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lundi 10 juin 2024

Patries : le grand retour



Jusqu'aux dernières heures, le pouvoir aura tout tenté, frôlant ou dépassant les limites de l’honnêteté et des règles de la démocratie, pour enrayer la poussée de la droite patriote. Macron a utilisé sans vergogne les cérémonies du Débarquement pour faire campagne à quelques jours du scrutin, après que Gabriel Attal s'est imposé en toutes occasions dans le débat. Le résultat est sans appel et il est historique à beaucoup d’égards. « Ce n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe, dont la majorité présidentielle », a reconnu, piteux, le président de la République dans son allocution télévisée, ce 9 juin.

La liste macroniste au nom très clair « Besoin d’Europe » subit une incroyable déroute, tombant de 22,4 % des suffrages, lors des européennes de 2019 (un score déjà très faible), à moins de 15 %, ce 9 juin. Une violente gifle administrée non pas à une candidate que personne ne connaissait et qui n’est elle-même responsable de rien, sinon d’avoir choisi les mauvais combats, mais à celui qui mène la politique de la France depuis 2017 dans une unique direction, celle de l’Europe fédérale supranationale. Une Europe dressée contre les peuples et leurs droits imprescriptibles à demeurer maîtres sur le sol de leurs ancêtres. Bardella a beau jeu de voir dans les résultats du scrutin « un désaveu cinglant et un rejet clair de la politique du président de la République ».

Marion maréchal appelle à l'union

Ensemble, le RN et Reconquête recueillent le double des suffrages du parti au pouvoir, soit quelque 35 %, à l’heure où nous écrivons, sans les petites listes (Patriotes, UPR…). À lui seul, le RN devrait passer la barre des 30 %, soit près d’un électeur sur trois. « Les Français ont rendu leur verdict, et celui-ci est sans appel », a noté, devant les militants, un Jordan Bardella qui accueille la nouvelle avec « humilité » et « gravité »« Un vent d’espoir s’est levé sur la France, qui ne fait que commencer », a lancé la tête de liste RN. Son parti est désormais le premier de France, avec un poids inédit dans le paysage politique. La liste conduite par Jordan Bardella arrive en tête dans 94 % des communes françaises. Pour trouver un meilleur score quel que soit le parti dans l’histoire des élections européennes, il faut remonter aux 43 % engrangés par le RPR-UDF en 1984, après la déception Mitterrand, voilà… quarante ans !

La nouvelle puissance électorale des patriotes ouvre d’immenses perspectives à droite. Et quelques batailles internes. Éric Zemmour n’a pas applaudi lorsque Marion Maréchal a lancé, peu avant 23 heures, devant ses militants : « Je constate ce soir que le bloc national est à près de 40 %. La coalition des droites à laquelle j’aspire apparaît plus que jamais nécessaire. C’est pourquoi j’ai toujours distingué les adversaires des concurrents. » Elle a aussitôt appelé à l’union Marine Le Pen, Jordan Bardella, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan, tournant le dos à des années de tirage de maillots et de crises à droite de l'échiquier politique.

Il y aura un avant et un après 2024. Après des années de propagande européiste aux frais des Français, d’innombrables intoxications antinationales de la part des grands médias, et singulièrement des médias de service public, ceux-là mêmes qui devraient être d’une neutralité absolue, après des décennies de mensonges, de manipulations et d’affaiblissement de la France de la part de la gauche et des tenants du mondialisme, le corps électoral hexagonal a basculé. « Je n’ai pas l’âme à la fête », a lancé l’européiste mondialiste et socialiste Raphaël Glucksmann. 

Le 9 juin restera, en effet, sans doute, dans l'Histoire nationale, comme le coup d’envoi de la grande bascule politique du mondialisme au patriotisme qui fait, cette fois, son retour par la grande porte. « Je ne peux faire comme si de rien n’était », lance Macron. Le président de la République en prend acte, contraint et forcé, et dissout une Assemblée nationale sans majorité qui, à l’évidence, ne représentait plus les Français. Réclamée par le RN de Bardella, l’organisation d’élections législatives le 30 juin et le 7 juillet ouvre un nouveau et vaste défi, risqué, pour le premier parti de France (lire, à ce sujet, l’éditorial de Gabrielle Cluzel).

L'Europe aussi bascule

La décision prise par Emmanuel Macron retentit, par ailleurs, comme un coup de tonnerre dans toute l’Europe, saisie par l’ampleur de la défaite du chef de l'État. Partout, on souligne le risque pris par le président de la République française alors que l’Europe, elle aussi, tourne largement le dos au chantier de destruction des nations entrepris par les européistes et poursuivi activement par Emmanuel Macron et ses alliés européens. « Ces partis [anti-européens] progressent sur tout le continent », a constaté, ce 9 juin, Emmanuel Macron dans son allocution.

