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vendredi 6 décembre 2024

Allocution de Macron : trente mois, trente siècles…



La France attendait, ce jeudi, l’œil aux aguets, le souffle court, après le suspense de la censure, finalement votée avec une majorité très large. Le Président Macron allait parler. Il allait annoncer un Premier ministre nouveau, plein d’ardeur, riche de l’expérience vécue la veille : celle du retentissant soufflet du vote conjoint de l’extrême gauche et de la droite patriote qui a fait tomber le gouvernement de Michel Barnier. Il était revenu d'Arabie saoudite, il avait vu le désert, il avait pensé, réfléchi. On se prenait à rêver. Peut-être Emmanuel Macron allait-il faire amende honorable ? Analyser les raisons pour lesquelles il est, aujourd’hui, le président de la Ve République le plus impopulaire ? Prendre en compte la nouvelle donne politique ? Reconnaître ses erreurs, ses échecs ? Pourquoi pas…

Les gens sont méchants

Le rêve naïf se brise dès la première minute. Le président de la République élu au suffrage universel et garant des institutions a encore trois ans devant lui, à l’Élysée, mais il n’a plus rien à dire aux Français. On songe immédiatement au regretté Raymond Devos qui lançait : « Et si vous-mêmes, Mesdames et Messieurs, vous n’avez rien à dire, eh bien, on en parle ! »

Ce n’est pas la première fois, c’est vrai, mais ce jeudi soir, cela se voit comme un déficit abyssal sur le bilan d’un petit prince de la finance. Le Président, qui avait pris deux mois pour la nomination de Barnier, n’a pu cette fois boucler l'affaire en 24 heures, comme il le souhaitait. Pourquoi deux mois ? Pourquoi 24 heures ? Mystère. On n’aura donc pas le nom du successeur de Michel Barnier. Mais Macron s’exprime tout de même. Sur fond de drapeau français - et européen, bien sûr -, le chef de l’État tente de justifier sa dissolution tout en constatant qu’elle « n’a pas été comprise ». Certes. Donc ? Donc, rien. Il n’a donc pas de majorité, c’est inédit mais c’est ainsi ! On se pince.

Il a tout de même cherché des solutions, le Président. Ce fut Barnier, un Barnier censuré « parce que l’extrême droite et l’extrême gauche se sont unies ». C'est fou, ce que les gens sont méchants. Avec cette union, le Président reprend le plus mauvais argument du débat, l’argument le plus faible, le plus inopérant, car pas un Français ne pense que Marine Le Pen a soudain adopté le programme du NFP. Qui croira que le vote de la censure crée un « front antirépublicain », comme le dit le Président ? Le NFP ne remet pas en cause la République, le RN moins encore. Les mots sonnent terriblement creux. La machine Macron ne fonctionne plus. Elle part en crabe. « Certains ont tenté de me rendre responsable de cette situation », mais rassurez-vous, brave gens, l’homme qui détient le pouvoir suprême depuis sept ans n’est responsable de rien. « Je n’assumerai jamais les responsabilités des autres », balaye Macron, notamment les responsabilités de ces parlementaires qui ont sonné la fin de la récréation Barnier. « Ces députés ne pensent pas à vous, à vos vies et à vos difficultés », ils veulent « le désordre ». On pensait qu’ils aimaient tellement l’ordre qu’ils étaient, pour certains d'entre eux, dangereusement fascistes ? On peine à suivre. Macron assure qu’ils ne pensent qu’à l’élection présidentielle. Ce qui ne lui est sans doute jamais arrivé…

Trente mois

Bref, la blanche colombe qui niche à l’Élysée nous prévient : il exercera son mandat de cinq ans « pleinement, jusqu’à son terme ». C’est sans doute la non-information la plus saisissante de ce discours inutile. Le pourra-t-il ? Macron ne pose pas la question. Il lui reste trente mois et cela va être long. Il faut redresser les enthousiasmes brisés. Au cric. « C’est une époque nouvelle qui doit commencer », assure Macron, la voix terne, avec « des compromis nouveaux parce que la planète avance et que les défis sont nombreux ». Bon. À l'évidence, le cœur n'y est pas. Il nommera un Premier ministre qui composera son équipe « avec toutes les forces politiques qui s’engagent à ne pas le censurer ». Donc, si le RN s’engage à ne pas le censurer, il aura des ministres ? Chiche ! A-t-il eu seulement le courage de relire son texte ? Pas sûr.

Il reste donc « trente mois », a calculé le Président. Trente mois pour faire de la France « un pays plus fort et plus juste », « une France plus forte dans une Europe plus forte et plus indépendante » (sic). Le canard sans tête ne court plus mais il parle. Trente mois, répète Macron, qui tente d’enrôler la cathédrale de Paris et les Jeux olympiques. Trente mois, donc. Trente siècles. On a beau chercher, on ne voit pas comment ce Président de plus en plus déconnecté tiendra. Macron aurait peut-être dû ne rien dire. 

