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vendredi 25 octobre 2024

Apologie du terrorisme : à Poitiers, des rues prennent le nom de chefs du Hamas



Rue Ahmed-Yassine, fondateur et dirigeant du Hamas, en lieu et place de la rue Cloche-Perse ; rue Yasser-Arafat, dirigeant de l’Organisation de libération de la Palestine, rue Georges-Ibrahim-Abdallah, militant libanais pro-palestinien condamné à la prison à perpétuité pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates… Ce 24 octobre, les Poitevins ont été surpris de découvrir que certaines de leurs rues avaient été rebaptisées par des militants pro-Palestine. 

Les plaques des rues concernées ont ainsi été recouvertes des noms de chefs du Hamas et de militants de la cause palestinienne. Si, pour l’heure, l’auteur de cette initiative n’est pas connu, l’action a tout de même été relayée, sous le nom « les rues de la résistance », par le Mouvement des jeunes communistes de la Vienne. Le préfet de la Vienne a annoncé avoir saisi le procureur de la République pour apologie du terrorisme.

Une action relayé par des pro-palestiniens

Après avoir partagé cette initiative sur ses réseaux sociaux, le Mouvement des jeunes communistes de la Vienne (MJCF 86), proche du Parti communiste français, se défend, ce 25 octobre, d’avoir « jamais soutenu les exactions du Hamas ». Dans un communiqué publié sur leur page Facebook, ils expliquent qu’ils ont relayé des photos de ces panneaux de rue sans savoir que le nom de Ahmed Yassine, fondateur du Hamas à l’origine de plusieurs attaques contre Israël et membre des Frères musulmans, était inscrit sur l’une des rues de Poitiers. Ils pensaient que seuls des « noms de résistant.es palestinien.nes » (sic) avaient été collés, se défendent-ils. Ils expliquent, en outre, que « le MJCF et le MJCF86 n'ont jamais soutenu les massacres commis par le Hamas le 7 octobre, et cette action n’y fait pas exception ».

Le Mouvement des jeunes communistes de la Vienne justifie la promotion de cette initiative « en solidarité avec le peuple palestinien », « à l’occasion notamment de la manifestation nationale à Lannemezan (Hautes-Pyrénées) pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, ce samedi 26 octobre ». Ce 25 octobre marque, en effet, les quarante ans de détention du militant marxiste pro-palestinien, détenu en France depuis sa condamnation à perpétuité pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates israéliens et américains à Paris en 1982. Suite à la saisine du procureur, le MJCF 86 annonce que « les intimidations de la préfecture ne fonctionneront pas ».

L’affaire a fait réagir au-delà du territoire de la Vienne. Valérie Boyer, sénatrice Les Républicains, demande ainsi à ce que « nos rues ne tombent pas entre les mains des complices des terroristes du Hamas ». Contactée, la mairie de Poitiers n’a pas donné suite à nos sollicitations.

Une rue en hommage à la femme de Mahomet 

Ce n’est pas la première fois que des militants ou associations rebaptisent des rues pour servir leur cause. À Stains, en septembre 2022, des collectifs avaient créé de nouveaux panneaux de rue temporaires pour rendre hommage à des « femmes inspirantes ». On trouvait alors, notamment, Joséphine Baker, Greta Thunberg ou encore (plus étonnant) Khadija Bint Khuwaylid, « première épouse du prophète Mohamed », rappelait le panneau. Cette idée, certes éphémère, soutenue par la mairie avait soulevé un tollé. En 2019, à Paris, le collectif féministe Nous Toutes avait de la même façon renommé 1.400 rues de Paris avec des noms de femmes célèbres ou victimes de meurtre.

Quand des militants ne les changent pas, les noms de rue se retrouvent régulièrement au cœur d’une véritable bataille culturelle. Et la cancel culture n’est jamais loin…

Par Clémence de Longraye le 25 octobrre 2024

Boulevard Voltaire

dimanche 13 octobre 2024

Que nous est-il arrivé?



Il y a deux jours Georges Malbrunot, journaliste reconnu pour son expertise du Proche-Orient écrivait sur X: « Mme la présidente de l’Assemblée nationale fait mine également d’ignorer que la France, loin de « désarmer Israël », continue de participer au « Dôme de fer » qui permet à Israël d’intercepter des missiles iraniens, par exemple. »

Ainsi pour un certain courant de pensée français favorable aux Palestiniens dont Malbrunot est un représentant éminent, il est convenu de penser et d’écrire qu’Israël n’aurait même pas le droit de se défendre, via le Dôme de fer, des missiles iraniens qui sont régulièrement envoyés en masse sur son territoire. Et il serait honteux que la France ne contribue pas au désarmement d’Israël et fournisse à l’Etat hébreu des composants pour son système de défense aérienne.

