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samedi 8 juin 2024

La Seine-Saint-Denis lance une campagne « Ici, on parle français et… »



Les Jeux olympiques de Paris 2024 arrivent à grands pas. L’événement devrait être l’occasion de faire rayonner la France et la culture française. Mais en Seine-Saint-Denis, il en sera autrement. Le Campus francophone et l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), bien aidés par le conseil départemental, ont décidé de profiter de la manifestation sportive pour mettre à l’honneur le... multiculturalisme.

Résultat : une campagne intitulée « Ici, on parle français et... », construite « sur un modèle simple d’étiquetage, à l’image des dispositifs déjà présents dans les commerces comme l’affichage pour le paiement par cartes bancaires ». Les « … » sont remplacés par les langues parlées dans les commerces. 

Selon le département, près de cent quatre-vingts langues seraient pratiquées sur son territoire. De quoi en perdre son latin. D’autant que, dans la multitude des idiomes utilisés, peu ont des racines latines. Pour beaucoup, ce sont des dialectes, des patois ou des langues régionales davantage que des langues nationales. Parmi les différents exemples donnés par les organisateurs de la campagne, le peul, langue d’Afrique de l’Ouest, le kabyle et le tamazight, le soninké, parlé principalement au Mali ou, plus classique, le créole…

Une promotion de l’immigration à peine dissimulée

L’objectif de cette démarche serait, entre autres, de permettre un meilleur accueil des touristes. C’est, en tout cas, la justification que lui ont trouvée les organisateurs. Dans les faits, il s’agit plutôt de faire la promotion de l’immigration à travers la linguistique. Ce qui prend tout son sens, en Seine-Saint-Denis, « un important bassin migratoire », comme l’explique à BV Marie Caroline Saglio, la directrice du diplôme universitaire « Hospitalité médiations migrations » à l'INALCO, à l’origine du projet.

Selon elle, « toutes les populations de migration sont des populations qui ont une richesse linguistique très importante, exceptionnelle et très peu connue ». Elle nous précise : « C’est un patrimoine exceptionnel. » Elle va même plus loin, en précisant que « la question de la transmission est essentielle ». Pas question d'assimilation.

Le Grand Remplacement linguistique ?

Pour l’universitaire, le patrimoine de la France, ce sont les langues étrangères. Pourtant, si l’on en croit le Larousse, le patrimoine est un « bien qu'on tient par héritage de ses ascendants ». Caroline Saglio explique, également, que si rien n’est fait pour représenter ces langues issues de communautés qui viennent parfois tout juste d’arriver, « il y a un patrimoine qui disparaît ». Ainsi, le patrimoine ne serait plus un héritage mais un conglomérat de cultures récentes, peu importe s'il dilue l’identité de la France et sa culture.

Si l’on suit cette logique, les langues françaises pourraient ne plus être le français et les langues régionales (le corse, l’occitan, le catalan, le breton et autres) seront, demain, considérées comme le wolof, une langue nigéro-congolaise, le lingala, venue du Congo, le bengali, parler du Bengale, ou le persan... Une menace pour les langues régionales dont l’emploi est de plus en plus rare et pour une langue nationale qui s'appauvrit. D’aucuns y verront la définition du Grand Remplacement linguistique.

Par Sarah-Louise Guille le 7 juin 2024

Boulevard Voltaire


lundi 30 janvier 2023

Presque un million de demandeurs d'asile dans l'UE en 2022 : stop !



Communiqué de Jean-Paul GarraudDéputé français au Parlement européenPrésident de la délégation du Rassemblement National au Parlement européen du 30 janvier 2023

La submersion migratoire de l’UE s’accélère encore puisqu’il y a eu quasiment 1 million de demandeurs d’asile en 2022 selon les chiffres officiels. En France, le nombre de premières demandes d’asile augmente de 31,3 % en 2022 par rapport à 2021 avec 137.046 dossiers alors que les déboutés ne sont que rarement expulsés.

