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vendredi 28 juin 2024

RN au pouvoir : assassinats, Titanic, attentats, et pluie de sauterelles ?



Le succès du Rassemblement National n'en finit pas d'affoler une gauche qui, à force de chercher à se faire peur, risque bien de finir par y arriver. 

On promet aux gens qui votent RN aujourd'hui, comme à ceux qui votaient FN hier, mille tourments. On ne peut plus vraiment leur cracher dessus, car ils représentent presque 40 % des votants (quoique certains médias et certaines belles âmes autoproclamées ne s'en privent pas). Alors on est obligé, si on veut jeter l'opprobre sur ce vote, d'avoir recours à d'autres stratagèmes un peu plus retors. On ne traite plus les électeurs de cons, car ils sont nombreux. On ne critique même plus vraiment le programme du RN, car beaucoup de gens le jugent raisonnable. 

Il ne reste qu'une option : la prospective catastrophiste sur les conséquences.

Dans ce registre-là, les vannes sont ouvertes. On peut y aller, on peut raconter n'importe quoi, puisque c'est pour lutter contre la haine. 

Prenez le cas d’Arié Alimi, avocat de Jean-Luc Mélenchon et Taha Bouhafs. Pour lui, c'est clair: « beaucoup de juifs, des arabes, des musulmans et des noirs seront assassinés après l'élection du RN ». Pas mal. 

On avait cru comprendre que l'assassinat des Juifs était plutôt la spécialité du Hamas, et que le soutien au Hamas était plutôt la spécialité des gauchistes. On avait tort. Quant aux assassinats massifs de représentants de la diversité, malgré des dizaines de séries et de documentaires consacrés à la mort de Malik Oussekine, la gauche n'a jamais réussi à convaincre personne (et pour cause !) que le RN était un parti intrinsèquement porté sur la ratonnade.

Il y a encore mieux que ces affabulations ridicules. Si, si. Un article du Monde, notre Pravda à nous, qui paraît le soir avec la date du lendemain pour mieux prendre de court le réel, s'intéresse au risque de recrudescence des attentats djihadistes en cas d'arrivée au pouvoir du parti de Jordan Bardella. C'est un certain Christophe Ayad qui s'y colle : pour lui, la polarisation induite par la victoire du RN favoriserait la radicalisation des Français de confession musulmane. 

Ça alors. On croyait que l'islam était une religion de paix et ne posait pas de problème particulier. Du coup, les Français musulmans radicaux que le RN n'aurait pas assassinés (voir ci-dessus) tueraient des Français laïcs pour des raisons politiques? Pour lutter contre l'extrême-droite à leur manière, en quelque sorte? C'est un tout petit peu tiré par les cheveux…

En parlant de cheveux, la palme de la métaphore, en matière de critique du RN, revient sans doute à Bernard-Henri Lévy. Le philosophe multi casquettes a comparé la montée du RN ces vingt dernières années à un « Titanic long »-comme il existe un Covid long, sans doute. Il ferait bien de se demander si la coque ce Titanic (qu'est la France dans son esprit) n'a pas plutôt pris de furieux coups de hache, ces dernières décennies, de sa part à lui comme de la part de ses amis.

À ce tableau grotesque, il ne manque que la pluie de sauterelles ou les fleuves changés en sang. Patience. Nos prophètes de grande surface regorgent d'idées. Qu'ils se dépêchent toutefois car le premier tour est dimanche…

Par Arnaud Florac le 27 juin 2024

Boulevard Voltaire

jeudi 27 juin 2024

DSK, Jospin, Cotillard… ces prescripteurs (involontaires) du RN



Ils sont les anti-prescripteurs, les Monsieur Jourdain de la politique qui, par leur prose, roulent pour le RN sans le savoir. Les boussoles qui indiquent le sud. Lorsqu’ils montrent une direction, ils donnent une envie irrépressible de partir à toutes jambes dans l’autre sens. Ils se déclarent barrage et sont en fait marchepied. Si gonflés de leur propre importance qu’ils sont incapables de mesurer, ni même d'imaginer, leur effet repoussoir.

Le premier sur le podium est, évidemment, Dominique Strauss-Kahn, toute honte bue, dont les frasques graveleuses ont animé, de façon si poétique, à l’heure où les enfants prennent leur bol de chocolat avant de partir à l’école, les matinales radiophoniques. Il ne semble pourtant pas douter de sa légitimité à donner des leçons de morale. De lui, Sébastien Chenu dit malicieusement qu’il est « probablement [leur] meilleur tract aujourd’hui ». Et encore, le vice-président du Rassemblement national manque un peu d’ambition : la queue de Mickey - sans jeu de mots - aurait été, dans les colonnes de Libération, une pieuse exhortation à repousser le RN cosignée par les pères la vertu Gérard Miller et Olivier Duhamel. Mais rien n'est perdu, la campagne n’est pas terminée.

Le deuxième est Lionel Jospin. Comme barrage, il se pose là. Il est le faire-valoir et escabeau pour le FN devenu RN depuis… 2002, date à laquelle il a été battu, à la surprise générale, par Jean-Marie Le Pen. Cette défaite historique devrait le pousser à la modestie. Faut-il qu’il ait une mémoire de poisson rouge pour l’avoir effacée de son esprit ? À propos de LFI, il déclare : « À part quelques exceptions, on ne peut pas mettre en doute leur engagement républicain. » L’extrême gauche est tellement républicaine qu’elle a empêché sa propre épouse Sylviane Agacinski - opposée à la GPA - de s’exprimer à l’université de Bordeaux  (« Menaces violentes », selon l’université). Sans doute cela, aussi, l’a-t-il oublié.