De fait, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, qui avait pris la tête de la liste de son parti, ne montre aucun signe d'usure : elle obtient 28,9 % des voix, dépassant son score des législatives de 2022. En Autriche, le parti patriote FPÖ arrive en tête du scrutin, avec près de 30 % des voix. En Allemagne, l’AfD occuperait 16 sièges au Parlement européen, soit 7 de plus qu’auparavant. En Espagne, Vox emporterait 7 sièges, soit trois de plus que lors du mandat européen précédent. Le PVV, aux Pays Bas, avec 17,7 % des voix, bénéficierait de 7 sièges. Le parti portugais Chega, allié du RN, aurait 2 sièges.

Devenu désormais « la grande force d’alternance pour la France », selon Marine Le Pen, le RN ne peut plus décevoir. « Nous sommes prêts à exercer le pouvoir, à redresser le pays, à mettre fin à l’immigration de masse […], prêts à faire revivre la France », a lancé Marine Le Pen. Elle appelle les Français « à venir nous rejoindre », avec des accents gaulliens qu’on retrouve aussi chez Bardella. Il s’agit, dit-elle, de « fermer la parenthèse mondialiste douloureuse qui a tant fait souffrir les peuples ».

Il est grand temps... À quelques kilomètres de Paris, les Bruxellois néerlandophones ont placé une liste islamiste en deuxième position des élections fédérales.

Par Marc Baudriller le 10 juin 2024

Boulevard Voltaire

dimanche 24 mars 2024

Braun-Pivet veut introduire la proportionnelle pour 2027 : nouvelle manœuvre anti-RN ?



La dernière fois qu'une majorité, élue au scrutin majoritaire, avait voulu introduire de la proportionnelle aux législatives suivantes et y était parvenue, c'était en 1986. La manœuvre voulue par un François Mitterrand en mauvaise posture était destinée à affaiblir la vague RPR-UDF attendue en permettant au FN de Jean-Marie Le Pen, qui avait fait irruption aux européennes de 1984, d'avoir un groupe et de priver Chirac de majorité absolue. Le coup avait failli réussir sur toute la ligne : le FN rentra à l'Assemblée avec 35 députés, le PS sauva 200 sièges, mais la droite RPR-UDF, avec 45 % des voix, réussit à décrocher - de justesse à cause de cette proportionnelle - la majorité absolue. Quelque quarante ans plus tard, un autre pouvoir affaibli, conduit lui aussi par un nouveau plus jeune Premier ministre, ressort la même idée. Vendredi, c'est la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a lancé ce nouveau coup politique dans une interview au Figaro.

Entre-t-il dans la stratégie d'un Emmanuel Macron acculé à sortir de son chapeau un nouveau coup de com' par jour pour faire diversion et semer la zizanie chez ses adversaires, comme le dénonçait Marc Baudriller ? Certainement, vu le précédent mitterrandien. Certes, Braun-Pivet pave sa démarche des meilleures intentions du monde : « Avec la proportionnelle, l'Assemblée ressemblerait davantage aux Français. Si l'Assemblée ne ressemble pas aux Français, comment peuvent-ils lui faire confiance ? » Certes, c'était l'une des promesses du Macron de 2017. Tout comme Mitterrand avait justifié son coup à partir de la 47e de ses 110 propositions. La ficelle paraît bien grosse, surtout une semaine après ce sondage indiquant une majorité pour le RN... Et Braun-Pivet met à la disposition de la majorité et des oppositions qu'elle veut piéger un kit tout ficelé. Pas de redécoupage électoral, non, seulement l'introduction de la proportionnelle pour les onze départements comprenant plus de onze députés : ceux d’Île-de-France sauf l’Essonne et le Val-d’Oise, ainsi que le Nord, le Pas-de-Calais, le Rhône, la Gironde, les Bouches-du-Rhône, ce qui ferait 152 députés élus à la proportionnelle sur 577 (soit 26 %), les autres restant élus au scrutin majoritaire à deux tours.

Sur le fond, la proposition pourrait paraître raisonnable et acceptable par tous. Mais c'est bien un nouveau piège tendu à la droite, à toutes les droites, et destiné à semer la division en leur sein. LR, l'avatar déchu de cette majorité RPR-UDF attachée au scrutin majoritaire hérité du gaullisme, pourrait en effet être tenté de se renier (une fois de plus...), vu son étiage actuel. Reconquête, qui se veut plus gaulliste que tous, pourrait aussi trouver un moyen d'entrer à l'Assemblée. Pour le RN devenu hégémonique, le risque est triple. D'abord, échouer à être vraiment majoritaire aux prochaines législatives si le projet aboutissait. Ensuite, être accusé d'inconstance s'il venait à s'opposer à ce qui fut l'une de ses revendications historiques. Enfin, s'il acceptait, offrir, après l'IVG dans la Constitution, une nouvelle victoire à un Emmanuel Macron qui en manque singulièrement, comme le dénonçait Gabrielle Cluzel. Verra-t-on le RN faire campagne pour un « oui », s'il prenait à Emmanuel Macron d'organiser un référendum sur la question, comme le souhaite François Bayrou ? Le piège est grossier. Le RN s'honorerait à s'opposer à cette nouvelle manœuvre. Et quelle plus belle normalisation républicaine que celle qui consisterait à défendre l'un des piliers de l'héritage constitutionnel du gaullisme ?

