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jeudi 28 septembre 2023

La fête sans le peuple (« The feast without the people »)



Le Monde: « Mercredi soir, les monarques britanniques ont rejoint le château de Versailles pour participer à un dîner d’Etat. Ils y ont été accueillis [par le couple présidentiel] avant d’entrer tous les quatre dans le château. Le dîner d’Etat à Versailles – autre temps fort de la visite – est un clin d’œil à la mère du roi, Elizabeth II, qui fut invitée à déjeuner dans le même décor somptueux en 1957 et revint à Versailles en 1972. 

Dans les personnalités du monde de la culture, on attend notamment le chanteur des Rolling Stones Mick Jagger, les acteurs Hugh Grant, Charlotte Gainsbourg et Emma Mackey, les écrivains Ken Follett, Kate Elliott et Christopher Hampton, les photographes Bettina Rheims ou Yann Arthus-Bertrand. Parmi les représentants du monde sportif figurent l’ancien manager d’Arsenal Arsène Wenger, les ex-footballeurs Didier Drogba et Patrick Viera qui ont beaucoup joué en Angleterre, l’ancienne joueuse de tennis Amélie Mauresmo (gagnante de Wimbledon en 2008) ou encore le président du comité d’organisation de Paris 2024, Tony Estanguet. 

Les grandes entreprises françaises seront fortement représentées avec le PDG du groupe LVMH, Bernard Arnault (LVMH), le dirigeant d’Iliad, Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Monde), la dirigeante de Chanel, Leena Nair, ou encore la directrice générale d’Engie, Catherine MacGregor. La liste d’invités comprend aussi des responsables d’institutions franco-britanniques ainsi qu’une quinzaine de politiques, dont cinq membres du gouvernement. »

On voudrait ne pas rouspéter tout le temps, apparaître comme le ronchon de service. Mais quand même, ce genre de festivité a l’inconvénient de faire quelque peu entre-soi, entre célébrités, vedettes du star system, la clique des puissants, des richissimes et des célébrités. Un peu plus tard a eu lieu la descente des Champs-Elysées, mais l’avenue était déserte, le peuple absent, cela n’intéressait personne. 

Pendant qu’un tiers des Français ne parviennent plus à boucler les fins de mois dans un contexte d’inflation vertigineuse, 5 à 6 millions de chômeurs nonobstant les mensonges, 2 millions de RSA, 10 millions de pauvres selon l’INSEE, des familles qui ne mangent plus de légumes à cause de la cherté, les jeunes parisiens et banlieusards sont dans l’impossibilité de se loger à cause du prix des loyers et de la montée des taux d’intérêt, ou les Français souffrent devant les images tragiques de Lampeduza et du Haut-Karabagh, ces Mesdames Messieurs très importants, célèbres et très fortunés font la fête. 

Au menu: un « tourteau de casier et homard bleu, voile d’amandes fraîches », assaisonné d’un gel de menthe chartreuse et d’une sauce au saké. Le plat, sera une volaille de Bresse marinée au champagne, avec une extraction de maïs rôti et un gratin de cèpes. Le plateau de fromages sera composé d’appellations françaises et anglaises. Pour le dessert, sera servi l’Ispahan, un entremets à la rose, aux litchis et framboises sur une base de macaron, selon les informations de Paris-Match et du Point

Le tout pour 160 invités de marque. Franchement, ce n’est pas de la jalousie car j’ai horreur des mondanités et des dîners au-delà de six personnes. 

Mais pas sûr que le signal envoyé à l’opinion par un tel spectacle hors sol soit très positif… Et ce qui me surprend le plus, finalement, c’est le consentement politique, l’approbation médiatique, l’absence de regard critique sur tout cela, y compris de la presse de gauche, bref la déconnexion, la soumission.

Par Maxime Tandonnet le 21 septembre 2023

Le blog de Maxime Tandonnet



mercredi 5 juillet 2023

Les islamo-gaucho-écolos vs les « M’sieurs-dames tout en un »



Je relatais dernièrement (Nouveau Présent du 20 juin 2023 « Poor lonesome wokistes »), les soucis outre-atlantique des « M’sieurs-dames tout en un » avec le conseil municipal 100 % musulman de Hamtramck dans le Michigan qui a interdit le déploiement du drapeau LGBTQ+ Pride sur les propriétés publiques de la ville… Mais outre-Manche également, tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des paradis fantasmé LGBTQXYZ (et plus si affinités).

À Londres, c’est par les écologistes que la 51e Marche des Fiertés a été contrarié. Quelques minutes seulement, certes, mais le temps ne fait rien à l’affaire et quand on veille à enquiquiner son prochain, qu’importe l’arc-en-ciel des sentiments : le groupe Just Stop Oil a bloqué un char du cortège dénoncé comme « le pire pollueur plastique au monde » ; rien que ça !

