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lundi 28 octobre 2024

France 5 lance son opération « Trump fasciste » !



« Donald Trump remplit quasiment toutes les cases du fascisme. » L’élection américaine approche à grands pas, Kamala Harris et Donald Trump restent au coude-à-coude dans les sondages et, en France, l’ombre d’une possible victoire du leader Républicain effraie l'audiovisuel public. Ce dimanche 27 octobre, deux émissions diffusées sur France 5 se sont ainsi emparées du sujet pour alerter sur le « danger Trump ». Pendant plus d’une heure, les invités de C Politique ont débattu de la prétendue menace fasciste que représenterait l’ancien président des Etats-Unis. Quelques minutes plus tôt, sur le plateau d’En Société, toujours sur France 5, les invités avaient abordé la même thématique. Et la semaine précédente, la discussion portait sur la folie de Trump

A chaque fois, le débat tourne rapidement court. Jamais il n’a été question, au cours des deux émissions de ce 27 octobre, du programme économique de Donald Trump, de ses velléités géopolitiques ou de ses prises de position sociales. Seule la comparaison avec Hitler semble servir d’argument.

"Inapte et dangereux »

Sur le plateau d’En Société, diffusé sur France 5 à partir de 18h40 les dimanches, le sommaire donne le ton. La première partie de l’émission est consacrée à l’élection américaine. Mais les questions posées par la présentatrice - « Une campagne très virile ? » et « Donald Trump : la menace fasciste ? » - ne laissent pas de doute quant au parti pris de la séquence. En à peine quinze minutes de discussion, le nom d’Adolf Hilter est cité. Objectif : tuer le débat. Dominique Bourg, présenté comme un simple philosophe, assume la comparaison, « sans aucun problème » : « [Donald Trump], c’est un fauteur de haine. Comme Hitler, il fascine les foules et il produit un phénomène religieux. »  Sur le plateau, personne ne bronche.

Ce qu’oublie de préciser la chaine du service public, c’est que Dominique Bourg est un philosophe engagé qui a conduit une liste écologiste aux élections européennes de 2019 et qui n'hésite pas à classer Emmanuel Macron à l’extrême droite. Face à lui, Anne Sinclair abonde dans le même sens et agite les mêmes craintes. « J’ai beaucoup plus peur qu’en 2016, déclare-t-elle à propos de Donald Trump. On sait qui il est. […] Cet homme est inapte et dangereux ». Une fois encore, tout le monde autour de la table approuve. La conclusion du débat est simple : Donald Trump serait, à en croire France 5, un dangereux fasciste.

Reductio ad hitlerum 

On aurait pu imaginer que l’émission C Politique, diffusée en début de soirée sur France 5, prenne le contre-pied et apporte un peu de nuance à ce débat. Il n’en est rien. 

Autour de la table, tous les invités (essayistes, journalistes, juristes, linguistes…) sont d’accord pour dire que le candidat des Républicains est un homme dangereux. « Un personnage éminemment problématique », « il donne la priorité à la force sur le droit », « il est très dangereux », « on a raison d’avoir peur »… 

A nouveau, la reductio ad hitlerum intervient au bout de quelques minutes seulement. Olivier Mannoni, traducteur, compare à plusieurs reprises Donald Trump et le dictateur nazi. Pour Mannoni, la prise du Capitole, le 6 janvier 2021, n’est rien d’autre qu'une réécriture de la marche sur Rome de Mussolini en 1922 ou du putsch manqué d’Hitler en novembre 1923. Pire, il accuse le candidat républicain de « remplir quasiment toutes les cases du fascisme ». Selon lui, Donald Trump, dans ses discours, emploierait des « mots directement [tirés] de Mein Kampf », des « termes nazis typiques ». Dernier argument pour appuyer sa thèse : « Quand Trump atterrit en avion face à la foule, c’était Hitler qui le faisait en 1932. Quand on utilise une gestuelle, on ne fait pas abstraction de l’histoire ». 

Face à lui, si certains déclarent que cette comparaison n’est pas des plus pertinentes pour analyser le débat américain, aucun ne la réfute pour autant. Et d’Hitler à Trump, Orban ou Meloni, il n’y a qu’un pas que France 5 semble franchir avec effarante simplicité…

Il faut dire qu’autour de la table, les profils sont assez similaires. France 5 omet à chaque fois de préciser l’engagement politique marqué à gauche de ses invités, comme cette historienne spécialiste du fascisme invitée dans l'émission qui est membre d'un parti de gauche suisse, ou cette magistrate qui s'offusque de la minute de silence en hommage à Philippine ou signe des tribunes en soutien à Nahel. Sur France Inter, la rengaine est la même

Où sont donc passées les obligations de pluralité du service public ?

