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mardi 27 février 2024

Ukraine : passe d’armes entre Gabriel Attal et Marine Le Pen à l’Assemblée nationale




Après les propos ambigus d'Emmanuel Macron sur la possibilité d’envoyer en Ukraine des renforts occidentaux, Marine Le Pen a fait connaître son désaccord, ce mardi 27 février, à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement, rappelant que la France ne doit pas enclencher un mécanisme d’escalade de la violence alors même que ses intérêts ne sont pas en jeu. 

Le Premier ministre Gabriel Attal a alors répliqué : « Si vous aviez été élue en 2022, on ne serait pas en train de fournir des armes aux Ukrainiens pour se défendre, on serait en train de fournir des armes à la Russie pour écraser les Ukrainiens. » 

Et d'enfoncer le clou avec une déclaration pour le moins hasardeuse : « Il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays, je parle de vous et de vos troupes. » Au sortir de l’Hémicycle, Marine Le Pen s’est exprimée au micro de BFM TV, relevant « un chapelet d’injures » à son égard. 

Elle est ensuite revenue sur le sujet de ce débat : « Emmanuel Macron traite la guerre avec une très grande légèreté », et a rappelé que la guerre est la pire chose qui puisse arriver à un pays.

Le 27 février 2024

dimanche 17 décembre 2023

Débat Maréchal-Panot sur BFMTV : inédit, une femme l’emporte contre un robot



Ce dimanche soir 17 décembre, à l’heure des vêpres, BFM TV proposait un duel jamais vu sur les ondes et sur cette longueur (une heure) entre la patronne des députés La France insoumise Mathilde Panot et la candidate de Reconquête aux Européennes Marion Maréchal, sous la houlette du journaliste Benjamin Duhamel. Deux jeunes femmes de 34 ans engagées aux deux bouts du spectre politique : l’occasion de peser les arguments et les personnalités. De soulever aussi les voiles pudiquement tendus sur les partis pris pas toujours très propres des amis de Jean-Luc Mélenchon. On allait voir ? On a vu. L’honneur, le souci de la France et de la vérité d’un côté, les mots d’oiseaux et le déroulé idéologique aveugle de l’autre : le débat promettait d’être difficile, il le fut.

« Tous les Le Pen sont des dangers pour la République »

Les premières minutes donnent le ton. Courageusement, Marion Maréchal monte au front et s’appuie sur les faits divers des dix derniers jours pour mettre son adversaire du soir sur le terrain de la réalité vécue par les Français. Peine perdue. Mathilde Panot botte en touche et agite le chiffon rouge : le climat. Elle développe « le lien entre l’écologie et l’immigration ». Quel rapport avec les drames infligés en France à des femmes et des hommes par une immigration folle travaillée par l’islamisme ? Aucun. Panot poursuit en pilotage automatique, toujours sur le fil de l’injure et de la calomnie, lançant au passage « votre ami Bolloré » - horresco referens -, qualifiant Marion Maréchal d’hypocrite, constatant que Meloni n’a pas arrêté la hausse de l’immigration en Italie (l’attaque eut été plus sévère encore si Meloni avait stoppé la vague, mais peu importe), niant l’ensauvagement et le lien entre immigration et délinquance pour finir sur une grossière attaque au patronyme, sans doute apprise par coeur : « Tous les exilés ne sont pas des délinquants mais tous les Le Pen sont des dangers pour la République ». Une vision particulière de la vérité, de l’élégance dans le débat, du respect de l'adversaire et de l’exercice de la démocratie. Pour Panot, ce sera une cure de Padamalgam.
Quand on en est là, on peut creuser encore un peu et lancer sans ciller « la France ne sera jamais une nation ethnique ». Deux fois, Mathilde Panot répète une formule qu’elle doit trouver efficace ou jolie. Une trouvaille : « Nous voulons faire France de tout bois ». On voit l’idée. « Qu’on accueille les gens dignement », poursuit-elle. Tous « les gens ! » « On a bien su accueillir l’Ukraine ! ».