Et quel est ce char impie frappé par l’opprobre escrologique ? Celui de Coca-cola qui a ainsi pu tester l’efficacité de son nouveau slogan 2023 « Taste the feeling/goûte la sensation » (qui a remplacé celui datant de 2009 : « Ouvre un Coca-Cola, ouvre du bonheur ») !

Car, nous apprend le site euronews, « Just Stop Oil avait auparavant demandé aux organisateurs de renoncer à être sponsorisé par “des industries hautement polluantes”. La Marche des Fiertés compte parmi ses plus grands sponsors la compagnie aérienne United Airlines »… et Coca-Cola a signé en 2007 avec United Airlines un accord de cinq ans sur les boissons, devenant ainsi son principal fournisseur de boissons non alcoolisées… C’est ballot, tout de même !

Mais comme si les déboires LGBTruc-machins d’outre-Altlantique et d’outre-Manche n’étaient pas déjà si révélateurs d’un « pas vivre avec tout le monde », voilà qu’« outre-Couesnon », en Bretagne extrême, donc ! le bar LGBT Happy Café à Brest a été obligé, « en catastrophe, de fermer ses portes après un signalement de messages haineux des émeutiers sur les réseaux sociaux » parce que pris pour cible sur les réseaux sociaux par de susceptibles « chances pour la France » qui se répandaient depuis le début des émeutes de la fin de semaine en messages d’amour explicites tels que : « Les gars priorité à l’happy Café on brule les PD qu’ils crèvent en enfer le Coran », « Exploser l’happy café faut respecter notre religion Allah Akbar », « Happy café zéro pitié »… et autres aimables sentiments de fraternité religieuse !

Seuls, bien sûr, des esprits chagrins se réjouiraient de voir tout ce beau monde s’entre-dévorer ainsi à pleines dents et leur souhaiteraient « bon appétit ! »

Par Philippe Randa le 4 juillet 2023

Eurolibertés

lundi 15 mai 2023

Visite de Zelensky : où l’on apprend que la France est riche



Avec une certaine mansuétude, Volodymyr Zelensky, combattant de la liberté, a bien voulu faire une visite surprise à Emmanuel Macron, vassal des Etats-Unis comme lui, quoique moins en pointe dans la lutte contre le Mal absolu. La veille, il était à Rome, en survêtement comme d'habitude : Pie XII l'aurait fait mettre à la porte, François l'embrasse comme du bon pain. Le lendemain, il était déjà à Londres. Ce n'est pas un homme, c'est un courant d'air. Que se sont dit les deux chefs d'Etat ? On ne sait pas exactement. On n'a eu, évidemment, que quelques bribes officielles sorties d'une déclaration finale.

Enfin... quand on parle de bribes, ce n'est pas le terme exact. Au terme de cet entretien, évidemment, la France réaffirme son soutien à l'Ukraine. C'est bien le moins. En revanche, parce qu'il n'est pas d'amour sans preuves d'amour, la France a fait un geste - un geste de plus, s'entend. La frontière de la co-belligérance ne cesse d'être repoussée. Paris avait déjà annoncé la fourniture de chars AMX 10 RC, des blindés légers employés pour des missions de reconnaissance. Mais ce n'est pas tout ! Pour le même prix, la France va évidemment former les équipages. Jusque-là, c'est du service après-vente bien compris. On conviendra que former des équipages à utiliser des matériels que l'on donne, ce n'est pas uniquement de la guerre par proxy interposé : c'est tout de même du sérieux.

Dans les autres domaines annoncés, on note la défense antiaérienne : la France a déjà donné, nous apprend La Croix, des systèmes Mistral (courte portée), Crotale (moyenne portée), et l'Elysée annonce que notre gouvernement réfléchirait, en compagnie de l'Italie, à une proposition conjointe pour la livraison de systèmes plus perfectionnés. Des avions de chasse pour un euro de plus ? « La question est un peu prématurée », répond le Château. Entre les lignes, on comprend que, dans les bases aériennes de France, on doit être en train de passer un coup de chamois sur le cockpit des Mirage 2000 avant livraison. Ça ne saurait tarder.

