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dimanche 10 décembre 2023

« Métiers en tension » : la propagande d’Envoyé spécial



France 2 milite pour la régularisation des clandestins et ne s’en cache pas. Alors que le projet de loi Immigration est actuellement débattu à l’Assemblée nationale, la chaîne publique diffusait, jeudi 7 décembre, son Envoyé spécial sur les fameux « métiers en tension ». Le discours y était peu ou prou le même que celui défendu, quelques jours plus tôt, par une commissaire européenne : les migrants sont formidables et notre société s’écroulerait sans eux.

Au fait, il gagne combien, ce sans-papiers ?

Pour en convaincre le Français encore un peu sceptique, l’inénarrable Élise Lucet s’est rendue dans un restaurant italien du XVe arrondissement de Paris où l’attendait Gianni, le patron des lieux. L’homme était prêt. Sa tirade en hommage à Bakari, son employé sans papiers, a été parfaitement recrachée : « Il est super. Tous les jours, il est là, toujours en avance, jamais en retard, jamais absent. Trouvez-moi un seul Français qui fait ce que Bakari fait aujourd’hui ! Personne ne veut faire la plonge, personne ne veut faire du nettoyage avec des horaires pas possibles. Plus personne ne veut faire ça. » En face, la journaliste était à deux doigts d’applaudir.

Elle a encore redoublé d’admiration lorsque le restaurateur s’est mis à détailler les trésors de malice dont il a fait preuve pour que son protégé puisse se maintenir sur le territoire. Tout occupée à hocher de la tête, Élise Lucet a malencontreusement omis d’interroger le restaurateur sur le salaire auquel il paie le courageux Bakari. Il faut croire qu’on ne parle pas de ces choses bassement matérielles, sur France Télévisions… Le mystère restera également entier sur les conditions de vie du migrant. Quelles sont ses aides et allocations perçues ? Où et par qui est-il logé ? L’histoire ne le dit pas, mais l’essentiel était ailleurs : faire la promotion de l’esclavage moderne à une heure de grande écoute.

Salauds de Français !

L’émission de service public s’est poursuivie avec le témoignage émouvant d’autres clandestins « absolument indispensables ». « Il n’y a pas que dans la restauration que des travailleurs sans papiers sont devenus essentiels », assène alors la présentatrice dont la voix se voile lorsqu’elle évoque ces forçats qui « se rendent tous les jours au travail avec la peur au ventre, la peur d’être arrêtés ».

Exemple dans les exploitations agricoles bretonnes où les illégaux originaires d’Afrique tiennent le haut du pavé. On y croise, notamment, ce Guinéen de 26 ans, employé illégalement dans le ramassage des cocos de Paimpol. « Je n’ai jamais vu un Français qui travaille dans les champs depuis que j’ai commencé. Les Africains, eux, ne connaissent pas de sous-métiers. Vous, les Français, vous avez peut-être honte de travailler dans les cocos. Nous, on ne choisit pas, on n'a pas honte de venir chercher de l'argent dignement, de nous salir pour gagner l’argent. » 

Imaginez un seul instant de tels propos tenus par un Blanc à l’encontre des Africains ! Le malheureux serait déjà en garde à vue pour incitation à la haine raciale.

Un militantisme anti-national

Mais ce racisme-là passe crème sur les antennes de service public. Tout comme la promotion éhontée de l’immigration illégale. Le combat des gauchistes à carte de presse est clair comme de l’eau de roche : favoriser l’immigration, régulariser les sans-papiers et accorder ensuite les mêmes droits à tous, nationaux comme étrangers. Car dans leur émission, les journalistes d’Envoyé spécial n’ont pas manqué de s’indigner du fait que les travailleurs africains n’ont droit ni à l’assurance maladie ni au chômage, « contrairement aux salariés français ».

On devine déjà leur prochain cheval de bataille : la fin de toute préférence nationale et l’octroi du droit de vote aux étrangers.

