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samedi 4 février 2023

Guerre d’Irak : il y a vingt ans, les terribles mensonges du gouvernement américain



C’était le 5 février 2003. Devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le secrétaire d’État américain  brandissait une petite fiole censée contenir de l’anthrax afin d’accuser le régime irakien de Saddam Hussein de développer des armes bactériologiques et de détenir des armes de destruction massive. À cette accusation s’ajoutait celle de soutenir le terrorisme et d’avoir des liens avec Al-Qaïda. Une source l’avait certifié aux services de renseignement américain, affirmait le secrétaire d’État : Saddam et Ben Laden avaient passé un accord. Il ne fallait donc pas en douter, l’Irak faisait peser sur le monde une très grave menace.

Nous étions moins de deux après les attentats du World Trade Center, un séisme qui avait dévoilé la vulnérabilité de l’« hyperpuissance » américaine. Après l’effondrement de son rival soviétique, l’Empire croyait pourtant ne plus avoir d’adversaire à sa démesure. Le géant, qui avait baissé la garde, redécouvrait brutalement que le monde n’avait pas cessé d’être dangereux. Portée par un messianisme qui lui donnait la certitude d’agir au nom du Bien, l’Amérique casquée de George W. Bush sonnait alors le tocsin et se préparait à partir à la recherche de ses ennemis qu’elle n‘avait pas vu venir jusqu’à elle.

Son poing vengeur allait s’abattre, dans un premier temps, sur l’Afghanistan, mais cela ne pouvait suffire. Ce n’était que la première étape d’une croisade contre l’« axe du Mal » et ses suppôts. « Ce que nous avons trouvé en Afghanistan confirme que, loin de s'arrêter là, notre guerre contre le terrorisme ne fait que commencer », déclarait le président américain lors de son discours sur l’état de l’Union, en janvier 2002. Il désignait alors trois pays dont les régimes, affirmait-il, parrainaient le terrorisme et menaçaient l’Amérique et ses alliés avec des armes de destruction massive : la Corée du Nord, l’Iran et l’Irak.

Une triade maléfique dont le monde finirait par se libérer grâce à la détermination des États-Unis. « Certains gouvernements seront timides face à la terreur », avertissait Bush, mais il ajoutait aussitôt : « Ne vous y trompez pas : s'ils n'agissent pas, l'Amérique le fera. »

Et l’Amérique avait agi, envahissant l’Irak, le 20 mars 2003, un mois et demi après que  avait présenté ses informations « sûres et fiables » aux Nations unies. Une « guerre préventive » lancée sans l’approbation de l’ONU, mais qu’importe le droit international quand on s’engage dans la lutte du Bien contre le Mal ? La morale prime le droit. Et ce monde anarchique devait accepter d’être refaçonné par les États-Unis, si nécessaire par la force. Les néoconservateurs qui entouraient Bush en étaient certains, le changement de régime en Irak provoquerait un « effet domino » dans tout le Proche-Orient où fleurirait bientôt la démocratie dont l’Amérique était le modèle indépassable.

La grandeur de cet objectif autorisait alors quelques transgressions. Avec les règles internationales, bien sûr, mais aussi avec la vérité, puisqu’il n’y avait ni armes de destruction massive en Irak ni pacte faustien conclu entre Oussama ben Laden et Saddam Hussein. De la petite fiole de  allait alors sortir un bien mauvais génie qui se préparait à déchaîner l’apocalypse sur la Mésopotamie afin qu’adviennent les cieux nouveaux et la terre nouvelle qu’entrevoyaient les néoconservateurs dans leurs rêveries millénaristes.

« Choc et effroi » (« Shock and Awe »), c’est ainsi que le Pentagone nommait son plan de frappes aériennes massives qui devait détruire psychologiquement des Irakiens sidérés et annihiler leur volonté de combattre. Et, de fait, le 19 mars 2003, une pluie de missiles s’était abattue sur Bagdad, semant la terreur. Le lendemain, en toute illégalité, les Américains, à la tête d’une coalition de 49 pays, lançaient leur offensive qui allait dévaster le pays.