On passe sur les éléments de langage tout faits, concernant le cheminement européen de l'Ukraine et sa place toute trouvée « dans la famille euro-atlantique ». Ces déclarations-là ne coûtent pas cher... à la notable différence de tous les moyens que vient d'engager le gouvernement français pour aider l'Ukraine. Quel que soit l'avis du quidam de base sur la réforme des retraites, il ne pourra s'empêcher de faire un bien désagréable lien entre l'argent qui, parce qu'il manque dans les caisses, justifierait le report de l'âge légal de départ à la retraite, et l'argent qui, parce qu'on en a plein, nous permet de distribuer, avec flamboyance et bénignité, des blindés, des heures de formation ad hoc pour les mettre en oeuvre, des systèmes de détection et, peut-être, demain, des avions de chasse. On croyait la France aux abois, sa démographie en berne, ses caisses vides (malgré l'enrichissement continuel de l'immigration extra-européenne surqualifiée et prête à s'intégrer), la hausse de ses impôts nécessaire, le travail de ses anciens également. On découvre un pays de cocagne, où l'unité de compte est le char de bataille, où on distribue des systèmes antiaériens comme la caravane du tour de France sème des bonbons, où l'idée de fourguer des avions à plusieurs millions d'euros est « un peu prématurée », mais pas complètement absurde.

Au fond, la visite de Zelensky est peut-être comparable à ce personnage du Dîner de Cons, joué par Daniel Prévost, qui croit débarquer dans un appartement pauvre et, se trompant de porte, découvre des tableaux de maître. Sauf que le con, ce n'est pas lui : c'est nous.

Par Arnaud Florac le 15 mai 2023




mardi 9 mai 2023

Couronnement : Darmanin devrait peut-être faire un stage au Royaume-Uni


Les hooligans, ces voyous qui ont ravagé les abords du Stade de France l’an dernier, si l’on en croit la version initiale de Gérald Darmanin, devaient donc être en vacances. En effet, sauf à ce qu’une terrible censure se soit abattue sur les médias du Royaume-Uni, il semblerait que les nombreux rassemblements populaires à l’occasion du couronnement de Charles III n’aient pas fait l’objet de beaucoup de « débordements en marge de », casses en tout genre, comme on les connaît en France. Chacun ses us et coutumes, vous me direz.

De ce côté-ci de la Manche, le déplacement du moindre ministricule nécessite désormais le déploiement de tout un arsenal réglementaire, parfois ridicule, comme l’interdiction de « dispositifs sonores portatifs » (casseroles et sifflets), et quasi militaire, avec des gendarmes ou des policiers casqués à chaque coin de rue. Le soir de la finale de la Coupe de France, on a pu admirer ces centaines de policiers déployés sur plusieurs rangs autour de la pelouse du stade, doublant, triplant (on ne sait plus) le dispositif de sécurité des stadiers. Tout ça parce qu’Il était là. Il ? Vous m'avez compris.

De l’autre côté de la Manche, on a beau se crever les yeux, se passer en boucle les images de la BBC : samedi après-midi, sur le passage du carrosse du roi, les bobbies n’étaient pas déguisés en tortues Ninja et se contentaient de leur casque traditionnel pour se protéger de la pluie. Et lorsque la foule put emprunter le Mall pour se rendre devant Buckingham Palace afin de voir le roi et la famille royale au balcon, dans la tradition des grandes fêtes de la Couronne, tout se passa visiblement en bon ordre et dans la bonne humeur. Dimanche, les membres de la famille royale se baladaient en toute tranquillité au milieu de la foule venue partager le Big Lunch, sorte de méga-repas de voisins organisé à l’occasion des fêtes du couronnement, partout à travers le royaume. Partout, même devant le 10 Downing Street, résidence du Premier ministre ! Le Premier ministre qui, en bras de chemise, accompagné de la First Lady américaine, est venu partager ce déjeuner avec ses compatriotes.

Imagine-t-on, aujourd’hui, un tel raout devant l’hôtel de Matignon ou le palais de l’Élysée ? Sauf à faire évacuer le quartier deux jours avant et à mettre en place des milliers d’hommes armés jusqu’aux dents et à faire survoler tout ça par trois hélicoptères ! Certes, on imagine que les toits des immeubles voisins de la résidence du Premier britannique devaient être truffés de tireurs d’élite et que l’on avait peut-être trié sur le volet les convives. Maybe! Il n’empêche que…

Il n’empêche, que retiendra-t-on de ce royal week-end ? Que dans un pays, qui a pourtant inventé les hooligans capables des plus grandes violences, on a pu rassembler, visiblement avec bonhomie et flegme, des centaines de milliers, voire des millions de personnes dans les rues, sans que ces rues ne se transforment en camps retranchés ou en champs de bataille. Certes, au total, 29.000 policiers ont été déployés, ce qui n'est pas rien. À titre de comparaison, ils étaient plus de 2.000, rien que pour le Stade de France en juin 2022, avec le succès que l'on sait. Il est vrai que les hooligans étaient venus passer des vacances de ce côté-ci de la Manche... So what? Et alors ? Tirez-en la conclusion que vous voudrez. 

