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jeudi 4 janvier 2024

Bonne Année 2024 ?



Que peut-on attendre de l’année qui commence ? L’impression qui domine est celle d’une descente sans fin dans tous les domaines, sauf bien sûr ceux de la technique dont les progrès viennent très majoritairement de l’étranger. Mais la technique offre des moyens, elle ignore la finalité. Si l’on s’interroge sur le but collectif, c’est évidemment à la politique de le déterminer et de se donner, dans la mesure du possible, les moyens de l’atteindre. Pourquoi la politique ? Parce que l’homme est avant tout le membre d’une nation, le citoyen d’une cité. Leur destin conditionne le sien, et il a sa part dans le choix de ce destin. On peut bien sûr préférer l’individu ou la communauté à la cité, mais en la trahissant ou en l’abandonnant, les traîtres, les renégats ou les déserteurs contribuent à sa ruine, et à leur propre malheur, car ils ne voient pas qu’ils sacrifient ainsi ce qui constitue leur identité, leur dignité, leur liberté. Être français, c’est être l’héritier d’une histoire, c’est partager une culture, c’est parler une langue, c’est être le citoyen d’une nation qui a joué un rôle prodigieux dans le monde, et qui n’a peut-être pas dit son dernier mot.

Les quatre, peut-être cinq, dernières décennies ont été calamiteuses pour notre pays. Depuis 1968, la société civile a été minée par un délabrement moral dont on mesure doublement les effets aujourd’hui. Les jouisseurs sans entrave ont dominé la culture, les trotskystes et maoïstes, déguisés en socialistes ont monopolisé les pouvoirs politique et médiatique. Mais l’alternance habituelle dans l’histoire de la licence et du puritanisme produit depuis vingt ans une nouvelle inquisition, une nouvelle censure. Les excès de la liberté ont fait naître une répression aussi néfaste que ce qu’elle condamne. Les signataires, en 1977, de la tribune du Monde et de Libération en faveur de la pédophilie qui continuent à occuper les premiers rangs font profil bas et viennent à résipiscence. L’acteur qui était devenu populaire avec “les Valseuses” est aujourd’hui mis au pilori parce qu’il a confondu la fiction qu’il interprétait avec la vie réelle. Mais cette furie punitive est-elle le signe d’un retour d’un retour à l’ordre ? Non. Ce que l’on condamne ce n’est pas ce qui s’oppose au Bien commun, à l’intérêt national, à la famille comme creuset de la solidarité entre les sexes et de continuité entre les générations, c’est ce qui porte atteinte en paroles ou en actes à des parties distinctes d’une société décomposée : les femmes, les homosexuels, les étrangers. Chacun semble chercher sa dignité  non dans la participation à l’ensemble mais dans une revendication vindicative au nom de l’identité à laquelle il se réduit. Le wokisme condense cette explosion mais qui pourrait voir dans cette rage destructrice l’annonce d’une nouvelle société ? Le pouvoir et la caste dirigeante traduisent cette ambivalence en institutionnalisant au plus haut niveau ce qui avait été introduit par Simone Veil comme une exception douloureuse, l’avortement, hissé dans la constitution au moment même où les naissances ne compensent plus les décès et où le renouvellement de la population ne sera assuré que par un changement de peuple.

Depuis 1981, la gauche a dominé la politique française soit en occupant le pouvoir, soit en influençant la droite, sans que les médias complices ne dressent le bilan calamiteux, ni ne fustigent les tristes personnages qui ont oeuvré à notre déclin. Aujourd’hui encore, on célèbre Jacques Delors, le désastreux ministre de l’économie de François Mitterrand, dès 1981, dont on vante le “tournant de la rigueur”.  Celui-ci n’était que l’aveu des erreurs qu’il avait commises et dont la France ne s’est depuis jamais relevée. Cet homme n’aimait pas les élections. Il préférait l’ombre et avait fui les scrutins uninominaux. En fait, il n’aimait pas la démocratie. Président de la Commission européenne où le Grand Vizir se prend pour supérieur à tous les rois dont il usurpe le pouvoir, Delors avait ainsi défini le processus européen : “une construction technocratique, progressant sous l’égide d’un despotisme éclairé”. L’Europe est un engrenage qui mécaniquement élargit, complexifie, ouvre au monde et soumet aux Etats-Unis sans que les peuples aient leur mot à dire. La France utilise une monnaie forte comme le Mark alors qu’elle a poursuivi une folle politique de dépenses publiques que seules des dévaluations pouvaient atténuer. Son industrie est exsangue. Son agriculture recule. Son patronat compte sur les immigrés pour contenir le coût du travail. La France qui n’avait aucun contentieux avec la Russie lui fait la guerre avec l’ensemble des pays européens à l’exception de la Hongrie, et pour les beaux yeux de l’Amérique. L’un des résultats les plus humiliants de cette soumission est notre départ honteux du Sahel.

Roumanie et Bulgarie vont bénéficier de Schengen cette année. Plus les conséquences néfastes de l’immigration sautent aux yeux, plus l’Union Européenne persévère, plus la France se veut la championne de cette course au suicide. L’effondrement du niveau scolaire, la montée de la violence, le séparatisme assumé de nombreux quartiers, les ravages de la drogue sont liés à l’immigration légale et illégale. Cependant, la gauche s’est opposée à une modeste loi régulant celle-ci à la marge tout en facilitant les régularisations. Les cris d’orfraie de LFI et les sourdes réticences du pouvoir qui attend la censure du Conseil Constitutionnel ont accueilli le texte renforcé, bien légèrement, par le Sénat.

