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mardi 7 novembre 2023

La vertigineuse dérive des Nations-Unies



« L’ambassadeur de la République islamique d’Iran et représentant permanent de son pays aux Nations unies, Ali Bahreini, a été désigné en mai dernier pour présider le Forum social du Conseil des Droits de l’Homme de l’Onu pour l’année 2023, qui doit se tenir à Genève les 2 et 3 novembre. » 

Ainsi donc, sur le plan international, le pays choisi pour incarner les droits de l’homme est celui qui emprisonne, torture jusqu’à la mort des jeunes filles refusant de porter le voile islamique, celui qui pend les « hérétiques » à tour de bras, celui qui massacre à la mitrailleuse la foule des manifestants: plus de 400 jeunes garçons et filles anéantis pour avoir protesté contre l’une des formes les plus barbares de la tyrannie. 

On se croirait dans « 1984 » de Orwell, « la liberté, c’est l’esclavage »; ou encore « les droits de l’homme, c’est les cachots, la torture et la potence pour les opposants ». 

En 1945, l’ONU a été créée par les vainqueurs de la IIe guerre mondiale pour promouvoir la paix et la liberté. Elle est en train de devenir un outil de revanche anti-occidentale et de destruction de la civilisation: respect de la vie et des droits de la personne. A ce stade de la corruption, il faudrait s’interroger sur l’intérêt de cette institution.

Par Maxime Tandonnet le 3 novembre 2023

Le blog de Maxime Tandonnet



jeudi 28 septembre 2023

Interdiction du voile pour les athlètes françaises au J.O. : le gouvernement donne raison au RN



Communiqué de Julien Odoul, député RN de l'Yonne du 26 septembre 2023

Dimanche 24 septembre, la ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, Madame Amélie Oudéa-Castéra, a annoncé sur France 3 l’interdiction de « toute forme de prosélytisme » dans le sport, et en conséquence, que « les représentants de nos délégations, dans nos équipes de France, ne porteront pas le voile » lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Après avoir repris la proposition du Rassemblement National d’interdire l’abaya à l’école, le gouvernement valide une nouvelle proposition de loi du Rassemblement National après la décision du Conseil d’Etat d’interdire le voile dans les compétitions de football.

Sans surprise, l’ONU a rappelé son opposition à cette décision en méprisant le principe français de laïcité et le droit du peuple français de rester ce qu’il est. Ainsi, la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme, Madame Marta Hurtado, a estimé le 26 septembre, que « personne ne devrait imposer à une femme ce qu’elle doit porter ou non ».

Un comble pour une institution en charge des droits de l’Homme, qui préfère soutenir le port du hijab en France, symbole de l’islamisme, plutôt que de défendre la liberté et l’émancipation des femmes en Iran ou en Afghanistan.

À l’évidence, le sport, qui a favorisé pendant des années la libération du corps des femmes et leur ascension, doit être préservé de toutes les revendications communautaires ou religieuses.

Pour cette raison, le Rassemblement National invite le gouvernement à ne pas s’arrêter en si bon chemin, notamment en généralisant l’interdiction des signes religieux et politiques ostensibles dans toutes les compétitions sportives, comme l’ont proposé les députés Julien Odoul, Roger Chudeau et Jérôme Buisson, le 20 juillet dernier

RN

mercredi 24 mai 2023

Vous avez dit démocratie ? Mais où est-elle passée ?



Le 8 Mai, lors de la commémoration de la capitulation allemande, le président Macron a parcouru les Champs-Elysées en grand apparat, entouré de la garde républicaine à cheval et à moto. Les trottoirs étaient déserts, le “chef de l’Etat” a pu mesurer la triste solitude d’un homme qui a trop montré au peuple qu’il “dirige” qu’il le méprisait, un homme dont le bilan est à ce point désastreux qu’on s’interroge pour savoir si c’est de l’incompétence ou de la trahison. Le 9 Mai, le Président russe, Vladimir Poutine a célébré l’anniversaire de la victoire obtenue en 1945 sur l’Allemagne nazie, à l’issue de la grande guerre patriotique du peuple russe. Le peuple était présent et le Chef de l’Etat a pu serrer un grand nombre de mains dans une atmosphère, certes marquée par la situation en Ukraine, mais manifestement chaleureuse à son égard. Le 6 Mai, la foule britannique était nombreuse pour saluer son nouveau roi lors de son couronnement. Ces trois images devraient faire réfléchir les Français.

