Depuis l’annonce de la mort de la reine d’Élisabeth II, ce 8 septembre, les hommages affluent du monde entier. En France, la classe politique, de la droite jusqu’à La France insoumise, partage son émoi et s’incline avec respect devant les 70 ans de règne d’une souveraine hors du commun.
La France en berne
« La reine Élisabeth II vient de s’éteindre. Une ère élisabéthaine s’achève. » Peu après l’annonce du décès de la souveraine britannique, Emmanuel Macron salue la mémoire « d’une amie de la France ». Dans un communiqué publié quelques heures plus tard, le chef de l’État rend une nouvelle fois hommage à « celle qui aura marqué l’histoire de son pays, de notre continent et de son siècle ». À l’instar du président de la République, beaucoup la pensaient éternelle. « Elle incarnait un peuple, un territoire, […] une stabilité aussi : à travers les fluctuations et les remous de la politique, une permanence au parfum d’éternité », écrit-il. Mais à l’âge de 96 ans, la souveraine « qui côtoya les géants du XXe siècle sur les chemins de l’Histoire s’en est allée les rejoindre », conclut Emmanuel Macron. En signe de recueillement, le drapeau britannique a été placé sur le perron de l’Élysée et tous les drapeaux seront en berne, ce 9 septembre.
Nicolas Sarkozy, invité de la reine Élisabeth au château de Windsor en 2008, a également tenu à saluer celle qui « était une figure familière, l'une des plus attachantes et des plus respectées ». Soulignant l’humour « si délicieusement britannique » de la souveraine, il rappelle que « par son intelligence, son courage et sa simplicité, elle incarnait le meilleur des valeurs de la monarchie britannique ». François Hollande, pour sa part, décrit « une personnalité exceptionnelle […] grande et respectée amie de la France ».
De droite comme de gauche, les éloges unanimes
Au-delà des chefs d’État, c’est toute la classe politique française qui rend un dernier hommage à la reine Élisabeth II. À droite, les élus s’inclinent devant celle qui venait de célébrer son jubilé de platine et qui incarnait la stabilité et l’identité d’une nation. « Son souci du temps long, son patriotisme, son respect des traditions et de l'identité britannique sont un modèle », pour Éric Zemmour. Marine Le Pen, de son côté, adresse ses « plus affectueuses pensées » au peuple britannique après la mort de « l’une des figures les plus emblématiques et les plus aimées de l’histoire de son pays et de notre continent ». Chez les Républicains, François-Xavier Bellamy se dit profondément reconnaissant envers la souveraine. « À travers les épreuves comme les victoires, la reine Élisabeth II aura témoigné, avec la même force morale, de cette exigence essentielle : un peuple ne vit que de ce qu’il reçoit et transmet », souligne le philosophe sur son compte Twitter. Au Parti socialiste, Jack Lang, qui a eu l’honneur de rencontrer la souveraine britannique en 1992, brosse le portrait d’une « reine de légende ». « C’était une femme qui forçait le respect », écrit l’ancien ministre de l’Éducation nationale et de la Culture. Et d’ajouter : « Reine courage et exigeante, elle s’imposait en modèle pour des millions de personnes. Désormais, elle devient un mythe universel. »
Plus étonnant, chez les Insoumis, si certains élus farouchement hostiles à la monarchie préfèrent garder le silence, d’autres tiennent à saluer avec élégance le règne d’Élisabeth II. Alexis Corbière, député de La France insoumise, écrit ainsi : « Comme beaucoup de mes compatriotes qui aiment la République, je reste à bonne distance des commentaires béats sur la monarchie. Mais elle a connu Churchill, de Gaulle, Kennedy etc., comme après un livre d'histoire qui se ferme, on se dit : quelle vie ! »
Son acolyte, Raquel Garrido, souligne, pour sa part, « son remarquable sens du devoir et son amour patriotique ». Du côté des écologistes, Sandrine Rousseau reconnaît que « Élisabeth II a marqué notre époque ». L’élue féministe ajoute : « Sans être monarchiste, je suis respectueuse du talent et du sens politique. Elle en a eu beaucoup. »
Tous partagent le même sentiment : avec le décès de la reine Élisabeth II, une page d’Histoire se tourne.
Par Clémence de Longraye le 9 septembre 2022