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jeudi 24 octobre 2024

La laïcité résistera-t-elle aux nouveaux assauts du wokisme?



Consacré par l’article 1er de la Constitution, le principe de laïcité est inscrit en filigrane à l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Il trouve ses premières expressions législatives en 1882 et 1886 sur l’enseignement primaire, et passe à la postérité avec la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat. Elle institue un régime de neutralité dont l’acception est offerte à la controverse alors même qu’elle consiste moins en la neutralité religieuse de l’Etat qu’à une neutralisation des religions dans la sphère publique (Ph. Raynaud, La Laïcité. Histoire d’une singularité française, Gallimard, 2019). 

L’enquête d’opinion sur « l’état des lieux de la laïcité en France » réalisée en 2020 par l’institut Viavoice, montre que la laïcité constitue pour les Français un principe républicain essentiel (70%) qui fait partie de l’identité de la France (78%). Cependant, les jeunes adultes adoptent dans leur majorité une conception favorable à l’expression publique des identités religieuses (sondage d’opinion réalisé du 14 au 16 juin 2023 par l’institut Kantar-Sofres), et 78% des musulmans considèrent que la laïcité française est islamophobe (sondage Ifop du 7 décembre 2023). Le principe de laïcité signe donc une singularité française, dont la fortune est en déclin malgré la réaffirmation périodique du principe. Il subit l’offensive multiculturaliste et ne peut, seul, résister au défi lancé à notre modèle civilisationnel.

L’offensive multiculturaliste

La crise de la transmission (Jean-Paul Brighelli, La fabrique du crétinL’apocalypse scolaire, L’Archipel 2022) s’inscrit dans le contexte de l’envahissement de l’espace public par les dictats religieux qui ciblent particulièrement l’école. L’affaire bien connue des collégiennes de Creil en 1989 fait penser à cette fable de La Fontaine Conseil tenu par les rats : « Ne faut-il que délibérer, La Cour en conseillers foisonne, Est-il besoin d’exécuter, L’on ne rencontre plus personne »

Aux termes de leur manifeste : « Profs ne capitulons pas ! », Elisabeth Badinter, Régis Debray, Alain Finkielkraut, Elisabeth de Fontenay et Catherine Kintzler dénonçaient déjà un « Munich de l’école républicaine ». Ils identifient dans le voilement des femmes le signe de leur soumission et refusent la mise en balance du principe de laïcité avec la liberté d’expression des élèves. Pénétrer dans les établissements scolaires avec ses certitudes, croyances familiales en bandoulière, et insanités véhiculées par les réseaux sociaux oppose une fin de non-recevoir à la transmission des savoirs. La loi 15 mars 2004 interdit le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse, codifiée à l’article L141-5-1 du Code de l’éducation. Cette loi, qui anéantit la jurisprudence Kherouaa et la circulaire Jospin du 12 décembre 1989, est intervenue à la suite du rapport Obin, et des préconisations de la commission Stasi, dont les membres se sont convertis à la nécessité de l’interdiction au fil des auditions, à l’exception de Jean Baubérot. 

L’auteur des 7 laïcités françaises (Maison des sciences et de l’Homme, 2015) regrette le glissement de la neutralité de l’Etat vers la neutralité imposée à la société civile, au motif que la loi de 1905 n’établirait pas de distinction entre les espaces publics et privés. Prétendument importée de cultures dites d’origines, la « vêture » religieuse des laïques dans l’enceinte scolaire fait montre d’un art consommé de la provocation qui dégénère en violence et intimidation, au point qu’une élève du lycée Sévigné de Tourcoing, gifla le 7 octobre 2024, une professeure qui lui intimait l’ordre d’ôter son voile, et que le proviseur de lycée Maurice Ravel à Paris fut, quant à lui, menacé de mort (« Faut le brûler vif, ce chien »), pour le même motif.

Numéro 123 de « Causeur »

La question des accompagnateurs scolaires s’est à nouveau posée au moment de l’adoption de la loi confortant le respect des principes de la République du 24 août 2021 qui confirme, malgré la position du Sénat, le statu quo ante, défini par le Conseil d’Etat. Si les parents accompagnateurs sont des usagers, la loi de 2004, circonscrit l’interdiction aux seuls élèves, et ne s’applique donc pas aux parents.

La loi du 11 octobre 2010 dispose que « nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage ».

Fille aînée de la liberté, la laïcité émancipe les esprits de l’endoctrinement ; sœur jumelle de l’égalité, elle affranchit le corps des femmes de l’embrigadement. Dorine contre Tartuffe en quelque sorte. Tartuffe : Couvrez ce sein que je ne saurais voir : Par de pareille objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées. Dorine : Vous êtes donc bien tendre à la tentation, Et la chair sur vos sens fait grande impression !

