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mercredi 14 février 2024

Il y a 40 ans, Jean-Marie Le Pen crevait l’écran à L’Heure de vérité…



C’était il y a quarante ans, le 13 février 1984, sur Antenne 2, qui ne s’appelait pas encore France 2. Les moins jeunes de nos lecteurs doivent encore s’en souvenir. Ce soir-là, un certain Jean-Marie Le Pen avait, pour la première fois de sa carrière, les honneurs de L’Heure de vérité, l’émission politique la plus prestigieuse de l’époque.

Et ce qui aurait pu n’être qu’un moment télévisuel anodin devient un coup de tonnerre médiatique. À l’époque, tout l’état-major du Front national tient dans un trois-pièces du 11, rue Bernoulli, dans le huitième arrondissement parisien. Dès le lendemain, ses deux malheureuses lignes téléphoniques sont au bord de l’implosion. On fait la queue pour adhérer. La province n’est pas en reste, malgré une implantation des plus modestes. Bref, une étoile est née.

Certes, le FN avait déjà commencé un début de percée électorale, à Aulnay-sous-Bois (93) ou Dreux (28). Pour les rares clampins qui connaissent le nom de Le Pen, son image renvoie à celle du reître avec bandeau sur l’œil, à l’élection présidentielle de 1974. Mais cette émission change définitivement la donne. Son public d’avant ? Celui de meetings aux rangs clairsemés, ne rassemblant que sympathisants radicaux de longue date acquis à sa cause. Mais là, c’est pour la première fois au grand public qu’il s’adresse.

Et puis, il y a les élections européennes

La preuve : quatre mois plus tard, le Front national recueille 10,95 % des voix aux élections européennes, talonnant ainsi le PCF (11,20 %). Bref, la vie politique ne sera plus jamais comme avant, le FN, avant de devenir RN, commençant à passer de jeune pousse à valeur sûre, d’opposition symbolique à force de gouvernement. Pour ce faire, il aura fallu quarante ans, mais tout aura symboliquement démarré ce jour-là.

Paradoxalement, et à revoir ce moment mythique, on constate, en revanche, qu’autre chose n’a pas changé depuis : l’obsession de ces journalistes à toujours vouloir tout ramener aux questions du racisme et de l’antisémitisme. Lors de cette Heure de vérité, Jean-Marie Le Pen doit donc rappeler que son nom était inscrit sur les monuments aux morts, alors que celui d’un Georges Marchais ne l’est que sur les fiches de paye des usines Messerschmitt, en Allemagne. Un demi-siècle plus tard, sa fille est encore tenue de se justifier de ces mêmes procès en sorcellerie.
Quant au mépris de classe, il est déjà là, lui aussi. Il suffit de voir le masque, à la fois mondain et suffisant, d’un Jean-Louis Servan-Schreiber, en costume sur mesure, tenter d’en tailler un à Jean-Marie Le Pen, dont le tailleur, lui, est manifestement un brin moins riche. D’où le renvoi du gandin dans ses cordes par le Menhir lui accordant que pour « élégant et feutré », son « inquisition politique » n’en est pas moins réelle.

Ce qui n’a pas changé non plus, c’est la clémence du microcosme politico-médiatique quant aux morts du communisme. La preuve par cette minute de silence improvisée, histoire de célébrer les victimes du goulag. Là, tout le monde est pris de court sur le plateau, comme elle le serait encore aujourd’hui ; et la séquence devient illico mythique.

Un visionnaire en matière d’immigration

Ce qui n’a pas davantage changé, c’est la clairvoyance de l’invité ; en matière migratoire, surtout. Jean-Marie Le Pen dénonce, avec quelques décennies d’avance, cette politique visant à importer de malheureux immigrés, histoire de tirer à la baisse le salaire des travailleurs français. Reconnaissons qu’en leur temps, Jean Jaurès et la CGT ne disaient pas autre chose. Mais le « petit plus » lepéniste consiste à évoquer l’explosion démographique du sud de l’Europe ; sujet désormais central du débat public.

