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mercredi 27 novembre 2024

Boualem Sansal, révélateur de l’hypocrisie de la gauche

 


Une fois de plus, la gauche intellectuelle française se discrédite. Son silence sur le cas Boualem Sansal rejoint son euphorie à la « libération » de Phnom Penh, suivie d’un vrai génocide, ou son refus de saluer le combat de Soljenitsyne contre le soviétisme. Aujourd’hui, dénoncer l’islamisme ou certains totalitarismes décoloniaux est aussi dangereux que dénoncer le régime soviétique en d’autres temps. Boualem Sansal arrêté par le pouvoir algérien est un Soljenitsyne des sables avec un style voltairien. Il dénonce tout à la fois le régime algérien et l’islamisme, le totalitarisme étatique et le fanatisme religieux.

Boualem Sansal, un amoureux de la France

Le dernier livre de Boualem Sansal, Le français, parlons-en !, est un cri d’amour pour la langue française, et aussi un avertissement à une culture française qui, ne défendant plus sa langue, paraît condamné à la disparition nationale.
Sansal a mal à l Algérie et il a mal à la France. Un Algérien qui aime la langue française et qui continue à rencontrer des intellectuels juifs et israéliens, c’est un péché mortel pour le gouvernement d’Alger.

Mais il y a peut-être plus grave : non seulement Sansal est pro-français mais il est pro-marocain, le pire du pire.
Il le dit avec cette naïve sincérité qui fait partie intégrante de sa pensée totalement libre, et il le dit partout, même dans des médias jugés antialgériens et proche de la droite radicale française.
Non seulement il rejoint la France sur la marocanité de l’ancien Sahara espagnol, mais en plus il estime que toute une partie de l’Algérie au temps de la colonisation a été détachée par Paris de l’espace historique marocain qui va jusqu’à Tlemcen et Oran.

En fait, pour lui l’Algérie est une création de la France alors que le Maroc est un empire ancien et un État indiscutable, d’où la différence entre la départementalisation et le simple protectorat. Finalement, les Algériens devraient remercier les Français de les avoir inventés et de leur avoir donné un territoire si considérable, notamment vers le Sahara oriental marocain. Au Maroc, on ressort d’ailleurs des documents qui font référence à des promesses de restitution de territoires après une indépendance de l’Algérie à laquelle le royaume devenu indépendant a participé.

Le bal des hypocrites

On comprend bien que le régime algérien, soudé artificiellement par la haine de la France et l’hostilité au Maroc, ne peut accepter un tel discours. Sansal risque donc en fait un procès pour trahison et mise en cause de l’intégrité territoriale, et, à 75 ans, il risque, sinon la mort, la réclusion criminelle à perpétuité.

Ne cherchez pas chez les pétitionnistes convulsifs de Mediapart une liste pro-Sansal… Non !
Là, pas un mot pour défendre la liberté d’expression quand elle ne va pas dans le bon sens de la gauche militante.

Certains cependant se mobilisent, comme le souligne France Info relayant cette fois l’appel de l’hebdomadaire Le Point qui fait honneur à la presse française : « Annie Ernaux, Jean-Marie Le Clézio, Orhan Pamuk et Wole Soyinka, tous Prix Nobel de littérature, ainsi que Salman Rushdie, Peter Sloterdijk, Andreï Kourkov, Roberto Saviano, Giuliano da Empoli et Alaa el Aswany ont rejoint l’appel à la solidarité lancé dans l’hebdomadaire Le Point, samedi 23 novembre, par le Prix Goncourt 2024, Kamel Daoud. Parmi les signataires se trouvent aussi Sylvain Tesson, Leïla Slimani, Élisabeth Badinter, Bernard-Henri Lévy, Jean-Baptiste Andrea, Émilie Frèche, Caroline Fourest, Boris Cyrulnik ou encore Joann Sfar.