Ce féminisme qui défend le port du voile islamique

Les « écoféministes » luttent contre le « patriarcat blanc », défendent en France la liberté des femmes de porter le voile, et détournent le regard de l’oppression intracommunautaire. L’ambivalence de ce cénacle d’idéologues hybrides devant le courage des femmes iraniennes est consternante. Considèrent-ils l’interdiction d’ici et l’obligation de là-bas comme équivalentes, pour juger que les Françaises et les Iraniennes subissent la même oppression ?! Femmes de Paris, femmes de Téhéran ou de Kaboul, même combat ! Guerre des sexes et guerre des races contre l’universalisme, jusque et y compris, pour les plus radicaux, sur la question de l’excision assimilée à une circoncision féminine ! (Fatiha Agag-Boudjahlat, Le grand détournement, Lexio 2019). La propagande wokiste emporte tout dans un maelström d’impostures morales et de terrorisme intellectuel (Jean-François Braunstein, La religion woke, Grasset 2022). La recherche en sciences sociales et humaines est phagocytée par le militantisme académique (Nathalie Heinich, Ce que le militantisme fait à la recherche, Tracts Gallimard, n°29 mai 2021), autant que le « frérisme d’atmosphère » œuvre à rendre la société « charia compatible » (Florence Bergeaud-Blackler, Le frérisme et ses réseaux, l’enquête, Odile Jacob, 2023).

Statuant pour la première fois sur requête du nouveau déféré-laïcité, instauré par la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République, le Conseil d’Etat a confirmé la suspension du règlement intérieur des piscines municipales de Grenoble autorisant le port du « burkini ». Il estime à juste titre que la dérogation très ciblée apportée, pour satisfaire une revendication religieuse, aux règles de droit commun de port de tenues de bain près du corps édictées pour un motif d’hygiène et de sécurité, est de nature à affecter le bon fonctionnement du service public et l’égalité de traitement des usagers dans des conditions portant atteinte au principe de neutralité des services publics (CE ord. 21 juin 2022). Mais, l’ordonnance doit également être lue comme la confirmation d’une jurisprudence favorable aux aménagements pour un motif religieux à condition qu’ils ne soient pas excessifs… 

De même, la haute juridiction, en rejetant le recours des « hijabeuses », a jugé que l’interdiction du « port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, religieuse ou syndicale » prévue par les statuts de la FFF, pouvait légalement être prise puisqu’elle est limitée aux temps et lieux des matchs de football et qu’elle apparaît nécessaire pour assurer leur bon déroulement en prévenant notamment les affrontements ou confrontations sans lien avec le sport. La mesure est donc adaptée et proportionnée (CE 29 juin 2023). Ces pressions revendicatrices interrogent sur le défi lancé à notre modèle civilisationnel.

Le défi civilisationnel

Au XVIIIème siècle, l’exécution du chevalier de la Barre et l’affaire Calas, ouvraient un front contre le fanatisme religieux. Voltaire rendait un réquisitoire contre les superstitions qui colonisent les religions (Traité sur la tolérance, 1763). Désormais, la diffusion du salafisme dans la société civile arme idéologiquement les bourreaux d’une nouvelle ère.

L’écrivain américain, né au Canada, prix Nobel de littérature en1976, Saul Bellow écrit : « Peu de choses sont plus agréables, plus civilisées qu’une terrasse tranquille au crépuscule ». Il baptisait Paris, « ville sainte de la laïcité ». C’est elle qui a été frappée par les attentats du 13 novembre ; le Paris des terrasses de café et des salles de concert. Le principe de laïcité est à un poste avancé. Son abaissement fragilise la liberté d’expression et l’égalité des sexes, et installe « l’insécurité culturelle » (Laurent Bouvet, L’insécurité culturelle. Sortir du malaise identitaire français, Fayard, 2015). Comme un système de vases communicants, à mesure que se réduit le champ de ces droits et principes, s’étend celui de l’intégrisme islamiste qui resserre son étreinte, tel un serpent autour de sa proie. Il impose ses dogmes : l’antisémitisme ; désigne ses cibles : la haine de l’Occident (judéo-chrétien) et de la République (laïque).

Parce qu’ils étaient enseignants, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, Dominique Bernard, professeur de français, ont été assassinés. Ces attentats perpétrés pour le premier le 16 octobre 2020 devant le collège de Conflans-Sainte-Honorine, et pour le second dans l’enceinte du lycée Gambetta à Arras le 13 octobre 2023, rappellent la guerre asymétrique livrée contre la liberté d’expression qui, frappant les humanités en plein cœur, visent à réduire au silence et à anéantir le modèle culturel que l’école est censée transmettre.

