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vendredi 21 juin 2024

Match Belgique-Israël annulé à Bruxelles : vraies et fausses raisons



Toute honte bue, le bourgmestre socialiste de Bruxelles, Philippe Close, assure ne pas pouvoir assurer la sécurité du match de football Belgique-Israël prévu le 6 septembre. Et le gouvernement belge en affaires courantes, suite aux élections du 9 juin, dirigé par le très pro-palestinien libéral flamand Alexander De Croo, ne semble pas considérer qu'il s'agit là d'un sujet qui dépasse la compétence de la ville de Bruxelles. C'est elle qui gère le stade Roi-Baudouin où devrait se ternir la rencontre. Pourtant, c'est bien l'image de la Belgique qui est concernée, dans cette lamentable affaire.

Bruxelles a l'habitude de gérer des problèmes de sécurité à hauts risques : sommets européens plusieurs fois par an, réunions de l'OTAN, conférences internationales, manifestations parfois violentes d'agriculteurs, d'« antifas » ou des cortèges de dizaines de milliers de personnes à l'appel des syndicats belges ou européens qui se terminent parfois par des échauffourées.

Une population anti-israélienne

L'explication est ailleurs. Je n'en vois que deux. Le parti socialiste qui dirige, aussi en affaires courantes, la région bruxelloise, en coalition avec le parti écolo, a été à l'avant-garde de toutes les mesures visant à isoler et punir Israël. Le Parlement régional bruxellois a voté des résolutions appelant à supprimer des liens économiques, militaires, politiques et diplomatiques avec Israël. L'Université libre de Bruxelles a décidé de couper toute forme de coopération avec ses homologues israéliennes. 

Accueillir une équipe israélienne revient donc à reconnaître l'existence de ce pays, placé sur le même pied que la Belgique dans le cadre de cette rencontre sportive. Intolérable, sans doute, pour des mandataires publics qui veulent boycotter Jérusalem. Et électoralement suicidaire pour le bourgmestre et le PS, alors que des élections communales se tiendront en octobre.

La seconde explication est encore plus préoccupante. Philippe Close craint-il réellement pour la sécurité de l'événement dans une ville-région qui compte 35 % à 45 % de musulmans ? 61 % de la population bruxelloise est désormais d'origine extra-européenne et le quartier de Laeken, où se trouve le stade, est probablement à majorité musulmane. 

Une ville-région où se déroule quasi quotidiennement une manifestation pro-palestinienne. Le pays a vu un antisémitisme décomplexé se manifester depuis le 7 octobre. Ce n'est, en tout cas, pas une « extrême droite » fantasmée qui constitue une menace.

Philippe Close reconnaîtrait-il ainsi que l'État est en passe de perdre le contrôle et serait incapable de gérer une manifestation, sans doute violente, rassemblant des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes, provenant essentiellement des milieux musulmans et de la gauche ? Et lui, homme de gauche, est-il capable d'assumer la responsabilité politique d'un tel échec ? 

C'est bien la crainte d'un grave débordement que, depuis des années, certains, dans les milieux politiques et policiers, confient... en privé seulement, car il ne faut pas casser le mythe d'une ville harmonieuse où il fait bon « vivre ensemble », surtout à une encablure des élections communales.

Philippe Close, opportuniste hors pair

Philippe Close incarne jusqu'à la caricature les ambiguïtés et les non-dits de Bruxelles. Capable, dans la même journée, de passer le matin à une manifestation LGBTQ puis de visiter une mosquée et, le soir, de danser en compagnie d'hommes seuls dans une manifestation d'une ethnie ou une nationalité musulmane. Capable de condamner l'antisémitisme mais d'autoriser et tolérer, chaque semaine, des manifestations où des slogans antisémites sont scandés dans une impunité totale. 

