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samedi 8 juin 2024

La Seine-Saint-Denis lance une campagne « Ici, on parle français et… »



Les Jeux olympiques de Paris 2024 arrivent à grands pas. L’événement devrait être l’occasion de faire rayonner la France et la culture française. Mais en Seine-Saint-Denis, il en sera autrement. Le Campus francophone et l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), bien aidés par le conseil départemental, ont décidé de profiter de la manifestation sportive pour mettre à l’honneur le... multiculturalisme.

Résultat : une campagne intitulée « Ici, on parle français et... », construite « sur un modèle simple d’étiquetage, à l’image des dispositifs déjà présents dans les commerces comme l’affichage pour le paiement par cartes bancaires ». Les « … » sont remplacés par les langues parlées dans les commerces. 

Selon le département, près de cent quatre-vingts langues seraient pratiquées sur son territoire. De quoi en perdre son latin. D’autant que, dans la multitude des idiomes utilisés, peu ont des racines latines. Pour beaucoup, ce sont des dialectes, des patois ou des langues régionales davantage que des langues nationales. Parmi les différents exemples donnés par les organisateurs de la campagne, le peul, langue d’Afrique de l’Ouest, le kabyle et le tamazight, le soninké, parlé principalement au Mali ou, plus classique, le créole…

Une promotion de l’immigration à peine dissimulée

L’objectif de cette démarche serait, entre autres, de permettre un meilleur accueil des touristes. C’est, en tout cas, la justification que lui ont trouvée les organisateurs. Dans les faits, il s’agit plutôt de faire la promotion de l’immigration à travers la linguistique. Ce qui prend tout son sens, en Seine-Saint-Denis, « un important bassin migratoire », comme l’explique à BV Marie Caroline Saglio, la directrice du diplôme universitaire « Hospitalité médiations migrations » à l'INALCO, à l’origine du projet.

Selon elle, « toutes les populations de migration sont des populations qui ont une richesse linguistique très importante, exceptionnelle et très peu connue ». Elle nous précise : « C’est un patrimoine exceptionnel. » Elle va même plus loin, en précisant que « la question de la transmission est essentielle ». Pas question d'assimilation.

Le Grand Remplacement linguistique ?

Pour l’universitaire, le patrimoine de la France, ce sont les langues étrangères. Pourtant, si l’on en croit le Larousse, le patrimoine est un « bien qu'on tient par héritage de ses ascendants ». Caroline Saglio explique, également, que si rien n’est fait pour représenter ces langues issues de communautés qui viennent parfois tout juste d’arriver, « il y a un patrimoine qui disparaît ». Ainsi, le patrimoine ne serait plus un héritage mais un conglomérat de cultures récentes, peu importe s'il dilue l’identité de la France et sa culture.

Si l’on suit cette logique, les langues françaises pourraient ne plus être le français et les langues régionales (le corse, l’occitan, le catalan, le breton et autres) seront, demain, considérées comme le wolof, une langue nigéro-congolaise, le lingala, venue du Congo, le bengali, parler du Bengale, ou le persan... Une menace pour les langues régionales dont l’emploi est de plus en plus rare et pour une langue nationale qui s'appauvrit. D’aucuns y verront la définition du Grand Remplacement linguistique.

Par Sarah-Louise Guille le 7 juin 2024

Boulevard Voltaire


mardi 16 avril 2024

Ersilia Soudais, la madone des mollahs



Les mollahs doivent être drôlement contents : ils peuvent se prévaloir d’un soutien de poids au sein du monde politique français. Dimanche soir, répondant sur X au député PS Jérôme Guedj, la députée de Seine-et-Marne (LFI) Ersilia Soudais a affirmé qu’en « bombardant une ambassade iranienne, Israël [avait] déclaré la guerre à l’Iran » et n’a pas hésité à renvoyer dos à dos les régimes israélien et iranien : « Ces deux pays sont des théocraties. » Pour celle qui se décrit comme féministe internationaliste, Iran et Israël sont donc bonnet blanc et blanc bonnet.