Macron, lors de ses voeux, a osé parler de détermination ! Voilà six ans qu’il est arrivé à l’Elysée grâce à un coup d’Etat médiatique et judiciaire, et voilà que la France s’enfonce dans tous les domaines. 

Des élections européennes vont avoir lieu en Juin. Ce sera l’occasion de montrer à quel niveau se situe le rejet du pouvoir macronien, mais cela n’aura aucun effet sur cet homme dont le mépris pour la démocratie et pour le peuple constitue le fond de la pensée. C’est pourquoi, plus que jamais les Français doivent exiger le recours au référendum, cette respiration de la Ve République. 

Le meilleur des référendums serait celui, constitutionnel, qui introduirait en France le Référendum d’Initiative Populaire. Ce dernier permettrait enfin aux Français de se prononcer sur toutes les questions qu’ils veulent poser plutôt que de demeurer les sujets d’une oligarchie aussi arrogante que stérile.

Par Christian Vanneste le 1er janvier 2024

Le blog de Christian Vanneste

mardi 28 novembre 2023

Révision des traités de l’UE : la fin de la France ! Je demande un référendum !



Communiqué de Nicolas Dupont-Aignan, Président de DLF du 28 novembre 2023

Le mercredi 22 novembre 2023, les députés européens ont adopté la résolution entamant la révision des traités européens.

Cette révision, si elle était adoptée par le Conseil européen puis par les 27 États membres, transformerait l’Union européenne en un État fédéral signifiant la disparition définitive des souverainetés nationales.

Ce texte, qui signerait la fin de la France, a été voté par les députés européens français macronistes, socialistes et écologistes.

Cette résolution comporte 8 changements majeurs :

  • La suppression du droit de véto national dans des domaines aussi essentiels que la politique étrangère et les demandes d’élargissement de l’Union européenne ;
  • L’établissement d’un exécutif européen à la place de la Commission européenne avec, à sa tête, un « Président de l’Union européenne » ;
  • L’accroissement des pouvoirs du futur « exécutif européen » pour contrôler les États membres, notamment pour non-respect de l’État de droit européen ;
  • La mainmise totale de l’Union européenne dans le domaine environnemental (législation, négociation d’accords internationaux…) ;
  • L’augmentation des compétences partagées de l’Uniondans quantité de domaines : santé publique, gestion des pandémies, énergie, éducation, affaires étrangères, industrie, sécurité extérieure, défense, politique migratoire… ;
  • La création d’un état d’urgence européen qui augmentera encore davantage les pouvoirs liberticides de Bruxelles en cas de crise ;
  • L’apologie du wokisme, les États devront communiquer sur « l’égalité entre les genres » et ne pourront plus parler d’égalité entre les hommes et les femmes ;

La création d’une « Union de la défense » européenne avec une armée européenne pouvant nous entraîner dans une guerre que nous ne souhaiterions pas : une attaque contre un État membre sera considérée comme une attaque contre l’ensemble des membres.

Les élections européennes du 9 juin prochain doivent être l’occasion pour les Français de rejeter massivement les promoteurs de ce texte (Renaissance, MoDem, Horizons, Socialistes, Écologistes) qui sont prêts à tuer notre démocratie nationale en confiant tous les pouvoirs à une oligarchie bruxelloise dont le bilan est déjà déplorable.

La volonté populaire, clamée lors du référendum de 2005, a été bafouée de façon indécente en 2008 avec la signature par la France du traité de Lisbonne. Il est inconcevable qu’elle le soit davantage avec une révision des traités adoptée par la seule voie parlementaire.

C’est pourquoi, au-delà du scrutin du 9 juin, Debout la France appelle tous les Français à exiger l’organisation d’un référendum sur ce futur projet de traité.

Retrouvez notre projet détaillé sur : https://www.debout-la-france.fr/notre-projet/

Debout La France

dimanche 3 septembre 2023

Sondage sur l’immigration : union des droites, fracturation des gauches



Ce n'est pas le premier et sans doute pas le dernier : un nouveau sondage réalisé par Harris Interactive pour Challenges vient redire l'exaspération profonde des Français devant l'immigration massive. Depuis 2017, ces sondages se succèdent, pour le moment sans conséquence politique autre que l'accession de Marine Le Pen au second tour, l'apparition du parti d'Éric Zemmour et, du côté de Macron, de vagues intentions : « réduire significativement l’immigration ». Pourtant, comme le remarquait en avril dernier Arnaud Florac en commentant une enquête CSA pour CNews, ce sujet jadis tabou fait aujourd'hui consensus. Et il n'y a plus qu'Élisabeth Borne, comme le soulignait François-Xavier Bellamy, pour le trouver « clivant ».