Bref, ces propos tenus il y a quarante ans n’ont jamais été autant d’actualité. Et dans le registre de la clairvoyance, on peut encore se rapporter à ce débat plus récent l’ayant opposé, le 15 mars 2018, à Gérald Darmanin, alors ministre de l’Action et des Comptes publics.

Là encore, un Jean-Marie Le Pen visionnaire à propos de l’explosion migratoire à Mayotte, pour laquelle il entend déjà remettre en cause le droit du sol. Ce qui révulse, à l’époque, le jeune clone de Nicolas Sarkozy, alors que le même se targue maintenant de mettre en place semblable mesure dans cette île ultramarine.

À l’heure où ces lignes sont écrites, on peut mesurer le chemin parcouru en termes de lepénisation des esprits. Certes, on a souvent tort d’avoir raison trop tôt. Mais à force d’insister, on finit toujours par avoir raison, tout en espérant qu’il ne soit pas trop tard. Un jour viendra peut-être où les Français se rendront compte de tout ce qu’ils doivent, à leur corps défendant ou non, qu'ils l'aiment ou le détestent, à Jean-Marie Le Pen. Voilà qui ne serait que justice.

Par Nicolas Gauthier le 13 février 2024

Boulevard Voltaire


vendredi 10 novembre 2023

Le FN « antisémite » : Mythes et Réalité


Communiqué de Bruno Gollnisch, Ancien députés , ancien Vice-Président du FN, membre du CN du RN du 10 novembre 2023

La répétition incessante des mêmes éléments de langage finit par accréditer comme une vérité irréfragable que le Front National, et son fondateur et Président Jean-Marie le Pen, auraient été antisémites. Cette propagande finit même par impressionner des commentateurs de bonne foi, ou de jeunes cadres et adhérents du RN, qui n’ont naturellement qu’une connaissance récente du Mouvement auquel ils doivent leur situation actuelle.

Mais cette affirmation est fausse. Être antisémite, ce n’est pas avoir tenu tel ou tel propos -toujours les mêmes, et sortis de leurs contexte- sur l’histoire de la deuxième guerre mondiale ou en réponse à un ministre malveillant. C’est vouloir nuire aux Juifs, les accuser, les discriminer, les combattre, parfois de façon violente voire atroce.

Or, que ce soit dans le programme précis et exhaustif du FN, ou dans les dizaines de milliers de pages que constituent les discours de Jean-Marie Le Pen, des dirigeants du Front National, de ses élus parlementaires nationaux, européens ou locaux, on chercherait en vain la moindre incitation à discriminer les Juifs ou à leur nuire, non plus d’ailleurs qu’à l’encontre de quelque citoyen français que ce soit en fonction de son origine ou de sa religion.

Jean-Marie Le Pen a été volontaire pour combattre aux côtés d’Israël en 1956 (affaire de Suez). Militaire, il a protégé des Juifs en Algérie. Le Front National a manifesté contre la venue de Yasser Arafat à Paris lorsque celui-ci n’avait pas encore renoncé au terrorisme. Plusieurs Compagnons de la Libération, d’innombrables médaillés de la Résistance ou de la Légion d’Honneur étaient membres du FN. Le Front National comportait un Cercle National des Français juifs, fondé par Robert Hemmerdinger, médaille de la Résistance, commandeur de la Légion d’Honneur, Conseiller Régional FN d’Île de France. Il y avait au Front national des Français juifs patriotes parmi les élus, les éditorialistes, et les dirigeants.

Certes, le Front National, diabolisé par intérêt, a été en butte à des calomnies récurrentes, qui ont culminé avec l’incroyable manipulation de Carpentras, où il a été faussement accusé d’avoir profané une tombe au cimetière juif de cette ville. 

Mais la répétition des mêmes mensonges n’en fait pas une vérité. Il est intéressant de constater d’ailleurs que certaines personnalités juives, de gauche ou non, qui attaquaient le FN à cause de sa position restrictive sur l’immigration, tiennent aujourd’hui un discours proche de celui qu’ils vilipendaient naguère.
En cette heure où le sectarisme de certains affaiblit la nécessaire solidarité nationale, il est plus utile que jamais de la renforcer en rétablissant la vérité.