À l'heure où les chiffres désastreux des finances publiques, de l'immigration, de l'insécurité devraient mobiliser un gouvernement digne de ce nom, on voit en tout cas quels calculs habitent les cerveaux de la Macronie : sauver des sièges dans les départements urbains où ils sont les plus puissants.

Par Frédéric Sirgant le 23 mars 2024

Boulevard Voltaire

mardi 12 mars 2024

Chega : le RN portugais s’impose et bouscule le paysage politique



Pas de champagne chez les élus du Rassemblement National pour la victoire du parti patriote portugais Chega, ce dimanche 10 mars, mais des messages triomphants : « Les Portugais défendent leur identité et leur prospérité et balayent les socialistes corrompus », lance Jordan Bardella, sur X, ce 11 mars. « En deux ans, Chega est passé de 7 % à près de 20 %, incarnant aujourd’hui la force politique d’avenir au Portugal, applaudit Marine Le Pen. Bravo à notre ami André Ventura pour ce beau résultat. Nous vous attendons avec impatience le 9 juin pour bâtir ensemble l’Alliance européenne des nations. »

Une joie qui n’atteint pas Clément Beaune, lequel vomit sa haine sur le même réseau X, ni Manon Aubry, de La France insoumise. Pour elle, le scrutin de dimanche ressemble à une demolition party au palais des mythes de la gauche. « Cinquante ans après la révolution des œillets, c’est un triste jour pour le Portugal qui voit une percée du parti d’extrême droite Chega qui quadruple ses sièges. »

Chega (Assez ou Ça suffit, en portugais), le parti d’André Ventura, 41 ans, et de Pedro Pinto, la tête de liste qui a salué « une nuit historique », s’impose en troisième position dans le scrutin, avec 18 % des voix, derrière le parti de centre droit Alliance démocratique et derrière le parti socialiste de Pedro Nuno Santos, au pouvoir depuis 2015. Une poussée irrésistible.

Personnalité charismatique

Fondé en 2019, voilà donc moins de cinq ans, Chega avait alors obtenu 1,3 % des voix. Deux ans plus tard, en 2021, il termine troisième à l’élection présidentielle avec 11,9 % des suffrages et s’impose parmi les partis de gouvernement. En frôlant la barre des 20 %, Chega va quadrupler le nombre de ses élus au Parlement : Ventura et Pinto disposent aujourd’hui de douze sièges au sein d’une assemblée qui en compte 230, ils mèneront désormais 48 députés.

Ancien inspecteur des impôts, diplômé en droit, André Ventura n’est pas né sous les dorures des palais mais dans un milieu de petite bourgeoisie de Lisbonne. Journaliste au sein du Figaro portugais (Correio da Manhã), le journal le plus lu, cette personnalité charismatique a aussi exercé ses talents comme journaliste sportif avant de s’engager au sein du parti social-démocrate de centre droit qu'il a quitté pour mener ce raid. Mais ce succès ne mènera pas Chega au pouvoir immédiatement : le parti a trouvé porte close chez les conservateurs, qui refusent pour l'instant toute alliance. La composition du futur gouvernement qui dépend d'alliances n'est pas encore connue.

La performance de Chega n’a rien d’une surprise, ni au Portugal, ni en France où le RN l’attendait comme un nouveau signe de la montée des partis patriotes en Europe. Et pour cause : les Portugais de Chega sont très proches du parti de Marine Le Pen. « Ils sont, comme nous, favorables à une Europe des nations, explique le chef de la délégation française RN au Parlement européen Jean-Paul Garraud, qui a fait l’an dernier le voyage au Portugal avec Jordan Bardella pour participer au congrès du parti. André Ventura a depuis longtemps pour modèle Marine Le Pen, poursuit Jean-Paul Garraud. Ils sont très proches de nous, y compris à titre personnel. Les cadres et les électeurs de Chega voient ce qui se passe chez nous : ils n’ont pas envie que cela arrive chez eux. »

Pouvoir d'achat, corruption...