Dans ce texte adressé aux défenseurs de la liberté, l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud évoque sa “profonde inquiétude”. Il estime que “cette nouvelle tragique est le reflet d’une réalité alarmante en Algérie, où la liberté d’expression n’est plus qu’un souvenir face aux répressions, aux emprisonnements et à la mise sous surveillance de la société entière”.
Pour Kamel Daoud, Boualem Sansal, 75 ans, “ressemble à un vieux prophète biblique, souriant. Il provoque les passions et les amitiés autant que la détestation des soumis et des jaloux. Il est libre et amusé par la vie”Il poursuit avec ces mots : Sansal écrit, il ne tue pas et n’emprisonne personne. Son innocence face à la dictature lui fit oublier la réalité de la Terreur en Algérie depuis quelques années. Il a négligé de regarder la meute qui l’attendait, il est retourné visiter son pays ce samedi-là. Il l’a payé cher.” »

Ses amis le mettaient en garde contre ce risque, mais il disait : « Un résistant, ça résiste dans son pays et non pas à l’étranger. » C’était le sentiment d’Alexeï Navalny, bien moins naïf et pourtant revenu en Russie. On en connaît l’issue.

Mais Navalny a galvanisé Saint-Germain-des-Prés, pas Sansal. Pourquoi ? On connaît la réponse et elle n’est pas à l’honneur des défenseurs de la liberté à géométrie très variable. 

Le bal des hypocrites se poursuit, mais il devient insupportable, et, dans leur suffisance, ils ne s’en rendent pas compte.

Par Pierre Boisguilbert le 26 novembre 2024

Polémia

vendredi 2 août 2024

One, two, three, viva l’hyperandrogénie!



Pour l’instant, l’ambiance de bacchanales s’était limitée à la cérémonie d’ouverture. Dionysos bleu et femmes à barbe ont fait de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques parisiens un carnaval dont il a été dit mille choses. Une autre menace pesait sur le rendez-vous sportif : la qualification d’athlètes transgenres dans les compétitions sportives. Ce jeudi 1er août, la performance de la boxeuse algérienne Imane Khelif face à l’Italienne Angela Carini, pose question.

Une bonne paire de claques dans la gueule

C’est un risque et une dérive contre lesquels Julien Odoul, député RN de l’Yonne, nous avait mis en garde il y a un an : l’apparition de transgenres dans les épreuves olympiques. « En favorisant l’inclusion des athlètes transgenres, on accepte de facto l’exclusion des athlètes féminines. C’est injuste et révoltant ! », avait-il rappelé. Pour l’instant, aucune épreuve olympique n’avait semblé entachée de doute. Et puis il y a eu ce combat de boxe. Angela Carini, casque bleu sur le crâne, contre Imane Khelif, avec ses grands bras musclés. La joute ne restera pas comme un monument d’indécision sportive. Sonnée par un marron sévère, l’athlète italienne a dû abandonner la partie au bout de quarante-six secondes. Écœurée, elle répète « Non è giusto. Non è giusto! » (ce n’est pas juste) et tombe en larmes.

Sans contrefaçon je suis un garçon

Mais d’où sort son adversaire du jour ? En mars 2023, Imane Khelif avait été disqualifiée des mondiaux de boxe amateure organisés à New Delhi, pour « non-respect des critères d’éligibilité ». Tout en se refusant à violer le secret médical, la Fédération internationale de boxe avait détecté chez l’athlète un taux de testostérone anormalement élevé. La jolie notion d’ « hyperandrogénie » avait été employée. En mettant les pieds dans le plat, l’athlète serait née avec des chromosomes XY, information confirmée à l’époque par le président de la Fédération internationale, Umar Kremlev. L’athlète avait dénoncé un complot : « Des gens ont conspiré contre l’Algérie pour que notre drapeau ne soit pas hissé et pour que la médaille d’or ne lui revienne pas ».

Le CIO semble disposer de critères bien moins stricts. Dès la naissance de la polémique, il est d’ailleurs monté au créneau pour défendre la sportive : « Toute personne a le droit de pratiquer un sport sans discrimination, a expliqué le CIO dans son communiqué. Tous les athlètes participant au tournoi de boxe des Jeux de Paris respectent les règles d’éligibilité et d’inscription à la compétition, ainsi que toutes les règles médicales applicables établies par l’Unité de Boxe Paris 2024. Comme pour les compétitions de boxe olympiques précédentes, le sexe et l’âge des athlètes sont basés sur leur passeport ». 

