Voici ce que disait le général de Gaulle à propos de la censure :
« Notre Constitution est fondée sur cette idée que c'est le peuple qui a le pouvoir. C'est le peuple qui le délègue au Président, sous le contrôle de l'Assemblée. La censure suppose qu'il y ait une majorité pour renverser le gouvernement et que cette nouvelle majorité accepte de se soumettre aussitôt au verdict du peuple. Le Président fera la nation juge du litige par la dissolution, ou par un référendum, ou en démissionnant pour se représenter - ce qu'il a bien le droit de faire. Il aura toujours le moyen de s'en sortir. Voyez-vous, il n'y a plus rien de commun entre ce qu'est le mode de gouvernement d'aujourd'hui et ce qu'il était naguère. Le peuple a le premier mot, puisqu'il élit les deux pouvoirs, et le dernier mot, puisqu'il tranche leur conflit. Alors, la Constitution est bonne, il faut la garder comme elle est. »vendredi 6 décembre 2024
Voici ce que disait le général de Gaulle à propos de la censure
Allocution de Macron : trente mois, trente siècles…
La France attendait, ce jeudi, l’œil aux aguets, le souffle court, après le suspense de la censure, finalement votée avec une majorité très large. Le Président Macron allait parler. Il allait annoncer un Premier ministre nouveau, plein d’ardeur, riche de l’expérience vécue la veille : celle du retentissant soufflet du vote conjoint de l’extrême gauche et de la droite patriote qui a fait tomber le gouvernement de Michel Barnier. Il était revenu d'Arabie saoudite, il avait vu le désert, il avait pensé, réfléchi. On se prenait à rêver. Peut-être Emmanuel Macron allait-il faire amende honorable ? Analyser les raisons pour lesquelles il est, aujourd’hui, le président de la Ve République le plus impopulaire ? Prendre en compte la nouvelle donne politique ? Reconnaître ses erreurs, ses échecs ? Pourquoi pas…
Les gens sont méchants
Le rêve naïf se brise dès la première minute. Le président de la République élu au suffrage universel et garant des institutions a encore trois ans devant lui, à l’Élysée, mais il n’a plus rien à dire aux Français. On songe immédiatement au regretté Raymond Devos qui lançait : « Et si vous-mêmes, Mesdames et Messieurs, vous n’avez rien à dire, eh bien, on en parle ! »
Ce n’est pas la première fois, c’est vrai, mais ce jeudi soir, cela se voit comme un déficit abyssal sur le bilan d’un petit prince de la finance. Le Président, qui avait pris deux mois pour la nomination de Barnier, n’a pu cette fois boucler l'affaire en 24 heures, comme il le souhaitait. Pourquoi deux mois ? Pourquoi 24 heures ? Mystère. On n’aura donc pas le nom du successeur de Michel Barnier. Mais Macron s’exprime tout de même. Sur fond de drapeau français - et européen, bien sûr -, le chef de l’État tente de justifier sa dissolution tout en constatant qu’elle « n’a pas été comprise ». Certes. Donc ? Donc, rien. Il n’a donc pas de majorité, c’est inédit mais c’est ainsi ! On se pince.
Il a tout de même cherché des solutions, le Président. Ce fut Barnier, un Barnier censuré « parce que l’extrême droite et l’extrême gauche se sont unies ». C'est fou, ce que les gens sont méchants. Avec cette union, le Président reprend le plus mauvais argument du débat, l’argument le plus faible, le plus inopérant, car pas un Français ne pense que Marine Le Pen a soudain adopté le programme du NFP. Qui croira que le vote de la censure crée un « front antirépublicain », comme le dit le Président ? Le NFP ne remet pas en cause la République, le RN moins encore. Les mots sonnent terriblement creux. La machine Macron ne fonctionne plus. Elle part en crabe. « Certains ont tenté de me rendre responsable de cette situation », mais rassurez-vous, brave gens, l’homme qui détient le pouvoir suprême depuis sept ans n’est responsable de rien. « Je n’assumerai jamais les responsabilités des autres », balaye Macron, notamment les responsabilités de ces parlementaires qui ont sonné la fin de la récréation Barnier. « Ces députés ne pensent pas à vous, à vos vies et à vos difficultés », ils veulent « le désordre ». On pensait qu’ils aimaient tellement l’ordre qu’ils étaient, pour certains d'entre eux, dangereusement fascistes ? On peine à suivre. Macron assure qu’ils ne pensent qu’à l’élection présidentielle. Ce qui ne lui est sans doute jamais arrivé…
Trente mois
Bref, la blanche colombe qui niche à l’Élysée nous prévient : il exercera son mandat de cinq ans « pleinement, jusqu’à son terme ». C’est sans doute la non-information la plus saisissante de ce discours inutile. Le pourra-t-il ? Macron ne pose pas la question. Il lui reste trente mois et cela va être long. Il faut redresser les enthousiasmes brisés. Au cric. « C’est une époque nouvelle qui doit commencer », assure Macron, la voix terne, avec « des compromis nouveaux parce que la planète avance et que les défis sont nombreux ». Bon. À l'évidence, le cœur n'y est pas. Il nommera un Premier ministre qui composera son équipe « avec toutes les forces politiques qui s’engagent à ne pas le censurer ». Donc, si le RN s’engage à ne pas le censurer, il aura des ministres ? Chiche ! A-t-il eu seulement le courage de relire son texte ? Pas sûr.