Par Clémence de Longraye le 28 octobre 2024

Boulevard Voltaire

dimanche 12 février 2023

«La sécurité des citoyens est notre priorité absolue», déclare Trudeau



Le premier ministre Justin Trudeau est attendu dimanche soir à Whitehorse, dans le Territoire du Yukon, où un objet volant a été abattu par un avion de chasse du NORAD samedi parce qu’il « violait l’espace aérien canadien ».

« La sécurité des citoyens est notre priorité absolue. C’est pour ça que j’ai pris la décision d’abattre cet objet non identifié », a déclaré le premier ministre dans une brève déclaration aux médias dimanche matin à Ottawa.

Si cette visite était déjà prévue dans la capitale du Yukon, dans le cadre des festivités du 50e anniversaire du Conseil des Premières Nations du Yukon, le premier ministre aura sans doute à répondre aux questions concernant cet autre « ballon », selon le qualificatif utilisé par le chef d’état-major de la Défense, le général Wayne Eyre, la veille alors qu’il accompagnait la ministre de la Défense nationale, Anita Anand, pour faire le point sur la situation.

Le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) a révélé publiquement la présence de l’objet au-dessus du grand nord canadien samedi après-midi et c’est un avion de chasse américain F22 qui l’a abattu.

Trudeau ira sur le terrain

 

« Ce soir [dimanche], je vais rencontrer des chefs autochtones, dont des chefs qui pourraient être affectés par la descente de l’objet et demain matin, je vais parler au premier ministre du Yukon », a précisé M. Trudeau.

« Vous voyez à quel point le NORAD, le Canada et les États-Unis prennent au sérieux ces menaces potentielles. On va en savoir plus quand on analysera l’objet qu’on trouvera sur le terrain », a souligné le premier ministre.

Justin Trudeau a réitéré avoir eu des discussions avec le président américain, Joe Biden, concernant ce nouvel incident dans l’espace aérien nord-américain, comme il l’avait d’abord indiqué dans une série de gazouillis samedi.

En conférence de presse samedi soir, la ministre de la Défense nationale, Anita Anand, affirmait qu’il est trop tôt pour savoir avec certitude si l’objet « cylindrique » qui a été abattu au-dessus du Yukon samedi provenait de Chine, mais elle a tout de même laissé entendre qu’il pourrait effectivement s’agir d’un autre « ballon espion » chinois.

« Selon les premières indications, cet objet est potentiellement similaire à celui qui a été abattu au large de la Caroline du Nord, même s’il est plus petit et de forme cylindrique », a mentionné Mme Anand, en référence au ballon chinois détruit le 5 février par les États-Unis.

Si Mme Anand a parlé d’un « objet cylindrique » tout au long de son point de presse, le chef d’état-major de la Défense, le général Wayne Eyre, a qualifié l’objet de « ballon » lors de la même rencontre avec les journalistes.

Troisième incident

 

L’objet abattu samedi au Yukon est le troisième à avoir violé l’espace aérien nord-américain au cours des deux dernières semaines, mais le premier dont la présence a été révélée alors qu’il survolait le Canada.

Un présumé « ballon espion » chinois était rentré aux États-Unis après avoir survolé l’Alaska et certaines parties de l’ouest du Canada il y a deux semaines, avant d’être identifié publiquement le 1er février. Le ballon a été abattu au large de la Caroline du Nord le 5 février.

Un deuxième objet a été abattu après avoir volé dans l’espace aérien de l’Alaska vendredi. Les responsables américains n’ont fourni aucun détail sur la nature de cet objet, sauf pour dire qu’il était différent du premier ballon chinois. Il a également été abattu.

Par Helen Moka (La Presse Canadienne) le 12 février 2023

Le Devoir

mardi 3 janvier 2023

Le Canada veut interdire aux étrangers d’acquérir une maison ou un appartement pour privilégier les citoyens



Le Canada vient de prendre une mesure radicale. Depuis le 1er janvier 2023, les étrangers n’ont plus le droit d’acheter de logements, et cela, pour une durée de deux ans. Lors de la campagne électorale de 2021, le Premier ministre Justin Trudeau avait proposé cette mesure dans son programme. Cette dernière vise à lutter contre le manque d’appartements et de maisons.