Hostilité croissante

Pour ce courant de pensée, donc, Israël n’a plus le droit de se défendre. Quelle est la prochaine étape ? Faudra-t-il interdire aussi aux forces de l’ordre en France de porter assistance aux juifs victimes d’actes antisémites ? J’avoue que ce soir, en découvrant ce tweet, j’ai été bouleversé. Je connaissais les opinions de Malbrunot, mais je ne pensais pas qu’on puisse, en France, en arriver à énoncer des choses pareilles, à l’abri de la pensée dominante. J’en ai pleuré pour mon pays, qui de toute évidence voit s’étendre comme un feu de savane l’hostilité à l’égard d’Israël, mais aussi des juifs.

De culture politique gaulliste, j’ai toujours fait mienne la philosophie politique concernant Israël telle que l’avait exprimée le général de Gaulle en 1967, bien que j’aie toujours regretté qu’il y glissât cette saillie qui peut sembler un peu antisémite, en tout cas injuste et inutile, en parlant du « peuple dominateur ». J’ai regretté aussi que les gouvernements israéliens successifs autorisent l’implantation de colonies juives en Cisjordanie. J’ai longtemps fait mienne, pour les mêmes raisons, la fameuse « solution à deux Etats » dont les chancelleries occidentales font la promotion depuis 40 ans.

Pourtant, bien des choses sont advenues depuis que Rabin et Arafat ont envisagé de faire la paix. Israël a commis des erreurs manifestes, en implantant des colonies, ou en favorisant le Hamas au détriment du Fatah et de l’OLP. Mais peut-on, au nom des erreurs passées, ne pas prendre en compte la nouvelle situation qui est advenue, même si elle résulte de ces erreurs ? Ainsi, beaucoup d’historiens remettent en cause les erreurs de la France dans la gestion du traité de Versailles et sa responsabilité indirecte dans la montée du nazisme. Fallait-il pour autant ne pas déclarer la guerre à l’Allemagne en 1939 ? De même, les occidentaux ont commis des erreurs manifestes vis-à-vis des Russes et les Ukrainiens, dans la gestion de la crise au Donbass depuis 2014. Fallait-il pour autant renoncer à aider l’Ukraine à se défendre contre l’invasion russe ? A l’évidence, non. Les situations créées par les erreurs passées sont là, et il faut les affronter pour les dangers qu’elles représentent aujourd’hui.

A l’évidence, Israël est aujourd’hui, et plus que jamais depuis le 7 octobre 2023, entourée d’activistes, de miliciens, de terroristes, d’armées, qui lui sont profondément hostiles et qui veulent sa destruction. Au nord avec le Hezbollah, au sud avec le Hamas, au grand est avec l’Iran et dans une moindre mesure la Syrie. Peut-on imaginer dans le cadre de la « solution à deux États » que s’installe au cœur même de son territoire, en Cisjordanie, un État profondément hostile à Israël qui consacrerait toute son énergie et son économie à constituer des stocks de roquettes et de missiles, comme l’a fait depuis 20 ans le Hamas à Gaza redevenue indépendante ? La France accepterait-elle que s’installe en Seine-Saint-Denis un État inféodé à Daech qui enverrait tous les soirs une salve de missiles sur Notre-Dame ?

Les victimes devenues bourreaux

Peut-on faire comme si rien n’avait changé dans la ligne politique palestinienne depuis 2001, ne pas prendre en compte sa mutation d’un mouvement nationaliste arabe vers une idéologie islamiste irréductible pilotée et inspirée par des mollahs qui sèment la terreur au Moyen-Orient depuis 50 ans ? Peut-on demander à Israël de prendre le risque d’être totalement encerclé par des forces qui veulent sa destruction ? Tout honnête homme répondra non, et reconnaîtra à Israël le droit à se défendre et à desserrer l’étau qui l’oppresse. La solution à deux Etats est morte, et ne sert plus que d’élément de langage prêt à l’emploi au Quai d’Orsay ou au Département d’État américain. Un diplomate suisse évoquait récemment une confédération sur le modèle helvétique, dans laquelle deux peuples cohabiteraient dans un même État… C’est peut-être une piste à suivre, en tout cas elle n’est pas encore d’actualité.