Capable d'adapter sans vergogne son discours en fonction de son public, sachant qu'il n'y a plus depuis longtemps de « communauté bruxelloise » formant un corps politique cohérent mais une multitude de groupes ethniques aux intérêts divergents. Vous ne verrez jamais Philippe Close défendre les LGBTQ, qui lui sont par ailleurs si chers, devant un public musulman qui constitue, désormais, le socle électoral du PS bruxellois. Aux récentes élections de juin 2024, 11 élus sur 16 de la liste régionale socialiste sont d'origine musulmane et, dans le canton de la ville de Bruxelles, les deux plus gros scores individuels furent, de loin, réalisés par des musulmans.

Avec des institutions d'une complexité infinie - peu de Belges s'y retrouvent, seuls les professionnels de la politique comprennent -, la Belgique est connue pour trouver des solutions créatives aux contraintes liées à son système politique. Dans ce cas, le gouvernement fédéral, dont la ville de Bruxelles dépend très largement sur le plan financier, devrait prendre l'initiative d'imposer de jouer ce match. Mais voilà, ce gouvernement, composé de sept partis, avec un tropisme fortement pro-palestinien, fera-t-il preuve d'un minimum de courage et de responsabilité ? C'est douteux. 

En attendant la constitution d'un gouvernement de centre droit, conforme aux résultats des élections générales du 9 juin, la Belgique risque fort de se ridiculiser. 

Ce ne serait pas la première fois...

Par Alain Detexhe, sénateur belge, le 21 juin 2024

Boulevard Voltaire

mardi 4 juillet 2023

Pour l’Oscar de l’hypocrisie d’État, the winner is… François Hollande



L’oracle François Hollande a parlé. Jadis, en 1798, Napoléon affirmait à ses soldats, lors de son équipée égyptienne : « Songez que, du haut de ces pyramides, quarante siècles d’Histoire vous contemplent. » L’ancien Président est, certes, plus modeste : il commente sur LCI, ce 2 juillet, l’actualité immédiate du haut d'un seul quinquennat. Soit toute la différence entre Gizeh (le plateau où se dressent les trois grandes pyramides d'Égypte) et un simple tabouret.

À l’en croire, les émeutes qui embrasent le pays ne relèvent en rien d’un « problème d’immigration », puisque sont à l'œuvre « des enfants de troisième, quatrième et cinquième génération ». Des « enfants » indubitablement efficaces, à en juger des ravages causés. Même s'ils bénéficient de papiers français, leurs origines nous ramènent malgré tout à ce même « problème d’immigration ».

La mémoire courte ?

Dans une autre vie, pas si lointaine, celle où il (p)résidait à l’Élysée, le mari de Julie Gayet était autrement plus prolixe sur la question : « Quand on lit Finkielkraut, Zemmour, Houellebecq, qu’est-ce que ça charrie ?, demandait-il, selon les auteurs Davet et Lhomme du livre Un Président ne devrait pas dire ça... (Stock). Toujours la même chose, la chrétienté, l’Histoire, l’identité face à un monde arabo-musulman qui vient… C’est ça qui fait que les gens basculent, ce n’est pas parce qu’ils ont perdu 3 % de pouvoir d’achat ou parce qu’ils sont chômeurs. Il y a des choses qui les taraudent, ils arrivent dans un train, ils voient des barbus, des gens qui lisent le Coran, des femmes voilées… » Sortant de la traditionnelle réserve qu’aurait pu lui imposer sa fonction d’alors, il persistait et signait, oubliant peut-être de se relire au passage. Florilège.