Funérailles de Dominique Bernard, Arras, 19 octobre 2023 © FRANCOIS GREUEZ/SIPA

La laïcité témoigne d’un processus à l’œuvre qui travaille notre inconscient collectif. Cette singularité française est toutefois en péril, particulièrement à l’école devenue une cible, où la contestation se propage, jusqu’au contenu des enseignements, et par l’autocensure des professeurs confrontés la veulerie administrative du « pas de vague ». Face à la recrudescence des tenues islamiques avec l’apparition des abayas et l’incitation à la prière dans les établissements, le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal, après les tergiversations de son prédécesseur, a par la note de service du 27 août 2023 interdit ce type de tenues vestimentaires dans les établissements scolaires publics. Le Conseil d’Etat a par deux ordonnances, rejeté les requêtes en référé liberté et en référé suspension en considérant pour la première, que l’interdiction ne porte pas atteinte à une liberté fondamentale (CE réf. 7 sept. 2023), et pour la seconde, en raison de l’absence de doute sérieux quant à sa légalité (CE réf. 25 sept. 2023). Statuant au fond par un seul et même arrêt, il confirme la légalité de l’interdiction de l’abaya dans ces enceintes (CE 27 sept. 2024).

La réaffirmation périodique du principe de laïcité n’aura pas l’effet escompté sans une maîtrise de l’immigration : « On peut intégrer des individus […] On n’intègre pas des peuples, avec leur passé, leurs traditions…» (Ch. de Gaulle, Propos rapportés par Alain Peyrefitte dans “C’était De Gaulle” éditions de Fallois, Fayard, 1994, tome 1 page 56). Attribut de la souveraineté, la politique migratoire doit être définie en fonction des capacités d’accueil (travail, logement…) et des facultés d’assimilation de la langue et du système de valeurs. Le Danemark et la Suède, pour les pays scandinaves rompus au consensualisme politique, ont su dresser le diagnostic et trouver leurs remèdes. La France serait bien inspirée, plutôt que de sombrer dans le palliatif, d’expérimenter sa propre méthode prophylactique et curative pour enfin offrir ce qu’elle a de meilleur à qui pourra en suivre le destin dans sa continuité historique. 

Le Général de Gaulle débute ces mémoires d’espoirs (Le renouveau 1958-1962) par cette formule restée célèbre « la France vient du fond des âges… Elle demeure elle-même le long du temps… Aussi l’Etat, qui répond de la France, est-il en charge, à la fois de son héritage d’hier, de ses intérêts d’aujourd’hui et de ses espoirs de demain ». Le principe de laïcité participe de ce mouvement que les chantres de la société inclusive abhorrent.

Par Wilfried Koepfer le 21 octobre 2024

Causeur


vendredi 2 août 2024

Comment une poignée d’idéologues a fait main basse sur la cérémonie des JO



La France d’Emmanuel Macron n’est pas la mienne. 

Je ne l’ai pas non plus reconnue dans la cérémonie des JO, emplie de stéréotypes sexués et de flatteries à l’air du temps. J’ai vu, dans la mise en scène de Thomas Jolly, une opération politique pour valoriser la nouvelle France diversitaire promue par le chef de l’Etat. 80% des investissements publics ont d’ailleurs bénéficié à la Seine-Saint-Denis, selon Amélie Oudéa-Castera (Europe 1, lundi). 

Alors que l’article 50-02 de la charte olympique du CIO stipule : « Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique », le pouvoir, désavoué depuis par les urnes, a choisi de passer outre cette interdiction en imposant d’autorité sa vision contestée d’une société post-nationale et post-française. 

L’historien Patrick Boucheron, un des organisateurs de l’évènement, n’a rien caché de ses desseins consistant à « affirmer crânement, énergiquement que c’est comme ça qu’on va vivre ensemble (…) On a restauré, pour nous, intimement, une fierté pour ce pays. Pas pour son identité, mais pour son projet politique (…) ». 

De ce point de vue, un parallèle peut être fait entre Leni Riefenstahl, qui filma pour Hitler les JO de Berlin de 1936, et Jolly et ses amis qui ont scénarisé pour Macron les JO 2024. Dans les deux cas, on retrouve une même propagande au service de l’Homme nouveau (aryen ou métissé), une même obsession de la race, un même mépris du catholicisme, un même enthousiasme obligatoire. Ceux qui ont eu l’audace d’avouer n’avoir pas apprécié les génuflexions wokistes face aux minorités sexuelles ou raciales ont été traités d’ « extrême droite ». Ainsi font les nouveaux fascistes grimés en antifascistes.

La nouvelle France de Macron, multiculturelle, n’est pas non plus celle de nombreux compatriotes indigènes. Certes, un sondage a montré que 85% des téléspectateurs avaient estimé la cérémonie réussie. Je ne mésestime pas la technique subversive des déconstructeurs : leur savoir-faire peut amener à ce genre de plébiscite mou. « Quand on sait comment arnaquer les esprits, il n’est pas difficile de devenir le maître du monde », écrit le philosophe Bertrand Vergely (1), qui ajoute : « Quand on sait comment rétablir la vérité et l’honnêteté, on devient un libérateur ».