Le monde à l’envers

On se demande si le CIO, en cédant aux caprices des idéologies à la mode, ne scie pas la branche sur lequel il est assis. Si la tendance se généralisait, quel intérêt auront les téléspectateurs à s’assoir devant les épreuves féminines, quel intérêt les chaînes auront à acheter les droits de diffusion ? 

De toute façon, depuis la cérémonie d’ouverture controversée, tout est renversé, c’est le monde à l’envers. Au village olympique, la délégation britannique, qui se plaignait de la nourriture servie, a même engagé son propre cuisinier !

Par Frédéric Magellan le 2 août 2024

Causeur

vendredi 31 mai 2024

Droite molle : Xavier Bertrand vole au secours de l’Algérie



La guerre d’Algérie est-elle réellement finie ? Soixante après son indépendance, le pays maghrébin continue de nourrir une haine féroce envers la France. Dernière illustration en date de ce ressentiment tenace : la liste des biens à restituer qu’Alger vient de transmettre à Paris. Il s’agirait de « biens historiques et symboliques de l’Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises », indique le communiqué des historiens algériens.

Évidemment, cette demande a été saluée par l’islamo-gauchisme au grand complet. « Il est temps que la France rende tout ce qu’elle doit à l’Algérie »s’est ainsi réjouie Rima Hassan. Les Républicains - ou du moins, leur community manager - ont moins favorablement reçu cette nouvelle revendication post-coloniale et l’ont clairement fait savoir. « Message de service à l’Algérie, il faut tout reprendre, les biens et le mal : criminels, délinquants, clandestins, OQTF… », note avec causticité un tweet du parti, « liké » plus de 5000 fois.

Xavier Bertrand très en colère

Mais voilà, du côté du Conseil régional des Hauts-de-France, cette pointe d’humour n’a guère été appréciée. Xavier Bertrand a ainsi pris la parole pour annoncer qu’il se désolidarisait de sa famille politique : « Je condamne avec force ce tweet qui ne reflète ni les valeurs, ni l’histoire des Républicains. Aucun calcul électoral n’autorise à insulter un pays et son peuple ». Très remonté, l’élu a demandé le retrait du tweet jugé « indigne ».

Figure d’une droite désespérément molle, Xavier Bertrand semble mûr pour rejoindre les rangs macronistes. Sans doute se reconnaît-il dans l’attitude repentante qu’affichent le président et ses soutiens vis-à-vis de l’Algérie depuis leur accession au pouvoir. On ne l’a pas entendu s’indigner lorsqu’Emmanuel Macron a qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité », ou quand Gérald Darmanin est allé déposer une gerbe de fleurs sur les tombes des « martyrs » du FLN. Ces génuflexions pénitentes ne l’ont manifestement pas indisposé.

Une droite soumise et démodée

À ce titre, Xavier Bertrand est en décalage total avec son temps. L’époque n’est plus aux demi-mesures et aux accommodements raisonnables. Elle n’est surtout plus à la soumission. Le peuple de droite en a assez de ces dirigeants qui se laissent intimider par la presse de gauche ou mener par le bout du nez par des pays du tiers-monde. Quand le président Abdelmadjid Tebboune exprime de nouvelles revendications anti-françaises et remet une pièce dans la machine du ressentiment postcolonial en prévenant d’entrée de jeu que l’Algérie refuserait unilatéralement « les concessions et les compromis », la France se déshonore en s’écrasant comme elle le fait. 

Comme certains à droite le font justement savoir, c’est aujourd’hui notre pays qui est en droit de demander des comptes à son ex-colonie. Il est temps que l’Algérie renonce aux extravagants privilèges dont elle jouit depuis la signature des accords d’Evian, qu’elle nous délivre enfin les fameux laissez-passer consulaires qui lui sont demandés et reprenne bon nombre de ses ressortissants qui sont tout sauf des « chances pour la France ».

En s’inscrivant à rebours de ce discours, Xavier Bertrand fait figure de dhimmi. Sans compter qu'il joue le rôle du caillou dans la chaussure de François-Xavier Bellamy.

Par Jean Kast le 31 mai 2024

Boulevard Voltaire

vendredi 8 décembre 2023

OAS, colonisation : la gauche stigmatise une députée LR pour ses origines



Vous savez comment est la gauche. Elle refuse de faire porter les péchés des parents aux enfants - elle réclame, de ce fait, le rapatriement des familles de djihadistes en Syrie - et les péchés des enfants aux parents : elle est toujours vent debout contre la suppression des allocations aux familles de délinquants. Elle ne reconnaît aucun héritage, aucune filiation. 

