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vendredi 25 octobre 2024

Apologie du terrorisme : à Poitiers, des rues prennent le nom de chefs du Hamas



Rue Ahmed-Yassine, fondateur et dirigeant du Hamas, en lieu et place de la rue Cloche-Perse ; rue Yasser-Arafat, dirigeant de l’Organisation de libération de la Palestine, rue Georges-Ibrahim-Abdallah, militant libanais pro-palestinien condamné à la prison à perpétuité pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates… Ce 24 octobre, les Poitevins ont été surpris de découvrir que certaines de leurs rues avaient été rebaptisées par des militants pro-Palestine. 

Les plaques des rues concernées ont ainsi été recouvertes des noms de chefs du Hamas et de militants de la cause palestinienne. Si, pour l’heure, l’auteur de cette initiative n’est pas connu, l’action a tout de même été relayée, sous le nom « les rues de la résistance », par le Mouvement des jeunes communistes de la Vienne. Le préfet de la Vienne a annoncé avoir saisi le procureur de la République pour apologie du terrorisme.

Une action relayé par des pro-palestiniens

Après avoir partagé cette initiative sur ses réseaux sociaux, le Mouvement des jeunes communistes de la Vienne (MJCF 86), proche du Parti communiste français, se défend, ce 25 octobre, d’avoir « jamais soutenu les exactions du Hamas ». Dans un communiqué publié sur leur page Facebook, ils expliquent qu’ils ont relayé des photos de ces panneaux de rue sans savoir que le nom de Ahmed Yassine, fondateur du Hamas à l’origine de plusieurs attaques contre Israël et membre des Frères musulmans, était inscrit sur l’une des rues de Poitiers. Ils pensaient que seuls des « noms de résistant.es palestinien.nes » (sic) avaient été collés, se défendent-ils. Ils expliquent, en outre, que « le MJCF et le MJCF86 n'ont jamais soutenu les massacres commis par le Hamas le 7 octobre, et cette action n’y fait pas exception ».

Le Mouvement des jeunes communistes de la Vienne justifie la promotion de cette initiative « en solidarité avec le peuple palestinien », « à l’occasion notamment de la manifestation nationale à Lannemezan (Hautes-Pyrénées) pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, ce samedi 26 octobre ». Ce 25 octobre marque, en effet, les quarante ans de détention du militant marxiste pro-palestinien, détenu en France depuis sa condamnation à perpétuité pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates israéliens et américains à Paris en 1982. Suite à la saisine du procureur, le MJCF 86 annonce que « les intimidations de la préfecture ne fonctionneront pas ».

L’affaire a fait réagir au-delà du territoire de la Vienne. Valérie Boyer, sénatrice Les Républicains, demande ainsi à ce que « nos rues ne tombent pas entre les mains des complices des terroristes du Hamas ». Contactée, la mairie de Poitiers n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Une rue en hommage à la femme de Mahomet 

Ce n’est pas la première fois que des militants ou associations rebaptisent des rues pour servir leur cause. À Stains, en septembre 2022, des collectifs avaient créé de nouveaux panneaux de rue temporaires pour rendre hommage à des « femmes inspirantes ». On trouvait alors, notamment, Joséphine Baker, Greta Thunberg ou encore (plus étonnant) Khadija Bint Khuwaylid, « première épouse du prophète Mohamed », rappelait le panneau. Cette idée, certes éphémère, soutenue par la mairie avait soulevé un tollé. En 2019, à Paris, le collectif féministe Nous Toutes avait de la même façon renommé 1.400 rues de Paris avec des noms de femmes célèbres ou victimes de meurtre.

Quand des militants ne les changent pas, les noms de rue se retrouvent régulièrement au cœur d’une véritable bataille culturelle. Et la cancel culture n’est jamais loin…

Par Clémence de Longraye le 25 octobrre 2024

Boulevard Voltaire