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samedi 9 mars 2024

F. Roussel aime bien le symbole de la faucille et du marteau : on en parle ?



Fabien Roussel s’est rendu au Salon de l’agriculture, comme tout le monde. C’est un passage obligé de la communication politique. Il est de bon ton, dans certains cénacles de droite, de le considérer sympathique parce qu’il affirme apprécier le bon vin, la gastronomie et le bœuf. Ce qui fait s’étrangler de rage ou d’indignation certains écologistes, mais qui est un peu court pour délivrer un brevet de bienséance politique au patron du Parti communiste français.

La déambulation du chef des camarades a été suivie par les médias. Apparemment tout content de sa trouvaille, il a souvent rappelé que « notre symbole, c’est la faucille et le marteau » (CLPRESS 29/2/2024), en insistant sur le premier outil pour indiquer la proximité naturelle du parti pour la paysannerie. Il avait même déclaré au Figaro, en janvier : « Nous avons toujours défendu les travailleurs de la faucille et du marteau. »

Il semble nécessaire de rappeler à M. Roussel quel fut le sort réservé aux paysans par le système communiste lorsqu’il détenait le pouvoir. Le délicieux Lénine n’avait-il pas considéré la terrible famine de 1921-1922, qui causa environ cinq millions de morts, « socialement utile » car elle faisait disparaître la paysannerie. Avec le cynisme qui lui était propre, il en profita pour exterminer le clergé orthodoxe : « Avec tous ces gens affamés qui se nourrissent de chair humaine, avec les routes jonchées de centaines de milliers de cadavres, c’est maintenant et seulement maintenant que nous pouvons (et par conséquent devons) confisquer les biens de l’Église avec une énergie farouche, impitoyable. » Et d’ajouter, dans une lettre à Trotski : « Plus nous fusillerons de clercs, mieux ce sera » (lettre du 19 mars 1922). Alors même que l’Église orthodoxe venait en aide de façon massive aux affamés.

Une décennie plus tard, son successeur et fidèle héritier, Staline, organisa la « dékoulakisation », c'est-à-dire l’extermination des petits paysans propriétaires d’Ukraine, de Biélorussie et du centre de la Russie, du Don, de la Volga, du Kouban, du sud de l’Oural, du Kazakhstan et de la Sibérie occidentale par une famine orchestrée par les communistes à l’occasion de la collectivisation des terres. Cet « Holodomor » (extermination par la faim) fit entre cinq et huit millions de morts et peut être rapproché de la Shoah en nombre de victimes.

Ce si bel exemple fut suivi par Mao, grand héros communiste lui aussi, avec le « grand bond en avant », politique de collectivisation des terres dans les années 60 qui causa 50 millions de morts, des Khmers rouges (1975-1979), deux millions de morts, ou de la Corée du Nord, avec la famille Kim dans les années 1990, où la famine causa entre un et trois millions de morts. Les références « agricoles » du communisme sont en effet exemplaires.

M. Roussel aime bien le symbole de la faucille et du marteau. Or, ce symbole est dégoulinant du sang de plus de 100 millions de victimes depuis 1917. Il est le symbole de la nuit totalitaire qui s’est abattue sur des dizaines de millions d’êtres humains pendant des décennies et les a privé des libertés les plus fondamentales : liberté religieuse, liberté de pensée, liberté d’expression, liberté politique, liberté d’entreprendre, liberté d’éduquer ses enfants… Symbole d’un système qui se voulait une science économique et a plongé les peuples dans la ruine matérielle et morale.

Le PCF n’étant plus grand-chose dans le paysage politique français, personne n’a prêté grande attention à la venue de Fabien Roussel au Salon de l’agriculture, mais cette bonne conscience communiste a quelque chose de proprement écœurant. Tout comme le fait que, de la droite à la gauche, tout le monde semble considérer que les communistes français font partie de « l’arc républicain » alors même que les régimes communistes, dont ils furent les alliés, ont été parmi les régimes les plus criminels de notre époque ! Et le sont encore en Chine, en Corée, au Vietnam, au Laos ou à Cuba.