Mais revenons à la France. J’ai dit que « tout honnête homme reconnaîtra à Israël le droit à se défendre »… En est-on certain ? Il n’a pas fallu une semaine après le 7 octobre 2023 pour faire des victimes les bourreaux. Et depuis un an monte comme une vague que rien ne semble arrêter l’hostilité à l’encontre d’Israël. Il suffit de parcourir les médias et les réseaux sociaux pour se rendre compte que cette hostilité s’étend aux « sionistes », nom de code pour désigner les juifs. Il serait naïf de penser que cette hostilité ne serait le fait que de la population musulmane qui réside en France. Elle s’implante dans plusieurs secteurs de la population. Chez les musulmans, on l’a dit, et ils sont nombreux. Dans l’extrême gauche, aussi, chez LFI notamment. Mais l’hostilité irradie largement chez ses alliés du PS. Elle fait aussi ressurgir l’antisémitisme de la droite conservatrice, j’en ai été témoin très récemment, en faisant remonter de vieux griefs sur la disparition des chrétiens orientaux. Et surtout, c’est là la masse la plus importante, elle s’implante dans le centre, ce qu’on appelait autrefois le marais, où politiques, médias, intellectuels ou universitaires cherchent des accommodements (ir)raisonnables avec les musulmans, parce qu’ils sont là « et qu’il faut bien faire avec eux » ; les juifs pourraient tout à fait jouer à nouveau ce rôle de bouc-émissaires, surtout dans la jeunesse qui n’a pas connu la Seconde Guerre mondiale et ses répercussions dans la vie politique des Trente glorieuses. Il naît aujourd’hui 23% de musulmans en France et moins de 1% de juifs… Ces chiffres cyniques emportent les calculs de ceux qui ne veulent pas de problèmes avec les banlieues. Les choix sont faits et se feront dans ce sens. 

Caroline Fourest révélait ainsi lundi 7 octobre sur LCI que Yassine Bellatar, l’activiste musulman bien connu, avait été reçu deux fois à l’Élysée dans la semaine précédant la grande manifestation contre l’antisémitisme en 2023. Il aurait convaincu Emmanuel Macron de ne pas s’y rendre « pour ne pas mécontenter les banlieues ». Le conflit au Proche-Orient a été de facto importé en France quand on a laissé entrer une masse de plus en plus importante et incontrôlée d’orientaux sur notre territoire. 

C’est une évidence. Mais plus encore ce conflit est révélateur des fractures qui traversent notre société. La culpabilité qui nous ronge (« les sanglots de l’homme blanc » comme l’écrivait Pascal Bruckner) nous divise en profondeur. Il n’est qu’à écouter le Pape qui vient d’inventer sept nouveaux péchés (!) dont « le péché contre les migrants » pour se rendre compte que nous n’avons plus rien à opposer d’autre que notre faiblesse à ceux qui nous stigmatisent à longueur de temps. Nous n’avons plus assez de joues à tendre aux coups de nos ennemis. Israël, lui, répond coup pour coup et révèle la force que nous avons perdue. 

Il nous reste la honte.

Par Xavier Théry le 10 octobre 2024

Causeur

jeudi 16 novembre 2023

« Le film est au-delà des mots »



Ce mardi, un groupe de 150 parlementaires de tous bords politiques ont visionné les images des massacres du 7 octobre à l'Assemblée nationale. Pour l'un d'entre eux, le LFI Aymeric Caron, « il faut avoir conscience que ce film est réalisé, monté par l'armée israélienne et qu'il y a un but derrière la projection de ces images ».

Réaction de Julien Odoul, député RN de l'Yonne, présent à la projection.

Par Inès Chopard le 15 novembre 2023

Boulevard Voltaire

vendredi 10 novembre 2023

Marche contre l’antisémitisme: ira, ira pas?

 


Debout la France

Le monde politique assoupi a-t-il enfin mesuré le danger représenté par l’islam conquérant ? Un manque de courage empêche encore de désigner clairement l’ennemi. Certes, il faut saluer l’initiative de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et du président du Sénat, Gérard Larcher, d’une « grande marche civique », dimanche, « contre l’antisémitisme ». Les deux représentants du parlement expliquent leur démarche ce mercredi dans Le Figaro[1] : ils évoquent « la République en danger » depuis « l’attaque terroriste » du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a suscité en France une multiplication d’actes anti-juifs (plus d’un millier en un mois, soit deux fois plus que durant l’année 2022). Il faut cependant attendre le quatrième paragraphe du texte commun pour lire : « Notre laïcité doit être protégée, elle est un rempart contre l’islamisme ». 

Est-il si compliqué de parler plus directement de « terrorisme islamiste » ? Est-il si dangereux d’appeler à une marche des citoyens en nommant explicitement « les porteurs de haine »? Cela fait quarante ans que la République bonne fille est tétanisée à l’idée d’être accusée d’islamophobie ou de racisme dans la dénonciation des dérives totalitaires de l’islam politique.