Par Georges Michel le 8 mai 2023

Boulevard Voltaire

jeudi 9 mars 2023

Sabotage du gazoduc Nord Stream : et maintenant un « groupe pro-Ukraine ». L’avis des experts ?



L’affaire du sabotage des gazoducs Nord Stream I et II refait surface. Et cela passe par l’Allemagne. Le site de la chaîne ARD, le Südwestrundfunk et Die Zeit viennent de dévoiler qu’un « yacht loué par une entreprise qui se situe en Pologne mais appartiendrait apparemment à deux Ukrainiens » serait au centre des investigations des enquêteurs allemands. Le New York Times, de son côté, toujours bien informé, évoque un « groupe pro-ukrainien ». Pourquoi l’Allemagne enquête-t-elle, tout comme la Suède et le Danemark ? Tout simplement parce les gazoducs passent dans les zones économiques exclusives de ces trois pays. Après la piste américaine et norvégienne du journaliste d'investigation américain Seymour Hersh, nouveau rebondissement, donc. Mais faisons un petit tour en arrière.

Si, dès le lendemain de la découverte des fuites sur les gazoducs, les 26 et 27 septembre 2022, la thèse du sabotage fut vite accréditée dans un large consensus, les « experts » ayant parlé, il faut bien avouer que le traitement médiatique de cette affaire, qui pourrait d’ailleurs inspirer un magnifique James Bond, a relevé de la navigation à la godille. Dans ce grand film à la Walt Disney qui se joue en parallèle de la guerre atroce qui se déroule sur le terrain, il eût été tellement simple que le coupable soit d’emblée désigné. Et que, bien évidemment, le coupable soit russe, cela va sans dire. « Tandis que les regards se tournent vers Moscou… », écrivait La Croix, le 28 septembre. Les regards de qui au fait ?

Mais rien ne coulait vraiment de source. D’ailleurs, les Russes ouvraient une enquête pour acte de terrorisme international. Ce qui ne veut rien dire, soit dit en passant. « Les Russes sont-ils assez bêtes pour saboter un gazoduc qui, de toute façon, était à l’arrêt pour cause de blocus économique ? », disaient les uns. « Justement, suprême intelligence et perversité des Russes ! », avançaient les tenants du billard à trois bandes et du coffre à double fond. Passons sur les gros sabots des autorités ukrainiennes qui dénoncèrent ipso facto – réflexe de Pavlov, peut-être ? – « une attaque terroriste russe planifiée ». À la guerre, tous les coups sont permis.

Sur les plateaux télé, les experts défilaient comme à la parade. Ainsi, le 28 septembre, au lendemain et surlendemain de ces sabotages, le général français Michel Yakovlev, ancien vice chef d'état-major du Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (OTAN), déclarait sur LCI : « Le consensus des experts – et je ne fais pas partie des experts dans ce domaine – c’est une action d’État à partir de sous-marin. Puisqu’on n’a rien vu en surface… Cela suppose des moyens que peu d’États ont, que peu d’États ont en Baltique… Oui, c’est un attentat, c’est un État ». Toujours pour le général Yakovlev, « l'hypothèse la plus logique » était que c’était « les Russes qui l’ont fait à titre de démonstration ». Mais tout n’est pas toujours tout logique !

Un autre expert, Denis Florin, « spécialiste de l’énergie » auprès du cabinet Lavoisier, interviewé par L’Express, faisait, lui aussi, appel à la logique pour essayer de répondre à cette maudite question : mais qui donc est derrière ce sabotage ? Démonstration implacable. Les Américains ?  « Mais ils ont déjà gagné de leur point de vue car les gazoducs Nord Stream sont neutralisés, donc je ne vois pas pourquoi ils les auraient détruits ». Les Ukrainiens ? Non, ils n’ont pas les moyens. Ils n’ont jamais les moyens. Donc ? « La troisième théorie met en avant la responsabilité de la Russie ». L’intérêt pour la Russie ? « Cela ne peut se comprendre qu'en prenant en compte la dimension de menaces et la stratégie de tensions », expliquait alors l’expert. Logique.

Donc, en septembre dernier, pour résumer : les sabotages avaient été commis depuis un sous-marin, forcément par un État, pas forcément par la Russie (dommage !) mais il n’était pas impossible non plus qu’elle ait été derrière cette affaire. D’ailleurs, de toute façon, c’est quand même un peu la faute des Russes. Je n’invente rien, je reprends grosso modo les propos de la secrétaire générale adjointe de l’ONU, la diplomate américaine Rosemary DiCarlo, le 21 février dernier : « Bien que l’on ne sache pas encore exactement ce qui s’est passé sous les eaux de la mer Baltique en septembre 2022, une chose est constante : quelle que soit la cause de l’incident, ses retombées comptent parmi les nombreux risques que l’invasion de l’Ukraine a déclenchés ». Logique aussi.