Sur les réseaux sociaux, les commentaires ironiques vont bon train. Pas sûr, de fait, que les crop-tops, les mini-shorts et les maxi-décolletés constituant l’essentiel de l'outfit, comme disent les instagrameuses, d’Ersilia Soudais soient reçus exactement de la même façon à Téhéran et à Tel Aviv.

Comment pourrait l’ignorer Ersilia Soudais, qui en octobre 2023 avait pris la défense, sur le même réseau X, d'Armita Gavarand, « à tout juste 16 ans en état de mort cérébrale parce qu’elle ne portait pas le voile obligatoire » ?

Un voile obligatoire à partir de 9 ans, parce que c’est l’âge de la puberté officielle. L’âge minimum, en Iran, pour se marier est de 15 ans pour les garçons et 13 ans pour les filles. Mais les enfants contractant une union peuvent être encore plus jeunes, si le père y consent. On note, entre 2019 et 2020, une forte augmentation des mariage de fillettes de 10 à 14 ans : 10,5 %. En moyenne, 30.000 cas de mariages de filles de moins de 15 ans par an depuis 2017. « Les religieux justifient cette limite en se référant à l’histoire de Muhammad, qui a lui-même épousé sa troisième femme Aïcha quand elle avait 9 ans »expliquait, en 2021 à La Croix, la sociologue Mahnaz Shirali. La même théocratie, vraiment, en Israël et en Iran ?

Féminisme décolonial

D’aucuns raillent aussi l’ignorance de celle qui, avant d’être députée, fut enseignante. Pour sa défense, Ersilia Soudais n’était pas prof d’histoire-géo mais de français, plus à l’aise, donc, avec les fables, les contes et les romans qu'avec la réalité.

Ersilia Soudais serait-elle aveugle ? Non, mais elle est sourde. Sourde à ce qui ne rentre pas au chausse-pied dans sa grille de lecture. Ersilia Soudais l’a expliqué à Maroc Hebdo, lors de sa visite récente, en février dernier, au Maroc : elle défend « un féminisme décolonial s’inscrivant dans la logique d’une Internationale féministe […] Ce modèle se veut opposé au féminisme blanc […] », un « féminisme blanc » vécu par beaucoup « comme un import occidental ». De même, la polygamie qui sévit en Iran (en même temps que le nombre illimité de mariages temporaires - ou sigheh - contractés pour une période pouvant varier d’une heure à 99 ans) ne saurait faire ciller Ersilia Soudais, car pour la mouvance de ce féminisme décolonial, la monogamie est « imposée et importée »« d'essence et de fondement judéo-chrétien », comme le disait, en 2022, la sénatrice ivoirienne panafricaine Mah Sogona Bamba. Quand la presse française a relevé, il y a quelques semaines, que le nouveau président sénégalais était polygame, le grand ami d’Ersilia Soudais, le journaliste d’Arrêt sur images et de Libération Daniel Schneidermann, a vu dans cet étonnement « le regard colonial, dans son éternité ».

Plus qu’à attendre que ce féminisme décolonial - oxymore d’intensité comparable au véganisme carnivore ou au naturisme collet monté - ne réhabilite l’excision, car comme le rappelait, à ce sujet, la féministe Benoîte Groult (dans Ainsi soit-elle), « quelques colonisateurs eurent le courage de ne pas s’abriter derrière le respect des coutumes indigènes, noble motif pour ne rien faire, et obtinrent de certains gouvernements que des mesures soient prises ». Bref, l’interdiction de l’infibulation, le découragement de la clitoridectomie, c’est colonial ! Du « féminisme blanc » !

En attendant, Ersilia Soudais devrait éviter d’aller rendre visite à ses nouveaux amis dans ses plus beaux atours. Gageons que l’accueil, en bas de l’avion, des Gardiens de la révolution pourrait être assez tiède.

