En direct de son QG, Sandrine Rousseau exulte. Elle a gagné oh hé oh hé. Son visage rayonne de bonheur, son sourire illumine la salle. Voui... La victoire est là mais elle se doit d'être fêtée par une révision radicale de la règle d'accord du participe passé. Inutile d'attendre d'être en fonction pour apporter sa pierre à l'édifice du progressisme échevelé.
Sa première phrase sera le signe annonciateur d'une révolution syntaxique broyant l'antique masculin-féminin en une formule qui fera date : « Bravo à vous pour la magnifique campagne que vous avez fait et faite » Les hommes aussi ont fait LE campagne. Vivent ielles et iolles !
L'oubli des cas particuliers qui ont participé au collage des affiches a quelque peu déçu les sympathisants. « La campagne que vous avez fait, faite et faitesse » eût signalé le pluriel car il y avait également des groupes de personnes vivant en communauté qui ont bataillé pour parvenir à cette victoire. Des membres du parti animaliste s'insurgent contre l'absence de « « miaou » et de « ouah ouah » dans les paroles de l'élue. La mouvance ultra inclusionnante s'indigne, mais l'heure n'est pas à la polémique. Le Champagne coule à flotte dans les coupesses de celle z'et ceux.
Alerté par cette avancée grammaticale, le camp macronien s'adapte : « La raclée que nous avons pris et prise » débute les déclarations des candidats les plus modernes. A minuit, le langage Sandrine Rousseau a envahi les salles de rédaction. Dans un élan égalitaire, Christophe Barbier noue UN cache-col par-dessus UNE écharpe rouge. BFM annonce que LA REM a perdu la majorité absolute à l'Assemblesse Nationneuse. Les téléspectateurs appuient désespérément sur les boutons de leur télécommande. Rien à faire. Les médias sont passés en mode crypté. Le charabia mondialiste n'est pus accessible au commun des mortels. Au petit matin Sandrine Rousseau se réveille avec un mal de tête mi-grain, mi-graine face une tartine de pain mi-figue, mi-raisin... La vie de député EELV n'est pas facile facil.
Par Jany Leroy le 21 juin 2022