Il reste donc « trente mois », a calculé le Président. Trente mois pour faire de la France « un pays plus fort et plus juste », « une France plus forte dans une Europe plus forte et plus indépendante » (sic). Le canard sans tête ne court plus mais il parle. Trente mois, répète Macron, qui tente d’enrôler la cathédrale de Paris et les Jeux olympiques. Trente mois, donc. Trente siècles. On a beau chercher, on ne voit pas comment ce Président de plus en plus déconnecté tiendra. Macron aurait peut-être dû ne rien dire.
Mais voilà, Raymond Devos, encore : « Moi, quand je n'ai rien à dire, je veux qu'on le sache ! »
Par Marc Baudriller le 6 décembre 2024
Marine Le Pen, invitée de Christine Kelly dans "Face à l'info" sur CNEWS le 5 décembre 2024
mercredi 4 décembre 2024
Démission de Macron : hier un slogan, aujourd’hui une option ?
« Macron démission ». On se souvient de ce slogan lancé par les gilets jaunes. C’était à la charnière des années 2018 et 2019. Il y a une éternité. À l’époque, le macronisme arrogant régnait en maître absolu sur le pays, l’Assemblée était aux ordres et Castaner faisait barrage aux « factieux » avec la sévérité que l’on sait. La jacquerie termina mal, comme toutes les jacqueries en France. Six ans plus tard, « Macron démission » n’est plus un slogan placardé à la va-vite sur un rond-point de « nos territoires » mais une éventualité envisagée très sérieusement, y compris dans le « camp de la raison ».
Marc Baudriller l'évoquait ici même, la semaine dernière. Dernier responsable politique, hors Jean-Luc Mélenchon et son fan-club, à envisager sérieusement cette option : Hervé Morin, président du conseil régional de Normandie, ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy et président du parti Les Centristes. Bref, l’homme n’est pas spécialement un factieux, un populiste, un extrémiste. Ce mardi 3 décembre, sur LCI, il n’y est pas allé par quatre chemins : « Puisque le pays n’a pas voulu donner de majorité au parti d’Emmanuel Macron, puisque l’Assemblée nationale n’a pas donné sa confiance au gouvernement qu’il a nommé, il faut que le Président démissionne. »
Il y a encore quelques mois, une telle déclaration ne pouvait émaner que du camp « populiste », pour ne pas dire « complotiste » ! Des Florian Philippot ou Nicolas Dupont-Aignan, quand le Rassemblement national s’en est toujours gardé, ne réclament-ils pas, de longue date, non pas la démission mais la destitution d’Emmanuel Macron ? En 2021, déjà, lors de ses vœux à la presse, en pleine crise Covid, celui qui était encore député de l’Essonne estimait que la destitution du chef de l’État était une question qui se posait. « Faudra-t-il en arriver là pour qu'il rende des comptes à la nation, pour qu'il cesse de détruire notre démocratie, pour qu'il cesse de nuire ? », avait déclaré, sur Europe 1, le président de Debout la France. « À un moment, quand des ordres sont stupides et inefficaces, le peuple se rebelle », avait-il ajouté.
En avril 2023, Dupont-Aignan récidivait, au micro de Sonia Mabrouk : « La France est trop fragile pour continuer à avoir tant d'inégalités, tant d'injustices, tant de gaspillages financiers. Il faut mettre une pause et repartir sur des bases saines, sinon, on ne pourra pas tenir quatre ans. Moi, j'engagerais la destitution de cet homme dangereux. » Un an plus tard vinrent les élections européennes et la dissolution, acmé du chaos d’aujourd’hui. La destitution ? Les députés LFI ont échoué lamentablement, en octobre dernier, dans ce qu’on pourrait qualifier d’entreprise de communication vouée à l’échec.
Redonner de la confiance
Mais la démission ? Après le très sérieux Charles de Courson, le très Macron-compatible Jean-François Copé, c’est donc maintenant un centrise incontestable qui vota Macron en avril 2022 car, selon lui, « il n’y a[vait] pas d’autre choix ». Et que dit, aujourd’hui, l’élu normand ? Pas « p’têt' ben qu’oui, p’têt' ben qu’non » ! Non. « Le seul objectif de tout le monde, c’est de concentrer la crise politique pour que la crise politique amène à la conclusion qui apparaît comme une évidence, c’est qu’il faudra un jour ou l’autre qu’Emmanuel Macron en tire complètement les conséquences et qu’il démissionne… » Et Morin, qui préside une région dont la première compétence consiste à soutenir le développement économique, de rappeler que « le principe de l’économie, c’est la confiance »… Pour redonner confiance au monde économique, il faut a minima clarifier la situation au sommet de l'État. Tout le contraire de ce que disent les macronistes, Gabriel Attal en tête, qui, mardi, martelait sur le thème de la « stabilité » nécessaire à notre pays. Pompier pyromane : un métier en plein essor.