Cette nouvelle enquête ne porte pas exclusivement sur l'immigration mais sur « les rapports des Français aux valeurs républicaines ». C'est parfois un détour sémantique pour tourner autour du pot et ne pas immédiatement stigmatiser. Mais ici, le détour est instructif : le sondeur relève un écart entre l'attachement des Français aux grands principes, notamment la liberté (bien au-dessus de l'égalité et de la fraternité), le respect et la justice et leur désarroi devant leur disparition effective. Paradoxes, comme le titre le sondage ? Non : lucidité. Nous sommes matraqués d'incantations tous les jours démenties par les faits. Les Français sont bien conscients du processus de décivilisation en cours.

Bien conscients, aussi, que l'immigration est au cœur du problème. Sur ce sujet, il faut aller à la page 45 du rapport pour trouver les chiffres du consensus : 71 % des Français sont inquiets de l'immigration. Une inquiétude déclinée à l'envi : 72 % considèrent que les immigrés sont trop aidés par l’État, 72 % qu’ils posent des problèmes de sécurité, 61 % qu’ils représentent une menace culturelle et 56 % une menace sociale.

Pas davantage de surprise dans l'analyse politique des chiffres selon la proximité partisane des sondés : ils atteignent une quasi-unanimité, à plus de 80 ou 90 %, chez les sympathisants LR, RN ou Reconquête. L'immigration est un puissant ferment d'unification de l'électorat de droite. Mais l'enquête recèle d'autres motifs d'espoir : l'inquiétude sur l'immigration touche aussi ceux qui se déclarent sans préférence partisane et les électeurs macronistes ! Ils sont 72 % à estimer que les immigrés sont trop aidés par l'État et posent des problèmes de sécurité. Et même 60 % à estimer qu'ils représentent une menace culturelle. Nouvelle preuve de la droitisation de l'électorat macroniste, à méditer pour les prochaines élections.

Enfin, la plus grande surprise est sans doute la division profonde de l'électorat de gauche sur l'immigration. Cette division touche les trois partis LFI, PS et EELV dans les mêmes proportions. Même dans cette matrice historique de l'immigrationnisme, le réel a fait des ravages et ouvert des yeux : plus de 50 % des électeurs de gauche estiment que les immigrés sont trop aidés par l'État et posent des problèmes de sécurité ! Et entre 40 et 50 % y voient même une menace culturelle !

Le fruit de l'immigration est mûr, et même pourri, pour beaucoup de Français. Les conséquences politiques en sont déjà visibles : fracturation de la gauche, comme on le voit en cette rentrée, sur les sujets Médine et abaya ; droitisation de la communication de la Macronie (Attal sur l'abaya). Toute la question est de savoir si cette même Macronie réussira un nouveau hold-up électoral, avec un Darmanin ou un Édouard Philippe, sur cette majorité populaire de droite hostile à l'immigration, ou si, comme la gauche, elle s'effondrera, minée par ses contradictions, son bilan calamiteux et son double jeu sur ce sujet.

La responsabilité des dirigeants de la droite est historique : devant un tel consensus de son électorat et des attentes populaires sur l'immigration qui gagnent massivement l'ensemble du corps électoral, elle est condamnée à ne pas décevoir.

Par Frédéric Sirgant le 2 septembre 2023

Boulevard Voltaire

jeudi 31 août 2023

Macron et son « préférendum » : effet waouh ou effet pschitt ?



Décidément, il ne sait plus quoi inventer. Il ? Bien évidemment le président de la République, dont le second quinquennat patine dans la semoule pour cause d’absence de majorité absolue. Tout le monde sait ça, connaît cette réalité dure et cruelle. Il aura beau tourner la chose dans tous les sens, la tordre, l’habiller de circonvolutions, prendre un angle avantageux pour la photo, la Macronie est minoritaire dans ce pays. Point barre.

En ce moment, le gouvernement affûte ses armes pour sa prochaine campagne de tir en rafales de 49.3 afin de faire passer le budget 2024 qui promet d’être particulièrement amer. Certes, on n’augmentera pas les impôts, mais pour qui sait décoder la novlangue technocratique qu’Élisabeth Borne maîtrise à la perfection après quarante ans de pratique assidue, cela signifie en creux qu’on ne va pas se gêner sur tout ce qui est taxes. C’est bien connu, une taxe n’est pas un impôt… On peut même, par exemple, imaginer que, pour alléger ce budget, ils réduisent les dotations aux communes, ce qui contraindra ces dernières à augmenter l’impôt foncier : taper toujours sur les mêmes, c’est une méthode qui a fait ses preuves. Et en plus, le gouvernement pourra dire « C’est pas nous ! » Classique. Fermons la parenthèse. Peut-on légiférer éternellement sur cet acte majeur qu’est le vote du budget de la nation à coups de 49.3 ? La question mérite d’être posée dans un pays qui prétend être une démocratie mûre.