Par Gabrielle Cluzel le 15 avril 2024

Boulevard Voltaire


mardi 19 mars 2024

La Courneuve : récit d’une instrumentalisation menée par l’extrême gauche



Le drame a été rapidement instrumentalisé. Mercredi 13 mars, Wanys R., un jeune homme de 18 ans, décède après un refus d’obtempérer et une course-poursuite avec les forces de l’ordre à Aubervilliers. Dans les heures qui suivent, l’extrême gauche, élus insoumis en tête, se saisissent de cette affaire pour mettre le feu aux poudres. Récit de quatre jours d’agitation sur les réseaux sociaux qui ont mené à l’attaque du commissariat de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), ce 17 mars.

Une attaque « préméditée »

Ce dimanche 17 mars, aux alentours de 23 heures, le commissariat de La Courneuve est pris pour cible par une « cinquantaine d’individus » alors même que des policiers se trouvent encore à l’intérieur du bâtiment. Tirs de mortiers, cocktails Molotov, incendies de poubelles… Pendant quinze longues minutes de vive tension, les fonctionnaires de police essuient les tirs des émeutiers. L’arrivée des renforts permet finalement de rétablir le calme. Lors de l’attaque, deux policiers sont légèrement blessés, annonce la préfecture. Neuf individus, dont sept âgés de 18 à 21 ans et deux mineurs, ont été interpellés pour « participation à groupement en vue de la préparation de violences et/ou de dégradations, jets de projectile et tirs de mortiers en direction du commissariat, et violences volontaires commises en réunion à l’encontre des policiers ». D’autres interpellations sont attendues dans les prochains jours et un important dispositif de sécurité a été mis en place autour du commissariat et aux abords de certains points sensibles.

Selon Reda Belhadj, porte-parole SGP Police FO d’Île-de-France, interrogé par BFM TV, cette attaque aurait été annoncée par des tags « anti-flics ». « Ils clamaient une vendetta pour donner suite aux événements d’Aubervilliers. [Tout cela était] prémédité », assure le fonctionnaire de police. Un sentiment partagé par Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, selon qui l’attaque serait « manifestement » liée au décès de Wanys, originaire de La Courneuve. Laurent Nuñez accuse par ailleurs l’extrême gauche « d’inciter à l’émeute ».

Quand l’extrême gauche souffle sur les braises

En effet, depuis la mort de Wanys, annoncée le 13 mars dernier vers 23 heures, élus et influenceurs d’extrême gauche s’activent pour instrumentaliser cette affaire. Rapidement, alors que deux enquêtes ont été ouvertes, l’une pour refus d’obtempérer, l’autre confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour homicide et blessures involontaires, ces militants imposent leur version des faits. À les écouter, alors que l’enquête débute seulement et n’a pas encore éclairci la responsabilité de chacun, l’équipage de police de la BAC lancé à la poursuite de Wanys aurait « volontairement » percuté le scooter du jeune homme, selon l’avocat spécialiste des « violences policières » qui assiste les proches de Wanys, maître Yassine Bouzrou. Une version qui ne prend pas en compte les premières constations du parquet : les policiers auraient « été contraints de faire une embardée pour éviter un véhicule qui ne respectait pas une priorité », comme semblent le montrer les premières images de vidéosurveillance diffusées dans les médias.

Malgré ces contradictions, dans la foulée, Assa Traoré, la militante antiraciste aux 418.000 abonnés sur Instagram, dénonce sur ses réseaux sociaux « les violences policières »« Il faut en finir avec cette manière de gérer l’injustice quand elle a le nom du racisme », martèle la jeune femme, qui se bat depuis plusieurs années pour faire condamner des policiers après le décès de son frère Adama Traoré au cours d’une interpellation. Le rappeur Médine lance, quant à lui, le mouvement « Justice pour Wanys ». Et Elias d’Imzalène, influenceur communautaire déjà très actif lors des émeutes de Nanterre en juin, dénonce « une nouvelle affaire Nahel »« L'arabe, le noir, le musulman sont-ils des bêtes à abattre en France ? », s'interroge-t-il, comme si l'origine du jeune homme entrait en ligne de compte.