Cela fait plusieurs mois que le pays d’Amérique du Nord subit une sévère crise du logement. Comme une majorité de nations, le Canada est en proie à l’inflation. L’été dernier, la Banque du Canada a relevé quatre fois les taux d’intérêt. Une action qui a eu des conséquences non négligeables. « À moins qu’il y ait une grosse baisse du prix des maisons, ce qu’on n’entrevoit pas, forcément, lorsque les taux d’intérêt augmentent, ça limite l’accessibilité davantage », souligne l’économiste Jean-François Perreault, interrogé par Radio-Canada. Des prix qui augmentent, mais les salaires sont devenus insuffisants pour accéder à la propriété. Selon plusieurs études, il est nécessaire de percevoir un salaire de 220.000 dollars canadiens par an (167.000 euros) afin d’acquérir une maison. De l’autre côté, le salaire moyen était de 65.773 dollars par an (soit 50.250 euros) en septembre 2021. Si acheter devient difficile, louer l’est aussi, avec une augmentation des loyers de plus de 10 %. À titre d’exemple, avant le 1er juillet 2022, le Québec comptait « 750 ménages locataires qui n'avaient pas trouvé de logement », résume la porte-parole du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) Véronique Laflamme.

Face à l’ampleur du phénomène, le gouvernement de Justin Trudeau a décidé de privilégier les citoyens canadiens face aux étrangers. À noter qu’il est cocasse, pour ce gouvernement très permissif sur l’immigration, de prendre des décisions privilégiant le natif plutôt que l’immigré. Cela étant dit, le Premier ministre a prévu des exceptions pour les  ou les résidents permanents. Le Canada reste LE pays ayant inscrit dans sa Constitution le multiculturalisme. Mais l’exécutif semble prendre cette mesure au sérieux, puisqu’il prévoit une « amende de 10.000 dollars (6.877 euros) pour les non-Canadiens qui achèteront une propriété résidentielle ainsi que pour toute personne qui aidera à effectuer une transaction interdite », précise Radio-Canada.

Selon l’agence nationale des statistiques, les étrangers représentent moins de 5 % des propriétaires de logements au Canada. Malgré la volonté affichée de résoudre la crise, des experts estiment que les résultats seront peu visibles car la part de propriétaires étrangers est bien trop faible pour avoir un changement notable.

Par Kevin Tanguy le 3 janvier 2023

Boulevard Voltaire

dimanche 2 octobre 2022

Élections législatives au Québec : François Legault et la difficile question identitaire dans un Canada très progressiste



Ce lundi 3 octobre se tiendront les élections législatives au Québec. Si, sur le Vieux Continent, de plus en plus de pays font le choix de dirigeants anti-immigration et soucieux de préserver l’identité de leurs peuples, au Canada - et par conséquent au Québec -, c’est une autre histoire. En effet, ce pays est à l’avant-garde de tous les sujets sociétaux. En 2002, le premier couple de même sexe accède à l’union civile. Trois ans après, le mariage homosexuel devient légal. Par ailleurs, dans les années 70-80, sous l'impulsion de Pierre Elliott Trudeau, père de Justin Trudeau, l’actuel Premier ministre canadien, le multiculturalisme est consacré par la loi et la Constitution du Canada. C’est pourquoi, il est compliqué, même quasiment impossible, pour les politiques de se positionner contre l’immigration massive. « C'est la peur de se faire traiter de raciste ou de xénophobe par la brigade du politiquement correct qui entrave le débat sur l'immigration au Québec, et qui pousse tant de gens favorables à la baisse des seuils à ne pas le dire ou à dire publiquement le contraire », analysait le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté sur Twitter.

Disparition de la culture francophone

Le Québec fait face depuis de nombreuses années à un problème de taille. D’après les chiffres de l’OCDE, le territoire francophone accueille un taux plus important d’immigrés que la France ou les États-Unis. Ce bouleversement migratoire a des conséquences bien concrètes, notamment le recul de la langue française. « La proportion de la population qui parle français le plus souvent à la maison diminue depuis 2001 au Québec », passant de 81,1 %, en 2001, à 77,5 % en 2021, souligne Statistique Canada dans son dernier recensement. Tous ces facteurs ont conduit le gouvernement québécois à adopter une loi sur la laïcité, dite loi 21. Depuis 2019, « l’État du Québec est laïque » (article 1). Elle interdit le port de signes religieux aux employés de l’État en position d'autorité coercitive, ainsi qu’aux enseignants du réseau scolaire public.