Le renvoi d'un individu à ses origines est stigmatisant. Chacun est une page blanche. « On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille/Être né quelque part pour celui qui est né, c’est toujours un hasard », chante-t-elle, en écho à Maxime le Forestier.

Sauf quand il s’agit de la droite. Là, ce n'est pas la même limonade. Marine Le Pen est renvoyée tous les jours que le bon Dieu fait à son père. Et la députée LR Michèle Tabarot, à l'Assemblée, vient peu ou prou de subir le même sort : la députée EELV Sabrina Sebaihi, lors des débats sur la suppression (avortée) de l’accord franco-algérien de 1968, a attaqué Michèle Tabarot sur sa famille, au sein même de l’Hémicycle : « Il est impensable de voter un texte défendu par une descendante de l’OAS, et applaudi par les héritiers tortionnaires de l’Algérie. » L’allusion à Robert Tabarot, père de Michèle, est on ne peut plus claire.

Il faut dire, si l'on doit se situer sur le terrain familial, qu'à l’instar de Fatiha Keloua-Hachi (PS) qui dénonce une « vieille soupe rance et stigmatisante envers les Algériens […] nourrie d'un imaginaire post-colonial » ou encore de la communiste (GDR) Soumya Bourouaha, qui parle d'un « texte aux relents xénophobes », Sabrina Sebaihi est d’origine algérienne : son père était ouvrier, sa mère assistante maternelle, tous deux sont arrivés en France dans les années 70, rejoignant postérieurement à l’indépendance le pays colonisateur, jugeant, sans doute, qu’il pourrait leur offrir un avenir meilleur que leur terre natale, pourtant désormais débarrassée de son joug. Ce pays « colonisateur » comme ne cesse de le qualifier ladite Sabrina Sebaihi, est si méchant qu’il a fait d’elle une députée. 

Et c’est sans doute pour exprimer sa reconnaissance qu’elle a porté, en avril 2023, devant l’Assemblée nationale, une proposition de loi - finalement retirée - demandant que le 17 octobre 1961 soit qualifié de crime d’État, assortie de l’instauration d’une journée de commémoration nationale.

Un autre député, de La France insoumise celui-là, Sébastien Delogu, a également fait reproche à Michèle Tabarot de « sa famille qui a colonisé l’Algérie ».

Michèle Tabarot, lorsqu’elle a pris la parole à son tour, a dénoncé cette « mise en cause […] assez honteuse », a rappelé que le règlement, en vertu de son article 70, interdisait les mises en cause personnelle. Elle a rajouté qu’elle « [était] fière de [son] histoire familiale » et martelé, enfin, qu’elle n’avait pas « de leçon à recevoir » de la part de ceux qui « [étaient] les amis du FLN et [sont] aujourd’hui les amis du Hamas ».

Comment ne pas voir, encore une fois, dans cette passe d'armes un énième épisode de ce match retour de la guerre d’Algérie qui est en train de se jouer sur notre sol. Tous les coups bas sont bons, y compris les attaques familiales. En attendant, le régime dérogatoire facilitant l'immigration d'une population biberonnée à la haine de la France est toujours en place.

Par Gabrielle Cluzel le 7 décembre 2023

Boulevard Voltaire

mercredi 7 décembre 2022

Maroc -Espagne : pour l’amour du Maroc ou par haine de la France ?

 

Ne soyons pas dupes. C’est moins l’amour du Maroc qui a été célébré hier que la haine de l’occident, de l’Europe et de la France. C’est dans un esprit de revanche, de conquête et d’impunité que ces actes ont été commis. Voici ce qui arrive quand ils gagnent un match de foot. Imaginez ce qui arrivera s’ils gagnent une élection.