Je remarque d’ailleurs que le spectacle a également emballé Edwy Plenel qui a tweeté : « Superbe cérémonie qui a sublimé la France de l’émancipation, celle de l’égalité des droits sans distinction d’origine, de condition, d’apparence, de sexe, de genre. La France née en 1789. « Ah ! Ça ira, Ah ! Ça ira… » (…) ». Or Je doute que Plenel, symbole de l’islamo-gauchiste et du déracinement, se reconnaisse lui-même dans cette autre France méprisée, enracinée et périphérique, qui n’a jamais d’autre droit que celui de se taire. 

Je défends cette France au nom de l’injustice qui lui est faite. Les organisateurs n’ont cessé de dire qu’ils voulaient faire un « anti-Puy-du Fou » en tournant le dos à la classe moyenne des oubliés, coupables de mal voter. Mais de quel droit une poignée de militants sans légitimité ont-ils détourné la vocation olympique de la cérémonie des Jeux, imitant en cela ce que furent les JO de Berlin de 36 ? Le CIO a présenté ses excuses. 

Les squatteurs propagandistes plastronnent.

(1) Main basse sur la pensée , Salvator

Par Ivan Rioufol le 31 juillet 2024

Le Blog d'Ivan Rioufol

mardi 30 juillet 2024

Le Festin des Dieux et non La Cène ? On nous prend pour des canards sauvages



Le directeur artistique de la cérémonie des JO, Thomas Jolly, l’assure : non, ce n’est pas du tout une parodie de La Cène à laquelle nous avons assisté vendredi soir. La preuve ? Apparaissait un Dionysos schtroumpfé en bleu (Philippe Katerine). Selon les médias, Thomas Jolly songeait plutôt au Festin des Dieux, de Jan Harmensz van Bijlert (1635). Non contents d’être paranoïaques, les chrétiens seraient incultes ? Et Françoise Degois, ancienne journaliste politique de France Inter, de demander à Marion Maréchal, aux évêques et à Mélenchon, de ravaler leur indignation.

Mais la dénégation de Thomas Jolly ne convainc pas. D’abord parce que Philippe Katerine n’est intervenu qu’à la toute fin, plus de 40 minutes après l’ouverture du tableau qui, par la disposition générale et la répartition des drag-queens, ne faisait penser qu’à La Cène. Ensuite parce que l’un des participants au show, le drag-queen Piche, a mentionné la Cène sur BFMTV, tout comme France TV sur X… avant de supprimer son tweet.

 

Un spectacle tel que celui du 26 juillet se construit sur des repères aisément identifiables. Le french cancan, le jeu vidéo Assassin’s Creed, la toile La Liberté guidant le peuple… étaient quelques-uns de ces repères. Il serait surprenant que Jolly ait choisi ce médiocre tableau du musée de Dijon, Le Festin des Dieux, que personne ne connaît, pour imaginer son tableau - alors que la Cène du Vinci fait partie de l’iconographie universellement connue. Là, tout le monde « a la rèf », comme on dit, depuis le triomphe mondial du roman complotiste de Dan Brown, The Da Vinci Code, et le succès de son adaptation cinématographique.

Une cible obsessionnelle

La Cène appartient en effet à la « culture populaire », comme écrit Le Parisien qui s’attache à relever les nombreuses occurrences du motif, dans tel épisode des Simpson, de Dr House, de South Park, etc. Il est parfois difficile de distinguer si l’allusion est purement iconographique ou tourne en dérision le récit testamentaire et ce qu’il signifie. Si l’on met de côté une publicité plus bête que méchante de Volkswagen (1998), La Cène a été dans quelques cas la cible obsessionnelle d’une intention blasphématoire qui ne se cachait pas:

  • En 1996, première déconstruction wokiste sous le titre Yo Mama’s Last Supper. Nue, la photographe jamaïcaine Renée Cox prend la place du Christ et le seul disciple blanc est… Judas.
  • En 2003, le photographe David Lachapelle donne une version hip-hop, « gangsta », de la Cène.
  • La même année, le photographe Tim White-Sobieski présente Jésus en femme, entourée d’enfants en treillis.
  • En 2005, la photographe Bettina Rheims s'y met à son tour pour la marque de mode Marithé + François Girbaud, avec des femmes pour jouer Jésus et les disciples. Un seul homme, Judas !
  • En 2017, c'est avec treize singes portant des masques de clown que le plasticien Philippe Pasqua reconstitue La Cène.