Par Jean Kast le 10 décembre 2023

Boulevard Voltaire

vendredi 8 septembre 2023

France 2 au Puy du Fou : un procès creux et bas de plafond



Il est 23 heures. Élise Lucet conclut son émission « Envoyé spécial » pour laisser place à ses confrères de « Complément d’enquête ». Cette semaine, nos enquêteurs-inquisiteurs tiennent du lourd : ils nous emmènent dans les coulisses du Puy du Fou. L’alléchant titre, « Histoire, argent, pouvoir : les vrais secrets du Puy du Fou » promet une soirée riche. Hélas, on aurait pu aller se coucher plus tôt. Philippe de Villiers, que les enquêteurs regrettent de n’avoir pu interviewer, aura tout dit, saisi caméra au poing, en un mot, dans l’encoignure d’une porte : « Vous devriez avoir honte ! »

À défaut de penser, il reste les poncifs

Il ne sera pas question de l’insolent succès de ce parc de l’Histoire de France devenu une marque mondiale et qui vient de battre le record de 2,5 millions de visiteurs l'an dernier. On ne saura rien de ce parc bâti sur l’engagement de bénévoles passionnés ni de cette entreprise au professionnalisme reconnu, déjà lancée dans de nouveaux grands projets. Non, parlons réseau, parlons influence.

Le combat du Puy du Fou pour obtenir la réouverture des parcs et spectacles de plein air, mené et obtenu avec toute la cohorte des autres parcs de loisirs français, est ramené à un simple privilège du prince. Le Puy du Fou n’a pourtant bénéficié d’aucune faveur. Le combat pour faire reconnaître l’activité bénévole, à l'origine de l’aventure bientôt quinquagénaire du Puy du Fou, comme une activité inhérente au monde du spectacle ? Une malversation, alors même que la mesure est signée avec l’en-tête de l’État et applicable à tous, bien au-delà du parc du Puy du Fou. L’organisation du Puy du Fou sous forme d’association composée de tous les bénévoles ? Un tour de passe-passe au bénéfice d’une seule famille et de ses membres : les vicomtes de Villiers ! C'est pourtant cette association qui porte l’entreprise et fait fonctionner le parc. Une société, Puy du Fou Stratégie, réunit les auteurs des scenarii pour protéger les droits d’auteur, les réinvestir, préférer l’investissement hors de tout enrichissement personnel et garantir l’indépendance de l’ensemble.

À défaut de griefs réels, il reste les poncifs. Les témoins à charge témoignent d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. L’ancien maire et président de l’association semble bien perdu dans ses souvenirs et nous emmêle autant qu’il s’emmêle. L’habituelle bénévole déçue se perd dans les chiffres et plaide pour un bénévolat… payant ! Le patron vendéen retraité est étonnamment peu au fait des réalités de l’entreprise. Les analyses de pièces à conviction font flop, tant ces journalistes semblent éloignés des réalités de terrain : une expansion au mépris des règles de l’urbanisme ? Aucun projet de construction n’existe sans documents d’urbanisme dûment votés et délibérations municipales dûment soumises au contrôle de légalité. Des routes spécialement réalisées pour desservir le parc ? Le plan de désenclavement de la Vendée, ses autoroutes à la campagne, ses habitations à moins de vingt minutes d’une 2x2 voies, c’est justement la signature du dynamisme vendéen, ici et aux quatre coins du département. Le génocide vendéen, terrible tache sur le souvenir de la Terreur, sur la Révolution française et la République naissante, sur lequel le journaliste insiste ? C’est une des pages d’Histoire du Puy du Fou, une page douloureuse muée en pardon et en renaissance après l’épuration qui fit 200.000 à 300.000 morts, au point que certains historiens parlent de génocide.

Réflexes conditionnés

Autant de paresses intellectuelles, de réflexes conditionnés, d’inculture patente devraient inciter France Télévisions à se concentrer sur ce qu’elle sait faire avec la redevance publique : les émissions de drag queen en prime time. Il est minuit passé, on baille, l’œil mi-clos. Face au journaliste, Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, le ton posé, répond volontiers à l’ultime interrogatoire. Le patron du Puy du Fou a ouvert grand les portes du parc aux caméras de France 2. C’est cela, l’omerta en Vendée, ce pays reculé qu’on a voulu nous montrer comme un peu aviné, un peu arriéré, toujours sous la coupe des aristocrates exploitant le bon peuple.

