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mercredi 15 novembre 2023

La République, la République… Et la France, dans tout ça ?

 



La manifestation de dimanche dernier a réuni plus de 180.000 personnes dans toute la France, dont 105.000 à Paris. La police, qu'on a connue plus chicanière, est pour une fois assez généreuse sur les chiffres. « Une marée humaine », disent les médias mainstream, qui n'avaient pas eu le même empressement dithyrambique quand un million de personnes avaient défilé contre la dénaturation du mariage en 2013, il y a dix ans déjà. Peu importe : c'est très bien qu'un maximum de gens marchent contre l'antisémitisme, même si cette France-là est tout de même aussi uniformément blanche que la rédaction de Libé et même si cela soulève certaines questions.

Pourquoi la République ? Pourquoi pas la France ?

Chose curieuse, qui est tout sauf un détail : la banderole derrière laquelle, selon la très juste formule de Gabrielle Cluzel, « la SEITA défilait contre le cancer du poumon » en appelait à la République contre l'antisémitisme. Et là, on est obligé de s'arrêter deux secondes. Pourquoi la République ? Pourquoi pas la France ? Le régime issu des horreurs de la Révolution a-t-il à ce point phagocyté notre pays que deux mille ans d'Histoire dussent s'effacer devant deux cents et quelques années de tâtonnements politiques ? La Ve République est le treizième régime français depuis la destitution de Louis XVI. Un peu d'humilité, peut-être ?

Le journaliste Louis de Raguenel rappelait, sur Europe 1, que lorsqu'il était journaliste spécialiste des questions de défense, il avait échangé avec de nombreux militaires. Aucun n'était prêt à mourir pour la République, tous étaient prêts à mourir pour la France, a-t-il expliqué. La République, c'est un mot creux dans la bouche d'un politicien, c'est un élément de langage passé au micro-ondes à chaque prise de parole solennelle. C'est une grille de grouillot fanatique plaquée sur le monde réel, c'est l'administration à la place des gens et les départements à la place des provinces. Il n'y a vraiment pas de quoi être fier. Et au nom de quelles « valeurs de la République » mourrait-on, d'ailleurs ? Ces « valeurs qui nous rassemblent », comme dit le personnel politique, quelles sont-elles ?

Ce qu'ils aimaient, c'était la France, jusqu'à mourir pour elle

Par ailleurs, convoquer la République dans le cadre d'une manifestation contre l'antisémitisme, c'est gonflé. Les vrais résistants à la traque des Juifs, historiquement, n'ont pas été les braves républicains, socialistes notamment, matamores ridicules qui votèrent les pleins pouvoirs à Pétain. Les vrais résistants n'ont pas davantage été les démocrates tièdes, hauts fonctionnaires par exemple (les magistrats, tenez), comme cet immonde procureur Mornet, chasseur de déserteurs en 17, collabo en 40, qui prononça le réquisitoire contre Pétain en 45. Ils ne furent pas, non plus, de la « gauche de la gauche », car ce camp a toujours été celui des fous et des lâches : Doriot le fasciste, Thorez le planqué, L'Humanité titrait en 40 sur la fraternisation avec l'Allemand..

Les vrais résistants, ce sont des rebelles, qui n'aiment pas la République et ses dorures en toc, mais mourront pour la France : ce sont Honoré d'Estienne d'Orves, royaliste, fusillé à cause des communistes ; le colonel de La Rocque, antiparlementaire, mort en déportation ; Loustaunau-Lacau, anticommuniste et hostile à la démocratie, qui mit sur pied le réseau Alliance, le plus grand et le plus ancien réseau de résistance de France (dirigé par une femme, au passage) ; Penfentenyo, héros de Guidel, ministre sous Vichy, emprisonné par les nazis pour son patriotisme. 

On ne peut pas dire que tous ces héros avaient la République en très haute estime. Ce qu'ils aimaient, c'était la France, jusqu'à mourir ou souffrir pour elle. Aujourd'hui, d'ailleurs, combien de « républicains » osent nommer les raisons pour lesquelles la France bascule dans un antisémitisme généralisé ? Les vraies causes ? Yaël Braun-Pivet « n'en [sait] rien »

Demandez à un Français, pas à un « républicain ». Il saura, lui.

