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mercredi 20 septembre 2023

Lampedusa : qui décidera de repousser l’invasion et quand ?


6000 à 7000 Africains, jeunes hommes de 16 à 30 ans, qui débarquent violemment sur une île européenne, cela porte un nom : une invasion. Une invasion, on s’y soumet ou on la repousse. Par la force.

C’est manifestement la soumission qui a été choisie. L’explication est toute trouvée : c’est la faute de l’Europe ou pour être plus précis, de l’Union européenne. C’est faux. Ce n’est pas l’Union européenne qui a autorité sur la police italienne, l’armée italienne, les services d’accueil et de transports italiens. Non, c’est le gouvernement italien. Pourquoi celui-ci a–t-il peur d’agir ? Par crainte de Madame Ilva Johansson, le commissaire européen aux affaires intérieures et à l’immigration qui fait du tricot au Parlement européen ? Quelle blague !

En fait, le gouvernement italien a peur des réactions des médias s’il utilise la force. Il a peur des réactions de son opinion publique conditionnée par des médias qui la gave de discours humanitaires. Il a peur de ses juges qui poursuivent Matteo Salvini en correctionnelle pour les actions qu’il a conduites hier comme ministre de l’intérieur. Cela vaut pour le gouvernement italien comme cela vaut pour le gouvernement britannique (hors Union européenne) ou demain pour un gouvernement français qui voudrait agir. L’Union européenne n’est pas la cause de l’impuissance, elle en est le paravent. Comme on n’ose pas utiliser la force – ni même simplement évoquer son recours – on invoque des règles juridiques. En oubliant qu’est souverain celui qui décide des circonstances exceptionnelles (Carl Schmitt). Et qu’est-ce qu’est une invasion sinon des circonstances exceptionnelles ? Certains parlent « d’apocalypse ». On ne reste pas les bras croisés devant une apocalypse !

Cela les géopoliticiens le savent. Et il s’en est trouvé un pour le dire. À propos de la submersion migratoire de 2015, Hubert Védrine, ancien secrétaire général de l’Élysée sous François Mitterrand, ancien ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin et Jacques Chirac, a écrit ceci :

« Empêcher les départs par un contrôle accru des navires (opération Triton multipliée par 3), voire un blocus maritime des ports de départ (pourquoi pas la VI e flotte américaine ?) ou une coalition maritime ad hoc (type Atalante) et une destruction des rafiots repérés. Il n’y a évidemment pas de solution militaire d’ensemble, mais ne rêvons pas : un recours à la force sera à un moment ou à un autre inévitable ».
Comptes à rebours : 2013-2018, Fayard, 2018
C’est la dernière phrase qui est essentielle : l’inévitabilité du recours à la force. Tout le reste n’est que pseudo-posture humanitaire, billevesées juridiques ou minauderies politiciennes. Si les Européens ne se résolvent au recours à la force face à l’invasion, alors ils sortiront de l’histoire et les générations futures, celles de leurs filles et de leurs fils, seront asservies. 

Qui tranchera le nœud gordien ?

Par Jean-Yves Le Gallou le 18 septembre 2023

Polémia


dimanche 17 septembre 2023

« Business dégueulasse » : la grossièreté de C. Beaune contre Marion Maréchal



Après l'accusation méprisante de « faire la pin-up » à Lampedusa dénoncée par Gabrielle Cluzel, le déchaînement des attaques contre Marion Maréchal ne faiblit pas. Ce samedi, c'est Clément Beaune - oui, Clément Beaune, pourtant si lisse, si bien élevé, si parisien, si macroniste - qui éructe et franchit un pas de plus dans l'insulte et la grossièreté. Il a, en effet, accusé, sur France Info, « Madame Maréchal qui va faire son business dégueulasse, électoral, électoraliste ». Écoutez bien les paroles du ministre, car ce n'est pas tout à fait la transcription qu'il en donne : la grossièreté visait bien Marion Maréchal, et pas l'extrême droite en général…

Après l'universitaire belge, le ministre de centre gauche français. Plus on monte dans la Macronie, plus on gagne en grossièreté…

Là encore, il faudrait procéder au renversement pédagogique habituel : imaginons que la même Marion Maréchal ait accusé le même Clément Beaune de faire un « business dégueulasse » en promouvant la GPA, puisqu'il a déclaré y être favorable. Car après tout, louer un utérus de femme, c'est un business, non ? Que n'aurait-on entendu ! Imaginons qu'elle parle du trafic des passeurs comme un autre « business dégueulasse ». Au fond, elle serait dans le vrai. Mais Marion Maréchal a sans doute une autre conception du débat et du respect de l'adversaire politique, et la grossièreté, voire la vulgarité, et l'outrance sont désormais la marque du camp macroniste.

Alors, cherchons un peu ce qui pousse un si bon élève de la Macronie à faire un aussi mauvais buzz.

D'abord, sa personnalité. Celle d'un ambitieux de la Macronie de gauche devant qui toutes les portes se sont ouvertes, comme un Gabriel Attal. Un ambitieux qui aspire à plus haut, qui veut s'imposer dans les médias. Son portrait paru dans Libération, ces jours-ci, ne dit pas autre chose : « Un collègue ministre en profite pour flinguer son "côté 3615 j’existe en prenant des sujets clivants" : "Qu’il gère d’abord les trains pour qu’ils arrivent à l’heure !" » Rien à ajouter.

Ensuite, celle d'un macroniste décidé à poursuivre le macronisme, comme il le proclame à Bruno Jeudy, dans La Tribune. Pour lui, le macronisme ne sera pas une parenthèse. Or, on voit bien que même si ce centrisme sans boussole se survit à lui-même, il ne penchera plus vers la gauche Beaune mais vers une droite Darmanin ou Philippe. On peut donc comprendre que Lampedusa et l'offensive du RN et de Reconquête sur ce talon d'Achille du macronisme fasse mal à ces petits marquis qui sentent que l'avenir tout tracé qu'ils se promettent à eux-mêmes pourrait être percuté par la réalité d'une immigration qui les dépasse et d'une France qui les renverra tôt ou tard dans l'opposition.

Décidément, Lampedusa les énerve. Et les révèle : derrière son langage techno si policé, ses sempiternels appels inclusifs au respect des femmes, du débat démocratique, de la complexité des choses, la majorité macroniste montre un autre visage : celui de l'insulte, de la grossièreté et de l'intolérance pour toute opposition. Paradoxalement, c'est un très bon signe : celui de leur faillite totale, autant dans leur idéologie immigrationniste d'ouverture des frontières que dans la gestion pratique des conséquences.

Marion Maréchal n'est rien allée faire d'autre à Lampedusa que de la politique : elle était au bon endroit, au bon moment, défendant une ligne claire, mettant le doigt où ça fait mal dans la belle fable de l'immigration heureuse. Cela s'appelle le kairos : Emmanuel macron aurait dû l'apprendre à son jeune poulain. Et d'ailleurs, ce dimanche, c'est au tour d'Ursula von der Leyen de se rendre à Lampedusa. D'aller y constater la faillite de sa politique. Ou d'y faire son petit business dégueulasse, pour parler comme Clément Beaune.

Par Frédéric Sirgant le 17 septembre 2023