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samedi 14 septembre 2024

Jeanne d’Arc : une « travestie », selon Thomas Jolly !



Il est d’une naïveté touchante. Un peu à la manière d’un Delogu - dont il partage d’ailleurs les idées -, Thomas Jolly est sans filtre. Le metteur en scène parle cash aux médias. Il faut dire que ces derniers ne le mettent guère en difficulté. Pas plus tard que lundi dernier, Télérama chantait encore ses louanges, s’émerveillant devant ses cérémonies olympiques durant lesquelles l’homme aurait « étonné, enchanté, rassemblé tous les publics ».

C’est tout le contraire, en réalité. Jamais une soirée d’ouverture des JO n’aura été si militante, si clivante, si excluante. Thomas Jolly ne s’en cache pas. « Bien sûr que c’était politique », avouait-il enfin, jeudi 12 septembre, au cours d’une autre interview accordée au Monde« Dans tous les tableaux apparaissaient des corps différents, de la diversité, des femmes et des hommes maquillés ou costumés. Le théâtre était partout, la question des genres également. » Pour rappel, tous ceux qui osaient noter une dimension idéologique dans certains tableaux de la cérémonie du 26 juillet dernier étaient jusqu’alors traités de rabat-joie, voire de complotistes… À ce sujet, BV n'a obtenu aucune réponse à ses questions adressées à Paris 2024 (entre autres : comment Thomas Jolly a-t-il été choisi ? Combien a-t-il été payé ?).

Lors de cet entretien aux allures de passe-plat, Thomas Jolly a eu l’occasion de revenir sur la polémique liée à la séquence qui revisitait la Cène à grand renfort de femmes à barbe, drag-queens et autres créatures indéfinissables. L’artiste n’a alors pas hésité à rappeler que « les rois français se poudraient et portaient des talons » et prétendre que « Jeanne d’Arc [était] une des plus grandes travesties de notre Histoire »… Tiens donc, nous y revoilà. Cette relecture woke de l’Histoire de France n’a rien d’original. D’autres, bien avant M. Jolly, se sont ridiculisés en affirmant que la Pucelle était, en réalité, une « sainte trans », un individu « gender fluid », une « icône de la transidentité ». On connaît tout ça par cœur.

Mais quel besoin ont-ils de plaquer leurs obsessions sexuelles sur une adolescente du XVe siècle ? C’est malsain, pour le dire pudiquement. Pourquoi, diable, voir en Jeanne autre chose qu’une simple jeune fille, banalement « hétéro cis », comme ils disent ? C’est presque misogyne. Elle n’était en rien une « travestie ». Elle ne souffrait d’aucun trouble du genre ni ne rejetait sa féminité. Comme tout bon chef de guerre, elle portait une armure sur le champ de bataille afin de ne pas trépasser au premier coup d’épée. Voilà tout.

L’Histoire passée à la moulinette woke

Mais la tentation de faire de notre héroïne nationale une égérie LGBTQIA+ éclipse, hélas, toute velléité de rectitude historique. En dépit des faits, Jeanne doit absolument être présentée comme une « travestie »« N’a-t-elle pas été condamnée parce qu’elle était vêtue en homme ? », poursuit Thomas Jolly, sûr de lui.

Eh bien, non, pas exactement. Le travestissement de la Française n’était, de loin, pas le premier grief que lui faisaient ses ennemis anglais et bourguignons. Ces derniers lui reprochaient avant tout de combattre au nom de Charles VII, le « gentil dauphin » qu’elle avait accompagné à Reims afin qu’il y soit sacré roi de France, le 17 juillet 1429, et de ne pas reconnaître la légitimité d’Henri VI qui, en vertu du traité de Troyes de 1420, prétendait être roi d’Angleterre et roi de France.

Par ailleurs, les hommes d’armes anglais, les « Godons », qu’elle avait défaits, imaginaient qu’elle usait pour les vaincre de maléfices, qu’elle était créature du diable, sorcière. Elle osait se dire fille de Dieu, envoyée de Dieu, alors qu’elle était, croyaient-ils, inspirée par les démons.

Enfin, ses ennemis ne lui pardonnaient pas d’avoir menacé les Parisiens de les mettre à mort sans merci et commis le péché mortel de donner l’assaut à la ville le jour de la nativité de la Très Sainte Vierge, le 8 septembre 1429.

Voilà pourquoi Jeanne est morte sur le bûcher. Comme souvent, la réalité est plus complexe que le roman woke qu’on tente de nous imposer.