Par Arnaud Florac le 14 novembre 2023

vendredi 10 novembre 2023

Marche contre l’antisémitisme: ira, ira pas?

 


Debout la France

Le monde politique assoupi a-t-il enfin mesuré le danger représenté par l’islam conquérant ? Un manque de courage empêche encore de désigner clairement l’ennemi. Certes, il faut saluer l’initiative de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du président du Sénat, Gérard Larcher, d’une « grande marche civique », dimanche, « contre l’antisémitisme ». Les deux représentants du parlement expliquent leur démarche ce mercredi dans Le Figaro[1] : ils évoquent « la République en danger » depuis « l’attaque terroriste » du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a suscité en France une multiplication d’actes anti-juifs (plus d’un millier en un mois, soit deux fois plus que durant l’année 2022). Il faut cependant attendre le quatrième paragraphe du texte commun pour lire : « Notre laïcité doit être protégée, elle est un rempart contre l’islamisme ». 

Est-il si compliqué de parler plus directement de « terrorisme islamiste » ? Est-il si dangereux d’appeler à une marche des citoyens en nommant explicitement « les porteurs de haine »? Cela fait quarante ans que la République bonne fille est tétanisée à l’idée d’être accusée d’islamophobie ou de racisme dans la dénonciation des dérives totalitaires de l’islam politique.

Les présidents de l’Assemblée et du Sénat assurent que les parlementaires « ne peuvent se taire » et « doivent résister » : se réjouir de cet engagement. Reste que ce monde politique, qui s’affole des désastres créés par son endormissement, se garde de reconnaître ses graves responsabilités dans l’incrustation d’une judéophobie portée par une immigration musulmane sacralisée par la droite et la gauche.

Jean-Marie Le Pen avait son « détail », Mélenchon a son « prétexte » 

La participation annoncée du Rassemblement national à cette marche citoyenne – « une première », comme l’a rappelé Louis Aliot (RN) mercredi sur Europe 1 – est une autre manière de faire comprendre qui sont les amis d’Israël et des Juifs et qui sont, par leur absence déjà revendiquée, les collaborateurs de la cause islamiste. La nouvelle photographie politique se lira au vide laissé par ceux qui auront choisi, par électoralisme diversitaire, de soutenir fanatiquement la cause palestinienne déshonorée par l’indicible barbarie djihadiste du Hamas. Jean-Luc Mélenchon, non content d’avoir fait sanctionner pour insoumission la députée (LFI) Raquel Garrido[2] comme aux plus belles heures du stalinisme, a ainsi justifié par tweet sa rupture : « Dimanche, manif de « l’arc républicain » du RN à la macronie de Braun-Pivet. Et sous prétexte d’antisémitisme, ramène Israël-Palestine sans demande de cessez-le-feu. Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous ». 

Jean-Marie Le Pen avait son « détail », Mélenchon a son « prétexte » : de mêmes signaux qui entretiennent l’antisémitisme d’atmosphère constitué désormais, presque exclusivement, par la haine anti-juive de la culture islamique. Ceux du chœur des effarés qui ont  accusé les « populistes » d’antisémitisme ont en réalité craché sur des lanceurs d’alerte. Honte à eux.


[1] https://www.lefigaro.fr/vox/politique/l-appel-de-gerard-larcher-et-yael-braun-pivet-pour-la-republique-et-contre-l-antisemitisme-marchons-20231107

[2] https://www.causeur.fr/raquel-garrido-sanction-lfi-jean-luc-melenchon-269321

Par Ivan Rioufol le 10 novembre 2023

Causeur

vendredi 24 mars 2023

Macron : la quintuple impasse face à la crise

 


Par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia le 23 mars 2023 

La Ve République entre dans sa soixante-cinquième année. Bravo ! C’est un régime – mi-présidentiel, mi-parlementaire – qui a montré une grande souplesse d’adaptation. Ainsi, l’histoire politique fournit-elle une multitude de réponses possibles pour sortir d’une crise. Mais toutes sont des impasses aujourd’hui. Revue des options.