Le Royaume-Uni offre l’exemple contrasté d’une monarchie qui semble vouloir résister à l’usure du temps et qui est capable de réunir des foules autour d’une cérémonie qui peut paraître désuète à certains, mais qui fascine encore par son déploiement spectaculaire. L’adhésion populaire au Royaume dans un pays divisé en “nations” et en communautés demeure majoritaire et permet à son monarque sans pouvoir, mais non sans influence, de symboliser l’unité d’un peuple dont on respecte la volonté, comme l’a montré la mise en oeuvre du “brexit” voulu par un référendum populaire. Bref, le Royaume-Uni est une véritable démocratie, tempérée par des pratiques destinées à assurer la clarté des choix politiques et l’efficacité du gouvernement, le mode de scrutin, notamment.

La vaste Russie n’a jamais vraiment connu la démocratie parlementaire. Son histoire et sa géographie l’ont vouée à une centralisation  du pouvoir et à une autocratie destinée à résister à la dispersion des territoires et des ethnies sur une étendue immense. Ce risque a suscité la stratégie actuelle des Américains d’affaiblir et de provoquer l’éclatement de la Fédération russe en s’appuyant sur les anciennes républiques de l’URSS, comme la Géorgie ou aujourd’hui l’Ukraine. Le Président Poutine incarne la résistance du peuple russe, sa volonté de ne pas disparaître et même de demeurer une des grandes nations qui comptent dans le monde. Son combat contre le néocolonialisme occidental mené par Washington séduit d’autres peuples et d’autres Etats dans le monde, en Afrique, en Asie et jusqu’en Amérique latine. Certes la plupart des pays occidentaux sont des “démocraties” et parmi les Etats qui continuent d’entretenir des relations positives avec la Russie, beaucoup ne le sont pas. Mais ce fait conduit à s’interroger sur ce qu’est une démocratie : un “Etat de droit” formel où une oligarchie technocratique dirige le peuple en se moquant de ses avis ou un Etat autoritaire mais qui bénéficie d’un véritable soutien populaire ? La question prend plus d’acuité lorsqu’on s’inquiète non plus de la souveraineté du peuple par rapport à ses dirigeants, mais à l’égard de pouvoirs étrangers : l’Union Européenne est-elle démocratique ? Non, puisque les peuples y sont soumis à une oligarchie dont Mme Von der Leyen est la caricature vivante, agissant sans légitimité et sans transparence ; non, davantage encore, puisque Bruxelles n’est plus qu’un relais de Washington.

Au sein de cette Europe vassalisée, la France offre le plus triste des spectacles. Le général de Gaulle l’avait sauvée de l’humiliation de 1940, puis avait donné une certaine réalité à son statut miraculeux de grande puissance, membre du Conseil de sécurité de l’ONU, en pratiquant une politique économique responsable avec des budgets équilibrés,  un faible endettement, une industrialisation enviable, mais surtout en menant une diplomatie indépendante qui  plaçait notre pays en position d’intermédiaire. La France était une démocratie véritable, notamment grâce aux référendums, mais tout en étant l’alliée du camp de la liberté, elle n’était pas la vassale des Etats-Unis, et se permettait des actes souverains à l’égard de l’URSS ou de la Chine. Depuis, cette stratégie de sagesse a été abandonnée : non seulement les référendums ont disparu, mais Sarkozy a fait annuler la décision prise par le peuple à l’occasion de l’un d’eux, et le “conseil constitutionnel”, auxiliaire dévoué de l’oligarchie veille jalousement à empêcher qu’il y en ait. Lors du Covid, une gigantesque manipulation dont on mesure aujourd’hui les effets aberrants a permis une limitation outrancière des libertés, de se déplacer, de se réunir et de s’exprimer. La peur de la mort, entretenue, a facilité une domestication de la population qui a accepté des mesures aussi scandaleuses que les “autorisations de sorties” contrôlées et sanctionnées par la police ou les obligations d’être vacciné pour des personnes dont la santé et l’âge ne le justifiaient nullement, puisque la vaccination n’empêchait pas la transmission. Aujourd’hui, une loi sur les retraites, utile ou non, mais refusée par la population, a été promulguée sans avoir été votée grâce à une utilisation perverse de toutes les ficelles parlementaires et constitutionnelles, qui à force de limitation du temps de débat ou de la possibilité d’amender, à force de votes bloqués a autorisé cette mascarade où un pouvoir minoritaire impose au peuple et à ses représentants un texte, bizarrement camouflé en loi budgétaire, dont ils ne veulent pas.