À propos du seuil de tolérance en matière migratoire ? « Je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là. »

De notre équipe de football ? « Elle est en proie à une communautarisation, une segmentation, une ethnicisation. »

De l’intégration des jeunes immigrés ou enfants d’immigrés à l’école ? « C’est Sisyphe ! On les fait parler français, et puis arrive un autre groupe, et il faut tout recommencer. Ça ne s’arrête jamais […]. Donc, il faut à un moment que ça s’arrête. »

Du voile ? Un « asservissement ». De l’islam ? « Qu’il y ait un problème avec l’islam, c’est vrai. Nul n’en doute. »

Et quant à l’immigration en général, la sentence tombe, aussi glaciale que le couperet d’une guillotine : « On ne peut pas continuer à avoir des migrants qui arrivent sans contrôle, dans le contexte en plus des attentats. » Et le même de prédire, dès 2016 : « Comment peut-on éviter la partition ? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire : la partition. » Pour un chauve précoce, voilà qui décoiffe.

Docteur François et Mister Hollande ? Il y a de ça. Dédoublement de personnalité du genre schizophrène ? Il n’est pas illicite de l’imaginer. Surtout quand le même préconise comme remèdes tous ceux ayant échoué des décennies durant : « C’est bien notre modèle social, notre modèle républicain qu’il faut de nouveau approfondir », dit-il.

Le modèle républicain comme mantra

Hormis le fait qu’à force d’approfondir notre modèle social, on finira un jour ou l’autre par trouver du pétrole, qu’est-ce, exactement, que ce fameux « modèle républicain », transformé en véritable mantra ? De manière plus ou moins officieuse, il repose sur l’assimilation et la méritocratie. Depuis longtemps, tout cela semble avoir été jeté aux orties par les gouvernements de droite comme de gauche s’étant succédé au pouvoir. Hier, le « modèle républicain », c’était : « Si vous venez ici, on fera de vous un Français. » Aujourd’hui, ce serait plutôt celui de McDonald’s : « Venez comme vous êtes ! » Et faites comme bon vous semble…

La gauche a consciencieusement saccagé tout ce qui fut autrefois à mettre à son crédit : l’ascenseur social et la fin de la reproduction consanguine des élites en place. Pour, désormais, reproduire les mêmes schémas. Un seul exemple ? Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale, qui entend fermer les écoles préparatoires, trop élitistes, mais qui - on n’est jamais trop prudent - inscrit ses propres enfants à l’École alsacienne, l’établissement le plus élitaire qui soit.

De tout cela, François Hollande ne dit évidemment rien. Logique : quel voleur se vanterait publiquement de ses propres larcins ?

Par Nicolas Gauthier le 3 juillet 2023

Boulevard Voltaire

vendredi 2 juin 2023

Élisabeth Borne, digne héritière d’Anne Hidalgo !



On défraie la chronique comme on peut, par ses mérites, ses succès, le charme de sa voix ou la voix de ses charmes : la Première ministre Élisabeth Borne vient, elle, de tenter d’exister, dans un entretien à Radio J, par une polémique politico-historique en affublant le Rassemblement national de ce jugement lapidaire : ce parti serait le digne « héritier de Pétain ». Rien de moins.

Propos qui lui a aussitôt valu un jugement tout aussi lapidaire de Sébastien Chenu, député RN du Nord, vice-président de l’Assemblée nationale et vice-président du Rassemblement national : « Élisabeth Borne est à la fois inculte, indigne et incapable. »

Rappelons en effet que le vainqueur de Verdun a reçu les pleins pouvoirs lors d’un vote sans appel de l’Assemblée nationale des 649 (sur 849) députés présents : 80 (57 députés et 23 sénateurs) votent contre, 569 pour (357 députés et 212 sénateurs, soit 87,67 % des suffrages exprimés)… et, qui plus est, de parlementaires très majoritairement issus du Front populaire de Léon Blum.

Des esprits chagrins se gausseront aisément qu’un Premier ministre qui ne gouverne qu’à « coups de 49.3 » et « cherche majorité désespérément », elle, se soit hasardée dans une telle comparaison historique !