En 2013, dix ans après le déclenchement de la guerre, une revue scientifique américaine, PLOS Medecine, avait publié une étude qui évaluait à environ 500.000 le nombre de morts irakiens liés au conflit, sur une période allant du début de l’invasion, en 2003, au retrait définitif des Américains, en 2011. Ce n’était ni la paix ni la sécurité que les États-Unis avaient apportées à l’Irak et au Proche-Orient, mais le chaos et la désolation.

En 2013, également, un  repentant avait donné une interview au Nouvel Observateur. Interrogé sur sa prestation du 5 février 2003, il plaidait l’ignorance : « Ce n'était pas un mensonge délibéré de ma part. Je croyais à ce que je disais », affirmait-il. Il n’avait fait « que transmettre ce que les seize agences de renseignement [lui] disaient ».

Sa petite fiole resterait pourtant dans les mémoires comme le symbole de la manipulation et du cynisme d’une Amérique saisie par l’hybris et n’hésitant pas à user d’une terrible violence pour imposer son idéologie et favoriser ses intérêts.

À l’époque, Jacques Chirac, dans un ultime sursaut gaullien, avait su dire non. Son vibrionnant ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, avait prononcé un mémorable discours contre la guerre devant le Conseil de sécurité de l'ONU, neuf jours après celui de .

Vingt ans plus tard, alors que l’Europe s’est embrasée et qu’on annonce une Troisième Guerre mondiale, seuls résonnent le fracas des armes et les déclarations martiales. La voix de la France s’est éteinte.

Par Frédéric Lassez le 4 février 2023

Boulevard Voltaire

lundi 9 janvier 2023

Ukraine : Emmanuel Macron, incapable de définir un cap politique cohérent



Depuis le début du conflit, la seule chose qui ne change pas, avec , c’est qu’il change continuellement de positionnement et de politique. Une oscillation permanente entre une approche réaliste, soucieuse d’aboutir à une solution négociée à partir des revendications de chacune des parties, et un manichéisme belliciste qui transforme ce conflit en une croisade morale du bien contre le mal.

On peut facilement identifier les cycles récurrents qui le conduisent à évoluer d’un extrême à son opposé avant de revenir à son point de départ. Ainsi, au printemps 2022, on se souvient de sa petite phrase sur la nécessité de ne « pas humilier la Russie » afin que, le jour où cesseraient les combats, « nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques ». C’était la phase « réaliste ». Des propos qui avaient déclenché l’ire de Kiev et de plusieurs officiels européens. « Les appels à éviter d’humilier la Russie ne peuvent qu’humilier la France », avait rétorqué le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba. Peu de temps avant, le Premier ministre polonais avait déjà reproché à  ses entretiens téléphoniques réguliers avec Vladimir Poutine : « On ne débat pas, on ne négocie pas avec les criminels, les criminels doivent être combattus », avait affirmé Mateusz Morawiecki.

Une deuxième séquence « belliciste » avait alors suivi, illustrée par une visite surprise à Kiev, le 16 juin dernier. Plus question, alors, de « cessez-le-feu ». « Aujourd’hui, il faut que l’ puisse résister et l’emporter », avait déclaré le Président français qui avait annoncé la livraison de nouveaux canons CAESAr. Dans Le Figaro, Isabelle Lasserre avait immédiatement célébré le « virage ukrainien d’Emmanuel Macron » ainsi que la fin du « en même temps ». De son côté, Le Monde avait noté que le Président français n’avait pas précisé ce que signifiait « dans son esprit, une éventuelle victoire ukrainienne ». Du flou, toujours du flou.

