Affichage des articles dont le libellé est Démographie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Démographie. Afficher tous les articles

lundi 5 février 2024

Le grand effacement, ou comment la France peut disparaître



L’effacement : à son tour, Emmanuel Macron a évoqué ce risque suicidaire lors de sa conférence de presse du 16 janvier. Mais Il s’est arrêté en chemin, excluant la France d’une possible disparition. Le président ne craint que pour l’Europe, bousculée par le chamboulement planétaire qui déboulonne l’hégémonie occidentale et invite l’UE à en rabattre. Pourtant, c’est plus dramatiquement la nation épuisée qui se vide de son peuple, comme un corps perd son sang. La révolte paysanne est celle de ce monde qui ne veut pas mourir. Or l’hémorragie, causée par une baisse des naissances des autochtones et une population musulmane prolifique, satisfait les immigrationnistes au pouvoir, pour qui un homme en vaut un autre. En 2022, un tiers des bébés avait au moins un parent né hors de l’Union européenne. Entre 2000 et 2022, les naissances issues de deux parents nés à l’étranger ont augmenté de 72%. Si la femme française ne fait plus qu’1,68 enfant, l’immigrée algérienne, avec 3,69 enfants, est plus féconde que l’Algérienne (3 enfants), selon Nicolas Pouvreau-Monti, cofondateur de l’Observatoire de l’immigration et de la démographie (Le Figaro, 15 janvier). A ce rythme, trois ou quatre générations devraient suffire pour qu’il ne reste plus que des traces éparses de la France française réduite à être visitée, par des Franciens venus d’ailleurs, dans ses « réserves » exotiques.

Le grand effacement fait partie des mots interdits que Macron s’exerce désormais à prononcer, comme il rependrait un refrain paillard. La transgression est son frisson. Son premier ministre, Gabriel Attal, promet pareillement de « garder notre identité française ». Mais tous deux évitent d’évoquer la substitution, sous leurs yeux clos, d’un peuple par un autre, d’une civilisation par une autre. Or ce qui s’observe est non seulement une libanisation de la nation jadis homogène, mais un remplacement ethnique et culturel. Il n’est d’ailleurs permis que de s’en réjouir, au risque d’être accusé de racisme et de xénophobie. A la crise de la natalité (baisse de près de 7% en 2023) s’ajoutent la pression migratoire (depuis 1999, augmentation de 153% des titres de séjour et de 227% des demandes d’asile, soit près de 500.000 arrivées par an), une émigration des plus jeunes (54% des 18-25 ans seraient prêts à quitter la France), un exode de ceux qui fuient l’antisémitisme coranique, et un islam laissé en paix dans ses colonisations qui s’étendent. Ce n’est pas en lançant un « plan de lutte contre l’infertilité » et un « congé de naissance » ouvert aux parents que le chef de l’Etat peut espérer faire obstacle à cette disparition de l’esprit français, chassé par la technique et ses robots. Le choix de Macron de résister au RN par une « lutte contre l’immigration clandestine » avalise l’immigration légale, avec le soutien du Conseil constitutionnel. Tout reste en place pour achever la dilution du pays.

L’urgence est de stopper la liquidation de la France, promue par l’idéologie mondialiste qui continue d’imprégner le sommet de l’Etat. Le temps presse. Mais il est encore possible, à condition d’un sursaut politique, d’endiguer la conquête démographique du pays et de résister à son asphyxie.

Par Ivan Rioufol le 2 février 2024

Le Blog d'Ivan Rioufol

mardi 23 janvier 2024

Sandrine Rousseau, mère de 3 enfants, se réjouit de la baisse de la natalité



Accordons-lui (au moins) le mérite d’être claire : pour Sandrine Rousseau, « la baisse de la natalité est une BONNE nouvelle ». Relayant un extrait de son intervention sur Sud Radio, elle a mis, sur X, l’adjectif en majuscule, pour bien enfoncer le clou.

Dans le passage mis en avant par la radio, l’élue NUPES a commencé par affirmer, contre toute attente et surtout contre les chiffres de l'INSEE, qu’« il n’y [avait] pas de baisse de la natalité ». Jean-Jacques Bourdin la reprend : « Si, si, si, depuis l’après-guerre, il y a une baisse de la natalité. » C'est qu'il n'a pas compris : ce n’est pas le confetti France qui intéresse Sandrine Rousseau. Elle persiste et signe : « Il n’y a pas de baisse de la natalité depuis l’après-guerre sur la planète. »

 

