mercredi 14 juin 2023
Conflit au Kosovo : "L'OTAN est le seul responsable de cette crise !" - Slobodan Despot sur Radio Courtoisie le 14 juin 2023
lundi 13 mars 2023
La Serbie est sous occupation des Etats-Unis - Le Zoom - Slobodan Kostadinovic sur TVLibertés le 13 mars 2023
mercredi 9 novembre 2022
EN échange de pétrole, l'UE exempte de visa le Qatar !
Communiqué de Jean-Paul Garraud, Député français au Parlement européen, Président de la délégation du Rassemblement National au Parlement européen du 9 novembre 2022
Mardi 8 novembre, la commission LIBE du Parlement européen a reçu Dimitri Giotakos, chef de la politique des visas à l'Autorité générale pour les migrations et les affaires intérieures de la Commission européenne, venu faire un point sur l’attribution des visas Schengen à des ressortissants de pays tiers.
Permettant une autorisation de séjour de 90 jours, voire 180 jours, sur le territoire de l’Union européenne, ces visas facilitent la circulation des personnes en bénéficiant, tout en permettant un minimum de contrôle.
Pourtant, il semble que ce soit encore trop de contrôles pour la Commission, laquelle va supprimer l'obligation de visa Schengen pour les citoyens du Koweït, du Qatar et très probablement du Kosovo. L’Équateur, les pays du Golfe ou encore l’Indonésie pourraient également en être exemptés bientôt.
Malgré les risques migratoires et sécuritaires non négligeables que créerait une telle suppression des visas Schengen, la Commission européenne poursuit sur cette voie. Elle, si prompte à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme dans ces mêmes pays, est bien silencieuse cette fois-ci. Il ne fait nul doute que le pétrole en est la principale raison. L’hypocrisie de l’UE et de l’Allemagne qui la dirige apparaît ici au grand jour. Nous resterons vigilants afin d’éviter ce nouveau démantèlement des frontières européennes.
mercredi 2 novembre 2022
Le Kosovo: entre épuration ethnique, guerre de civilisation et abandon occidental…
Depuis 20 ans, la milice terroriste et mafieuse de l’UCK (Armée de libération du Kosovo) a imposé la partition de la province serbe du Kosovo. Ils ont annexé ce territoire souverain en dérogeant à tous les traités internationaux, au mieux dans l’indifférence, au pire, avec le soutien de gouvernements occidentaux comme les Etats-Unis ou l’Allemagne. Aujourd’hui, les Albanais – majoritairement musulmans – font planer la menace d’une épuration ethnique définitive sur les derniers Serbes chrétiens du Kosovo.
La France et la Serbie, une alliance millénaire
La France et la Serbie entretiennent une amitié profonde depuis huit siècles. Le mariage du roi Milutin à Hélène d’Anjou au XIIIe siècle, le Te Deum résonnant à Notre-Dame de Paris en présence du roi Charles VI lors de la bataille de Kosovo Polje, la formation de l’armée régulière serbe par le Général français Hippolyte Mondain dans les années 1860 : autant d’épisodes qui ont conduit à une alliance à la fois militaire, économique et politique très forte à partir de 1900. L’apogée de cette alliance entre deux peuples se trouve dans l’entre-deux-guerres à la suite de la victoire commune des soldats serbes et français au sein de l’Armée d’Orient.
En 1996, un an après les Accords de Dayton mettant un terme aux guerres ayant fait éclater l’ex-Yougoslavie, naît l’UCK. Ce groupe maoïste réclamant l’indépendance du Kosovo sera rapidement déclaré organisation terroriste par le Département d’État américain après le début de ses attaques contre la police et l’armée serbe en 1998. Pourtant, lorsqu’en 1999 le gouvernement central de Belgrade réagit pour assurer la sécurité des Serbes du Kosovo et rétablir l’ordre, l’OTAN va intervenir et bombarder la Serbie et sa province méridionale du 24 mars au 8 juin. Reniant la vieille amitié, la France de Jacques Chirac participera aux bombardements qui vont causer 2 300 morts et la destruction des principales infrastructures du pays. Ce fut la plus grande opération militaire de l’OTAN depuis sa création.
La province serbe du Kosovo-Métochie est le berceau historique, culturel et spirituel du peuple et de l’orthodoxie serbes. La mythique bataille du Champ des Merles face aux Ottomans, défaite fondatrice de l’identité serbe, s’y déroula en 1389. Le terme de Métochie (Metohija) signifie « terre d’église » car la plus grande partie de cette région appartenait jadis à l’Église serbe. Les rois serbes y édifièrent les plus beaux monastères, aujourd’hui sous la menace des extrémistes albanais. En mars 2004, durant le pogrom anti-Serbes, à moins de 2000 km de chez nous, 150 églises et monastères furent détruits en quelques jours.