Élisabeth Borne n’est toutefois pas la première femme politique « inculte et incapable » à se fourvoyer dangereusement dans les comparaisons historiques « indignes » : Anne Hidalgo, alors simple Première adjointe à la Mairie de Paris, n’avait-elle pas déclaré le 24 septembre 2012 sur i-Télé (devenue CNews) à propos du Front National de Jean-Marie Le Pen : « L’Histoire a du sens, le Front National n’est pas un parti qui s’est constitué dans le cadre républicain, c’est un parti qui a lutté contre la République, qui a soutenu pendant la guerre la collaboration avec les nazis »…(1)

Soutenus avant même d’exister, puisque fondé le 5 octobre 1972 ! Le FN ou l’art de maîtriser l’ubiquité spatiotemporelle…

Des esprits chagrins (les mêmes ?) se gausseront, et avec la même aisance, en rappelant le résultat électoral d’Anne Hidalgo à l’élection présidentielle de l’année passée : 1,75 %.

Les « incultes, indignes et incapables » seraient-elles frappées d’une malédiction ? Allez savoir… Mais, tout de même, avis aux imprudentes !

(1) La future Maire de Paris sera condamnée pour ses propos en 2016 à une amende avec sursis de 500 euros, un euro de dommages et intérêts au Front national, et 2 000 euros pour les frais de justice !

Par Philippe Randa le 31 mai 2023

Eurolibertés


mardi 21 février 2023

Aurélien Pradié éjecté : LR victime de ses courants internes, phénomène bien connu au PS



On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens, dit le proverbe mais ce n'est pas vrai pour ... Le parti n’en finit plus de payer le prix de ses ambiguïtés et de ses flottements actuels et passés, assortis de psychodrames et de brouilles publiques. Dernière victime en date, , dont les dents rayent efficacement le parquet du siège de  depuis des mois, démarre la semaine délesté de sa casquette de vice-président. Les applaudissements des députés de… la NUPES, qui se sont levés à l’Assemblée nationale ce 18 février, ont fait déborder le vase Pradié déjà bien plein et fulminer le président Ciotti, chargé de garder les brebis LR au bercail. 
Lourde tâche. L’ancien député Bernard Carayon, joint par BV, rappelle un mot de Clemenceau : « Quand je me fais applaudir par mes adversaires, je sais que j’ai dit une connerie. » En virant Pradié des instances du parti, Ciotti tente de simplifier et d'assainir la ligne du parti. «  conserve les valeurs de la droite, c’est le parti du travail, de la responsabilité sociale contre la démagogie, de l’ordre contre le désordre », rappelle Bernard Carayon. Tant pis pour ceux qui s'y opposent.
Mais voilà, cette mini-purge suffira-t-elle ? Car le désordre s’accroche. Ce psychodrame risque de brouiller encore un peu les cartes. Orgueilleux, ingérable, assoiffé de médias et de lumière, Pradié, arrivé troisième lors de la désignation du président de LR, avait insisté auprès de Ciotti pour être nommé numéro deux. Cette alliance d’une ligne conservatrice et d’une ligne progressiste avait surpris et agacé le camp plus conservateur de LR. Cela sentait la paix précaire et les concessions lâchées pour faire une fin. Pradié partageait jusqu’ici son banc de numéro deux du parti avec François-Xavier Bellamy, proche de Retailleau. À  de tenir le balancier sur la corde raide entre les deux personnalités et les deux lignes. Pas confort. D’autant que Pradié s’opposait franchement à la réforme du très progressiste Macron, tandis que les ciottistes de  la soutiennent. Chassé-croisé. Où est la droite, où est la gauche ? On avait un peu le tournis jusqu’à ce que la NUPES désigne le vrai gauchiste par ses applaudissements. Du pas vu depuis longtemps... Mais le paysage évolue vite.
 présente de plus en plus nettement les défauts du… PS, ce qui n’a rien d’enviable. Comme le PS, le parti de droite devient un concentré instable d’histoire, de tendances, de baronnies et d’ambitions. Comme au PS, il ne lui manque que… les militants et les électeurs. Comme au PS, LR semble virer à la bataille de lignes.
Chaque jour qui passe pousse le parti vers les cauchemars groupusculaires des mouvements d’extrême gauche. Ces partis dont on dit que, lorsqu’ils parviennent à se réunir à trois, émergent aussitôt quatre courants…
Il reste à  une dernière carte pour espérer rebondir, celle de Laurent Wauquiez qui ne fait pas la moindre entorse à sa diète médiatique. Cette statue du commandeur ménage-t-elle Pradié ? Pousse-t-elle Ciotti ? Quoi qu'il en soit, une seule carte, c’est peu. Et le défi lancé à Wauquiez semble chaque jour un peu plus élevé que la veille.
Par Marc Baudriller le 20 février 2023