Marion Cotillard - un peu vintage - a déstocké le pin’s « la jeunesse emmerde le front nazional » de son adolescence et l’arbore fièrement sur son compte Instagram. Une question lancinante demeure : où cette photo a-t-elle été prise ? Dans sa villa de Los Angeles ou de Cap Ferret ? La lutte pour le pouvoir d’achat dans la presqu’île des Petits Mouchoirs, c’est quelque chose. Le cannelé de Frédélian et les huitres rôties de chez Hortense ont tellement augmenté !

Mbappé, quant à lui, échaudé peut-être par son bad buzz « Petit ange », à la tonalité ultra-gauche, au moment de l’affaire Nahel, avance masqué, au sens propre comme au sens figuré : il recommande de voter pour « faire barrage aux extrêmes »… mais sans doute à l’une plus qu’à l’autre - suivez mon regard. Il « n’a pas envie de porter le maillot d’un pays qui ne représente pas ses valeurs », le 7 juillet. Faut-il en conclure, puisqu’il a porté le maillot du Qatar sans moufter, que le traitement indignes des ouvriers africains, qualifié par d'aucuns d’esclavagisme, par le Qatar fait partie de « ses valeurs » ? Que Mbappé se serve de ses pieds pour jouer au foot est normal, et même souhaitable. Qu'il raisonne avec est plus problématique.

Combien d’autres, dans les jours qui viennent, vont rejoindre le petit train antifasciste qui fait « tchou-tchou » contre le RN, la chenille qui redémarre à chaque élection ? Qui peut savoir. Bizarrement, aucun d’entre eux ne semble se rendre compte qu’à chaque étape, un wagon se détache, qui reste à l’arrêt. Ne resteront bientôt que la locomotive et les premières classes. Ça ne suffit pas pour gagner une élection.

Par Gabrielle Cluzel le 26 juin 2024

Boulevard Voltaire

mercredi 26 juin 2024

Plus fort que le youtubeur Squeezie : le podcast d’Emmanuel Macron !



À l’approche d’élections législatives anticipées et par ses soins déclenchées, le roi élyséen est un peu nu. 

Pour donner de la voix, Emmanuel Macron n’a donc que les podcasts ; comme s’il n’était plus qu’un influenceur parmi d’autres, entre Squeezie et Tibo InShape. C’est dire le niveau... D’où cette logorrhée de près de deux heures, disponible sur le site Génération Do It Yourself, fondé par Matthieu Stefani, entrepreneur « devenu une référence » , fort apprécié des milieux patronaux, nous dit Le Figaro.

La dissolution du Parlement ? « Ce choix, il s’est imposé. Est-ce que cela m’a fait plaisir ? La réponse est non. Le 9 juin, le vote des Françaises et des Français, s’il a fait mal à quelqu’un, c’est moi ! [...] Ça fait sept ans qu’on se bat et vous avez plus d’un tiers des Français qui votent RN et plus de 50 % qui votent pour les extrêmes. [...] Si on va au bout de vos raisonnements, le pays explose ou c’est la guerre civile… »

Au cœur de ses préoccupations ? L’extrême droite…

Pourtant, affirmer que près d’une majorité de Français plébiscitent les « idées d’extrême droite » n’équivaut-il pas à les légitimer, alors qu'elles semblent aujourd’hui majoritaires ? Il ne le dit pas, mais éprouve le besoin de se justifier : « Ce qui m’inquiète, dans les projets du RN et de LFI, c’est que ce sont des projets qui ne sont pas financés. » Pour celui qui a plombé la dette française de mille milliards d’euros en moins de dix ans, voilà qui ne manque pas de sel…

Mais, assure-t-il, « j’ai aussi appris de mes erreurs et c’est ainsi que j’ai grandi ». C’est beau, même si cela arrive peut-être un peu tard : Brigitte Macron doit être fière de son jeune mari. Du coup, le Président laisse défiler ses moments de gloire supposés. Les moments plus durs de son mandat ? Ceux du Covid, évidemment : « Qu’il s’agisse d’ouvrir ou de fermer les écoles au moment où, en Seine-Saint-Denis, des enfants étaient en train de dériver, il n’y avait pas de consensus. Ça a été dur. »

Ensuite, encore plus difficile, nos soldats : « Engager leur vie est l’un des moments les plus solennels et les plus durs. » Toujours à propos de notre armée, cette question posée par Matthieu Stefani, l’animateur du site : « Un certain Christophe, que j’ai eu l’occasion d’interroger dans une bergerie, au fin fond des montagnes corses, m’a dit que la question qu’il voudrait vous poser était : "Moi, ce qui me fait peur, c’est l’Ukraine…" Il me dit que Poutine est un "fou furieux" et qu’on ne peut pas parler avec lui, et "Emmanuel Macron jette de l’huile sur le feu" et qu’il a "peur d’une guerre en France"… »

Quand Emmanuel contredit Macron…

Réponse du Président ? « Moi, je le comprends très bien et je pense qu’il n’est pas tout seul et moi, j’entends ça très bien aussi. Mais je ne pense pas qu’il y ait, demain, une guerre en France et que nous allions nous engager sur le sol ukrainien. » Macron contredit ainsi ce qu’il avait annoncé, avant les dernières élections européennes, ne s’interdisant pas d’envoyer des troupes françaises au sol, en plein conflit russo-ukrainien. Bref, il y a l’avis d’Emmanuel, parfois contredit par celui de Macron.

Jouer sur les peurs ? Une vieille ficelle…

Ou de l’art de jouer avec les peurs ; peur des LFI ou du RN, lesquelles rappellent les grandes trouilles de jadis, celles du 10 mai 1981, lorsque certains voyaient les chars de l’Armée rouge installer leurs campements sur les Champs-Élysées. Dire que ce sont les mêmes qui accusaient le Rassemblement national de « surfer » sur les « peurs » des Français et qui, désormais, font pareil avec d’autres « peurs » : « Ce sera la responsabilité des Français, quant aux trois options qui s’offrent à eux : une coalition de gauche, emmenée par La France insoumise, le RN au pouvoir – deux "extrêmes" dont les programmes mèneraient tout simplement le pays vers "la guerre civile" – ou le bloc central, le seul capable d’agréger les gens raisonnables des deux rives et qui seraient prêts à travailler ensemble. » Bref, le fameux « cercle de la raison ».