Marion Maréchal revient au réel. A l’accès aux soins, au drame de Crépol, au phénomène de ces bandes qui détestent la France, à ce racisme anti-blanc qui surgit de plus en plus fréquemment. Mais Mathilde Panot n’a vu qu’un drame, cette « expédition punitive raciste » à Romans-sur-Isère dans le quartier de La Monnaie. Là encore, Marion Maréchal tente de réintroduire un peu de réel dans un océan de déni idéologue. « Les Français n’ont pas peur de se faire égorger par l’ultra-droite », rappelle-t-elle.

Plus tard, la candidate du parti de Zemmour tentera encore d’ouvrir les yeux de son contradicteur : la menace ne vient pas des Bouddhistes ni des catholiques, explique-t-elle. On fait face à des réseaux organisés, des réseaux islamistes. Marion Maréchal veut d’ailleurs étendre les règles de la laïcité du lycée à l’université. Ce qui ne serait pas un luxe… Réponse en mode automatique de Mathilde Panot : « Vous jouez avec les peurs ! ». Cela faisait longtemps !

Un soupçon de cruauté

Vient l’économie. Pour Marion Maréchal, il faut diminuer les charges sur les salaires dans un pays où les dépenses sociales pèsent… 33% du PIB ! « Les Français sont découragés de travailler », constate la candidate Reconquête.

Une fois de plus, confrontée au réel, Mathilde Panot s’appuie sur l’injure et traite son adversaire de « sorte de Macron radicalisé ». Efficace auprès des adhérents LFI ? Sans doute pas tous… Elle montre des chiffres (faux) sur la fraude fiscale et la fraude sociale et conclut : « Il n’y a pas d’autres assistés que les riches ». La vie est simple à LFI. Marion Maréchal rappelle que ce sont les classes moyennes qui portent à bout de bras notre système, ce qu’aucun économiste sérieux ne met en doute. Que l’hôpital et l’école sont au bord de l’effondrement. Mais Panot s’en moque. Elle glisse sur ses positions pas très nettes sur le voile et l’abaya pour attaquer sur le thème de l’uniforme scolaire : ce budget pourrait servir à acheter des fournitures scolaires, explique-t-elle. Ben voyons. Et des survêtements Nike ? En quoi cela résoudra-t-il les problèmes de laïcité, c'est à dire liés à l'islam. Encore une fois, Panot tape à côté.

Courageusement, Marion Maréchal répond sur le sujet explosif de l’avortement : elle considère qu’il pourrait et devrait être parfois évité. La jeune candidate Reconquête se soucie du drame des agriculteurs français étouffés par l’UE et leur propre pays. Panot déroule toujours sa doxa.

Concentrée, précise, appuyée sur des chiffres, honnête et vraie, Marion Maréchal a fait face. Il lui aura manqué un soupçon de sourire, de hauteur, d’ironie, de rouerie et d’aisance, façon Mitterrand dans ses duels face à Giscard ou Chirac. Un peu de cruauté pour mettre son adversaire le nez dans ses positions sur l'abaya, entre autres. Facile à dire. Car on attendait un débat de femmes : on a vu, comme dans certains tournois d’échecs, une femme lutter contre un robot.

Par Marc Baudriller le 17 décembre 2023


mardi 20 juin 2023

« Qui sème le vent récolte la tempête », ou comment absoudre l’extrême gauche !



Bruce Toussaint interrogeait Éric Zemmour sur le plateau de BFM TV, ce lundi. Et tout à trac, le journaliste a lancé une question surprenante, qui a beaucoup fait parler sur les réseaux sociaux : « Qui est à l’origine des incidents [durant la dédicace] de samedi ? » C’est vrai, au fait, qui ? Sûrement la chorale de la messe de 10 h à l’église Saint-Louis de Brest ? Ou le club de bridge des officiers de marine en retraite ?