Les présidents de l’Assemblée et du Sénat assurent que les parlementaires « ne peuvent se taire » et « doivent résister » : se réjouir de cet engagement. Reste que ce monde politique, qui s’affole des désastres créés par son endormissement, se garde de reconnaître ses graves responsabilités dans l’incrustation d’une judéophobie portée par une immigration musulmane sacralisée par la droite et la gauche.

Jean-Marie Le Pen avait son « détail », Mélenchon a son « prétexte » 

La participation annoncée du Rassemblement national à cette marche citoyenne – « une première », comme l’a rappelé Louis Aliot (RN) mercredi sur Europe 1 – est une autre manière de faire comprendre qui sont les amis d’Israël et des Juifs et qui sont, par leur absence déjà revendiquée, les collaborateurs de la cause islamiste. La nouvelle photographie politique se lira au vide laissé par ceux qui auront choisi, par électoralisme diversitaire, de soutenir fanatiquement la cause palestinienne déshonorée par l’indicible barbarie djihadiste du Hamas. Jean-Luc Mélenchon, non content d’avoir fait sanctionner pour insoumission la députée (LFI) Raquel Garrido[2] comme aux plus belles heures du stalinisme, a ainsi justifié par tweet sa rupture : « Dimanche, manif de « l’arc républicain » du RN à la macronie de Braun-Pivet. Et sous prétexte d’antisémitisme, ramène Israël-Palestine sans demande de cessez-le-feu. Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous ». 

Jean-Marie Le Pen avait son « détail », Mélenchon a son « prétexte » : de mêmes signaux qui entretiennent l’antisémitisme d’atmosphère constitué désormais, presque exclusivement, par la haine anti-juive de la culture islamique. Ceux du chœur des effarés qui ont  accusé les « populistes » d’antisémitisme ont en réalité craché sur des lanceurs d’alerte. Honte à eux.


[1] https://www.lefigaro.fr/vox/politique/l-appel-de-gerard-larcher-et-yael-braun-pivet-pour-la-republique-et-contre-l-antisemitisme-marchons-20231107

[2] https://www.causeur.fr/raquel-garrido-sanction-lfi-jean-luc-melenchon-269321

Par Ivan Rioufol le 10 novembre 2023

Causeur

mercredi 1 novembre 2023

Le “monde de la culture”, “L’Humanité” et “Rivarol” sont dans un bateau…



Éric Cantona, Juliette Binoche, Annie Ernaux, Rokhaya Diallo, Adèle Haenel, Jeanne Balibar, Swann Arlaud, Rohmane Bohringer, Robert Guédiguian et, bien entendu, l’inénarrable Guillaume Meurice, font partie des 93 personnalités ayant signé un « Appel du monde de la culture pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza », paru dans l’Humanité.

Si ces bonnes gens disent « avoir été horrifiées par les massacres du 7 octobre », pas une fois le mot « terroriste » n’est utilisé pour qualifier les actes du Hamas.

Y a-t-il encore une personne étonnée dans l’assistance ?

On a déjà entendu ça quelque part

Au contraire, un relativisme filandreux renvoie dos à dos l’organisation terroriste et l’État d’Israël en insistant toutefois sur les torts supposés de ce dernier : « Nous condamnons tous les crimes de guerre, ceux du Hamas et ceux du gouvernement israélien. [Les pogroms qu’ont subis les Israéliens sont au-delà des crimes de guerre ; ils relèvent de la plus abominable des barbaries, d’un effroyable crime contre l’humanité. Quels sont, en l’occurence, les crimes de guerre du gouvernement israélien ?] Nous pensons que l’oppression et le racisme, sous toutes leurs formes, sont un affront fait à notre humanité commune : il faut y mettre fin. Aujourd’hui, des décennies d’occupation privent les Palestiniens de leurs libertés et de leurs droits fondamentaux. [La bande de Gaza n’est plus « occupée » depuis 2005. Les seuls coupables de la privation de liberté des Palestiniens de Gaza sont les dirigeants du Hamas et leurs terrifiantes milices.] Déplacer des centaines de milliers de personnes de leur foyer – certaines pour la deuxième ou troisième fois – serait une nouvelle injustice catastrophique ; elle nous éloignerait, en prime, de la possibilité d’une paix juste et durable, de la sécurité pour les deux peuples. » [Le Hamas seul est responsable de cet état de fait. De plus, si les civils gazaouis sont avertis par l’armée israélienne des cibles qui vont être visées par ses missiles, le Hamas tente par tous les moyens de les empêcher de partir loin des zones meurtrières afin de les utiliser comme boucliers en espérant retourner l’opinion internationale lorsque, inévitablement, il y aura un grand nombre de victimes parmi eux.] Les signataires réclament la libération des otages et appellent « tout le monde au respect du droit international, qui interdit de porter atteinte aux civils – quel que soit le contexte ». Le Hamas étant et se comportant comme une organisation terroriste, cette dernière injonction ne peut être qu’à destination d’Israël, État démocratique dont on attend qu’il se comporte comme tel, en respectant les lois de la guerre définies par les instances internationales, ce qu’il fait en vérité.