De tels chiffres devraient faire frissonner n’importe quel Français ou Européen en général attaché à l’identité de son pays et de l’Europe. D’autant plus quand l’on connaît le lien étroit entre l’immigration, la criminalité et le terrorisme, souvent islamiste.

Qui peut sincèrement croire la Commission européenne quand elle annonce ces jours-ci vouloir plus de renvois de déboutés du droit d’asile et dans le même temps entend légaliser l’immigration illégale ? Qui peut croire E. Macron quand il déclare que 100% des expulsions seront exécutées, mais désire en même temps une régularisation massive de clandestins pour les besoins de « métiers en tensions » ? Personne.

RN

vendredi 25 novembre 2022

Éric Zemmour: «L’union des droites est la seule issue»



Il y a un an, une rumeur court: je veux me présenter à la primaire des LR… Des réunions de crise s’organisent chez LR pendant que les éditorialistes défilent à la télévision pour prédire ma «sérieuse chance de victoire au regard de la base zemmourisée de LR». Affolés, les dirigeants de ce parti ajoutent une clause à leurs statuts pour m’en interdire l’accès. Malin, Éric Ciotti reprend mot à mot mes propos et gagne sa place au second tour de la primaire, en annonçant qu’il voterait pour moi contre Macron. Il me l’avouera en riant au téléphone: «J’ai fait toute ma campagne sur ton nom!»

Un an plus tard, le même Ciotti, pour se racheter une vertu, hurle avec les loups de gauche contre moi, puis contre le député RN, M. de Fournas. Loin de moi l’idée d’accabler le pauvre Ciotti. Il n’est pas le seul: c’est le destin de LR de se soumettre au centrisme. C’est même son ADN, depuis que Chirac l’a fondé pour faire l’alliance «de la droite et du centre». Cette alliance condamne LR à donner des gages au centre qui, lui-même, donne des gages à la gauche. Les Français de droite sont ainsi sans cesse floués, trompés, trahis.

«Les LR sont condamnés»

Il faut briser ce cercle infernal. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai fondé le parti Reconquête!. Chez nous, il n’y a pas de «cordon sanitaire» avec le RN ; pas d’alliance avec le centre non plus. Nous faisons l’union des droites et cela se voit dans nos instances et nos fédérations, comme cela s’est traduit dans les urnes avec mes 2,5 millions d’électeurs venus à parts égales de LR et du RN.

Nicolas Sarkozy me l’a dit lors de notre déjeuner«Les LR sont condamnés. Ils n’ont pas d’avenir. Leur destin est de finir écartelés entre Macron et toi.» Quand on demande aux électeurs LR s’ils veulent l’union des droites, une moitié est contre et l’autre pour. La moitié contre a voté Macron dès le premier tour de la présidentielle et non Pécresse, car ils ont préféré l’original à la copie. Ils ne voteront ni Wauquiez ni Retailleau, car ils préféreront un parti au gouvernement à un vieux parti qui n’a plus touché au pouvoir depuis plus d’une décennie.

Tout le reste des LR souhaite l’union des droites, et beaucoup ont voté pour moi. Pécresse a ainsi perdu le dernier enjeu symbolique de sa campagne, finissant derrière moi le 10 avril ; j’ai donc été le quatrième homme de cette élection, plaçant Reconquête! comme premier parti de droite. Ces Français ne veulent ni du socialisme mariniste ni de la fausse fermeté LR. Je me sens proche d’eux, car comme eux, je fais partie de la tradition du RPR. Ils ont le même discours que Reconquête! sur l’école, le travail, le mérite, contre le wokisme et sur l’identité de la France. Ils ont compris que mon positionnement, équidistant entre le RN et LR était dans l’intérêt de la France et dans le sens de l’histoire.

Partout en Europe, en Suède, en Italie, et même en Israël, c’est l’union des droites qui gagne les élections. Seule la France refuse encore cette évidence. Giorgia Meloni a fait 4 % en 2018 ; elle gouverne aujourd’hui l’Italie parce qu’elle a rassemblé toutes les droites. En France, chacun pense gagner seul, alors que cela fait déjà trois présidentielles que nous perdons. Sortons de cette spirale funeste, retrouvons-nous sur le sujet qui nous rassemble tous: la défense de la France.