« Joli feu d'artifice, ce soir ! »

L’extrême gauche, et notamment La France insoumise, embraye immédiatement. Bastien Lachaud, député LFI de Seine-Saint-Denis, appelle dès le lendemain de la mort de Wanys à en finir avec « la doctrine policière qui produit ces morts de façon structurelle ». Sa collègue, Rachel Keke, députée du Val-de-Marne, abonde : « Les images sont terribles ! Un policier vient d’arracher une nouvelle vie. #JusticePourWanys. » Et l’un des collaborateurs d’Ersilia Soudais, député de Seine-et-Marne, de surenchérir : « Pas de procédures, pas de discussions. Dès que c’est un arabe, c’est toujours la violence immédiate. » Aux déclarations indignées des Insoumis s’ajoutent les publications révoltées des collectifs antifas. Contre-Attaque, anciennement connu sous le nom de Nantes révoltée, dénonce ainsi, sans la moindre preuve, « un ensauvagement policier »« un mensonge complet » des forces de l’ordre et même « un homicide ».

Puis, à l’image de l’affaire Nahel, « petit ange parti trop tôt », Wanys, pourtant défavorablement connu des services de police, selon Le Figaro, est rapidement décrit comme un jeune homme « pas méchant ». Il n’en fallait pas plus pour encourager les émeutiers à attaquer le commissariat de La Courneuve. Après l’attaque, l’extrême gauche poursuite son œuvre destructrice et alimente le sentiment d'impunité des émeutiers. Ainsi, le député NUPES Aurélien Taché, plutôt que de dénoncer les violences contre les forces de l’ordre, commente : « Sans vraie prise de conscience et une action forte, les révoltes vont s’accentuer. » Et Philippe Poutou de s’exclamer : « Joli feu d’artifice, ce soir, devant le commissariat de La Courneuve. Soutien à une colère légitime après qu’un jeune ait encore été tué par la police. Suite logique des révoltes de juillet 2023. »

Par Clémence de Longraye le 18 mars 2024

Boulevard Voltaire

mercredi 21 février 2024

Ces résistants d’opérette qui saluent Manouchian



En France, les « résistants » en chaise longue plastronnent. Mais ils affrontent des ombres, en alertant sur un fascisme fantasmé. Le ridicule leur est promis. N’est pas Alexeï Navalny qui veut. Qu’on l’apprécie ou pas, l’opposant russe a laissé sa vie, dans sa prison-goulag, pour s’opposer à Vladimir Poutine et à sa dérive autocratique. Le courage de Navalny ne peut lui être enlevé. Son épouse, Ioulia Navalnaïa, est également remarquable. Elle s’est engagée à poursuivre le combat de son mari en rappelant ses mots : « Ce n’est pas honteux de faire peu. C’est honteux de ne rien faire, ou de vous laisser intimider ». Le lanceur d’alerte Julian Assange, incarcéré en Grande-Bretagne, fait partie de ces personnalités dont on devine qu’elles ne reculeront pas face aux pressions et à l’adversité. 

En comparaison, les guignolades de ceux qui, en France, hurlent en meute au retour de l’extrême droite et de la bête immonde révèlent l’effondrement de l’esprit critique. La presse de gauche se garde, majoritairement, de barrer la route au totalitarisme islamiste et à son entreprise de conquête. Elle est en revanche intarissable contre la droite, quand elle se rend coupable de dire des vérités interdites. Pour s’être cru dépositaire d’une vigilance démocratique appliquée à l’audiovisuel, Christophe Deloire, patron de Reporters sans Frontières, s’est transformé, sous les applaudissements de la caste, en dénonciateur de la liberté d’expression sur CNews et en valet des intérêts d’Emmanuel Macron dans l’organisation des futurs états-généraux de l’information, voulus par le président. 

