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dimanche 5 mai 2024

La France, « pays de racistes dégénérés » ? Deux organisations déposent plainte




Depuis quelques jours, la journaliste du site de gauche Arrêt sur images, Nassira El Moaddem, est dans la tourmente. Le 30 avril, elle a réagi, sur son compte X, à un article de RMC Sport abordant le rappel de l’usage de certaines pièces de l’équipement sportif des footballeurs, entre autres les collants, portés par certains joueurs pour des questions religieuses. Son tweet s’indignait de cette mesure : « Pays de racistes dégénérés […] » Ce message n’est pas passé inaperçu puisqu’il comptabilise, à ce jour, plus de 3 200 « likes ». C’est pourquoi deux associations, l’AGRIF (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne) et Avocats sans frontières, ont déposé plainte contre la journaliste pour injure raciale, comme le confirme maître Gilles-William Goldnadel à BV. 

Deux poids deux mesures et condamnations à géométrie variable 

L'avocat, président de l’association Avocats sans frontières, explique à BV le sens de cette démarche : « Je ne veux pas faire de procès d’intention, mais je suis certain que SOS Racisme ne déposera pas de plainte pour cette injure faite à l’ensemble des Français. Alors, c’est nous qui le faisons. » 

Il rappelle un principe trop souvent oublié : « Les Français n’échappent pas à la règle, on ne peut pas insulter un peuple, aucun peuple ! » Car la réalité est là : Nassira El Moaddem « se permet de tenir des propos que personne ne se permettrait de tenir vis-à-vis d’un autre peuple », analyse Me Goldnadel. L'inverse serait inconcevable : « Mon imagination est impuissante à concevoir la réaction d’un procureur algérien si, par une hypothèse extraordinaire, un Français disait de l’Algérie que c’était un peuple d’arriérés. » 

La droite révoltée par des propos insupportables 

En effet, la droite a été prompte à pointer du doigt ces propos révoltants. Le député de l’Yonne du Rassemblement national Julien Odoul s’est indigné de ce tweet sur le plateau de Jean-Marc Morandini : « Si elle n’est pas contente, elle se casse ! »

De même, Alice Cordier, directrice du collectif identitaire et féministe Némésis, a mis en place une cagnotte afin de financer un billet d’avion (aller sans retour) pour Nassira El Moaddem ! Cyril Hanouna, classé à droite car membre de la sphère Bolloré, a invité cette dernière, qui a farouchement décliné : « Vous faites partie du problème en participant activement à la banalisation des discours de l’extrême droite raciste, islamophobe et attentatoire aux libertés. »

La position de l’animateur est claire : lui aime la France, qui lui a tout donné. Si la droite réagit, la gauche aussi. Sandrine Rousseau, députée EELV, Rima Hassan, candidate de la liste européenne LFI, Adèle Van Reeth, directrice de France Inter : ils sont nombreux à faire de ce combat leur cheval de bataille… La ficelle est épaisse : tous dénoncent les attaques racistes dont serait victime Nassira El Moaddem du fait de l’extrême droite, alors même que « l’extrême droite » en question fustige le racisme anti-Blanc dont elle a fait preuve dans son violent tweet. Indignation à géométrie variable, donc : affirmer que les Français sont dégénérés n’est pas une insulte raciste ; en revanche, suggérer à une femme qui n’aime pas la France de quitter le territoire est une abomination. Symptomatique : France Inter, média pour lequel la journaliste a travaillé à plusieurs reprises, a réagi avec embarras, modifiant deux ou trois fois son communiqué pour la soutenir sans en avoir l'air tout en la lâchant un peu... et mécontentant la gauche à chaque fois. 

Le quotidien Libération dénonce le harcèlement dont serait victime Nassira El Moaddem. « On a les héros que l’on mérite. Les leurs, à gauche, ce sont Guillaume Meurice, Rima Hassan, Mehdi Meklat, Mathilde Panot… », nous confie Maître Goldnadel, qui conclut avec ironie : ils rendent hommage « aux héros de la liberté sacrifiés sur l’autel de la haine de l’extrême droite ».

Par Raphaëlle Claisse le 3 mai 2024



mercredi 31 janvier 2024

En réponse à la détresse agricole : un traité de libre-échange avec le Chili !