Par Eric Zemmour, Président de Reconquête ! le 25 novembre 2022

Le Figaro

lundi 21 novembre 2022

Notre élite est-elle seulement incompétente ou trahit-elle ? (4)



Un député élu au nom d’un parti qui proclame son opposition à l’immigration massive que subit la France depuis de longues années est sanctionné pour avoir exprimé cette opinion dans l’hémicycle, le gouvernement italien qui vient d’être porté au pouvoir, notamment sur un programme qui s’oppose lui-aussi à l’immigration, est critiqué avec une violence peu diplomatique par l’exécutif français : il y a dans ce parallèle une évidence qui réside dans le mépris de plus en plus affiché par le pouvoir dans notre pays à l’encontre de la volonté populaire. “Cause toujours, tu m’intéresses” ou sur un mode plus relevé, “les chiens aboient, la caravane passe” : ces formules pourraient résumer la logique du pouvoir macronien, un pouvoir par défaut, majoritaire par l’addition de voix contradictoires réunies pour repousser l’extrême-droite, de moins en moins extrême, et de plus en plus crédible, un pouvoir réduit à lui-même au Parlement, minoritaire et faisant d’une procédure exceptionnelle, l’application du 49/3, un mécanisme habituel du mépris de l’opposition.

Mais peut-on sérieusement évoquer une “logique” pour un pouvoir qui s’appuie sur un gouvernement hétéroclite qui tient davantage de la distribution cinématographique que de la réunion des compétences en vue d’un projet commun ? Du “en même temps” au “n’importe quoi” en passant par le “tout et son contraire”, jamais les Français n’ont été aussi mal gouvernés, même si des médias complaisants s’ingénient à voiler les effets dévastateurs d’une “gouvernance” calamiteuse. Déclin économique, décadence morale, déclassement intellectuel, délitement institutionnel sont comme des vagues qui submergent peu à peu la fierté d’un peuple qui se laisse remplacer physiquement et coloniser culturellement sans réagir à la mesure du péril. Sept Français sur dix pensent que la France est en déclin. Seuls, nichés dans leur confort, leur apparente réussite personnelle, et l’égoïsme aveugle au réel qui va de pair, les macronistes repoussent cette idée, encore à une faible majorité (54%). Huit Français sur dix pensent notamment que le pouvoir n’est pas efficace pour expulser les étrangers en situation irrégulière.

Ce point particulier mérite d’être souligné. La protection physique de la population, la sécurité des frontières, la maîtrise des entrées et des sorties du territoire par des ressortissants étrangers ne sont pas des devoirs annexes d’un Etat souverain mais constituent ses obligations primordiales. Or, dans ce domaine où sa compétence devrait être absolue, elle s’est diluée, disloquée, anéantie. Le transfert de souveraineté à une Union Européenne impuissante et idéologiquement complice, l’éclatement du droit qui multiplie les recours et ralentit les procédures, le discours équivoque d’un gouvernement qui entrelace des préoccupations humanitaires apparentes, des intérêts économiques plus sournois et des promesses de fermeté risibles à force d’être répétées sans conséquence forment un ensemble qui étouffe les résistances, qui anesthésie une population soulée d’informations éphémères et contradictoires. Si l’on se donne la peine d’en reconstituer le fil, la trahison de ceux qui nous gouvernent devient criante. La montée des violences n’est pas un sentiment mais un fait. Les homicides et tentatives d’homicide dépassent les 4000 depuis trois ans. Plus de cent agressions à l’arme blanche sont perpétrées chaque jour, et cette modalité “culturelle” du crime n’est pas anodine. 