Mais voilà, Raymond Devos, encore : « Moi, quand je n'ai rien à dire, je veux qu'on le sache ! »

Par Marc Baudriller le 6 décembre 2024

Boulevard Voltaire

Marine Le Pen, invitée de Christine Kelly dans "Face à l'info" sur CNEWS le 5 décembre 2024

 

mercredi 4 décembre 2024

Démission de Macron : hier un slogan, aujourd’hui une option ?



« Macron démission ». On se souvient de ce slogan lancé par les gilets jaunes. C’était à la charnière des années 2018 et 2019. Il y a une éternité. À l’époque, le macronisme arrogant régnait en maître absolu sur le pays, l’Assemblée était aux ordres et Castaner faisait barrage aux « factieux » avec la sévérité que l’on sait. La jacquerie termina mal, comme toutes les jacqueries en France. Six ans plus tard, « Macron démission » n’est plus un slogan placardé à la va-vite sur un rond-point de « nos territoires » mais une éventualité envisagée très sérieusement, y compris dans le « camp de la raison ».

Marc Baudriller l'évoquait ici même, la semaine dernière. Dernier responsable politique, hors Jean-Luc Mélenchon et son fan-club, à envisager sérieusement cette option : Hervé Morin, président du conseil régional de Normandie, ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy et président du parti Les Centristes. Bref, l’homme n’est pas spécialement un factieux, un populiste, un extrémiste. Ce mardi 3 décembre, sur LCI, il n’y est pas allé par quatre chemins : « Puisque le pays n’a pas voulu donner de majorité au parti d’Emmanuel Macron, puisque l’Assemblée nationale n’a pas donné sa confiance au gouvernement qu’il a nommé, il faut que le Président démissionne. »

 

 

Il y a encore quelques mois, une telle déclaration ne pouvait émaner que du camp « populiste », pour ne pas dire « complotiste » ! Des Florian Philippot ou Nicolas Dupont-Aignan, quand le Rassemblement national s’en est toujours gardé, ne réclament-ils pas, de longue date, non pas la démission mais la destitution d’Emmanuel Macron ? En 2021, déjà, lors de ses vœux à la presse, en pleine crise Covid, celui qui était encore député de l’Essonne estimait que la destitution du chef de l’État était une question qui se posait. « Faudra-t-il en arriver là pour qu'il rende des comptes à la nation, pour qu'il cesse de détruire notre démocratie, pour qu'il cesse de nuire ? », avait déclaré, sur Europe 1, le président de Debout la France. « À un moment, quand des ordres sont stupides et inefficaces, le peuple se rebelle », avait-il ajouté. 

En avril 2023, Dupont-Aignan récidivait, au micro de Sonia Mabrouk : « La France est trop fragile pour continuer à avoir tant d'inégalités, tant d'injustices, tant de gaspillages financiers. Il faut mettre une pause et repartir sur des bases saines, sinon, on ne pourra pas tenir quatre ans. Moi, j'engagerais la destitution de cet homme dangereux. » Un an plus tard vinrent les élections européennes et la dissolution, acmé du chaos d’aujourd’hui. La destitution ? Les députés LFI ont échoué lamentablement, en octobre dernier, dans ce qu’on pourrait qualifier d’entreprise de communication vouée à l’échec.

Redonner de la confiance

Mais la démission ? Après le très sérieux Charles de Courson, le très Macron-compatible Jean-François Copé, c’est donc maintenant un centrise incontestable qui vota Macron en avril 2022 car, selon lui, « il n’y a[vait] pas d’autre choix ». Et que dit, aujourd’hui, l’élu normand ? Pas « p’têt' ben qu’oui, p’têt' ben qu’non » ! Non. « Le seul objectif de tout le monde, c’est de concentrer la crise politique pour que la crise politique amène à la conclusion qui apparaît comme une évidence, c’est qu’il faudra un jour ou l’autre qu’Emmanuel Macron en tire complètement les conséquences et qu’il démissionne… » Et Morin, qui préside une région dont la première compétence consiste à soutenir le développement économique, de rappeler que « le principe de l’économie, c’est la confiance »… Pour redonner confiance au monde économique, il faut a minima clarifier la situation au sommet de l'État. Tout le contraire de ce que disent les macronistes, Gabriel Attal en tête, qui, mardi, martelait sur le thème de la « stabilité » nécessaire à notre pays. Pompier pyromane : un métier en plein essor.

