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vendredi 25 novembre 2022

Le programme de l’UE pour sa jeunesse : « 0 frontières et 100 % d’amour »



Au grand concours de la fête à neuneus européenne, les Bisounours ont remporté la palme avec ce projet très zémouvant : « si tous les gars – plus les trans, les bis, les queers et les filles voilées – du monde devenaient de bons copains et marchaient la main dans la main, le bonheur serait pour demain », etc. et bablabla.

Bien sûr, ce n’est pas exactement ainsi qu’est formulé le programme d’EYE Varaždin, le sommet européen de la jeunesse qui se tient ce week-end à l’Arena Varaždin, en Croatie, mais c’est exactement sa philosophie. Destiné aux jeunes « de toute l’Europe et du monde entier », âgés de 15 à 30 ans, il leur propose, via des activités, « d’interagir, d’apprendre, de s’inspirer mutuellement et d’échanger leurs points de vue avec des experts, des militants, des influenceurs et des décideurs sur l’avenir de l’Europe ». Un avenir à construire, donc, avec, par et grâce aux migrants.

Sur la page de l’événement, on nous rappelle que « l’EYE Varaždin est l’édition locale de l’EYE (European Youth Event) qui se tient tous les deux ans à Strasbourg ». Un événement financé par l’Union, bien sûr. Et c’est chouette, « Il y a Ø FRONTIERES pour participer à cet événement ! » Alors, disent les joyeux animateurs, « commençons par Ø FRONTIERES et 1ØØ % d’AMOUR ».


C’est vrai que, dit comme ça, on ne voit pas qui pourrait être contre.

S’ensuit la démonstration bien pensante, nourrie de bouillie droit-de-l’hommiste pour enfants de CM2 : « Que se passerait-il s’il n’y avait pas de frontières ? Et par “pas de frontières”, nous voulons dire pas de frontières visibles comme les lignes d’Etat, ou de frontières invisibles comme les barrières psychologiques, sociales ou culturelles qui nous entravent ? », demande Casimir de sa voix nasillarde. Ah, mais on s’aimerait tous, répond le gentil Oui-Oui avant d’enchainer : « Les récents événements et crises en Europe et dans  nous ont montré à quel point il est brutal de fermer l’accès à la liberté, aux droits de l’homme ou à une vie meilleure pour des milliers de  ou de réfugiés. Mais d’un autre côté, il existe de très bons exemples (l’Union européenne elle-même !) de la façon dont l’ouverture des frontières peut améliorer la qualité de vie, l’économie ou briser les préjugés au niveau individuel et mondial ».

C’est beau, c’est grand, ça se veut généreux ; c’est surtout d’un simplisme aussi confondant que malhonnête en ce qu’il prétend tout ramener à la question d’une « humanité » incontournable car christique. C’est d’ailleurs l’argument d’un Darmanin devant le fiasco de l’Ocean Viking.

Ils étaient gentils, Les Compagnons de la chanson (certes tous mâles blancs et hétéros, mais on ne leur en voudra pas) quand ils voulaient que tous les gars du monde se donnent la main : le groupe était né en 1944, en pleine Seconde Guerre mondiale, quand on ne pouvait que tenter de croire à la fraternité universelle et salvatrice.

Depuis, on a “fait“ l’Europe – avec le succès qu’on sait ! – et, aujourd’hui, c’est  qui frappe à la porte. Ou plutôt qui la pousse et laisse le pied dedans pour ne pas qu’on la referme.

Par Marie Delarue le 25 novembre 2022

Boulevard Voltaire