Crime de lèse-majesté
Alors, bien sûr, le dernier carré des défenseurs du forcené de l’Élysée donne de la voix et hurle au crime de lèse-majesté. Ainsi, le député Mathieu Lefèvre estime que la démission d’Emmanuel Macron « est totalement impensable ». Impensable ? Bah si, puisque certains y pensent ! Une idée qui, selon lui, serait « délétère pour la grandeur du pays ». Carrément. Il est vrai que la tournée africaine de Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, la semaine dernière, nous a donné une belle image de la grandeur de la France sous la présidence d’Emmanuel Macron. On peut comprendre, aussi, que c'est surtout « totalement impensable » dans la tête d'Emmanuel Macron. La preuve : en marge de son voyage en Arabie saoudite, le Président a confié qu'il excluait l'option de sa démission : « Je serai Président jusqu’à la dernière seconde. » Dont acte.
Alors, impensable ? L’Histoire nous montre que ce qui était impensable à un moment donné, devient réalité et que, parfois même, la réalité peut largement dépasser ce qu’on avait pu imaginer ou penser. Un exemple ? Les événements qui se déroulèrent au mois de mai 1958...
Par Georges Michel le 3 décembre 2024
lundi 2 décembre 2024
NICOLAS DUPONT-AIGNAN; DÉFENSE, ÉCONOMIE: "LA FRANCE A ÉTÉ COLONISÉE PAR LA CHINE ET LES ÉTATS-UNIS"
dimanche 1 décembre 2024
La Justice française au banc des accusés : quand l’irresponsabilité de certains magistrats devient un fléau national
Il y a des questions que nous n’osons plus poser tant elles semblent enfouies sous un tapis de conventions et de lâcheté institutionnelle. Pourquoi les magistrats, ces gardiens autoproclamés de la justice, échappent-ils systématiquement à toute responsabilité pour leurs décisions catastrophiques ? Pourquoi un employé fautif dans une entreprise est-il averti, suspendu, licencié en cas de récidive, quand un juge dont la décision permet à un assassin ou à un violeur de récidiver continue tranquillement sa carrière, protégé par un système hermétique, opaque, et totalement déconnecté du peuple ?
Prenons un exemple récent : Nicolas Alba. Un homme déjà condamné pour avoir sauvagement assassiné une vieille dame à coups de couteau – 80 coups pour être précis. Enfermé en 2010, libéré sous condition après avoir purgé une partie seulement de sa peine (13 années sur 20), il récidive quelques mois plus tard, violant une jeune femme et agressant deux autres. Qui est responsable de ce drame ? Nicolas Alba principalement bien sûr, mais également ceux qui, par idéologie ou par négligence, ont jugé qu’il méritait une seconde chance. Ces magistrats qui, dans leur tour d’ivoire, ces psychiatres prétendus experts, ces membres de la bureaucratie pénitentiaire, estiment que leur jugement est infaillible, sont en réalité les architectes de ce désastre.
Une irresponsabilité institutionnalisée
Dans quel autre domaine de la société tolèrerait-on une telle irresponsabilité ? Si un médecin fait preuve de négligence grave, il peut être radié de l’ordre. Si un enseignant commet une faute grave, il est suspendu. Si un employé manque à ses obligations, il est licencié. Mais un juge qui permet la remise en liberté d’un criminel qui récidive ? Rien. Silence radio. Tout au plus un murmure corporatiste expliquant qu’il faut respecter l’indépendance de la justice. Mais de quelle justice parle-t-on ?
Les magistrats se réfugient derrière l’idée d’une justice rendue « au nom du peuple français ». Pourtant, ce même peuple n’a aucun mot à dire sur leur nomination, leur maintien en poste, ou leurs éventuelles sanctions. Pourquoi les citoyens, au nom desquels ces juges rendent leurs décisions, ne pourraient-ils pas voter pour les nommer ou les révoquer ? Pourquoi ne pas instaurer un système de contrôle populaire sur une institution qui semble aujourd’hui hors de tout contrôle ?
La gangrène idéologique
Le problème dépasse l’irresponsabilité. Il y a aussi l’idéologie. Une certaine mouvance gauchiste, pétrie de repentance et de relativisme moral, semble gangréner la magistrature française. On libère des criminels multirécidivistes sous prétexte de leur donner une chance de réinsertion, tout en s’acharnant avec une rigueur implacable sur les dissidents politiques, les écrivains, les polémistes, et même les citoyens ordinaires qui osent critiquer le système. Le pouvoir judiciaire, pourtant censé être un pilier de la démocratie, agit désormais comme une arme au service de l’idéologie dominante.
On se montre clément avec ceux qui tuent, violent ou brûlent, mais impitoyable avec ceux qui écrivent, parlent ou contestent. Le contraste est saisissant, absurde, insupportable.
Une réforme indispensable
Si l’on veut restaurer la confiance des citoyens dans leur système judiciaire, il est temps de prendre des mesures radicales. Les magistrats doivent être soumis à un contrôle populaire. Pourquoi ne pas organiser des référendums locaux pour évaluer les juges en poste ? Pourquoi ne pas exiger que leurs décisions, lorsqu’elles engagent des vies humaines, soient transparentes et expliquées publiquement ? Pourquoi ne pas établir des sanctions claires et précises pour ceux dont les choix mènent à des tragédies évitables ?