Crime de lèse-majesté

Alors, bien sûr, le dernier carré des défenseurs du forcené de l’Élysée donne de la voix et hurle au crime de lèse-majesté. Ainsi, le député Mathieu Lefèvre estime que la démission d’Emmanuel Macron « est totalement impensable ». Impensable ? Bah si, puisque certains y pensent ! Une idée qui, selon lui, serait « délétère pour la grandeur du pays ». Carrément. Il est vrai que la tournée africaine de Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, la semaine dernière, nous a donné une belle image de la grandeur de la France sous la présidence d’Emmanuel Macron. On peut comprendre, aussi, que c'est surtout « totalement impensable » dans la tête d'Emmanuel Macron. La preuve : en marge de son voyage en Arabie saoudite, le Président a confié qu'il excluait l'option de sa démission : « Je serai Président jusqu’à la dernière seconde. » Dont acte.

 

Alors, impensable ? L’Histoire nous montre que ce qui était impensable à un moment donné, devient réalité et que, parfois même, la réalité peut largement dépasser ce qu’on avait pu imaginer ou penser. Un exemple ? Les événements qui se déroulèrent au mois de mai 1958...

Par Georges Michel le 3 décembre 2024

Boulevard Voltaire

"Si Macron pouvait euthanasier son quinquennat, ce serait sympa !" - Richard de Seze sur Radio Courtoisie le 4 décembre 2024

dimanche 1 décembre 2024

PLFSS : Le RN annonce que « le gouvernement a mis fin à la discussion »


Le Rassemblement National exigeait de nouvelles concessions du gouvernement sur le texte du budget de la Sécurité sociale (PLFSS), texte, qui sera soumis lundi à l’Assemblée, avec un très fort risque de censure.

Or le Rassemblement National a annoncé en fin d'après-midi à l'AFP ce dimanche que le gouvernement « a mis fin à la discussion » sur d’éventuelles modifications de ce texte, qui sera soumis lundi à l’Assemblée nationale et pourrait provoquer la chute de Michel Barnier.

« Le gouvernement a exprimé son souhait de ne pas modifier le PLFSS (projet de loi sur le financement de la sécurité sociale), c’est extrêmement clair et nous avons pris acte de cela », a-t-elle précisé, en se référant aux déclarations du ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin au journal Le Parisien.

Quelques instants plus tôt, le président du RN Jordan Bardella avait émis le même avis sur le réseau social X , affirmant que «par entêtement et sectarisme, la minorité gouvernementale met donc fin au cycle des négociations, au risque de provoquer sa censure».

On pourrait donc s'acheminer vers le vote d'une motion de censure en milieu de semaine, sauf si certains députés de gauche se détachaient de LFI pour venir renforcer la coalition Barnier.

Par La Rédaction le 1er décembre 2024

Boulevard Voltaire

vendredi 29 novembre 2024

Intervention militaire en Ukraine : la Macronie plus va-t-en-guerre que jamais



La France va-t-elle envoyer des troupes en Ukraine ? Une question lancinante depuis des mois qui revient au premier plan alors que le conflit russo-ukrainien, sur fond d’arrivée aux affaires de Donald Trump, le 20 janvier prochain, s’intensifie. À cette question, lors d’une interview donnée à la BBC, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, qui venait de rencontrer son homologue britannique, répondait, la semaine dernière : « Nous n’écartons aucune option. » En clair, la France n’exclut pas d’envoyer des troupes au sol. Une prise de position qui n’est pas nouvelle – on se souvient de la déclaration, en février, dernier d’Emmanuel Macron qui avait pris à contre-pied nos alliés – mais qui prend un tour particulier, aujourd’hui.

Mais au fait, qu’en pensent les Français ? 

Selon un sondage réalisé par l’institut CSA pour CNewsEurope 1 et le JDD, publié ce 28 novembre, la majorité des Français est opposée à ce que « la France intervienne militairement pour défendre l’Ukraine ». 68 % ! Certes, depuis que la guerre existe, c’est-à-dire depuis toujours, cela se saurait si l’on demandait l’avis des opinions publiques avant de partir au casse-pipe, la fleur au fusil. Néanmoins, on n’imagine pas qu’un pouvoir raisonnable ne tienne pas un minimum compte de son opinion publique. Cela dit, faudrait-il encore qu’il y ait un pouvoir et que ce pouvoir soit raisonnable ! La dissolution, genre « coup d’un soir », décidée par Emmanuel Macron le 9 juin dernier ne peut pas ne pas nous interpeller sur ce sujet.