L’identité comme thème de campagne 

À en croire la campagne menée par François Legault, Premier ministre québécois sortant, il semble que la question de l’immigration ne soit plus aussi taboue qu’autrefois, enfin presque. Durant la dernière ligne droite de la campagne des législatives, il a multiplié les déclarations chocs (pour le Québec). Début septembre, il a laissé entendre qu’une mauvaise intégration des étrangers pouvait nuire au climat pacifique qui règne au Québec. Cette simple déclaration a suffi pour déclencher l’hystérie et forcer le Premier ministre à s’excuser. « Je suis désolé si mes propos ont porté à confusion. Je n’ai pas voulu associer l’immigration à la violence », a-t-il expliqué sur son compte Twitter. Pourtant, cela ne l’a pas empêché de récidiver quelques jours plus tard puisque, selon lui, l’immigration pourrait nuire à la « cohésion nationale québécoise ». Afin de limiter le nombre d’immigrés, François Legault réclamait à Ottawa plus de pouvoirs en matière de gestion de l’immigration. Une proposition qu’il a vite abandonnée. Le Premier ministre a « risqué quelques audaces autour de l’immigration, mais il a vite rétropédalé, comme s’il s’excusait d’avoir contesté la pensée unique entourant cette question », écrit le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté dans le Journal de Montréal. Avant les renoncements du candidat, « sa réélection était assurée, et elle l’est encore », affirme Mathieu Bock-Côté. Les jours qui viennent nous diront si le chroniqueur a eu raison…

Par Kevin Tanguy le 2 octobre 2022

Boulevard Voltaire


samedi 9 juillet 2022

«Répète la ligne» : Joe Biden gaffe lors d’un discours en lisant une consigne écrite sur son prompteur



Le président des États-Unis, Joe Biden, 79 ans, est apparu une fois de plus distingué alors qu’il prononçait un discours sur l’avortement vendredi soir à La Maison Blanche. Ce dernier à lu des consignes qui n’étaient destinées qu’à lui seul…

Sur la vidéo, Joe Biden prononce ainsi « repeat the line » ( « répète la phrase »), une annotation supposée lui rappeler d’appuyer un peu plus cette ligne de son discours.

Pour rappel, l’ancien médecin de la Maison Blanche avait demandé à Joe Biden, en 2021, de passer un test cognitif. Donald Trump en avait profité pour remettre en doute les capacités cognitives de Joe Biden, habitué des gaffes.

Le 9 juillet 2022

TV Libertés




samedi 25 juin 2022

Entre maladresses et prophéties, Joe Biden se repose sur ses notes



"Dire bonjour aux participants" avant de s'asseoir, puis "faire de brèves déclarations pendant deux minutes", et enfin, "poser une question à Liz" pour finir en "remerciant le public". Voilà ce que nous lisions sur le dos des notes de Joe Biden, le 23 juin dernier. S'il est de notoriété publique que les gouvernants de ce monde utilisent des fiches, comme les journalistes et les présentateurs, le contenu de celles-ci ne rend pas service au président américain, ni ne fait taire les soupçons de sénilité...

D'après la chaîne de télévision américaine Fox News, "un responsable de la Maison Blanche a déclaré qu'il s'agit d'un format standard utilisé par les politiciens et les responsables gouvernementaux lors d'événements publics." Certes, Donald Trump aussi avait droit à de petits conseils de ce genre. Il avait par exemple des réponses toutes faites telles que "Je vous ai entendus", ou encore "Je ne veux pas de quiproquo". Mais Joe Biden, il les enchaîne. En mars, on avait remarqué qu'il était écrit "Points de discussion pour les questions-réponses sur Poutine" au dos d'une de ses fiches dédiées à un commentaire sur le conflit. Et l'année dernière, on lui signalait discrètement au moyen d'un bout de papier qu'il "avait quelque chose sur le menton". Et s'il n'y avait que les notes...

Sur les réseaux sociaux, les vidéos du président américain sont légion, et ce n'est pas toujours pour lui rendre hommage : poignée de main dans le videconfusion des Ukrainiens avec les Iraniens, balbutiements incompréhensibles...

Si les images sont régulièrement sorties de leur contexte, elles n'en sont pas moins perturbantes. Et quand certains journalistes s'échinent à protéger son image à lui, en improvisant par exemple des "Let's go Brandon", nombreux sont leurs confrères à discréditer Joe Biden.

Pour couronner le tout, le 18 juin dernier, le président américain est tombé de son vélo alors qu'il était à l'arrêt. Certes, tout le monde n'est pas capable d'enfourcher un vélo à 79 ans, mais ses détracteurs s'en sont tout de même donnés à cœur joie. Heureusement que le ridicule ne tue pas.