Une justice véritable ne peut exister que si elle est rendue dans l’intérêt du peuple, et non pour satisfaire les caprices intellectuels d’une élite déconnectée.
L’affaire Nicolas Alba, et tant d’autres avant elle, sont les symptômes d’un mal plus profond. Nous ne pouvons plus tolérer que nos vies soient sacrifiées sur l’autel de l’idéologie et de l’irresponsabilité. Ce combat n’est pas seulement le nôtre, mais celui des générations futures, celui d’un pays qui mérite une justice digne de ce nom. L’heure est venue d’exiger des comptes, d’imposer des réformes, et de reprendre le contrôle sur une institution qui a perdu de vue sa mission première : protéger les citoyens.
Par Julien Dir le 26 novembre 2024
Breizh-info
PLFSS : Le RN annonce que « le gouvernement a mis fin à la discussion »
Or le Rassemblement National a annoncé en fin d'après-midi à l'AFP ce dimanche que le gouvernement « a mis fin à la discussion » sur d’éventuelles modifications de ce texte, qui sera soumis lundi à l’Assemblée nationale et pourrait provoquer la chute de Michel Barnier.
« Le gouvernement a exprimé son souhait de ne pas modifier le PLFSS (projet de loi sur le financement de la sécurité sociale), c’est extrêmement clair et nous avons pris acte de cela », a-t-elle précisé, en se référant aux déclarations du ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin au journal Le Parisien.
Quelques instants plus tôt, le président du RN Jordan Bardella avait émis le même avis sur le réseau social X , affirmant que «par entêtement et sectarisme, la minorité gouvernementale met donc fin au cycle des négociations, au risque de provoquer sa censure».
On pourrait donc s'acheminer vers le vote d'une motion de censure en milieu de semaine, sauf si certains députés de gauche se détachaient de LFI pour venir renforcer la coalition Barnier.
Par La Rédaction le 1er décembre 2024
vendredi 29 novembre 2024
Intervention militaire en Ukraine : la Macronie plus va-t-en-guerre que jamais
La France va-t-elle envoyer des troupes en Ukraine ? Une question lancinante depuis des mois qui revient au premier plan alors que le conflit russo-ukrainien, sur fond d’arrivée aux affaires de Donald Trump, le 20 janvier prochain, s’intensifie. À cette question, lors d’une interview donnée à la BBC, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, qui venait de rencontrer son homologue britannique, répondait, la semaine dernière : « Nous n’écartons aucune option. » En clair, la France n’exclut pas d’envoyer des troupes au sol. Une prise de position qui n’est pas nouvelle – on se souvient de la déclaration, en février, dernier d’Emmanuel Macron qui avait pris à contre-pied nos alliés – mais qui prend un tour particulier, aujourd’hui.
Mais au fait, qu’en pensent les Français ?
Selon un sondage réalisé par l’institut CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD, publié ce 28 novembre, la majorité des Français est opposée à ce que « la France intervienne militairement pour défendre l’Ukraine ». 68 % ! Certes, depuis que la guerre existe, c’est-à-dire depuis toujours, cela se saurait si l’on demandait l’avis des opinions publiques avant de partir au casse-pipe, la fleur au fusil. Néanmoins, on n’imagine pas qu’un pouvoir raisonnable ne tienne pas un minimum compte de son opinion publique. Cela dit, faudrait-il encore qu’il y ait un pouvoir et que ce pouvoir soit raisonnable ! La dissolution, genre « coup d’un soir », décidée par Emmanuel Macron le 9 juin dernier ne peut pas ne pas nous interpeller sur ce sujet.
Une majorité de Français opposée à une intervention militaire
Déjà en février 2022, alors que la menace d’invasion de l’Ukraine se faisait imminente, les Français, selon le même institut de sondage, étaient défavorables à 70 % à une intervention militaire française. La proximité de ces deux pourcentages (70 % en 2022, 68 % en 2024) montre, finalement, une grande stabilité de l’opinion française sur cette question, alors même que la situation entre 2022 et 2024 a profondément évolué. À l’époque, qui croyait vraiment à une invasion russe ? Aujourd’hui, on sait qu’une guerre particulièrement meurtrière, comparable à celle de 14-18 (la technologie en plus), a bien lieu sur le flanc est de l’Europe. Que traduit ce refus majoritaire et constant des Français d’un engagement, sur le terrain, de nos troupes ? Crainte d’un engrenage qui nous conduirait vers une Troisième Guerre mondiale, mais aussi, à tort ou à raison, que ce conflit n'est pas le leur ? Et ce, en dépit - ou à cause ! - des nombreuses déclarations d'Emmanuel Macron depuis le début du conflit. Peut-être aussi, plus profondément, parce que les Français ont renoncé à l'idée même de faire la guerre. Tant que cela se passait « loin de chez nous, en Afrique », tout allait bien, si l'on peut dire. On connaît cette phrase de Thucydide : « La force de la cité ne réside ni dans les remparts ni dans les vaisseaux, mais dans le caractère de ses citoyens »...