La cohérence dans la haine de soi

A défaut de créativité, il y a une cohérence. Disciples remplacés par des femmes, des enfants, des Noirs - tout sauf le mâle blanc judéo-chrétien. Que les rôles soient joués, en 2024, par des drag-queens, le plus mafflu d’entre eux figurant le Christ comme auréolé d’une hostie, est conforme au progressisme woke. Lorsque Thomas Jolly, théâtreux de gauche qui baigne dans cet univers mental, assure qu’il ne songeait pas à La Cène, il prend les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages. L'AGRIF ne s'y est pas trompée : elle « ira devant les tribunaux défendre le droit des Chrétiens au respect auquel chacun a droit »

L'ECLJ invite à signer une pétition adressée au CIO. La cérémonie d’ouverture des JO a tourné en dérision l’Ancien Régime avec l’évocation violente de la décapitation de Marie-Antoinette, moqué l’armée en mêlant Aya Nakamura à la Garde Républicaine... L’attaque contre le christianisme complète l'odieux puzzle.

Par Samuel Martin le 29 juillet 2024

Boulevard Voltaire


jeudi 18 juillet 2024

« L’inverse » du Puy du Fou : révélations sur la cérémonie d’ouverture des JO



J-9 avant le lancement officiel des Jeux olympiques de Paris 2024. Alors que la capitale se couvre de gradins, que des rues parisiennes se retrouvent encerclées de grillage et qu'Anne Hidalgo a enfin plongé dans la Seine, le metteur en scène et les quatre concepteurs, dont Patrick Boucheron, de la cérémonie d’ouverture dévoilent les premiers éléments de la soirée du 26 juillet. Adieu les bérets et le folklore régional de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de rugby, incarnée à l’automne par Jean Dujardin. Place, désormais, à la déconstruction, au « wokisme d’atmosphère », selon les mots de la sénatrice Valérie Boyer (LR).

Métissage planétaire

C’est dans les colonnes du Monde que Thomas Jolly, metteur en scène, Patrick Boucheron, historien, Leïla Slimani, auteur prix Goncourt 2016, Damien Gabriac, dramaturge, et Fanny Herrero, scénariste (Dix pour cent), dévoilent les premiers détails de la cérémonie d’ouverture. D’emblée, Patrick Boucheron, connu pour son ouvrage controversé L’Histoire mondiale de la France, donne la couleur. La cérémonie d’ouverture sera « le contraire d’une histoire virile, héroïsée et providentielle ». Suivi par près de 300.000 spectateurs sur les quais et ponts de Seine, et par des millions de téléspectateurs à travers le monde, le spectacle se veut moderne, aux antipodes de la cérémonie d’ouverture de Pékin en 2008. 

La cérémonie chinoise, « c’est exactement tout ce que nous ne voulions pas faire : une leçon d’histoire adressée au monde depuis le pays d’accueil, une ode à la grandeur et une manifestation de force », explique ainsi Patrick Boucheron. À l’époque, le spectacle avait pour ambition de représenter plus de 5.000 ans d’Histoire de la Chine sur fond de musique et costumes traditionnels. Pour l’historien français, soutien du Nouveau Front populaire, hors de question de faire de la cérémonie de Paris 2024 une glorification de l’Histoire de France. Au contraire, selon lui, le spectacle du 26 juillet doit « déjou[er] les stéréotypes nationaux et ne pas craindre de prôner le "métissage planétaire" ». Son inspiration ? Le bicentenaire de la Révolution française en 1989 mis en scène par Jean-Paul Goude.

Pour les cinq compères, la cérémonie d’ouverture des JO 2024 sera donc tout « l’inverse » du Puy du Fou, le célèbre parc vendéen, primé, qui exalte et raconte l’Histoire de France. Rien d’étonnant, quand on sait que Patrick Boucheron a signé, en juillet 2023, un reportage à charge contre le parc à thèmes de Philippe de Villiers dans lequel il dénonçait « une conception étriquée » de l’Histoire et une « vision très sélective du passé national ». Aussi, si on ne connaît pas encore précisément les douze tableaux qui composeront la cérémonie d’ouverture qui se tiendra sur la Seine et dans « le ciel », on sait d’ores et déjà ce qu’on ne verra pas… 

À moins que les danseurs, qui dénoncent une iniquité de traitements des salaires, ne mettent leur menace de grève à exécution. Le spectacle tomberait alors à l'eau...

Une cérémonie woke ?

Ces premières révélations sur la cérémonie d’ouverture n’ont pas manqué de faire réagir et de décevoir certains spectateurs. « Être fier de la France, valoriser sa culture millénaire et son héritage, c’est visiblement trop demander. Nous inviterons donc les autres nations dans un tiers-lieu, un carrefour non identifié et déconstruit. Une vitrine de la pensée LFI. Ça promet… » soupire Julien Aubert, ancien député Les Républicains. 