Sans doute Bruce Toussaint n’a-t-il pas la télé. Ou a-t-il passé son week-end en anachorète dans son monastère. Bruce Toussaint est le seul à ignorer que quelques jours avant la dédicace, une trentaine d’associations d’extrême gauche bretonnes, dont les antennes LFI et EELV locales, avaient ouvertement appelé à manifester contre la venue d’Éric Zemmour. Que comme les oiseaux du film éponyme d’Hitchcock, une volée agressive d’antifas et de Black Blocs ont fondu sur l’hôtel où un public très familial, à la queue leu leu, attendait sagement son tour. Ont commencé alors les insultes, les crachats, les jets de projectiles, les bris de vitrines et même les coups. Des fumigènes ont été lancés jusque dans le hall de l’hôtel où était installée la table du polémiste et où s’étaient réfugiés ses lecteurs. Un adolescent de 19 ans, blessé superficiellement, a même dû être pris en charge par les pompiers.

La scène est toujours la même, tellement emblématique de l’inversion des valeurs qui s’est installée en France : le camp des gentils est un conglomérat d’activistes d’ultra-gauche encapuchonnés de noir qui éructent des propos orduriers. Celui des méchants est constitué de septuagénaires en escarpins, de pères de famille bien élevés, de chefs scouts et d’institutrices proprettes qui avancent dos courbé, apeurés, essuyant les crachats et insultes - p*tes, sal*pes, c*nnards… Ils ont commis l’horrible crime de vouloir se faire dédicacer un bouquin.

Bruce Toussaint, visiblement peu au fait de l’actualité - c’est normal, ce n’est pas son métier ! -, n’a pas encore compris que l’extrême gauche se déplace ainsi en meute à chaque fois qu’est annoncé, même dans une petite ville, un intervenant étiqueté d’extrême droite, réac ou simplement conservateur (faute de pêche au gros, le menu fretin fera l’affaire. Si le gros des troupes antifas ne connaît pas le conférencier, un tract insultant, avec toujours les mêmes mots clés - sexiste, raciste, xénophobe, et puis parfois homophobe et islamophobe en fonction des circonstances -, se charge de le mettre au parfum). Le conférencier arrive enfin par une porte dérobée, parfois encadré de flics, avec en bruit de fond les vociférations, comme s’il était un assassin, un bandit de grand chemin. A-t-il mérité ça ?  Ainsi, à Niort, le 1er juin dernier, Aude Mirkovic, des Juristes pour l’enfance, invitée par les AFC, associations familiales catholiques locales (on imagine le public de nervis fascistes…), à tenir une conférence sur « les questionnements de genre à l’adolescence » a dû finalement renoncer.

À l’instar d’Éric Ciotti, Jordan Bardella a exprimé, samedi, son soutien à Éric Zemmour. Jordan Bardella sait de quoi il parle. Lui-même avait fait les frais d’un « accueil » du même type à Bruz, près de Rennes - en Bretagne, encore - lors d’un pique-nique champêtre de la fédération locale du RN, dans un lieu pourtant privé. Des familles avec de jeunes enfants avaient dû courir se barricader dans des bâtiments de ferme. Comme Éric Zemmour, Jordan Bardella avait dénoncé l’inaction du préfet. Il est vrai que, de façon générale, les préfets sont plus efficaces pour confisquer les casseroles.

À moins que Bruce Toussaint ne sache tout cela mais n’en ait cure. Dans sa question suivante : « Ce ne serait pas vous, le problème ? », il y a déjà la réponse, narquoise : « Qui sème le vent… » Si Éric Zemmour récolte la tempête, il n’a qu’à s’en prendre à lui-même, comme tous ses comparses d’infortune, réduits au silence par l’extrême gauche. Un tu-n’as-eu-que-ce-que-tu-mérites déguisé en proverbe qui, au-delà du cas « Zemmour », est vertigineux : qui d’autre a semé le vent ? Samuel Paty ? Et les jeunes filles un peu trop légèrement vêtues dans la rue ? L’octogénaire qui demande aux jeunes en bas de l’immeuble de faire moins de bruit ?

À l’instar de la presse locale qui a parlé de « tensions » (Ouest-France) ou « d’échanges de coups » (Le Télégramme), renvoyant dos à dos les agresseurs et les agressés, comme si la jeune fille venue chercher un livre en vue de la fête des pères du lendemain valait le Black Bloc fracassant les vitrines de l’hôtel, Bruce Toussaint, en creux, légitime, à défaut de les excuser - il s’en défend -, les violences des activistes d’extrême gauche.