Par Jean Kast le 13 septembre 2024

Boulevard Voltaire

mardi 30 juillet 2024

Le Festin des Dieux et non La Cène ? On nous prend pour des canards sauvages



Le directeur artistique de la cérémonie des JO, Thomas Jolly, l’assure : non, ce n’est pas du tout une parodie de La Cène à laquelle nous avons assisté vendredi soir. La preuve ? Apparaissait un Dionysos schtroumpfé en bleu (Philippe Katerine). Selon les médias, Thomas Jolly songeait plutôt au Festin des Dieux, de Jan Harmensz van Bijlert (1635). Non contents d’être paranoïaques, les chrétiens seraient incultes ? Et Françoise Degois, ancienne journaliste politique de France Inter, de demander à Marion Maréchal, aux évêques et à Mélenchon, de ravaler leur indignation.

Mais la dénégation de Thomas Jolly ne convainc pas. D’abord parce que Philippe Katerine n’est intervenu qu’à la toute fin, plus de 40 minutes après l’ouverture du tableau qui, par la disposition générale et la répartition des drag-queens, ne faisait penser qu’à La Cène. Ensuite parce que l’un des participants au show, le drag-queen Piche, a mentionné la Cène sur BFMTV, tout comme France TV sur X… avant de supprimer son tweet.

 

Un spectacle tel que celui du 26 juillet se construit sur des repères aisément identifiables. Le french cancan, le jeu vidéo Assassin’s Creed, la toile La Liberté guidant le peuple… étaient quelques-uns de ces repères. Il serait surprenant que Jolly ait choisi ce médiocre tableau du musée de Dijon, Le Festin des Dieux, que personne ne connaît, pour imaginer son tableau - alors que la Cène du Vinci fait partie de l’iconographie universellement connue. Là, tout le monde « a la rèf », comme on dit, depuis le triomphe mondial du roman complotiste de Dan Brown, The Da Vinci Code, et le succès de son adaptation cinématographique.

Une cible obsessionnelle

La Cène appartient en effet à la « culture populaire », comme écrit Le Parisien qui s’attache à relever les nombreuses occurrences du motif, dans tel épisode des Simpson, de Dr House, de South Park, etc. Il est parfois difficile de distinguer si l’allusion est purement iconographique ou tourne en dérision le récit testamentaire et ce qu’il signifie. Si l’on met de côté une publicité plus bête que méchante de Volkswagen (1998), La Cène a été dans quelques cas la cible obsessionnelle d’une intention blasphématoire qui ne se cachait pas:

  • En 1996, première déconstruction wokiste sous le titre Yo Mama’s Last Supper. Nue, la photographe jamaïcaine Renée Cox prend la place du Christ et le seul disciple blanc est… Judas.
  • En 2003, le photographe David Lachapelle donne une version hip-hop, « gangsta », de la Cène.
  • La même année, le photographe Tim White-Sobieski présente Jésus en femme, entourée d’enfants en treillis.
  • En 2005, la photographe Bettina Rheims s'y met à son tour pour la marque de mode Marithé + François Girbaud, avec des femmes pour jouer Jésus et les disciples. Un seul homme, Judas !
  • En 2017, c'est avec treize singes portant des masques de clown que le plasticien Philippe Pasqua reconstitue La Cène.

La cohérence dans la haine de soi

A défaut de créativité, il y a une cohérence. Disciples remplacés par des femmes, des enfants, des Noirs - tout sauf le mâle blanc judéo-chrétien. Que les rôles soient joués, en 2024, par des drag-queens, le plus mafflu d’entre eux figurant le Christ comme auréolé d’une hostie, est conforme au progressisme woke. Lorsque Thomas Jolly, théâtreux de gauche qui baigne dans cet univers mental, assure qu’il ne songeait pas à La Cène, il prend les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages. L'AGRIF ne s'y est pas trompée : elle « ira devant les tribunaux défendre le droit des Chrétiens au respect auquel chacun a droit »

L'ECLJ invite à signer une pétition adressée au CIO. La cérémonie d’ouverture des JO a tourné en dérision l’Ancien Régime avec l’évocation violente de la décapitation de Marie-Antoinette, moqué l’armée en mêlant Aya Nakamura à la Garde Républicaine... L’attaque contre le christianisme complète l'odieux puzzle.

Par Samuel Martin le 29 juillet 2024

Boulevard Voltaire