Maintenant, une hypothèse, qui n’engage que moi qui ne suis expert en rien du tout : le sabotage aurait pu être commandité par les Russes qui auraient manipulé un groupe pro-ukrainien qui aurait affrété un yacht camouflé en sous-marin (ou le contraire). Une implication des services secrets du Vatican n’est pas à exclure, le pape ayant appelé à maintes reprises à ce que les armes se taisent. Logique.

Par Georges Michel le 9 mars 2023

Boulevard Voltaire

dimanche 23 octobre 2022

Crise politique au Royaume-Uni : « La faute au Brexit » !



Le Brexit est le plus cuisant échec politique de l’Union européenne depuis sa création. C’est peu dire qu’il n’a pas été digéré par l’eurocratie européenne. Que le Royaume-Uni qui, seul au monde entre 1940 et juin 1941, a résisté à l’Allemagne nazie, alliée à l’Union soviétique à cette époque, ait claqué la porte de l’Union européenne était un symbole dévastateur pour la machinerie bruxelloise. Au Berlaymont (siège de la Commission européenne), on espérait et prédisait un destin funeste pour ce royaume indocile. L’empire de la norme en construction ne pouvait tolérer une telle rébellion. À Bruxelles, on avait même espéré, selon la bonne vieille habitude, pouvoir faire revoter le peuple britannique. Mais justement, ce peuple, qui a inventé la démocratie moderne, ne rigole pas avec celle-ci. Le peuple avait voté. On respecterait donc la volonté du peuple. Le Royaume-Uni n’est pas la République de Sarkozy.

Les présentes difficultés britanniques réjouissent donc fort les europhiles de tout poil. La cause des problèmes du gouvernement et du parti conservateurs : « Le Brexit, le Brexit, vous dis-je ! » On jurerait la scène du poumon du Malade imaginaire. Une seule cause à tous vos maux, infortunés insulaires : le Brexit !

Sérieusement, examinons les choses. Après 45 jours au pouvoir, Mme Liz Truss a présenté sa démission au roi Charles III. En cause, un mini-budget qui prévoyait d’importantes baisses d’impôts, ce qui a provoqué des réactions négatives de la Bourse de Londres et des réserves de la Banque d’ en raison de l’état des finances publiques britanniques. Domaine dans lequel la France n’a guère de leçons à donner (dette française 2.916,8 milliards d'euros, source INSEE ; dette britannique 2.427,4 milliards de livres soit 2.781,5 milliards d'euros, source Trading Economics). Le Premier ministre britannique a réagi à ces critiques de façon si confuse qu’elle a été contrainte à la démission. Un nouveau Premier ministre sera rapidement élu par le Parti conservateur et proposé au roi qui assure, comme de juste, la permanence de l’État.

Les difficultés que rencontre le Royaume-Uni tiennent principalement à la vague d’inflation qui le frappe durement. Comme l’Europe continentale. Quelle est donc la situation. Selon l’Office for National Statistics, l’inflation atteignait 10,1 % en septembre au Royaume-Uni. À la même période, elle atteignait, selon Eurostat, 10,1 % pour l’ensemble de l’UE et 9,1 % pour la zone euro. Le Brexit aurait-il « déteint » sur l’UE ?

Si l’on s’arrête à l’inflation alimentaire, toujours selon Eurostat, elle atteignait 15,8 % pour l’ensemble de l’UE en septembre, 14,8 % au Royaume-Uni (Office for National Statistics). Là encore, l’affirmation des euro-béats ne paraît guère démontrée par les chiffres.

Seul le domaine de l’énergie, selon les mêmes sources, montre une nette différence. Pour l’UE, l’augmentation des prix de l’énergie atteignait + 38,6 % en août et + 51,8 % pour le Royaume-Uni. Cette inflation particulièrement forte des prix de l’énergie est due à la structure du « panier énergétique » britannique dans lequel les énergies fossiles sont prédominantes (77 %), et le gaz notamment (29,1 %). L’augmentation des prix débutée dès la fin du confinement dû au Covid a explosé avec la guerre en Ukraine, notamment pour le gaz, en dépit du fait que le Royaume-Uni ne dépende qu’à hauteur de 4 % du gaz russe. On notera que l’énergie nucléaire ne représente que 8,6 % des ressources en énergie électrique du pays. Là encore, l’affirmation que les problèmes viennent du Brexit est plus que hasardeuse. Sur le plan social, ils résultent plus du fait qu’il n’existe pas de bouclier tarifaire chez nos voisins d’outre-Manche. Pas plus qu’en Belgique, au demeurant.