Contourner l'obstacle

Au-delà du budget, on voit bien que tout patine, pour Emmanuel Macron, son gouvernement et sa « minorité présidentielle », pour reprendre l’expression de Charles de Courson dont le groupe à l’Assemblée (LIOT) n’a pas été convié au rendez-vous d'Emmanuel Macron à Saint-Denis, ce 30 août, avec les leaders des principaux partis politiques. Pour sortir de cette ornière - pire : de cette impasse -, le chef de l’État dispose pourtant de l’arsenal des institutions. Ces institutions auxquelles son gouvernement, lorsqu’il use et abuse du 49.3, aime tant à rappeler son respect… Trois armes, dans cet arsenal : la démission du Président, la dissolution et le référendum. Eh bien, non ! Le gardien des institutions qu’est le chef de l’État contourne l’obstacle, biaise, tire des bords en caboteur et cabotin qu’il est. Après la crise des gilets jaunes, il nous avait inventé le grand débat national, grand one-man-show qui lui avait servi de faire-valoir à travers nos territoires qu’on aime tant. L’an passé, après la douche froide des législatives, il avait lancé un nouvel OVNI dans l’atmosphère : le Conseil national de la refondation, singeant sans vergogne le Conseil national de la Résistance. La fusée a fait pschitt. Au printemps, ç'a été le coup des Cent Jours. Pas très malin, d’ailleurs, comme référence historique. Cent jours qui se sont conclus par un mini-remaniement limité, en gros, au renvoi de Marlène Schiappa à sa littérature coquine et à la reconversion accélérée de Pap Ndiaye à la diplomatie droit-de-l'hommiste.

Séminaire d’entreprise

Et puis, une nouvelle idée a fusé à la rentrée : l’« Initiative politique d’ampleur ». Effet waouh assuré. On allait voir ce qu'on allait voir. On a vu. D'abord, je n'invite que les membres du club restreint, ceux appartenant au fameux « arc républicain ». Puis, finalement, tout le monde, sauf LIOT, pourtant on ne peut plus républicain. Le Président téléphone même à Bardella. Histoire de faire enrager Mélenchon ? Un peu confus, tout ça. Et nous voici à ces « Rencontres de Saint-Denis ». Pourquoi, d’ailleurs, à Saint-Denis, dans les locaux des maisons d’éducation de la Légion d’honneur, et pas à l’Élysée ? Histoire de faire « séminaire d’entreprise » dans les bâtiments d’une ancienne abbaye ? Ou bien pour jouer au maître d’école dans un établissement d’enseignement ? Allez savoir. Pas certain que la petite classe soit bien sage. En tout cas, on imagine que ça a dû phosphorer fort, en ce mois d’août, chez les communicants du Château.

Le top, il faut bien l’avouer, en guise de mise en bouche de ces « Rencontres », ça a quand même été Olivier Véran, porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé du Renouveau démocratique (on est prié de ne pas rigoler), qui nous a lâché, lundi matin, sur le plateau de RMC-BFM : « Et pourquoi pas un préférendum ? C’est un concept qui nous permettrait de tester plusieurs sujets à la fois au cours d’un même vote. » C'est quoi, ça, un préférendum ? Le dictionnaire de la novlangue est une promesse d'éternel renouvellement. On va donc tester des sujets ? C'est-à-dire ? Une sorte de questionnaire à choix multiples qui permettrait de diluer - mieux : d'éliminer - la charge symbolique du référendum à la de Gaulle : « Votez "Oui" ou je fais un malheur ! » Décidément, ils nous auront tout fait.

Par Georges Michel le 30 août 2023

Boulevard Voltaire

samedi 15 avril 2023

Le pouvoir de l’insulte !



Avec Hollande, les Français avaient cru toucher le fond. 

Non ! Poussés par des médias serviles, intéressés et superficiels, ils ont creusé et élu l’un de ses lieutenants, qui avait pour seul talent la trahison envers son mentor. Aujourd’hui, ils peuvent mesurer que la trahison n’est pas un accident de naissance mais le fil conducteur du personnage, car c’est la démocratie, c’est-à-dire le peuple qui est trahi d’une manière insultante par l’occupant de l’Elysée. 

On reconnaît souvent les dictateurs à leur goût pour les actions nocturnes : effectivement, Macron a promulgué la loi honnie par une large majorité des Français durant la nuit qui a suivi sa validation partielle par le conseil constitutionnel. L’obsession de tourner la page l’a conduit à un passage en force qui continue une série d’instrumentalisations des textes pour les vider de leur esprit. La pauvre Mme Borne a osé tweeté  : “Ce soir, il n’y a ni vainqueur, ni vaincu” et a salué “la fin du processus démocratique”. Le mot “fin” est le bon, car effectivement ce qu’elle appelle le “processus démocratique”, c’est la fin de la démocratie au profit d’un prétendu “Etat de droit”, cette expression chère aux oligarques de notre pays car elle recouvre les procédures juridiques qui permettent de contourner et de nier la volonté populaire qui est l’essence de la démocratie. Dans une démocratie, c’est le peuple qui est la source légitime du droit. C’est l’esprit même du droit, et lorsqu’on utilise le droit pour nier la volonté du peuple, on commet une évidente forfaiture. Il y a donc bien aujourd’hui un vainqueur, Macron, mais c’est un vainqueur à la Pyrrhus qui fera payer cher à la France la brutalité inutile d’un pouvoir dont on cherche en vain l’efficacité. Quant au vaincu, c’est le peuple, écarté d’un bout à l’autre d’un processus dont il est pourtant le seul maître légitime car il détient la souveraineté.