Et c’est bien parce qu’il sait toute cette complaisance de la presse et qu’il la redoute que Gérald Darmanin, surnommé par certain Brestois écœuré, joint ce jour par BV au téléphone, « Darmanain » - grand diseur mais (tout) petit faiseur - ou encore « Darmarien »… ne fait rien. Ou si peu. Il avait promis en fanfare, on allait voir ce qu’on allait voir, de dissoudre Nantes révolté. Ce fut la belle Arlésienne. Il promettait de réserver le même sort aux Soulèvement de la Terre, mis en cause à Sainte-Soline. C’est surtout beaucoup de vent que Gérald Darmanin a soulevé, et brassé. On l’attend toujours comme on attend Godot.

En attendant, il serait intéressant de poser la question à Bruce Toussaint : lorsqu’au moment des gilets jaunes, les reporters de BFM TV se faisaient violenter au motif que la chaîne aurait manqué, les mois auparavant, au devoir d’impartialité, fallait-il considérer que ces reporters ne faisaient que récolter ce qu’ils avaient semé ?

Par Gabrielle Cluzel le 19 juin 2023

Boulevard Voltaire

mardi 11 avril 2023

Bruce Toussaint tout chagrin : des téléspectateurs pourraient voter RN !



Peut-être la chose vous a-t-elle, comme à moi, échappé ? C’est pourtant une information importante qui a eu les honneurs des grands médias : Bruce Toussaint, présentateur vedette qui officie sur BFM TV, était, samedi soir, l’invité de Léa Salamé dans son émission « Quelle époque ! » (France 2).

Un grand moment d’émotion nationale, si l’on en croit RTL qui avertit : « À l'occasion de la sortie de son livre Heureusement, elle n'a pas souffert, le journaliste Bruce Toussaint est revenu sur la mort de sa maman dans l'émission "Quelle époque !" […] Une épreuve d'autant plus difficile à surmonter que Bruce Toussaint avait déjà perdu son papa en 2016 d'un cancer. »

Vous avez remarqué, sans doute, comme les mots « père » et « mère » ont disparu au profit unique, quel que soit l’âge du « ch’tit n’enfant », de « papa » et « maman » ? Encore un signe de la dérive pleurnicharde de notre société passée, désormais, sous la coupe de Big Mother (Odile Jacob), comme l’avait déjà analysé Michel Schneider, voilà vingt ans. Il paraît que c’est une victoire des valeurs féminines…

C’est terrible, de perdre sa mère, convenons-en, mais on a découvert, dans cette grande séquence compassionnelle, que le deuil n’était pas la seule cause de souffrance du grand gaillard : c’est sa vision du monde qui en prend un coup.

Comme il faut être poli avec qui vous invite, Bruce Toussaint passe un petit coup de brosse à reluire :

« Votre émission a beaucoup de succès, évidemment », dit-il à Léa Salamé. On se demande ce qu’il y a d’évident là-dedans, mais passons. « Et il y a une séquence, il y a quelques semaines, qui est devenue virale », poursuit-il. « C’est Ragnar le Breton qui dit : Moi, ma grand-mère, si elle passe sa journée à regarder BFMTV, elle prend sa carte au…

– Au FN, le coupe Salamé. Ben oui, faudrait pas qu’il se laisse aller à dire « au RN », les téléspectateurs pourraient ne pas comprendre qu’on parle de la bête immonde…

– …au FN, reprend donc docilement Bruce Toussaint. Et vous ne pouvez pas savoir comme cette séquence nous a fait énormément de peine.

– Ça vous a blessé ? dit l’autre, avec un trémolo dans la voix, façon Actors Studio.

On comprend que oui. Beaucoup blessé, même. Toute la rédaction souffrait dans son petit cœur. « Allô maman bobo », soutien psychologique et tout et tout.