La diaspora la plus nombreuse de ce pays de dix millions d’habitants habite en France et le français est, au pays de Magellan, la deuxième langue parlée. Les Portugais ont les yeux tournés vers la France. « Ils vivent en France ce que vivent les Français et en parlent lorsqu’ils reviennent dans leur pays », explique Johanna Maurel, conseillère régionale RN et déléguée des Français de l’étranger pour le Portugal et l’Espagne notamment. À ce « modèle français » devenu un anti-modèle tout autour du monde s’ajoutent les résultats d’une gestion socialiste dramatique sur une population aux revenus faibles : le SMIC portugais n’atteint pas la barre des 650 euros. Durant sa campagne, Chega a privilégié les thèmes du pouvoir d’achat, de la corruption du PS au pouvoir, de la fiscalité trop lourde, de l’état du système de santé ou de l’immigration.

À trois mois des élections européennes, le scrutin ne peut mieux tomber pour tous les partis patriotes et anti-européens à la manière de von der Leyen du Vieux Continent. 

Reste à franchir le cap pour atteindre le pouvoir effectif, un vrai défi qui se double d’un autre, celui de l’unité de ces partis patriotes émergents ou plus anciens, demain, à Strasbourg, contre les élus du centre droit et du centre gauche. En attendant, la vague de dégagisme qui touche les européistes de tous les pays d'Europe promet quelques soirées électorales stressantes pour ceux qui ont choisi d’écraser les nations.

Par Marc Baudriller le 11 mars 2024

Boulevard Voltaire

dimanche 17 décembre 2023

Débat Maréchal-Panot sur BFMTV : inédit, une femme l’emporte contre un robot



Ce dimanche soir 17 décembre, à l’heure des vêpres, BFM TV proposait un duel jamais vu sur les ondes et sur cette longueur (une heure) entre la patronne des députés La France insoumise Mathilde Panot et la candidate de Reconquête aux Européennes Marion Maréchal, sous la houlette du journaliste Benjamin Duhamel. Deux jeunes femmes de 34 ans engagées aux deux bouts du spectre politique : l’occasion de peser les arguments et les personnalités. De soulever aussi les voiles pudiquement tendus sur les partis pris pas toujours très propres des amis de Jean-Luc Mélenchon. On allait voir ? On a vu. L’honneur, le souci de la France et de la vérité d’un côté, les mots d’oiseaux et le déroulé idéologique aveugle de l’autre : le débat promettait d’être difficile, il le fut.

« Tous les Le Pen sont des dangers pour la République »

Les premières minutes donnent le ton. Courageusement, Marion Maréchal monte au front et s’appuie sur les faits divers des dix derniers jours pour mettre son adversaire du soir sur le terrain de la réalité vécue par les Français. Peine perdue. Mathilde Panot botte en touche et agite le chiffon rouge : le climat. Elle développe « le lien entre l’écologie et l’immigration ». Quel rapport avec les drames infligés en France à des femmes et des hommes par une immigration folle travaillée par l’islamisme ? Aucun. Panot poursuit en pilotage automatique, toujours sur le fil de l’injure et de la calomnie, lançant au passage « votre ami Bolloré » - horresco referens -, qualifiant Marion Maréchal d’hypocrite, constatant que Meloni n’a pas arrêté la hausse de l’immigration en Italie (l’attaque eut été plus sévère encore si Meloni avait stoppé la vague, mais peu importe), niant l’ensauvagement et le lien entre immigration et délinquance pour finir sur une grossière attaque au patronyme, sans doute apprise par coeur : « Tous les exilés ne sont pas des délinquants mais tous les Le Pen sont des dangers pour la République ». Une vision particulière de la vérité, de l’élégance dans le débat, du respect de l'adversaire et de l’exercice de la démocratie. Pour Panot, ce sera une cure de Padamalgam.
Quand on en est là, on peut creuser encore un peu et lancer sans ciller « la France ne sera jamais une nation ethnique ». Deux fois, Mathilde Panot répète une formule qu’elle doit trouver efficace ou jolie. Une trouvaille : « Nous voulons faire France de tout bois ». On voit l’idée. « Qu’on accueille les gens dignement », poursuit-elle. Tous « les gens ! » « On a bien su accueillir l’Ukraine ! ».

Marion Maréchal revient au réel. A l’accès aux soins, au drame de Crépol, au phénomène de ces bandes qui détestent la France, à ce racisme anti-blanc qui surgit de plus en plus fréquemment. Mais Mathilde Panot n’a vu qu’un drame, cette « expédition punitive raciste » à Romans-sur-Isère dans le quartier de La Monnaie. Là encore, Marion Maréchal tente de réintroduire un peu de réel dans un océan de déni idéologue. « Les Français n’ont pas peur de se faire égorger par l’ultra-droite », rappelle-t-elle.