Dans un récent entretien, le président de la fondation Robert-Schuman affirmait que le Brexit avait été très nocif pour la position diplomatique du Royaume-Uni. C’est aller vite en besogne. Dès l’annonce de la démission de Liz Truss, le président Biden a réaffirmé la « fermeté de l’alliance entre les deux pays » et chacun connaît l’étroitesse des liens entre la « maison mère » et son rejeton qui l’a supplantée dans la puissance impériale. La malheureuse affaire des sous-marins français destinés à l’Australie a démontré, si besoin était, la force des liens historiques du monde anglo-saxon. Tout comme l’attitude du royaume dans la guerre en Ukraine. Winston Churchill l’avait clairement dit à  en 1944 : « Chaque fois qu’il nous faudra choisir entre l’Europe et le grand large, nous choisirons toujours le grand large. » Au Berlaymont, on devrait s’en faire une raison plutôt que d’espérer une revanche.

La ritournelle sur le Brexit cause de tous les mots évoque encore Molière : « Toute l’excellence de leur art consiste en un pompeux galimatias et un spécieux babil, qui vous donne des mots pour des raisons, et des promesses pour des effets » (Le Malade imaginaire).

Par Stéphane Buffetaut le 23 octobre 2022

Boulevard Voltaire

vendredi 30 septembre 2022

Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir du discours de Poutine au Kremlin



Le 30 septembre 2022

"Nous signons aujourd'hui un accord sur l'intégration" des quatre régions ukrainiennes à la Russie, a déclaré le président russe Vladimir Poutine dans un discours prononcé quelques jours après les référendums d'annexion. Le maître du Kremlin a demandé à l'Ukraine de cesser les hostilités, et a accusé les Occidentaux d'être à l'origine des explosions sur les gazoducs Nord Stream.

Le président russe Vladimir Poutine a prononcé vendredi son discours devant l'élite politique du pays au Kremlin consacré à l'annexion de quatre régions d'Ukraine, à la suite de "référendums" largement dénoncés par Kiev et ses alliés occidentaux. "Nous signons aujourd'hui un accord sur l'intégration" de ces régions à la Russie, a déclaré Vladimir Poutine devant le gouvernement, les députés et sénateurs, et d'autres représentants de l'Etat russe.

Après avoir terminé son discours, le président Vladimir Poutine a signé l'annexion de quatre régions d'Ukraine à la Russie lors d'une cérémonie au Kremlin, en présence des quatre dirigeants prorusses de ces territoires contrôlés en totalité ou en partie par Moscou. Ces derniers ont signé tour à tour les documents d'annexion avant de se prendre par les mains et de scander "Russie !" à l'unisson avec la salle.

L'Ukraine doit cesser "immédiatement les hostilités"

Au cours de sa prise de parole, Vladimir Poutine a appelé l'Ukraine à "cesser immédiatement les hostilités" et à négocier. Le maître du Kremlin a affirmé que les habitants des régions du sud et l'est de l'Ukraine annexées par la Russie seront "nos citoyens pour toujours". "Les gens ont voté pour notre avenir commun", a-t-il ajouté.

Faire de la Russie une "colonie", Nord Stream... Poutine s'en prend à l'Occident

Le président russe a également adressé quelques critiques à l'égard de l'Occident, qu'il accuse de vouloir faire de la Russie une "colonie". "L'Occident est prêt à tout pour préserver le système néocolonial qui lui permet de parasiter et, en réalité, de piller le monde entier", a dénoncé le président russe devant l'élite politique. "Ils veulent nous voir comme une colonie", a-t-il fustigé.

Il a aussi accusé les Occidentaux d'être à l'origine des explosions qui ont causé les fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2, construits pour acheminer le gaz russe en Europe. "En organisant des explosions sur les gazoducs internationaux qui longent le fond de la mer Baltique, ils ont en réalité commencé à détruire l'infrastructure énergétique européenne", a-t-il regretté, imputant ce "sabotage" aux "Anglo-saxons".

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samedi 10 septembre 2022

Le déclin de l’empire américain : la nouvelle donne du XXIe siècle



Pour les gens de plus de 20 ans, la configuration des relations internationales était jusqu’à récemment des plus simples : l’hyperpuissance américaine dominait les rapports du globe, dont elle se faisait le gendarme. Les expéditions en Irak et en Afghanistan incarnaient le paroxysme de cette unipolarité. Aujourd’hui, la donne est en train de changer : une série d’événements récents nous indique à quoi ressemblera le monde post-américain.