Si c'était une enquête, on aurait mieux fait de rester sous la couette. Au micro de Pascal Praud sur Europe 1, Nicolas de Villiers réagissait, ce vendredi : « France 2 est le seul média visiblement insensible à ce que nous essayons de faire, c’est-à-dire une belle aventure française qui a le défaut d’être née du bénévolat […] On considère que ce bénévolat irrigue l’esprit même de la maison Puy du Fou. » La magie du Puy du Fou ne pâtira pas de ce bel exemple de déconstruction et de désinformation. Une insulte, au-delà du Puy du Fou, à toutes les associations et à tous les bénévoles.

Par Iris Bridier le 8 septembre 2023

Boulevard Voltaire

mardi 11 avril 2023

Bruce Toussaint tout chagrin : des téléspectateurs pourraient voter RN !



Peut-être la chose vous a-t-elle, comme à moi, échappé ? C’est pourtant une information importante qui a eu les honneurs des grands médias : Bruce Toussaint, présentateur vedette qui officie sur BFM TV, était, samedi soir, l’invité de Léa Salamé dans son émission « Quelle époque ! » (France 2).

Un grand moment d’émotion nationale, si l’on en croit RTL qui avertit : « À l'occasion de la sortie de son livre Heureusement, elle n'a pas souffert, le journaliste Bruce Toussaint est revenu sur la mort de sa maman dans l'émission "Quelle époque !" […] Une épreuve d'autant plus difficile à surmonter que Bruce Toussaint avait déjà perdu son papa en 2016 d'un cancer. »

Vous avez remarqué, sans doute, comme les mots « père » et « mère » ont disparu au profit unique, quel que soit l’âge du « ch’tit n’enfant », de « papa » et « maman » ? Encore un signe de la dérive pleurnicharde de notre société passée, désormais, sous la coupe de Big Mother (Odile Jacob), comme l’avait déjà analysé Michel Schneider, voilà vingt ans. Il paraît que c’est une victoire des valeurs féminines…

C’est terrible, de perdre sa mère, convenons-en, mais on a découvert, dans cette grande séquence compassionnelle, que le deuil n’était pas la seule cause de souffrance du grand gaillard : c’est sa vision du monde qui en prend un coup.

Comme il faut être poli avec qui vous invite, Bruce Toussaint passe un petit coup de brosse à reluire :

« Votre émission a beaucoup de succès, évidemment », dit-il à Léa Salamé. On se demande ce qu’il y a d’évident là-dedans, mais passons. « Et il y a une séquence, il y a quelques semaines, qui est devenue virale », poursuit-il. « C’est Ragnar le Breton qui dit : Moi, ma grand-mère, si elle passe sa journée à regarder BFMTV, elle prend sa carte au…

– Au FN, le coupe Salamé. Ben oui, faudrait pas qu’il se laisse aller à dire « au RN », les téléspectateurs pourraient ne pas comprendre qu’on parle de la bête immonde…

– …au FN, reprend donc docilement Bruce Toussaint. Et vous ne pouvez pas savoir comme cette séquence nous a fait énormément de peine.

– Ça vous a blessé ? dit l’autre, avec un trémolo dans la voix, façon Actors Studio.

On comprend que oui. Beaucoup blessé, même. Toute la rédaction souffrait dans son petit cœur. « Allô maman bobo », soutien psychologique et tout et tout.