Plus tard, la candidate du parti de Zemmour tentera encore d’ouvrir les yeux de son contradicteur : la menace ne vient pas des Bouddhistes ni des catholiques, explique-t-elle. On fait face à des réseaux organisés, des réseaux islamistes. Marion Maréchal veut d’ailleurs étendre les règles de la laïcité du lycée à l’université. Ce qui ne serait pas un luxe… Réponse en mode automatique de Mathilde Panot : « Vous jouez avec les peurs ! ». Cela faisait longtemps !

Un soupçon de cruauté

Vient l’économie. Pour Marion Maréchal, il faut diminuer les charges sur les salaires dans un pays où les dépenses sociales pèsent… 33% du PIB ! « Les Français sont découragés de travailler », constate la candidate Reconquête.

Une fois de plus, confrontée au réel, Mathilde Panot s’appuie sur l’injure et traite son adversaire de « sorte de Macron radicalisé ». Efficace auprès des adhérents LFI ? Sans doute pas tous… Elle montre des chiffres (faux) sur la fraude fiscale et la fraude sociale et conclut : « Il n’y a pas d’autres assistés que les riches ». La vie est simple à LFI. Marion Maréchal rappelle que ce sont les classes moyennes qui portent à bout de bras notre système, ce qu’aucun économiste sérieux ne met en doute. Que l’hôpital et l’école sont au bord de l’effondrement. Mais Panot s’en moque. Elle glisse sur ses positions pas très nettes sur le voile et l’abaya pour attaquer sur le thème de l’uniforme scolaire : ce budget pourrait servir à acheter des fournitures scolaires, explique-t-elle. Ben voyons. Et des survêtements Nike ? En quoi cela résoudra-t-il les problèmes de laïcité, c'est à dire liés à l'islam. Encore une fois, Panot tape à côté.

Courageusement, Marion Maréchal répond sur le sujet explosif de l’avortement : elle considère qu’il pourrait et devrait être parfois évité. La jeune candidate Reconquête se soucie du drame des agriculteurs français étouffés par l’UE et leur propre pays. Panot déroule toujours sa doxa.

Concentrée, précise, appuyée sur des chiffres, honnête et vraie, Marion Maréchal a fait face. Il lui aura manqué un soupçon de sourire, de hauteur, d’ironie, de rouerie et d’aisance, façon Mitterrand dans ses duels face à Giscard ou Chirac. Un peu de cruauté pour mettre son adversaire le nez dans ses positions sur l'abaya, entre autres. Facile à dire. Car on attendait un débat de femmes : on a vu, comme dans certains tournois d’échecs, une femme lutter contre un robot.

Par Marc Baudriller le 17 décembre 2023


lundi 13 novembre 2023

Manifestation : Élisabeth Borne, une vision particulière de l’unité nationale



« De la petite poloche », avait éructé le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, à l'Assemblée. Toute honte bue, il accusait le RN, le 18 octobre 2022, d’exploiter le drame de la petite Lola. Tout est bon contre les partis de Marine Le Pen ou d’Éric Zemmour. Ce 12 novembre, alors que toutes les formations politiques, sauf La France insoumise (LFI), défilaient à Paris et ailleurs contre l’antisémitisme, Élisabeth Borne n’a pu s’empêcher d’envoyer aux Français un message indigne et incohérent, qui en dit long sur ses priorités.

« Cohésion nationale » ?

Sa première phrase aurait pu être signée de tous les manifestants, Marine Le Pen et Éric Zemmour ou Marion Maréchal compris : « Je marcherai tout à l’heure pour les valeurs de la République et contre l’antisémitisme, car ce combat est vital pour notre cohésion nationale », lance notre Premier ministre. Fort bien. Elle aurait pu ajouter que cette cohésion nationale est vitale pour la France. Qu’il est de son devoir, en tant que chef du gouvernement de tous les Français, de la protéger, de l’entretenir, cette unité, fût-ce l’instant d’une manifestation. Elle aurait pu se situer dans le sillage du président de la République qui a tenté l’unité, pour une fois remisant ses provocations et ses « envies d’emmerder » une partie de ses administrés. Elle aurait pu songer aux grands principes, ou simplement à ces Français juifs visés par des ressortissants d’une immigration sans frein et qui n’ont pas besoin qu’on jette de l’huile sur le feu. Elle aurait pu avoir, sinon un geste, au moins un silence en hommage à ces Français qui sont venus derrière Marine Le Pen dire, justement, que l’union nationale n’est pas pour eux un slogan vide de sens. Ils aiment la France, leur patrie, leur nation : « la cohésion nationale », pour eux, a un sens.