Des hordes de Français de bouche ont déferlé, hier soir, dans les artères principales des grandes villes de France pour célébrer la victoire d’une équipe étrangère, le Maroc, en match de coupe du monde contre l’Espagne. L’exploit sportif est indéniable et mérite d’être souligné d’autant que les Français ont toujours eu un faible pour le « petit poucet » des compétitions sportives officielles. L’équipe de football du Maroc a réalisé un exploit sportif, alors quel est le problème avec sa célébration partout en Europe, me demandent les aveugles, les borgnes et les mutilés du bon sens ? Quand le Portugal gagne, par exemple, ne constate-t-on pas les mêmes scènes de liesse dans les rues françaises ?

Eh bien non. Quand le Portugal gagne, le comportement de ses supporters est le même à Lisbonne qu’à Paris ou Montluçon. Quand le Portugal, l’Italie ou l’Espagne gagnent, ses supporters ne déferlent pas par milliers dans les rues françaises en vociférant indignement des slogans anti-français. Hier, les seuls supporters Marocains festifs et dignes se trouvaient au Maroc, rudement encadrés par un pouvoir ne tolérant aucun débordement. Partout ailleurs, nous avons assisté à des débordements savamment camouflés par les grandes chaînes de télévision françaises, préférant occulter le réel pour propager l’illusion d’un « Vivre-Ensemble » enrichissant.

Ce que les Français ont pu constater dans la rue et par les témoignages diffusés sur les réseaux sociaux, ce sont des supporters maghrébins arrachant le drapeau français d’un bâtiment officiel à Amiens pour le remplacer par celui du Maroc, ce sont des centaines de publications de marocains appelant à la reconquête de l’Espagne par les Arabes, c’est un ancien candidat à la présidence française, Anasse Kazib, qui revendique fièrement son appartenance au Maroc, ce sont des milliers de supporters de foot qui hurlent soudainement dans les rues de Paris « Palestine, Palestine ! », ce sont des voitures brûlées, des objets volés, des rues en feu et des agressions en pagaille contre les forces de l’ordre.

Ne soyons pas dupes. C’est moins l’amour du Maroc qui a été célébré hier que la haine de l’occident, de l’Europe et de la France. C’est dans un esprit de revanche, de conquête et d’impunité que ces actes ont été commis.

Voici ce qui arrive quand ils gagnent un match de foot. Imaginez ce qui arrivera s’ils gagnent une élection.

Par Grégory Roose le 7 décembre 2022

Grégory Roose

mardi 25 octobre 2022

La France récupère les femmes de djihadistes mais garde ses délinquants algériens



Jeudi dernier, la France a fait revenir 40 enfants et 15 femmes de djihadistes des camps du nord-est de la Syrie. C’est le second rapatriement de grande ampleur opéré par la France depuis celui du 5 juillet dernier où 35 enfants et 16 femmes avaient été ramenés en France, dont la femme du terroriste Samy Amimour impliqué dans les attentats de Paris et de Saint-Denis. L’enquête a d’ailleurs montré qu’elle partageait totalement la ligne idéologique de son mari.

Avec ce nouveau rapatriement en France, le Quai d’Orsay semble avoir définitivement tourné le dos à la doctrine du « cas par cas » qui prévalait jusqu’en juillet dernier. Rappelons également que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné, en septembre dernier, la France pour sa lenteur dans les procédures de rapatriement des femmes et enfants de Daech : « Estimant que la France a violé l’article 3.2 du protocole 4 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui stipule que "nul ne peut être privé d’entrer sur le territoire de l’État dont il est le ressortissant", la Cour demande donc à la France de "réexaminer au plus vite" les demandes de rapatriement. "Il incombe au gouvernement français de reprendre l’examen des demandes des requérants dans les plus brefs délais en l’entourant des garanties appropriées contre l’arbitraire" » (20 minutes).

Sachant qu’il reste encore une centaine de femmes et près de 250 enfants dans les camps syriens, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a affirmé sur LCI qu’il y aurait encore « quelques mouvements de rapatriements collectifs » qui se feraient progressivement.