Des différences selon les opinions politiques
Quoi qu'il en soit, si cette opposition à une intervention militaire est majoritaire chez nos compatriotes, il convient cependant de la moduler selon le positionnement politique des sondés : ainsi, 84 % des proches du RN s’opposent à l’envoi de troupes, contre 63 % pour les LR, 51 % chez les macronistes, 52 % chez les socialistes, 55 % chez les écolos et 73 % chez les Insoumis. Un positionnement qui a d’ailleurs sensiblement évolué par rapport à février 2022, avant l’invasion russe. À l’époque, LR, RN et Reconquête avaient une position quasi similaire : respectivement 76 %, 78 % et 79 % étaient opposés à une intervention militaire. Il en était de même, à gauche, entre LFI, PS et écolos, opposés respectivement à 61 %, 66 % et 66 %. Les macronistes, eux, étaient alors opposés à 63 %. Le « front » des opinions sur ce sujet s'est donc figé et traduit globalement la partition de la France politique en blocs décidément irréconciliables.
Aujourd’hui, les macronistes – ou, tout du moins, ce qu’il en reste –, avec 49 % d'opinion favorable à une intervention militaire (contre 31 %, seulement, pour l’ensemble de la population), seraient donc plus va-t-en-guerre que le reste des Français ? On notera, d’ailleurs, que les cadres supérieurs plus (CSP+) ne s’opposent qu’à 64 % à l’envoi de troupes, contre 68 % pour l’ensemble de la population.
On imagine - cela va sans dire - qu’en cas d’intervention militaire française dans les plaines d’Ukraine, ces braves gens seraient les premiers à encourager leurs enfants à laisser tomber leurs études pour s’engager immédiatement sous nos trois couleurs... et, bien sûr, sous la bannière étoilée de l'Union européenne...
Par Georges Michel le 28 novembre 2024
jeudi 28 novembre 2024
Communiqué de Jordan Bardella, Président du RN du 28 novembre 2024
Le Rassemblement National vient de remporter une victoire en obtenant de Michel Barnier l’annulation de la taxe de 3 milliards d'euros sur l’électricité. Grâce à notre action déterminée, les prix de l’énergie n'augmenteraient pas pour les Français en 2025, si cette promesse est bien respectée et si elle n'est pas financée par d'autres hausses d'impôts et de taxes. Nous serons vigilants.
Mais nous ne pouvons en rester là. D'autres lignes rouges demeurent. Le Premier ministre doit également renoncer au déremboursement supplémentaire de médicaments, mesure inacceptable alors que des millions de Français renoncent à se soigner faute de moyens et que, dans le même temps, la coûteuse AME est maintenue pour les clandestins. La France qui travaille ou qui a travaillé doit être entendue : il faut un moratoire sur toute nouvelle création ou hausse d'impôt et de taxe, des mesures fortes en faveur de la compétitivité de nos TPE-PME, et la réindexation des pensions dès le 1er janvier. Un sérieux tour de vis migratoire et pénal doit être engagé, sans que l'on se paye de mots et de promesses : notre pays ne peut plus accueillir une immigration de masse qui bouleverse son identité et pèse lourdement sur ses comptes publics. Ces mesures de bon sens sont réalistes, rapidement applicables et attendues par une immense majorité de Français. Le Premier ministre ne peut y rester sourd. Il lui reste quelques jours.mercredi 27 novembre 2024
Lettre ouverte à Emmanuel Macron, président de la République, cosignée par Jacques Cheminade, Nicolas Dupont-Aignan, Dominique Jamet, Philippe Murer, Florian Philippot, Jean-Frédéric Poisson, à l’initiative du Mouvement Politique Citoyen
Paris, le 23 novembre 2024
Lettre ouverte à Emmanuel Macron, président de la République
Objet : Appel à une politique française pour la paix en Ukraine
Monsieur le Président de la République,
La France traverse un moment critique, où son rôle historique en tant que puissance d’équilibre et de paix est mis à l’épreuve face au conflit en Ukraine. Les récents événements, dont l’autorisation donnée par les États-Unis à l’Ukraine de frapper la Russie en profondeur avec des missiles de moyenne portée américaine, marquent une escalade qui pourrait précipiter le monde dans une troisième guerre mondiale.
Nous, signataires de cette lettre, tenons à exprimer notre profonde inquiétude devant cette situation qui engage non seulement l’avenir de la France, mais également la sécurité mondiale. Ces décisions, bien que prises par nos alliés, n’impliquent pas automatiquement l’adhésion de la France, nation souveraine et attachée à la diplomatie. L’escalade militaire, sous quelque prétexte que ce soit, n’apportera qu’une intensification des souffrances humaines et un chaos géopolitique incontrôlable.
En particulier, nous avons été interpellés par vos récentes déclarations, dans lesquelles vous avez qualifié de « tout à fait bonne » la possibilité pour l’Ukraine de frapper la Russie en profondeur avec des missiles de moyenne portée fournis par les États-Unis. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot déclarait lundi que l’utilisation de nos missiles sur le sol russe reste une « option ». Mardi, nous apprenions que l’Ukraine a tiré ses premiers missiles américains en profondeur sur la Russie. Mercredi, l’Ukraine utilisait pour la première fois des missiles britanniques Storm Shadow pour viser le territoire russe.