L'occasion ratée

Les accueillir sans leur cracher dessus, c’était, pour Élisabeth Borne, le temps d’une manifestation, l’occasion ou jamais de taire les haines, de jeter la rancune à la rivière, d’oublier les petits calculs électoraux, les cordons sanitaires stratégiques, les anathèmes, les mots d’oiseaux, les vieilles haines recuites, les manœuvres d’appareil et les réflexes pavloviens d’une gauche (la sienne) qui fait encore la morale, les mains rouges du sang des victimes de l’immigration islamiste. C’était le moment, le temps d’une après-midi, de s’élever, de songer au pays meurtri, de calmer le jeu.

« Les postures n’ont pas leur place dans ce moment grave », dit-elle justement, ajoutant que « l’absence de La France insoumise parle d’elle-même ». Mélenchon a été clair, en effet, ce 13 novembre, allant jusqu’à se réjouir d’un échec de la mobilisation.

Les provocations de Mélenchon passent. Élisabeth Borne pourrait s’inquiéter de l’absence, dans les rangs de la manifestation, de ces banlieues qui ont voté Mélenchon en masse lors de la dernière élection présidentielle. Il y a là une blessure profonde dans l’unité nationale : Borne passe comme zéphyr sur cette déchirure française. « L’absence de La France insoumise parle d’elle-même » ? C’est une condamnation à demi-mot, par défaut.

C'est que le Premier ministre réserve ses piques les plus cruelles à un parti, un seul. Un parti qui a immédiatement décidé de manifester avec tous ses députés, ses élus, ses partisans. Un parti dans lequel le mot d’ordre, décidé très tôt par Marine Le Pen, n’a pas souffert la moindre contestation. Coup de chapeau ? Pas vraiment : « La présence du Rassemblement national ne trompe personne », prend le soin d’écrire le Premier ministre, juste avant la manifestation.

Que devait faire le RN ?

Qu’aurait dû faire l’opposition patriotique en France ? Exprimer son refus de manifester ? Gageons que le jugement de Borne, ministre de Macron depuis 2017 et ancienne directrice du cabinet de Ségolène Royal au ministère de l'Écologie et, donc, largement complice du désastre migratoire et de ses conséquences, ne se serait pas contenté de laisser parler d’elle-même l’absence du RN, comme elle l’a fait pour LFI. On entend déjà les cris d’orfraie, les accusations d’antisémitisme éternel et forcené, les mises au ban, les « infâmes », « infects », « atroce », « terrible » et leur cortège d’indignations feintes, la vertu en bandoulière et la main sur le cœur.

Le RN et Reconquête manifestent : au lieu de s’en réjouir, Élisabeth Borne ne craint pas de piétiner l’union nationale à laquelle elle vient d’appeler pour accuser, toute en silences et en sous-entendus, un parti qui représente aujourd’hui les intentions de vote au deuxième tour d'environ un Français sur deux. Les accuser a minima d’insincérité, au pire d’antisémitisme à peine voilé. Tout de même. Sur la foi de quoi ? Avec ce genre d'apôtre, l'unité n'a plus besoin d'ennemi.

Il faut bien le constater : pour celle qui a pour charge de gouverner la France et ses 67 millions d'habitants, la lutte partisane passe avant le souci de l'unité nationale. Cette unité nationale a ainsi, aujourd'hui, deux bourreaux de premier plan : Borne et Mélenchon.

Par Marc Baudriller le 12 novembre 2023

Boulevard Voltaire

vendredi 20 octobre 2023

L’Albanie dans l’UE ? « Macron tient une position irresponsable »



Le président de la République vient de passer deux jours à Tirana, la capitale albanaise, les lundi 17 et mardi 18 octobre, dans le cadre du 9e sommet du processus de Berlin où se rassemblent les dirigeants des pays des Balkans. À l’issue de cette rencontre, il a ouvert grand les bras de l’Europe à l’Albanie, pays réputé très corrompu de trois millions d’habitants à 60 % musulmans et à 16 % chrétiens. Cette ouverture provoque la colère et l’opposition de Nicolas Bay, député européen, président de groupe au conseil régional de Normandie et vice-président exécutif de Reconquête, qui s’exprime au micro de BV.

Marc Baudriller. Dans le cadre de ce sommet, Emmanuel Macron a été très clair : « L’avenir de l’Albanie est pleinement européen, a-t-il dit, c’est l’intérêt des Albanais tout comme celui de notre union. Car une Europe puissante dans un monde de rivalités est une Europe qui rassemble le plus grand nombre autour de valeurs et d’un projet commun. » Êtes-vous en accord avec cette affirmation présidentielle ?