Lequel, aux manettes du pouvoir depuis plus d’un demi-siècle, est précisément celui qui est en train de nous emmener vers cette « guerre civile » tant redoutée : à grands coups de manifestations de gilets jaunes sévèrement réprimées, de ghettoïsation des cités immigrées, de faiblesses coupables quant aux émeutes y afférentes et de dramatisation des futurs enjeux électoraux. 

Comme si le RN allait nous refaire le coup de la marche sur Rome et LFI celui d’Octobre 17.

Emmanuel Macron ? Ou de l’art d’alerter sur des périls qu’il aura lui-même provoqués, si ce n’est appelés de ses vœux. Comme quoi il ne faut jamais laisser les enfants jouer avec un briquet dans un dépôt d’essence ; même s’il n’a plus que des podcasts pour adolescents pour tenter de se faire entendre.

D'ailleurs, une de ses proches, Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Famille, en est réduite à faire campagne dans sa circonscription rambolitaine des Yvelines avec ce seul slogan : « Aurore Bergé, votre députée », affiche sur laquelle toute référence au macronisme a été effacée. 

Si même Aurore Bergé quitte le navire, c’est qu'il est vraiment en train de couler.

Par Nicolas Gauthier le 25 juin 2024

Boulevard Voltaire

lundi 24 juin 2024

L’actrice Corinne Masiero appelle à voter contre les « bâtards » du RN



Il se passe des choses étonnantes, dans les bas-fonds de l’extrême gauche française. La moindre incursion dans ces espaces dignes du Metaverse réserve son lot de surprises. Complotisme crasse, antisémitisme décomplexé, racialisme haineux, islamisme désinhibé… on n’est jamais déçu du voyage. La plupart du temps, néanmoins, on a simplement affaire à de la bêtise. Mais pas n’importe quelle bêtise. On parle là de bêtise de compétition. Celle qui est si pure et concentrée qu’elle tient presque de l’œuvre d’art.

C’est ce qui nous a été donné d’admirer, jeudi 20 juin, sur la chaîne YouTube de Mediapart. Diffusée en direct, l’émission spéciale s’intitulait Face à l’extrême droite, l’urgence de la mobilisation. Vous voyez déjà le niveau. « Ils et elles viennent d’horizons différents et se mobilisent partout en France contre l’extrême droite », nous prévenait-on, en préambule. Parmi ces « ils et elles », on a croisé quelques figures de la NUPES (Faure, Tondelier, Guetté), mais aussi tout un aréopage de militants pseudo-antiracistes, d’influenceurs communautaires, d’associatifs des quartiers dits prioritaires. Et au beau milieu de cette faune d’extrême gauche, un visage connu du grand public : celui de Corinne Masiero, alias capitaine Marleau.

 

Quand l’intelligence rencontre l’élégance

 

Ceux qui ne seraient pas des aficionados du feuilleton phare de France 3 se souviennent peut-être de la prestation mémorable que l’actrice avait donnée aux César 2021. Elle était alors apparue complètement nue sur scène, un Tampax sanguinolent aux oreilles. Sa prise de parole jeudi, sur YouTube, s’est avérée tout aussi élégante. « Ben, moi, j’ai juste envie de gerber, a-t-elle ainsi débuté, au sujet de l’éventualité d’une victoire du RN aux prochaines élections législatives. ¡No pasarán! C’est important, de voter, faut aller voter. Faut aller soutenir le Nouveau Front populaire, c’est tout ! C’est voter contre la peste noire, cette saloperie. » Amis de la poésie et des discours argumentés, bonsoir !

 

Si la délicieuse artiste n’a pas épargné les proches du président de la République - « ces enfoirés » -, elle a réservé ses principales attaques au RN. Le parti de Marine Le Pen représenterait, en effet, une menace mortelle pour certaines minorités qui auraient tout intérêt à s’unir derrière le front d’extrême gauche. « Vous êtes une gonzesse ? Allez voter, putain ! On est des meufs, on va s’en prendre plein la gueule : interdiction de l’IVG et compagnie. On a vu ce que ça donnait, ailleurs. Les personnes racisées vont s’en prendre plein la gueule. Moi j’ai des potes qui sont en couple gay et ils se disent "mais on va faire quoi, s’ils passent, ces bâtards-là ? On va se faire lyncher !" »

 

Minorités United

 

« Je viens d’une famille d’immigrés », a-t-elle encore ajouté, comme pour faire valoir une communauté de destin avec ceux qu’elle qualifie de « racisés ». Sauf que l’actrice se prénomme Corinne, pas Hapsatou. Ses parents, venus d’Italie, ont fait le choix de l’assimilation. Ils ont témoigné de leur amour de la France en adoptant ses coutumes. Ce qui est ni plus ni moins ce que demande le RN aux immigrés.

Sur la question des droits des femmes, la posture de Mme Masiero est encore plus ahurissante. Elle qui vit à Roubaix est bien placée pour savoir les ravages du communautarisme - qu’encourage le Nouveau Front populaire - sur la condition féminine.

Il en va de même pour les minorités LGBT. Les gays sont moins mis en danger par un RN (qui compte, d’ailleurs, de nombreux homosexuels dans ses rangs) que par une extrême gauche en cheville avec les islamistes. Pas plus tard que cette semaine, on découvrait ainsi la position assez peu LGBT-friendly d’une certaine Amal Bentounsi, candidate LFI dans la sixième circonscription de Seine-et-Marne. « On ne peut pas en vouloir à un croyant d’être homophobe si sa religion l’est », avait-elle écrit sur Facebook, il y a quelques années.