Les atteintes aux personnes ont bondi de 30% depuis 2017. Le lien entre l’insécurité et l’immigration n’est même plus en débat : 55% des délinquants interpellés à Marseille sont étrangers, selon le ministre de l’Intérieur, plus de la moitié à Paris suivant le locataire de l’Elysée. Pour une population étrangère de 7,6 %  en 2021, on compte 24,5 % d’étrangers dans les prisons françaises (soit 17 198 détenus), dont 54 % viennent d’Afrique et du Maghreb. 60% des détenus sont de confession musulmane. Les étrangers représentent 14 % des auteurs de crimes et délits à caractère sexuel, 14 % des coups et blessures volontaires, 17 % des homicides, 18 % des vols avec armes, 30 % des vols sans violence et 31 % pour vols violents avec arme. Les Africains du nord et du Sahel sont de nouveau surreprésentés : pour 3,2 % de la population totale en France, ils sont les auteurs de 9 % des homicides et des crimes et délits à caractère sexuel, 10 % des coups et blessures volontaires, 13 % des vols avec armes, 21 % des vols sans violence et 25 % des vols violents sans arme. 

Encore ces statistiques ne tiennent-elles compte que du statut et non de l’origine suivant la cécité juridique qui nous est imposée, mais on sait que 75% des mineurs déférés devant le Parquet de Paris sont d’origine étrangère ! Dans le “Déni de culture”, Hugues Lagrange indiquait que les enfants d’origine sahélienne élevés dans leur famille présentaient de trois à quatre fois plus de risques de commettre des délits que les autochtones. La sociologie et la géographie de cette porosité entre immigration et insécurité s’affichent. Ce sont les départements, les villes et les quartiers où la “criolisation”, c’est-à-dire le remplacement de population sans assimilation, est la plus avancée qui atteignent les sommets : Seine-Saint-Denis, Paris, Lyon, Marseille, Nantes, avec la complicité d’élus qui privilégient leur idéologie et peut-être leur intérêt électoral à court terme par rapport au Bien commun. Comment comprendre autrement le soutien sonnant et trébuchant apporté par les élus de collectivités ? 79 de celles-ci financent SOS Méditerranée !

Cette ONG qui affrète des navires de secours en mer a une façade, l’aide humanitaire aux réfugiés naufragés, et une réalité qui l’intègre à une filière idéologique et mercantile à la fois : son  idéologie est le mondialisme qui fait des humains des individus interchangeables et libres de vivre où ils le souhaitent sous prétexte de fuir des guerres qu’ils ne veulent pas arrêter ou des régimes qu’ils n’ont pas la volonté de renverser, mus en fait par le désir plus authentique d’atteindre l’Eldorado européen ; les intérêts de ceux qui vont les employer à bas coût, et l’exploitation éhontée de ces migrants par des passeurs font sauter le vernis humanitaire d’un réseau qui permet majoritairement à de jeunes adultes d’atteindre les côtes africaines notamment dans un pays que l’Occident a déstabilisé, comme la Libye, d’être chargés sur des canots pneumatiques ou des barques pour un prix prohibitif, d’être abandonnés sciemment au large afin que les bateaux de secours les transportent vers des ports européens, étant entendu que les voisins africains ne peuvent bien sûr ouvrir les leurs. L’ombre de cette idéologie, c’est aussi cette insidieuse propension à détruire la civilisation européenne, en la culpabilisant et en favorisant sa submersion.

Face à cette hypocrisie majuscule, le gouvernement français a joué les Gribouille : Le Préfet de police de Paris, Laurent Nunez révèle que 48% des délinquants à Paris sont étrangers pour 70% des faits violents dont 80% sur le Champ de Mars ! Mais son ministre refuse le lien entre immigration et délinquance alors que des drames ont frappé notre pays en martelant l’évidence de ce lien. Après avoir lamentablement pataugé dans l’expulsion d’un imam réfugié en Belgique et qu’il a ensuite voulu faire revenir pour l’expulser, le ministre s’est embourbé dans les OQTF non appliquées après l’assassinat de Lola, et le voilà qu’il se saborde à Toulon, ce port “militaire” que l’on ouvre à l’invasion. Certes, il n’y a que 234 passagers, mais c’est un symbole, une clé que désormais tous les passeurs vont pouvoir obtenir. Pris la main dans le sac de son incompétence ou de sa duperie, le locataire de Beauvau insulte l’Italie dont le gouvernement a le courage de respecter ses engagements à l’égard du peuple qui l’a élu, promet de disperser les arrivants en Europe, autrement dit de montrer le chemin aux candidats à venir, refuse l’entrée de 3500 migrants venus d’Italie en dépit d’une promesse que nous sommes heureux d’apprendre, et jure ses grands dieux que c’est la dernière fois. En Libye, les images du village de Vacances enchanteur  de la presqu’île de Giens qui héberge les migrants va soulever l’enthousiasme : il est vrai que le ministre a évoqué aussi les “métiers en tension”. 