Troisième séquence, avec un retour au point de départ « réaliste », début décembre. Après son voyage aux États-Unis, la presse française annonçait qu' allait « se faire l’artisan de la paix en Europe ». Il déclarait avoir échangé avec le président Biden à propos de « l'architecture de sécurité dans laquelle nous voulons vivre demain ». Et d’ajouter qu’« un des points essentiels » pour Vladimir Poutine était « la peur que l'OTAN vienne jusqu'à ses portes » et le déploiement d'armes qui pouvait « menacer la Russie ». Il fallait donc réfléchir à la manière de donner « des garanties pour sa propre sécurité à la Russie », dans le cadre de futures négociations.

Nouvelle petite phrase qui enclenchait un nouveau cycle. Dans Le Figaro, Isabelle Lasserre faisait les gros yeux et dénonçait « ces gaffes de Macron qui isolent la France » et le retour des ambiguïtés. Kiev s’était encore fâchée mais le Président français savait par avance qu’il serait pardonné à l’occasion de la conférence internationale de soutien à l’ qu’il organisait, le 13 décembre, à Paris. Le journal Le Monde avait alors décidé d’enquêter pour comprendre la stratégie de Macron, reconnaissant que son « en même temps diplomatique » relevait du « mystère »« Il s’estime capable de jongler avec des idées contradictoires », notait l’expert François Heisbourg, qui ajoutait : « Et tant pis si personne n’y comprend plus rien. »

Dernier épisode en date avec la promesse du Président français d’envoyer des blindés légers à Kiev. « Une première pour un pays occidental », notait la presse, et, donc, un nouveau coup politique avec ce retour à une posture belliciste qui plaçait la France en tête à l'occasion d'une escalade majeure. Zelensky était ravi, Macron aussi, qui continuait à faire les gros titres.

Si la psychiatrisation de la vie politique est habituellement exaspérante, il faut reconnaître (une fois n’est pas coutume) qu’il n’est guère possible de faire autrement avec Emmanuel Macron. On ne peut, en effet, s’empêcher d’observer que sa seule cohérence, celle qui semble le mieux expliquer ses perpétuelles incohérences politiques et verbales, relève d’un besoin narcissique maladif d'occuper le devant de la scène. Contesté ou encensé, c’est toujours de lui qu'on parle.

Son incessante danse à contre-pied, dans un contexte de confrontation avec une puissance nucléaire, n’a cependant rien de risible. Bien au contraire, elle rend la politique de la France illisible et imprévisible. Au mieux, elle nous marginalise, au pire, elle fait de nous une cible.

Par Frédéric Lassez le 9 janvier 2023

Boulevard Voltaire

samedi 17 septembre 2022

« Traduire Poutine en justice » : von der Leyen souhaite-t-elle mener la guerre jusqu’à Moscou ?



Lors de son allocution sur l’état de l’Union européenne, à Strasbourg, le 14 septembre dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, habillée aux couleurs de l’Ukraine, appelait les Européens à faire preuve, vis-à-vis de Vladimir Poutine, « de détermination et pas d'apaisement ». Certes, les mois à venir s’annonçaient difficiles mais il ne fallait pas en douter, Poutine allait échouer et l’ l’emporter.

Quelques jours plus tard, dans une interview au média allemand Bild, elle montait d’un cran en ajoutant : « Il faut que Poutine perde cette guerre et réponde de ses actes, c'est important pour moi. » Elle indiquait qu’un processus de « collectes de preuves » avait été mis en place depuis le début de l’offensive afin de traduire le président russe devant la Justice internationale. Interrogée sur la probabilité de voir cet événement se produire, elle déclarait : « Je pense que c'est possible. »

Pas d’« apaisement », donc, mais une volonté de souffler le plus fort possible sur les braises. Car ces déclarations renouent avec la  de surenchère verbale du printemps dernier, lorsque les dirigeants occidentaux annonçaient une victoire militaire totale, une  mise à genoux et un Vladimir Poutine chassé du pouvoir. Désormais, le plan inclurait sa comparution devant un tribunal.

