’une entité créée de bric et de broc : les pays de loire.
vendredi 17 mars 2023
La disparition progressive de nos langues régionales, Renaud de Clermont-Tonnerre, Philippe Boula de Mareüil et Jean-Baptiste Coyos sur Radio Courtoisie le 16 mars 2023
vendredi 24 février 2023
samedi 11 février 2023
Confession d’un futur embastillé. In memoriam Didier Patte (1941-2023)
Les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Les Onironautes sont avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.
Amoureux des patries charnelles, et d’abord de la sienne, à la tête du Mouvement normand près d’un demi-siècle durant, Didier Patte nous a quittés. Journaliste, militant, syndicaliste, il aura œuvré toute sa vie à la réunification de la Normandie. Proche du Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (GRECE), il participa à son 34e colloque, en 2001, consacré à « L’Europe et les régions ». Normand de choc, il présida un temps, de 2001 à 2007, l’association des amis de Jean Mabire. En hommage à sa personne et à son combat, nous publions une tribune qu’il avait donnée à notre revue (« Éléments », n° 12, septembre-novembre 1975) sur la question normande.
En cette année 1975, m’est-il encore possible d’être et de me dire NORMAND et FRANÇAIS ?
J’avoue que, jusqu’à une époque récente, je ne me posais même plus la question. Cela coulait de source : j’étais français parce que normand…
Évidemment, je n’étais pas un Français indéfinissable, interchangeable de Dunkerque à … Perpignan. J’étais un Français d’une complexion et d’un pelage particuliers qui, en se mêlant aux autres Français des autres régions, contribuait à former la population de la France, si variée, si riche, dans sa diversité ; qu’avec fatuité chauvine, j’en conviens, j’en venais à croire qu’elle pût être un microcosme des peuples de l’Europe occidentale.
Certes, j’avais ricané, jadis, lorsqu’au lycée, nos chers maîtres avaient essayé de nous faire croire que la France, fille aînée de la latinité – ou de l’Église (les professeurs laïcs oubliaient alors leurs phobies anticléricales) –, faisaient de nous, descendants de Vikings, des Méditerranéens de mentalité, à la logique cartésienne… J’en voulais à Corneille, d’ailleurs, le plus romain des Normands, de voler au secours de nos écolâtres et je me consolais en me disant qu’il s’agissait, là, de la victoire posthume du martégal Maurras, chez qui le génie français n’avait pu et ne pouvait être que latin.
La Normandie suspecte
Heureusement, au sortir de ces années d’obscurantisme de la nouvelle scolastique lycéenne, j’avais eu l’impression de redevenir moi-même et, sans complexes, jetant par-dessus les moulins le bonnet de la latinité, je retrouvais avec enthousiasme mes racines nordico-germaniques, composantes indiscutables de l’arbre français… Dans le même temps, je prenais conscience du fait celtique – dont personne ne m’avait jamais parlé – et faisant la part des domaines de chacune des ethnies françaises, je commençais à appréhender le miracle français…
Hélas, ce n’était qu’une illusion… Tout comme un général-président, je m’étais fait « une certaine idée-de la France » et la réalité était autre… J’avais poursuivi une chimère : la découverte de la France et la France n’existait pas !
Car la France n’existe pas ! Il y a bien une expression géographique de ce nom (elle a d’ailleurs évolué au cours des siècles), mais rien d’autre. Il y a bien un État Français dont il paraît que je suis citoyen, mais de France, point !
Je ne me sens pas à l’aise dans ma défroque de citoyen français : je ne suis pas parisien et, par suite, je ne puis prétendre jouir pleinement des lueurs de ce phare de la Civilisation qu’est Paris. Plus grave, je dois être un très mauvais citoyen français puisque je n’accepte pas les privilèges exorbitants de la capitale, qui tire toute sa substance de la province asservie… mais, ce faisant (le préfet Doublet en a bien prévenu les lecteurs du journal Le Monde), je remets en cause l’unité nationale.