lundi 6 février 2023

Rats, migrants, insécurité, loyers fous : le Paris d’Hidalgo se vide, selon l’Insee



C’est Le Parisien qui l’écrit en une le 5 février : «  perd ses habitants. » De fait, « en dix ans, 123.000 personnes ont quitté la capitale ». Et si la capitale continuait à se dépeupler à ce rythme, elle compterait, en 2050, moins de 2 millions d’habitants, prédit l’INSEE.

La Saint-Valentin et son business approchant à grands pas, la télévision d’État nous offre en fin de JT une mini-série sur les villes et l’amour. Elle s’ouvre sur « la ville la plus romantique du monde », à ce qu’il paraît. C’est peut-être encore vrai pour les étrangers et les touristes en mal de chromos, de 2CV Citroën et d’accordéon. Ça l’est nettement moins pour les Parisiens qui, eux, s’enfuient vers des cieux plus vivables.

Rivale de longue date de l’actuel maire  (actuellement maire du VIIe arrondissement) a vivement réagi sur Twitter : «  est devenue une ville qu’on fuit : voilà le bilan que la majorité socialiste-verts aura à assumer en 2026 ! » Pas faux…

Fin décembre, l’INSEE a publié ses chiffres : depuis 2012, les Parisiens prennent la poudre d’escampette et la fuite s’est accélérée pour atteindre en moyenne 12.400 personnes par an entre 2014 et 2020 et 123.000 personnes en dix ans. Une chute entamée à la fin du mandat Delanoë et poursuivie une décennie durant sous la houlette d’Anne Hidalgo.

Devant ces chiffres, la mairie de  fait comme d’habitude : réponse à côté de préférence. Oui oui, la mairie compte s’attaquer à ce désamour. Et comment ? En accroissant le parc de logements publics, moins chers, et en adaptant la ville aux enfants.

Des logements publics et sociaux, il y en a pléthore, à Paris. Il y a même des arrondissements (ceux du nord de la capitale) où l’on a l’impression de ne voir que cela. Reste à savoir qui en bénéficie. Et si  est le seul département francilien à perdre des habitants, c’est parce que la vie y est devenue cauchemardesque entre rats, immigration folle, , saccage des quartiers, saleté, tout pour les vélos et des loyers de folie.

Avec une densité de population intra-muros supérieure à New York et même à New Delhi, la capitale française devient insupportable à vivre au quotidien. D’autant qu’aux « désagréments » cités plus haut, il faut ajouter des transports en commun sursaturés malgré l’augmentation sévère du passe Navigo, les manifestations et les défilés qui paralysent ce qu’il reste de circulation un jour sur deux, la hausse de 52 % de la taxe foncière en 2023. Et, en prime, la panique des Jeux olympiques en plein cœur de ville dès l’année prochaine.