Le problème dans tout cela, c'est qu'il est à la tête de la première puissance mondiale. C'est aussi lui qui enchaîne les déclarations et les prises de décisions internationales — en tout cas à l'image, que ce soit sur le conflit russo-ukrainien, sur l'économie des États-Unis ou sur la gestion de crise sanitaire.

Et c'est encore lui qui instaurait un "comité gouvernemental de la désinformation", quelques mois avant de jouer aux prophètes catastrophistes. Mardi 21 juin, lors d'une prise de parole à la Maison-Blanche, il assurait fermement que "l'administration a besoin de plus d'argent pour vacciner les enfants", et pour "préparer la prochaine pandémie". Des propos qui, s'ils peuvent paraître cavaliers, font écho à ceux de l'OMS ou de Bill Gates.

Difficile, donc, de savoir si le président américain joue la comédie... ou pas. Quoi qu'il en soit, ce que nous vivons depuis deux ans n'est pas sans rappeler ce qu'écrivait William Shakespeare : "Dès que nous naissons, nous pleurons d'être venus sur ce grand théâtre de fous".

Le 24 juin 2022

France Soir

mercredi 22 juin 2022

La nouvelle Conquête

 

Les derniers mois ont été passionnants. Pour la première fois depuis longtemps, la question nationale a occupé le devant de la scène.

Les Québécois ont dû redécouvrir qu’à terme, leur existence comme peuple est compromise. 

L’anglicisation de Montréal, puis celle de Laval, et demain, celle des 450 leur réserve un destin d’étrangers en leur propre pays. La conscience collective vient de heurter brutalement la réalité.

Dans ce nouveau paysage, sont apparus les nouveaux adversaires du Québec français. 

Français

Ils le traitent avec la même condescendance qu’il y a quelques décennies, mais ils ont changé de langage. C’est désormais au nom du progressisme qu’ils nous expliquent que nous sommes de trop dans notre pays. L’historique madame condescendante de chez Eaton prend désormais les traits d’un militant américanisé faisant la promotion de la théorie du «racisme systémique»

On l’a vu aux Francofolies, récemment: des employés sont désormais obligés de parler anglais dans les réunions. 

Quel cruel révélateur! Dans un festival voué à la célébration de la langue française, il faut se soumettre, de nouveau, à la langue de l’empire et de ses représentants locaux.

Mais je l’ai noté, un nouvel argumentaire antinationaliste s’impose. Il explique que c’est au nom de l’ouverture à l’autre, de la diversité et de l’inclusion qu’il faut nous soumettre. 

Autrement dit, exiger de vivre et travailler en français au Québec, en 2022, consisterait à aller contre l’ouverture à la diversité.

Mais les Québécois commencent enfin à comprendre ce qui se cache derrière ce vocabulaire mielleux. 

Quand on parle aux Québécois francophones ce langage, c’est une manière de leur dire que leur identité prend trop de place. C’est une manière de dire que la majorité historique francophone est composée de ploucs, de bouseux, de xénophobes, de racistes.

Petite observation: cette opposition hargneuse à l’identité québécoise est souvent portée par des militants prétendent aimer le Québec. Mais il ne faut pas se laisser bluffer. Cette ruse rhétorique leur sert surtout de caution pour ensuite vomir sur tout ce qui fait que le Québec est le Québec.

Ce sont les nouveaux Rhodésiens

On pensera ainsi à une militante bien connue de l’extrémisme anglophone, qui se fait passer pour une journaliste, et qui se demandait récemment, en faisant la victime, s’il était possible d’aimer et de chanter le Québec dans une autre langue que le français. 

Cette question tordue cherche à faire passer l’affirmation du français pour une persécution des communautés issues de l’immigration. Mieux: on fait semblant que l’anglais est menacé au Québec et on présente la loi 101 comme une loi tyrannique. 

Tordu

Ces militants vont jusqu’à instrumentaliser odieusement la situation des autochtones pour expliquer que les Québécois ne sont pas vraiment chez eux.

C’est désormais au nom d’un Québec «bilingue», donc anglais, «inclusif», donc multiculturaliste, qu’on cherche à effacer l’identité québécoise. 

Comme s’il s’agissait de s’en emparer symboliquement pour mieux en chasser la majorité historique francophone. Comme s’il s’agissait de s’en emparer de l’intérieur. 