Non seulement le peuple français n’a plus la parole mais lors des derniers scrutins il s’est abstenu à des niveaux inconnus jusqu’alors. Autrement dit, il se désintéresse progressivement d’un jeu politique où la démocratie n’est plus qu’une apparence, un spectacle réduit à une communication manipulatrice. L’exécutif, président et gouvernement ne peut plus sortir de ses palais sans affronter de redoutables casserolades, et tous les moyens lui semblent bons pour tenter de tourner la page en faisant taire les casseroles par des interdictions de manifester attentatoires à cette liberté fondamentale, ou en essayant d’en couvrir le bruit par des propositions foireuses, des polémiques surjouées ou de nouveaux cadeaux, quoi qu’il en coûte. C’est ainsi qu’Attal a déclaré la guerre aux fraudeurs fiscaux les plus riches en brandissant l’annonce de mesures qui existent déjà, que Darmanin a créé un incident diplomatique avec l’Italie pour avoir fustigé l’incapacité du gouvernement italien face à l’immigration que les 500 000 entrées en France en 2022 lui permettent bien sûr de juger, qu’il a récidivé en s’en prenant avec une rare vigueur à des manifestants d’ultra-droite, certes cagoulés et casqués, mais qui n’ont rien cassé quand les “Black-blocs” également masqués, mais surtout casseurs et tueurs potentiels de policiers ne suscitent pas chez le ministre de l’intérieur pareille philippique.

Depuis six ans le spectacle s’éternise. La respiration du peuple est nécessaire à la démocratie : dissolution, référendum, ou plus encore démission d’un président calamiteux pour le pays, sont aujourd’hui indispensables pour que la France redevienne une démocratie digne de ce nom !

Par Christian Vanneste le 10 mai 2023

Le blog de Christian Vanneste

jeudi 16 mars 2023

Une journée contre l’islamophobie : l’ONU s’agenouille devant la propagande islamiste



En ce 15 mars, les pays membres de l’ONU, dont la France, inaugurent une journée dédiée à la lutte contre « l’islamophobie ». Elle fait suite à un vote de l’Assemblée générale des Nations unies en 2022, sous l’impulsion de la République islamique du Pakistan.

Ainsi, l’ONU a cédé au lobbying du Pakistan, qui est pourtant totalement disqualifié pour incarner la tolérance, la paix, le respect des droits de l’homme et la diversité religieuse. En effet, le Pakistan, c’est cinq millions de chrétiens discriminés et condamnés à la pauvreté dans un État dominé par les factions islamistes. Le Pakistan, c’est la condamnation à mort de la jeune chrétienne Asia Bibi pour blasphème, en 2010. Le Pakistan, c’est aussi cet État qui a commandité des manifestations violentes, faisant 500 blessés et 24 morts, à la suite de l’attentat contre le professeur Samuel Paty et en protestation à la diffusion des caricatures de Mahomet en France.

La France ne doit pas se laisser hypnotiser par ce concept d’islamophobie qui est une escroquerie intellectuelle et politique dépourvue de légitimité juridique. L’islamophobie a été théorisée et imposée dans le débat public par les Frères musulmans et leurs officines, comme le CCIF interdit par le gouvernement français en 2021, pour museler toute critique des manifestations de l’islam politique. Ainsi, le refus du port du voile est taxé d’islamophobe, une opposition à la charia est jugée islamophobe, une revendication de la liberté d’expression et de notre droit français de critiquer les religions s’accompagne immédiatement d’un procès en islamophobie. Cette accusation facile permet non seulement de faire taire les opposants, mais surtout d’entretenir une forme de victimisation virtuelle qui profite aux ennemis de nos libertés et de nos valeurs.

En ce 15 mars, loin des mythes et des fantasmes, il convient de rappeler les faits. En 2022, 360 millions de chrétiens ont été persécutés dans le monde, 5.600 ont été tués et 2.100 églises ont été attaquées ou fermées. Pourtant, aucune journée mondiale n’est dédiée à la lutte contre la «  ».

En 2021, en France, la religion chrétienne a été la plus ciblée, avec 857 actes antichrétiens, contre 589 faits antisémites et 213 faits anti-musulmans.

En ce 15 mars, rien ne sert de lutter contre « l’islamophobie » :  intensifier le combat contre l’idéologie islamiste qui, elle, continue d’avancer, de pervertir et de tuer apparaît au contraire plus qu'urgent : nécessaire.