Voilà le genre de candidats que Corinne Masiero appelle les « non-binaires » à soutenir sans réserve. « On va voter Nouveau Front populaire. On réfléchit pas ! On y va, c’est tout. Point barre ! » Devant tant d’incohérence, on s’interroge : ignorance ou bêtise ? Les deux, mon capitaine !

Par Jean Kast le 23 juin 2024

Boulevard Voltaire

vendredi 21 juin 2024

Match Belgique-Israël annulé à Bruxelles : vraies et fausses raisons



Toute honte bue, le bourgmestre socialiste de Bruxelles, Philippe Close, assure ne pas pouvoir assurer la sécurité du match de football Belgique-Israël prévu le 6 septembre. Et le gouvernement belge en affaires courantes, suite aux élections du 9 juin, dirigé par le très pro-palestinien libéral flamand Alexander De Croo, ne semble pas considérer qu'il s'agit là d'un sujet qui dépasse la compétence de la ville de Bruxelles. C'est elle qui gère le stade Roi-Baudouin où devrait se ternir la rencontre. Pourtant, c'est bien l'image de la Belgique qui est concernée, dans cette lamentable affaire.

Bruxelles a l'habitude de gérer des problèmes de sécurité à hauts risques : sommets européens plusieurs fois par an, réunions de l'OTAN, conférences internationales, manifestations parfois violentes d'agriculteurs, d'« antifas » ou des cortèges de dizaines de milliers de personnes à l'appel des syndicats belges ou européens qui se terminent parfois par des échauffourées.

Une population anti-israélienne

L'explication est ailleurs. Je n'en vois que deux. Le parti socialiste qui dirige, aussi en affaires courantes, la région bruxelloise, en coalition avec le parti écolo, a été à l'avant-garde de toutes les mesures visant à isoler et punir Israël. Le Parlement régional bruxellois a voté des résolutions appelant à supprimer des liens économiques, militaires, politiques et diplomatiques avec Israël. L'Université libre de Bruxelles a décidé de couper toute forme de coopération avec ses homologues israéliennes. 

Accueillir une équipe israélienne revient donc à reconnaître l'existence de ce pays, placé sur le même pied que la Belgique dans le cadre de cette rencontre sportive. Intolérable, sans doute, pour des mandataires publics qui veulent boycotter Jérusalem. Et électoralement suicidaire pour le bourgmestre et le PS, alors que des élections communales se tiendront en octobre.

La seconde explication est encore plus préoccupante. Philippe Close craint-il réellement pour la sécurité de l'événement dans une ville-région qui compte 35 % à 45 % de musulmans ? 61 % de la population bruxelloise est désormais d'origine extra-européenne et le quartier de Laeken, où se trouve le stade, est probablement à majorité musulmane. 

Une ville-région où se déroule quasi quotidiennement une manifestation pro-palestinienne. Le pays a vu un antisémitisme décomplexé se manifester depuis le 7 octobre. Ce n'est, en tout cas, pas une « extrême droite » fantasmée qui constitue une menace.

Philippe Close reconnaîtrait-il ainsi que l'État est en passe de perdre le contrôle et serait incapable de gérer une manifestation, sans doute violente, rassemblant des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes, provenant essentiellement des milieux musulmans et de la gauche ? Et lui, homme de gauche, est-il capable d'assumer la responsabilité politique d'un tel échec ? 

C'est bien la crainte d'un grave débordement que, depuis des années, certains, dans les milieux politiques et policiers, confient... en privé seulement, car il ne faut pas casser le mythe d'une ville harmonieuse où il fait bon « vivre ensemble », surtout à une encablure des élections communales.

Philippe Close, opportuniste hors pair

Philippe Close incarne jusqu'à la caricature les ambiguïtés et les non-dits de Bruxelles. Capable, dans la même journée, de passer le matin à une manifestation LGBTQ puis de visiter une mosquée et, le soir, de danser en compagnie d'hommes seuls dans une manifestation d'une ethnie ou une nationalité musulmane. Capable de condamner l'antisémitisme mais d'autoriser et tolérer, chaque semaine, des manifestations où des slogans antisémites sont scandés dans une impunité totale. 

Capable d'adapter sans vergogne son discours en fonction de son public, sachant qu'il n'y a plus depuis longtemps de « communauté bruxelloise » formant un corps politique cohérent mais une multitude de groupes ethniques aux intérêts divergents. Vous ne verrez jamais Philippe Close défendre les LGBTQ, qui lui sont par ailleurs si chers, devant un public musulman qui constitue, désormais, le socle électoral du PS bruxellois. Aux récentes élections de juin 2024, 11 élus sur 16 de la liste régionale socialiste sont d'origine musulmane et, dans le canton de la ville de Bruxelles, les deux plus gros scores individuels furent, de loin, réalisés par des musulmans.

Avec des institutions d'une complexité infinie - peu de Belges s'y retrouvent, seuls les professionnels de la politique comprennent -, la Belgique est connue pour trouver des solutions créatives aux contraintes liées à son système politique. Dans ce cas, le gouvernement fédéral, dont la ville de Bruxelles dépend très largement sur le plan financier, devrait prendre l'initiative d'imposer de jouer ce match. Mais voilà, ce gouvernement, composé de sept partis, avec un tropisme fortement pro-palestinien, fera-t-il preuve d'un minimum de courage et de responsabilité ? C'est douteux. 

En attendant la constitution d'un gouvernement de centre droit, conforme aux résultats des élections générales du 9 juin, la Belgique risque fort de se ridiculiser. 

Ce ne serait pas la première fois...