La dissolution

Elle a été utilisée à deux reprises. En 1968 par le général de Gaulle et en 1997 par Jacques Chirac.

Grand succès en 1968 avec une « chambre introuvable » mais trouvée contre la chienlit et qui fit… le contraire de ce qu’attendaient ses électeurs, en particulier sur l’école et les universités !

Bel échec en revanche, en 1997, où c’est la gauche qui ramassa la mise… et qui, elle, mit en œuvre son programme avec Jospin.

La dissolution est peu envisageable aujourd’hui car trois forces s’affrontent – NUPES, RN et LREM – et aucune ne semble en passe de l’emporter seule. Dissoudre pour retrouver la même situation rappellerait la République de Weimar.

La cohabitation

Pratiquée par Mitterrand en 1986 et Chirac en 1997, la cohabitation consiste à confier à son adversaire les rênes du gouvernement. Mais cohabiter avec qui ?

Avec Marine Le Pen ? Cela reste toujours impensable après vingt ans de tentatives, souvent pathétiques, de dédiabolisation.

Avec Jean-Luc Mélenchon ? Peu envisageable aujourd’hui sauf si la NUPES devenait majoritaire après une dissolution.

Alors avec qui ? Un LR avec un poids suffisant pour polariser – en bien ou en mal – autour (ou contre) lui ? Mais qui ? Sarkozy ? Difficile tant il est empêtré dans son futur procès libyen et alors même qu’il n’est pas certain que suffisamment de députés LR le suivraient.

Le référendum

Il a été utilisé par de Gaulle en 1969. Encore faudrait-il accepter de démissionner en cas de défaite.

L’annulation de la loi sur les retraites par le Conseil constitutionnel

Il s’agirait d’un tour de passe-passe qui renforcerait la dictature des juges. Mais que deviendrait un Macron encore plus affaibli ?

La démission

De Gaulle le fit en 1969 mais Macron, l’enfant gâté narcissique, y serait-il prêt ? Il est vrai que les oligarques qui l’ont mis en place pourraient être tentés de le débrancher. Déjà les médias sont passés du léchage au lâchage… En attendant le lynchage ?

Alors Macron/exfiltration ? Mais pour mettre qui ? Son camarade – à un an près d’écart – du groupe de Bilderberg et du Forum de Davos, Edouard Philippe ? Mais qui cela fera-t-il rêver ?

Car Macron, fut-il (c’est plutôt flatteur pour lui) comparé à Néron ou à Caligula, voire à Héliogabale, ce n’est pas le seul problème. La vraie question c’est l’inconséquence des choix français.

Nœud gordien

Choix énergétiques (Sarkozy, Hollande, Macron) qui ont mis à bas l’avantage nucléaire de la France.

Choix géopolitiques d’alignement sur l’OTAN et les sanctions contre la Russie : des sanctions qui coûtent beaucoup plus cher aux « sanctionneurs » qu’aux sanctionnés.

Choix migratoires – 500 000 entrées en 2022 – qui plombent les comptes publics, tirent les salaires à la baisse et font exploser le prix des logements.

Choix médiatico-politiques aboutissant à exclure du jeu le RN, c’est-à-dire le tiers des électeurs, rendant impossible de trouver une majorité.

Choix idéologiques consistant à opposer les immigrés aux Français, les femmes aux hommes, les vieux aux jeunes, en détruisant ainsi tous sens du commun.

Au-delà du Grand Remplacement, c’est le Grand effondrement. Un jour viendra où il faudra bien sortir des discours démagogiques – comme les dernières élections présidentielles en ont été l’occasion – et affronter les dures réalités en face.

Un jour viendra où il faudra parler un peu moins de la « planète » ou de la « communauté internationale », faux nez de l‘État profond américain, et se poser la question de l’intérêt national et… des efforts à faire.

Qui dira aux Français que la question du pouvoir d’achat et des retraites n’est qu’une vaste blague tant qu’on ne change pas de politique migratoire, de politique internationale, de politique énergétique ?

Qui tranchera le nœud gordien ? La question avait été posée par Georges Pompidou à l’automne 1968… Elle reste d’actualité à l’heure d’un mars 2023.