Une majorité de Français opposée à une intervention militaire

Déjà en février 2022, alors que la menace d’invasion de l’Ukraine se faisait imminente, les Français, selon le même institut de sondage, étaient défavorables à 70 % à une intervention militaire française. La proximité de ces deux pourcentages (70 % en 2022, 68 % en 2024) montre, finalement, une grande stabilité de l’opinion française sur cette question, alors même que la situation entre 2022 et 2024 a profondément évolué. À l’époque, qui croyait vraiment à une invasion russe ? Aujourd’hui, on sait qu’une guerre particulièrement meurtrière, comparable à celle de 14-18 (la technologie en plus), a bien lieu sur le flanc est de l’Europe. Que traduit ce refus majoritaire et constant des Français d’un engagement, sur le terrain, de nos troupes ? Crainte d’un engrenage qui nous conduirait vers une Troisième Guerre mondiale, mais aussi, à tort ou à raison, que ce conflit n'est pas le leur ? Et ce, en dépit - ou à cause ! - des nombreuses déclarations d'Emmanuel Macron depuis le début du conflit. Peut-être aussi, plus profondément, parce que les Français ont renoncé à l'idée même de faire la guerre. Tant que cela se passait « loin de chez nous, en Afrique », tout allait bien, si l'on peut dire. On connaît cette phrase de Thucydide : « La force de la cité ne réside ni dans les remparts ni dans les vaisseaux, mais dans le caractère de ses citoyens »...

Des différences selon les opinions politiques

Quoi qu'il en soit, si cette opposition à une intervention militaire est majoritaire chez nos compatriotes, il convient cependant de la moduler selon le positionnement politique des sondés : ainsi, 84 % des proches du RN s’opposent à l’envoi de troupes, contre 63 % pour les LR, 51 % chez les macronistes, 52 % chez les socialistes, 55 % chez les écolos et 73 % chez les Insoumis. Un positionnement qui a d’ailleurs sensiblement évolué par rapport à février 2022, avant l’invasion russe. À l’époque, LR, RN et Reconquête avaient une position quasi similaire : respectivement 76 %, 78 % et 79 % étaient opposés à une intervention militaire. Il en était de même, à gauche, entre LFI, PS et écolos, opposés respectivement à 61 %, 66 % et 66 %. Les macronistes, eux, étaient alors opposés à 63 %. Le « front » des opinions sur ce sujet s'est donc figé et traduit globalement la partition de la France politique en blocs décidément irréconciliables.

Aujourd’hui, les macronistes – ou, tout du moins, ce qu’il en reste –, avec 49 % d'opinion favorable à une intervention militaire (contre 31 %, seulement, pour l’ensemble de la population), seraient donc plus va-t-en-guerre que le reste des Français ? On notera, d’ailleurs, que les cadres supérieurs plus (CSP+) ne s’opposent qu’à 64 % à l’envoi de troupes, contre 68 % pour l’ensemble de la population. 

On imagine - cela va sans dire - qu’en cas d’intervention militaire française dans les plaines d’Ukraine, ces braves gens seraient les premiers à encourager leurs enfants à laisser tomber leurs études pour s’engager immédiatement sous nos trois couleurs... et, bien sûr, sous la bannière étoilée de l'Union européenne...

Par Georges Michel le 28 novembre 2024

Boulevard Voltaire

lundi 25 novembre 2024

Ukraine : l’appel pour la paix des souverainistes - La matinale du 25 novembre de Radio Courtoisie

 

Quand France rime avec violence



Au XVIIIe siècle, la France passait, selon l’abbé Raynal, pour la nation la plus « policée » du monde et le prince de Lignes pouvait dire : « Tout homme a deux nations. La sienne et puis la France. » Exemple d’esprit, de culture, de courtoisie et d’élégance le royaume bascula néanmoins dans une révolution sanguinaire qui ne fut égalée et surpassée que par la révolution bolchevique. Et Talleyrand put soupirer : « Qui n’a pas connu l’Ancien Régime, n’a pas connu la douceur de vivre. » 

Pour certains, sans doute.

La France a donc connu la violence et le chaos. Souvent. Armagnac contre Bourguignons durant la guerre de Cent Ans, guerres de Religion, Fronde, Révolution. La violence ne nous a pas épargnés. Mais voici que se développe une violence d’un nouveau genre, une violence du quotidien. Violence d’autant plus barbare qu’elle semble gratuite et sans mesure. Il ne s’agit plus d’idéologie ou de politique mais de violence sans rime ni raison, de violence comme un mode d’expression. La gauche et les libéraux n’y voient que des faits divers alors qu’il s’agit de faits de société. D’une société très malade, « archipélisée », divisée, déboussolée. La litanie funèbre serait trop longue et l’infortunée commune de Crépol en est devenue le symbole.

Récemment, Bruno Retailleau a fait ce constat : « De plus en plus de jeunes sont tueurs. » Parfois des tueurs à gages, même. Faire ce constat est nécessaire, car il convient de nommer les choses si l’on veut y remédier. Mais quelles en sont les causes ?