– Je me dis qu’on est responsables, sûrement, parce que s’il le dit, il ne l’a pas inventé, même si c’est un humoriste, poursuit Bruce Toussaint. Mais c’est dommage, parce qu’on essaye quand même de se différencier d’autres chaînes d’info. Et entendre ça, bon… y a pas de quoi chialer, mais je me suis dit mince, on a encore beaucoup de boulot, et je vous jure qu’on essaie de faire en sorte que ça aille mieux. »

Là, on perd un peu pied parce qu’on ne comprend pas très bien ce qui doit aller mieux. Il enchaîne : « Il y a du boulot, encore, mais croyez-moi, on ne se satisfait pas du tout d’imaginer que des gens puissent penser qu’en regardant toute la journée BFM TV, ils vont voter… » Sentant la pente glissante, il se rattrape juste à temps : « …voter quoi que ce soit, d’ailleurs. C’est pas le but du jeu. »

C’est vrai, quoi, faire de la télé pour en arriver là, quelle misère : trop d’émeutes, trop de voitures brûlées, trop de camps de migrants, trop de crackeux… Il essaie pourtant d’enjoliver le réel, Monsieur Toussaint, de donner de l’espoir aux sans-dents, mais c’est comme vider la mer à la petite cuiller.

Alors, il se console. C’est Le Monde qui nous le dit : « Le présentateur vedette de BFM TV adore les cocktails, il en existe même un à son nom au bar du Normandy, à Deauville, où il a ses habitudes. »

Non seulement ça remonte le moral, mais là, au moins, on ne risque pas de croiser des électeurs du RN.

Par Marie Delarue le 10 avril 2023

Boulevard Voltaire

mercredi 26 octobre 2022

Emmanuel Macron s’adresse aux Français : la France ne se porte pas au mieux, mais lui va très bien !



Pour la seconde fois – la dernière remonte au 12 octobre –, Emmanuel Macron s’adresse aux Français, sur France 2. L’occasion pour lui de confirmer que tout ne va pas au mieux dans notre pays, mais que dans les autres nations européennes, ce serait plutôt pire. Si l’on résume, les Français ne connaissent pas leur bonheur.

Heureusement, l’État est là. Qui dépense donc à tout va ; ce qui provoque l’inflation qu’on sait. Une fois encore, nos voisins européens sont encore plus mal lotis, paraît-il. Un discours vite noyé par une pluie de pourcentages et de statistiques auxquels le téléspectateur de base ne doit pas entraver grand-chose. D’ailleurs, même l’auteur de ces lignes est à la peine…

Bref, pour résumer, ce Président qu’on tenait pour libéral se révèle ce soir encore plus dirigiste que jamais. Il est vrai que l’heure est grave. Mais pourquoi une telle usine à gaz ? Surtout quand on apprend que pour se maintenir à flot, l’État français devra au moins emprunter, l’année prochaine, plusieurs centaines de milliards d’euros sur les marchés financiers alors que les taux d’emprunt ne sont plus négatifs depuis longtemps. Mais « tout en maîtrisant la dépense publique » et en « remboursant notre dette », affirme Emmanuel Macron. La quadrature du cercle, en quelque sorte : à cœur vaillant, rien d’impossible.

Après avoir visionné un reportage consacré à un couple de Français vivant avec un enfant et gagnant 4.000 euros mensuels (exemple pas véritablement emblématique, car ni trop riche ni trop pauvre), le Président se lance à nouveau dans une autre sarabande de chiffres tout en y mêlant dividendes d’actionnaires et gros bénéfices des industries pétrolières. À croire qu’il est en train de passer son diplôme d’expert-comptable. Que déduire de son discours ? Rien, concluront ceux qui ne se sont pas encore endormis.

Ce, d’autant plus que monsieur Trogneux affiche une grise mine, loin de la « dimension christique du pouvoir » qu’il évoquait durant la  de 2017. À en croire Franz-Olivier Giesbert, dans son dernier éditorial du Point, évoquant « la dépression du Président », Emmanuel Macron serait même « dans le déni »« comme le jongleur qui a perdu ses boules et continue à faire le geste de les lancer en l’air ». Pas faux. Où est passée la rage de naguère ? Il est vrai que depuis, l’homme aura découvert que la France multimillénaire était un peu plus qu’une « start-up nation » et que l’Histoire, par nature, était tragique. Pourtant, les antidépresseurs doivent faire des miracles, Emmanuel redevenant peu à peu Macron lorsque parvenant enfin à s’enivrer de ses propres paroles.