– Je me dis qu’on est responsables, sûrement, parce que s’il le dit, il ne l’a pas inventé, même si c’est un humoriste, poursuit Bruce Toussaint. Mais c’est dommage, parce qu’on essaye quand même de se différencier d’autres chaînes d’info. Et entendre ça, bon… y a pas de quoi chialer, mais je me suis dit mince, on a encore beaucoup de boulot, et je vous jure qu’on essaie de faire en sorte que ça aille mieux. »

Là, on perd un peu pied parce qu’on ne comprend pas très bien ce qui doit aller mieux. Il enchaîne : « Il y a du boulot, encore, mais croyez-moi, on ne se satisfait pas du tout d’imaginer que des gens puissent penser qu’en regardant toute la journée BFM TV, ils vont voter… » Sentant la pente glissante, il se rattrape juste à temps : « …voter quoi que ce soit, d’ailleurs. C’est pas le but du jeu. »

C’est vrai, quoi, faire de la télé pour en arriver là, quelle misère : trop d’émeutes, trop de voitures brûlées, trop de camps de migrants, trop de crackeux… Il essaie pourtant d’enjoliver le réel, Monsieur Toussaint, de donner de l’espoir aux sans-dents, mais c’est comme vider la mer à la petite cuiller.

Alors, il se console. C’est Le Monde qui nous le dit : « Le présentateur vedette de BFM TV adore les cocktails, il en existe même un à son nom au bar du Normandy, à Deauville, où il a ses habitudes. »

Non seulement ça remonte le moral, mais là, au moins, on ne risque pas de croiser des électeurs du RN.

Par Marie Delarue le 10 avril 2023

Boulevard Voltaire

jeudi 26 janvier 2023

La tragédienne Mathilde Panot ne serre pas la main du vil Bardella



De son stylo virevoltant, le journaliste de BFM Maxime Switek mène le débat sur la réforme des retraites. En tout animateur de chaîne d'info sommeille un Herbert von Karajan contrarié, une vocation refoulée de diriger un débat politique comme on dirige le philharmonique de Berlin. Tambour battant. Cheveux au vent. Pus fort à gauche, encore plus fort, doucement sur la droite, et boum ! la grosse caisse de , ah ! le doux violon d'Olivier Véran, pianissimo Bardella. La formation de la soirée se compose de ce simple trio. De la musique de chambre pour futurs pensionnaires de maisons de retraite.

Le concert va bon train mais un détail chiffonne le chef d'orchestre. Lors de son arrivée, l'instrumentiste de La France insoumise a refusé de serrer la main de . La dame s'est drapée dans sa dignité de résistante aux fanfares populistes. Son compagnon de conservatoire, le jeune Louis Boyard, a montré la voie à la tribune de l'Assemblée. Pas une seule fausse note face à l'ennemi de droite, pas une seule compromission. Une poignée de main acceptée et c'est la porte ouverte à des étreintes plus... Le militant LFI n'ose imaginer où le mènerait cette relation furtive. Non, le puriste de gauche ne cède pas à cette invitation amicalement louche. De louche il ne serre point. De pince non plus. Un Bardella peut dissimuler dans sa paume un quelconque poison violent, une aiguille, un oursin... Mort subite assurée, « intelligence avec l'ennemi » marqué au fer rouge sur la carte du parti, plutôt remourir que subir cet outrage ! (Des cours d'art dramatique ponctuent la formation du jeune cadre Insoumis.)

« Mais pourquoi ? », demande Maxime Switek. Pourquoi Mathilde a-t-elle refusé de serrer la main de Jordan ? Le temps est venu de comprendre cette fin de non-recevoir. Est-ce une brouille passagère, un accrochage sur le parking de BFM, une blague de mauvais goût dans les couloirs ? Le journaliste ne mesure pas l'ampleur du mélodrame interprété ce soir par son invitée. La réponse résonne dans l'amphithéâtre de la chaîne d'info : « Parce que je considère que le Rassemblement National ne sera jamais un parti comme les autres. » Diantre ! Mon royaume pour des moufles ! Avant que son interlocutrice n'enchaîne sur une tirade inspirée du la tragédie grecque,  demande : « Vous avez serré la main d'Olivier Véran ? » Non. À part sa droite sur l'avenue menant au studio, elle n'a rien serré, ce soir. Et encore ! Elle prit bien soin de se maintenir le plus loin possible du bord de la route. Des automobilistes de gauche auraient pu se méprendre sur l'intégrité de son engagement.