Faillite éducative de certaines familles, banalisation de la violence dans les jeux électroniques dont se nourrissent certains jeunes, absence d’autorité et mépris de celle-ci, cynisme des trafiquants de drogue qui utilisent des mineurs comme instruments de leurs basses œuvres pour profiter de l’excuse pénale de minorité, arrivée de populations venant de régions du monde ou sévit la plus terrible violence, échec de l’assimilation, lacunes de l’école, impossibilité pour certains de s’exprimer autrement que par la brutalité car les mots et les raisonnements leur manquent, laxisme judiciaire, idéologie de l’excuse sociale, police accusée elle-même de violence alors qu’elle la combat au risque de la vie de ses agents… Nous payons les effets ultimes du slogan post-soixante-huitard : « Il est interdit d’interdire. » S’il est interdit d’interdire, alors tout est permis.

Mais à y bien réfléchir, la société fabriquée par les adultes héritiers de Mai 68, libéraux-libertaires, individualistes, matérialistes, n’est-elle pas elle-même d’une violence inouïe pour ses enfants. Lorsque, avec un acharnement obstiné, certains s’ingénient à détruire tous les cadres qui permettent à une société de vivre en harmonie, à faire sauter toutes les références anthropologiques qui étayent les communautés humaines, faut-il s’étonner de donner naissance à des générations de « sauvageons » ?

Lorsqu’un gouvernement inscrit dans la Constitution le droit d’avorter, n’est-ce pas une rupture anthropologique d’une extrême violence. Ce qui était une exception à un droit fondamental - le respect de la vie humaine - devient la règle « sanctifiée » par la loi suprême de la République, et le droit fondamental l’exception. Ce n’est pas un hasard si l’article 1er de la loi Veil, qui stipulait « la loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. Il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu’en cas de nécessité… » a été abrogé. Ainsi donc, le respect de tout être humain devient relatif. L’euthanasie ne tardera pas à être légalisée. Aux deux bouts de l’existence, le droit à la vie est devenu relatif par principe et non plus en raison d’une exception motivée par des circonstances particulières et graves. C’est évidemment un changement moral fondamental. Qui, sans doute, par un phénomène de sourde contagion, a inversé le regard que la société porte sur la vie humaine.

Si les parents, par principe et non par exception, ne respectent plus le droit au respect de la vie humaine au nom de leurs choix individuels, pourquoi les enfants le feraient-ils ? Il y a là comme la légitimation de la violence suprême qu’est l’atteinte à la vie humaine, un glissement des sociétés européennes vers le retour aux temps païens où celle-ci avait peu de poids. Pour lutter contre la violence installée dans le cœur et l’esprit, il ne suffit pas d’armer la police, il faut également réarmer les âmes.

Par Stéphane Buffetaut le 24 novembre 2024

Boulevard Voltaire

vendredi 22 novembre 2024

Jean-Marie Le Pen toujours hospitalisé : la haine se déchaîne sur X



Depuis quelques jours, l’état de santé de Jean-Marie Le Pen interroge et inquiète. 

L’ancien président du Rassemblement National, alors encore nommé Front National, âgé de 96 ans, est hospitalisé depuis une quinzaine de jours pour des analyses, selon les dires de son entourage. Interrogée en marge du procès des assistants parlementaires du RN, Marine Le Pen s’est exprimée au sujet de la santé de son père. Elle s’est voulue rassurante dans un premier temps déclarant : « Ce n’est rien de plus ni de moins que des épisodes qu’on a déjà vécus. Il n’y a pas d’alarme particulière. » Elle a plus tard déclaré avoir tout de même des « inquiétudes sur sa santé », refusant de répondre à la question de Thomas Sotto, évoquant la « fin de vie » du fondateur du parti à la flamme.

Messages de haine sur X

Sur les réseaux sociaux, notamment sur X, la maladie déchaîne la haine de certains internautes. L'annonce de l'état de santé préoccupant de Jean-Marie Le Pen, les rumeurs révélant la réception de l’extrême-Onction, sacrement des malades dans l'Église catholique, ont attisé de nombreux commentaires de haine à l’égard du nonagénaire. Plusieurs utilisateurs X ont créé des comptes parodiques, tenant au courant leurs abonnés de l’évolution de la santé du « Menhir », quasiment quotidiennement, depuis 2019 pour certains : Jean-Marie Le Pen est-il mort ? ; État de santé de Jean-Marie Le Pen Est-ce que Jean-Marie Le Pen est mort … Parmi ces comptes, plusieurs ne cachent pas leur aversion pour la personnalité dont ils couvrent l’actualité médicale. Est-ce que Jean-Marie Le Pen est mort décrit son activité en une phrase, laissant peu de doute quant à la sensibilité politique de son auteur : « Mise à jour quotidienne du statut de Jean-Marie Le Pen aka [as known as : aussi connu sous le nom de ] la fraude nazillonne. »