La réforme des retraites ? Hormis le fait qu’il recycle volontiers le plus que vulgaire slogan de Nicolas Sarkozy, « travailler plus gagner plus », nous apprenons qu’il faudra travailler plus longtemps pour éviter de gagner moins plus tard. Et qu’en « concertation avec les partenaires sociaux », il faudra prendre en compte la pénibilité de certains métiers et éviter que les salariés se trouvent virés dès la cinquantaine passée, histoire d’être plus longtemps au chômage avant de faire valoir leurs droits à la retraite. Voilà qui n’a pas tout à fait la saveur de l’inédit.

Sans surprise, les groupes parlementaires ayant proposé une  contre son  sont renvoyés au rang des irresponsables. Ne manque plus qu’à stigmatiser ces fameux « extrêmes qui se rejoignent » ; mais nous n’en sommes pas loin. Surtout qu’une autre urgence s’invite dans ce vrai-faux débat, celle donnée pour être « climatique ». Mais qui se révèle tôt être « sino-sceptique », sachant que la majeure partie des voitures électriques et des batteries leur permettant de rouler nous viennent aujourd’hui de Chine. D’où une timide esquisse de « protectionnisme européen » à base de ce lithium dont nos sous-sols regorgeraient. Fort bien, mais seule question : d’où viendra l’électricité ? De cette industrie  que ses prédécesseurs ont sciemment massacrée pendant des décennies, on imagine, sans que réponse soit véritablement donnée à cette question.

Puis, le gros morceau, l’immigration… « 5,6 % de reconduites à la frontière appliquées, c’est peu », lui glisse son intervieweuse. Mais Emmanuel Macron voit haut : il veut « 100 % ». Mais à condition de poursuivre l’aide au développement des pays concernés. On disait déjà la même chose du temps de Valéry Giscard d’Estaing. Mais pas question, pour autant, de faire « le lien entre  et délinquance », prévient le premier des Français, même si c’est un peu vrai à Paris et dans les grandes villes, mais moins ailleurs bien au contraire, toutes choses étant égales par ailleurs.

En revanche, ce dernier admet que la société française « devient de plus en plus violente ». Au contraire de cette émission hypnotique et placée sous le signe de l’autosuggestion, soit dit en passant.

Par Nicolas Gauthier le 26 octobre 2022

Boulevard Voltaire

Pourquoi Macron est devenu lassant



Plus Emmanuel Macron parle, moins il agit. Ce mercredi soir encore, le chef de l’Etat prendra la parole sur France 2. Il faut s’attendre à un nouveau flot lassant de mots creux, esquissant un cap indiscernable. Depuis son premier quinquennat, le président se croit obligé d’être de son temps, en épousant sans recul les idéologies du moment, écologistes ou féministes. Encore aujourd’hui, il persiste ainsi à faire de la lutte contre « l’urgence climatique » et de « l’égalité homme-femme » les piliers de sa politique, au détriment de visions plus réalistes et opérantes. La soumission de la femme musulmane en France reste l’angle mort de la macronie. Celle-ci continue par ailleurs à flatter les Verts dans leur fanatisme. Non content de s’être rendu coupable d’avoir saboté le parc nucléaire avec la fermeture de la centrale de Fessenheim et son engagement initial  à réduire la production d’origine nucléaire à 50% en 2035, le président veut faire de la France une « nation verte » où la production des véhicules à essence sera stoppée en 2035, sans considération pour les plus pauvres qui n’ont pas les moyens de changer de véhicules. La mise en place des zones de faibles émissions (ZFE), qui interdisent l’accès des villes aux voitures jugées polluantes, est de ces décisions irréfléchies qui peuvent irriter encore davantage les classes moyennes attachées à leur « bagnole », cet outil de travail.

En réalité, c’est un Macron affaibli et indécis qui va tenter ce soir, une fois encore, de faire bonne figure dans l’autosatisfaction. S’il lui prenait de regarder derrière lui, il verrait des troupes parsemées. Même l’Allemagne a renoncé à poursuivre la mascarade du « couple franco-allemand », afin de poursuivre ses propres intérêts. L’habile coup politique de Marine Le Pen, qui a associé lundi les voix du RN à celles de LFI pour voter une motion de censure commune, a rappelé au président impétueux sa vulnérabilité parlementaire. 