” La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum”. Notre constitution est claire. Les deux voies de l’exercice de la souveraineté, représentative et directe, ont pourtant été éludées dans la procédure choisie par l’exécutif et validée par l’autorité de connivence du conseil dit constitutionnel. Pour l’instant, cette dernière a rejeté, par le biais d’une argutie, le recours au référendum d’initiative partagée. On mesure, au travers de cette décision inique, le fossé qui sépare notre pays d’une véritable démocratie comme la Suisse, où la démocratie directe s’exerce pleinement. Quant au pouvoir  législatif de la représentation nationale, il a été forcé du début à la fin, en utilisant une loi rectificative du budget de la sécurité sociale, donc vouée au court terme, pour faire passer des mesures à long terme. Le but de cette préméditation  était de permettre l’usage du 49/3, c’est-à-dire l’approbation de la loi sans vote positif, difficile dans le cadre d’une loi “normale” où son usage est limité. Il n’y a eu ni débat à l’Assemblée Nationale où l’on n’a pas été au-delà de l’article 2, ni au Sénat où il a été tronqué. Les modifications sénatoriales sont d’ailleurs en partie retoquées par le conseil constitutionnel. Ce dernier a donc entériné un texte de l’exécutif !

Deux questions se posent : d’abord, quel crédit accorder au conseil constitutionnel qui, finalement, a joué le rôle essentiel ? La loi pouvait être annulée en raison du véhicule législatif utilisé, la loi rectificative. Le recours au 49/3 a pour but d’empêcher une majorité de se saborder à propos d’un différend interne sur un texte, non de permettre à un exécutif dont la légitimité démocratique est entamée puisqu’il n’a pas de majorité parlementaire de faire comme si de rien n’était. Le conseil constitutionnel en écartant ces deux motifs et en validant la loi, plus encore en rejetant le référendum, a montré que, loin d’être un contre-pouvoir destiné, comme c’est le cas dans la plupart des démocraties, à équilibrer l’exercice du pouvoir par les exigences du droit, il est au contraire un auxiliaire de l’exécutif, destiné seulement à parfumer ses excès d’une suave odeur de juridisme. La désignation de ses membres, anciens premiers ministres, anciens ministres, et hauts fonctionnaires du sérail, choisis par les détenteurs du pouvoir suffit à pointer leur orientation politique, et plus encore leur appartenance à l’oligarchie française qui a voulu cette loi que le peuple très majoritairement refuse. La légitimité du conseil constitutionnel ne serait-elle pas qu’ une plaisanterie bonne pour les gogos ? La question se pose. Une réforme s’impose pour revenir à l’esprit de la Ve République, une république dont le fondateur ne manquait jamais d’en appeler au peuple.

Ensuite, les Français vont-ils accepter longtemps le mépris avec lequel on les dirige ? Un paradoxe est devenu le principe du pouvoir auquel ils sont soumis : moins celui-ci est légitime, plus il est brutal. Elu, non pour lui-même, mais contre une candidate présentée de manière abusive comme un danger par les autres partis et par les médias, Macron a d’abord bénéficié en 2017 d’une sorte de coup d’Etat médiatico-judiciaire concocté par ses amis du secrétariat général de l’Elysée, puis n’a pas fait campagne en 2022, entre torpeur covidienne et guerre en Ukraine. Mal élu et sans majorité parlementaire, il a prétendu s’amender d’une morgue dont il a sans cesse fait preuve durant son premier mandat face aux Français, “Gaulois réfractaires”, et même “riens”. Il a annoncé qu’il changerait, qu’il tiendrait compte du message des législatives perdues par son camp. C’est tout le contraire qui s’est produit : le passage en force et au galop, tandis qu’il allait étaler ses insuffisances à l’international, en Afrique, en Chine, aux Pays-bas. Compte-t-il cyniquement sur la fatigue des Français devant les violences que sa politique suscite et entraîne, et sur le parti de l’ordre pour reconstituer sa base, de plus en plus érodée et fragile  ? 

Il avait déjà usé de cette stratégie pour résister à l’assaut des “Gilets jaunes”. La répétition du même phénomène fait de lui un récidiviste, le véritable auteur du désordre. Le parti de l’ordre qui l’avait aussi soutenu dans la politique menée durant l’épidémie sait maintenant que de nombreuses fautes ont été commises par le pouvoir durant cette période, notamment des mesures attentatoires aux libertés voire répressives, ignorées dans les autres pays sans que la mortalité y fût plus forte. Cette rigueur n’avait pour but que de masquer l’impréparation initiale. La frénésie de dépenses qui a clôturé cette séquence et préparé les élections avec une démagogie éhontée pèse maintenant sur l’économie française et le pouvoir d’achat des Français. Le parti de l’ordre ne peut plus venir au secours de celui qui est la principale cause du désordre.

Les Français subissent un pouvoir aussi insupportable qu’inefficace, dangereux en un mot, puisqu’incapable de traiter les vrais problèmes, ceux de l’immigration excessive, de l’effondrement de notre identité, de la montée de la délinquance, du déclin de notre économie, il en invente de nouveaux qui divisent notre pays. Un président se respecte, un dictateur incompétent se renverse : un référendum qui le désavouerait suivi d’une exigence de sa démission paraît aujourd’hui une mesure de salut public !

Par Christian Vanneste le 15 avril 2023

Le blog de Christian Vanneste


lundi 27 mars 2023

Exigeons un Référendum !