Ce double discours de la fermeté apparente et de la complicité larvée relève bien sûr de la trahison !

Par Christian Vanneste le 16 novembre 2022

Le blog de Christian Vanneste


vendredi 11 novembre 2022

11 novembre : l'union sacrée



Que faut-il célébrer le 11 Novembre ? L’armistice qui mit fin à la première guerre mondiale, bien sûr. Mais la signification profonde du mot a évolué avec le temps. Ce n’est pas la fin des hostilités signée par le Maréchal Foch dans le wagon de Rethondes que l’on commémore. Celle-ci est un fait qui attendra le 28 Juin suivant pour devenir le Traité de Versailles imposé à l’Allemagne. C’est donc la victoire de la France qui a d’abord été célébrée. Peu à peu et depuis la loi de 2012, cette Fête Nationale du mois de Novembre est davantage devenue le jour d’hommage aux morts de la Grande Guerre. Notre pays avait perdu près d’un million et demi de combattants, soit le quart des 18-27 ans. Contrairement à ce que disent ceux qui minimisent la destruction de la famille et le risque de l’immigration, il faut toujours penser la démographie en flux : la disparition de cette masse d’hommes jeunes en âge de procréer a été une catastrophe dont la France ne s’est jamais relevée. Elle ne s’est réveillée de ce sommeil démographique qu’à la fin de la seconde guerre mondiale. Certains pensent même qu’à l’heure de l’Europe cette victoire patriotique est dépassée, et qu’en revanche un “Jour” des Morts pour la France de tous les conflits, en ce mois qui commence par la Toussaint et le “jour des morts” qui la suit, qui se poursuit avec l’anniversaire de la mort du Général de Gaulle, serait chargé d’un sens profond alors que l’automne offre un cadre naturel à cette phase de fêtes tristes et émouvantes. 

Faudrait-il alors gommer le 8 Mai, comme l’avait fait Giscard d’Estaing ? Empressé d’activer la réconciliation avec l’Allemagne que de Gaulle avait inaugurée, et plus encore de bâtir l’Europe fédérale dont il rêvait, le troisième président de la Ve République voulait mettre en valeur le 9 Mai (1950), jour de la déclaration de Robert Schuman. Ce fut l’une des fautes symboliques commises par un homme qui se voulait moderne. Le 9 Mai (1945), les Russes célèbrent de manière grandiose “leur victoire”, qui est aussi celle qui a été de loin la plus chèrement payée par un peuple à l’issue de la seconde guerre mondiale. Par un retournement assez étonnant, il s’agit d’une Fête patriotique qui exhibe la puissance militaire du pays, quand le 8 Mai est devenu en Occident la date commémorative de la défaite du nazisme et non celle de l’Allemagne. Il est clair qu’aujourd’hui la Russie de Poutine entend davantage réunir les Russes autour de sa réalité charnelle et spirituelle qu’autour des abstractions idéologiques sur lesquelles était bâti le chateau de cartes soviétique.