Par Julien Odoul, Député RN de l'Yonne, le 15 mars 2023

Boulevard Voltaire

jeudi 9 mars 2023

Sabotage du gazoduc Nord Stream : et maintenant un « groupe pro-Ukraine ». L’avis des experts ?



L’affaire du sabotage des gazoducs Nord Stream I et II refait surface. Et cela passe par l’Allemagne. Le site de la chaîne ARD, le Südwestrundfunk et Die Zeit viennent de dévoiler qu’un « yacht loué par une entreprise qui se situe en Pologne mais appartiendrait apparemment à deux Ukrainiens » serait au centre des investigations des enquêteurs allemands. Le New York Times, de son côté, toujours bien informé, évoque un « groupe pro-ukrainien ». Pourquoi l’Allemagne enquête-t-elle, tout comme la Suède et le Danemark ? Tout simplement parce les gazoducs passent dans les zones économiques exclusives de ces trois pays. Après la piste américaine et norvégienne du journaliste d'investigation américain Seymour Hersh, nouveau rebondissement, donc. Mais faisons un petit tour en arrière.

Si, dès le lendemain de la découverte des fuites sur les gazoducs, les 26 et 27 septembre 2022, la thèse du sabotage fut vite accréditée dans un large consensus, les « experts » ayant parlé, il faut bien avouer que le traitement médiatique de cette affaire, qui pourrait d’ailleurs inspirer un magnifique James Bond, a relevé de la navigation à la godille. Dans ce grand film à la Walt Disney qui se joue en parallèle de la guerre atroce qui se déroule sur le terrain, il eût été tellement simple que le coupable soit d’emblée désigné. Et que, bien évidemment, le coupable soit russe, cela va sans dire. « Tandis que les regards se tournent vers Moscou… », écrivait La Croix, le 28 septembre. Les regards de qui au fait ?

Mais rien ne coulait vraiment de source. D’ailleurs, les Russes ouvraient une enquête pour acte de terrorisme international. Ce qui ne veut rien dire, soit dit en passant. « Les Russes sont-ils assez bêtes pour saboter un gazoduc qui, de toute façon, était à l’arrêt pour cause de blocus économique ? », disaient les uns. « Justement, suprême intelligence et perversité des Russes ! », avançaient les tenants du billard à trois bandes et du coffre à double fond. Passons sur les gros sabots des autorités ukrainiennes qui dénoncèrent ipso facto – réflexe de Pavlov, peut-être ? – « une attaque terroriste russe planifiée ». À la guerre, tous les coups sont permis.

Sur les plateaux télé, les experts défilaient comme à la parade. Ainsi, le 28 septembre, au lendemain et surlendemain de ces sabotages, le général français Michel Yakovlev, ancien vice chef d'état-major du Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (OTAN), déclarait sur LCI : « Le consensus des experts – et je ne fais pas partie des experts dans ce domaine – c’est une action d’État à partir de sous-marin. Puisqu’on n’a rien vu en surface… Cela suppose des moyens que peu d’États ont, que peu d’États ont en Baltique… Oui, c’est un attentat, c’est un État ». Toujours pour le général Yakovlev, « l'hypothèse la plus logique » était que c’était « les Russes qui l’ont fait à titre de démonstration ». Mais tout n’est pas toujours tout logique !

Un autre expert, Denis Florin, « spécialiste de l’énergie » auprès du cabinet Lavoisier, interviewé par L’Express, faisait, lui aussi, appel à la logique pour essayer de répondre à cette maudite question : mais qui donc est derrière ce sabotage ? Démonstration implacable. Les Américains ?  « Mais ils ont déjà gagné de leur point de vue car les gazoducs Nord Stream sont neutralisés, donc je ne vois pas pourquoi ils les auraient détruits ». Les Ukrainiens ? Non, ils n’ont pas les moyens. Ils n’ont jamais les moyens. Donc ? « La troisième théorie met en avant la responsabilité de la Russie ». L’intérêt pour la Russie ? « Cela ne peut se comprendre qu'en prenant en compte la dimension de menaces et la stratégie de tensions », expliquait alors l’expert. Logique.