Par Alain Detexhe, sénateur belge, le 21 juin 2024

Boulevard Voltaire

dimanche 16 juin 2024

Guillaume Bigot : de chroniqueur CNews à député RN ?



C’est un visage que les fidèles de CNews connaissent bien. Depuis 2020, Guillaume Bigot apparaît régulièrement à l’antenne de la chaîne info du groupe Canal+. Il a participé, à de nombreuses reprises, à la matinale, avant de décrocher sa propre émission, Infos du monde, dans laquelle, avec le philosophe Jean-Loup Bonnamy, il analysait l’actualité internationale. 

Mais c’est surtout en tant que chroniqueur à Face à l’info, le rendez-vous quotidien animé par Christine Kelly, que l’essayiste parisien a gagné la sympathie des téléspectateurs. Il y livrait régulièrement des analyses percutantes, réservant ses attaques les plus dures aux instances européennes et aux technocrates bruxellois. Le 11 mai dernier, BV le recevait sur son plateau à l'occasion de la sortie de son livre On marche sur la tête.

Depuis quelques jours, cependant, c’est Gabrielle Cluzel qui siège à la table des « mousquetaires » de la reine Christine, en remplacement de Guillaume Bigot. Ce dernier a, en effet, choisi de se lancer dans une autre aventure : la politique. Après divers engagements auprès de Charles Pasqua ou Jean-Pierre Chevènement, le quinquagénaire a accepté l’investiture du Rassemblement national aux prochaines élections européennes. Un nouveau défi pour celui qui se retrouve ainsi candidat dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort.

Haro sur le Bigot

Depuis l’annonce de cette investiture, la presse n’a qu’un seul mot à la bouche : « parachutage ». « Ses liens avec le Territoire de Belfort semblent en effet ténus, voire inexistants », pointe France 3« Guillaume Bigot est né à Paris. Il a fait ses études à Paris. Tout comme sa carrière professionnelle. Pourtant, cet habitué du plateau de CNews est annoncé à plus de 400 kilomètres de la capitale », raille également Le Huffington Post, dans un article très à charge. Selon le site de gauche, les torts de l’ex-éditorialiste ne se limiteraient pas à son manque d’ancrage dans sa circonscription : Guillaume Bigot aurait aussi eu des « propos sexistes » à l’égard de Sandrine Rousseau, il aurait proféré des « approximations » durant la crise sanitaire et - comble de l’horreur - contribuerait à la « revue europhobe » de Michel Onfray Front populaire. Bref, une vulgaire « candidature CNews » contre laquelle tout bon progressiste devrait appeler à faire barrage.

Il est, d’ailleurs, intéressant d’observer que ces mêmes médias n’ont pas jugé utile de dénoncer le « parachutage » du Versaillais Aymeric Caron dans la dix-huitième circonscription de Paris, ni celle de Raphaël Arnault, membre d’un groupuscule d’antifas ultra-violents, à Avignon. Ce monsieur est, par ailleurs, fiché S, mais seuls des médias de droite semblent s’en émouvoir. Qu’aurait-on dit si le RN avait investi pareil énergumène !

Une dynamique occultée par la gauche

N’en déplaise aux commentateurs idéologisés à l’extrême, l’investiture de Guillaume Bigot représente bien plus qu’un banal « parachutage ». Elle illustre l’attractivité nouvelle d’un parti définitivement dédiabolisé. Après les arrivées fracassantes de Matthieu Valet, Malika Sorel et Fabrice Leggeri en amont des européennes, le RN peut désormais compter sur l’appui de nouvelles recrues en vue des législatives : l’ancien magistrat spécialiste de la fraude sociale Charles Prats, investi dans la sixième circonscription de Haute-Savoie ; l'ex-LR Jacques François, investi dans la quatrième circonscription d’Ille-et-Vilaine ; Sébastien Soulé, policier à Marseille pendant 25 ans et figure ayant inspiré le film BAC Nord, investi dans la première circonscription du Var ; l’excellent Pierre Gentillet, avocat et cofondateur du syndicat « la Cocarde étudiante », investi dans la troisième circonscription du Cher. De beaux ralliements pour le RN, auxquels s’ajoute désormais celui de Guillaume Bigot.

Par Jean Kast le 16 juin 2024

Boulevard Voltaire

jeudi 13 juin 2024

Vent de folie chez les LR



Qui est fou ? Éric Ciotti, si l’on en croit nombre de hiérarques des LR. Ces caciques que l’on qualifie, en vertu de la captation d’héritage du gaullisme effectue par ce parti - qui n’a, pourtant, plus grand-chose à voir avec le gaullisme historique -, de « barons ». Durant cette folle journée du 12 juin 2024 et au lendemain de l’annonce fracassante d’Éric Ciotti de s’entendre avec le Rassemblement national pour les élections législatives, on a voulu faire passer le président des LR pour une sorte de fou, de forcené, prêt à faire Fort Chabrol au siège des LR à deux pas de l’Assemblée nationale. N’a-t-il pas, ce mercredi matin, fait fermer les portes, renvoyé les permanents chez eux pour travailler en télétravail, refusé de participer au bureau politique convoqué par la secrétaire générale Annie Genevard, bureau politique qui allait se prononcer sur son exclusion du parti ?