Ceux qui ont le sens de l’histoire y verront une nouvelle Conquête. 

Par Mathieu Bock-Côté le 22 juin 2022

Le Journal de Montréal


samedi 23 avril 2022

Victoire du gouverneur de Floride : fin de partie pour les entreprises woke ?



Ron DeSantis, le gouverneur républicain de Floride de 43 ans, n’est pas un homme à prendre à la légère. Le temps de la passivité face aux contre-pouvoirs privés de la gauche idéologique est désormais révolu.

Il y a quelques mois passait, dans l’État ensoleillé, la loi (« Parents' Bill of Rights ») interdisant aux enseignants d’aborder en classe les sujets de la sexualité et de l’identité sexuelle avant le CE2. Bien entendu, ceci n’a pas plu aux démocrates. Loin s’en faut. Depuis, les médias n’ont donc de cesse de diaboliser le jeune gouverneur, menant une « guerre émotionnelle ». Pas plus tard que ce mercredi, par exemple, Jen Psaki, la porte-parole de la Maison-Blanche, fondait en larmes lors d’un entretien téléphonique, en évoquant ces « pauvres enfants brimés » qui ne demandent qu’à être acceptés.

Aussi, depuis de nombreuses années, les grandes entreprises woke ont maintenu en otage les politiciens et gouverneurs conservateurs, à coups de menaces de boycott et de délocalisation. On peut, par exemple, citer le cas de la loi dite « Bath Room Bill », en 2016, en Caroline du Nord, initiée par le gouverneur républicain d’alors Pat McCrory (2013-2017). Cette loi obligeait, dans les lieux publics, les personnes transgenres à utiliser les toilettes correspondant à leur genre de naissance. Le coup de bâton n’a pas tardé. Les artistes refusèrent de se produire dans cet État. La ligue de basketball NBA déplaça ses matchs en Louisiane. Le NCAA (le championnat de football de première division) fit la même menace, etc.

Finalement, les législateurs sont revenus sur cette loi. Et, alors que l’État de Caroline du Nord perdait 3,7 milliards de dollars de recettes dans l’affaire, la carrière politique du gouverneur McCrory était largement assombrie. On recense des événements similaires l’an dernier avec l’État de Géorgie. Chaque fois, les législateurs se trouvent impuissants, tels David contre Goliath.

Sauf que, pour la première fois, un gouverneur conservateur – Ron DeSantis - ne plie pas face à la tyrannie woke et met au défi le plus grand employeur privé de son État, la célèbre Walt Disney Company. Rappelons, en effet, que son complexe de parcs à thèmes, près d'Orlando, attire environ 50 millions de visiteurs par an, générant chaque année plus de 5 milliards de dollars de recettes fiscales locales et étatiques.

Or, suite à la loi interdisant la propagande LGBTQ+ à l’école (appelée par les démocrates « Don’t say gay bill »), quelques salariés véhéments s’en sont pris au PDG du groupe, Bob Chapek, lui reprochant de ne pas avoir pris position assez clairement. Sous la pression, le tout récent patron de Disney a officiellement déclaré : « Notre objectif en tant qu'entreprise est que cette loi soit abrogée par le législateur ou annulée par les tribunaux […] et nous restons déterminés à soutenir les organisations nationales et étatiques qui travaillent pour y parvenir. »

Pour le gouverneur, l’entreprise, originaire de Californie, tente d’imposer ses vues en Floride, là où les parents soutiennent en majorité la loi pour protéger les enfants contre la propagande transgenre à l’école. « Les idéologistes comme Disney veulent sexualiser les enfants dès le plus jeune âge. Il faut se demander pourquoi. » « Tant que je serais gouverneur, ils ne dicteront pas leurs lois à la Floride »avertit le républicain.

Et DeSantis, ou « Baby MAGA », comme le surnomme le New York Times, a effectivement réagi. Ce 20 avril, le Sénat de Floride a voté la révocation des avantages fiscaux qui, depuis les années 1960, ont donné à la multinationale la capacité de gérer elle-même son complexe à thèmes de plus de 10 000 hectares. Conséquence : jeudi 21 avril, le cours de l'action Disney terminait la journée en baisse de 2,3 %.

« Si Disney veut se battre, ils ont choisi le mauvais gars »prévient encore DeSantis, dans un courriel de levée de fonds. Espérons que les mésaventures financières de Disney (qui, là, ne peut pas menacer de délocaliser ses parcs) soient un signal fort pour le reste du pays.

Par Gaëlle Baudry le 22 avril 2022