Un Palestinien montre du doigt un corps ramené à Gaza, 7 octobre 2023 © Ali Mahmud/AP/SIPA

Pleurnicheries

Cet appel « pour la paix et la dignité pour tous les peuples » ne saurait faire oublier les sentiments de certains signataires vis-à-vis d’Israël. La mélenchoniste Annie Ernaux n’a jamais manqué de montrer sa détestation de l’État hébreu : appel au boycott de la saison culturelle France-Israël, à celui du Concours Eurovision de la chanson devant se dérouler à Tel Aviv, soutien au BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) visant spécifiquement Israël, etc. Idem pour Adèle Haenel qui milite maintenant dans un mouvement trotskyste, Révolution permanente, émanation du NPA ouvertement antisioniste, pour ne pas dire pire. 

On ne présente plus Rokhaya Diallo, antiraciste à la mode racialiste américaine, décolonialiste, toujours prompte à taper sur la France – comme Bertrand Badie, elle regrette que, au soir des attentats du 7 octobre, la Tour Eiffel n’ait été illuminée que par les couleurs du drapeau israélien et « sans mention des victimes palestiniennes […] dont les droits fondamentaux sont foulés au pied depuis des décennies », écrit-elle dans The Guardian, où elle ajoute : « L’accent mondial soudain mis sur le conflit israélo-palestinien depuis l’extrême violence du 7 octobre expose un autre type de violence: celle du silence et de l’invisibilité de l’oppression quotidienne à laquelle sont confrontés les civils palestiniens. Pendant des années, les organisations de défense des droits de l’homme ont décrit la bande de Gaza assiégée comme “une prison en plein air” ; son peuple, victime d’un “apartheid” ». 

Le géo-politicien en herbe Éric Cantona est de gauche et avoue avoir voté pour Hollande en 2012. En 2015, devant des lecteurs du Parisien, le King se disait prêt à accueillir un migrant chez lui en espérant que tous les Français fassent de même. « On va faire des guerres pour des raisons économiques, ensuite des gens fuient leur pays parce qu’on a foutu le bordel, et on n’est même pas capables de les recevoir chez nous », argumentait-il avec cette finesse analytique qui le caractérise. Le 17 octobre dernier, il tweete en zieutant sur la copie de Rokhaya Diallo : « “Palestine libre” signifie mettre fin à la mise en cage de 2,3 millions de Palestiniens se trouvant dans la plus grande prison en plein air du monde, dont la moitié sont des enfants. “Palestine libre” signifie mettre fin à l’apartheid imposé par le gouvernement israélien. “Palestine libre” signifie donner aux Palestiniens le contrôle des infrastructures sur leur terre. » 

Sur France Inter, Guillaume Meurice, toujours aussi inspiré, demande « à celles et ceux qui veulent t’obliger à choisir un camp pour t’enfermer dedans, d’aller se faire cuire le cul ! » – sachant que lui a choisi le sien depuis belle lurette. 

Quant à Juliette Binoche… disons simplement, pour ne pas être excessivement cruel, que la bisounourserie universelle et la moraline en tube ont trouvé leur égérie : « J’ai de la compassion pour les deux côtés parce qu’il y a de l’humain des deux côtés. La revanche, ce n’est pas la bonne solution. Où est la solution ? C’est au fond du cœur de chacun. Se dire qu’il y a un retournement possible. Dans nos pensées, dans nos paroles, il faut être le plus aimant possible. Et patient en espérant le meilleur », déclare-t-elle sur BFMTV en poussant moult soupirs pleurnichards.

Dans la foulée de cet appel paru dans ses colonnes, et après avoir déjà consacré de nombreux articles à la « cause palestinienne », le quotidien communiste a publié, jeudi 26 octobre, une Une bien débectante. Sur un fond sombre – un ciel noir, orageux dans lequel planent de menaçants avions ou drones – Yaël Braun-Pivet, Meyer Habib, Manuel Valls, Eric Ciotti et Jordan Bardella sont représentés entourés de ruines d’immeubles détruits par les bombes. Le titre, en gros : « Les inconditionnels de Netanyahou ». Le sous-titre : « Des personnalités françaises font bloc derrière Tel-Aviv en justifiant tout, y compris les crimes de guerre à Gaza au nom du “droit à se défendre”. » 

Sur CNews, dans l’émission Punchline, Éric Naulleau a dit son écœurement à la vue de cette Une de L’Humanité faisant « penser à Rivarol, journal d’extrême droite négationniste et antisémite » – le même Rivarol qui, dernièrement, a salué le « courage » d’un Jean-Luc Mélenchon refusant de « s’aligner inconditionnellement sur l’entité sioniste » – et Céline Pina a souligné à juste titre l’hypocrisie d’un parti communiste disant rompre avec Mélenchon tout en s’appropriant la même imagerie idéologique anti-israélienne frisant parfois l’antisémitisme.

