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mardi 5 septembre 2023

Présidentielles : au secours, Édouard Philippe revient !



À peine Emmanuel Macron réélu, le bloc du centre et de la droite se cherche déjà un nouveau héraut pour l’élection présidentielle de 2027. Édouard Philippe serait, paraît-il, le nouvel élu... par les sondages seulement, en attendant que les électeurs confirment ou non leurs pronostics. À en croire celui publié dans l’édition dominicale du Parisien, l’ancien Premier ministre serait donc en tête des enquêtes d’opinion.

Ainsi séduirait-il 33 % des sondés, sur l’ensemble du corps électoral, contre 30 % pour Marine Le Pen. Quant aux sympathisants de droite, ils seraient 60 % à lui apporter leurs suffrages, contre 40 % à la même Marine Le Pen. Quoique tout cela puisse sembler un brin précipité – cette élection n’aura lieu que dans quatre ans –, on voit bien ce qui hante le sommeil du monde médiatico-politique : la possible arrivée au pouvoir de Marine Le Pen.

Tous obsédés par Marine Le Pen

David Doukhan, rédacteur en chef du service politique du Parisienaffirme ainsi : « Pendant ce temps, Marine Le Pen gagne du terrain, élection après élection. Et la gauche est pour l’instant dominée par La France insoumise dont le programme et la stratégie sont si clivants. Par conséquent, le centre droit, masse électorale modérée, importante et stable, est un enjeu décisif. Qui pour en devenir le champion ? »

Qui ? Édouard Philippe, pour les tenants d’une alliance allant du centre gauche à la droite. Ou encore Gérald Darmanin, pour ceux qui opteraient plutôt pour une union censée réunir la droite et le centre droit, sans négliger les électorats macroniste et zemmourien, tel que théorisé par Nicolas Sarkozy. Bref, cinquante nuances de macronisme, censées incarner un « bloc élitaire » ou « bourgeois » contre le « bloc populaire » des « laissés-pour-compte », histoire de reprendre la phraséologie mariniste.

Faire du neuf avec du vieux

Mais pour redonner vie à ce « bloc », encore faut-il faire semblant de faire du neuf avec du vieux. Ce qui paraît assez jouable pour le ministre de l’Intérieur, sorte de sous-Nicolas Sarkozy, en un peu moins distingué, et qui, dans ce sondage, n’attirerait que 17 % du corps électoral et 44 % des sympathisants de droite, l’est déjà nettement moins dans le cas d’Édouard Philippe.

Car l’homme censé incarner le nouvel espoir centriste n’est pas neuf : Jeanson-de-Sailly et ENA, avocat d’affaires pour des cabinets internationaux et membre éminent de la French-American Foundation, soit l’un de ces Young Leaders formatés par le soft power américain. L’un de ses camarades de promotion n'est autre qu'un certain Emmanuel Macron.

Le bon élève du système…

Politiquement, l'itinéraire de Philippe est tout aussi classique. Militant rocardien, il rallie Alain Juppé, devient l’un des membres fondateurs de l’UMP avant de faire un détour chez François Fillon, qu'il lâchera pour le même Emmanuel Macron.

Tenu pour faire partie du lobby nucléaire français, Édouard Philippe n’hésite pas, en tant que Premier ministre, à faire fermer la centrale de Fessenheim. Ce qui ne l’empêchera pas, en tant que maire du Havre, d’empêcher la fermeture d’une centrale à charbon en 2017. On n’oubliera pas, non plus, qu’il fut l’un des responsables de la jacquerie des gilets jaunes, s’entêtant à imposer la limitation à 80 km/h sur les routes nationales, à rebours de l’Élysée qui voyait en cette mesure un diktat vexatoire. La répression qui a suivi, avec ses cortèges d’yeux crevés et de mains arrachées, fut encore menée sous sa responsabilité. De même, entre autres titres de gloire, qu’une réforme avortée du système des retraites, en 2020, finalement adoptée au 49.3, précédant ainsi les coups de force d’Élisabeth Borne.

Le confinement lui permet encore de montrer toute l’étendue de sa versatilité. Le 13 mars de la même année, il assure, sur TF1, que « le port du masque est inutile en population générale », avant de se raviser. Tout comme il reconnaîtra avoir « évolué sur la question de la PMA », alors qu’il était contre, quelques années plus tôt.

Voilà donc celui qui serait le champion de la droite et du centre droit pour 2027 ! Ses électeurs se laisseront-ils plumer une fois de plus ?

Par Nicolas Gauthier le 4 septembre 2023

Boulevard Voltaire

lundi 20 juin 2022

“Ils vont bien nous emmerder” : sans majorité absolue, la macronie craint un manque de soutien d’Édouard Philippe et de François Bayrou



La France sera-t-elle « ingouvernable » ? C’est bien ce qu’il est craint après le second tour des élections législatives, dimanche 19 juin. D’après les chiffres définitifs du ministère de l’Intérieur, la coalition d’Emmanuel Macron, Ensemble, a obtenu le plus de sièges (245) mais a perdu la majorité absolue. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) en a remporté 131, tandis que le Rassemblement national (RN) a fait un score historique en rassemblant 89 sièges. Les Républicains (LR) ont, de leur côté, limité la casse en obtenant l’élection de 61 députés.

Les possibles velléités des alliés

Cette perte de vitesse va notamment pousser Emmanuel Macron à travailler davantage avec ses alliés d’Ensemble, le Modem, Horizons et Agir, pour obtenir une majorité unifiée. Les parlementaires fraîchement élus ont d’ailleurs préalablement signé une charte promettant de « soutenir l’ensemble des engagements d’Emmanuel Macron », rapporte BFM TV. Les députés vont pouvoir choisir dans quel parti de la coalition ils souhaitent siéger à l’Assemblée nationale.

Malgré ces signatures, la macronie s’inquiète de la potentielle velléité d’Horizons et du MoDem. Le patron d’Horizons, Édouard Philippe, est déjà allé à contre-courant des idées de LREM concernant l’âge de départ à la retraite, rappelle BFM TV. Le maire du Havre plébiscite une retraite à 67 ans contre 65 ans pour celle que veut mettre en place le gouvernement d’Emmanuel Macron. De même pour François Bayrou qui a tenu à se démarquer d’En Marche. Le ténor centriste a de nouveau abordé la question de l’instauration de la proportionnelle aux prochaines élections législatives. Une idée qui avait pourtant été balayée par Emmanuel Macron durant tout son premier quinquennat.

Le 20 juin 2022

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