Polémia


mardi 22 novembre 2022

Familles françaises, on vous aime !


Dans le discours politique actuel, parler de famille est un gros mot. On ne parle plus de solidarité envers elle que comme d’un coût social. On ne parle plus de natalité que pour accuser les effets néfastes de son bilan carbone.

Nous avons perdu le sens de la famille. Nous vivons dans une ère occidentale où les mots n’ont plus la signification que la réalité et les siècles de sens commun leur ont donné, mais adoptent les contours des constructions du temps. Ainsi, en quelques années, on a inventé et reconnu plein de sortes de familles émancipées de la complémentarité homme-femme et de son corollaire : la filiation.

Emmanuel Macron, le premier, affirme « votre problème c’est que vous croyez que le père est forcément un mâle ». Les mots n’ont plus de sens et cette déconstruction des repères sémantiques fait insidieusement le jeu de l’utopie marxiste qui réclame l’abolition de la famille au profit d’une éducation collective.

Le drame de la dissolution de la famille est le drame de la patrie-nation et inversement. Car la famille est la cellule souche du corps national. La nation est la grande famille des familles françaises et la famille des Français qui n’en ont pas.

Notre écologie familiale et nationale s’inscrit en rupture profonde avec la société fluide actuelle. Elle n’aspire pas à la décroissance ou à la déconstruction, filles de l’individualisme.

Contrairement à nos adversaires, nous sommes capables de définir la famille comme une filiation, tout d’abord, charnelle, mais également sociale et culturelle, qui préexiste au droit et sur laquelle ce dernier n’a pas d’emprise. De même, nous pouvons définir la nation. Notre projet est clair de cette cohérence anthropologique et civilisationnelle.

De là découle l’impérative nécessité de protéger, soutenir et développer les familles françaises.

C’est le programme d’Éric Zemmour : protéger la famille et les enfants, en interdisant la PMA sans père ; les soutenir en doublant le plafond du quotient familial ; encourager la natalité par l’attribution d’une prime de 10 000 euros par naissance en zones rurales et la création de 60 000 places en crèche en 5 ans.

Sous le quinquennat de François Hollande, les allocations familiales ont été modulées en fonction des revenus, devenant, de facto, des allocations sociales. La famille a été victime d’une triple offensive concertée : au portefeuille, dans son modèle avec le mariage homosexuel et la suppression de la notion de « bon père de famille », ainsi qu’à l’école avec la théorie du genre.

Emmanuel Macron ne fait qu’enfoncer ce clou en cédant au caprice du droit à l’enfant par la légalisation de la PMA sans père. Son gouvernement a également choisi de ponctionner, sous 49-3 à l’Assemblée nationale, 2 milliards d’euros à la branche famille de la sécurité sociale. L’article 10 du PLFSS 2023 prévoit, en effet, le « transfert des indemnités journalières postnatales à la branche famille. » 2 milliards d’euros, c’est l’équivalent du financement de 250 000 places en crèche.

Dans le même temps, en France, tandis que le taux de fécondité est de 1,8 enfant par femme pour les Françaises, il s’élève à 2,6 pour les immigrées nées à l’étranger (résidantes ou de nationalité françaises) selon L’Institut national d’études démographiques (2019). Voilà ce qui justifie que nous ayons encore le taux de fécondité le plus élevé de l’Union européenne. En réalité, l’absence de politique nataliste entraine un remplacement de population, nuit à la biodiversité des peuples et au droit fondamental du peuple français à rester lui-même.

Nous devons porter un projet civilisationnel. Les problèmes de la croissance, des retraites et du rayonnement de la France seront résolus si l’on s’appuie sur une politique familiale ambitieuse. Les défis environnementaux et sociétaux seront résolus si nous soutenons la famille traditionnelle, lieu de l’apprentissage naturel des limites, de la vie en société et de la gratuité.

Pour cela, il faut rappeler que l’éducation se fait au sein de la famille tandis que l’instruction est due par l’école. C’est en ce sens que nous avons fait de la lutte contre le grand endoctrinement, une priorité de notre action politique avec la création du réseau « Parents vigilants ». Les idéologues doivent cesser de traumatiser les enfants avec la théorie du genre et l’idéologie LGBT ou encore le port du masque à l’école. L’école c’est le lieu de la transmission des savoirs.