Une baisse rassurante

Selon la députée écologiste, la baisse de la natalité est même « rassurante ». Les yeux fermés, les mains en avant comme une télévangéliste en transe, elle évoque la situation tragique de « l’Amazonie [qui] est à un point de bascule ». Elle répète trois fois, crescendo, comme une incantation, le mot « Amazonie ». Jean-Jacques Bourdin tente, une nouvelle fois, de la faire revenir sur le sol français : « Est-ce qu’il faut encourager les Français à avoir des enfants, mettre en place une politique familiale ? » La réponse tombe, sans appel : « On n’a pas besoin, pour notre système économique, d’avoir plus d’enfants. » Pour étayer ses propos, elle s’enveloppe, avec majesté, dans sa toge universitaire : « Je le dis en tant qu’économiste. »

Comment donc compte-t-elle, faute d’enfant, financer la retraite pour laquelle elle a manifesté l’an passé ? Par capitalisation ? Pour une élue de la NUPES, convenons que ce serait original. Et si nous n’avons pas besoin d’enfants, pourquoi aurions-nous besoin de l'immigration - ces enfants de substitution ? Ces questions ne lui seront pas posées. Au-delà de l’aberration économique, on aura surtout compris que les mères - c’est-à-dire une majorité écrasante des femmes - ne peuvent nullement espérer être défendues par cette grande prêtresse de la déesse Gaïa, toute féministe qu'elle se prétende, pour laquelle la défense de l'écologie est une fin en soi et non un objectif environnemental dont le centre est l’homme.

Croyante mais pas pratiquante 

C'est presque explicite : soutenir les mères serait entretenir un vice qui n’est pas souhaitable, comme un SDF qui irait boire les sous qu'on lui donne. Notons que Sandrine Rousseau - et ce n’est pas le moindre de ses culots - est une malthusienne croyante mais pas pratiquante. À l'instar d'Amélie Oudéa-Castera, elle est championne dans la discipline gym acrobatique, catégorie faites-ce-que-je-dis-ne-faites-pas-que-ce-que-je-fais : Sandrine Rousseau a trois enfants, c’est-à-dire une famille nombreuse, bien au-dessus de la moyenne nationale. En mars 2021, elle confiait à Reporterre s’être engagée en politique parce qu’elle « [avait] très peur pour l’avenir de [s]es enfants, à tel point qu’ [elle n’arrivait] même plus à lire les écrits des chercheurs et chercheuses sur le changement climatique ».

La protection de sa progéniture est une motivation tout à fait louable, sauf si celle-ci se fait au détriment des voisins : pour la sauvegarder de ses propres enfants sur le radeau de la Méduse Terre, elle aimerait autant que ceux des autres n'existent pas, histoire de leur faire un peu d'oxygène, n'est-ce pas ? Doit-on lire en filigrane, dans sa déclaration, qu'à l'instar d'Yves Cochet, loin de vouloir aider les mères, elle jugerait plus utile de les pénaliser ? « Renversons notre politique d’incitation à la natalité. » Il faut « [inverser] la logique des allocations familiales. Plus vous avez d’enfants, plus vos allocations diminuent, jusqu’à disparaître à partir de la troisième naissance ! »écrivait Yves Cochet, dans L’Obs, en 2019. Sandrine Rousseau et Yves Cochet ont, d’ailleurs, contribué au même ouvrage collectif Politiques de l’Anthropocène. Penser la décroissance. Économie de l’après-croissance. Gouverner la décroissance (Presses de Sciences Po, 2021), il n’est donc guère étonnant que leurs pensées convergent. Après le « secourisme à l'envers » en fin de vie, bientôt les allocations négatives et la politique familiale dissuasive ? 

La gauche n’arrête pas le progrès.

Par Gabrielle Cluzel le 22 janvier 2O24

Boulevard Voltaire

dimanche 11 décembre 2022

Surpopulation mondiale : ces lanceurs d’alerte qu’il faudra bien finir par entendre…



Elle avait forcément le visage de l’innocence. Sa naissance était pourtant effrayante. Symboliquement, bien sûr, car la petite fille de 2,5 kilos Danica May Camacho, née un dimanche d’octobre 2011 deux minutes avant minuit au Jose Fabella Memorial Hospital, un hôpital public de la capitale philippine, a fait à juste titre la joie de ses parents. N’a-t-on pas coutume d’assurer qu’une naissance est le plus beau des événements ?

Celle de Danica fut malheureusement la plus dramatique des annonces car elle a été désignée alors 7 milliardième habitante sur Terre : ses contemporains ont alors probablement accueilli cette nouvelle, annoncée par tous les médias, avec une parfaite indifférence… ou avec un sourire béat ! dans un cas comme dans l’autre, leur inconscience est effrayante !

D’autant que les Nations-Unies ont félicité les parents de la petite Danica, lui ont offert un « petit gâteau pour l’occasion », donné une bourse pour ses études et à ses parents un pécule pour ouvrir un magasin. On est heureux pour eux et leur existence future…

Pour celle de l’Humanité, en revanche, on ne peut guère féliciter les Nations-Unis de fêter ainsi une telle tragédie.