Un président élu deux fois par défaut, la première fois grâce à un coup d’Etat médiatico-judiciaire, la seconde dans l’abrutissement post-covidien qui lui a permis d’éluder la campagne, un homme dénué d’expérience politique, sorti de l’Ena et inspecteur des finances comme tous les politiciens qui ont coulé notre pays, un banquier éphémère dont le seul et douteux exploit se réduit à une vente entre deux grandes entreprises internationales, un copain protégé par des parrains à la fois socialistes et amis des milliardaires, adeptes du mondialisme et de la mort de notre civilisation comme Attali, un mari au sein d’un couple improbable dont l’image a été fabriquée par la sulfureuse Mimi Marchand, l’un de ces personnages qui comme Benalla n’ont rien à faire à l’Elysée, mais qui y sont depuis qu’il y est, un grand causeur et un petit faiseur, dont le bilan est en tous points calamiteux, voilà donc le chef que les Français, dupés et pour certains heureux de l’être, se sont donné.

Il est hélas trop facile d’aligner les attendus du réquisitoire : élu dans une vague d’antiparlementarisme moralisateur, Macron a depuis été entouré par des affaires qui ont touché ses amis et qui le rattraperont à la sortie. Qu’est devenue la fortune acquise rapidement chez Rothschild ? Le mot de haute trahison est-il excessif lorsqu’un détenteur du pouvoir au plus haut niveau brade des fleurons industriels français comme Alstom ? Que sont devenus et que deviendront les nombreux chefs de parti, parlementaires transfuges de droite et de gauche, ministres, et jusqu’au secrétaire général de l’Elysée auxquels la Justice demande des comptes ? Mais il suffit de voir dans quel état se trouve la France pour que le mot de trahison devienne le fil conducteur du scénario depuis qu’un certain Macron a pénétré à l’Elysée comme secrétaire général adjoint de la présidence sous Hollande ! Un pays déclassé, qui a perdu son industrie, qui bat des records de déficits et de dette, qui obéit à l’Allemagne, et à travers elle aux Etats-Unis, un pays humilié par une politique de repentance injustifiée qui nous soumet à nos ennemis et fait fuir nos amis, un pays qui a cessé de compter sur la scène internationale où les leçons débitées sur un ton précieux par un ignorant malhabile ne peuvent plus susciter que le mépris, un pays vérolé par la drogue, les trafics et la délinquance, un pays dont l’identité prestigieuse s’efface avec une langue envahie par le sabir anglo-saxon et une population submergée par les vagues migratoires, un pays dont les piliers s’effondrent avec la chute vertigineuse de l’éducation et de la santé, tel est l’état de la France après six ans de macronie !

Mais au coeur de ce noir bilan, il y a une autre victime que la France, c’est la démocratie. Cette caricature de la caste politicienne qu’est Jean-Pierre Raffarin a avoué le crime dont il s’est fait le complice fervent : dans un tweet, il affirme que la démocratie, c’est l’Etat de droit, vieux sophisme qui fait passer le légal pour le légitime, la forme pour le fond, le pouvoir d’une oligarchie astucieuse pour celui du peuple. Non, la démocratie, c’est le régime soumis à la souveraineté du Peuple, au travers de ses représentants, certes, mais aussi directement par l’usage du référendum. Cette double voie fait d’ailleurs partie de notre “Etat de droit”, lequel n’est que l’ensemble des règles qui canalisent la volonté populaire pour qu’elle respecte les minorités et les individus, non pour qu’elle se soumette au bon vouloir de groupes de pression, de factions ou de coteries. Lorsqu’on remet à leur place respective la démocratie et l’Etat de droit dans la situation que le pouvoir a créée dans notre pays à l’occasion de la réforme des retraites, la réalité devient claire : la France n’est plus une démocratie !

En 2022, les Français, épuisés par la crise du covid, ont choisi Charybde-Macron pour éviter Scylla-Le Pen. Beaucoup de ceux qui ont fait ce choix ne partageaient nullement les idées de l’élu, mais refusaient davantage celles de son adversaire. Le niveau d’abstention a atteint un record pour une élection présidentielle. Surtout, contrairement à l’habitude, et malgré l’effet de levier du mode de scrutin, les électeurs n’ont pas offert de majorité parlementaire au président. L’Etat de droit de notre république n’est pas le régime présidentiel, mais un régime parlementaire rationalisé où l’exécutif prend le pas sur le législatif, le président ou le premier ministre quand ce dernier est l’expression d’une majorité parlementaire. Le premier déni de démocratie du pouvoir actuel est de considérer que la France est un régime présidentiel sans contre-pouvoir puisque grâce à l’usage immodéré du “droit” le président impose sa volonté au Parlement. Le choix de faire passer une loi aussi importante par le biais d’une loi rectificative du budget de la sécurité sociale est dès le début une entorse à l’esprit de la loi : son sujet est trop important et de trop longue durée pour entrer dans un processus législatif voué à l’urgence et au détail. Mais il autorise l’usage du 49/3, soit l’approbation sans vote, donc sans l’avis des représentants d’un peuple qui, d’après les sondages vomit très majoritairement le projet de loi ! Le cirque déployé par l’extrême-gauche à l’Assemblée a permis de donner le beau rôle au Sénat dont la représentativité est contestable : des notables élus par de grands électeurs qui forment une majorité “en retard” sur la réalité du pays auront pesé davantage sur le vote de la réforme que les députés élus au scrutin direct ! Encore ce vote aura-t-il été obtenu en utilisant des procédures inusitées qui ont amputé le débat sénatorial. Quant à la rue qui mobilise sans cesse, quant aux mouvements lancés par des syndicats unis comme jamais, le mépris souverain les accueille : le président après sa soirée-bière en Afrique refuse de recevoir les représentants syndicaux. Il continue à prétendre que les Français ont choisi cette réforme en le réélisant, alors qu’il avait d’abord proposé une vraie réforme, fondée sur un système comparable à celui réalisé en Suède. Il avait d’ailleurs lui-même dénoncé le caractère injuste de l’augmentation des années de cotisation. 