Dès le 20 octobre, trois de ces quinze femmes ont été mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et placées en détention provisoire, car elles faisaient déjà l’objet d’un mandat d’arrêt. Deux d’entre elles sont aussi mises en examen pour soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant. Les autres femmes avaient été placées en garde à vue dans les locaux de la DGSI car elles faisaient l’objet d’un mandat de recherche, selon l’AFP citant le parquet national antiterroriste. Lundi 24 octobre, dix d’entre elles ont été mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et écrouées. L'une d’elle faisait même l’objet d’une mise en examen pour crime contre l’humanité et génocide. On notera que, parmi ces femmes, figure aussi l'épouse d’un des terroristes du 13 novembre. Les enfants ont été confiés aux services sociaux. De bonnes Françaises, des mères exemplaires… La France est donc si bonne mère qu’elle récupère en son sein ceux-là mêmes qui veulent l’anéantir en tant que France, justement.

Par une bien mauvaise coïncidence, la même semaine, le débat des OQTF presque jamais exécutées et des délinquants étrangers si peu rapatriés de l’autre côté de la Méditerranée battait son plein. Sur BV, Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, expliquait que, avec l’Algérie, « seul le rapport de force compte ».

Il ajoute dans FigaroVox que l'Algérie ne souhaitait en aucun cas rapatrier sur son sol ses ressortissants délinquants, ajoutant cela à la longue liste des humiliations subies par la France de la part des gouvernements algériens depuis 1968. Les raisons, explique-t-il, sont multiples : le trop-plein démographique d’un pays où 70 % de la population a moins de trente ans, la volonté de tenir la dragée haute à l’ancienne puissance coloniale – un des ressorts essentiels de la politique algérienne depuis plus de cinquante ans… Les OQTF en direction de l’Algérie ne sont donc pas exécutées par malignité du côté algérien (absence de laissez-passer consulaire) mais aussi, mais surtout, par manque de volonté politique forte du gouvernement français qui disposerait de plusieurs moyens de pressions : la renégociation des accords de 1968 - une urgence qui nécessiterait une grande dose de courage politique - mais aussi le blocage des visas accordés en grand nombre aux pays du Maghreb. Autant dire que cela relève pour l’instant de l’utopie, malgré les rodomontades gouvernementales.

Dans le dossier des femmes et des enfants de djihadistes rapatriés comme dans celui de nos rapports avec l’Algérie, la France montre sa faiblesse, sa passivité. Elle se contente de suivre et de subir les événements. Toujours plus loin dans l’humiliation.

Par Marie d'Armagnac le 25 octobre 2022

Boulevard Voltaire

samedi 8 octobre 2022

Visite d’Élisabeth Borne dimanche et lundi en Algérie : les honteux silences de la France



Ce n’est pas comme si on avait des choses à dire et même à exiger du gouvernement algérien… Pas comme si les Algériens étaient nombreux dans nos prisons, très nombreux même. Pas comme si les plus gros contingents de migrants illégaux en France depuis des années arrivaient justement… d’Algérie. Pas comme si l’Algérie refusait de récupérer les immigrés venus illégalement en France et pour lesquels les tribunaux français ont pris une décision d’expulsion. Pas comme si l’Algérie, dans sa communication et ses actes, foulait aux pieds la France, son honneur et son peuple. On passera sur les espoirs déçus de Macron concernant le gaz algérien, sur les milliards d’euros gagnés en France et envoyés par les Algériens dans leur pays, sur les campagnes violemment antifrançaises d’Alger.

Après la visite inutile et ronflante, en août, d’Emmanuel Macron, honteusement sifflé à Oran,  débarque à Alger en amie, ce dimanche matin, accompagnée d’une énorme délégation de seize ministres ! Son premier geste consistera à déposer une gerbe au mémorial du Martyr, un monument surplombant Alger, érigé en 1982 pour le vingtième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie et dédié aux combattants de la guerre d'indépendance. Les harkis, les rapatriés d’Algérie, les Français qui ont laissé leur vie ou l’ont risquée durant la guerre d’Algérie sur l’ordre de la France apprécieront… Sans doute pour faire bonne mesure, dans un « en même temps » macronien, Élisabeth Borne ira déposer dans la foulée une gerbe au monument aux morts pour la France, dans le carré militaire du cimetière européen Saint-Eugène.

Le reste du séjour sera consacré aux causeries et dîners officiels, chaque ministre français rencontrant son alter ego algérien.

Il s’agit, précise Matignon lors d'un point presse auquel BV a participé, ce jeudi 6 octobre, de « poser les bases d’une relance de notre relation », après les « quelques turbulences » récentes dans les relations entre les deux pays. Des turbulences nées des exigences de la France vis-à-vis de l’Algérie, notamment sur les OQTF (obligation de quitter le territoire français).