Car il faut me rendre à l’évidence : en refusant de m’abandonner aux délices frelatés de la vie parisienne, je deviens suspect à l’État parisien ; en demeurant normand (latin ne suis, parisien ne daigne), je suis coupable du crime inexpiable d’originalité et les jacobins massificateurs ne sont pas prêts à me reconnaître le droit à la différence.
Décolonisons nos provinces !
Marginal, je le suis puisque je n’accepte pas sans mot dire que ma terre, mon peuple soient traités selon le « droit commun » (quelle belle expression pour désigner l’ensemble des lois de la République destinées à être appliquées à toutes les régions de France !) ; hors-laloi, je vais le devenir lorsque je vais refuser d’enseigner plus longtemps à mes élèves normands le respect dû à des institutions qui étouffent à ce point nos particularismes ; révolté, je le deviendrais si, contre tout bon sens, le gouvernement français n’accordait pas aux Normands le droit de vivre et de travailler en Normandie… Depuis cent-cinquante ans – et le phénomène va s’accélérant –, une déportation massive, bien qu’insidieuse, de mon peuple, vide la Normandie de sa substance, de ses élites…
La poussée démographique de la Basse Seine n’est due qu’à des non-Normands, qui sont « encadrés » par des techniciens étrangers à notre région, alors que les cadres normands ne trouvent pas de travail chez eux ! Quant à la partie occidentale de la Normandie, elle se dépeuple à une vitesse que le dernier recensement fait apparaître avec la rigueur d’une condamnation à brève échéance.
Bientôt, mon pays n’existera plus en tant que pays des Normands ; déjà, il n’est plus capable de réagir devant le gaspillage de ses ressources humaines et naturelles, devant la transformation de son fleuve royal, la Seine, en égout, de ses rivages marins, en cloaques, de son donjon cotentinais en poubelle atomique de l’Europe… Oui, en face de l’ethnocide dont se rend coupable l’État français à l’égard de la Normandie, je sens une immense révolte sourdre en moi… Me conduira-t-elle dans les geôles du pouvoir central ? Y retrouverais-je, là, tous ceux dont le crime impardonnable aura été de trop aimer leur solage, le passé de leur peuple et la solidarité de leur race ? Y rencontrerais-je, à côté du doyen des embastillés, le Dr. Siméoni, un gars du Limousin ayant trop voulu la décolonisation de sa région, un Occitan ayant trop rêvé du temps des troubadours, un Alsacien s’étant trop obstiné à se vouloir rhénan, un Flamand du Westhoek ayant milité pour les Pays-Bas français, un Savoyard n’ayant pas accepté d’être «rhonalpin», un Breton, suspect dès l’instant où « on » l’aura vu jouer du biniou (tout comme en 1945), un Champenois, qui en aura eu assez d’être exploité par un technocrate parisien, et, même, un Français d’Île-de-France, incarcéré comme bête curieuse parce que seul habitant d’une petite commune du Valois depuis longtemps désertifiée au profit de la Métropole parisienne ? Y trouverais-je tout ce monde ? C’est bien possible : en tout cas, ce serait là que je re-découvrirais… la France.
Extrait d’Éléments n°12, paru en septembre 1975
Tribune reprise de Revue-elements.com
vendredi 10 février 2023
Immigration : et si la France payait son universalisme ?
Les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Les Onironautes sont avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.
Être Breton, qu’est-ce que c’est ? C’est simple, être Breton c’est être issu d’une famille originaire des 9 provinces historiques de la Bretagne devenues 5 départements. A part le déménagement de quelques communes à la Révolution, les frontières de la Bretagne sont fixes depuis l’an 851, ce qui fait de la Bretagne un des pays avec les frontières les plus anciennes de l’Histoire. Chaque Breton a ses parents, ses grands-parents ou des ancêtres qui parlent breton ou gallo, sinon ce n’est pas un Breton. Point.
Être Basque, qu’est-ce que c’est ?
Au nord, être Basque c’est être issu d’une famille originaire de l’une des 153 communes qui constituent Iparralde (le Pays Basque Nord – 3 provinces traditionnelles), au sud c’est être issu d’une famille originaire des 4 autres provinces. La conscience d’être basque repose également beaucoup sur la langue : est basque qui parle basque (euskaldun). Mais le Basque étant parfois un peu raciste (même l’abertzale de gauche !), il se méfie naturellement de tout ce qui vient du sud de Elciego, terre des « Maketos y Moros » (les « Métèques et les Maures »).