Manifestations polémiques

Les masques tombent. Il faut dire qu’ils ne tenaient plus qu’à un fil. L’islamo-gauchisme teinté d’un antisionisme exacerbé cachant mal quelques relents antisémites continue d’envahir les rangs de la gauche et de l’extrême gauche. Tandis que les actes antisémites se multiplient en France, des élus de la République se pavanent dans les manifestations de soutien à la « cause palestinienne » soutenant en vérité le Hamas. Voyant cela, un grand nombre de jeunes Français de confession musulmane se sentent confortés dans leur préférence pour la charia contre les lois de la République. Ils se moquent de leurs grand-pères comme des kouffars – ils rangent naturellement dans cette dernière catégorie les idiots utiles à leur cause, les mélenchonistes et les écologistes qui subiront finalement le sort commun aux dhimmis.

Beaucoup de ces musulmans issus de l’immigration ancienne ou nouvelle ignorent l’histoire complexe du Proche-Orient – la « cause palestinienne » ne sert depuis longtemps qu’à agglomérer une haine antisémite enkystée dans le monde musulman, un ressentiment post-colonial savamment alimenté par des pays comme l’Algérie et une détestation de certaines mœurs occidentales. 

Nos artistes pétitionnaires, si soucieux du sort des Palestiniens en particulier et des migrants en général, ignorent qu’eux aussi sont qualifiés d’idiots utiles par les islamistes, salafistes et Frères musulmans qui œuvrent pour la disparition de l’État d’Israël et pour la déstabilisation et l’islamisation de l’Europe qu’ils considèrent être le ventre mou de l’Occident. 

Ces donneurs de leçons de morale n’ont toujours pas compris à qui ni à quoi ils ont affaire. Malheureusement, lorsqu’ils le comprendront, il sera trop tard – pour les éclairer sur le possible avenir qui les et nous attend, peut-être pouvons-nous leur conseiller de lire le roman de Michel Houellebecq, Soumission, et, tant qu’ils y seront, de jeter un œil sur celui de Jean Raspail, Le Camp des saints.

Par Didier Desrimais le 31 octobre 2023

Causeur

samedi 14 octobre 2023

Drame à Arras : après Samuel Paty, Dominique Bernard ! À qui le tour ?



Le Hamas avait appelé à une « journée de colère » dans le monde entier, ce 13 octobre. En France, il a été entendu.

Vendredi, à 11 heures, Mohammed Mogouchkov, un Ingouche de 20 ans fiché S pour radicalisation, s’est introduit dans le lycée Gambetta d’Arras armé d’un couteau. Au cri d’Allah Akbar, il a égorgé un professeur de français, Dominique Bernard, et blessé grièvement deux autres personnels de l’établissement. Il faut saluer le courage de la victime qui a tenté de repousser l’assaillant tandis que les élèves était confinés dans leur classe, recroquevillés sous les tables. À 11 h 53, dans un tweet qu’il a ensuite retiré, le député LFI David Guiraud se disait « dans l’attente des motifs de cet acte immonde ». Gageons que David Guiraud est assez nul au Cluedo. Il se gratte la tête mais, vraiment, il ne voit pas. L’indice « Allah Akbar » ne le met sur aucune piste.

Plus perspicace, sa collègue Mathilde Panot fait, elle, un rapprochement avec le troisième anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty. De fait, le criminel était aussi un Tchétchène (ou plutôt, pour être précis, un Ingouche). Elle évite soigneusement de voir le moindre lien avec les menaces du Hamas, craignant sans doute qu’on lui rappelle son refus de qualifier l'organisation de terroriste. Aucun membre de La France insoumise n'a osé (encore) arguer du traitement inique dont ont fait l’objet les Ingouches en Russie - colonisés comme les Tchétchènes, ils formaient avec eux une république autonome sous l'Union soviétique - pour expliquer l'agression. La famille de l’assassin de Samuel Paty comme, semble-t-il, celle du meurtrier de Dominique Bernard, a été accueillie en France avec le statut de réfugié.

