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samedi 29 octobre 2022

Fin du rêve franco-allemand : La France doit se tourner vers l’Europe du Sud et la Russie !



La guerre en Ukraine, surtout si la Russie est victorieuse, ce qui est plus que probable, conduira à des changements politiques, géopolitiques, civilisationnels considérables en Europe, mais une des premières conséquences imprévisibles est la réalisation par la France, comme lorsque la mer se retire, du véritable jeu de dupes que constitue la coopération franco-allemande ! L’Allemagne a été vaincue par la Russie et les Alliés en 1945, mais est restée toujours aussi jalouse et orgueilleuse et ne jure aujourd’hui que par l’Amérique et l’OTAN, afin de prendre seule le leadership de l’UE, de mieux faire s’écrouler les rêves de grandeur d’une France nostalgique de Napoléon et de Louis XIV.

Sur le plan économique, les Allemands et plus particulièrement les responsables de la CDU, en ont ras le bol, à juste titre, des Français irresponsables, insouciants et décadents s qui sont incapables de procéder à des réformes structurelles, pour rendre leur économie compétitive (dépenses publiques folles, nombre démentiel de fonctionnaires, absence de réforme des retraites, charges sociales et impôts très élevés, invasion migratoire ruineuse et incontrôlée) conduisant à la désindustrialisation. L’Allemagne, elle, a procédé aux dures et courageuses réformes Hartz IV. Les Allemands ne prennent pas la France au sérieux et ont malheureusement raison, les Français avec les Syndicats faisant tout pour bloquer les réformes indispensables. De plus, le quoi qu’’il en coûte démesuré pendant la crise du Covid, digne d’un technocrate irresponsable, fait que Macron est considéré par l’Allemagne comme le guignol beau-parleur d’une France hyper-endettée (113% de son PIB), prochainement en faillite, tout comme l’Italie (plus de 150% du PIB). La France n’a été prise au sérieux avec considération par les Allemands qu’avec les « poilus » de 14, le Maréchal Pétain car vainqueur à Verdun, De Gaulle, Pompidou et Giscard d’Estaing en raison de son excellente relation personnelle avec Helmut Schmid.

L’Allemagne est aujourd’hui favorable au libre-échange mondialiste tandis que la France qui a perdu son industrie a au contraire besoin d’un marché européen protectionniste. Le Chancelier Olaf Scholz a imposé le chinois Cosco pour prendre une participation dans le port de Hambourg car il pense à son prochain entretien avec Xi Ping en Chine. En 2021, l’Allemagne a exporté le chiffre énorme de 141,7 milliards d’euros vers la Chine et importé 103, 6 milliards d’euros. BMW et Mercédès ont réalisé plus de 30 % de leur chiffre d’affaires en Chine, Volkswagen 40 %, Adidas 21,7 % et Infineon 37, 8 %. Volkswagen doit encore investir pour 2 milliards d’euros et BASF 10 milliards d’euros jusqu’en 2030.


En matière de politique énergétique, suite à leur renoncement stupide au nucléaire (Energiewende) pour des raisons culturelles et politiques (die Grünen) et à son remplacement par le gaz russe, l’Allemagne s’oppose aujourd’hui au dispositif qui est déjà appliqué dans l’UE au Portugal et en Espagne. Ces deux pays subventionnent le prix du gaz, ce qui entraine la baisse du prix de l’électricité, mais le mécanisme ibérique est financé par une surtaxe sur les consommateurs. L’Allemagne estime donc que le gain final est très faible et que les prix subventionnés du gaz vont faire augmenter la consommation de gaz. La France, elle estime qu’elle serait gagnante avec le système ibérique, ne serait-ce que parce qu’elle va acheter de l’électricité bon marché , fabriquée avec du gaz subventionné, à l’Allemagne.

L’Allemagne souhaite une UE fédéraliste appliquant la règle de la majorité relative pour s’assurer le contrôle du marché et des débouchés de l’UE, devenir le leader de fait de l’UE et imposer son hégémonie, tout en acceptant de ne parler que l’anglo-américain. L’intérêt de la France, c’est au contraire aujourd’hui de faire exploser l’UE ou de réformer l’UE pour la transformer en une Confédération des nations avec le droit de veto de chaque pays et la règle de l’unanimité, ce qu’a toujours souhaité le général De Gaulle avec les fameux accords du Luxembourg. C’est aussi le souhait de Meloni en Italie !