La colère des agriculteurs gronde aux portes de Paris depuis lundi. Le Premier ministre du gouvernement Gabriel Attal, s’est adressé aux paysans dans une tentative d’apaisement : « Ce n’est pas normal que vous soyez empêchés d’utiliser certains produits, et que des pays voisins eux les utilisent, et que ça arrive ensuite chez vous. » En dénonçant cette concurrence déloyale directe, il semblerait de prime abord qu’il ait entendu les revendications des travailleurs de la terre. Ces derniers demandent la simplification des normes environnementales, une meilleure rémunération et la mise en place de leviers pour compenser la taxation du gazole non routier.

Des ressources énergétiques aux productions agricoles, il n’y a qu’un pas

Pourtant, à Bruxelles, les députés européens ont voté, à 66 voix contre 12 ,et 4 abstentions, pour un accord entre l’Union Européenne et le Chili. Ce traité prévoit la réduction de 99,9 % des droits de douane entre l’Union Européenne et le Chili. Dans le cadre d’une volonté de transition écologique vers une énergie plus propre, l’importation du lithium, minéral essentiel à la fabrication de batteries électriques justifiait cet accord facilitant l’échange de ces ressources. Pourtant, les exportations du Chili vers l’Hexagone représentent 9.000 tonnes de porc par an, 4.000 tonnes de viande ovine, 2.000 tonnes de bœuf. 196 produits agricoles supplémentaires seront progressivement libéralisés.

L’eurodéputé Thierry Mariani a voté contre cet accord. Il affirme que ce texte touche en grande partie les productions agricoles. « Tous nos produits seront sous pression » conclut-il sur Cnews.

Développement des accords de libre-échange

Ce développement des accords de libre-échange entre dans la stratégie de la Ferme à la fourchette, stratégie impliquant, entre autres, la réduction de 10 % des surfaces cultivables et donc une baisse de la production nationale. Cet accord avec le Chili suit de près l’accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande en novembre dernier. Un accord de partenariat économique avec le Kenya, mettant en place des importations de fruits, de légumes et de fleurs est également en cours. Et ce n’est pas fini, d’autres projets d’accords avec le Mercosur, l’Indonésie l’Inde et la Thaïlande notamment sont posés sur la table.

Ce 29 janvier, six ans après avoir affirmé que l’Europe « est gagnante sur le Mercosur », Emmanuel Macron a demandé un report du traité de libre-échange entre le Mercosur et l’Union Européenne. (Ce qui n'a pas empêché la Commission européenne d'annoncer ce mardi qu'elle poursuivait les négociations en cours sur le Mercosur, en dépit des demandes d'Emmanuel Macron, ndlr). Le président a tenté de dénoncer une concurrence déloyale vis-à-vis de l’agriculture européenne, le Mercosur ne respectant pas les accords de Paris en imposant des normes contraignantes aux agriculteurs.

Les traités de libre échange menace l’agriculture française

Face aux dangers que représentent ces multiples traités, cent organisations – parmi lesquelles une vingtaine d’organisations françaises - ont appelé les députés européens à voter contre l’accord Chili-UE. Le risque est double : accroître la dépendance de l’économie du Chili à ses exportations, et porter un coup de poignard violent aux agriculteurs européens.

Au Parlement Européen, les eurodéputés RN se sont opposés à ces traités mortifères pour l’agriculture française. Contacté par nos soins, Thierry Mariani nous explique : « Le point de départ c’est la politique de la ferme à la fourchette qui implique une baisse de production en Europe et donc une hausse des importations. Il y a une logique dans ces accords : on se trouve face à une Europe de plus en plus influencée par les Allemands. Leur but est de vendre le plus possible de produits industriels européens et en échange d’acheter davantage de produits agricoles aux pays partenaires. »

Il résume : « C’est sciemment le sacrifice de l’agriculture européenne, au premier rang de laquelle l’agriculture française, au profit de l’industrie européenne au premier de laquelle l’agriculture allemande. Les agriculteurs se rendant compte qu’ils sont les grands sacrifiés de l’Europe. »

Il ajoute que cette crise se rajoute aux conséquences de la suppression des barrières douanières pour les produits ukrainiens. Et de résumer cette politique : « Vous agriculteurs européens, lentement mais sûrement, disparaissez ! »

Par Raphaëlle Claisse le 30 janvier 2024

Boulevard Voltaire