La surpopulation mondiale n’est pas un problème parmi d’autres – un « défi » comme disent la plupart des observateurs avec une lâche pudeur –, mais le drame mondial par excellence. Tous les autres « défis » – pandémies, guerres, pollutions,… – n’étant que les avatars de cette surpopulation apocalyptique.

Le simple bon sens permet de comprendre que sans les « excès de population », les maux – spécifiques ou communs, les uns étant souvent la conséquence des autres – qui frappent tous les pays du monde, qu’ils soient riches ou pauvres, n’existeraient pas, seraient de nature moins dramatiques ou bien même si certains existeraient tout de même sans cela, l’ampleur de leurs conséquences seraient sans commune mesure.

« Une mise en accusation de l’insouciance humaine commence à poindre. Ainsi en est-il de la conscience du double danger sur le plan mondial et sur celui des progénitures de la fécondité humaine inconsidérée, malgré le chant des sirènes économiques ou politiques acharnées à maintenir des expédients. S’y ajoutent des fruits de notre inconséquence : souci négligé de l’état de notre sol jusqu’à des effondrements du fond marin dits tsunamis, maîtrise hypothétique des effets de l’arme atomique contre un État prêt au terrorisme et inconsé­quence actuelle en présence des pandémies » : ces lignes sont de Francis Verdavoine-Bourget et extraites de son ouvrage : Surpeuplement, un drame planétaire !(1)

« Arrêtez le monde, je veux descendre », écrivait(2) avec humour de l’homme moderne Louis Pauwels, ancien co-fondateur (avec Jacques Bergier) de la revue Planète, puis fondateur du Figaro Magazine.

Ce n’est certes pas l’envie qui manque à beaucoup, conscients d’un inéluctable déraillement du train cosmopolite, mais il ne semble pas que soient annoncées pour cela de prochaines stations, fussent-elles en rase campagne. Reste alors le dilemme de sauter de celui-ci en marche… ou de braquer le conducteur. Si quelqu’un a le mode d’emploi, qu’il soit assez avisé pour l’adresser aux Nations-Unis !

*
*.  *

Les lignes qui précèdent

Elle sont extraites d’une chronique (« Descendre du monde moderne ») que j’avais écrite en 2011 et qui avait été assez largement diffusée sur internet.

Et depuis lors, quoi de nouveau ? 4 enfants de plus… par seconde ! comme l’indique le sous-titre du livre de Jean-Michel Hermans auquel n’aura forcément pas « échappé » l’« heureux » événement de la naissance de la petite Danica. Et pour cause ! Il réside régulièrement dans les Philippines où il possède une maison et même quelques arpents de rizières qui sont sa seconde patrie. Là-bas, il est confronté en permanence à la surpopulation. On construit aujourd’hui les maisons dans les rizières car il n’y a plus de place disponible pour de nouvelles maisons. Beau­coup des cousines de son épouse ont six ou huit enfants – une de ses tantes a… onze enfants ! – « C’est terrible car il n’y a pas de travail pour tout le monde et c’est la misère pour beaucoup… », constate-t-il.

La misère, oui… Une inévitable misère liée au surpeuplement qui ne date pas d’aujourd’hui : l’économiste Thomas Robert Malthus s’en alarmait déjà au xviiie siècle et insistait sur une nécessaire régulation des naissances ; ses livres connurent à l’époque de beaux succès de vente… en vain, hélas !(3)

Cette terrible menace n’a pas non plus échappé au romancier Dan Brown (auteur, entre autres, du livre à succès Da Vinci code) ; en 2013, il a publié Inferno (adapté ensuite au cinéma en 2016) dans lequel son héros tente d’empêcher un scientifique de déclencher une épidémie mortelle… pour répondre à la menace démographique dans laquelle il voit la fin de l’Humanité. Sans dévoiler la fin de ce thriller palpitant, que l’on sache seulement que les sentiments des personnages de Dan Brown évoluent au cours du récit et que les dernières pages laissent clairement percevoir leur malaise face à la véritable bombe à retardement que représente la surpopulation mondiale que leur « ennemi » tente de désamorcer de façon extrêmement… radicale !

Soyons donc reconnaissant – après Thomas Robert Malthus, Louis Pauwels, Francis Verdavoine-Bourget, Dan Brown et tant et tant d’autres tout de même et bien heureusement – à Jean-Michel Hermans de sonner lui aussi le tocsin avec ses propres expériences, ses propres réflexions, ses propres recherches…

Son livre est un cri d’alarme – aussi instructif qu’impitoyable – de plus, mais pas un cri inutile… « Le désespoir en politique est une sottise absolue », disait Charles Maurras… Le désespoir en l’Homme l’est tout autant. La preuve par de tels auteurs, du passé ou d’aujourd’hui, qui sont, et c’est tout à leur honneur, autant de courageux lanceurs d’alerte qui finiront bien un jour par se faire entendre… forcément !