Donc, en septembre dernier, pour résumer : les sabotages avaient été commis depuis un sous-marin, forcément par un État, pas forcément par la Russie (dommage !) mais il n’était pas impossible non plus qu’elle ait été derrière cette affaire. D’ailleurs, de toute façon, c’est quand même un peu la faute des Russes. Je n’invente rien, je reprends grosso modo les propos de la secrétaire générale adjointe de l’ONU, la diplomate américaine Rosemary DiCarlo, le 21 février dernier : « Bien que l’on ne sache pas encore exactement ce qui s’est passé sous les eaux de la mer Baltique en septembre 2022, une chose est constante : quelle que soit la cause de l’incident, ses retombées comptent parmi les nombreux risques que l’invasion de l’Ukraine a déclenchés ». Logique aussi.

Maintenant, une hypothèse, qui n’engage que moi qui ne suis expert en rien du tout : le sabotage aurait pu être commandité par les Russes qui auraient manipulé un groupe pro-ukrainien qui aurait affrété un yacht camouflé en sous-marin (ou le contraire). Une implication des services secrets du Vatican n’est pas à exclure, le pape ayant appelé à maintes reprises à ce que les armes se taisent. Logique.

Par Georges Michel le 9 mars 2023

Boulevard Voltaire

samedi 4 février 2023

Guerre d’Irak : il y a vingt ans, les terribles mensonges du gouvernement américain



C’était le 5 février 2003. Devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le secrétaire d’État américain  brandissait une petite fiole censée contenir de l’anthrax afin d’accuser le régime irakien de Saddam Hussein de développer des armes bactériologiques et de détenir des armes de destruction massive. À cette accusation s’ajoutait celle de soutenir le terrorisme et d’avoir des liens avec Al-Qaïda. Une source l’avait certifié aux services de renseignement américain, affirmait le secrétaire d’État : Saddam et Ben Laden avaient passé un accord. Il ne fallait donc pas en douter, l’Irak faisait peser sur le monde une très grave menace.

Nous étions moins de deux après les attentats du World Trade Center, un séisme qui avait dévoilé la vulnérabilité de l’« hyperpuissance » américaine. Après l’effondrement de son rival soviétique, l’Empire croyait pourtant ne plus avoir d’adversaire à sa démesure. Le géant, qui avait baissé la garde, redécouvrait brutalement que le monde n’avait pas cessé d’être dangereux. Portée par un messianisme qui lui donnait la certitude d’agir au nom du Bien, l’Amérique casquée de George W. Bush sonnait alors le tocsin et se préparait à partir à la recherche de ses ennemis qu’elle n‘avait pas vu venir jusqu’à elle.

Son poing vengeur allait s’abattre, dans un premier temps, sur l’Afghanistan, mais cela ne pouvait suffire. Ce n’était que la première étape d’une croisade contre l’« axe du Mal » et ses suppôts. « Ce que nous avons trouvé en Afghanistan confirme que, loin de s'arrêter là, notre guerre contre le terrorisme ne fait que commencer », déclarait le président américain lors de son discours sur l’état de l’Union, en janvier 2002. Il désignait alors trois pays dont les régimes, affirmait-il, parrainaient le terrorisme et menaçaient l’Amérique et ses alliés avec des armes de destruction massive : la Corée du Nord, l’Iran et l’Irak.

Une triade maléfique dont le monde finirait par se libérer grâce à la détermination des États-Unis. « Certains gouvernements seront timides face à la terreur », avertissait Bush, mais il ajoutait aussitôt : « Ne vous y trompez pas : s'ils n'agissent pas, l'Amérique le fera. »

Et l’Amérique avait agi, envahissant l’Irak, le 20 mars 2003, un mois et demi après que  avait présenté ses informations « sûres et fiables » aux Nations unies. Une « guerre préventive » lancée sans l’approbation de l’ONU, mais qu’importe le droit international quand on s’engage dans la lutte du Bien contre le Mal ? La morale prime le droit. Et ce monde anarchique devait accepter d’être refaçonné par les États-Unis, si nécessaire par la force. Les néoconservateurs qui entouraient Bush en étaient certains, le changement de régime en Irak provoquerait un « effet domino » dans tout le Proche-Orient où fleurirait bientôt la démocratie dont l’Amérique était le modèle indépassable.

La grandeur de cet objectif autorisait alors quelques transgressions. Avec les règles internationales, bien sûr, mais aussi avec la vérité, puisqu’il n’y avait ni armes de destruction massive en Irak ni pacte faustien conclu entre Oussama ben Laden et Saddam Hussein. De la petite fiole de  allait alors sortir un bien mauvais génie qui se préparait à déchaîner l’apocalypse sur la Mésopotamie afin qu’adviennent les cieux nouveaux et la terre nouvelle qu’entrevoyaient les néoconservateurs dans leurs rêveries millénaristes.