Joe Biden, qui était allé très loin dans cette rhétorique mêlant insultes et déclarations bellicistes, avait pourtant prudemment rétropédalé, en juin dernier, à l’occasion d’une tribune dans le New York Times« Nous ne recherchons pas une guerre entre l’OTAN et la Russie », avait déclaré le président américain. Il avait également pris soin de préciser : « Les États-Unis n’essaieront pas de provoquer son [de Poutine] éviction à Moscou. »

La récente reconquête par Kiev de grands territoires dans la région de Kharkov a manifestement ranimé l’hybris des dirigeants occidentaux. Les  ne sont pas non plus en reste. En France, le 13 septembre dernier, le magazine Le Point exultait. « Le tsar Poutine est nu », écrivait Luc de Barochez. Le « fiasco russe en Ukraine » allait ébranler en profondeur le régime poutinien car « il n'est pas d'exemple dans l'Histoire dont une défaite militaire d'une telle ampleur n'ait conduit, tôt ou tard, à des bouleversements politiques dans le pays vaincu ».

Le journal Le Monde allait encore plus loin, le 14 septembre, sous la plume de Sylvie Kauffman qui évoquait une conférence ayant eu lieu à Kiev quelques jours plus tôt et au cours de laquelle avait été posée la question de la responsabilité collective du peuple russe.

Un conseiller présidentiel du président Zelensky avait déclaré : « Nous devons gagner pour que les Russes s’engagent sur la voie du repentir. » La conclusion étant qu’il ne faudrait pas seulement un changement de régime en  mais « un changement de société ».

On ne sait s’il faut en rire ou en pleurer. Car cette rhétorique, reprise au plus haut niveau, n’est pas sans conséquences.

La première est d’à la fois légitimer et provoquer la « montée aux extrêmes ». Ce conflit n’est plus une confrontation entre puissances souveraines mais la lutte du bien contre le mal. Il n’est donc pas question de se fixer des objectifs limités (qu’il serait possible de négocier) mais, bien plutôt, semble-t-il, de revendiquer et de mener une guerre totale visant l’éradication de l’adversaire transformé en « ennemi absolu ».

La deuxième conséquence est de donner raison à ceux qui, en Russie, considèrent que Poutine est beaucoup trop modéré et qu’il faudrait recourir à des mesures beaucoup plus radicales. Le Figaro évoquait, le 12 septembre dernier, ces « ultra-patriotes [qui] critiquent la stratégie de Vladimir Poutine ». L'emploi d'une rhétorique de guerre théologico-morale leur permet d’affirmer que l’objectif occidental est bien de détruire la Russie.

La troisième conséquence est la négation du risque nucléaire. Il y a, chez Ursula von der Leyen, une forme d’orgueil et de démesure qui la conduit à sous-estimer le danger extrême de la situation. En mai dernier, le chef du renseignement américain, Avril Haines, avertissait pourtant sur la possibilité que le conflit prenne une trajectoire imprévisible, notamment si Poutine considérait faire face à une menace existentielle. Le recours à l'arme  étant alors, selon elle, un risque à prendre au sérieux.

Ursula von der Leyen ne semble pas y croire. Elle voit déjà Poutine dans le box des accusés de la Cour pénale internationale. En réalité, elle divague au bord de l’abîme.

Par Frédéric Lassez le 17 septembre 2022

Boulevard Voltaire

mercredi 7 septembre 2022

La perspective d’un « hiver de colère » fait trembler les élites européennes



Les médias français ne s’en sont pratiquement pas fait l’écho et pourtant l’évènement avait valeur de symbole. Le 3 septembre dernier, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé à Prague pour protester contre la hausse des prix et exiger la démission du Premier ministre tchèque Petr Fiala. « L’objectif de notre manifestation est de réclamer du changement, essentiellement pour résoudre le problème du prix de l’énergie, en particulier de l’électricité et du gaz, qui va détruire notre économie cet automne », a déclaré l’un des organisateurs.

