Le 30 juin dernier, l’Arc de Triomphe voyait se déployer une fois de plus un gigantesque drapeau européen, avec, de surcroit, un cercle formé par l’ensemble des drapeaux des pays membres de l’Union européenne sur son pourtour… ce qu’aucun prédécesseur d’Emmanuel Macron n’avait osé faire, dans ce sanctuaire normalement dédié à la seule gloire de nos armées.
Le président français a reçu, avant le transfert de la présidence française de l’Union européenne à la République tchèque, des félicitations particulièrement élogieuses de la part de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Mais parmi les thématiques engagées par la présidence française durant le premier semestre de l’année 2022, deux faits majeurs n’auront particulièrement pas été révélés aux Français. Et pour cause.
Tout d’abord, le Parlement européen, le 9 juin dernier, a adopté une résolution appelant le Conseil européen à trouver un accord pour déclencher la procédure de révision des traités de l’Union européenne.
Dans ce texte, est particulièrement mis en avant la volonté de modifier profondément le mécanisme de prise de décision au sein du Conseil, afin de passer du vote à l’unanimité au vote à la majorité qualifiée dans un certain nombre de domaines.
Cette résolution fait suite aux conclusions de la Convention pour l’avenir de l’Europe, voulue par Emmanuel Macron, dont les propositions mettent en avant, dans le chapitre « l’Europe dans le monde », que « notamment en matière de Politique étrangère et de sécurité commune (PESC), les questions actuellement prises à l’unanimité le soient normalement à la majorité qualifiée ».
Bien sûr, les représentants de la macronie au Parlement européen ont toujours voté en faveur des différents rapports présentés en Commission des Affaires étrangères allant dans le sens d’une telle disposition. Ainsi se sont-ils prononcés pour plus d’intégration de nos forces armées, qui ne seraient ainsi plus placées systématiquement sous commandement français lors d’une opération… Sans parler des projets industriels de défense, qui visent subrepticement à faire bénéficier l’Allemagne des technologies du Rafale.
Le passage au vote à la majorité qualifiée en matière de politique extérieure et de défense a une signification implacable : la fin de la souveraineté diplomatique française et de notre autonomie en matière de défense.
Il est certain qu’à terme, la mise en œuvre d’une telle disposition remettra en cause à la fois l’existence de notre force de frappe nucléaire ainsi que notre siège de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unis avec droit de véto.
Mais il s’agit là d’une obsession chez Emmanuel Macron, qui a toujours envisagé la souveraineté française par pertes et profits, n’ayant d’horizon politique que l’intégration européenne absolue et irréversible…
C’est pourquoi la plus grande vigilance s’impose désormais quant à la procédure de révision des traités européens.
N’oublions jamais la véritable forfaiture accomplie par Nicolas Sarkozy (avec la totale complicité du Parti socialiste alors dirigé par François Hollande), contournant le vote des Français sur le projet de constitution européenne en 2005 pour imposer les clauses pratiquement similaires du Traité de Lisbonne.
Plus que jamais, nous devrons alors exiger que la procédure passe impérativement par la voie référendaire.
Pour autant, une fois de plus, le cinéma médiatique d’Emmanuel Macron a échoué, ce méga-exercice de communication organisé du début à la fin par lui n’ayant qu’une mise en scène supplémentaire de figurants à sa totale dévolution… L’illusionniste s’est une fois de plus empêtré dans ses ficelles de plus en plus grosses, déjà sanctionnées par la représentation nationale récemment issue des urnes.
Autre page de l’Agenda caché de la présidence française de l’Union européenne qui vient de s’achever : la conclusion d’un accord commercial entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande, qui menace gravement tant nos consommateurs que nos agriculteurs.
Ironie pour les thuriféraires de la lutte contre le changement climatique et des méga accords commerciaux conclus par l’Union européenne qui, paradoxalement, sont souvent les mêmes, des dizaines de milliers de tonnes supplémentaires de produits agricoles, pourtant déjà produits en qualité suffisante et de bien meilleure qualité chez nous, feront un voyage de 20.000 kilomètres pour atterrir dans nos assiettes…
Ainsi pourront venir dans les pays membres de l’Union européenne, aux termes d’un tel accord, de la viande d’agneau trempée à l’azote liquide, des fruits traités aux pesticides interdits dans l’UE, du soja issu de terres cultivées à la suite de déforestations massives…
Ce traité avec la Nouvelle-Zélande en annonce un autre d’une ampleur encore plus considérable avec l’Australie, à plus forte raison à la suite du nouveau Premier ministre australien en France. Qui, au passage, n’aura indemnisé la France pour la rupture brutale du contrat de livraison de sous-marins qu’à hauteur de 1 % du montant de celui-ci…
Emmanuel Macron, au cours de cette présidence française de l’Union européenne, aura une fois de plus montré son mépris total pour les intérêts de la France et des Français.
Mais, conscient de l’hostilité profonde que suscite de telles postures, il aura procédé par la mise en œuvre d’un Agenda caché.
Agenda caché qu’il s’agit aujourd’hui de révéler aux yeux de l’ensemble des Français et de déchirer lorsque la représentation nationale, désormais plus légitime, devra s’emparer de la question.
Par Jean-Lin Lacapelle, Vice-président groupe Rassemblement National au Conseil régional d'Île-de-France, délégué national et membre du bureau national du Rassemblement National le 11 juillet 2022