Être Corse, qu’est-ce que c’est ?
Être Corse, c’est être issu d’une famille originaire de l’île de Corse patati patata…
Être Français qu’est-ce que c’est ?
La France n’est ni un peuple, ni une nation, ni une langue, ni une religion. La France c’est un « contrat social » dont les termes sont tellement vagues que chacun y met ce qu’il veut.
La France n’a pas les frontières fixes de la Bretagne, du Pays Basque ou de la Corse. Les modifications sont permanentes. Parfois de quelques mètres ou hectares (1982 dans les Pyrénées, 1984, 1996, 2002 avec la Suisse, …), parfois de provinces entières (1860 : annexion de la ville de Nice, 1962 : indépendance de l’Algérie, 1975 : indépendance des Comores, …)
La France a une langue, le français, qui a été imposée par la force, l’aliénation et un boulot à la RATP à la majorité de sa population. A la Révolution, seule 20% de la population française parlait le français. En 1914, le français est encore minoritaire dans les tranchées.
La France a même le luxe d’avoir plusieurs grands héros de son histoire qui ne sont pas de langue maternelle « françoise ». Jeanne d’Arc parlait avant tout le champenois, lors de son procès le greffier fait plusieurs fautes de transcription car il a du mal à la comprendre et orthographie même son nom « Tarc ». Napoléon a appris le français à l’âge de 9 ans et conservera toute sa vie un fort accent corse, etc… . Toutes ces particularités de l’histoire linguistique de la France sont aujourd’hui gommées par le cinéma qui « réinvente » la France pour ne pas réveiller les « nationalismes régionaux ».
Or, pris à son propre piège, le cinéma réinvente désormais l’histoire de France pour y caser au premier plan les tirailleurs sénégalais, les LGBT, les femmes, etc… . Pendant un siècle, le cinéma français a menti pour construire une histoire nationale à la France, aujourd’hui, il ment pour lui déconstruire cette même histoire. Fabuleux !
Mais pire encore : aucun des champions actuels du nationalisme français actuels n’a…la moindre goutte de sang français dans les veines ! Eh oui ! Jean-Luc Mélenchon, qui représente un certain nationalisme jacobin de gauche, est né à Tanger au Maroc de parents d’origine espagnole. Marine Le Pen est née d’un père breton et d’une mère occitane. D’ailleurs aucun d’entre eux ne porte un nom français (Le Pen : la tête, le chef en breton; Lalanne : la lane : la lande en gascon), Eric Zemmour est né d’une famille algérienne d’origine berbère (Zemmour : azemmur : l’olivier en berbère), Jordan Bardella est d’origine italienne et algérienne (kabyle), Eric Ciotti est d’origine italienne par son père et sa mère, également porteuse d’un nom italien, est originaire de Nice, dernière ville importante rattachée à la France. Même le vieux jacobin Jean-Pierre Chevènement est issu d’une famille d’origine suisse les « Schwennemann » dont le nom a été francisé en « Chevènement » au XVIIIè, etc…
De l’Autrichien Hitler, au Géorgien Staline en passant par le galicien Franco, c’est d’ailleurs une constante dans l’Histoire : certains étrangers veulent être plus « nationalistes » que les « nationaux » eux-mêmes, quitte à en faire des tonnes.
Le but n’est pas ici de distribuer les bons points de qui est Français et qui ne l’est pas, mais bien de montrer une réalité : qu’est-ce que c’est la France puisque tout le monde peut être Français ? La France a-t-elle une « substance » ? Elle n’a ni limite fixe comme la Bretagne, ni langue partagée par tous de toute éternité comme le Danemark, ni une origine ethnique commune comme l’Allemagne, ni une religion d’état comme le Pakistan, ni une couleur de peau comme le Sénégal, ni quoi que ce soit qui la définisse précisément.
La France est un « contrat social » dit-on. Basé sur la notion de « liberté », « d’égalité devant la loi » et de « souveraineté du peuple ».