Un unique point commun

Notons que les deux motifs - l’anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty et l’exhortation au jour de colère - ne sont pas incompatibles. Il y a quelques jours, Ramzan Kadyrov avait fait part, avec tambours et trompettes, de son soutien à la Palestine, proposant de déployer des combattants tchétchènes. Aussitôt dit, aussitôt fait. En France ! La France qui, ayant accueilli à tout-va avec bêtise, naïveté, inconséquence et idéologie, le monde entier sans même prendre la peine de trier le bon grain de l’ivraie en a importé toutes les guerres. Que la dépouille de l'assassin de Samuel Paty ait été accueillie en héros chez lui, qu’une rue porte son nom devraient avoir alerté en haut lieu quant à l’état d’esprit général en Tchétchénie (et en Ingouchie). Rien ne le montre.

On évite, aussi, de réfléchir à ce qui unit tout ce beau monde. Quel point commun entre un Ingouche et un membre du Hamas, séparés par des milliers de kilomètres ? Aucun. Sinon l’islam. C’est au cri d’Allah Akbar qu’on tue des bébés israéliens. C’est au cri d’Allah Akbar qu’on tue des profs en France. Parfois, comme à Dijon en juin 2020, les communautés tchétchènes et maghrébines se battent pour, chacune, asseoir leur suprématie sur tel ou tel territoire qui n’est déjà plus le nôtre. Mais c’est à la mosquée que se signe l’armistice. C’est le lieu de convergence.

Mathilde Panot - c’est assez rare pour le signaler - remercie les policiers « qui ont interpellé l’assaillant ». Pour l’avoir arrêté ou pour l’avoir épargné ? On se souvient qu’en 2020, pour Samuel Paty, un blog de la mouvance d’extrême gauche hébergé par Mediapart avait accusé la police, qui avait abattu l’assassin, de « barbarie ». Avec ce terroriste de 20 ans en parfaite santé échoit à la Justice une de ces nouvelles patates chaudes qu’elle est incapable de gérer.

Quand défaillances riment avec faiblesses

On apprend déjà que que la famille aurait dû être expulsée en 2014… mais que la CIMADE, le MRAP ou encore le PCF local avaient réussi à faire échouer la procédure.

On apprend aussi que les deux frères de l’assaillant, Movsar et Souleyman Mogouchkov, avaient déjà eu maille à partir avec la Justice pour motif terroriste. L'un d'entre eux purge encore sa peine à la Santé.

On apprend, enfin, que l’individu lui-même était surveillé et avait été contrôlé la veille. Sans être arrêté, faute de motif probant.

Une suite de défaillances, nous dira-t-on, dont les responsabilité sont difficiles à imputer ? En fait de défaillances, il n’y en a véritablement qu’une : faire semblant de surveiller toutes les chambres, les recoins, les placards à balais de la maison France pour y débusquer des islamistes tout en laissant la porte d’entrée ouverte à deux battants et à tous vents.

Par Gabrielle Cluzel le 13 octobre 2023

Boulevard Voltaire

Israël - Palestine : deux États ou la terreur ? – Nicolas Dupont-Aignan sur TV Libertés le 14 octobre 2023

vendredi 13 octobre 2023

Marion Maréchal: «L'État ne doit plus laisser les Frères musulmans, les cousins du Hamas, prospérer et grandir en France»



Depuis une semaine, le monde entier est plongé dans la sidération face à l'effroyable attaque terroriste menée en Israël par le Hamas.

Dans notre pays, qui compte la première communauté juive d'Europe, la troisième du monde, l'émotion est d'autant plus grande que ces crimes font écho aux drames qui ont déjà endeuillé la France. Alors que le procès du meurtre des policiers de Magnanville se termine, alors que nous rendrons hommage aux 130 morts et 413 blessés du Bataclan dans un mois jour pour jour, chaque nouvelle image qui nous parvient ne fait que réveiller les cauchemars d'hier et laisse présager ceux de demain.

Quel est ce mal qui s'est abattu sur ces victimes innocentes ?

Le Hamas n'est pas un parti nationaliste, mais un mouvement islamiste. Contrairement à ce que certains feignent encore de croire, son objectif n'est pas la création d'un État palestinien, mais le Califat mondial.

Le Hamas est issu, en droite ligne, des Frères musulmans. Leur devise est d'ailleurs similaire : «Allah est notre objectif, le Prophète notre chef, le Coran notre Loi, le Djihad notre voie, la mort sur la voie d'Allah notre plus cher espoir». Seule diffère la méthode : les armes au Moyen-Orient, l'infiltration en costume cravate en Europe.