L’Occident, l’Europe en particulier, traumatisée pas ses luttes fratricides et ses hécatombes, trouvent dans les abstractions un refuge illusoire. Partout les Empires et les Nations sont de retour, les premiers inséparables des secondes dont ils diffèrent seulement par la taille. Il y a eu des empires dynastiques ou coloniaux. Ils ont disparu à la suite des deux conflits mondiaux. Le pacifisme qui a suivi les guerres, la grande illusion des Briand et autres, après la première, le rêve européen après la seconde, et la “fin de l’histoire” selon Fukuyama après la guerre froide, s’évanouissent devant la réalité humaine. La Chine des Han, l’Inde des Hindous, la Turquie des Ottomans mais aussi l’inévitable grand Israël, bâti par la force d’un peuple qui avait produit nombre d’esprits universalistes, sont des signes évidents de ce grand retour. L’Amérique de Trump exprimait elle aussi cette tendance au sein de la plus grande des démocraties occidentales où la déconstruction, l’autoflagellation et la dislocation sont souvent à l’oeuvre. 

Le 11 Novembre est-il appelé à répéter année après année : “plus jamais ça” ? Certes, les boucheries humaines suivies de traités incomplets et stupides, pénétrés de fantasmes idéologiques, doivent être à tout prix rejetées, mais le meilleur moyen de les éviter est précisément de reconstruire et de vivifier la cohésion et la ferveur nationales. Le sens d’une Fête nationale doit être celui-là. Il est indispensable face aux épreuves qui attendent notre pays. Le 11 Novembre devrait être avant tout la Fête de l’Union sacrée qui a vu tous les Français réunis au-delà de leurs convictions politiques ou de leurs croyances religieuses parce qu’ils avaient compris qu’un second écrasement de la France par l’Allemagne, après celui de 1870, pouvait conduire à sa disparition. C’est d’ailleurs ce qui a été près d’advenir en 1940 lorsque les collaborateurs de Vichy ou de Paris ont cru qu’Hitler avait la moindre intention de laisser exister notre pays au lendemain de sa victoire totale.

Alors que des dirigeants français veulent ignorer le ” grand remplacement”, que les mêmes continuent à dissoudre la France dans une Europe chimérique dans les discours et technocratique dans les faits, qu’ils méprisent ou condamnent les identités nationales, la Fête nationale doit être le jour du réveil d’un peuple qui comme le disait de Gaulle n’est pas de ceux ” qui n’ont pas assez de force pour se tenir debout et qui se couchent pour mourir.”

Par Christian Vanneste le 11 novembre 2022

Le blog de Christian Vanneste

lundi 3 octobre 2022

Giorgia Meloni: son discours de Vérone

 


La cheffe de file de Fratelli d’Italia, sortie vainqueure des élections politiques du 25 septembre, jette sur le monde un regard résolument conservateur. Ce discours donné dans la ville de Roméo et Juliette, à l’occasion du Congrès mondial de la Famille de 2019, prouve sa sagesse intérieure. Elle y pointe avec talent le grand péril de notre temps : l’effacement civilisationnel.  

« Pourquoi la famille est-elle un ennemi ? Pourquoi la famille est-elle si effrayante ? Parce qu’elle nous définit. Parce que c’est notre identité. Parce que tout ce qui nous définit est maintenant un ennemi pour ceux qui voudraient que nous n’ayons plus d’identité. Que nous soyons simplement de parfaits esclaves ou consommateurs. Et donc ils attaquent l’identité nationale, ils attaquent l’identité religieuse, ils attaquent l’identité de genre, ils attaquent l’identité familiale.

Je ne peux pas me définir comme une chrétienne, une italienne, une femme, une mère. Non. Je dois être citoyen X, sexe X, parent 1, parent 2… Je ne dois être qu’un numéro. Parce que, lorsque je ne serai qu’un numéro, je n’aurais plus d’identité ni de racines. Alors, je serai un parfait esclave à la merci des spéculateurs financiers. Le consommateur parfait.

Et c’est pourquoi nous leur inspirons tant de peurs. C’est pourquoi cet évènement, aujourd’hui, inspire tant de peur. C’est parce que nous ne voulons pas être des numéros. Parce que nous défendons la valeur de l’être humain, de chaque être humain. Parce que chacun d’entre nous a un code génétique unique qui n’est pas reproductible. Et qu’on le veuille ou non, c’est sacré.