Ce dernier s’inquiète notamment de la « commoditisation » (sic) (entendre : banalisation) du journalisme. Tout est bidon chez ces résistants d’opérette.

Le chef de l’Etat fait partie de ces poseurs, bras ballants devant les vrais dangers. Son choix d’exclure le RN et Reconquête de « l’arc républicain » (L’Humanité, lundi) relève du procédé stalinien de la diabolisation. Son appel à la « décence », pour dissuader (en vain) Marine Le Pen d’assister ce mercredi à la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian, est une autre manière de traquer des fantômes pour faire passer le RN pour un mouvement fascistoïde. Ces manipulations disent la petitesse du pouvoir. 

Les trucages invitent à relativiser la résistance du Parti communiste, qui pactisa avec l’Allemagne nazie de 1939 à 1941. Faut-il rappeler à L’Humanité, qui se rengorge de l’hommage rendu ainsi aux résistants communistes et étrangers, la démarche initiée par Jacques Duclos en juin 1940 auprès d’Otto Abetz, proche d’Hitler, pour refaire paraître le journal, au nom notamment de la lutte contre le « juif Mandel » ? Faut-il rappeler ses dithyrambes après la mort de Staline ? Et les dizaines de millions de morts jamais expiés, aucun équivalent du procès de Nuremberg n’étant venu demander des comptes à cette idéologie totalitaire ? 

Ce mercredi dans Le Figaro, l’historien du communisme, Stéphane Courtois, rappelle que Manouchian fut un « modeste résistant » dont « la vraie patrie était l’URSS ». Reste la question : les vrais résistants, s’il en reste, sauront-ils enfin se faire entendre ?

Par Ivan Rioufol le 21 février 2024

Le Blog d'Ivan Rioufol


mercredi 10 janvier 2024

Épreuve cycliste des JO : circuit entre crackeux et camps de migrants



On a tous vu la vidéo, postée lundi, du président de la République les gants de boxe sur l’épaule, devant un sac de frappe : JO, tout pour les JO et rien que pour les JO… « Faites au moins 30 minutes de sport par jour », a assené le chef de l’État, avant d’aller nommer son Premier ministre. Débrouillez-vous comme vous voulez, courez derrière le bus, tapez sur votre voisin de bureau ou entraînez-vous au lancer de courges, la France doit impérativement devenir, en sept mois, une nation sportive.

Les JO, donc, « grande cause nationale » après les féminicides et l’endométriose. Des « Jeux verts qui respectent les accords de Paris », des « jeux paritaires » qui vont éblouir le monde. Et parmi les épreuves reines, celles de la petite reine, justement. Le vélocipède, la bicyclette, le deux-roues, la bécane, le clou quoi !

Au menu figurent en bonne place les « épreuves en ligne » : 90 athlètes s’élanceront du Trocadéro, le samedi 3 août à 11 heures, pour y revenir après 273 kilomètres de course et 2.800 mètres de dénivelé positif. Et pour grimper dans Paris, quoi de mieux que le nord-est de la capitale ? En effet, qui n’a pas remonté en courant la grande pelouse des Buttes-Chaumont et les escaliers de Montmartre ne connaît rien au relief parisien.

Voila donc un parcours idéal sur le papier. Dans les faits, chez les Parisiens qui se lèvent tôt pour aller bosser, c’est le sujet d’une grosse rigolade. Comme l’écrit Chipironpépito, sur X : « Celui qui va finir en vie aura gagné l'épreuve ! C'est plus les JO, c'est Hunger Games ! »

Ben oui, parce que figurez-vous que nos cyclistes vont faire le pèlerinage des hauts lieux du crack et des camps de migrants : Barbès, La Chapelle, Jaurès, Stalingrad, l’avenue Jean-Jaurès, les boulevards des Maréchaux, les dessous du périph' – ce qui veut dire qu’on mettra les tramways à l’arrêt ! –, bref, les coins les mieux fréquentés des XVIIIe, XIXe et XXe arrondissements.