La France recherche davantage l’approfondissement de l’UE avec moins de pays tandis que l’Allemagne recherche l’élargissement à l’Est avec 36 pays au lieu de 27 ! L’Allemagne souhaite que l’UE intègre davantage de pays pour se retrouver au centre de gravité d’une plus vaste UE.

L’Allemagne et la France s’opposent également en matière de défense européenne. La France, même avec son armée d’échantillons et son budget militaire ridicule de 2% du PIB, dispose avec sa force nucléaire, d’une armée motivée, efficace, organisée et bien commandée, la première à ce jour en Europe ! La Bundeswehr, elle ne vaut pas un clou, avec de plus, de très grandes difficultés à recruter. La France souhaite donc une Armée européenne non intégrée des nations, indépendante ou au minimum autonome dont elle pourrait être le leader tandis que les Allemands riches et pacifistes préfèrent être les valets de l’Amérique et de l’OTAN. L’Allemagne préfère acheter ses avions et du matériel militaire à l’Oncle Sam plutôt que d’être les Numéros 2 et coopérer avec la France, afin de renforcer l’industrie européenne autonome des armements, tout en recherchant la puissance. L’Allemagne souhaite acheter américain ou européen et affaiblir la France en matière militaire chaque fois qu’elle le peut !

Il semble que l’on s’oriente vers la catastrophe et l’échec de très nombreux projets de partenariats d’industrie de défense qui constituaient le noyau dur et la raison principale du rapprochement franco-allemand. Tout se passe, comme si, suite à l’intervention en Ukraine, l’Allemagne jetait subitement bas le masque et « pétait les plombs » en ne voulant plus entendre parler de la France qui devient le « cocu magnifique » de l’histoire ! Paroles de Saxon, comme la célèbre trahison de Napoléon par les Saxons à la bataille de Leipzig !

L’Allemagne a décidé de mettre cent milliards d’euros sur la table dans les années qui viennent, mais souhaite en faire profiter essentiellement soit son industrie, soit l’Amérique, soit d’autres pays européens, la plupart des projets franco-allemands depuis de nombreuses années passant subitement à la trappe. La visite récente de Scholz à l’Elysée n’est qu’une entente de façade : aucune décision n’a été prise lors de la rencontre, si ce n’est les fameux « groupes de travail » pour mieux enterrer la bête ! Le moteur franco-allemand est en panne ! Il n’y a que pour le projet SCAF où des doutes sont encore permis avec Airbus Allemagne, car Dassault est une de ces trop rares entreprises françaises d’excellence ayant réussi à surmonter le handicap du manque de compétitivité de la France.

Afin de satisfaire la gauche et l’extrême gauche, Berlin prépare, en outre, une loi sur le contrôle des exportations d’armement qu’il souhaiterait voir appliquée à l’échelle de l’UE, ce qui empêcherait la France de pouvoir exporter du matériel de défense dans les pays hors UE et hors OTAN chaque fois qu’il y aurait des composants allemands dans le produit fini. Ce serait une catastrophe pour les marchés-export traditionnels de la France dans les pays du Golfe, Proche Orient et Asie. C’est ainsi que l’égoïste Allemagne a déjà interdit l’exportation de l’hélicoptère franco-allemand Tigre à la Turquie tandis qu’elle vendait sans complexes à ce même pays des chars Leopard 100 % allemands.

L’Allemagne vient aussi de promouvoir un projet de bouclier antimissile, avec une composante israélienne, auquel veulent se joindre 14 pays européens, dont la Grande-Bretagne, les pays baltes, les Pays-Bas, la Finlande. Paris, tout comme l’Italie et la Pologne, n’a même pas été informé par Berlin, alors que la France déploie déjà au sein de l’OTAN un système similaire MAMBA du missilier européen MBDA (12000 personnes) dont le siège est à Paris. En 2021, le leader MBDA a aussi perdu, comme par hasard, un autre grand projet hypersonique futuriste d’avenir, au profit de la minuscule entreprise espagnole SENER (CA de 99 millions d’euros dans l’aérospatial) , filiale d’un groupe espagnol de BTP, soutenue par le missilier allemand Diehl et l’Allemagne, lors d’un scandaleux appel d’offres du FEDEF de Bruxelles, ce qui représentait une énorme claque pour la France du rêveur européen Macron !