C'est le fils du fondateur des Frères musulmans, l'Égyptien Hassan Al-Bannah, qui implanta la confrérie en Palestine. Le créateur du Hamas, le Cheikh Yassine, présentait à l'origine le mouvement comme «l'aile paramilitaire» des Frères musulmans, et la charte du Hamas publiée peu après sa création en faisait une branche de la confrérie.

En France, le sujet des Frères musulmans ne nous est malheureusement pas étranger.

Depuis désormais 40 ans (l'UOIF – Union des organisations islamiques de France – a été créée en 1983), on a laissé prospérer, grandir, s'organiser cette mouvance islamiste en France. Durant ces décennies, l'immigration, principalement arabo-musulmane, a nourri l'enfermement communautaire dans lequel l'islamisme a trouvé son vivier de partisans, de militants et de terroristes.

Dans son dernier communiqué, «Musulmans de France» (ex-UOIF) ment grossièrement en rejetant tout lien avec les Frères musulmans. Pourtant, à l'occasion du changement de nom de l'organisation, en avril 2017, leur président de l'époque, Amar Lasfar, déclarait : «Nous ne faisons pas partie des Frères musulmans. En revanche, nous nous inscrivons dans leur courant de pensée». Des contorsions parfaitement décryptées par Franck Frégosi, chercheur au CNRS dans un article de L'Express en 2005 : «L'UOIF est incontestablement le représentant des Frères musulmans en France. Elle incarne le canal historique de cette mouvance, même si, aujourd'hui, ses dirigeants veulent faire oublier cette filiation embarrassante.»

De fait, pendant des années, l'UOIF a accueilli des prédicateurs radicaux issus de la Confrérie et les représentants de ses branches étrangères à l'occasion de son grand Rassemblement annuel ainsi que dans les mosquées contrôlées par ses 285 associations. Nombre d'entre-deux, de Youssef al-Qaradâwî (connu pour ses diatribes antisémites et sa justification des attentats suicides) à Hassan Iquioussen en passant par Hani Ramadan, ont progressivement – et tardivement ! – été interdits de territoire français. Leurs enseignements, à travers ouvrages et vidéos, continuent de circuler largement.

Dans les mosquées radicales, ce ne sont pas seulement les imams extrémistes qui ont défilé, mais aussi, malheureusement, des élus. Gérald Darmanin, lui-même, est allé, en 2022, visiter la mosquée frériste de Bussy Saint Georges et en féliciter les responsables.

Les Frères musulmans se sont imposés peu à peu comme un interlocuteur de nombreuses collectivités locales – de droite comme de gauche – mais aussi de l'État. En parallèle, leur principal soutien et sponsor, le Qatar, s'est vu octroyer des avantages fiscaux considérables dans notre pays. C'est pourtant bien depuis son refuge de Doha que le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a lancé un appel au djihad mondial et à «un jour de colère» ce 13 octobre.

De Gaza aux mosquées implantées dans notre pays, la doctrine est la même, les livres de chevet sont les mêmes, la haine contre les «mécréants» est la même. Le chef du Hamas ne s'y trompe pas, s'adressant à «tous les enfants de l'Oumma»«où qu'ils soient».

Alors que l'endoctrinement des jeunes musulmans est de plus en plus puissant dans notre pays, ce que confirme chaque enquête d'opinion et comme l'illustre depuis la rentrée l'offensive islamique dans nos écoles à travers l'abaya, il est plus que temps de réagir. L'État ne peut plus se contenter de demi-mesures face à la menace d'une cinquième colonne islamiste dans notre pays. Il en va de la sécurité des Français et de la préservation de la cohésion nationale.

Comme l'a fait l'Autriche en juillet 2021, il est grand temps d'interdire la Confrérie des Frères Musulmans.

La détention ou la propagation de ses slogans, de ses penseurs et de sa littérature, tout comme l'apologie de ce courant doit être poursuivie et condamnée. Il faut procéder à la dissolution et à la fermeture de toutes les organisations liées, affiliées, ou alliées, à commencer bien sûr par l'organisation «Musulmans de France» et ses satellites, qu'ils s'agissent de mosquées, d'écoles coraniques, de librairies, de clubs sportifs ou sociaux-culturels.

Les subventions à tous les organismes, syndicats ou groupes politiques ayant manifesté leur soutien au Hamas doivent être coupées. Les personnes ayant publiquement manifesté leur joie devant leurs crimes doivent être poursuivies et condamnées pour apologie du terrorisme. Les sanctions disciplinaires doivent être prises, notamment dans les universités, face à l'indécente défense des meurtres et enlèvements du Hamas par certaines organisations étudiantes d'extrême gauche.

Par Marion Maréchal, Vice-Présidente Exécutive de R!,  le 13 octobre 2023

Le Figaro