Votre position est, à notre sens, extrêmement préoccupante. Elle dénote une indifférence face aux risques d’une confrontation directe entre puissances nucléaires, qui pourrait, à terme, mener à une guerre mondiale. Comment peut-on qualifier une telle escalade de « tout à fait bonne » alors même que le monde entier redoute à juste titre une guerre de cette ampleur ?
La France, forte de son histoire et de son indépendance stratégique, doit se positionner comme un acteur de dialogue. À ce titre, nous vous exhortons à :
- Vous opposer à toute participation de la France à des opérations militaires offensives, en particulier celles utilisant des armes de longue portée susceptibles de frapper des territoires russes.
- Appeler publiquement à un cessez-le-feu immédiat et à la reprise de négociations sous l’égide de l’ONU, dans un cadre garantissant les intérêts légitimes de toutes les parties.
- Promouvoir une conférence internationale pour la paix, impliquant les grandes puissances, mais aussi des pays non alignés, afin de poser les bases d’une désescalade durable.
En tant que Président, vous portez la voix de la France et de son peuple, attaché à la paix. L’Histoire jugera avec sévérité toute décision qui pourrait nous entraîner dans une guerre mondiale, au mépris de nos principes et de nos intérêts fondamentaux.
Monsieur le Président, vous avez aujourd’hui l’opportunité de réaffirmer la grandeur de la France en prenant l’initiative d’une politique véritablement pacifique. Ne laissez pas la logique des blocs nous enfermer dans une spirale belliciste. Nous vous appelons, au nom de notre nation, à agir avec la sagesse et le courage que requiert la situation.
Dans l’espoir que cet appel soit entendu, nous restons à votre disposition pour échanger sur ces propositions.
Respectueusement,
Jacques Cheminade, Nicolas Dupont-Aignan, Dominique Jamet, Philippe Murer, Florian Philippot, Jean-Frédéric Poisson.
Boualem Sansal, révélateur de l’hypocrisie de la gauche
Une fois de plus, la gauche intellectuelle française se discrédite. Son silence sur le cas Boualem Sansal rejoint son euphorie à la « libération » de Phnom Penh, suivie d’un vrai génocide, ou son refus de saluer le combat de Soljenitsyne contre le soviétisme. Aujourd’hui, dénoncer l’islamisme ou certains totalitarismes décoloniaux est aussi dangereux que dénoncer le régime soviétique en d’autres temps. Boualem Sansal arrêté par le pouvoir algérien est un Soljenitsyne des sables avec un style voltairien. Il dénonce tout à la fois le régime algérien et l’islamisme, le totalitarisme étatique et le fanatisme religieux.
Boualem Sansal, un amoureux de la France
Le dernier livre de Boualem Sansal, Le français, parlons-en !, est un cri d’amour pour la langue française, et aussi un avertissement à une culture française qui, ne défendant plus sa langue, paraît condamné à la disparition nationale.
Sansal a mal à l Algérie et il a mal à la France. Un Algérien qui aime la langue française et qui continue à rencontrer des intellectuels juifs et israéliens, c’est un péché mortel pour le gouvernement d’Alger.
Mais il y a peut-être plus grave : non seulement Sansal est pro-français mais il est pro-marocain, le pire du pire.
Il le dit avec cette naïve sincérité qui fait partie intégrante de sa pensée totalement libre, et il le dit partout, même dans des médias jugés antialgériens et proche de la droite radicale française.
Non seulement il rejoint la France sur la marocanité de l’ancien Sahara espagnol, mais en plus il estime que toute une partie de l’Algérie au temps de la colonisation a été détachée par Paris de l’espace historique marocain qui va jusqu’à Tlemcen et Oran.
En fait, pour lui l’Algérie est une création de la France alors que le Maroc est un empire ancien et un État indiscutable, d’où la différence entre la départementalisation et le simple protectorat. Finalement, les Algériens devraient remercier les Français de les avoir inventés et de leur avoir donné un territoire si considérable, notamment vers le Sahara oriental marocain. Au Maroc, on ressort d’ailleurs des documents qui font référence à des promesses de restitution de territoires après une indépendance de l’Algérie à laquelle le royaume devenu indépendant a participé.
Le bal des hypocrites
On comprend bien que le régime algérien, soudé artificiellement par la haine de la France et l’hostilité au Maroc, ne peut accepter un tel discours. Sansal risque donc en fait un procès pour trahison et mise en cause de l’intégrité territoriale, et, à 75 ans, il risque, sinon la mort, la réclusion criminelle à perpétuité.
Ne cherchez pas chez les pétitionnistes convulsifs de Mediapart une liste pro-Sansal… Non !
Là, pas un mot pour défendre la liberté d’expression quand elle ne va pas dans le bon sens de la gauche militante.