Bruno Gollnisch

vendredi 19 mai 2023

Quand c’est Macron que l’on grime en Hitler, ce n’est plus de l’humour…


Ce 18 mai, les habitants d'Avignon se sont réveillés au milieu de l'horreur. Enfin, presque. C'est, en tout cas, ce que considèrent les médias. Jugez plutôt : plusieurs panneaux publicitaires ont été recouverts d'affiches présentant Emmanuel Macron grimé en Hitler, avec la mention 49.3 en guise de petite moustache.

Évidemment, sur le service public, c'est le scandale. Caroline Fourest, spécialiste officielle des bêtes immondes, était sur le plateau de « C à vous » pour commenter cette atteinte manifeste à la majesté présidentielle. Son explication pour les maternelles (« En comparant un dictateur nazi à un Président démocrate, on prépare les esprits à l'idée qu'un nazi pourrait être démocrate ») servait surtout à dire que c'était de la faute de l'extrême droite. D'ailleurs, poursuit-elle, le graffeur qui a dessiné Macron en marionnette d'Attali, et qui est suspecté d'avoir commis cette affiche, « reprend tous les codes de l'antisémitisme ». Bref, ce sont les heures sombres, tout ça tout ça. Fermez le ban.

Il y a, toutefois, un peu plus que cela, dans cette campagne d'affichage sauvage. D'abord, l'Éducation nationale a appris aux enfants, depuis très longtemps, que l'incarnation du mal, c'était Hitler, et seulement Hitler. Avec une certaine puérilité, quand les citoyens éduqués par la République veulent dénoncer une atteinte à leurs libertés, ils dessinent Hitler. C'est le résultat logique de cinquante ans de bourrage de crâne. Staline, Pol Pot ou Mao ne valent pas mieux qu'Hitler, mais ils ne font pas l'objet d'exposés de terminale ou de documentaires sur France 3. La caricature s'appuie donc d'abord sur l'inculture, savamment entretenue, du peuple.

Ensuite, ce deux poids deux mesures est surprenant (quoique...). Du temps de la campagne présidentielle de 2022, Zemmour avait, lui aussi, été affublé d'une moustache hitlérienne sur plusieurs affiches, notamment par la désopilante Charline Vanhoenacker, comique de service de France Inter, payée avec les impôts des Français pour cracher sur eux. Les idées d'Éric Zemmour sont partagées au-delà de son électorat, mais caricaturer un Juif en nazi, ça passait, puisqu'il était d'extrême droite, selon les vierges effarouchées de la pensée unique. Même chose pour Jean-Marie Le Pen, en son temps, qui faisait l'objet d'une reductio ad hitlerum quasiment permanente, ce qui évitait d'aborder le fond de son programme.

Enfin, tout ce barnum, toute cette indignation surjouée masquent la véritable question derrière cette campagne : Macron est-il un Président "démocrate" ? Si l'on considère la démocratie comme le respect de l'opinion du peuple, la réforme des retraites suffit pour qu'on soit fondé à s'interroger. Si on ajoute à cela les stages de citoyenneté pour des banderoles injurieuses, les délits d'opinion, les dispositifs de sécurité autour des déplacements présidentiels qui ne sont pas sans évoquer les dernières années de Ceaușescu, on ne peut que constater, dans le réel et malgré les éléments de langage, que Macron est de moins en moins démocrate.

Mais bon, le tempo médiatique étant ce qu'il est, on va pouvoir pleurnicher pendant une semaine sur le bruit des bottes et tout le tremblement. Ensuite, Macron repassera à la télé, dira que tout va bien mais qu'on « utilise trop la loi » dans ce pays où « ceux qui ne sont rien » deviennent des « Gaulois réfractaires ». Le Président a le droit de mépriser son peuple, mais le peuple n'a pas le droit de critiquer son Président. C'est la Ve république version 2023, mélange d'impuissance concrète et de crispation infantile. On a ce qu'on mérite !