Nicolas Bay. Macron exprime ce que le gouvernement albanais a envie d’entendre, c’est-à-dire que leur pays a vocation à intégrer l’Union européenne (UE). C’est à la fois extrêmement injurieux pour les pays voisins - je pense à la province serbe du Kosovo et aux Serbes envahis par l’Albanie depuis des années et à d’autres pays voisins comme la Macédoine. La Macédoine est passée sous le contrôle de l’Albanie. C’est donc très insultant pour ces peuples balkaniques qui subissent de plein fouet la brutalité de l’Albanie. On voit bien qu’Emmanuel Macron tient ces propos par lâcheté, finalement. Quand il parle de valeurs européennes, on se demande bien de quoi il peut s’agir, car l’Albanie est un pays majoritairement musulman, comme vous l’avez souligné, c’est un pays notoirement corrompu, un État mafieux, un pays envahisseur des pays voisins et totalement sous domination et sous influence de la Turquie. On ne voit pas bien quelles valeurs nous pourrions partager avec le gouvernement albanais. En tout cas, rien ne justifie d’intégrer ce pays dans l’UE. On voit de surcroît que l’UE, au gré des élargissements successifs, s’est plutôt affaiblie, que beaucoup de pays n’ont pas les mêmes niveaux économiques, sociaux et même démocratiques que les pays d’Europe de l’Ouest et qui ont intégré très vite l’UE, quitte à la fragiliser. La Serbie aurait pu intégrer l’UE mais elle est tenue à la porte car on veut d’abord la forcer à reconnaître l’indépendance du Kosovo, ce qui est un véritable scandale. Derrière tout cela, il y a beaucoup d’hypocrisie. Emmanuel Macron tient une position irresponsable. Cela pourrait affaiblir un peu plus l’édifice européen au lieu de le renforcer.

M. B. Pour Emmanuel Macron, il faut « accompagner ce chemin avec respect et avec des preuves d’amour, c’est-à-dire des investissements ». L’Europe doit-elle investir en Albanie ?

N. B. On ne voit pas bien quels seraient les avantages, pour l’Europe et pour les Français, d'une intégration de l’Albanie dans l’Union européenne. Si, dans la foulée, l’Albanie intégrait l’espace Schengen, cela apporterait des trafics en tous genres, la criminalité et la corruption. Ce sont des propos irresponsables. Emmanuel Macron en est malheureusement coutumier sur la scène internationale. Lorsqu’il s’était rendu en Algérie, il avait expliqué que la culture française n’existait pas et que la colonisation française était un crime. Ce ne sont pas des déclarations de nature à renforcer le prestige et la puissance de la France sur la scène mondiale. Lorsqu’il explique à l’Albanie qu’on partage les mêmes valeurs, c’est un mensonge grossier. Nous ne partageons pas les mêmes valeurs. L’Albanie est un pays sous domination turque, et majoritairement musulman. Ce n’est pas un pays européen, ni historiquement, ni culturellement. Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas avoir de relations diplomatiques convenables ou des relations économiques. Mais il y a un fossé dans les valeurs. Vouloir intégrer l’Albanie à l’Union européenne, c’est affaiblir l’Europe.

M. B. Emmanuel Macron veut trouver un « schéma de réunification ». Faut-il l'interpréter comme un appel à un nouvel élargissement de l'Europe ?

N. B. Emmanuel Macron voudrait intégrer à l’Union européenne tous les pays balkaniques, en niant leurs particularités. Les représentants de Bruxelles se sont précipités pour dire que l’Albanie devait intégrer l’Union européenne. Derrière tout cela, il y a beaucoup d’arrière-pensées politiques et un irréalisme incroyable. Ces pays ne respectent pas du tout les mêmes règles que les nôtres. Leur organisation politique, économique et sociale n’est pas compatible avec les normes actuellement en vigueur dans le marché européen. Leur intégration précipitée aboutirait à un affaiblissement collectif de toute l’Europe. C’est peut-être l’objectif de certains, qui ne veulent pas d'une Europe puissante, d'une Europe civilisationnelle. Ceux-là ne conçoivent l’Europe que comme une sorte de terrain de jeu aux mains de ceux qui ont une conception purement financière de l’économie. Ils considèrent que les nations sont un cadre dépassé et que les peuples sont interchangeables.

Par Marc Baudriller le 19 octobre 2023

Boulevard Voltaire

lundi 25 septembre 2023

Allocution présidentielle : l’illusionniste tire la couverture



Macron refuse de porter le chapeau, mais il en sort tout de même une quantité impressionnante de lapins ! Après les émeutes et désastres en tous genres des mois passés, comment tirer la couverture et gratter quelques points dans les sondages ? Il a le coup de main, le Président. Il suffit de miser sur la mémoire courte des Français qui écoutaient son intervention, ce dimanche soir, à 20 heures, sur TF1 et France 2. Ainsi de « cette France qui sait accueillir le monde » et qui accueillera, justement, dans 300 jours, les Jeux olympiques. Certes, le pape et le roi Charles III d’Angleterre sont repartis de France sans avoir été détroussés à la sortie d'un stade ou d’une de nos villes dont la réputation d'insécurité fait le tour du monde. Il aura fallu, pour signer cet exploit, la mobilisation de pas moins de 400.000 policiers et gendarmes, selon le chiffre donné par le Président. Abracadabra, la France peut se vanter de « sa capacité à être exemplaire dans l’accueil », assure le Président.