*
*.  *

Les lignes qui précèdent (bis)…

Elles sont celles de la préface que m’avait demandée Jean-Michel Hermans pour la parution de son livre Surpopulation : l’alerte mondiale aux éditions Dualpha en… 2019 !(4)

Et depuis lors, quoi de nouveau ? (bis)

« Seulement 12 ans après avoir passé la barre des sept milliards d’humains, la planète compte huit milliards d’habitants depuis la mi-novembre, selon les estimations des Nations unies, qui s’appuient sur ses meilleures projections démographiques » (https://www.nationalgeographic.fr, 2022).


Par Philippe Randa le 10 décembre 2022

Surpopulation : l’alerte mondiale de Jean-Michel Hermans, Éditions Dualpha.

 

Notes

(1) Éditions Dualpha, 654 pages, 2e édition réactualisée.

(2) Dans un article du Figaro à propos du livre Les Experts ou l’Art de se tromper de Jules Verne à Bill Gates de François-Bernard Huyghe (Plon).

(3) Jean-Michel Hermans a publié avec son frère Jean-Claude Réchauffement climatique : ces milliards d’hommes en trop ! aux éditions de l’Æncre, préfacé par Brigitte Bardot (Livre disponible sur www.francephi.com). Il a été décidé avec l’éditeur de rajouter le texte de Thomas Malthus Essai sur le principe de la population de Thomas Malthus (publié… en 1798), car il a été le premier à préconiser une régulation des naissances, à l’époque pour lutter contre la pauvreté. Le texte de Malthus est un plaidoyer contre la misère et pour la charité chrétienne.

(4) Livre toujours sur www.francephi.com : https://francephi.com/livre/surpopulation-lalerte-mondiale

Eurolibertés


dimanche 20 novembre 2022

Quelle Marianne dans trente ans ?



Le samedi 26 octobre 1985, la couverture du Figaro Magazine représente un buste de Marianne dont le visage est dissimulé par un voile islamique. Le titre fait scandale : « Serons-nous encore Français dans 30 ans ? » Louis Pauwels, dans son éditorial, prévient : le dossier est explosif.

Jean Raspail, l’auteur du Camp des Saints, et le démographe Gérard-François Dumont (à l’époque président de l’Institut de démographie politique) ont réalisé une enquête démographique inédite en 1985. Ils tentent, à partir d’elle, de dessiner une carte démographique de la France en 2015. Je n’entrerai pas ici dans le détail chiffré de cette enquête mais signalerai les grandes tendances prospectives établies par les auteurs et l’incroyable résonance de ces dernières avec les réalités actuelles.

En 1985, et depuis déjà au moins deux décennies, l’immigration en France est majoritairement d’origine méditerranéenne et africaine et à 90 % de culture et de religion islamiques. Tandis que le taux de fécondité des Françaises baisse irrémédiablement, celui des E.N.E (étrangères non-européennes) reste très élevé – le taux de natalité globalement plus élevé en France que dans les autres pays européens est essentiellement dû au « renfort » des « naissances étrangères ». Cette « fécondité déferlante » va modifier en profondeur le visage de la France, selon Raspail et Dumont. Si ces derniers continuent de parler « des Français nationaux et des étrangers résidents », ils sont convaincus que ces distinctions seront caduques en 2015 sous l’effet des « dispositions laxistes de la naturalisation automatique par naissance sur notre sol ». Devant ce qu’ils appellent une explosion nataliste des Français d’origine immigrée non européenne et très majoritairement de religion musulmane, les auteurs prévoient pour 2015, entre autres phénomènes visibles d’une profonde transformation de la société française, « un complet changement de visage et de ton de notre système scolaire et de l’éducation nationale », une « ségrégation de fait », le « rejet de notre culture ». Tous ces phénomènes sont survenus et atteignent ces derniers mois des proportions laissant envisager ce que redoutent les auteurs, à savoir un durcissement communautaire augmenté par une immigration incontrôlée, et un affrontement inévitable.