Et Valérie Boyer, sénatrice LR, de fustiger : « Patrick Boucheron ou le wokisme d’atmosphère. Mais pourquoi choisir Paris (le cœur historique de Paris), si ce n’est pas pour organiser un rendez-vous du monde avec la France ? »

Par Clémence de Longraye le 18 juillet 2024

Boulevard Voltaire


samedi 13 janvier 2024

Séjourné au quai d’Orsay : pourquoi cette nomination est consternante



Gabrielle Cluzel a justement épinglé l'un des péchés originels de ce remaniement : l'évacuation du critère de compétence. C'est particulièrement le cas pour le nouveau ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné. Et c'est tellement évident que l'intéressé lui-même l'a avoué maladroitement lors de la passation de pouvoirs : « Je ne suis pas diplomate de métier mais, ayant grandi à l’étranger, je sais ce que veut dire la France dans le monde et je sais tout le pouvoir de la diplomatie et de la négociation ». A ce compte-là, nous sommes nombreux à pouvoir occuper nombre de fonctions éminentes.

Et cette auto-justification fondée sur un segment de sa vie personnelle (à proscrire absolument pour le moindre entretien professionnel) est en fait un marqueur de cette génération Macron. Ainsi la vie privée version Gala est-elle consciencieusement étalée quand cela les arrange et suscite des condamnations effarouchées lorsque des adversaires politiques osent poser des questions. Ainsi de l'homosexualité de certains ministres. 

Dans le cas de Stéphane Séjourné, qui fut pacsé avec avec Gabriel Attal, la question sur une « promotion canapé » (pour parler comme Juan Branco au sujet de l'ascension de Gabriel Attal lui-même) pouvait se poser. Là encore, tellement évident que le propre entourage de Séjourné a dû clarifier : « M. Séjourné et M. Attal ne sont plus ensemble depuis deux ans. Leur Pacs a été rompu à ce moment-là », a-t-il répondu au Figaro. Et en fait, le recours à l'argument de minorité (LGBT) doit être posé puisque M. Séjourné ne dispose ni d'une expérience internationale et diplomatique, ni d'une carrière d'élu local ou de parlementaire national. 

Et d'ailleurs, cette légitimité LGBT est implicite, notamment quand Catherine Colonna, toujours lors de la passation de pouvoirs, s'inquiète de l'absence de femmes à des postes régaliens. Elle est remplacée par un membre d'une minorité LGBT, donc l'honneur woke est sauf. Et tant pis pour vous, Mesdames. Il faut savoir partager l'honneur d'être une minorité.

Il est d'ailleurs révélateur que, sur ce sujet, la presse française fasse preuve d'une grande pudeur alors que certains journaux allemands sont plus cash. Ainsi de Bild qui titre : « Mini-Macron fait de son ex le ministre des Affaires étrangères ». intéressant de voir comment tout cela est perçu outre-Rhin.

Mais si cette nomination est consternante, c'est que ce déficit de compétence et de légitimité, cette inexpérience ajoutent à l'abaissement de la France. Le quai d'Orsay, ce n'est quand même pas rien. Chateaubriand, Briand, Villepin, pour faire vite et oecuménique. Et même en tapant en seconde division, on a toujours trouvé à ce poste des figures de diplomates, le plus souvent énarques, qui ont tenté de maintenir le rayonnement de la France en Europe et dans le monde. 

Emmanuel de Villiers comparait sur X Stéphane Séjourné à Jean François-Poncet, ministre de Giscard. Ambassadeur, fils d'ambassadeur, parfait connaisseur de l'Allemagne, il fut le promoteur d'une ligne européiste. 

Précisément celle de Macron et Séjourné. Mais justement, la baisse de niveau est spectaculaire : un petit apparatchik de l'UNEF pour la défendre ? Le centre macroniste pro-européen est décidément bien à plaindre.

Par Frédéric Sirgant le 13 janvier 2024

Boulevard Voltaire

mercredi 22 novembre 2023

CRS, SS! Étudiants, diants diants!



Il fut un temps où le monde était binaire : il y avait le jour et la nuit, les hommes et les femmes, les professeurs et les élèves, les innocents et les coupables : le jour, le soleil éclairait l’activité humaine, la nuit, la lune baignait les dormeurs de sa veilleuse ; les hommes plantaient la petite graine et les femmes la transformaient en bébés ; les professeurs enseignaient et les élèves apprenaient ; les innocents étaient protégés et les coupables punis. Mais ça, c’était avant le progrès.

À l’ère woke, les progressistes cassent la nuit ce que les contribuables fabriquent le jour, les hommes prétendent faire pousser les bébés dans un organe qu’ils n’ont pas, les femmes peuvent exiger que l’on rende la langue incompréhensible pour ajouter une quéquette alphabétique aux adjectifs qui les décrivent, les étudiants enseignent aux professeurs leurs délires quotidiens, que ceux-ci récitent les mains jointes et les yeux baissés et les coupables de pogromes sont qualifiés de résistants, pendant que leurs victimes sont soupçonnées de fake news.