Parfait ! Donc en premier lieu, la France semble être née en 1789, lorsque les principes du « contrat social » de JJ Rousseau publié en 1762 vont être mis en application à la Révolution. De toute évidence, avant 1789, la France n’a aucune définition précise de ce qu’elle est. Comme il n’y a aucune définition de ce que c’est d’être français.
Mais revenons au Contrat Social : la liberté c’est de faire ce que l’on veut. Le voile et les minarets partout c’est aussi une expression de la « Liberté ». C’est d’ailleurs au nom de la « Liberté de se vêtir comme bon leur semble » que ces dames portent le voile. L’installation de toute la misère en France, c’est aussi la liberté. La liberté de circuler, la liberté de pouvoir vivre en France, d’avoir des papiers.
L’égalité devant la loi peut aisément se transformer en égalité devant Allah. C’est d’ailleurs ce qui a fait la force de l’islam : le fait de transformer le maître et l’esclave en créatures soumises en toute égalité à un dieu. Les seules à ne pas être aussi égales que les autres sont les femmes en Islam, mais chut ! Ne le le dites pas à votre nièce féministe intersectionnelle.
Quant à la « souveraineté du peuple » : puisque tout le monde peut être français sans notion d’origine, le peuple peut être changé, remplacé, du moment qu’on ne lui enlève pas sa « souveraineté ». A Rennes, à Nantes, entre les bobos parisiens fatigués et les immigrés, il n’y a plus de Bretons d’origine, normal, en droit français chacun a le droit de s’installer partout où il le veut, même les étrangers c’est la « liberté » ! Le droit des populations d’origine ne compte pas puisque tous les citoyens ont les mêmes droits, notamment celui d’avoir un portefeuille bien burné. Partant, sur la côte basque, il n’y a plus de Basques, dans certaines villes bretonnes du littoral, il n’y a plus aucun Breton de souche. En Savoie, il existe des villes entières sans aucun Savoyard, Marseille n’est plus une ville provençale, etc… la « souveraineté du peuple » est donc, dans ces endroits-là, l’expression de la volonté des nouveaux habitants. Riches immigrés de « l’intérieur » ou pauvres immigrés de l’extérieur. A la Baule ou à la Trinité-sur-mer, cette souveraineté de parisiens en claquettes a débretonnisé ces deux villes, à Bobigny (maire : Abdel Sady), cette souveraineté populaire a défrancisé l’ancien petit bourg maraîcher (200 habitants en 1789, en 1933, Bobigny produit encore une partie des légumes consommés à Paris). Même logique, même grand-remplacement.
Il faut bien comprendre que, nous en Bretagne comme en Corse ou au Pays Basque, le Grand Remplacement, nous n’avons pas attendu Renaud Camus pour le constater. A la seule différence que, pour nous, il n’était au départ pas Africain mais bien Français. Cela n’empêche qu’il a laminé nos langues et nos cultures avec autant d’efficacité !
Le problème de la France il est là. Son universalité revendiquée ! Tout le monde peut être Français alors que tout le monde ne peut pas être Breton ou Basque. En se basant d’abord sur la conquête de territoire (la France actuelle n’est que l’expansion anarchique du domaine royal centré originellement autour de Paris) et ce par la force ou l’argent (la Corse a été achetée, la Louisiane a été vendue) puis sur le « contrat social » et « l’universalisme », la France a perdu toute substance. Toute origine. Tout enracinement. Toute définition même. De quel droit fermons-nous la porte à Ahmed Zoumir puisque nous avons accueilli les ancêtres d’Eric Zemmour ?
Si la France était restée ce qu’elle était au Xè siècle : quelques arpents autour de l’Ile de France et de l’Orléanais, elle n’aurait peut-être pas « étonné le monde » mais elle aurait été, au moins, ethniquement définissable. Aujourd’hui, à force d’avoir accueilli tout le monde et d’avoir aliéné sa propre population tout en apprenant sa langue à la terre entière, elle a des Marseillais qui se convertissent à l’islam et des Maliens qui revendiquent Français car ils en ont « les papiers ».