L’écologie familiale et nationale se suscite en rappelant que la vie humaine à naitre ou proche de son terme, si elle a un coût, n’a pas de prix. Là où la famille est le creuset de la fraternité, la nation doit être la garante de la dignité de chaque être humain.

Selon un sondage de 2010, 47% des femmes avortent faute de pouvoir matériellement assumer leur enfant. Une politique économiquement incitative et audacieuse en faveur de ces femmes permettrait de réduire le drame individuel et national de l’avortement. Pour rappel, en 2021, il y a eu plus de 25 avortements par heure en moyenne.

Enfin, la famille est le lien entre l’individu et la communauté. Elle est la première nation de la personne humaine. Les politiques publiques doivent viser sa réalisation et son épanouissement le plus complet.

Si certains ont pour objectif de mettre en place un permis de procréer ou de faire de l’avortement une panacée progressiste, nous faisons le choix de réinvestir dans la famille, de rouvrir des maternités, de soutenir les sages-femmes exclues du Ségur de la Santé, de réfléchir à l’idée d’une suppression de l’impôt sur le revenu pour les familles nombreuses comme c’est le cas chez nos voisins hongrois.

L’espérance et l’avenir repose sur le bonheur des familles françaises 

Page Facebook de Stéphane Ravier

samedi 22 octobre 2022

Dépôt à l'Assemblée nationale d'une proposition de loi visant à rétablir l'Alsace comme région de plein exercice


Communiqué de Laurent Jacobelli, député RN de Moselle du 21 àctobre 2022

Le député de la Moselle et conseiller régional à la région Grand Est, Laurent Jacobelli, annonce ce vendredi le dépôt d’une proposition de loi à l’Assemblée nationale visant à rendre son autonomie à l’Alsace vis-à-vis de la région Grand Est. Cette proposition de loi est déposée simultanément au Sénat par le sénateur de la Moselle et conseiller régional du Grand Est, Jean-Louis Masson.

Démesurée de par sa taille, la région Grand Est ne fonctionne pas administrativement et ignore complètement les spécificités locales ainsi que l’identité forte de régions historiques telles que l’Alsace.

Les populations locales rejettent en effet massivement la région Grand Est : les sondages effectués périodiquement en Alsace par des instituts sérieux (IFOP, BVA…) montrent tous que plus des trois quarts des Alsaciens qui s’expriment, souhaitent que leur région sorte du Grand Est.


RN

jeudi 6 octobre 2022

Voyage en Arménie : quand la réalité de la guerre vous saute aux yeux



Avec mon collègue député français au Parlement européen, Nicolas Bay, nous nous sommes rendus en Arménie, du 30 septembre au 3 octobre, en réaction aux attaques de l’Azerbaïdjan et par solidarité vis-à-vis du peuple arménien.

Je l'avais annoncé à l'issue de ma première visite : à l’invasion de l’Artsakh en 2020 succéderait inévitablement l’invasion du territoire souverain de l’Arménie. L’Artsakh n’était qu’une étape du plan turco-azerbaïdjanais visant à reconstituer l’Empire ottoman qui passe par ces territoires. Depuis deux ans, l’armée azerbaïdjanaise a continué ses provocations en refusant de libérer les prisonniers de guerre, dévastant les sites historiques, culturels et cultuels chrétiens et causant des escarmouches ponctuelles.

105 ans après le génocide des Arméniens, la Turquie d’Erdoğan a décidé de sous-traiter cette fois-ci les basses œuvres à son allié Aliyev en lui apportant un soutien logistique, militaire et humain. Dans la nuit du 12 au 13 septembre, les soldats de ce dernier ont franchi les frontières en plusieurs points, pourtant reconnues inviolables par le droit international, et progressé sur plusieurs kilomètres. Après avoir bombardé les sites militaires, ils ont pris pour cible les civils, causant des dégâts sur des écoles, une mairie, des installations agricoles, des convois de voitures et causant des morts parmi la population.