« Choc et effroi » (« Shock and Awe »), c’est ainsi que le Pentagone nommait son plan de frappes aériennes massives qui devait détruire psychologiquement des Irakiens sidérés et annihiler leur volonté de combattre. Et, de fait, le 19 mars 2003, une pluie de missiles s’était abattue sur Bagdad, semant la terreur. Le lendemain, en toute illégalité, les Américains, à la tête d’une coalition de 49 pays, lançaient leur offensive qui allait dévaster le pays.

En 2013, dix ans après le déclenchement de la guerre, une revue scientifique américaine, PLOS Medecine, avait publié une étude qui évaluait à environ 500.000 le nombre de morts irakiens liés au conflit, sur une période allant du début de l’invasion, en 2003, au retrait définitif des Américains, en 2011. Ce n’était ni la paix ni la sécurité que les États-Unis avaient apportées à l’Irak et au Proche-Orient, mais le chaos et la désolation.

En 2013, également, un  repentant avait donné une interview au Nouvel Observateur. Interrogé sur sa prestation du 5 février 2003, il plaidait l’ignorance : « Ce n'était pas un mensonge délibéré de ma part. Je croyais à ce que je disais », affirmait-il. Il n’avait fait « que transmettre ce que les seize agences de renseignement [lui] disaient ».

Sa petite fiole resterait pourtant dans les mémoires comme le symbole de la manipulation et du cynisme d’une Amérique saisie par l’hybris et n’hésitant pas à user d’une terrible violence pour imposer son idéologie et favoriser ses intérêts.

À l’époque, Jacques Chirac, dans un ultime sursaut gaullien, avait su dire non. Son vibrionnant ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, avait prononcé un mémorable discours contre la guerre devant le Conseil de sécurité de l'ONU, neuf jours après celui de .

Vingt ans plus tard, alors que l’Europe s’est embrasée et qu’on annonce une Troisième Guerre mondiale, seuls résonnent le fracas des armes et les déclarations martiales. La voix de la France s’est éteinte.

Par Frédéric Lassez le 4 février 2023

Boulevard Voltaire

mardi 27 septembre 2022

À l’ONU, la leçon du président Serbe sur l’Ukraine et l’OTAN

 

Par Pierre Boisguilbert le 26 septembre 2022

Le discours le plus pertinent n’a pas été le plus médiatisé. Les médias ont préféré les platitudes de Macron et les rodomontades du gérontocrate américain, mais ce qu’il faut souligner c’est la démonstration du président serbe Aleksandar Vucic. Une voix européenne en dissidence qui explique parfaitement les réticences de certains pays à s’aligner sur la croisade anti russe de Washington.

Non, l’intégrité territoriale n’est pas un principe inviolable. Non, le conflit ukrainien n’est pas le premier en Europe depuis la deuxième guerre mondiale.

Dans son discours prononcé devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le dirigeant serbe a assuré que son État respectait l’intégrité territoriale de tous les pays, y compris celui de l’Ukraine, mais pointé du doigt le fait que beaucoup décrivent les hostilités entre Moscou et Kiev comme « le premier conflit sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale ». Le président serbe Aleksandar Vučić, a demandé des explications aux pays occidentaux : pour quelle raison ont-ils des points de vue différents sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de la Serbie, étant donné qu’ils soutiennent Kiev dans sa lutte contre la Russie, mais ont approuvé l’indépendance du Kosovo ? Selon lui, la Serbie « n’a jamais mis le pied » sur le territoire de quiconque, mais cela « n’a pas empêché les 19 pays les plus riches de l’OTAN d’attaquer un pays souverain sans décision du Conseil de sécurité des Nations unies ». L’OTAN a occupé le Kosovo en 1999, après une campagne de bombardement de 78 jours contre ce qui était alors la Yougoslavie. La province a déclaré son indépendance en 2008 avec le soutien de l’Occident. Si les États-Unis et la plupart de ses alliés l’ont reconnue, de nombreux autres pays, dont la Russie et la Chine, ne l’ont pas fait.

Aleksandar Vučić a également déclaré que si l’OTAN s’est engagée à respecter la pleine intégrité territoriale de la Serbie, cela n’a pas empêché de nombreux pays occidentaux de reconnaître unilatéralement la province séparatiste du Kosovo en 2008.