Car, oui, à force de françisation, de républicanisme jacobin et de mépris de la « province », la France a aliéné sa propre population. Un jeune de Loire-Atlantique ne sait même plus qu’il est Breton d’origine puisqu’il est né dans les « Pays de la Loire », une région totalement inventée en 1982. Un jeune de Strasbourg ne sait également plus qu’il est Alsacien puisque désormais il est un Grand-Estien. Pareil pour les jeunes flamands de Dunkerque qui sont devenus des « Hauts d’Franciens ». Mulhouse c’est le « Grand-Est » ? Eh bien demain, la France sera la région « Grand-Ouest » de la République Européenne ! Ou le « Grand Nord » du Califat d’Al Andalus reconstitué. Même logique, même punition. L’administration centrale décide. Aujourd’hui, c’est Paris, demain ça sera Bruxelles ou Bagdad !
Gommer toute appartenance ethnique, « provinciale », toute langue régionale, tout accent, toute trace d’enracinement, ça a été la grande affaire de la République depuis 1792. D’où des jeunes français aliénés, qui n’ont aucune conscience ethnique. Puisque Mamadou est également français comme Alberto l’était devenu avant lui ! Comme prophétisé dans « Soumission » le roman de Houellebecq, ces Français aliénés pourront être demain de bons Français musulmans. Quelqu’un qui n’a plus d’ancrage local, d’enracinement, peut changer plusieurs fois de culture et de langue. Ecoutez le langage de vos gosses : leurs ancêtres ont été débretonnisés, désoccitanisés ? Eux sont en train de se défranciser, à coup de « Wallah ! », de « Wech Wech » et de « Vas s’y, frère ». Après 1918, la mode, de Castelnaudary à Fougères était à l’apprentissage du français et à la mode de Paris. Aujourd’hui, elle est au charabia mi-arabe mi-congolais mi-globish et à la dernière mode d’Argenteuil-sur-Zambèze.
Cette chute sans fin qui affecte la France était contenue depuis le départ dans son ADN bigarrée et corniaude. Le seul avenir, c’est la patrie charnelle, l’origine, la langue, les ancêtres, la terre, les morts, le réenracinement. Pas le Contrat Social, sinon autant habiter un Etat privé avec Elon Musk. Moi je suis Bretonne, mes ancêtres sont Bretons et je sais qui je suis. Ceux, immigrés Français ou immigrés d’ailleurs, qui ne veulent pas apprendre le breton ou le gallo et vivre « à la Bretonne », selon nos valeurs de travail, de respect de la parole donnée, d’enracinement et de Pâté Hénaff peuvent prendre la porte. De la même façon, les Bretons uniquement francophones et urbains qui ne veulent pas se « rebretonniser » (langues, vêtures, mentalité) et veulent rester des beaufs fascinés par Paris ou Ouarzazate, peuvent les suivre.
Et jetez bien la clef en partant, merci !
Par Anne-Sophie Hamon le 1er février 2023
samedi 22 octobre 2022
Dépôt à l'Assemblée nationale d'une proposition de loi visant à rétablir l'Alsace comme région de plein exercice
Communiqué de Laurent Jacobelli, député RN de Moselle du 21 àctobre 2022
Le député de la Moselle et conseiller régional à la région Grand Est, Laurent Jacobelli, annonce ce vendredi le dépôt d’une proposition de loi à l’Assemblée nationale visant à rendre son autonomie à l’Alsace vis-à-vis de la région Grand Est. Cette proposition de loi est déposée simultanément au Sénat par le sénateur de la Moselle et conseiller régional du Grand Est, Jean-Louis Masson.
Démesurée de par sa taille, la région Grand Est ne fonctionne pas administrativement et ignore complètement les spécificités locales ainsi que l’identité forte de régions historiques telles que l’Alsace.
Les populations locales rejettent en effet massivement la région Grand Est : les sondages effectués périodiquement en Alsace par des instituts sérieux (IFOP, BVA…) montrent tous que plus des trois quarts des Alsaciens qui s’expriment, souhaitent que leur région sorte du Grand Est.