Au fur et à mesure que la population se transformera, écrivent Raspail et Dumont, une nouvelle « force électorale formidable » verra le jour. Les électeurs d’origine étrangère non européenne, manipulés par des « forces extérieures à la France », s’empareront « le plus démocratiquement du monde de villages, de quartiers, de départements ». Les générations issues de l’immigration la plus récente « adoptent d’autres comportements » que ceux des Français  qu’on qualifierait aujourd’hui « de souche » ou des Français d’origine étrangère plus âgés et parfaitement intégrés dans la société française. Cette force politique neuve, jeune, solidaire et manipulée, ne restera pas les bras croisés : « On peut prévoir les premiers troubles graves vers 1995 », écrivent nos deux visionnaires qui ne s’étonneront sûrement pas de voir les premières tentatives d’imposition du voile islamique à l’école en 1989, puis les tergiversations des gouvernements successifs pour faire voter, 15 ans plus tard, une loi aujourd’hui remise en cause dans de nombreux établissements scolaires. En revanche, ce qu’ils ne peuvent pas prévoir, c’est que la « force électorale » qu’ils décrivent en 1985 sera, à partir de 2012, captée et manipulée en premier lieu par des partis de gauche et d’extrême-gauche décidés à remplacer les classes populaires fatiguées de subir les effets délétères d’une immigration massive et votant « mal », par les nouveaux damnés de la terre, à savoir les musulmans.

En plus d’un changement en nombre de la population française, le problème majeur que relèvent Raspail et Dumont est celui de la loi coranique qui s’installe dans de plus en plus de quartiers et qui « plus sûrement qu’une loi d’apartheid, multiplie les barrières entre les communautés ». Il y aura, présagent les auteurs, de plus en plus de mosquées (ils ne se sont pas trompés : 150 en 1976, 900 en 1985, 2500 en 2015), de plus en plus d’écoles coraniques, d’innombrables associations d’obédience musulmane obligeant les autorités à accepter ce qu’on n’appelle pas encore des « accommodements raisonnables », des centaines d’enclaves échappant à la loi commune. La société française deviendra une mosaïque pluriethnique et pluriculturelle, source de rivalités territoriales. La France ne sera plus une nation mais un « espace géographique » traversé par des conflits révélant en réalité une « France multiraciale devenue multiraciste ». Quoi qu’ils aient dit ou promis, nos gouvernants n’ont jamais su ou voulu empêcher les vagues migratoires qui amplifient ce phénomène depuis quarante ans. Les auteurs envisagent tous les arguments gouvernementaux possibles pour justifier une immigration massive : « De vastes régions rurales de notre territoire ont perdu la moitié de leur population. […] On nous reprochera ces riches déserts dépeuplés. On nous dira que les pauvres du sud s’en contenteront très bien. Ce sera ça le dialogue Nord-Sud ! » Incroyable prédiction des récentes préconisations d’Emmanuel Macron en termes de répartition des immigrés (légaux ou illégaux) sur le territoire national.

Il est à noter que ces projections ont été réalisées à partir de chiffres officiels, ceux de l’Insee, ridiculement bas par rapport à la réalité (ce que savent les auteurs et ce que confirme l’Insee), pour ce qui concerne le dénombrement des étrangers d’origine non-européenne. Pensant imaginer le pire, Raspail et Dumont envisagent la possibilité d’une arrivée annuelle de 100 000 immigrés non-européens. Si tel devait être le cas, écrivent-ils, il n’y aurait aucun retour en arrière possible et le changement de population (et donc de culture, de religion, de mœurs, etc.) serait irrémédiable. Les chiffres de l’Insee des dernières années vont au-delà des pires prévisions de Raspail et Dumont : le nombre d’immigrés entrant en France est systématiquement au-dessus de 150 000 par an, avec des pointes à 272 000 en 2019 et 215 000 en 2020. Ces immigrés viennent majoritairement d’Afrique et sont majoritairement musulmans. Ces chiffres ne tiennent pas compte de l’immigration illégale ou clandestine, par nature inchiffrable. De plus, comme le rappelle Michèle Tribalat[1], les chiffres fournis à la presse par l’Insee sont régulièrement sous-évalués. Ils ne sont corrigés et revus à la hausse que des années plus tard, c’est-à-dire lorsqu’ils deviennent inutiles à une réelle information, les médias dominants préférant ignorer ces nouveaux chiffres pouvant entériner l’idée d’un (grand) remplacement de la population française.