Ciotti, un quasi-délinquant, si ce n’est un criminel... contre l'humanité

Pour un peu, on allait en appeler à la force des baïonnettes. Geoffroy Didier, eurodéputé sortant (ou sorti, puisqu’il avait été relégué à la onzième place sur la liste de Bellamy), n’a pas hésité à déclarer que, s’il fallait, on délogerait Ciotti « même physiquement » de son bureau (avec les flèches de l’arc républicain ? Pas très « État de droit », ça !). Et la sénatrice Agnès Evren affirmant qu’il fallait mettre « hors d’état de nuire Éric Ciotti à son parti politique »

Ciotti, un quasi-délinquant, si ce n’est un criminel… contre l’humanité, ça va sans dire. On se croirait dans un roman de Dumas pendant les guerres de religion. À l’époque, Ciotti aurait été coincé dans un sombre corridor, poignardé, passé au fil de l’épée, dépecé et, in fine, jeté dans la Seine. On n’en est plus là, mais l’idée y est, ce 12 juin. Finalement, le bureau politique a exclu le député des Alpes-Maritimes, qui conteste cette décision, car cette instance n’a pas été convoquée conformément aux statuts (pour des gens si légalistes, c’est curieux !). À l’issue de ce bureau politique, courte déclaration d’Annie Genevard, entourée de tout un tas de « barons », dont Wauquiez, Barnier, Tabarot (présidente de la commission d’investiture), Larcher, Pécresse (4,78 % à la présidentielle de 2022…), Copé, Fasquelle (trésorier du mouvement) : « La France a besoin d’une parole forte et indépendante, distincte de l’impuissance du "en même temps" et du saut dans l’inconnu du Rassemblement national… », déclare-t-elle, oubliant d’évoquer une troisième hypothèse : le « saut dans le chaos » que représenterait la victoire de l’extrême gauche à travers ce « Front populaire » dans lequel LFI a la part belle. 

Alors, déclare-t-elle, en lisant le texte qu’elle n’a visiblement pas rédigé : « Entre la bien-pensance dénuée du moindre courage et la rage dénuée de la moindre crédibilité qu’incarne La France insoumise, l’Assemblée nationale aura besoin d’un pôle de stabilité… » Voici donc où en sont réduites les ambitions d’un parti qui gouverna si longtemps la France : être un pôle de stabilité à l’Assemblée nationale. Il est vrai qu'avec 4,78 % à la présidentielle de 2022 et le triomphe romain aux élections européennes de 2024, avec 7,3 %, on ne peut espérer mieux. L’histoire des LR comme parti ayant vocation à être leader de la vie politique française est donc close. On le savait depuis longtemps, mais on continuait, chez LR, à faire semblant. Genevard, en quelque sorte, entérine cette réalité en positionnant son mouvement en « pôle de stabilité ».

 

Comme des aliénés dans la camisole de force que Mitterrand leur a confectionnée

Éric Ciotti, lui aussi, a entériné cette réalité. Mais en refusant de devenir « La France soumise ». Certes, on lui reprochera d’avoir négocié avec le RN dans le dos des instances dirigeantes de son parti. Certes, on dira qu’il a peut-être voulu sauver sa « circo » des Alpes-Maritimes. Certes. Mais ce n’est sans doute pas lui qui est fou. Les fous, ne sont-ce pas ces « chapeaux à plume », comme les qualifie lui-même Ciotti, sur le plateau de Christine Kelly, ce mercredi soir ? En bande folle, comme un monôme halluciné, ils vont au suicide, apparemment contents d'eux-mêmes, prêts à continuer à agir les mains liées dans le dos, comme des aliénés, dans la camisole de force que Mitterrand leur a confectionnée, il y a quarante ans de ça. À la fin de cette folle journée, sur le plateau de CNews, Ciotti n'a pas l'air fou du tout. « On n’a fait que 7 % », rappelle-t-il, réaliste. Réaliste, à la différence de ce « cénacle de chapeaux à plumes déconnectés de la réalité des Français », ajoute-t-il. 

Des Français qui lui disent : « Unissez-vous, la France est en danger. » Pas fou mais lucide, lorsqu'il décrit ce qui est en train de se passer : l'affrontement de deux blocs. Le bloc de gauche, dominé par LFI (avec même le NPA, rappelle-t-il), d'un côté et, en face, le bloc de droite qui veut sauver la France (on comprend que, dans cette vision, la Macronie est morte). Pas fou, Ciotti, lorsqu'il s'exclame : « Mélenchon serait donc plus fréquentable que Bardella ? » Pas fou, Ciotti, qui revendique les milliers de messages reçus qui l'encouragent dans sa démarche. Pas fou, enfin, lorsqu'il révèle qu'il a négocié autour de 80 circonscriptions avec le RN. Ce soir, il est libre, Ciotti, lorsqu'il affirme vouloir casser les codes. C'est peut-être sa seule folie !

lundi 10 juin 2024

Patries : le grand retour



Jusqu'aux dernières heures, le pouvoir aura tout tenté, frôlant ou dépassant les limites de l’honnêteté et des règles de la démocratie, pour enrayer la poussée de la droite patriote. Macron a utilisé sans vergogne les cérémonies du Débarquement pour faire campagne à quelques jours du scrutin, après que Gabriel Attal s'est imposé en toutes occasions dans le débat. Le résultat est sans appel et il est historique à beaucoup d’égards. « Ce n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe, dont la majorité présidentielle », a reconnu, piteux, le président de la République dans son allocution télévisée, ce 9 juin.

La liste macroniste au nom très clair « Besoin d’Europe » subit une incroyable déroute, tombant de 22,4 % des suffrages, lors des européennes de 2019 (un score déjà très faible), à moins de 15 %, ce 9 juin. Une violente gifle administrée non pas à une candidate que personne ne connaissait et qui n’est elle-même responsable de rien, sinon d’avoir choisi les mauvais combats, mais à celui qui mène la politique de la France depuis 2017 dans une unique direction, celle de l’Europe fédérale supranationale. Une Europe dressée contre les peuples et leurs droits imprescriptibles à demeurer maîtres sur le sol de leurs ancêtres. Bardella a beau jeu de voir dans les résultats du scrutin « un désaveu cinglant et un rejet clair de la politique du président de la République ».