En mars dernier l’Allemagne a passé commande de F35 américains pour remplacer partiellement sa flotte vieillissante de Tornado, en sabordant le rêve français de vendre des Rafale. En 2021, Berlin avait déjà abandonné un programme commun avec la France visant à doter les deux pays d’avions de patrouille maritime pour survoler les sous-marins ; l’Allemagne a préféré passer un marché avec l’américain Boeing !

La plupart des projets franco-allemands en matière d’armement sont aujourd’hui à l’arrêt : projet d’un nouveau char franco-allemand qui succéderait au char français Leclerc et au char allemand Léopard ; le projet d’un nouveau canon franco-allemand pour remplacer le Caesar français est repoussé au-delà de 2045 ; quant à la modernisation des hélicoptères franco-allemands Tigre, l’Allemagne y a tout simplement renoncé !

En matière spatiale, l’Allemagne de Von Braun et des V1 rêve aussi de prendre la place de la France ! Elle espère qu’un de ses petits lanceurs devienne grand pour contester à Ariane Group, constructeur pourtant franco-allemand, le développement des successeurs d’Ariane 6 ! Si l’Allemagne pouvait évincer et prendre la place de la France à Kourou en Guyane, autre grande réalisation d’avenir du général De Gaule, elle le ferait sans aucun doute possible.

L’Allemagne a en fait pour ambition de saper tous les restes de la puissance française. Elle s’est réjouie et a contribué par des campagnes de presse et par son « lobbying » à la rupture du contrat de la vente des sous-marins à l’Australie ! L’Allemagne accorde parfois des marchés à Naval Group et à Thalès, autre grande réussite française que lorsque c’est son intérêt évident ou qu’elle ne peut pas faire autrement, mais elle a toujours refusé le rapprochement ou la fusion avec l’équivalent allemand TKMS, ne souhaitant pas être le n°2 en matière de construction navale militaire.

Dans son fameux, surprenant et disruptif discours de Prague le chancelier Scholz n’a jamais fait la moindre allusion à la France, tenue pour quantité négligeable ! La France doit donc faire face à l’égoïsme allemand et se débarrasser des dirigeants français incapables et rêveurs qui font rire les Teutons ! Il nous faut des Zemmour, des Clemenceau, des De Gaulle, pas des Macron, des Aristide Briand, des Gamelin, des Daladier ou des incapables Marine Le Pen !

Comme dit très plaisamment Bernard Carayon : « Nous parlons du couple franco-allemand, mais de l’autre côté du Rhin les bans n’ont pas été publiés ». Dès la signature du Traité de l’Elysée en 1963, les Allemands avaient tenu à imposer le préambule pro-américain et pro-OTAN pour accepter de le voter, ce que De Gaulle considéra déjà, à l’époque, comme un camouflet !

L’Allemagne ne respectera qu’une France travailleuse, sérieuse, puissante, non décadente, avec des dirigeants courageux et de valeur ! Avis aux Français insouciants et décadents pour ne pas revoter Macron ni à gauche aux prochaines élections ! Dans ces conditions la France n’a plus aujourd’hui qu’une seule chose à faire : sauver les meubles de ce qui peut encore être sauvé avec l’Allemagne, quitter progressivement l’euro et l’UE qui doit devenir une simple zone de libre-échange, créer une nouvelle Confédération latine avec l’Espagne, le Portugal, l’Italie et la Grèce, et se rapprocher de la Russie en coopérant avec ce pays pour toutes sortes de projets (espace, nucléaire, armement, industrie). 

Bref, ne plus hésiter à jouer la traditionnelle Alliance de revers avec l’orgueilleuse Allemagne qui souhaite enfoncer la France et jouer la carte de l’OTAN et de de l’Amérique impérialiste. Cette Allemagne aussi trop contente, comme Madame Von der Leyen, pourtant francophone, de parler seulement l’anglo-américain en excluant totalement le français, malgré les traités, lors d’un véritable coup d’Etat linguistique à Bruxelles !