L’actuel OID (L’Observatoire de l’immigration et de la démographie, voir l’article de Causeur du 5 novembre 2022), auquel collabore Gérard-François Dumont, rappelle que l’immigration et les personnes nées à l’étranger contribuent de plus en plus aux naissances en France. De plus, nous apprend encore l’OID, les chiffres de l’immigration ont explosé pendant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron : 255 675 titres de séjour ont été accordés à des immigrés non-européens en moyenne chaque année entre 2017 et 2021. Les demandes d’asile sont en progression constante (134 000 en 2021). Les permis de séjour atteignent des niveaux inégalés : 3 450 189 en 2021 (+ 35 % par rapport à 2012) et concernent principalement l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Les éloignements (OQTF) et les départs des clandestins ne cessent, eux, de diminuer. D’après le député Renaissance Jean-Charles Grelier, il y a 700 000 personnes sous OQTF en France. Cette immigration légale ou illégale est très majoritairement extra-européenne et musulmane. Si cette évolution concerne quasiment tous les pays européens, elle a pris en France une ampleur particulière qui se traduit par un communautarisme exacerbé, une criminalité et une insécurité grandissantes (il n’y a que sur France Inter et dans Libération qu’on ne voit pas le lien entre délinquance et immigration), une perte de repères culturels nationaux et, conséquemment, la sensation de vivre dans un autre pays que la France dans certains quartiers, certaines villes, ou dans le département de la Seine-Saint-Denis. Tous les services publics (école, médecine, police, aides sociales, etc.) se retrouvent confrontés à des problèmes dus essentiellement à une immigration sans désir d’intégration, culturellement tournée vers les pays d’origine, religieusement soumise à un islam prosélyte cherchant de plus en plus, sous la férule salafiste ou frériste, à imposer sa présence dans l’espace public pour en modifier les contours anciens à travers de nouveaux rapports entre les hommes et les femmes, les musulmans et les kouffars, la culture française et les traditions culturelles et cultuelles importées des pays d’origine.

S.O.S Racisme naît en 1984. Raspail et Dumont dénoncent les discours immigrationnistes reposant sur un humanisme dévoyé et un antiracisme ne servant le plus souvent qu’à amadouer et culpabiliser les populations réticentes – plus tard, Paul Yonnet démontrera les dessous politiques de la célèbre association et l’établissement par celle-ci de l’équation « Être raciste, c’est ne pas être immigrationniste »[2] qui a maintenant son pendant retourné : « Ne pas être immigrationniste, c’est être raciste ». En 1985, Louis Pauwels espère encore que des « volontés politiques » changeront le cours des choses et apporteront un heureux démenti à la « vision apocalyptique » de Jean Raspail. Les derniers chiffres de Frontex sont catastrophiques – une augmentation de 73 % des entrées irrégulières aux frontières de l’UE sur les dix premiers mois de l’année. Aujourd’hui, les « élites » pro-immigration, du président Macron à la majorité de la Commission européenne, des représentants des grandes entreprises aux responsables de la NUPES, des ONG complices aux médias propagandistes, regardent avec les yeux de Chimène, mais pour des raisons très différentes, l’Ocean Viking entrer dans le port de Toulon. Pendant que le Danemark – au grand dam du Monde qui critique sévèrement les sociaux-démocrates danois qui appliqueraient des idées « d’extrême-droite » – affiche fermement un objectif « immigration zéro », le gouvernement français crée un extraordinaire appel d’air. « La France a cédé. L’irrémédiable est accompli. Aucun retour au passé n’est désormais possible ».[3] Cette phrase, écrite en 1973, pèse de tout son poids prophétique sur notre présent.

[1] [1] Michèle Tribalat, Les yeux grands fermés, l’immigration en France. 2010, Denoël.

[2] Paul Yonnet, Voyage au centre du malaise français (L’antiracisme et le roman national), 2022, Éditions de L’Artilleur.

[3] Jean Raspail, Le Camp des Saints, Robert Laffont.

Par Didier Desrimais le 20 novembre 2022

Causeur

mardi 15 novembre 2022

Démographie: entre immigration massive et politique nataliste, il faut choisir

 

Alors que le vieux continent connaît d’innombrables problèmes sociaux, culturels, sécuritaires à la suite d’un demi-siècle d’immigration massive, les simples propos d’un député sur les migrants ont provoqué les cris d’orfraie de toute la classe politique. Dans le même temps, Gérald Darmanin a annoncé vouloir intensifier ce processus migratoire en accordant davantage de titres de séjours à des travailleurs clandestins sous prétexte que ces derniers se trouvent dans des secteurs d’activité « tendus ». Il provoque ainsi un appel d’air à destination des migrants traversant la Méditerranée, de plus en plus nombreux suite à la bombe démographique africaine[1]. En parallèle à cette immigration sans frein qu’il est interdit de contester, l’Europe connaît un hiver démographique[2] sans précédent, le tout favorisé par un discours écologiste dé-nataliste. 

Plutôt que de lancer un vaste plan nataliste en France, les idéologues modernes expliquent donc que l’immigration représente pour les pays développés la seule solution pour « permettre de combler le solde démographique naturel, d’ores et déjà négatif» [3]. Notre société est devenue tellement passive face aux défis modernes qu’elle nous exhorte à accepter la fameuse « transition démographique » artificielle promue par Emmanuel Macron au lieu d’exalter la solution naturelle que toute société saine devrait défendre.