Nous le défendrons. Nous défendrons Dieu, la patrie et la famille. Ces choses qui dégoûtent tant ces gens. Nous le ferons pour défendre notre liberté, parce que nous ne serons jamais des esclaves ou de simples consommateurs à la merci des spéculateurs financiers. C’est notre mission. C’est pourquoi je suis venue ici aujourd’hui. Chesterton a écrit il y a plus d’un siècle : « Des feux seront allumés pour témoigner que deux et deux font quatre. Des sabres seront dégainés pour montrer que les feuilles sont vertes en été ». Ce moment est arrivé. Et nous sommes prêts ! ».

Par Giorgia Meloni, Présidente de Fratelli d’Italia et vainqueur des élections législatives en Italie du 25 septembre 2022

Le nouveau conservateur

dimanche 2 octobre 2022

Élections législatives au Québec : François Legault et la difficile question identitaire dans un Canada très progressiste



Ce lundi 3 octobre se tiendront les élections législatives au Québec. Si, sur le Vieux Continent, de plus en plus de pays font le choix de dirigeants anti-immigration et soucieux de préserver l’identité de leurs peuples, au Canada - et par conséquent au Québec -, c’est une autre histoire. En effet, ce pays est à l’avant-garde de tous les sujets sociétaux. En 2002, le premier couple de même sexe accède à l’union civile. Trois ans après, le mariage homosexuel devient légal. Par ailleurs, dans les années 70-80, sous l'impulsion de Pierre Elliott Trudeau, père de Justin Trudeau, l’actuel Premier ministre canadien, le multiculturalisme est consacré par la loi et la Constitution du Canada. C’est pourquoi, il est compliqué, même quasiment impossible, pour les politiques de se positionner contre l’immigration massive. « C'est la peur de se faire traiter de raciste ou de xénophobe par la brigade du politiquement correct qui entrave le débat sur l'immigration au Québec, et qui pousse tant de gens favorables à la baisse des seuils à ne pas le dire ou à dire publiquement le contraire », analysait le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté sur Twitter.

Disparition de la culture francophone

Le Québec fait face depuis de nombreuses années à un problème de taille. D’après les chiffres de l’OCDE, le territoire francophone accueille un taux plus important d’immigrés que la France ou les États-Unis. Ce bouleversement migratoire a des conséquences bien concrètes, notamment le recul de la langue française. « La proportion de la population qui parle français le plus souvent à la maison diminue depuis 2001 au Québec », passant de 81,1 %, en 2001, à 77,5 % en 2021, souligne Statistique Canada dans son dernier recensement. Tous ces facteurs ont conduit le gouvernement québécois à adopter une loi sur la laïcité, dite loi 21. Depuis 2019, « l’État du Québec est laïque » (article 1). Elle interdit le port de signes religieux aux employés de l’État en position d'autorité coercitive, ainsi qu’aux enseignants du réseau scolaire public.

L’identité comme thème de campagne 

À en croire la campagne menée par François Legault, Premier ministre québécois sortant, il semble que la question de l’immigration ne soit plus aussi taboue qu’autrefois, enfin presque. Durant la dernière ligne droite de la campagne des législatives, il a multiplié les déclarations chocs (pour le Québec). Début septembre, il a laissé entendre qu’une mauvaise intégration des étrangers pouvait nuire au climat pacifique qui règne au Québec. Cette simple déclaration a suffi pour déclencher l’hystérie et forcer le Premier ministre à s’excuser. « Je suis désolé si mes propos ont porté à confusion. Je n’ai pas voulu associer l’immigration à la violence », a-t-il expliqué sur son compte Twitter. Pourtant, cela ne l’a pas empêché de récidiver quelques jours plus tard puisque, selon lui, l’immigration pourrait nuire à la « cohésion nationale québécoise ». Afin de limiter le nombre d’immigrés, François Legault réclamait à Ottawa plus de pouvoirs en matière de gestion de l’immigration. Une proposition qu’il a vite abandonnée. Le Premier ministre a « risqué quelques audaces autour de l’immigration, mais il a vite rétropédalé, comme s’il s’excusait d’avoir contesté la pensée unique entourant cette question », écrit le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté dans le Journal de Montréal. Avant les renoncements du candidat, « sa réélection était assurée, et elle l’est encore », affirme Mathieu Bock-Côté. Les jours qui viennent nous diront si le chroniqueur a eu raison…