Un conseil, en passant, aux organisateurs : prévoyez des équipes de nettoyage en renfort, car ce ne sont pas des punaises qui risquent, cette fois, d’occasionner des crevaisons, mais bien des seringues ! Et puis, il va falloir aussi éloigner les rats du peloton. Une gamelle générale au milieu des surmulots, ça ferait moche dans le décor.

Sur X, une certaine Écrevisse s’étonne : « C'est drôle, je n'ai pas souvenir d'épreuves dans les favelas aux JO de Rio 2016. » On la comprend car, à considérer la chose, on se demande vraiment si ces gens – je parle des organisateurs – sont fous ou totalement inconscients ; s’ils ne sortent jamais de leurs bureaux pour aller voir à quoi ressemble le Paris populaire d'aujourd'hui des quartiers nord.

À moins, me suggère un ami, que tout cela ne soit le fruit d’une stratégie bien pensée, de manière à nier encore et toujours la réalité : après avoir vidé Paris de tous ses indésirables, envoyé les SDF à la campagne et les migrants à l’hôtel ; après avoir bouclé les Parisiens chez eux et rendu exorbitant le coût des transports afin d’offrir le village Potemkine aux caméras du monde entier ; surtout, après avoir collé un flic derrière chaque athlète et chaque riche spectateur, on pourra nous assener que l’insécurité est un fantasme. 

Que Paris, ripoliné de frais, est encore et toujours la « Ville Lumière » que le monde entier nous envie.

Par Marie Delarue le 10 janvier 2024

Boulevard Voltaire

mardi 12 décembre 2023

Marion Maréchal nous présente son nouveau QG + interview le 11 décembre 2023



Ce lundi 11 décembre, Marion Maréchal, candidate tête de liste aux élections européennes et vice-présidente du parti Reconquête, inaugurait son nouveau QG de campagne, en plein cœur de Paris.

Entourée d'Éric Zemmour et des principaux cadres du mouvement, la candidate a fait le point sur son début de campagne qu'elle affirme réussie, car « Reconquête est déjà la boussole idéologique des européennes à venir ». Des locaux qui lui permettront donc de « propulser la dynamique » avec toute la logistique de campagne nécessaire.

Après une visite express du QG avec le président de Génération Z, Stanislas Rigault, la jeune candidate tête de liste se livre sur son état d'esprit (avant le vrai lancement de janvier) au micro de notre journaliste Inès Chopard.

Par Inès Chopard le 11 décembre 2023

Boulevard Voltaire

mardi 7 novembre 2023

Prière musulmane à Roissy : quand P. de Villiers voyait monter l’islamisme



« Pas de vagues. » Ce dimanche 5 novembre, Noëlle Lenoir, ancien ministre aux Affaires européennes, publie sur X (anciennement Twitter) la photo d’une prière collective musulmane au milieu de l’aéroport de Roissy. Agenouillés les uns à côtés des autres, ces voyageurs prient, pieds nus, sur la moquette du terminal d’embarquement. Et ce, alors que des salles consacrées à la pratique des cultes existent. « Que fait le PDG d’Aéroports de Paris quand son aéroport se transforme en mosquée ? » s’interroge Noëlle Lenoir. La réponse du principal intéressé ne se fait pas attendre. S’il « regrette » cette prière et assure que la police aux frontières « va redoubler de vigilance » pour éviter qu’une telle scène ne se reproduise, Augustin de Romanet, à la tête d'Aéroports de Paris, juge surtout qu’il n’est « pas nécessaire de monter cet épisode, inédit, en exergue en ce moment ».