Comme il y a deux ans, j’ai commencé par me rendre au mémorial du génocide à Erevan en vue de conserver en mémoire ce que le futur pourrait nous réserver si nous n’agissons pas. Le moment de recueillement qui a suivi au cimetière militaire m’a rappelé cette vérité de Garéguine Njdeh, philosophe, militaire et stratège arménien : « Si tu veux connaître et voir l’avenir d'un peuple, regarde sa jeunesse. » Une jeunesse en partie fauchée par la guerre mais une jeunesse qui permet à l'Arménie de croire en l'avenir.

Nous nous sommes ensuite rendus sur la ligne de front à Vardenis, où le maire a exprimé le sentiment d’impuissance face à la violence des bombardements et demandé l’intervention de la communauté internationale. Douze des villages alentour ont été bombardés et nous avons bien vu que l’armée azerbaïdjanaise avait pris position et ne donnait aucun signe de retrait.

La réalité de cette guerre saute aux tripes et au cœur quand vous l’avez devant vos yeux. Un Arménien nous a expliqué avoir quitté sa maison avec sa famille avant qu’un obus ne tombe dans la chambre de son fils. Plus tard, nous avons rencontré un chauffeur de poids lourd qui, s’étant porté volontaire pour aller chercher les blessés, sans arme, a été gravement blessé à la jambe. Voir ses parents et ses enfants, qui auraient pu être orphelins aujourd’hui, ne laisse pas indifférent.

Nous nous sommes également recueillis devant la dépouille d’un soldat arménien dont le corps avait été rendu par ses ennemis vingt jours après sa mort, démembré. Sa famille veillait le cercueil dans son salon sans pouvoir regarder ce corps meurtri, recouvert d’un drapeau arménien et encadré par deux jeunes soldats.

Incontestablement, il y a bien un agresseur, l’Azerbaïdjan, et un agressé, l’Arménie. Nous avons pu constater l’évidence de la guerre, des exactions et des crimes qui l’accompagnent. Un richissime État de onze millions d’habitants menace la première nation chrétienne du monde, quatre fois moins peuplée, avec une disproportion de moyens et humaine criante.

À cela il faut rajouter le désastreux sens du timing de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui a choisi de conclure des accords gaziers avec l’Azerbaïdjan, en grande pompe, sans obtenir de garanties de leur part concernant leurs volontés expansionnistes. Elle l’a présenté comme une victoire face à Poutine, mais c’est en réalité une victoire d’Erdoğan et d’Aliyev.

Quand l’Azerbaïdjan utilise des drones à 300.000 euros l’unité pour détruire une position arménienne dans laquelle un soldat est armé d’un simple fusil, c’est nous qui le finançons avec nos impôts. L’Arménie n’a malheureusement pas de pétrole et de gaz dans son sous-sol. Est-ce pour cela qu’elle devrait être abandonnée ?

Sur place, une organisation non gouvernementale, SOS Chrétiens d’Orient, ne les abandonne pas en engageant de nombreux volontaires sur le terrain. Ils sont pilotés par leur chef de mission Corentin, qui fut un guide précieux pour les observateurs que nous étions. Ils mettent en place de l’aide alimentaire, de la formation professionnelle, des ateliers de couture, entretiennent un centre culturel franco-arménien à Goris, donnent des cours de français aux Arméniens, achètent des chalets pour que les agriculteurs puissent vendre leurs produits, fournissent des scanners à l’hôpital ainsi que du bétail aux familles pauvres. Cette jeunesse investie répare également les maisons en piteux état ou les toitures bombardées. Elle restaure notamment les églises, cibles privilégiées de la haine azerbaïdjanaise. On ne peut lister ici les nombreuses actions qui ont permis à l’association de nouer une relation de confiance avec les élus locaux et la population. Il me fallait saluer ceux qui sauvent l’honneur de notre pays en s’engageant à la sueur de leur front dans ce contexte de guerre. Si la France est encore dans le cœur des Arméniens, c’est aussi grâce au courage et aux actions de ces bénévoles de SOS Chrétiens d’Orient.