Pas de vagues. On parlera des « liens exceptionnels » entre les deux pays, des « liens d’amitié », de ces « populations mêlées », de la « diaspora », de « la jeunesse » du pays. On va parler de développement, d’échanges, de start-up.

Mais le drame du voyage est dans les sujets que l’on n’abordera pas ou peu. On ne parlera pas de gaz, par exemple. « La livraison de gaz n’est pas à l’ordre du jour du déplacement du Premier ministre », précise Matignon. L’Algérie ne nous tirera pas du froid cet hiver. Malgré sa grande « amitié » pour la France, elle a préféré contracter avec… l’Espagne ! On n'évoquera pas non plus l’Histoire. Cette Histoire exploitée jusqu’au paroxysme contre la France par les autorités algériennes. C’est du ressort de la commission d’historiens actuellement en cours de recrutement, chargée de « regarder en face les faits historiques », sur la base de l’ouverture des archives de part et d’autre, rappelle Matignon. Face à cette tentative d’Histoire officielle, toutes les craintes sont autorisées…

Surtout, on ne parlera pas d’immigration, de visas et de retours au pays. Ou bien peu. « Les réadmissions des étrangers en situation irrégulière sont encore en discussion, répond Matignon interrogé sur ce point par BVLa négociation n’a pas abouti à l’heure où on se parle. ». Le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur en discuteront peut-être entre la poire et le fromage… C’est la dernière roue du carrosse. Un détail sans importance. En réalité, l’Algérie entend continuer comme avant à piloter la  d’immigration de la France, tranquillement. Et la France, au lieu de taper du poing sur la table, préfère fumer le narguilé et s’enivrer de mots.

Pas de gaz, rien sur l’immigration : que vont donc faire nos seize ministres dans la galère algérienne ? En quoi ce voyage répond-il aux attentes et aux angoisses des Français ? Y a-t-il quelqu’un, au gouvernement, pour défendre les intérêts de ce pays, pour écouter l'exaspération de nos compatriotes ? Encore une question : l’honneur a-t-il toujours un sens pour nos dirigeants ? Poser ces questions, c’est malheureusement y répondre…

Par Marc Baudriller le 7 octobre 2022

Boulevard Voltaire

samedi 27 août 2022

Voyage à Alger : Pourquoi Macron devrait taper du poing sur la table



Emmanuel Macron est depuis hier en Algérie. Deux grands enjeux dominent cette visite : un enjeu énergétique, avec ce gaz dont nous avons besoin, et un enjeu purement politique et diplomatique lié à l’immigration.

À première vue, pour nos compatriotes, l’enjeu le plus brûlant, alors que l’automne et l’hiver approchent, c’est le gaz. Impossible, pour le Président français, de laisser les Français grelotter de froid cet hiver. Impossible de fermer nos usines, faute de gaz pour les faire tourner.

Pendant cette visite, la France a donc les yeux rivés sur le gaz algérien. Mais, en réalité, nous n’avons pas grand-chose à espérer de l'Algérie comme fournisseur de gaz et il suffit d’entrer dans le concret pour le comprendre.

Car le gaz ne se transporte pas aisément. « L’Algérie consomme la moitié de celui qu’elle produit, explique Philippe Charlez, expert énergéticien de l'Institut Sapiens, auteur de nombreux articles très précis pour Boulevard VoltaireElle vend le reste à l’Espagne via deux pipelines dont un fonctionne peu ou pas à cause des mauvaises relations avec le Maroc. Elle en vend aussi à l’Italie via un troisième pipeline qui n’a plus qu’un très faible débit lorsqu’il arrive en France après avoir traversé les Alpes. » Changer cela nécessiterait d’énormes travaux. Le reste, c’est du gaz naturel liquéfié. Nous en achetons 4,5 milliards de m3 par an à Alger - c’est 10 % de la consommation française. Alors, la France peut sans doute acheter un peu plus de gaz algérien, mais Emmanuel Macron ne trouvera pas en Algérie, à court terme, les 8 milliards de m3 que nous fournit jusqu’ici la Russie.