Mépris de la colère populaire, désinvolture par rapport à ses propres positions : comment et pourquoi les Français ne se révoltent-ils pas ? Le marteau-pilon de la stratégie anti-covid, dont on découvre maintenant les errements et les fautes, les a habitués à la soumission à d’autres intérêts que les leurs. Les difficultés de la vie quotidienne avec l’obsession légitime du pouvoir d’achat, et l’affaiblissement de la solidarité familiale, rendent plus pénible la participation à des grèves ou à des manifestations. Avec un rare cynisme, le pouvoir actuel en joue, en espérant le pourrissement avec la lassitude des usagers et comme d’habitude les exactions des blacks-blocs, plus utiles que jamais. Après le consensus obtenu au sein d’une commission mixte paritaire qui donne artificiellement une large majorité aux partisans de la réforme, le gouvernement a néanmoins eu recours à l’article 49/3 pour éviter d’être battu. Entre voter un texte et entraîner une dissolution de l’Assemblée, il y a un Rubicon que des députés refuseront de franchir : la peur, à défaut des cadeaux promis à certains d’entre eux, figure le dernier déni de démocratie que le pouvoir inflige à la France : imposer à un peuple réticent, par un vote négatif,  la volonté d’un homme dénué de toute légitimité politique ou morale !

La conclusion s’impose : l’intérêt supérieur de la France, comme aurait dit de Gaulle impose que le spectacle cesse, que l’histrion bavard quitte la scène ! 

Mais, auparavant, la survie de la démocratie dans notre pays implique qu’un référendum soit organisé sur la réforme des retraites : cela est possible grâce à la révision constitutionnelle de 2008. Il se trouve que j’ai été l’auteur d’un des amendements qui ont abouti à ce dispositif référendaire. Il faudra que plus de quatre millions de Français l’exigent par pétition, un électeur sur dix, et un parlementaire sur cinq. Ce qui paraissait impossible devient accessible avec les syndicats, les partis politiques et la masse des opposants motivés ! 

Certes, le pouvoir pourrait néanmoins se contenter d’un nouveau débat à l’Assemblée, mais, cette fois, on peut penser qu’il n’osera pas !

Par Christian Vanneste le 17 mars 2023

Le blog de Christian Vanneste

mercredi 1 février 2023

EELV refuse de voter la motion référendaire du RN, « un mouvement fascisant », selon Sandrine Rousseau



En l’absence de jurisprudence sur la question, la conférence des présidents de l’Assemblée nationale a décidé mardi 31 janvier de procéder à un tirage au sort pour choisir la motion référendaire contre la réforme des retraites qui sera soumise au vote des députés. Or, c’est la motion défendue par le Rassemblement National (RN) qui a été choisie par le hasard, une situation qui a provoqué l’ire de la gauche Nupes qui dénonce un « détournement démocratique ». Invitée d’Europe 1 ce mercredi 1er février, la députée EELV Sandrine Rousseau a assuré que l’union de gauche refusera de voter une motion portée par un « mouvement fascisant ».

« Le groupe écologiste ne votera pas cette motion référendaire ; non pas que nous ne souhaitons pas ce référendum, nous le souhaitons, mais nous ne pouvons pas collaborer avec un mouvement fascisant comme l’est le Rassemblement National avec les racines qui sont les siennes et qui viennent de la collaboration française », a lancé la députée écologiste qui répondait aux questions de la journaliste Sonia Mabrouk. « C’est une ligne rouge que je ne franchirai jamais. Je ne voterai pas cette motion référendaire parce qu’il n’y a pas de collaboration possible avec ce mouvement, d’aucune manière, même sur un même texte », a-t-elle ajouté.

Pas de jurisprudence

La Nupes avait déposé sa motion référendaire le 23 janvier, soit un jour avant celle du RN. Sandrine Rousseau regrette ainsi que « la règle qui s’est jusqu’à présent toujours appliquée à l’Assemblée », à savoir « prendre la première motion référendaire déposée », ne soit pas appliquée. Une argumentation rejetée par la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet qui juge qu’il n’existe aucune « disposition réglementaire précise ni de précédents » régissant ce cas de figure. Ainsi, en l’absence de jurisprudence, le choix de la procédure à appliquer en revient à la conférence des présidents de l’Assemblée nationale, estime Yaël Braun-Pivet.

Le 1er février 2023

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mardi 17 janvier 2023

Référendum pour les Retraites : Bloquons le Gouvernement sans bloquer le pays !



Communiqué de DLF du 17 janvier 2023

Nicolas Dupont-Aignan  a présenté ce matin son projet de « référendum d’initiative partagée » pour obliger le Gouvernement à consulter, par référendum, les Français, sur le maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans.