 

 s'inquiète : « Ah d'accord. Donc, vous ne serrez la main à personne ? » Embarras de la manophobe : « Je, je... Non, j'ai dit bonjour. je vous ai dit bonjour aussi. » De loin, sans masque ni protection d'aucune sorte. La cascade n'est même pas soulignée par l'ensemble des invités. Vexée, l'intrépide Insoumise est repartie sans dire au revoir.


Par Jany Leroy le 26 janvier 2023


Boulevard Voltaire

mercredi 25 janvier 2023

Jean-Pierre Raffarin tente de proposer un troisième mandat à Emmanuel Macron ?



S’il n’existait déjà, faudrait-il inventer  ? La question peut se poser, surtout à l’entendre, ce 23 janvier, sur LCI, à propos d'« une arrivée de l’extrême droite au pouvoir ». Pour lui, cette même question ne se pose pas. D’ailleurs, il est bien facile, à l’en croire, de tout « mettre sur le dos d’Emmanuel Macron », sachant qu’il affronte « une situation inédite depuis près de cinquante ans », pour cause de « réforme des retraites » et de « dossier franco-allemand ». Fort bien. Tout le monde le sait : depuis tout ce temps, il ne se passait rien pour ses prédécesseurs. Pour le reste, on notera que si  ne pense pas qu’à « l’extrême droite », quand il pense, c’est généralement à l’extrême droite.

Sacré JiPé. Dire que c’est le même qui, en 2017, affirmait sur BFM TV qu’Emmanuel Macron n’avait pas « l’épaisseur » alors que François Fillon, son adversaire malheureux d’alors, lui au moins, avait de « l’expérience ». Comme quoi, en politique, le tout consiste toujours à croire à ce que l’on dit, même si l’on ne dit pas forcément la même chose, ici et maintenant, comme disait François Mitterrand.

La preuve en est que le 11 décembre dernier, Jean-Pierre Raffarin propose tout bonnement de revenir sur l’interdiction faite à nos Présidents de briguer un troisième mandat élyséen : « Cette règle est néfaste car elle fragilise le Président sur la fin de son second mandat. »

Pas faux. Mais à ce compte, pourquoi ne pas en finir tout simplement avec cette vilaine manie que sont les élections et proposer qu’Emmanuel Macron soit désigné Président à vie, tel que cela se faisait naguère dans des démocraties aussi avancées que le Zimbabwe de Robert Mugabe ? L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac doit manifestement avoir trop fréquenté nos amis de l’empire du Milieu et ses inamovibles présidents, tel qu’en témoigne l’ouvrage de Clément Fayol : Ces Français au service de l'étranger (Plon). On y apprend, par exemple, ceci : « Est-ce que  se rend compte qu’en répétant les grandes lignes de la propagande chinoise sur la télévision publique, son statut d’ancien Premier ministre mis en avant, il devient l’instrument d’une stratégie globale, un pion manipulé sur un grand échiquier planétaire ? »

Avant que les commentateurs politiques ne s’en mêlent, les agents de nos services de renseignement s’étaient déjà posé la question des relations privilégiées de cet homme avec la Chine, dont la légende dit qu’il aurait été propulsé à Matignon sur la seule intuition de Bernadette Chirac, pour faire rempart, déjà, à cette même extrême droite. Comme quoi le Poitou mène à tout et l’anti-lepénisme à pas grand-chose.

Le problème, finalement, n’est pas tant la personnalité fantasque de l’intéressé, mais sa forte propension à croire encore qu’on puisse l’écouter quand il parle et prendre ses sages conseils en considération, même si ces derniers ont tout de ces fortune cookies, gâteaux bonheurs offerts en fin de repas au restaurant mandarin du coin : « Il y a une multitude de crises actuellement. On ne sort pas des crises par la seule gestion des crises. » 

Par Nicolas Gauthier le 25 janvier 2023

Boulevard Voltaire