Certains cependant se mobilisent, comme le souligne France Info relayant cette fois l’appel de l’hebdomadaire Le Point qui fait honneur à la presse française : « Annie Ernaux, Jean-Marie Le Clézio, Orhan Pamuk et Wole Soyinka, tous Prix Nobel de littérature, ainsi que Salman Rushdie, Peter Sloterdijk, Andreï Kourkov, Roberto Saviano, Giuliano da Empoli et Alaa el Aswany ont rejoint l’appel à la solidarité lancé dans l’hebdomadaire Le Point, samedi 23 novembre, par le Prix Goncourt 2024, Kamel Daoud. Parmi les signataires se trouvent aussi Sylvain Tesson, Leïla Slimani, Élisabeth Badinter, Bernard-Henri Lévy, Jean-Baptiste Andrea, Émilie Frèche, Caroline Fourest, Boris Cyrulnik ou encore Joann Sfar.
Dans ce texte adressé aux défenseurs de la liberté, l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud évoque sa “profonde inquiétude”. Il estime que “cette nouvelle tragique est le reflet d’une réalité alarmante en Algérie, où la liberté d’expression n’est plus qu’un souvenir face aux répressions, aux emprisonnements et à la mise sous surveillance de la société entière”.
Pour Kamel Daoud, Boualem Sansal, 75 ans, “ressemble à un vieux prophète biblique, souriant. Il provoque les passions et les amitiés autant que la détestation des soumis et des jaloux. Il est libre et amusé par la vie”. Il poursuit avec ces mots : “Sansal écrit, il ne tue pas et n’emprisonne personne. Son innocence face à la dictature lui fit oublier la réalité de la Terreur en Algérie depuis quelques années. Il a négligé de regarder la meute qui l’attendait, il est retourné visiter son pays ce samedi-là. Il l’a payé cher.” »
Ses amis le mettaient en garde contre ce risque, mais il disait : « Un résistant, ça résiste dans son pays et non pas à l’étranger. » C’était le sentiment d’Alexeï Navalny, bien moins naïf et pourtant revenu en Russie. On en connaît l’issue.
Mais Navalny a galvanisé Saint-Germain-des-Prés, pas Sansal. Pourquoi ? On connaît la réponse et elle n’est pas à l’honneur des défenseurs de la liberté à géométrie très variable.
Le bal des hypocrites se poursuit, mais il devient insupportable, et, dans leur suffisance, ils ne s’en rendent pas compte.
Par Pierre Boisguilbert le 26 novembre 2024
lundi 25 novembre 2024
Quand France rime avec violence
Au XVIIIe siècle, la France passait, selon l’abbé Raynal, pour la nation la plus « policée » du monde et le prince de Lignes pouvait dire : « Tout homme a deux nations. La sienne et puis la France. » Exemple d’esprit, de culture, de courtoisie et d’élégance le royaume bascula néanmoins dans une révolution sanguinaire qui ne fut égalée et surpassée que par la révolution bolchevique. Et Talleyrand put soupirer : « Qui n’a pas connu l’Ancien Régime, n’a pas connu la douceur de vivre. »
Pour certains, sans doute.
La France a donc connu la violence et le chaos. Souvent. Armagnac contre Bourguignons durant la guerre de Cent Ans, guerres de Religion, Fronde, Révolution. La violence ne nous a pas épargnés. Mais voici que se développe une violence d’un nouveau genre, une violence du quotidien. Violence d’autant plus barbare qu’elle semble gratuite et sans mesure. Il ne s’agit plus d’idéologie ou de politique mais de violence sans rime ni raison, de violence comme un mode d’expression. La gauche et les libéraux n’y voient que des faits divers alors qu’il s’agit de faits de société. D’une société très malade, « archipélisée », divisée, déboussolée. La litanie funèbre serait trop longue et l’infortunée commune de Crépol en est devenue le symbole.
Récemment, Bruno Retailleau a fait ce constat : « De plus en plus de jeunes sont tueurs. » Parfois des tueurs à gages, même. Faire ce constat est nécessaire, car il convient de nommer les choses si l’on veut y remédier. Mais quelles en sont les causes ?
Faillite éducative de certaines familles, banalisation de la violence dans les jeux électroniques dont se nourrissent certains jeunes, absence d’autorité et mépris de celle-ci, cynisme des trafiquants de drogue qui utilisent des mineurs comme instruments de leurs basses œuvres pour profiter de l’excuse pénale de minorité, arrivée de populations venant de régions du monde ou sévit la plus terrible violence, échec de l’assimilation, lacunes de l’école, impossibilité pour certains de s’exprimer autrement que par la brutalité car les mots et les raisonnements leur manquent, laxisme judiciaire, idéologie de l’excuse sociale, police accusée elle-même de violence alors qu’elle la combat au risque de la vie de ses agents… Nous payons les effets ultimes du slogan post-soixante-huitard : « Il est interdit d’interdire. » S’il est interdit d’interdire, alors tout est permis.
Mais à y bien réfléchir, la société fabriquée par les adultes héritiers de Mai 68, libéraux-libertaires, individualistes, matérialistes, n’est-elle pas elle-même d’une violence inouïe pour ses enfants. Lorsque, avec un acharnement obstiné, certains s’ingénient à détruire tous les cadres qui permettent à une société de vivre en harmonie, à faire sauter toutes les références anthropologiques qui étayent les communautés humaines, faut-il s’étonner de donner naissance à des générations de « sauvageons » ?