Marion maréchal appelle à l'union

Ensemble, le RN et Reconquête recueillent le double des suffrages du parti au pouvoir, soit quelque 35 %, à l’heure où nous écrivons, sans les petites listes (Patriotes, UPR…). À lui seul, le RN devrait passer la barre des 30 %, soit près d’un électeur sur trois. « Les Français ont rendu leur verdict, et celui-ci est sans appel », a noté, devant les militants, un Jordan Bardella qui accueille la nouvelle avec « humilité » et « gravité »« Un vent d’espoir s’est levé sur la France, qui ne fait que commencer », a lancé la tête de liste RN. Son parti est désormais le premier de France, avec un poids inédit dans le paysage politique. La liste conduite par Jordan Bardella arrive en tête dans 94 % des communes françaises. Pour trouver un meilleur score quel que soit le parti dans l’histoire des élections européennes, il faut remonter aux 43 % engrangés par le RPR-UDF en 1984, après la déception Mitterrand, voilà… quarante ans !

La nouvelle puissance électorale des patriotes ouvre d’immenses perspectives à droite. Et quelques batailles internes. Éric Zemmour n’a pas applaudi lorsque Marion Maréchal a lancé, peu avant 23 heures, devant ses militants : « Je constate ce soir que le bloc national est à près de 40 %. La coalition des droites à laquelle j’aspire apparaît plus que jamais nécessaire. C’est pourquoi j’ai toujours distingué les adversaires des concurrents. » Elle a aussitôt appelé à l’union Marine Le Pen, Jordan Bardella, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan, tournant le dos à des années de tirage de maillots et de crises à droite de l'échiquier politique.

Il y aura un avant et un après 2024. Après des années de propagande européiste aux frais des Français, d’innombrables intoxications antinationales de la part des grands médias, et singulièrement des médias de service public, ceux-là mêmes qui devraient être d’une neutralité absolue, après des décennies de mensonges, de manipulations et d’affaiblissement de la France de la part de la gauche et des tenants du mondialisme, le corps électoral hexagonal a basculé. « Je n’ai pas l’âme à la fête », a lancé l’européiste mondialiste et socialiste Raphaël Glucksmann. 

Le 9 juin restera, en effet, sans doute, dans l'Histoire nationale, comme le coup d’envoi de la grande bascule politique du mondialisme au patriotisme qui fait, cette fois, son retour par la grande porte. « Je ne peux faire comme si de rien n’était », lance Macron. Le président de la République en prend acte, contraint et forcé, et dissout une Assemblée nationale sans majorité qui, à l’évidence, ne représentait plus les Français. Réclamée par le RN de Bardella, l’organisation d’élections législatives le 30 juin et le 7 juillet ouvre un nouveau et vaste défi, risqué, pour le premier parti de France (lire, à ce sujet, l’éditorial de Gabrielle Cluzel).

L'Europe aussi bascule

La décision prise par Emmanuel Macron retentit, par ailleurs, comme un coup de tonnerre dans toute l’Europe, saisie par l’ampleur de la défaite du chef de l'État. Partout, on souligne le risque pris par le président de la République française alors que l’Europe, elle aussi, tourne largement le dos au chantier de destruction des nations entrepris par les européistes et poursuivi activement par Emmanuel Macron et ses alliés européens. « Ces partis [anti-européens] progressent sur tout le continent », a constaté, ce 9 juin, Emmanuel Macron dans son allocution.

De fait, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, qui avait pris la tête de la liste de son parti, ne montre aucun signe d'usure : elle obtient 28,9 % des voix, dépassant son score des législatives de 2022. En Autriche, le parti patriote FPÖ arrive en tête du scrutin, avec près de 30 % des voix. En Allemagne, l’AfD occuperait 16 sièges au Parlement européen, soit 7 de plus qu’auparavant. En Espagne, Vox emporterait 7 sièges, soit trois de plus que lors du mandat européen précédent. Le PVV, aux Pays Bas, avec 17,7 % des voix, bénéficierait de 7 sièges. Le parti portugais Chega, allié du RN, aurait 2 sièges.

Devenu désormais « la grande force d’alternance pour la France », selon Marine Le Pen, le RN ne peut plus décevoir. « Nous sommes prêts à exercer le pouvoir, à redresser le pays, à mettre fin à l’immigration de masse […], prêts à faire revivre la France », a lancé Marine Le Pen. Elle appelle les Français « à venir nous rejoindre », avec des accents gaulliens qu’on retrouve aussi chez Bardella. Il s’agit, dit-elle, de « fermer la parenthèse mondialiste douloureuse qui a tant fait souffrir les peuples ».

Il est grand temps... À quelques kilomètres de Paris, les Bruxellois néerlandophones ont placé une liste islamiste en deuxième position des élections fédérales.

Par Marc Baudriller le 10 juin 2024

Boulevard Voltaire

samedi 8 juin 2024

La Seine-Saint-Denis lance une campagne « Ici, on parle français et… »



Les Jeux olympiques de Paris 2024 arrivent à grands pas. L’événement devrait être l’occasion de faire rayonner la France et la culture française. Mais en Seine-Saint-Denis, il en sera autrement. Le Campus francophone et l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), bien aidés par le conseil départemental, ont décidé de profiter de la manifestation sportive pour mettre à l’honneur le... multiculturalisme.

Résultat : une campagne intitulée « Ici, on parle français et... », construite « sur un modèle simple d’étiquetage, à l’image des dispositifs déjà présents dans les commerces comme l’affichage pour le paiement par cartes bancaires ». Les « … » sont remplacés par les langues parlées dans les commerces. 