À rebours des progressistes qui nous assènent un discours fataliste (« il n’y a rien à faire contre les flux migratoires ») et culpabilisateur (« il faut avoir moins d’enfants pour sauver la planète »), nous devons être résolument tournés vers le futur de notre pays. Et cela passe par la démographie. Ainsi, nous souhaitons promouvoir pour la France, et pour l’avenir de notre continent, la relance de la natalité et la fin de l’immigration massive, par humanisme et par réalisme ! Par humanisme, car tout déracinement d’un individu à sa terre est un drame absolu, surtout si nous n’avons à lui offrir que des conditions de vie lamentables. Par réalisme par ce que, au-delà des questions économiques, la question démographique est indissociable de la question de l’éducation : quels Français voulons-nous pour demain ? Que nous importe que nous ayons chaque année 300 000, 400 000 ou 500 000 naissances supplémentaires si nous ne sommes pas capables d’éduquer correctement cette jeunesse ? Or, l’immigration massive présente justement un problème éducatif : nous sommes devenus incapables d’assimiler les masses qui se présentent à nos frontières, qu’en sera-t-il demain de leurs enfants et petits-enfants ? François Bayrou, notre nouveau « commissaire au plan », a eu le mérite d’évoquer ce problème aux derniers États généraux de la natalité : pour lui, la solution migratoire n’est « pas une solution d’évidence », notamment parce qu’elle « présente des difficultés sociales et culturelles»[4].

Nous rajouterons, parce que ce sujet doit être abordé pour de bon, que la « politique nataliste » ne présente pas en soi de problème écologique, contrairement à ce qui est affirmé par ceux qui prophétisent la fin de l’espèce humaine sur tous les plateaux de télévision. Puisqu’il est avéré qu’une famille de trois enfants en France (3.221 Kg de CO2 par an) a un bilan carbone moins important qu’un célibataire globalement plus consumériste (10.685 Kg de CO2 par an)[5], pourquoi défendent-ils sans cesse la dé-natalité ? Si vraiment l’empreinte carbone est la clé du problème environnemental, alors pourquoi ne voit-on pas les adeptes d’Attac, d’Extinction-Rébellion ou de Dernière Rénovation promouvoir des politiques familiales ? À l’inverse, il n’est pas vraiment sérieux de prétendre vouloir sauver les générations futures en stérilisant les générations présentes : l’« éco-anxiété » dont souffriraient certains jeunes[6] biberonnés aux scénarios de science-fiction du GIEC[7] ne doit pas les empêcher d’avoir un raisonnement censé… Qu’ils se concentrent d’abord sur les porte-conteneurs, fruits de la mondialisation sauvage, et qui représentent chaque année 2,6% des émissions mondiales[8], avant de stériliser notre avenir. 

Ainsi, la question écologique ne sera pas réglée par la dénatalité de l’Europe. Et la question de l’hiver démographique européen ne doit pas être réglée par l’immigration, mais par une véritable politique nataliste. Celle-ci doit permettre aux foyers de vivre dans des conditions décentes, dans un logement adapté à la taille d’une famille, avec des emplois stables pour au moins l’un des membres de la famille, et suffisamment de pouvoir d’achat pour prendre soin des enfants. Or, force est de constater que l’inverse est appliqué actuellement : les jeunes générations souffrent d’instabilités brutales sur le plan économique ou en termes d’emploi, elles sont souvent démotivées faute de logement adapté pour agrandir la famille, elles sont particulièrement touchées par les impôts depuis que le plafond du quotient familial a été raboté par deux fois en 2014. Et que dire du pouvoir d’achat actuel des Français torpillé par la politique économique désastreuse de nos gouvernants et par la crise qui s’aggrave de jour en jour ?

La situation actuelle est-elle en mesure de promouvoir la natalité, de permettre aux parents de donner une éducation adaptée à leurs enfants et aux écoles une instruction même basique ? Notre modèle social est-il en mesure de promouvoir les solidarités familiales indispensables à la stabilité et à la confiance en soi des jeunes couples ? Ou bien ne promeut-il au contraire qu’un individualisme coupable et une lutte des sexes stérile ? Nous sommes au carrefour de notre civilisation : l’avenir de nos enfants se joue autour de cette question démographique. Il est crucial que nous y mettions les moyens adéquats en repensant la famille et en l’aidant à s’épanouir dans un monde qui semble l’avoir oubliée, ou qui ne la considère que sous son aspect purement économique.

[1] « Basculement. La démographie africaine, une révolution mondiale qui va façonner le XXIe siècle », Courrier international, le 15/10/2022.

[2] « Grand entretien : Gérard-François Dumont et l’hiver démographique européen », Observatoire de l’immigration et de la démographie, le 24/08/2021.

[3] « Dans les pays développés, la migration est désormais le premier facteur de la croissance de la population »Le Monde, le 28/07/2022.

[4] « Les états généraux de la natalité (RCF) », AFC France, le 19/05/2021.