Plus que la prière collective, c’est surtout la réaction du PDG d'Aéroports de Paris qui indigne une partie de la classe politique. « Oh, que si, c’est "nécessaire" d’en parler ! Le "pas de vagues" a assez fait de mal dans ce pays, ça suffit ! »réagit Laure Lavalette, députée (RN) du Var. Un sentiment partagé par le président des Républicains, Éric Ciotti : « La réaction d’Augustin de Romanet est insupportable. Le "pas de vagues" nous plonge dans l’inaction ! » « Cette atteinte grave à la laïcité est banalisée, poursuit-il, mais ce sont ceux qui dénoncent cette situation qui sont pris à partie ! »s’agace le député des Alpes-Maritimes. Et la sénatrice (LR) Valérie Boyer d'ajouter : « Même si je doute que ce soit un fait isolé, pourquoi, dans ce cas, la police aux frontières n'est-elle pas intervenue ? Peut-être au nom du "pas de vagues", surtout "en ce moment", pour reprendre les mots d'Augustin de Romanet ? » Seul Clément Beaune, ministre des Transports, salue la « fermeté » du PDG d'Aéroports de Paris.

Un livre prophétique ?

Au-delà de la polémique déclenchée par Augustin de Romanet, la scène étonne bon nombre d’internautes. À tort. Déjà, en 2004, un directeur de la police aux frontières de Roissy adresse un rapport à sa hiérarchie dans lequel il s’inquiète de la « pratique de l’islam sur la plate-forme aéroportuaire ». Il écrit alors : « Certains agents se sont livrés sur leurs lieux de travail à des manifestations favorables aux auteurs des attentats du 11 septembre. » Deux ans plus tard, en 2006, Philippe de Villiers, alors pressenti pour être candidat à l’élection présidentielle, publie Les Mosquées de Roissy.

Dans ce livre qu’il présente comme une « enquête », le fondateur du Puy du Fou entend alors révéler l’emprise de l’islamisme sur certains lieux stratégiques, à commencer par l’aéroport de Roissy. Documents officiels à l’appui, Philippe de Villiers dénonce un réseau de cooptation sur la base de la religion, « le noyautage des syndicats par les islamistes » et la présence « de salles de prière clandestines sur l’aéroport de Roissy ». Il conclut : « Islamistes et délinquants des cités œuvrent de concert pour placer l’aéroport sous la loi de la charia. » À l’époque, son livre est moqué. Ses sources sont jugées peu fiables. Son diagnostic sur « l’islamisation de la France » est peu repris.

Dix-sept ans plus tard, les faits semblent lui donner raison, au moins en partie. Dès août 2006, Libération, qui avait pourtant jugé contestable l’essai de Philippe de Villiers, annonce que toutes « les salles de prière musulmanes clandestines des aéroports de Roissy et Orly ont été fermées ». Preuve que ces lieux de culte illégaux, installés la plupart du temps dans des vestiaires, existaient bel et bien. La fermeture des salles de prière clandestines ne semble pas avoir mis un terme à l’islamisation du lieu. En 2011, un des restaurants d’entreprise de l’aéroport de Roissy se retrouve au cœur d’un scandale. La cantine est soupçonnée d'être passée au halal sans en informer les usagers. Derrière cette affaire, la CGT est accusée d’avoir voulu imposer la consommation de nourriture halal au personnel. Une accusation réfutée par le syndicat, mais qui laisse planer un doute sur l’ampleur de l'entrisme islamiste. En 2015, après les attentats de Paris, la direction d'Aéroports de Paris décide de faire le ménage parmi ses employés et sous-traitants. Près de 70 badges sont alors retirés à des agents « pour des phénomènes de radicalisation ». En cause, notamment, une main-d'œuvre embauchée « dans le bassin d'emploi local ».

Ces différents éléments semblent accréditer la thèse de Philippe de Villiers. Mais, dix-sept ans plus tard, si les attentats ont permis d'améliorer sensiblement la situation sécuritaire, « il reste une problématique non encore résolue : la présence d’islamistes radicaux au sein du personnel », note, en 2016, Éric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, interrogé par Atlantico. Cette prière musulmane d'une dizaine de minutes pourrait être une nouvelle preuve de cette islamisation. « À l'époque, hélas, on ne m'a pas cru... », réagit, aujourd'hui, Philippe de Villiers.

Par Clémence de Longraye le 6 novembre 2023

Boulevard Voltaire