Plus tôt dans la journée du 20 septembre, le président serbe a averti que le monde se rapprochait d’une guerre mondiale, ajoutant que « l’ONU a été affaiblie », étant donné que les grandes puissances « ont pratiquement détruit l’ordre de l’ONU au cours des dernières décennies ». Cela confirme l’hypocrisie américaine et de son bras armé de l’OTAN. On peut également parler de l’Irak ou de la Libye.

Comme toujours il n’y a qu’une chose de pire que les mauvais sentiments ce sont les bons sentiments… surtout quand ils sont des prétextes.

Polémia

jeudi 22 septembre 2022

"Macron, c'est le gars qui rumine sa crise d'adolescence prépubère depuis 25 ans !" - Nicolas Vidal sur Radio Courtoisie le 22 septembre 2022

Discours d’Emmanuel Macron à l’ONU : le petit télégraphiste de la Maison-Blanche…



Le 14 février 2003, Dominique de Villepin, ministre des  étrangères de Jacques Chirac, prononçait un discours demeuré fameux dans l’enceinte de l’ONU. À l’époque, le flamboyant ministre tente désespérément d’éviter l’équipée militaire américaine en Irak, fondée sur des mensonges d’État tels que la participation du président Saddam Hussein aux menées terroristes d’Al-Qaïda et ces « armes de destruction massive » qu’il aurait stockées.

D’où ces mots depuis entrés dans l’Histoire : « Dans ce temple des Nations unies, nous sommes les gardiens d’un idéal, nous sommes les gardiens d’une conscience. La lourde responsabilité et l’immense honneur qui sont les nôtres doivent nous conduire à donner la priorité au désarmement dans la paix. Et c’est un vieux pays, la France, d’un Vieux Continent comme le mien, l’Europe, qui vous le dit aujourd’hui, qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie. […] Fidèle à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur. »

Une fois n’est pas coutume, Dominique de Villepin fut longuement applaudi par une grande partie des délégués présents ; à l’exception notoire et prévisible de celui des USA.

Aujourd’hui, avec le discours d’Emmanuel Macron, principalement consacré à la guerre russo-ukrainienne, ce mardi 20 septembre, on voit que si les temps changent, les hommes aussi. Car il ne s’agit plus de faire entendre la voix singulière de la France mais seulement celle de l’Occident ; ou de la Maison-Blanche, pour faire court. Extraits :

« La Russie a délibérément violé la charte des Nations unies et le principe d’égalité des États. […] Elle a décidé, ce faisant, d’ouvrir la voie à d’autres guerres d’annexion, en Asie, en Europe, et peut-être demain en Afrique et en Amérique latine. » Là, on se pince. Car au-delà du procès d’intention, on voit mal le Kremlin déclarer la guerre à autant de pays sur autant de continents. Au contraire des USA et de l’OTAN, son bras armé qui, eux, ont occupé ou frappé militairement des nations telles que l’Afghanistan, l’Irak, la Serbie tout en menaçant, lors du mandat de Donald Trump, d’envahir le Venezuela. Mais il est vrai que depuis sa fondation, en 1776, ce pays n’a jamais cessé d’être en guerre.

« L’universalité de notre organisation n’est au service d’aucune hégémonie. » Ce « notre » est assez révélateur, l’ n’étant pas le « machin », ni de la France, ni de l’Amérique du Nord ; mais seulement une instance censée représenter tous les pays de la planète.

Le 14 septembre, Ursula von der Leyen, patronne de la Commission européenne, à l’occasion de sa causerie sur « l’état de l’Union » - autre emprunt sémantico-politique aux Américains -, avait déjà tracé le chemin, faisant siennes les inquiétudes de Washington vis-à-vis de la montée en puissance de Pékin. Comme si l’agenda européen était devenu américain… Très logiquement, Emmanuel Macron était donc là pour parfaire une feuille de route n’ayant d’européen que le nom, tançant ces États dont le seul crime consiste à manifester une certaine tiédeur à soutenir cette guerre menée par les USA contre la Russie, par Ukrainiens interposés.

Ainsi affirme-t-il : « Qui voudrait mimer le combat des non-alignés se trompe et prend une responsabilité historique [...] Ceux qui se taisent aujourd’hui servent malgré eux, ou secrètement avec une certaine complicité, la cause du nouvel impérialisme, d’un cynisme contemporain qui désagrège notre ordre international sans lequel la paix n’est pas possible. » En ligne de mire ? L’Afrique subsaharienne, le monde musulman, arabe ou non, l’Inde, l’Indonésie, la Chine, la Malaisie, et encore, on en oublie ; même s’il s’agit là de la moitié de la communauté internationale.