[5] « Ce qu’il faut savoir sur le bilan carbone des Français », L’Express, le 28/03/2011.

[6] « Les jeunes générations peuvent-elles surmonter leur éco-anxiété ? »National Geographic, le 02/07/2022.

[7] « Climat : les 12 mensonges du GIEC – Politique & Eco avec Christian Gerondeau », TVLibertés, le 25/04/2022.

[8] « Porte-conteneurs, supertanker, navires de croisières… Ces bateaux géants causent une importante pollution de l’air », France Info, le 25/01/2019.

Par Jean-Frédéric Poisson, Président de VIA le 15 novembre 2022

Causeur

dimanche 12 juin 2022

Démographie en berne et possible appel à l’immigration : le prochain défi chinois



C’est un rapport de l’IFRI (Institut français des relations internationales), rendu public le 5 avril 2022, qui a le premier posé cette question cruciale : « Vieille avant d’être riche, la  face au défi de sa démographie. »

Première constatation : « En raison d’une très faible natalité, la Chine fait face à un vieillissement démographique rapide et à une réduction de sa population d’âge actif. À l’horizon 2050, plus d’un habitant sur trois en Chine sera âgé de soixante ans ou plus. » D’où cette autre constatation : « Le gouvernement chinois prend d’ores et déjà des mesures pour pallier le vieillissement de la population. La politique de l’enfant unique a été abolie et de nouvelles politiques natalistes se dessinent, mais sans effet sur la  pour l’heure. »

En effet, survient dans l’empire du Milieu ce phénomène constaté dans toutes les sociétés passées de l’ère agraire à la révolution industrielle. En milieu paysan, les enfants, nombreux, sont une richesse. Dans les champs, on manque toujours de bras. Pour se loger ? Il n’est pas besoin d’être architecte en bâtiment pour agrandir la ferme. Mieux : ces mêmes enfants s’occuperont ensuite de leurs vieux parents et grands-parents. Mais dès lors que cette société se « modernise », que l’on quitte la campagne pour les villes, tout est à refaire.

Se loger à peu près confortablement devient un luxe, au moins aussi coûteux que celui consistant de payer les études des enfants. Et comme les budgets parentaux ne sont pas extensibles, on est condamné à faire moins d’enfants. Interrogé par Atlantico, le 1er juin 2021, Laurent Chalard, docteur en géographie à la Sorbonne, confirme : « Sur l’ensemble de la planète, les indices de fécondité les plus bas ne se retrouvent plus en Europe occidentale, comme auparavant, mais en Asie orientale. »

Ainsi, le  a un taux une fécondité de 0,9 enfant par femme, tout comme Taïwan, devant la Corée du Sud (0,8). Et la Chine ? Même si les statistiques n’y sont pas totalement fiables, « l’indice de fécondité y serait de 1,15 enfant par femme », soit loin des 2,1 nécessaires au remplacement des générations.

Résultat ? Toujours à en croire ce rapport de l’IFRI, la Chine doit désormais faire face aux problèmes qui étaient l'apanage des pays de la sphère occidentale : « Tous les couples sont désormais autorisés à avoir trois enfants tandis que des mesures sociales et fiscales ont été proposées afin de lever les obstacles à une remontée de la fécondité, poursuit l'IFRI. Il s’agit en particulier de favoriser l’articulation entre vie familiale et vie professionnelle pour les femmes et de limiter l’impact d’une maternité sur leurs perspectives d’emploi et de carrière, notamment grâce au développement de structures d’accueil pour les enfants en bas âge. » Mais pour qu’une telle politique dirigiste porte ses fruits, il faudra des années, voire des décennies, le temps que la tendance ne commence à s’inverser. Il faudra régler le problème d’une main-d’œuvre peu qualifiée et à bas coût s’amenuisant au fur et à mesure qu’une proportion grandissante de citoyens instruits délaisse les travaux les plus rudes pour embrasser le secteur tertiaire. Certes, en la matière, Pékin, fort de ses 21,9 millions d’habitants, bénéficie encore d’un confortable matelas. Mais jusqu’à quand ?

D’où cette question connexe : celle de l’immigration. Le  a déjà ouvert les vannes. La Corée du Sud aussi, même si elle parie sur une réunification à long terme avec la Corée du Nord, autre réservoir d’ouvriers taillables et corvéables à merci. La Chine commence déjà à y réfléchir. Selon l’IFRI, toujours : « La part d’immigrés dans la population chinoise figure parmi les plus faibles au monde. Le recours à une immigration plus massive, s’il était privilégié par les autorités dans les années à venir, ne pourra en outre apporter qu’une partie de la solution au manque de main-d’œuvre. »

En Europe, on a commencé comme ça. On voit aujourd’hui le résultat.

Par Nicolas Gauthier le 11 juin 2022