Il ne doit désormais sa stabilité qu’au bon vouloir des Républicains, au risque pour eux de disparaître dans le ventre mou de l’immobilisme bavard et prétentieux. Même le soutien apporté par Nicolas Sarkozy au chef de l‘Etat, dimanche dans le JDD, est à relativiser au regard d’une réflexion de l‘ancien chef de l’Etat passée inaperçue : « Ce qui a été fait à la filière nucléaire française disqualifie à mes yeux toute personne qui a été associée à ces choix profondément contraire à l’intérêt de la France ». A moins de réécrire l’histoire récente, et en dépit de son heureux revirement, Macron est bien de ceux qui ont avalisé le saccage de cette filière pour des motivations électoralistes. Macron fait comprendre, en fait, ce qui manque à la France : un leader à l’écoute, inspiré et courageux, insensible à l’air du moment et à son conformisme. 

Faut-il vraiment regarder encore Macron ce soir ?

Par Ivan Rioufol le 26 octobre 2022

Le Blog d'Ivan Rioufol


jeudi 13 octobre 2022

Interview de Macron : chapeau, l’artiste !



Ne reculant devant aucun sacrifice pour le lectorat de , j'ai vu, ce mercredi soir, « L'Événement », l'émission de France 2, premier numéro d'une série d'interviews politiques. À tout seigneur tout honneur, cette première était consacrée à un entretien avec Emmanuel Macron. En deux parties, nous précise-t-on : la seconde sera diffusée dans deux semaines.

Le thème choisi était « le monde en crise ». Ukraine, carburant, Iran, Arménie, climat : le Président a fait le job, à sa manière, c'est-à-dire avec pédagogie, mais en oubliant systématiquement plusieurs points importants. Sur l'Ukraine, nous allons continuer à armer le régime de Zelensky, tout en nous tenant loin de l'escalade, afin de ne pas devenir cobelligérants. Nous allons également continuer à livrer des canons, et quand il n'y en aura plus, ma foi, on se débrouillera. La coalition montée par la Russie et la Biélorussie arrache au Président une formule : le président biélorusse, dit-il, se prépare à mener une guerre « contre l'avis d'une bonne partie de son peuple ». Je ne me souviens pas qu'on nous ait demandé le nôtre.

Sur le carburant, lié au contexte, évidemment, comme les pénuries d'huile et de moutarde, par exemple, la France s'en tire bien. Comme sur les prix de l'énergie, d'ailleurs. Les graphiques le prouvent. Le reste, y compris la disparition de l'État dans les stations-service de banlieue, relève probablement du ressenti. Le Président souhaite la poursuite du dialogue  mais veut réquisitionner les salariés. En même temps.

Sur l'Arménie, ma foi, malgré les mises en garde de Sylvain Tesson, Emmanuel  estime avoir fait ce qu'il fallait : n'a-t-il pas reçu les chefs d'État arménien et azerbaïdjanais à  pour leur dire de faire la paix ? Et puis, on ne va quand même pas livrer des canons à l'Arménie. Ce n'est pas pareil.

Sur l'Iran, un petit mot sur l'universalité de la laïcité, preuve que les sorties de la gauche sur l'aveuglement occidental sont parfois vraies. Aveuglement double, d'ailleurs, puisque le Président se garde bien d'émettre un avis sur le port du voile en France.

Un détour par la récitation du catéchisme sur le climat et son urgence... et surtout, incidemment, de lourds appels du pied à une gouvernance européenne. On sait qu'Emmanuel  hésiterait entre le « coup de Medvedev », c'est-à-dire se représenter en 2032 après avoir trouvé un homme de paille pour l'intérim (la Russie a parfois du bon), et briguer la présidence d'hypothétiques États-Unis d'Europe. Avance-t-il ses pions ? Peut-être.