Au-delà des comptes dédiés à ce sujet, nombreux sont les internautes que la perspective de décès de Jean-Marie Le Pen réjouit : « Jean-Marie Le Pen est sur le point de décéder enfin, c’est la fête ». Certains y joignent la vulgarité : « Le Pen mort, j’y croirai pas tant que j’aurai pas pu pisser sur son cadavre [sic] ». Un utilisateur de X a même inventé une grille de bingo pour célébrer « la mort de l’autre facho ». Côtoyant cette grossièreté, certains comptes se réjouissent, expliquant la raison de cette joie : « Jean-Marie Le Pen il s’est tellement réjoui de la mort d’Algériens que c’est bien à notre tour de se réjouir. On devrait même en faire un jour férié pour faire la fête et des gâteaux. »

J-M Le Pen face à la mort de ses adversaires 

Quelques comptes dénoncent l’indécence de ce déferlement d’injures, rappelant l’attitude qu’avait eu l’homme politique à la mort de certains de ces opposants. Il avait ainsi réagi au décès de Jacques Chirac sur son compte X : « Mort, même l'ennemi à droit au respect ». Et pourtant, les deux hommes n’étaient pas proches : Chirac avait refusé de débattre avec le fondateur du Front National lors de l’élection présidentielle de 2002. Et Le Pen, de son côté, n’avait pas ménagé l’ancien président dans ses mémoires. De même pour le décès de Bernard Tapie :  Rien ne rapprochait les deux hommes. 

Le Pen déclarait : « Nous n’étions pas du même bord, personnellement, j’étais dans l’opposition ». Il a pourtant rendu hommage à son adversaire au jours de sa mort : « C’était un battant. Il s’est battu courageusement face à la maladie. »

Par Raphaëlle Claisse le 21 novembre 2024

Boulevard Voltaire

Charles d'Anjou (Omerta) sur Radio Courtoisie le 22 novembre 2024

samedi 16 novembre 2024

MERCOSUR : l’agriculture sacrifiée par l’UE sur l’autel du libre-échange



Nouvelle claque pour les agriculteurs français. Alors que le Premier ministre s’est entretenu, ce mercredi, avec la présidente de la Commission européenne pour lui faire part de son « opposition en l'état » quant aux accords de libre-échange avec le Mercosur, Ursula von der Leyen a déclaré n’être « pas convaincue » des arguments avancés par Michel Barnier. Une rencontre qui n’augure rien de bon pour la crise agricole, ni pour la crédibilité de la France face à l’Europe, alors que s’ouvre, à partir de ce lundi au Brésil, le sommet du G20 qui devrait sceller les négociations entre l’Union européenne et les pays concernés par le traité.

La concurrence déloyale enfonce les agriculteurs

L’appel à la mobilisation est général. Sous le hashtag #NONauMERCOSUR, les annonces de blocages se propagent sur les réseaux sociaux. Tous syndicats confondus, ils enjoignent les agriculteurs à faire « rugir » leur colère qui résonne comme un cri de désespoir face à ce qui continuera d’accabler le monde paysan si ces accords de libre-échange devaient être signés.

« Pour s'aligner au Mercosur, il faudrait accepter 350 euros de salaire en moyenne et pas de protection sociale. » Invité sur Arte, ce jeudi, Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale, résume la situation des agriculteurs français face à cet accord controversé depuis le début des négociations, en 1999.

La principale inquiétude des producteurs ? Une concurrence déloyale, avec l'importation massive d'aliments produits à des coûts bien inférieurs à ceux pratiqués en France. Menaçant de nombreuses filières, selon la FNSEA, l’accord prévoit des importations de 99.000 tonnes de bœuf, 180.000 tonnes de volailles, 8,2 millions d’hectolitres de biocarburants, 45.000 tonnes de miel, tous provenant d’élevages ou d’exploitations utilisant des antibiotiques, insecticides, hormones de croissance, dont l'utilisation est pourtant interdite aux exploitants français.

Face à cette concurrence, nos agriculteurs, soumis à des contrôles européens stricts, alertent : ils ne peuvent tout simplement pas rivaliser. Pour la Coordination rurale, signer ces accords, c’est prendre le risque de voir «  plus de 4.000 fermes qui pourraient être fermées ».

Dans un contexte où il est de plus en plus difficile, pour un paysan, d’exercer son métier face à l’inflation des normes, des contrôles et des interdictions sanitaires, ce permis d’importer des produits qui ne sont pas soumis aux mêmes règles que les nôtres dépasse l’entendement, dénoncent ces agriculteurs. « Aujourd'hui, la politique européenne est malhonnête : on nous fait de la transition écologique, du bilan carbone, de la traçabilité, nous avons 200.000 normes… Et là, c'est open bar sur un produit non tracé, qui vient de milliers de kilomètres pour satisfaire l'agro-industrie », s’est indigné, à l’antenne de LCP, le porte-parole du syndicat, Patrick Legras.

L’échec de la France face à l’UE ?