Par Marc Rousset le 29 octobre 2022

Synthèse nationale

mercredi 5 octobre 2022

Ukraine. Le gouvernement allemand fait fausse route pour Steffen Kotré, porte-parole de l’AfD

 


Par Nicolas Faure, spécialiste de l’Allemagne et traducteur (à ne pas confondre avec Nicolas Faure d’I-Média et Sunrise !) le 3 octobre 2022

Depuis 1945, l’Allemagne est un nain politique, mais elle avait su se hisser au rang de géant économique. Mais sa folle politique antinucléaire, couplée avec la rupture des approvisionnements en gaz russe, a frappé son industrie au cœur. L’explosion des pipelines Nord Stream a provoqué une déflagration en soulignant l’impossibilité d’un retour à un approvisionnement plus normal et provoqué une réaction particulièrement vive d’un des grands dirigeants de l’industrie textile, Wolfgang Grupp appelant à une rupture avec les États Unis. Quoique plus nuancée, c’est aussi l’opinion exprimée par le député AfD Steffen Kotré, membre de la commission de l’énergie. Dans cet entretien – réalisé avant le sabotage de Nord Stream – Steffen Kotré dit sans doute tout haut ce que beaucoup d’Allemands pensent tout bas.
Polémia

Peu après le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le Bundestag allemand avait déclaré au début de l’année que l’Allemagne soutenait sans équivoque les ukrainiens. Un mois après, le député de l’AfD Steffen Kotré (qui est le porte-parole du groupe parlementaire de l’AfD, en charge de la politique énergétique au Bundestag allemand) s’exprimait au Parlement au sujet des niveaux de remplissage des réservoirs de gaz allemand : Kotré avait fortement critiqué la décision du gouvernement allemand d’interrompre le processus d’autorisation à utiliser le gazoduc russo-allemand Nordstream 2, sur ordre des Américains, en raison de l’attaque russe contre l’Ukraine. Kotré avait ensuite déclaré que  la guerre d’agression en Ukraine, contraire au droit international, avait entraîné beaucoup de souffrances, et que ces souffrances reposaient sur la conscience du gouvernement russe, mais que lorsqu’on évoquait ce sujet, il fallait toujours tenir compte de la part de responsabilité de l’Occident. 

Nous lui avons demandé dans cet entretien dans quelle mesure il s’opposait aux décisions prises par le gouvernement allemand au sujet de ce conflit, et quelles étaient, selon lui, les solutions à apporter afin de mettre un terme à cette guerre. Voici ses réponses :

« Il faut mettre fin à la guerre le plus rapidement possible. Il faut trouver une solution négociée qui garantisse la sécurité et la stabilité dans la région à l’avenir. Pour cela, il est indispensable de prendre également en compte les aspects géopolitiques. La clé pour mettre fin à la guerre se trouve entre les mains des États-Unis, qui ont jusqu’à présent ignoré les intérêts de la Russie en matière de sécurité.

De toute évidence, le gouvernement allemand se sert froidement de la guerre pour mettre en place son programme d’abandon des énergies fossiles et d’introduction d’une économie socialiste de pénurie et de planification. Il accepte pour cela la souffrance des populations locales en Ukraine. Les relations avec la Russie en seront gravement affectées, vraisemblablement pour longtemps. Le gouvernement fédéral aurait dû au contraire profiter des bonnes relations économiques qu’entretenait l’Allemagne avec la Russie pour initier des pourparlers : l’Allemagne devrait agir comme un intermédiaire honnête et lancer des processus diplomatiques.

Visiblement, et comme le chancelier le prétend, les sanctions des Occidentaux n’atteignent pas leur objectif présupposé d’affaiblissement de la Russie. Au lieu de cela, l’Occident pousse la Russie dans les bras des Chinois et des Indiens. Les conséquences de cette politique sont incertaines. Du point de vue de l’Allemagne, la situation est critique.

Les fantasmes de spoliation des rouges et des verts montrent que la guerre tombe à point nommé pour le ministre Habeck. Il semble vouloir profiter de cette situation pour porter un coup aux sources d’énergie fossiles. Ce sont les employés de la centrale nucléaire de Schwedt – ville située dans le land Brandenbourg – mais aussi tous les autres Allemands, qui en paieront le prix. Les prix vont continuer à grimper, la garantie d’approvisionnement est en grand danger. Les décisions prises à la va-vite ne sont pas une solution raisonnable pour les Länder allemands. Nous rejetons clairement les fantasmes socialistes en matière d’expropriation.