Le retour de la guerre en Europe

Comme nous l’avions indiqué dans un article précédent[1], la guerre russo-ukrainienne révélait le retour de l’histoire sur notre continent, fatigué et décidé à éviter la guerre à tout prix. Derrière le discours pacifiste, humaniste et égalitaire qui dominait alors se cachait (selon lequel l’Union européenne avait enfin apporté la paix perpétuelle en Europe) une réalité plus sinistre : c’est l’Amérique qui se trouvait en charge d’assurer la sécurité du continent, en même temps que celui-ci se transformait en grand marché et en camp d’accueil pour migrants. L’Ukraine illustre un pas dans l’affaiblissement de l’OTAN, désormais susceptible de subir les coups de pression militaires de la Russie ; une telle manœuvre aurait été impensable il y a 10 ans encore.

La récente confrontation en Serbie initiée par le gouvernement du Kosovo illustre une tendance similaire : s’il est encore trop tôt pour prédire la suite des événements[2], il ne fait aucun doute qu’on assiste au réveil des vieilles oppositions entre les communautés ethniques des Balkans. Les États-Unis, alliés du Kosovo et à l’initiative des bombardements en Serbie, n’ont pas pu obtenir de Pristina autre chose qu’un report d’un mois des mesures administratives prévues à l’encontre des Serbes de la région[3]. Soutenue par Moscou et la Chine, la Serbie espère bien laver l’affront de la déclaration d’indépendance unilatérale du Kosovo en 1999, alors que ce dernier n’a aucune intention de céder aux exigences de Belgrade.

Et dans tout ça, l’Europe traduit son impuissance à gérer ces conflits sur son propre sol, se retrouvant écartelée entre les visées impériales des États-Unis et de la Russie. Le déclin de l’hyperpuissance américaine, qui n’est à ce jour pas compensé par l’émergence de la puissance européenne, annonce des jours sombres pour notre continent. L’idée selon laquelle c’est l’UE qui garantissait la paix en Europe depuis 1945 se trouve définitivement enterré : en réalité, c’est son impuissance et son absence d’autonomie qui favorisent le retour de la guerre.

When the US goes home

Les conséquences de l’affaiblissement américain (qui vont de pair avec l’état de délabrement mental avancé du président Biden) ne se cantonnent pas au Vieux Continent : le premier exemple éclatant de cette déliquescence est sans aucun doute le retrait d’Afghanistan, décidé en août 2021 par Washington et qui s’est soldé par la victoire des Talibans et l’abandon colossal de matériel militaire sur place, pour un montant de près de 89 milliards de dollars[4]. Les forces armées afghanes, mises sur pied par les États-Unis pour tenir le pays face aux Talibans, n’aura métaphoriquement pas résisté au premier coup de feu[5], achevant par là même les velléités américaines du « nation building ». Ce qui avait été annoncé comme une opération rapide à la suite des attentats du 11 septembre 2001 s’est avéré être une Bérézina pour Washington. Comme au xixe siècle et pendant l’invasion soviétique de 1979, l’Afghanistan mérite bien son surnom de « cimetière des empires ».

La Chine, quant à elle, a décidé, à la suite de la visite de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi à Taïwan, de répliquer par une démonstration de force[6]. Selon toute vraisemblance, les menaces américaines ne semblent plus atteindre Beijing : le discours de Washington, adossé à la toute première armée et à la première économie du monde, ne produit plus l’effet de subjugation qui était encore le sien il y a de cela 10 ans.

La longue parenthèse de la pax americana prend fin, et avec elle, la fin de l’Histoire prophétisée par Francis Fukuyama il y a 30 ans déjà. Le renversement du rapport de forces en faveur des pays émergents et l’affaiblissement de l’hégémonie militaire et diplomatique de l’Amérique entraînera des conséquences lourdes pour notre civilisation. L’Europe est face à un choix décisif pour son destin : l’affirmation de sa puissance et de son identité, ou sa transformation en terrain de jeux pour les nouvelles puissances à venir, bien décidées à prendre leur revanche sur la domination historique de l’Europe.

Par Clément Martin le 13 août 2022

[1] https://les-identitaires.fr/2022/02/25/lukraine-comme-theatre-du-retour-de-lhistoire/

[2] https://www.france24.com/fr/europe/20220801-kosovo-serbie-pourquoi-ce-regain-de-tensions

[3] https://www.lefigaro.fr/flash-actu/tension-au-kosovo-les-dirigeants-serbe-et-kosovar-le-18-aout-a-bruxelles-20220805

[4] https://www.westernjournal.com/gift-keeps-giving-taliban-finding-new-use-abandoned-american-equipment-watchdog-warns/

[5] https://www.france24.com/fr/sports/20210816-afghanistan-pourquoi-l-arm%C3%A9e-afghane-s-est-rapidement-effondr%C3%A9e-face-aux-taliban

[6] https://www.lefigaro.fr/international/taiwan-accuse-la-chine-de-simuler-une-attaque-de-l-ile-20220806

Les Identitaires

Mes adieux à la reine..., Gilbert Collard (Reconquête !) le 9 septembre 2022

vendredi 9 septembre 2022

Mort d’Élisabeth II : la classe politique salue une « amie de la France »



Depuis l’annonce de la mort de la reine d’Élisabeth II, ce 8 septembre, les hommages affluent du monde entier. En France, la classe politique, de la droite jusqu’à La France insoumise, partage son émoi et s’incline avec respect devant les 70 ans de règne d’une souveraine hors du commun.