Le niveau des études baisse, mais l’éveil des étudiants s’élève proportionnellement

Plus le classement PISA de la France s’effondre, plus la conscience révolutionnaire atteint des hauteurs stratosphériques parmi les étudiants. Et plus l’école ou l’université est prestigieuse, plus la distance avec le réel s’accroît.

C’est ainsi que Sciences-Po Lyon n’autorise les « débats » qu’entre débatteurs du même avis, c’est-à-dire le leur. Sciences-Po Paris supprime les cours de danse de salon au motif que le professeur indique les pas de danse aux « hommes » et aux « femmes », qui sont des notions obsolètes. Science-Po Menton met des piquets de grève devant sa fac pour lutter contre « la censure de la Direction sur la Palestine » au nom de la « liberté d’expression ». 

Soyons précis, plus précis que la Direction de l’école et que les syndicalistes pro-palestiniens : il s’agit, pour ces incultes, de défendre « les victimes » du « colonisateur[1]», alias Israël qui, à la méconnaissance de ces étudiants, est le seul « colonisateur » de la planète. 

Du côté de la réalité

Ladite colonisation n’a jamais répondu à la définition d’une colonie, qui est la mainmise d’un État par un autre État ultramarin plus puissant, qui exploite la population et les matières premières du plus faible.

Bien sûr, utiliser les mots en fonction de leur sens est un conformisme qui sent son privilège blanc à plein nez. Les étudiants dûment woke n’ont pas ce travers. Eux attribuent aux mots leurs propres qualités. Il existe donc des mots non binaires et d’autres qui ont transitionné de leur définition originelle à un sens contraire, ou flou, voire à aucun sens, mais qui sont quand même utilisés pour leur sonorité agréable.

Seuls, les intégristes qui attribuent aux mots le sens que leur donne l’Académie française, peuvent comprendre pourquoi « Juifs » (synonyme : « israélites ») et « colonisateurs d’Israël » sont incompatibles. Pour commencer, les Juifs n’ont jamais possédé d’autre État que les royaumes juifs d’Israël, aussi prétendre que cet État a lancé depuis l’outre-mer une opération de « colonisation » sur un autre pays, plus faible, est absurde, faute de colonisateur. Que cet État plus puissant, dont la seule matière première est la matière grise de ses citoyens, ait exploité les « ressources en matières premières » du second est une hypothèse que les étudiants seraient bien en peine de démontrer. 

D’autre part, en 1967, Israël avait pris Gaza à l’Égypte, qui a refusé de récupérer ce territoire lors de la signature du traité de paix entre les deux ex-adversaires, en 1979. De plus et c’est fondamental, il n’a jamais existé, sur la planète Terre, un État palestinien qui eût pu prétendre être colonisé. D’où la chute du deuxième terme de l’équation, faute de combattus.

Enfin, et c’eût été de nature à justifier un non-lieu, cette « colonisation » s’est terminée quand les Israéliens se sont retirés sans contrepartie de Gaza en juillet 2005, avant la naissance des ignorants mentonnais qui se haussent du col. L’embargo militaire, lui, existe depuis 2007, quand le Hamas a renversé l’Autorité palestinienne, tuant des centaines de Palestiniens membres du Fatah-frère-ennemi et transformant la Bande en base militaire.

Croire ou savoir, il faut choisir

Pourquoi la Direction de Science-Po Menton a-t-elle dû préciser que « aucun slogan antisémite ne sera toléré ». Assimile-t-elle l’antisionisme à l’antisémitisme ? De fait, l’antisémitisme a fait 6 millions de morts en 1939-45 et le programme de l’antisionisme est d’en faire 7 millions de plus « du fleuve à la mer », c’est-à-dire en éradiquant l’État juif qui s’y trouve.

Le programme des grévistes, pour l’instant, se réduit à« Nous devons continuer à boycotter, à démunir et à sanctionner Israël ». Leur spécialité étant les sciences politiques, ils déploient le sens des nuances que demandent ces études pour expliquer leur action : « l’attaque récente est une conséquence directe de la violence qu’Israël inflige quotidiennement aux Palestinien·nes en Cisjordanie et à GazaLes peuples opprimés recherchent toujours la liberté et lorsque tout le reste échoue, ils se tournent vers la violence. Nous devons soutenir la Palestine.[2] »

La Direction de l’établissement possédant, apparemment, le cerveau qui fait défaut à ses élèves, comprend bien qu’un tel programme est justifié concernant l’agresseur, mais qu’il cumule bêtise et méchanceté s’il vise l’agressé. Les étudiants qui ont inversé les rôles ont le choix entre le déshonneur d’avouer qu’ils l’ont fait exprès et la guerre contre les profs pour avoir la moyenne. Ils auront les deux. On remarque au passage qu’ils ne sont pas meilleurs en maths, puisque les factions pro-palestiniennes accusent sempiternellement Israël de génocide, confondant la division et la multiplication : la population « palestinienne » a été multipliée par près de dix depuis 1948, pas divisée par un génocide ! Mais qu’importe le réel, quand on a l’ivresse de l’antisémitisme multipliée par le fla-con de l’ignorance !