Le groupe AfD au Bundestag s’oppose à l’embargo pétrolier et à toutes les sanctions dans leur globalité. Elles ne touchent que les plus défavorisés et sont politiquement inutiles. La Russie vendra son pétrole à d’autres clients. Le cas de l’Inde en est un exemple. Des pays comme l’Inde ou encore l’Iran pourront ainsi vendre leur surplus de pétrole à l’Allemagne à un prix plus élevé ».

Nous devrions entretenir de bonnes relations aussi bien avec l’Est qu’avec l’Ouest. Mais ce n’est pas dans l’intérêt des États-Unis, comme le suggèrent par ailleurs régulièrement certaines analyses américaines. Le gouvernement allemand aurait dû se battre pour une émancipation de l’Allemagne, pour une position affirmée dans ce monde multipolaire dans lequel nous évoluons. »

Propos recueillis et traduits par Nicolas Faure auprès de Markus Hoppe, assistant parlementaire de Steffen Kotré, MdB.

Polémia

dimanche 26 juin 2022

Le G7 s’amuse... sur le dos de Poutine



Les grands dirigeants mondiaux se sont amusés dimanche à ironiser sur l’image virile volontiers affichée par le président russe Vladimir Poutine en se demandant s’ils pouvaient ôter leur veste, voire davantage, à l’ouverture du sommet du G7 en Allemagne. 

« On garde les vestes ? On les enlève ? », interroge le premier ministre britannique Boris Johnson en s’asseyant à la table de travail au château d’Elmau en Allemagne où le chancelier Olaf Scholz accueille jusqu’à mardi les dirigeants des États-Unis, du Canada, de Grande-Bretagne, d’Allemagne, de France, d’Italie, du Japon et de l’Union européenne.

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, suggère alors d’attendre la photo officielle pour tomber la veste, mais Boris Johnson lance : « nous devons montrer que nous sommes plus forts que Poutine ». Et la boutade en inspire d’autres.

« Nous allons avoir droit à la démonstration d’équitation torse nu », renchérit M. Trudeau, se référant à une fameuse séance photo de Vladimir Poutine à cheval torse nu en 2009.

« L’équitation, c’est ce qu’il y a de mieux », réplique sobrement Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne --seule femme de cette réunion -- sans apparemment se prononcer sur la question de l’habillement elle-même. 

« Nous devons leur montrer nos pectoraux », insiste Boris Johnson.

C’est finalement en costume, ayant simplement tombé les cravates, que les sept dirigeants ont pris place sur le podium pour la traditionnelle photo de famille.

Le 26 juin 2022

Le Journal de Montréal

mardi 21 juin 2022

Faute de gaz russe, l’Europe brûle plus de charbon



Après l’Allemagne qui a annoncé un recours accru au charbon pour compenser les baisses de livraisons de gaz russe, c’est au tour des Pays-Bas de faire une pause dans leur trajectoire de sortie du combustible fossile le plus polluant.

Le ministre néerlandais de l’Énergie et de l’Environnement, Rob Jetten, a annoncé lundi que son gouvernement avait «décidé de lever immédiatement les restrictions de production pour les centrales électriques au charbon de 2022 à 2024». Cela signifie, a-t-il précisé, que «les centrales peuvent à nouveau fonctionner à pleine capacité au lieu du maximum de 35 %». Les Pays-Bas étaient parvenus à réduire la part du charbon comme source de production de l’électricité de 40 %, en 2015, à 10 % en 2020, selon l’Agence internationale de l’énergie.

Dimanche, c’est l’Allemagne qui a annoncé un retour au charbon pour faire tourner ses centrales. Son ministère de l’Économie et du Climat assure qu’il maintient son objectif d’abandonner totalement le charbon en 2030. Cette échéance figure parmi les points clés du contrat de coalition négocié l’an dernier entre le social-démocrate Olaf Scholz et ses partenaires libéraux et écologistes. Le géant russe Gazprom a réduit ses livraisons de gaz à l’Allemagne la semaine dernière, invoquant des raisons techniques, juste au moment où le chancelier Scholz se rendait à Kiev.