Surtout, la ville a totalement changé de visage, avec des quartiers dorénavant 100 % ethniques : indien autour de la gare de l’Est, chinois à Belleville et dans le Xe, vietnamien et thaï dans le XIIIe, maghrébin puis africain de Stalingrad à Barbès, ouvert aux camps de migrants vers la porte de la Villette, avec des « marchés aux voleurs » institutionnels sous le métro aérien et porte de Clignancourt… Et puis, sur les berges de la Seine et dans ce tout petit cœur de ville qui démarre dans le Marais pour rejoindre l’avenue Montaigne et les Champs-Élysées, il y a le  du grand luxe, celui de l’intelligentsia friquée qui se rend à vélo ou en voiture de fonction à la nouvelle Samaritaine, remontant une rue de Rivoli désormais dévolue aux deux-roues…

Les  qui le peuvent se sont échappés de leurs quartiers saccagés, abandonnant une ville qu’ils ne reconnaissent plus. Les familles ont fui, elles aussi, chassées par les prix et par la contrainte scolaire d’une « mixité sociale » trop souvent synonyme de baisse de niveau…

 vit encore de souvenirs, mais la capitale est à l’image du pays : sur la pente savonneuse et fatale du déclassement.

Par Marie Delarue le 6 février 2023

Boulevard Voltaire

vendredi 20 janvier 2023

Congrès PS : après une bataille de chiffres, Olivier Faure déclaré vainqueur


Le 20 janvier 2023

Olivier Faure a été reconduit à la tête du Parti socialiste (PS). Le parti a annoncé les résultats dans un communiqué publié ce matin, vendredi 20 janvier, et relayé par franceinfo. Le premier secrétaire sortant a remporté le scrutin interne avec 50,83 % des suffrages contre 49,17 % pour Nicolas Mayer-Rossignol. Ces chiffres sont issus des fédérations et ont été transmis à la commission d’organisation du congrès. La désignation du leader du PS fut, en tout cas, ubuesque. Dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 janvier, les deux candidats au congrès PS, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol, avaient tout deux annoncé leur victoire, relate Le Figaro.

Vers 1h30 du matin, le maire de Rouen avait fait savoir à la presse qu’il avait gagné le scrutin : « Nous avons remporté ce résultat à hauteur de 53,47 % des voix sur 90 % des dépouillés. » Mais quelques minutes plus tard, le Premier secrétaire sortant avait fait de même sur YouTube. Olivier Faure s’était, en effet, félicité de la volonté des militants du PS « de poursuivre le rassemblement de la gauche et des écologistes en (lui) renouvelant leur confiance ». Finalement, en début de matinée, ce vendredi, le PS a bel et bien annoncé dans un communiqué la victoire d’Olivier Faure. Dans la matinée, une commission de recollement des résultats du scrutin devait se réunir.

Une « déstabilisation inadmissible »

Le camp d’Olivier Faure s’était particulièrement insurgé de cette situation. La numéro 2 du parti, Corinne Narassiguin, avait indiqué que le Premier secrétaire sortant arrivait en tête à environ 52 %, selon de premières estimations. Le mandataire d’Olivier Faure, Pierre Jouvet, avait de son côté dénoncé une « déstabilisation inadmissible » de la part du camp de Nicolas Mayer-Rossignol. « Olivier Faure a remporté le scrutin avec certitude », assurait-il comme le relaie Le Figaro. Du côté du maire de Rouen – réticent à l’alliance faite notamment avec La France insoumise (LFI) à travers la Nupes – il était dit que Nicolas Mayer-Rossignol obtiendrait au moins 50,5 % des voix.

Les deux candidats s’accusaient mutuellement d’irrégularités dans les votes, relaie Le Figaro. Aussi bien Olivier Faure que Nicolas Mayer-Rossignol avaient réclamé des recours et l’annulation de vote dans certaines sections. L’élu normand demandait plus particulièrement l’annulation de ceux de la section de Liévin, dans le Pas-de-Calais, comprenant quelque 300 voix. Le Figaro relaie que des scrutateurs auraient été écartés de ce bureau de vote par la police municipale dans cette section. Pourtant, Corinne Narassiguin avait justifié que ces scrutateurs ne figuraient pas sur les listes des bureaux de vote, accusant certaines personnes de tenter « de discréditer ce scrutin ».