L’explication tient en partie à l’entrée en résistance des communistes quand l’Union soviétique fut attaquée par Hitler. Mais plus profondément, la Révolution française est le mythe fondateur de la République et, en même temps, la mère des révolutions. Lénine y faisait souvent référence. Condamner les révolutions marxistes-léninistes, c’est, d’une certaine façon, condamner notre Révolution qui ne fut pas avare de massacres et d’exterminations. 

Un tabou impensable !

Par Stéphane Buffetaut le 9 mars 2024

Boulevard Voltaire

lundi 12 septembre 2022

Roussel et Ruffin vont finir par agacer…



Fabien Roussel et François Ruffin ont-ils encore des points communs avec la gauche de 2022 ? Plus beaucoup, si l'on en croit les différentes déclarations des deux hommes depuis la rentrée. Le patron des communistes français s’est opposé, sur le ton de l’humour, à la polémique initiée par sa collègue Sandrine Rousseau sur les barbecues. « Symbole de virilité », lance la députée écologiste ! Fabien Roussel, lui, ne va pas sur ce terrain sociétal, si cher aux écolos, mais reste sur celui du social, dans la tradition du PCF : « Pour moi, on mange de la viande en fonction de ce que l'on a dans le porte-monnaie et pas de ce que l'on a dans sa culotte ou dans son slip », lançait-il, le 30 août, au micro d'Europe 1.

De son côté, François Ruffin dresse un sévère constat sur sa  politique et son manque de volonté de reconquérir l’électorat populaire, parti au Rassemblement national. Dans son dernier livre, Je vous écris du front de la Sommele député de la Somme sonne l’alerte.

Une opposition qui s’intensifie

Déjà, en avril, le député de Picardie avait pointé du doigt cette stratégie d’abandon des habitants de la ruralité pour ceux des villes, auprès de Libération : « La  périphérique, celle des bourgs, n’apparaît pas comme une priorité. » De son côté, Fabien Roussel s’était attiré les foudres de cette nouvelle gauche durant la campagne présidentielle, en déclarant qu’un « bon vin, une bonne viande, un bon fromage, pour moi, c’est la gastronomie française ». Du bien franchouillard comme on peut le détester lorsqu'on pense planète !

Et ce vendredi 9 septembre, lors de la Fête de l’Huma, le secrétaire national du PCF a jeté un nouveau pavé dans la mare en déclarant que la « gauche doit défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations et minimas sociaux ». Fabien Roussel souligne que « les Français nous parlent d’assistanat en nous disant qu’ils travaillent et que eux [les bénéficiaires de minimas sociaux], ne travaillent pas ». Selon lui, si la gauche ne prend pas conscience de cette réalité, jamais elle ne pourra reconquérir l’électorat populaire. Un constat partagé par son homologue insoumis qui souhaite que « la valeur travail revienne à gauche » et ajoute : « Quand j'entends des gens me dire qu'ils ne peuvent pas être pour la gauche parce qu'ils sont pour le travail, je considère qu'on a un souci majeur. »

Face aux critiques, Mélenchon réagit 

La  de ton de François Ruffin et de Fabien Roussel semble fortement agacer, du côté de la NUPES. À commencer par l’eurodéputée écolo Karima Delli, qui s’est fendue d’un tweet acerbe : « Fabien, occupe toi des rentiers, de ceux qui s’enrichissent en dormant, et stp arrête de taper sur ceux qui essaient de s’en sortir. »

Alexis Corbière, pilier de LFI, a également réagi.

Jean-Luc Mélenchon, présent à la Fête de l’Huma, ce samedi 10 septembre, sent sans doute que son leadership n'est plus incontesté à l'extrême gauche, entre une Clémentine Autain qui déplore « la forme gazeuse de LFI », un François Ruffin qui joue sa symphonie pastorale et un Fabien Roussel qui redonne des couleurs au PCF. C'est pourquoi il a tenu à répondre aux critiques en déclarant : « Je demande qu’on arrête les jérémiades. » Et de défendre sa stratégie : « Nous avons avancé, nous avons marqué des points, il faut avoir la patience de l’Histoire, il faut régler les problèmes au lieu de se battre la coulpe sur la poitrine des autres. »

Par Kevin Tanguy le 11 septembre 2022

Boulevard Voltaire