[1] www.lefigaro.fr/nice/des-etudiants-de-sciences-po-menton-organisent-un-blocage-contre-la-censure-de-la-direction-sur-la-palestine-20231116

[2] https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/menton/guerre-entre-le-hamas-et-israel-le-campus-de-sciences-po-menton-ebranle-par-les-publications-d-une-organisation-pro-palestinienne-2853872.html

Par Lilianne Messika le 20 novembre 2023

Causeur

lundi 23 octobre 2023

Suisse: les raisons taboues de la poussée de l’UDC et de l’échec des Verts



La victoire du premier parti du pays au détriment des écologistes ce dimanche a bien eu lieu comme prévu. Mais cela ne suffit pas à certains commentateurs pour qu’ils reconnaissent que l’immigration et le wokisme suscitent des critiques au sein de la population.

Ras-le-bol

Il suffit d’avoir des conversations de tous les jours avec des gens de différents milieux pour être au courant que les dizaines de milliers de nouveaux arrivants en Suisse (plus de 80 000 personnes en 2022, soit un bon pourcent de la population) sont un motif de préoccupation et, disons-le, de ras-le-bol, auprès d’une partie des citoyens. Dire cela, ce n’est pas encore affirmer que cette préoccupation est justifiée. Mais juste qu’elle existe. Pourtant, on trouve encore des éditorialistes pour rappeler que l’UDC a imposé cette thématique durant la campagne et qu’au fond, c’est par ce travail de rabâchage que l’immigration est devenue l’un des trois principaux soucis des habitants de ce pays.

Tant de conditionnels dans les analyses, de citations derrière lesquelles se cacher, pour ne pas assumer cette évidence: la Suisse connaît la croissance démographique parmi les plus galopantes d’Europe et l’immigration qui en est la cause n’est de loin pas ressentie comme un bienfait par tous les habitants. Pas étonnant que l’UDC ait opéré une forte progression (+3,3% des voix) aux élections fédérales de ce dimanche, récupérant deux tiers de ses sièges perdus lors du scrutin de 2019 et atteignant les 28,6%, loin devant le Parti socialiste (18%).

Alors oui, l’UDC est la formation à disposer du plus grand budget, oui, elle communique des chiffres pas toujours exacts et sans le sérieux que le sujet exige, oui, le contexte international du terrorisme islamiste peut favoriser une demande de sécurité, mais ce qui suit est vrai également: les statistiques de criminalité de l’année passée montrent que 62% des meurtres, 65% des viols et 75% des vols sont le fait d’étrangers. Et certains résidents de ce pays, de nationalité suisse ou non, d’origine helvétique ou non, constatent simplement que les transports publics sont bondés, que la proportion d’élèves à ne pas maîtriser le français augmente, que le deal est largement pratiqué par une certaine population et qu’il est très visible dans certaines villes…

Sur le wokisme, un même aveuglement

Encore une fois, rien ne dit que l’UDC apportera une solution à ces problèmes. Ceux-ci sont néanmoins réels. Il appartient à tous les partis d’en prendre acte. Et cela vaut aussi pour les observateurs, qui ont été trop nombreux sur les plateaux et dans les colonnes de journaux à tourner autour du pot. On devrait pouvoir parler d’intégration, de sécurité, de dépenses sociales, d’asile ou de contingents au même titre que le pouvoir d’achat, un autre thème majeur de l’année. Par peur du réel, on préfère dénoncer son traitement par l’adversaire plutôt que de le regarder tel qu’il est.

C’est au fond ce même aveuglement qui pousse à ne pas prendre au sérieux le « sociétalisme » des Verts comme l’une des raisons, voire la principale, de leur échec national (-4%). Le wokisme parsème le petit monde académique dont cette formation écologiste est devenue le satellite, ne serait-ce que par le profil de ses élus. Cette tendance impopulaire à la dictature des ressentis et à la moralisation de tout a également bien fait son nid dans le domaine des médias. D’où la tendance à ne pas nommer ce grand éléphant dans la pièce, objet d’empoignades à la table familiale, et à résumer les événements à l’inflation et à ce qui se passe au Proche-Orient. 

Ainsi se renforcent les tabous. Et les partis qui en profitent peuvent jubiler : un bel avenir leur est assuré.

Par Jonas Follonier (journaliste suisse) le 23 octobre 2023

Causeur