Par Kevin Tanguy le 2 octobre 2022

Boulevard Voltaire


lundi 19 septembre 2022

Immigrants dans nos campagnes : la nation n’est pas un agrégat d’individus que rien ne relie



Monsieur Macron vient d’annoncer un projet de loi « relatif à l’asile et donc à l’ dans la République ». La réalité est que le sujet n’a jamais été réellement traité par les gouvernements successifs de droite et de gauche, paralysés par l’activisme d’associations militantes et la crainte de se faire accuser de racisme. La réalité, c'est aussi que les lois et les décisions administratives et de justice sont rarement exécutées, notamment en matière d’obligation de quitter le territoire français (selon le rapport du Sénat sur la loi de finances pour 2022, le nombre d’obligations de quitter le territoire effectives n’a cessé de diminuer depuis 2012 pour atteindre seulement 5,6 % en 2021).

Il est intéressant de s’arrêter sur les termes employés par le Président : « l’ dans la République ». Celle-ci n’est même pas qualifiée de française. On répondra que cela va de soi. En fait, l’omission n’est nullement anodine. La république est d’abord un système constitutionnel, ensuite, pour certains, un concept idéologique plus ou moins fantasmé. Nous sommes là dans le domaine juridique ou idéologique. Donc sans référence historique ou culturelle donnée. La France, c’est autre chose : une nation fruit d’une histoire, porteuse d’une culture, appartenant à une civilisation et vivante grâce à un peuple particulier. Ce n’est pas un agrégat d’individus sans liens spécifiques.

On peut enregistrer des individus en errance dans un système juridique et idéologique désincarné en espérant qu’ils deviendront des « citoyens » (mais de quoi ?). Il en va autrement lorsqu’il s’agit de créer un sentiment d’appartenance à une communauté qui « possède en commun un riche legs de souvenirs » et manifeste un « consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis », ce qui était pour Renan le propre d’une nation (conférence à la Sorbonne en 1882). Nous sommes là aux antipodes de certains jeunes gens de  qui se déclarent eux-mêmes « Français de papiers ».

À travers les mots transparaît l’idéologie présidentielle : un mondialisme où le pseudo-« citoyen du monde » est un individu interchangeable que l’on déplace ou gré des politiques économiques ou des nécessités d’aménagement technocratique du territoire. Dans cette logique, le Président propose d’envoyer les migrants s’installer dans nos campagnes.

Cette proposition émane à l’évidence d’un personnage qui n’a jamais été un élu rural et qui regarde la ruralité au travers des lunettes déformantes de la technocratie. Dans les campagnes et les petites villes, les élus se battent pour lutter contre la désertification médicale, la disparition des services de proximité, commerces comme services publics, le manque d’emplois attractifs pour les jeunes, notamment d’emplois qualifiés ou de services, le maintien de classes d’école, des transports scolaires efficaces pour rejoindre les établissements scolaires du second degré…

La solution inventée par Emmanuel Macron consiste à ajouter aux difficultés de territoires délaissés les difficultés de l’accueil et de l’intégration de populations étrangères, ne pratiquant pas nécessairement notre langue, ne partageant pas toujours nos us et coutumes ni nos valeurs de civilisation ! Selon le ministère de l’Intérieur, le taux de  des immigrés est proche du double de celui des personnes non immigrées.

Or, dans certaines régions rurales, la question du manque d’emplois est une des causes de la désertification. Serait-il raisonnable d’envisager un apport de populations qui ont des problèmes particuliers d’accès à l’emploi ? Comme de prétendre prévenir la fermeture de classes rurales en important les difficultés scolaires liées au multiculturalisme ?

Par Stéphane BuffetautVice-président du CNIP le 19 septembre 2022

Boulevard Voltaire