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dimanche 11 décembre 2022

Budget : Élisabeth Borne déclenche un neuvième 49.3, LFI dépose une motion de censure



La Première ministre Élisabeth Borne a déclenché dimanche un neuvième 49.3 pour faire adopter sans vote la partie "dépenses" et l'ensemble du projet de budget de l'Etat pour 2023 en nouvelle lecture devant l'Assemblée nationale. Les députés insoumis ont de suite répliqué par le dépôt d'une nouvelle motion de censure.

Le volet "recettes" adopté, un neuvième 49.3 dégainé, et une nouvelle motion de censure dans la foulée... L'Assemblée nationale a connu dimanche une séance express selon un scénario déjà connu, à la veille de la dernière semaine d'examen du projet de budget 2023. Quelques dizaines de secondes après avoir vu la partie "recettes" adoptée en nouvelle lecture, après le rejet d'une motion de censure des Insoumis, Élisabeth Borne est remontée à la tribune pour brandir à nouveau l'arme constitutionnelle sur la partie "dépenses" et l'ensemble du projet de loi de finances.

78 voix pour la nouvelle motion de censure

Devant un hémicycle fortement clairsemé pour cette séance dominicale, la plupart des députés étant en circonscription, la cheffe du gouvernement a "regretté" une "multiplication des motions (qui) a considérablement restreint le temps des discussions". Celle de dimanche n'a recueilli que 78 voix. Elle a assuré ne pas abandonner sa "volonté de bâtir des compromis" et mentionné des mesures retenues du Sénat sur "le financement des transports publics en Ile-de-France" ou "la lutte contre l'habitat indigne en Outre-mer".

À ce neuvième 49.3, les députés LFI ont répondu par une neuvième motion de censure venue de la gauche (dont trois de l'ensemble de la Nupes), contre "l'autoritarisme du gouvernement (qui) n'a pas de limite". La motion pourrait être étudiée mardi ou mercredi, mais n'a guère plus de chances d'aboutir. Son rejet vaudrait adoption de l'ensemble du projet de budget de l'Etat en nouvelle lecture, avant un dernier passage au Sénat, et un très probable dixième 49.3 la semaine prochaine à l'Assemblée pour conclure son examen.

Borne défend le retour d'un texte enrichi

Dimanche, députés de gauche et de droite ont profité de leur temps de parole sur la motion de censure LFI précédente pour défendre leurs positions et également aborder la réforme des retraites. "Vous êtes minoritaires donc vous supprimez le vote", a accusé Eric Coquerel (LFI), reprochant au gouvernement d'avoir esquivé avec le 49.3 des débats chauds du budget, sur les impôts locaux notamment, ou d'avoir écarté des amendements adoptés, comme les 3 milliards d'investissement sur le ferroviaire. Sur les retraites, "il vous faudra bien plus qu'un 49.3 pour vous en sortir", a-t-il lancé.

Élisabeth Borne a elle défendu en retour un texte enrichi de contributions des oppositions "sur la demi-part des veuves" ou "sur les carburants alternatifs". La socialiste Valérie Rabault a critiqué des "seuils" sur le bouclier tarifaire énergétique qui "vont laisser de nombreuses collectivités locales sur le carreau". Véronique Louwagie (LR) a critiqué, comme d'autres élus, un "budget manifestement insincère" au vu des prévisions de croissance.

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mercredi 16 novembre 2022

Méchant crêpage de chignons à gauche



Visiblement, la question n’est pas de savoir si mais quand la Nupes explosera. On savait depuis le début que le coup de génie de Mélenchon relevait en fait du syndic de faillite, pour d’une part camoufler la perte de vitesse de la gauche française, d’autre part pour consacrer l’ascendant de la  insoumise sur les socialistes et les écologistes d’EELV. Pour l’heure, en attendant de voler en éclats tout court, la belle alliance Nupes, vole en éclats de voix.