En attendant, la France a des atouts à faire valoir dans ses relations avec l'Algérie. Sur le gaz, rappelons que la France est la cliente de l’Algérie, c’est elle qui signe les chèques. Ensuite, depuis 2021, la France achète plus à l’Algérie qu’elle ne lui vend de biens ou d’énergie, gaz compris. Enfin, la communauté algérienne de France envoie chaque année des milliards d’euros gagnés en France vers l’Algérie.

Libéré de cette dépendance hypothétique, notre Président a donc bien les mains libres en Algérie pour négocier le vrai dossier chaud, celui de l’immigration. Il doit absolument en profiter pour régler enfin le vieux conflit avec l’Algérie sur ce point : Algériens emprisonnés en France (A propos, combien d'Algériens parmi les étrangers et les doubles nationalités présents dans nos prisons ?), dettes non payées envers les hôpitaux français, fraude aux retraites touchées en Algérie et, surtout, pression migratoire continue de l’Algérie sur la France.

L’affaire des laissez-passer consulaires est emblématique. En 2019, près de 16.000 Algériens ont fait l'objet de mesures d'éloignement de la France, 1.600 seulement ont été exécutées, soit 10 %... faute d’accord de l’Algérie ! La situation s'est agravée depuis. En septembre dernier, Gérald Darmanin avait tapé du poing sur la table et menacé de réduire le nombre des visas accordés aux Algériens. Sans résultat.

Plus qu’une question de gaz, c’est donc une question de politique au sens noble qui se joue à Alger, une question de crédibilité du président de la République auprès des Français, une question d’autorité de la France sur le terrain international, une question de prestige et de souveraineté. Les débats mémoriels savamment entretenus par l’Algérie ne servent qu’à prolonger une situation inacceptable par la France. Macron fera-t-il enfin preuve d’autorité ? Emportera-t-il enfin un succès, un vrai, à l’international sur un point aussi crucial pour l’avenir de la France ? Dieu sait pourquoi, on a des doutes…

Par Marc Baudriller le 26 août 2022

mardi 5 juillet 2022

Au sujet des massacres d'Oran, le 5 juillet 1962



Aujourd’hui l’Algerie fête son indépendance. Le pays, qui vit sur une rente mémorielle qui assure le pouvoir des représentants du FLN, exige en permanence la repentance de la France mais n’a jamais présenté d’excuses pour les massacres d’Européens exécutés après la proclamation de l’indépendance. Quant à la France, elle a enseveli cela dans le silence au nom de la repentance.

L’histoire de la guerre d’Algérie n’oppose pas de purs algériens innocents à d’affreux colons persécuteurs, ça ce sont les mensonges du pouvoir algérien. La plupart des européens en Algérie étaient de petits artisans, des ouvriers, des petits commerçants, de modestes employés.

Que l’indépendance ait été inévitable est un fait, qu’il ait fallu un bain de sang pour y arriver est regrettable, mais on ne peut réécrire l’histoire. Les exactions et les tortures ont été importantes côté algérien, durant la guerre comme après mais la mémoire des pieds-noirs a été ignorée par la France. Pourtant, ces massacres gratuits d’européens une fois l’indépendance obtenus sont aussi des crimes contre l’humanité.
Regarder en face les horreurs de la guerre et constater que les atrocités ont été bien réparties dans les deux camps est la seule manière de passer à autre chose. Ce récit des survivants est dur à lire mais il devrait calmer les hystériques de la repentance et panser peut-être leur méconnaissance de l’histoire.

Par Céline Pina le 5 juillet 2022

Facebook de Céline Pina

dimanche 3 juillet 2022

Indignation



"La délégation française pour les jeux olympiques de la Méditerranée, qui se déroulent en Algérie, est la seule délégation à avoir été sifflée et huée durant l'événement de l'inauguration."

Athmane Bessalem, avocat algérien, le 1er juillet 2022 sur Twitter

Je partage l'indignation de Karim Ouchikh (Président du SIEL) au sujet de cette nouvelle totalement passée en silence par nos médias. Une humiliation de plus. On attend toujours les paroles d'une éventuelle réaction des services de notre gouvernement et une vidéo de notre artiste de cinéma qui loge à l'Elysée.

Steph FG