Au bilan, un numéro de voltige déjà vu mille fois, mais qui contient - une fois n'est pas coutume - une leçon macronienne pleine de sagesse : les Français, dit-il, attendent tout du chef de l'État. Il n'a pas dit ça comme ça, mais en creux, cela veut un peut dire ça : « Ce n’est pas au président de la République de faire les négociations d’entreprises », a-t-il dit exactement. C'est pas faux. Comme les Français attendent d'ailleurs beaucoup de l'État tout court. C'est même cela qui les anesthésie et doit les empêcher de se révolter. Et c'est d'ailleurs cela que vise sans doute le Président, en fin de compte, quand il aura vaincu les crises. 

En effet, son avant-dernière prise de parole définit bien son véritable objectif : financer notre modèle social. Celui-là même dont profitent des centaines de milliers d'étrangers qui arrivent chaque année sur notre sol, et qui maintient les Français pauvres dans un état de dépendance presque végétatif. 

Chapeau, l'artiste !

Par Arnaud Florac le 13 octobre 2022

Boulevard Voltaire


samedi 30 avril 2022

« La nuit du ramadan », sur France 2, ou l’étrange fascination du service public pour l’islam



« La nuit du ramadan », une émission de France 2 qui existe depuis 1991, était diffusée le 27 avril à 23 h 55 sur la chaîne publique. Elle a été initiée par le PDG d’Antenne 2 et FR3 Hervé Bourges. « Au menu de cette soirée : pour fêter la rupture du jeûne, un grand chef qui nous mitonnera des plats emblématiques, lance la présentatrice de l’émission Myriam Seurat. Des mamas algériennes, sénégalaises qui vont également nous dévoiler leurs petits secrets culinaires. Place aussi au partage, à la convivialité, à la fraternité, à la tolérance avec des témoignages très émouvants autour du ramadan ! » Il ne faut pas oublier à qui s'adresse cette émission, payée par le contribuable français : « Je salue les spectateurs qui chaque année sont nombreux au Maghreb : Salam à vous tous ! »

La soirée commence avec des chants en arabe et en français interprétés par l’artiste Djam. Le public, où l’on aperçoit quelques femmes voilées, frappe dans ses mains en rythme. Djam explique ensuite que le sens de ses chansons est de faire des liens entre la culture africaine et occidentale, puis la chanteuse Amina chante en malien… « C’est ça, la nuit du ramadan. C’est une émission qui est au carrefour de toutes les cultures ! » s’exclame, enthousiaste, la présentatrice.

Interrogeant l’islamologue Yannis Mahil, Myriam Seurat introduit la suite : « Nous allons nous pencher sur cette période de spiritualité et de recueillement qu’est le  pour les musulmans pratiquants. » Sur le même ton léger, l’islamologue raconte : « Le ramadan, c’est le nom d’un des mois lunaires, qui est considéré comme béni dans la tradition musulmane […]. Il revêt une importance […] en termes d’identité collective. C’est aussi une période pendant laquelle les mosquées sont pleines. Ça crée beaucoup de fraternité ! » La chanteuse Joyce Jonathan vient chanter une chanson sans rapport avec la choucroute au milieu de tout cela pour un mélange authentique des cultures, avant que Maxime, catholique pratiquant, et Myriam, son épouse musulmane pratiquante, nous racontent leur expérience enrichissante de couple mixte. Joyce Jonathan conclut : « C’est très beau : l’amour est plus fort que tout ! »

Il est frappant de voir que l’ tient une place plus importante dans le service public que le catholicisme, qui est pourtant la  qui a fait la France. Cette émission annuelle d’une heure et demie consacrée au  n’a pas son pareil avec le Carême. De nombreux médias se sentent contraints de couvrir le ramadan en France et plusieurs articles tournent autour du même thème. Le Monde du 2 avril publiait ainsi un article sur « Le ramadan en neuf questions »France 3 Régions effectue une série d’articles sur les bonnes œuvres effectuées par les musulmans pendant le ramadan, « moment de partage et d’entraide »

Sans compter les multiples articles de la presse locale qui couvrent les faits particuliers survenus pendant cette période : rupture du stock d’huile, manière avec laquelle les restaurateurs maghrébins vivent le ramadan, etc. 

Le Carême catholique n'a qu'à bien se tenir. À sa place, réduite au minimum.

Par Matthieu Chevallier le 29 avril 2022