« Notre pays n’est plus exemplaire », regrette Marion Maréchal, en direct de LCI, pour illustrer l’impasse dans laquelle se trouve la France face à l’Union européenne dans ces accords de libre-échange. La fondatrice d’Identité-Libertés s’avoue très pessimiste quant à la conclusion de ces négociations. Rappelant le changement de direction d’Emmanuel Macron face à ce pacte, d’abord plutôt favorable, puis fermement opposé, elle craint que la France soit désormais trop peu crédible pour porter son désaccord jusqu’à l’annulation des négociations.

Si Michel Barnier ne cesse de marteler depuis deux jours sa ferme opposition au traité tel qu’il se présente, rien ne garantit qu’il ne soit pas signé malgré le désaccord de la France. En effet, si l’Autriche et la Pologne ne s’y sont pas montrées entièrement favorables, seule la France est aussi réticente à la signature. Or, pour que le traité ne soit pas ratifié, il faudrait qu'au moins quatre pays s'opposent. Alors que le Premier ministre invite les Français à lui « faire confiance » pour sortir de cette impasse, le député RN Laurent Jacobelli rappelle, au sujet de l’Europe : « Vous avez perdu le contrôle, vous leur avez laissé les clés. »

Par Aliénor de Pompignan le 15 novembre 2024

Boulevard Voltaire

jeudi 14 novembre 2024

Procès du RN : l'accusation demande une peine de cinq ans de prison et cinq ans d'inéligibilité pour Marine Le Pen



Cinq ans de prison dont deux ferme aménageables, assortis de cinq ans d'inéligibilité pour Marine Le Pen . Deux millions d'euros d'amende ferme contre le parti. Voici les premières réquisitions demandées par l'accusation à l'encontre du Rassemblement national dans le procès des assistants parlementaires. En cette septième semaine de procès, cette journée de mercredi a été particulièrement charnière, avec l'annonce des réquisitions du parquet.

L'accusation a demandé que cette peine soit assortie de l'exécution provisoire, c'est-à-dire qu'elle s'applique dès la condamnation, y compris si la triple candidate à la présidentielle fait appel, estimant de pas être comptable des "ambitions" politiques des prévenus. Une amende de 300.000 euros a également été requise à son encontre. 

En outre, le ministère public requiert notamment 18 mois de prison dont six mois ferme avec trois ans d'inéligibilité contre le numéro deux du parti Louis Aliot; 10 mois avec sursis et un an d'inéligibilité contre le porte-parole du RN Julien Odoul, et 18 mois avec sursis et deux ans d'inéligibilité pour la sœur de Marine Le Pen, Yann Le Pen.

"Nous ne sommes pas ici en raison d'un acharnement"

Le réquisitoire a débuté par une mise au point. "Nous ne sommes pas ici en raison d'un acharnement, mais au terme d'une information judiciaire conduite par des magistrats indépendants" a affirmé le procureur. Avant d'évoquer une affaire inédite par son ampleur, sa durée et son caractère organisé. 

Assise au premier rang, Marine Le Pen écoute, prend des notes et hoche la tête pour manifester son désaccord, comme lors du long réquisitoire contre les 25 prévenus. L'emploi de Thierry Légier, ancien garde du corps de Jean-Marie Le Pen et assistant parlementaire à Strasbourg, "un détournement de fonds publics connu tant par le parti que par le député", cingle le parquet.

Vis-à-vis de Julien Odoul, lui aussi assistant parlementaire d'octobre 2014 à juillet 2015, "il n'y a aucune ambiguïté sur le fait qu'il s'agit d'un montage financier", tranche à nouveau la procureure. L'ambiance se tend lorsque cette dernière s'attarde sur le cas de Jean-François Jean-Luc, ancien eurodéputé, pour qui l'épreuve semble moins évidente. "Je lui accorde le bénéfice du doute. Je ne vous demande pas la relaxe pour autant, parce que ça me fait trop mal", lâche la procureure à la présidente, provoquant la colère de Marine Le Pen, qui dénonce un procès politique.

La défense doit plaider à partir de lundi et la fin du procès est prévue le 27 novembre. Le tribunal ne rendra pas sa décision avant plusieurs mois.

Par Alexandre Chauveau (avec AFP) le 13 novembre 2024

Europe 1



Au Parlement européen, S. Séjourné taillé en pièces par M. Maréchal et S. Knafo



C'est un grand classique du cinéma : une brune et une blonde, pas forcément amies, toutes les deux belles et intelligentes, et surtout sans pitié. On peut penser à Mulholland Drive, de David Lynch, ou, un peu moins intello, aux pétroleuses que furent Claudia Cardinale et Brigitte Bardot. Cette fois, ce n'est pas du cinéma, mais c'est tout de même un excellent moment à regarder.