Par Arnaud Florac le 19 mai 2023

Boulevard Voltaire

mercredi 5 octobre 2022

Un demi-siècle de flamme !



Le Rassemblement National, anciennement Front National, fête, ce 5 octobre, son cinquantième anniversaire. 50 ans, c’est l’âge mûr ! Du parti groupusculaire, fondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen sous Georges Pompidou, au mouvement comptant sous Emmanuel  plus d’une centaine de parlementaires (nationaux et européens), que de chemin parcouru ! Mais aussi - et peut-être surtout -, que de chemin parcouru par la France…

La France macronienne n’a plus rien à voir avec la France pompidolienne. Tout comme le Rassemblement National, que Jordan Bardella préside aujourd’hui par intérim et probablement de plein droit en novembre prochain, n’a plus grand-chose à voir avec ce parti dont le fondateur faisait 0,75 % des voix (191.000 électeurs) à l’élection présidentielle de 1974. En 1972, personne n’aurait parié un nouveau franc sur l’avenir du Front national, constitué de bric et de broc de nostalgiques de l’ française, de Vichy mais aussi d’authentiques résistants et sur fond d’un antigaullisme solide. Aujourd’hui, ce même parti qui - dit-il, dit-on - serait aux portes du pouvoir, a ramassé les morceaux de la vraie croix gaulliste, abandonnée dans le caniveau par les partis se réclamant du gaullisme, en faisant de la défense de la souveraineté française l’un de ses principaux chevaux de bataille.

En 1972, la France pompidolienne était une France industrielle, industrieuse, qui ne rasait pas encore les murs, alors même qu’à peine dix ans plus tôt, elle avait abandonné l’ dans des conditions douloureuses. Une France qui ne rasait pas les murs ? Il faut se souvenir comment fut célébré le bicentenaire de la naissance de Napoléon en 1969. On était loin du service minimum donné en 2019 sous Emmanuel Macron à l’occasion du 250e anniversaire… Néanmoins, n’oublions pas aussi que c’est durant ces années pompidoliennes que fut amorcé le tournant en matière d’immigration : il fallait bien faire tourner les bétonnières pour construire les tours ! Jean-Marie Le Pen fut sans doute visionnaire sur ce sujet. En effet, quelques années plus tard, avec Giscard, on passa à la vitesse supérieure avec le regroupement familial, ouvrant ainsi la porte à une immigration, plus seulement de travail, mais de peuplement. Sous la construction des tours pompidoliennes, on posait les bases d’une France qui, cinquante ans après, n’a plus tout à fait la même identité, pour ne pas dire plus.

Cinquante ans, donc. En 1972, lorsque le FN fut créé, un autre parti avait passé, lui aussi, la cinquantaine : je veux parler du Parti communiste français, fondé en 1920 à Tours. À l’époque, le PCF pesait encore lourd : Jacques Duclos avait obtenu 21,2 % des voix à l’élection présidentielle de 1969 quand le socialiste Gaston Defferre ne récoltait que 5 %. Et le 12 juillet 1972 (toujours 1972 !), le PCF signait le Programme commun de la gauche avec François Mitterrand. On connaît la suite : le grand méchant loup à la faucille fut mangé par le petit chaperon rose. Avec la montée inexorable du Front national, le RPR, puis l’UMP, puis LR auraient peut-être pu jouer la même histoire à droite. Piégés par la gauche, ils ont préféré courir après elle, laissant à chaque élection toujours plus de plumes. Jusqu’au point de basculement. Le plat de l’Histoire ne passe qu’une fois. Cinquante ans plus tard, les héritiers du parti gaulliste gèrent un syndicat d’élus avant, peut-être, de se transformer en syndic de faillite quand le parti à la flamme, lui, semble poursuivre son ascension.

Qu’en sera-t-il, par la suite ? Les partis sont des organismes vivants qui croissent, décroissent, se transforment, meurent parfois. Au gré des aspirations du corps  et de ses retours de flamme... Visiblement, le Rassemblement national semble l’avoir bien compris.

Par Georges Michel le 5 octobre 2022

Boulevard Voltaire