Lorsqu’un gouvernement inscrit dans la Constitution le droit d’avorter, n’est-ce pas une rupture anthropologique d’une extrême violence. Ce qui était une exception à un droit fondamental - le respect de la vie humaine - devient la règle « sanctifiée » par la loi suprême de la République, et le droit fondamental l’exception. Ce n’est pas un hasard si l’article 1er de la loi Veil, qui stipulait « la loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. Il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu’en cas de nécessité… » a été abrogé. Ainsi donc, le respect de tout être humain devient relatif. L’euthanasie ne tardera pas à être légalisée. Aux deux bouts de l’existence, le droit à la vie est devenu relatif par principe et non plus en raison d’une exception motivée par des circonstances particulières et graves. C’est évidemment un changement moral fondamental. Qui, sans doute, par un phénomène de sourde contagion, a inversé le regard que la société porte sur la vie humaine.
Si les parents, par principe et non par exception, ne respectent plus le droit au respect de la vie humaine au nom de leurs choix individuels, pourquoi les enfants le feraient-ils ? Il y a là comme la légitimation de la violence suprême qu’est l’atteinte à la vie humaine, un glissement des sociétés européennes vers le retour aux temps païens où celle-ci avait peu de poids. Pour lutter contre la violence installée dans le cœur et l’esprit, il ne suffit pas d’armer la police, il faut également réarmer les âmes.
Par Stéphane Buffetaut le 24 novembre 2024
vendredi 22 novembre 2024
Jean-Marie Le Pen toujours hospitalisé : la haine se déchaîne sur X
Depuis quelques jours, l’état de santé de Jean-Marie Le Pen interroge et inquiète.
L’ancien président du Rassemblement National, alors encore nommé Front National, âgé de 96 ans, est hospitalisé depuis une quinzaine de jours pour des analyses, selon les dires de son entourage. Interrogée en marge du procès des assistants parlementaires du RN, Marine Le Pen s’est exprimée au sujet de la santé de son père. Elle s’est voulue rassurante dans un premier temps déclarant : « Ce n’est rien de plus ni de moins que des épisodes qu’on a déjà vécus. Il n’y a pas d’alarme particulière. » Elle a plus tard déclaré avoir tout de même des « inquiétudes sur sa santé », refusant de répondre à la question de Thomas Sotto, évoquant la « fin de vie » du fondateur du parti à la flamme.
Messages de haine sur X
Sur les réseaux sociaux, notamment sur X, la maladie déchaîne la haine de certains internautes. L'annonce de l'état de santé préoccupant de Jean-Marie Le Pen, les rumeurs révélant la réception de l’extrême-Onction, sacrement des malades dans l'Église catholique, ont attisé de nombreux commentaires de haine à l’égard du nonagénaire. Plusieurs utilisateurs X ont créé des comptes parodiques, tenant au courant leurs abonnés de l’évolution de la santé du « Menhir », quasiment quotidiennement, depuis 2019 pour certains : Jean-Marie Le Pen est-il mort ? ; État de santé de Jean-Marie Le Pen ; Est-ce que Jean-Marie Le Pen est mort … Parmi ces comptes, plusieurs ne cachent pas leur aversion pour la personnalité dont ils couvrent l’actualité médicale. Est-ce que Jean-Marie Le Pen est mort décrit son activité en une phrase, laissant peu de doute quant à la sensibilité politique de son auteur : « Mise à jour quotidienne du statut de Jean-Marie Le Pen aka [as known as : aussi connu sous le nom de ] la fraude nazillonne. »
Au-delà des comptes dédiés à ce sujet, nombreux sont les internautes que la perspective de décès de Jean-Marie Le Pen réjouit : « Jean-Marie Le Pen est sur le point de décéder enfin, c’est la fête ». Certains y joignent la vulgarité : « Le Pen mort, j’y croirai pas tant que j’aurai pas pu pisser sur son cadavre [sic] ». Un utilisateur de X a même inventé une grille de bingo pour célébrer « la mort de l’autre facho ». Côtoyant cette grossièreté, certains comptes se réjouissent, expliquant la raison de cette joie : « Jean-Marie Le Pen il s’est tellement réjoui de la mort d’Algériens que c’est bien à notre tour de se réjouir. On devrait même en faire un jour férié pour faire la fête et des gâteaux. »
J-M Le Pen face à la mort de ses adversaires
Quelques comptes dénoncent l’indécence de ce déferlement d’injures, rappelant l’attitude qu’avait eu l’homme politique à la mort de certains de ces opposants. Il avait ainsi réagi au décès de Jacques Chirac sur son compte X : « Mort, même l'ennemi à droit au respect ». Et pourtant, les deux hommes n’étaient pas proches : Chirac avait refusé de débattre avec le fondateur du Front National lors de l’élection présidentielle de 2002. Et Le Pen, de son côté, n’avait pas ménagé l’ancien président dans ses mémoires. De même pour le décès de Bernard Tapie : Rien ne rapprochait les deux hommes.
Le Pen déclarait : « Nous n’étions pas du même bord, personnellement, j’étais dans l’opposition ». Il a pourtant rendu hommage à son adversaire au jours de sa mort : « C’était un battant. Il s’est battu courageusement face à la maladie. »
Par Raphaëlle Claisse le 21 novembre 2024