Rempart contre l'immigration ?

L'accueil, parlons-en ! Le temps d’une courte interview, ce dimanche soir, les Français assistent à la mutation du président de la République le plus immigrationniste de l’Histoire de France, de ce Président qui enregistre un taux record à la baisse de 7 % de reconduite de nos OQTF, en… rempart contre l’immigration ! On se pince. « Le pape a raison d’appeler à ce sursaut contre l’indifférence, admet le Président. Mais l’Europe est le continent qui fait le plus (à ce sujet) », rappelle-t-il. Le Président transformiste parle soudain (enfin !) comme Marine Le Pen et Éric Zemmour, évoque les « 100.000 demandeurs d’asile chaque année en France ». Et livre, au passage, le coût de l’hébergement d’urgence : deux milliards d’euros par an ! Il évoque même l’attraction exercée par notre modèle social. Renaud Camus, sors de ce corps ! Miracle des sondages et de l’influence croissante des patriotes ? Macron fait évoluer son discours, jusqu'à se jeter au secours de l'Italienne Giorgia Meloni. « On ne peut pas les laisser seuls », dit-il des Italiens. Diable ! Mélenchon va nous faire une jaunisse. Macron reprend alors très sérieusement ce que proposent, depuis des années, Le Pen et Zemmour : il veut conditionner l’aide de la France aux pays d’Afrique subsaharienne à une politique « responsable » sur le dossier de l’immigration. Il veut se pencher sur les pays dits « de transit » en s’attaquant aux réseaux de trafiquants qui lancent les bateaux de migrants en mer à partir des ports, notamment celui de Sfax en Tunisie. Ne reste plus au Président mondialiste qu’à mettre tout cela en pratique. Mais voilà, le pigeon refuse de sortir du foulard. 

Car Macron, qui ne remet en cause aucune des pompes aspirantes de l’immigration, s’empresse dans la foulée d’en ajouter une nouvelle : il est favorable à la loi sur les métiers en tension qui débouchera - c'est l'évidence - sur un extraordinaire et nouvel appel d’air. 

Encore un effort, Monsieur le Président !

Les économies, c’est pour les autres

Les Français sont écrasés par la hausse des prix. Mais Macron ne baissera pas la TVA et ne touchera pas aux taxes sur l’essence. La solution ? Des économies, mais pour les autres : les pétroliers, les industriels. En somme, les entreprises qui ont résisté au niveau de taxes soviétique appliqué en France (championne de l’OCDE sur ce point, rappelons-le) se serreront la ceinture. L’État macronien, lui, a besoin d’argent, de plus d’argent. Car il y a la fameuse transition énergétique : elle a coûté 33 milliards d’euros, cette année, à la France (0,6 % du CO2 mondial, rappelons-le), nous dit le Président. Elle coûtera 40 milliards l’an prochain. Les projets verts nous plongent dans le rouge, voire dans le noir.

Au passage, le prestidigitateur tente de faire passer les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, comme disait de Gaulle. L’envolée de la taxe foncière, ce n’est pas de la faute du gouvernement, jure notre illusionniste, ce sont les communes qui étranglent le contribuable. Satanées communes. Sauf que c’est bien le Président Macron qui a supprimé la taxe d’habitation sans alléger les charges de nos communes. Et c’est bien la loi de finances portée par son gouvernement qui a augmenté, en 2023, les bases de 7,1 % de la taxe foncière. De la magie au boniment de foire, il n’y a que l’épaisseur d’une parole présidentielle.

Baguette magique

Mais le final du numéro de cirque arrive avec l’automobile. On va produire « chez nous les véhicules et les batteries », assure le Président vert. Ben voyons ! Tous les industriels et les connaisseurs du secteur savent bien que la France avait de l’avance dans la technologie diesel et du retard dans la voiture électrique. Pour la Chine, c'est le contraire. Les décisions gouvernementales ruinent la filière et il faudra bien plus qu’un coup de baguette magique présidentielle pour renverser la vapeur.

Mais on a tort de douter, nous explique-t-il. Il suffit de faire comme lui. Tenez, l’Élysée est désormais chauffé grâce à la géothermie, un système bien plus coûteux que le gaz ou le fuel, mais en l’occurrence payé à l’Élysée par les impôts des Français. Abracadabra ! Le Président a trouvé dans les caisses de l'Élysée de l'argent pour investir. Elle est pas facile, la vie, avec le Président Macron ? Et on en entend qui osent se plaindre ?

Par Marc Baudriller le 24 septembre 2023

Boulevard Voltaire