Par Fabrice Nodé-Langlois le 20 juin 2022

Lire la suite sur Le Figaro

vendredi 17 juin 2022

Le voyage au bout de la nuit en Ukraine d’Emmanuel Macron



Emmanuel Macron vient de nous refaire le coup de Tintin. Comme l’explique le ministre Taillard de Vorms, alias Thierry Lhermitte, dans le film Quai d’Orsay, « Tintin, c’est le rythme… Le rythme “Tac tac tac tac tac”. Une case en amène une autre (tac tac tac), quand vous arrivez au bord de la page (tac), on vous emmène à la case du dessous (tac)… jusqu’en bas de la page… Et la page se tourne ! Vous êtes pris par la musique ! Vous ne pouvez pas faire autrement. Et là… plaf ! Sur toute la page, vous voyez une fusée… Gigantesque. » Mardi, ce n’était pas une fusée mais « Air France one », l’avion présidentiel qui, s’il n’a pas décollé des Champs-Elysées mais d’Orly, a, en quelque sorte, été la star de la pub à bon compte pour un président en campagne électorale.

Et puis, nouvelle séquence surprise : plus d’avion mais le train. La prochaine fois, il fera ça en montgolfière. Un train, donc, qu’Emmanuel Macron a pris en Pologne, à proximité de la frontière avec l’Ukraine, à son retour de Moldavie. Pour ainsi dire, quasiment sous les bombes. Enfin, presque, à quelques centaines de kilomètres près... Et ce train, il l’a pris avec « ses homologues » allemand et italien, le chancelier Scholz et Mario Draghi, président du Conseil italien. Direction Kiev, pour rendre visite et soutenir l’Ukraine en guerre. 

Ce train, en plus, ce n’était pas n’importe quel train : pas une banale rame hyper moderne genre TGV avec tout plein de gens à la suite, en costumes gris pour les hommes et tailleurs noirs pour les femmes perchées sur leurs talons de 10. Non, ça c’est nul. C’était un train spécialement affrété par l’Ukraine et « ultra-sécurisé », nous rapporte TF1. Les photos sont dans la presse de ce jeudi : les trois chefs d’Etat se sont retrouvés pour travailler et discuter tout au long de la nuit – parce que, bien évidemment, c’était un train de nuit, c’est tellement plus romanesque – dans le wagon restaurant qui aurait pu tourner en personne dans La madone des sleepings ou Le crime de l’Orient-Express

Ah, le charme de ces trains noctambules où il se passe tout plein de choses entre le wagon-restaurant et les wagons-couchettes au rythme incessant et lancinant du tac-tac-tadoum-tac-tac-tadoum. « Rendez-vous dans la baie, cabine 13 » et toutes ces sortes de choses. Tout plein de choses aussi à l’extérieur : les chiens policiers qui aboient sur le quai à la halte dans une gare blafarde pour faire de l’eau ou du charbon. Pire, car nous sommes en guerre, les risques d’attaque de l’ennemi. D’ailleurs, « l’ensemble des délégations et les journalistes présents sur place ont été équipés de gilets pare balles pour l’occasion », nous narre la journaliste. On imagine les Russes assez stupides pour attaquer ce train et qu’ils n’ont pas été prévenus par la France, l’ et l’Italie de cette expédition… Ils ont donc embarqué à partir d’« un quai au bout d’un chemin de terre… en partie en terre battue grignotée par les mauvaises herbes », toujours selon la journaliste de TF1 qui, pour l’occasion avait peut-être coiffé une casquette à carreau et revêtu un grand imperméable par-dessus ses pantalons de golf.

Et puis, enfin, après une courte nuit et un long voyage dans la campagne ukrainienne, l’arrivée, au petit matin blême, dans la gare de Kiev, le Président rasé de frais, comme si de rien n’était. Franchement, de bien belles images cinématographiques pour les actualités, même si Emmanuel Macron n'a pas fait son entrée par la grand porte de Kiev aux accents de la musique de Modeste Moussorgsky. Faute d’avoir entendu siffler les balles, il aura au moins entendu siffler le train. Mais aussi ses oreilles. Ses opposants lui sont aussitôt tombés dessus à bras raccourcis, lui reprochant d’exploiter son image de chef de guerre à trois jours des  législatives. 

Les gens sont méchants.

Par Georges Michel le 16 juin 2022

Boulevard Voltaire