Interrogé par Europe 1, ce 19 septembre, Hubert Védrine, ancien ministre des  étrangères de Jacques Chirac, remarquait en substance que le rôle de notre diplomatie consistait à tenter de résoudre les conflits et non point à les attiser, et qu’il fallait bien admettre que l’Occident n’était plus maître du monde et qu’on ne pouvait continuer à traiter les anciens pays colonisés comme s’ils étaient toujours des colonies. Soit un constat sage et lucide. Mais ces deux épithètes peuvent-elles encore être attribuées à Emmanuel Macron ? Il est à croire que non, puisque se comportant à l’ tel un vulgaire petit télégraphiste de la Maison-Blanche. Plus que jamais, ce qui nous sert de roi est nu.

Par Nicolas Gauthier le 21 septembre 2022

Boulevard Voltaire

dimanche 1 mai 2022

Comment la guerre du Kosovo a ouvert la voie à la guerre en Ukraine



Lors de sa rencontre, cette semaine, avec António Guterres, secrétaire général de l’ONU, Vladimir Poutine a évoqué un précédent historique fondamental qui explique en partie la crise actuelle en Ukraine. Lors de son allocution, Poutine a dit en effet que la situation de la Crimée était similaire à celle du Kosovo et a rajouté que la Cour internationale de justice (CIJ) a reconnu la légalité de la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo. Pour Poutine, ce droit doit donc s’appliquer également à la Crimée et aux républiques du Donbass.

Poutine a à la fois tort et raison. Il a tort sur le fond mais il a raison sur la comparaison. L’OTAN a arraché le Kosovo à la Serbie par la guerre pour y installer une république bananière qui a déclaré son indépendance en toute illégalité vis-à-vis de la Constitution de la Yougoslavie qui était un État de droit. En Ukraine, la situation est différente. En 2014, il y a eu un coup d’État (qualifié de révolution de Maïdan), soutenu par les États-Unis (dès décembre 2013, le sénateur républicain John McCain et son homologue démocrate Chris Murphy prennent la parole devant les manifestants et rencontrent les trois chefs de l'opposition), qui a chassé le président élu démocratiquement. À partir du moment où il y eut un coup d’État, la Constitution ukrainienne était violée. Les règles du jeu commun entre Ukrainiens n’étaient plus respectées et les régions russophones de l’Est et du Sud, qui ne reconnaissaient pas du tout le coup d’État antirusse, ont décidé par référendum ou par les armes de prendre leur avenir en main. Poutine dit que la décision de la CIJ pourrait s’appliquer à ces régions aussi, mais la CIJ a reconnu la déclaration de l’indépendance kosovare et non l’indépendance elle-même. Guterres a d’ailleurs rappelé au maître du Kremlin que l’ONU ne reconnaissait justement pas l’indépendance du Kosovo.

Pour autant, la comparaison de M. Poutine n'est pas infondée. En effet, c’est l’ingérence atlantiste en ex-Yougoslavie et plus tard en Irak, en Afghanistan ou en Libye sur laquelle s'appuie la Russie pour prendre les armes aujourd’hui. Si l’OTAN est intervenue militairement en Serbie, pourquoi les Russes ne pourraient-ils pas intervenir en Ukraine ? Si les Américains (et la France, hélas) ont reconnu l’État du Kosovo, pourquoi le Kremlin ne pourrait-il pas reconnaître les républiques indépendantes du Donbass ? 

Le journaliste français Vincent Hervouët, chef du service étranger de LCI, a raison de souligner que le Kosovo est « le crime initial ». En effet, avec la destruction de la Yougoslavie et la création de l’État fantoche du Kosovo, les USA et leurs alliés atlantistes ont littéralement fait exploser la base du droit international, l’acte final des accords d’Helsinki, la convention de Genève et la charte même de l’OTAN qui est censée être une organisation de défense collective et non d’attaque.

Nous assistons malheureusement à l’éclatement de l’équilibre fragile issu de la fin de la Seconde Guerre mondiale. La guerre froide est devenue chaude. L'OTAN et les États-Unis ont ouvert la boîte de Pandore du chamboulement violent des frontières et de la guerre en Europe. Ils ont une lourde responsabilité dans la situation ukrainienne et il serait bon de ne pas l’oublier.

Par Nikola Mirkovic le 1er mai 2022