La France en berne

« La reine Élisabeth II vient de s’éteindre. Une ère élisabéthaine s’achève. » Peu après l’annonce du décès de la souveraine britannique, Emmanuel Macron salue la mémoire « d’une amie de la France ». Dans un communiqué publié quelques heures plus tard, le chef de l’État rend une nouvelle fois hommage à « celle qui aura marqué l’histoire de son pays, de notre continent et de son siècle ». À l’instar du président de la République, beaucoup la pensaient éternelle. « Elle incarnait un peuple, un territoire, […] une stabilité aussi : à travers les fluctuations et les remous de la politique, une permanence au parfum d’éternité », écrit-il. Mais à l’âge de 96 ans, la souveraine « qui côtoya les géants du XXe siècle sur les chemins de l’Histoire s’en est allée les rejoindre », conclut Emmanuel Macron. En signe de recueillement, le drapeau britannique a été placé sur le perron de l’Élysée et tous les drapeaux seront en berne, ce 9 septembre.

Nicolas Sarkozy, invité de la reine Élisabeth au château de Windsor en 2008, a également tenu à saluer celle qui « était une figure familière, l'une des plus attachantes et des plus respectées ». Soulignant l’humour « si délicieusement britannique » de la souveraine, il rappelle que « par son intelligence, son courage et sa simplicité, elle incarnait le meilleur des valeurs de la monarchie britannique ». François Hollande, pour sa part, décrit « une personnalité exceptionnelle […] grande et respectée amie de la France ».

De droite comme de gauche, les éloges unanimes

Au-delà des chefs d’État, c’est toute la classe politique française qui rend un dernier hommage à la reine Élisabeth II. À droite, les élus s’inclinent devant celle qui venait de célébrer son jubilé de platine et qui incarnait la stabilité et l’ d’une nation. « Son souci du temps long, son patriotisme, son respect des traditions et de l'identité britannique sont un modèle », pour Éric Zemmour. Marine Le Pen, de son côté, adresse ses « plus affectueuses pensées » au peuple britannique après la mort de « l’une des figures les plus emblématiques et les plus aimées de l’histoire de son pays et de notre continent ». Chez les Républicains, François-Xavier Bellamy se dit profondément reconnaissant envers la souveraine. « À travers les épreuves comme les victoires, la reine Élisabeth II aura témoigné, avec la même force morale, de cette exigence essentielle : un peuple ne vit que de ce qu’il reçoit et transmet », souligne le philosophe sur son compte Twitter. Au Parti socialiste, Jack Lang, qui a eu l’honneur de rencontrer la souveraine britannique en 1992, brosse le portrait d’une « reine de légende »« C’était une femme qui forçait le respect », écrit l’ancien ministre de l’Éducation nationale et de la Culture. Et d’ajouter : « Reine courage et exigeante, elle s’imposait en modèle pour des millions de personnes. Désormais, elle devient un mythe universel. »

Plus étonnant, chez les Insoumis, si certains élus farouchement hostiles à la monarchie préfèrent garder le silence, d’autres tiennent à saluer avec élégance le règne d’Élisabeth II. Alexis Corbière, député de La France insoumise, écrit ainsi : « Comme beaucoup de mes compatriotes qui aiment la République, je reste à bonne distance des commentaires béats sur la monarchie. Mais elle a connu Churchill, de Gaulle, Kennedy etc., comme après un livre d'histoire qui se ferme, on se dit : quelle vie ! »


Son acolyte, Raquel Garrido, souligne, pour sa part, « son remarquable sens du devoir et son amour patriotique ». Du côté des écologistes, Sandrine Rousseau reconnaît que « Élisabeth II a marqué notre époque ». L’élue féministe ajoute : « Sans être monarchiste, je suis respectueuse du talent et du sens politique. Elle en a eu beaucoup. »

Tous partagent le même sentiment : avec le décès de la reine Élisabeth II, une page d’Histoire se tourne.

Par Clémence de Longraye le 9 septembre 2022

Boulevard Voltaire