Selon le département, près de cent quatre-vingts langues seraient pratiquées sur son territoire. De quoi en perdre son latin. D’autant que, dans la multitude des idiomes utilisés, peu ont des racines latines. Pour beaucoup, ce sont des dialectes, des patois ou des langues régionales davantage que des langues nationales. Parmi les différents exemples donnés par les organisateurs de la campagne, le peul, langue d’Afrique de l’Ouest, le kabyle et le tamazight, le soninké, parlé principalement au Mali ou, plus classique, le créole…

Une promotion de l’immigration à peine dissimulée

L’objectif de cette démarche serait, entre autres, de permettre un meilleur accueil des touristes. C’est, en tout cas, la justification que lui ont trouvée les organisateurs. Dans les faits, il s’agit plutôt de faire la promotion de l’immigration à travers la linguistique. Ce qui prend tout son sens, en Seine-Saint-Denis, « un important bassin migratoire », comme l’explique à BV Marie Caroline Saglio, la directrice du diplôme universitaire « Hospitalité médiations migrations » à l'INALCO, à l’origine du projet.

Selon elle, « toutes les populations de migration sont des populations qui ont une richesse linguistique très importante, exceptionnelle et très peu connue ». Elle nous précise : « C’est un patrimoine exceptionnel. » Elle va même plus loin, en précisant que « la question de la transmission est essentielle ». Pas question d'assimilation.

Le Grand Remplacement linguistique ?

Pour l’universitaire, le patrimoine de la France, ce sont les langues étrangères. Pourtant, si l’on en croit le Larousse, le patrimoine est un « bien qu'on tient par héritage de ses ascendants ». Caroline Saglio explique, également, que si rien n’est fait pour représenter ces langues issues de communautés qui viennent parfois tout juste d’arriver, « il y a un patrimoine qui disparaît ». Ainsi, le patrimoine ne serait plus un héritage mais un conglomérat de cultures récentes, peu importe s'il dilue l’identité de la France et sa culture.

Si l’on suit cette logique, les langues françaises pourraient ne plus être le français et les langues régionales (le corse, l’occitan, le catalan, le breton et autres) seront, demain, considérées comme le wolof, une langue nigéro-congolaise, le lingala, venue du Congo, le bengali, parler du Bengale, ou le persan... Une menace pour les langues régionales dont l’emploi est de plus en plus rare et pour une langue nationale qui s'appauvrit. D’aucuns y verront la définition du Grand Remplacement linguistique.

Par Sarah-Louise Guille le 7 juin 2024

Boulevard Voltaire


vendredi 31 mai 2024

Droite molle : Xavier Bertrand vole au secours de l’Algérie



La guerre d’Algérie est-elle réellement finie ? Soixante après son indépendance, le pays maghrébin continue de nourrir une haine féroce envers la France. Dernière illustration en date de ce ressentiment tenace : la liste des biens à restituer qu’Alger vient de transmettre à Paris. Il s’agirait de « biens historiques et symboliques de l’Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises », indique le communiqué des historiens algériens.

Évidemment, cette demande a été saluée par l’islamo-gauchisme au grand complet. « Il est temps que la France rende tout ce qu’elle doit à l’Algérie »s’est ainsi réjouie Rima Hassan. Les Républicains - ou du moins, leur community manager - ont moins favorablement reçu cette nouvelle revendication post-coloniale et l’ont clairement fait savoir. « Message de service à l’Algérie, il faut tout reprendre, les biens et le mal : criminels, délinquants, clandestins, OQTF… », note avec causticité un tweet du parti, « liké » plus de 5000 fois.

Xavier Bertrand très en colère

Mais voilà, du côté du Conseil régional des Hauts-de-France, cette pointe d’humour n’a guère été appréciée. Xavier Bertrand a ainsi pris la parole pour annoncer qu’il se désolidarisait de sa famille politique : « Je condamne avec force ce tweet qui ne reflète ni les valeurs, ni l’histoire des Républicains. Aucun calcul électoral n’autorise à insulter un pays et son peuple ». Très remonté, l’élu a demandé le retrait du tweet jugé « indigne ».

Figure d’une droite désespérément molle, Xavier Bertrand semble mûr pour rejoindre les rangs macronistes. Sans doute se reconnaît-il dans l’attitude repentante qu’affichent le président et ses soutiens vis-à-vis de l’Algérie depuis leur accession au pouvoir. On ne l’a pas entendu s’indigner lorsqu’Emmanuel Macron a qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité », ou quand Gérald Darmanin est allé déposer une gerbe de fleurs sur les tombes des « martyrs » du FLN. Ces génuflexions pénitentes ne l’ont manifestement pas indisposé.

Une droite soumise et démodée

À ce titre, Xavier Bertrand est en décalage total avec son temps. L’époque n’est plus aux demi-mesures et aux accommodements raisonnables. Elle n’est surtout plus à la soumission. Le peuple de droite en a assez de ces dirigeants qui se laissent intimider par la presse de gauche ou mener par le bout du nez par des pays du tiers-monde. Quand le président Abdelmadjid Tebboune exprime de nouvelles revendications anti-françaises et remet une pièce dans la machine du ressentiment postcolonial en prévenant d’entrée de jeu que l’Algérie refuserait unilatéralement « les concessions et les compromis », la France se déshonore en s’écrasant comme elle le fait. 

Comme certains à droite le font justement savoir, c’est aujourd’hui notre pays qui est en droit de demander des comptes à son ex-colonie. Il est temps que l’Algérie renonce aux extravagants privilèges dont elle jouit depuis la signature des accords d’Evian, qu’elle nous délivre enfin les fameux laissez-passer consulaires qui lui sont demandés et reprenne bon nombre de ses ressortissants qui sont tout sauf des « chances pour la France ».

En s’inscrivant à rebours de ce discours, Xavier Bertrand fait figure de dhimmi. Sans compter qu'il joue le rôle du caillou dans la chaussure de François-Xavier Bellamy.

Par Jean Kast le 31 mai 2024

Boulevard Voltaire