Inutile de préciser que ce fut un voyage fort en émotion et que ces émotions ne passeront pas tant que rien ne sera fait pour apporter des garanties de paix au peuple arménien. La France, fille aînée de l’Église, a un devoir de soutien envers cette nation éprouvée et son peuple qui demande seulement de vivre sur ses terres ancestrales sans en être chassé et sans voir son patrimoine méthodiquement détruit.

Par Stéphane Ravier, sénateur Reconquête ! des Bouches-du-Rhône le 6 octobre 2022

Boulevard Voltaire

lundi 19 septembre 2022

Immigrants dans nos campagnes : la nation n’est pas un agrégat d’individus que rien ne relie



Monsieur Macron vient d’annoncer un projet de loi « relatif à l’asile et donc à l’ dans la République ». La réalité est que le sujet n’a jamais été réellement traité par les gouvernements successifs de droite et de gauche, paralysés par l’activisme d’associations militantes et la crainte de se faire accuser de racisme. La réalité, c'est aussi que les lois et les décisions administratives et de justice sont rarement exécutées, notamment en matière d’obligation de quitter le territoire français (selon le rapport du Sénat sur la loi de finances pour 2022, le nombre d’obligations de quitter le territoire effectives n’a cessé de diminuer depuis 2012 pour atteindre seulement 5,6 % en 2021).

Il est intéressant de s’arrêter sur les termes employés par le Président : « l’ dans la République ». Celle-ci n’est même pas qualifiée de française. On répondra que cela va de soi. En fait, l’omission n’est nullement anodine. La république est d’abord un système constitutionnel, ensuite, pour certains, un concept idéologique plus ou moins fantasmé. Nous sommes là dans le domaine juridique ou idéologique. Donc sans référence historique ou culturelle donnée. La France, c’est autre chose : une nation fruit d’une histoire, porteuse d’une culture, appartenant à une civilisation et vivante grâce à un peuple particulier. Ce n’est pas un agrégat d’individus sans liens spécifiques.

On peut enregistrer des individus en errance dans un système juridique et idéologique désincarné en espérant qu’ils deviendront des « citoyens » (mais de quoi ?). Il en va autrement lorsqu’il s’agit de créer un sentiment d’appartenance à une communauté qui « possède en commun un riche legs de souvenirs » et manifeste un « consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis », ce qui était pour Renan le propre d’une nation (conférence à la Sorbonne en 1882). Nous sommes là aux antipodes de certains jeunes gens de  qui se déclarent eux-mêmes « Français de papiers ».

À travers les mots transparaît l’idéologie présidentielle : un mondialisme où le pseudo-« citoyen du monde » est un individu interchangeable que l’on déplace ou gré des politiques économiques ou des nécessités d’aménagement technocratique du territoire. Dans cette logique, le Président propose d’envoyer les migrants s’installer dans nos campagnes.

Cette proposition émane à l’évidence d’un personnage qui n’a jamais été un élu rural et qui regarde la ruralité au travers des lunettes déformantes de la technocratie. Dans les campagnes et les petites villes, les élus se battent pour lutter contre la désertification médicale, la disparition des services de proximité, commerces comme services publics, le manque d’emplois attractifs pour les jeunes, notamment d’emplois qualifiés ou de services, le maintien de classes d’école, des transports scolaires efficaces pour rejoindre les établissements scolaires du second degré…

La solution inventée par Emmanuel Macron consiste à ajouter aux difficultés de territoires délaissés les difficultés de l’accueil et de l’intégration de populations étrangères, ne pratiquant pas nécessairement notre langue, ne partageant pas toujours nos us et coutumes ni nos valeurs de civilisation ! Selon le ministère de l’Intérieur, le taux de  des immigrés est proche du double de celui des personnes non immigrées.

Or, dans certaines régions rurales, la question du manque d’emplois est une des causes de la désertification. Serait-il raisonnable d’envisager un apport de populations qui ont des problèmes particuliers d’accès à l’emploi ? Comme de prétendre prévenir la fermeture de classes rurales en important les difficultés scolaires liées au multiculturalisme ?

Par Stéphane BuffetautVice-président du CNIP le 19 septembre 2022

Boulevard Voltaire