Tout part d’une tribune publiée le 1er octobre dernier (et déjà oubliée) dans le JDD, signée par 150 élus socialistes,  en vue du prochain congrès du parti à la rose qui se tiendra du 27 au 29 janvier 2023, à Marseille. Une tribune signée par le maire de Rouen ou encore Lamia El Aaraje, conseillère de Paris, proche d’Anne Hidalgo, et Claire Fita, vice-présidente de la région Occitanie, proche de Carole Delga. De proche en proche… Ces élus, anti-Nupes, en appelent à une « troisième voie » entre la ligne Faure pro-Nupes et celle d’Hélène Geoffroy, inconnue au bataillon des Français moyens, maire de Vaulx-en-Velin, et candidate au poste de Premier secrétaire face à Faure à qui elle reproche sa  d’« effacement du PS ». Donc, entre Faure et Geoffroy, une troisième voie serait possible.

Jusque-là, on était dans des disputes intestines, voire intestinales, au sein d’un PS devenu crépusculaire et groupusculaire. Quelque chose qui n’intéresse personne, sauf quelques spécialistes ou passionnés qu’on s’arrache dans les dîners du mercredi soir. Quand l’affaire prend un tour plus amusant.

Invité sur le plateau de Public Sénat, le très charismatique  est interrogé, ce 15 novembre, sur cette troisième voie. Réponse réaliste de celui qui a tout compris des questions de rapports de forces : « Je ne comprends pas cette ligne. Qui peut sérieusement penser qu’un parti de gauche peut s’imposer seul ? Même Mélenchon, avec 22 %, n’a pas réussi à accéder au second tour. Avec nos 1,5 %, nous aurions été bien en peine ». Et là, un petit camarade socialiste se tenait en embuscade. En l’occurrence, le sénateur de  David Assouline, proche d'Hidalgo : « On va continuer à te l’expliquer cher Olivier. Cet accord électoral ne peut pas devenir le cadre  et stratégique pour que la gauche redevienne majoritaire dans le pays. Il faut engager les Refondations, populaires mais jamais populistes, nécessaires pour unir toute la gauche ». Apparemment, ils lui ont déjà expliqué, à Olivier, mais il n’aurait donc pas tout compris…

Mais la polémique, qui aurait pu rester interne au PS et donc n’intéresser personne ou tout du moins pas grand monde, prend alors un nouveau tournant, lorsque l’actrice Sophie de La Rochefoucauld, bien connue des fans de Plus Belle la Vie, suppléante et attachée parlementaire de Sophia Chikirou, député de la 6e circonscription de Paris, proche de Jean-Luc Mélenchon (encore une proche !), entre dans la danse : « Fermez la Assouline. Vous osez donner des leçons de  avec vos 2% La gauche ne se refondera pas avec vous qui êtes de droite ». 

Une sorte de mix entre le « Taisez-vous Elkabbach » de Georges Marchais et une maxime de l’ancêtre de l’Insoumise du Bottin mondain (« Le silence est le parti le plus sûr de celui qui se défie de soi-même »). C’est alors que la sénatrice socialiste de Paris, Marie-Pierre de La Gontrie, proche d’Anne Hidalgo (on pourra appeler cette polémique picrocholine la « guerre des proches »), rappelle, malgré sa noblesse moins ancienne, la haute et puissante dame de La Rochefoucauld à ses devoirs et à la bienséance d’une presque duchesse à tabouret : « Ressaisissez vous : Vous êtes suppléante de députée LFI et son attachée parlementaire et parlez à un sénateur comme Hanouna au député Boyard ? » 

On se régale. Cette mauvaise langue de Saint-Simon aurait fait son miel de tout cela.

Par Georges Michel le 16 novembre 2022

Boulevard Voltaire