Pour obtenir les 185 signatures, de Députés ou Sénateurs, préalables au recueil des signatures des Français (10% du corps électoral) pour mettre en œuvre ce référendum, il a appelé les forces politiques à mettre de côté leurs divergences, pour se rassembler sur l’essentiel.

Il a également demandé aux Français d’inciter leurs parlementaires à signer ce projet d’appel à l’arbitrage du peuple.

  1. Une réforme inutile : le régime des retraites par répartition n’est pas menacé.

En 2022, le régime est excédentaire à hauteur de 3,2 milliards d’euros. La part du produit intérieur brut consacrée aux retraites est prévue, dans la pire des prévisions du Conseil d’orientation des retraites (COR), en légère augmentation en 2032 (14,5%), puis en baisse en 2050 (14,1%) contre 13,7% en 2021.

Le COR prévoit, au pire, un léger déficit en 2030 (7 à 10 milliards) sur un montant total de retraites versées aujourd’hui de 346 milliards. Cela représente l’augmentation récente du versement net de la France à l’Union européenne (de 5 à 12 milliards en quelques années), ou la moitié du coût financier annuel des millions de fausses cartes Vitale (20 milliards).

Plutôt que de faire souffrir les retraités, et les sacrifier une nouvelle fois, chassons les vrais gaspillages financiers de la France.

Cette réforme ne vise pas à empêcher un déficit grave, mais tout simplement à réduire, sous l’influence de Bruxelles, la part de notre richesse nationale réservée à nos retraités, et à ouvrir un nouveau marché aux fonds de pension, pour compléter l’insuffisance future des retraites des Français.

2. Une réforme dangereuse : les retraités vont être paupérisés.

Comment, dans un pays qui licencie les seniors dès 55 ans, peut-on demander l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite, qui va contraindre une majorité des non retraités, entre 62 et 64 ans, à toucher les minimas sociaux ?

En 2019, Emmanuel Macron le clamait lui-même haut et fort :

« Est-ce qu’il faut reculer l’âge légal de départ à la retraite qui est aujourd’hui à 62 ans ? Je ne crois pas. (…) Vous ne savez déjà plus comment faire après 55 ans. (…) On doit d’abord gagner ce combat avant d’expliquer aux gens, mes bons amis travaillez plus longtemps, ça serait hypocrite. »

Seulement 30% des 60-64 ans ont un emploi, et les recruteurs ne sont pas enclins à changer cette politique. Ainsi, selon une récente étude réalisée par Indeed, 4 chefs d’entreprises sur 10 n’envisagent pas d’employer une personne de plus de 45 ans dans un futur proche.

Ce ne sont pas les 60-64 ans qui vont prendre les métiers en tension (infirmières, soignants, enseignants, conducteurs de train ou de bus), ce ne sont pas eux, dans une ère du tout numérique, qui formeront les plus jeunes sur les nouvelles technologies. La précédente réforme, qui a augmenté l’âge de départ de 60 à 62 ans, n’a eu aucune influence sur le taux d’emploi des ouvriers, des aides à domicile ou des métiers du bâtiment.

Au vu du faible taux d’emploi précédemment cité, l’inactivité est, et restera, conséquente chez les seniors. Le passage de 62 à 64 ans va, de fait, réduire la période d’activité prise en compte pour l’établissement des pensions, qui seront encore plus faibles qu’auparavant.

Les économies voulues par le Gouvernement seront principalement financées par ceux qui ont commencé à travailler très jeune, qui, pour avoir une retraite à taux plein, devront travailler « gratuitement », c’est-à-dire sans gagner de nouveaux droits de retraite, puisqu’ils auront déjà cumulé assez de cotisations à 62 ans.

Les classes modestes seront, une nouvelle fois, les premières victimes, alors qu’elles ont, comparativement aux classes les plus riches, une espérance de vie bien inférieure (29% des hommes les plus modestes sont décédés à 64 ans contre 6% des hommes à très fort revenus).

Non content de contraindre une partie de la population à vivre au RSA, cette réforme ne fera que multiplier le nombre de travailleurs qui, auront commencé très jeune, mais n’auront jamais eu le loisir de profiter de leur retraite.

Le Gouvernement, pour tromper les Français, promet une pension minimale de 1200 € mais cela vaut uniquement pour les carrières complètes. Or, la réforme présentée va entraîner de fortes discontinuités de carrière.

3. Pour solidifier le régime de retraite par répartition, des solutions existent.

Plutôt que de multiplier des réformes successives réduisant les dépenses de retraite, il faut, pour rendre durable à moyen terme le régime de retraite par répartition, se concentrer sur les recettes qui dépendent de la création d’emplois sur le sol français et de la natalité :

  • Seule une politique incitant à produire en France, et à relocaliser nos industries, permettra de baisser le taux de chômage à 5%, ce qui représenterait une dizaine de milliards de recettes supplémentaires pour les caisses de retraite.
  • Renouer avec une vraie politique familiale, en revenant sur les suppressions d’aides décidées par François Hollande et Emmanuel Macron, ce qui permettrait d’augmenter la natalité et de préserver le ratio actifs-inactifs pour les décennies à venir.

Seul un référendum, issu d’une vaste mobilisation populaire, dépassant les clivages politiques, peut permettre de bloquer le Gouvernement sans bloquer le pays.

Debout La France