Différents partis politiques, allant des nationalistes aux communistes, avaient appelé à manifester sous le slogan « la République tchèque d’abord ». La présidente du mouvement Tricolore, Zuzana Majerová Zahradníková, dénonçait un gouvernement « peut être ukrainien, peut-être bruxellois, mais certainement pas tchèque » et exigeait l'arrêt des livraisons d'armes à l'Ukraine en affirmant : "Ce n'est pas notre guerre".

Le premier ministre tchèque, mis en cause par les manifestants, répliquait en déclarant à la presse que des forces pro-russes étaient à la manœuvre. La même petite thèse conspirationniste que celle utilisée en Italie pour expliquer la chute de Mario Draghi en juillet dernier. Derrière ces accusations se cache, en réalité, l’angoisse montante des élites progressistes européennes qui sentent de plus en plus la terre trembler sous leurs pieds.

The Guardian rapportait les propos bien plus lucides du ministre de la Justice tchèque, Pavel Blažek : "Si la crise énergétique n'est pas résolue, le système politique de ce pays est en danger". Un constat qui doit faire réfléchir nombre de dirigeants européens actuellement.

En Allemagne, on s’inquiète de la perspective d’un Wutwinter, un « hiver de colère », qui serait, bien entendu, provoqué par les manipulations d’extrémistes sans scrupules. « Ceux qui ont affiché leur mépris de la démocratie et défilé avec l’extrême droite pendant la crise du Covid-19 pourraient être aujourd’hui tentés d’utiliser la hausse des prix comme thème de mobilisation », déclarait en juillet dernier Nancy Faeser, le ministre fédéral allemand de l’intérieur. Il est en effet plus facile de développer des théories complotistes que d’assumer les conséquences désastreuses de ses choix politiques.

La crise économique et sociale déclenchée par les sanctions contre la  ne fait, en réalité, que renforcer et cristalliser un « moment populiste » dans lequel de nombreux pays européens sont déjà entrés depuis longtemps.

En France, en avril 2020, l’institut de sondage Ipsos constatait une fracture très nette « entre le peuple et les élites ». Plus de huit Français sur dix (85%) estimaient que les élites politiques, économiques ou encore médiatiques avaient « des intérêts fondamentalement différents de ceux de la grande majorité de la population ». Après la crise des gilets jaunes, les résultats des dernières élections ont constitué un véritable coup de semonce comme l’a souligné la dernière étude de la Fondapol, think tank qui se définit lui-même comme « libéral, progressiste et européen ». Les auteurs s’alarment de la « poussée constante du vote protestataire » qui, devenu majoritaire, « sape notre système démocratique ». On se permettra l’analyse opposée. Les votes en faveur d’un parti dit « protestataire », l’abstention ou le vote blanc, traduisent une secessio plebis provoquée par la dérive oligarchique de notre régime politique. C’est cette dérive qui a sabordé la démocratie et non ceux qui en appellent à un retour au peuple.

Il en va de même concernant la révolte qui gronde face aux conséquences des sanctions prises contre la Russie. Les Français se sont retrouvés entraînés dans une aventure militaire des plus dangereuses, sans consultation ni débats. Ils devraient désormais, d’après leur président, « résister aux incertitudes » et accepter de « payer le prix ». C’est-à-dire assister passivement à la destruction programmée de leur système économique et consentir à leur propre ruine. Tout cela, bien entendu, au nom du Bien. Car les élites européennes éclairées savent ce qui est bon pour ceux qu’elles gouvernent. Pourquoi, donc, les consulter ?

Alors, si ce moment populiste conduit l’extrême gauche à rêver aux apocalypses du « Grand soir », souhaitons, pour notre part, que l' « hiver de la colère » soit porteur pour l’Europe d’un nouveau printemps des peuples.

Par Frédéric Lassez le 7 septembre 2022

Boulevard Voltaire