Stéphane Séjourné, éphémère ministre des Affaires étrangères de la Macronie, s'était illustré par son absence totale de charisme, une absence qui illustrait bien la considération présidentielle pour ce portefeuille jadis régalien. Avant le Quai d'Orsay dans le gouvernement Attal, Stéphane Séjourné avait été le chef de file des députés européens Renaissance. Il fallait le recaser, car la Macronie n'oublie jamais les copains : quoi de mieux, alors, qu'un retour à Bruxelles ? Le contexte était favorable : au poste de commissaire européen à l'industrie, 

Ursula von der Leyen n'avait pas voulu de Thierry Breton, démissionnaire. Alors on allait sortir du chapeau un homme qui était tout ce que Breton n'était pas : jeune, illégitime, docile, silencieux. Et le tour serait joué.

« Nous avons besoin d'un chef de guerre, pas d'un chef de bureau »

 

 

Sauf que ça ne s'est pas exactement passé comme ça. On n'est pas en France, on ne peut pas nommer n'importe qui juste par caprice. Il a fallu que Stéphane Séjourné passe par une audition parlementaire. 

Et là…Marion Maréchal et Sarah Knafo ont beau, désormais, être adversaires, elles ont livré un numéro de duettistes particulièrement réjouissant. Sarah Knafo lui a demandé s'il avait l'intention de défendre l'industrie française, après que son patron eût laissé démembrer quelques-uns de nos plus beaux fleurons. Face à ses réponses filandreuses, des réponses de cancre qui a révisé, elle a enfoncé le clou sur la lutte contre nos adversaires économiques, au premier rang desquels la Chine et les États-Unis. Face à des menaces de plus en plus décomplexées, elle a rappelé que l'ambition principale du candidat au poste de commissaire européen à l'industrie est de se saisir à bras-le-corps des problématiques de genre, en faisant en sorte qu'il y ait plus de femmes dans les conseils d'administration. La belle affaire ! Et son deuxième sujet de préoccupation ? Aller vers plus de décarbonation… La conclusion claque comme un clou martelé dans un cercueil : « Nous avons besoin d'un chef de guerre, pas d'un chef de bureau ».

« Le dernier caprice » d'Emmanuel Macron

 

 

Marion Maréchal, elle, s'est attardée sur les faiblesses professionnelles de Stéphane Séjourné. Elle a rappelé qu'il n'avait jamais travaillé en entreprise, encore moins dans l'industrie, et qu'il était totalement incompétent pour le poste qu'il voulait occuper. Homme d'appareil, sans expérience, sans qualifications particulières, sans réalisations concrètes, que fait-il là ? Pour elle, la raison est simple : Stéphane Séjourné est « le dernier caprice » d'un Macron aux abois, qui place ses protégés pour essayer de ne pas totalement perdre la main. 

L'intéressé encaisse, avec un certain art de la pokerface, il faut le reconnaître. Mais le match, dans l'esprit de l'opinion publique, est déjà plié. Ces deux femmes, avec charme et cruauté, viennent de tailler en pièces le malheureux candidat, soudain renvoyé à ce qu'il est : l'un de ces courtisans de la Macronie, aussi incapables qu’interchangeables, que le régime mourant essaie de recycler avant la chute…

Par Arnaud Florac le 13 novembre 2024

Boulevard Voltaire

dimanche 10 novembre 2024

IN MEMORIAM – Général DE GAULLE (décédé le 9 novembre 1970)


Lundi 9 novembre 1970, le général Charles de Gaulle est décède dans sa propriété de Colombey-les-Deux-Eglises, terrassé par une rupture d’anévrisme, à quelques jours de ses 80 ans.


Avec son épouse Yvonne, l’homme du 18 juin vivait retiré à La Boisserie depuis qu’il a démissionné, 18 mois plus tôt, de la présidence de la République, au lendemain de l’échec du référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat, après 11 années passées à l’Elysée.

Ce lundi 9 novembre 1970 est une journée ordinaire et pluvieuse d’automne dans la résidence acquise en 1934 par le couple. Le chef de la France libre travaille à ses « Mémoires d’espoir », déjeune avec sa femme, se promène, entre deux averses, dans le jardin, écrit à quelques « Compagnons » et à son fils Philippe.

Il vient de gagner la bibliothèque où un feu de bois se consume dans la cheminée. Il s’assoit devant la table de bridge, où chaque soir avant le journal télévisé et le dîner, il s’adonne à ce qu’il appelle sa « discipline d’oisiveté » : une réussite. « J’ai mal, là, dans le dos », murmure le général. Puis il s’affaisse dans son fauteuil, la tête dans une main, sous les yeux d’Yvonne, en train d’écrire, installée à son secrétaire. Il a déjà perdu connaissance.

Aussitôt appelés par son épouse, le père Jaugey, curé de Colombey, et le docteur Lacheny arrivent ensemble. Il est trop tard. Rupture d’anévrisme abdominal, diagnostique le médecin. Le fondateur de la Ve République expire alors que le prêtre lui administre les derniers sacrements.

Par Jean-Baptiste Tomachevsky le 9 novembre 2024