Depuis la proclamation d’indépendance du Kosovo en 2008, ce « nouvel État » failli est un désastre humanitaire au cœur de l’Europe. Mafias, trafic d’organes, épurations ethniques, implantation islamiste sous l’impulsion de puissances étrangères… Les Serbes qui n’ont pas fui ont majoritairement été expulsés lors de pogroms en 2004 et sont désormais considérés comme des parias dans le berceau historique de leur propre nation.
Les derniers chrétiens serbes livrés à eux-mêmes au Kosovo
Pour mettre en lumière ces agressions et alerter sur le sort des populations serbes, je me suis rendu au Kosovo. J’ai d’abord rencontré Arnaud Gouillon, secrétaire d’Etat à la diaspora dans le gouvernement de Serbie, et grand défenseur de la cause du Kosovo serbe depuis son engagement en France et la fondation de l’ONG Solidarité Kosovo. Ensuite, dans les enclaves serbes, j’ai pu constater la situation terrible que vivent les habitants à Osojane, Oharovac ou encore Gracanica.
Pour atteindre l’enclave de Osojane, au nord-ouest du Kosovo, nous avons traversé des chemins terreux travaillés par les siècles. Malgré la tiède lumière de l’été indien balkanique, propice à la paix de l’âme, en arrivant près de ce petit village dominé par les montagnes, nous comprenons rapidement que ce refuge est avant tout un maquis.
Car il ne faut pas se laisser tromper par le calme et l’apparente sérénité de ces vallées : nous sommes accueillis par une famille de chrétiens serbes qui a toutes les peines du monde pour rester vivre sur la terre de ses ancêtres. Ici, à Osojane, avant la guerre et le terrible pogrom de 2004, il y avait plus de 700 élèves à l’école. L’année suivante, ils n’étaient plus que six ! Après un long chemin de croix, les Serbes ont reconstruit une partie de leur ancien village, avec une église, une école – comptant environ 30 enfants désormais, et quelques habitations. En face de cette église au toit de cuivre, une croix défaite lors de l’épuration de 2004 se dresse à nouveau, mais encore endommagée, sur un muret en pierre. Ce symbole, lourd de souvenirs douloureux, rassure Dusan et Anastasjia, 13 et 10 ans, quand ils se rendent à l’école le matin. Ces jeunes écoliers, qui ont l’âge de mes enfants, subissent régulièrement des vexations et des agressions en tout genre par les occupants albanais. Un jour, c’est un coin de forêt qui est brûlé. Un autre, on vandalise un cimetière. Le suivant, on vole ou on détruit un tracteur.
L’hiver, quand les températures atteignent -20°C, ils redoutent la coupure d’électricité. En effet, abandonnée par les autorités auto-proclamées du Kosovo, la famille devra attendre plus de 15 jours avant d’éteindre les bougies. Malgré tout, cette famille tient, reste. Et comme l’illustration de la plus pure des résiliences, ils se retrouvent le dimanche à l’office célébré par leur pope, pour réchauffer les cœurs et prier pour le repos de l’âme de leurs morts.
Ces histoires, nous les avons entendues dans toutes les enclaves, parfois en pire. A Velika Hoca, aussi appelé « la perle de Metochie », 90% du village a été brûlé par les terroristes de l’UCK en 1998. Il ne reste que 300 Serbes dans cette enclave, pour 12 églises. A Prizren, le pogrom a ravagé la communauté serbe. Ils étaient 12 000 : aujourd’hui, ils ne sont plus qu’une vingtaine. Partout au Kosovo, les minarets s’élèvent, pendant que les églises s’effondrent ; un changement de civilisation s’opère progressivement.
Nous avons rencontré le pope de la cathédrale Saint Georges, au cœur de cette ville désormais islamisée. Ce prêtre se fait régulièrement insulter et harceler dans la rue. Comme un symbole, ce sont des restaurateurs grecs qui ont sauvé les fresques de cette petite église, ravagée par les bombardements albanais. L’écart entre les deux mondes se creuse. Pendant que les terroristes de l’UCK crèvent les yeux des icônes, considérées comme idolâtres en islam, ces Grecs restaurent et font renaître le beau.
Partout, les récits des persécutions nous glacent le sang. Certains ont retrouvé leur frère dans un charnier, mais d’autres n’ont même pas eu droit au repos. Aujourd’hui, 500 Serbes sont toujours portés disparus au Kosovo. Gardiens d’une foi affirmée maintes fois dans l’adversité, les Serbes prient et en appellent à l’espérance.
L’Occident aveugle et sourd
Il n’est pas inutile de rappeler que le « Kosovo albanais » n’est qu’une mauvaise création artificielle sous patronage américain sans aucun fondement historique. Dans ce pays, où il n’y a pas une pierre qui leur appartienne, les Albanais ont érigé de faux monuments à la mémoire des terroristes de l’UCK. Ces derniers bordent les routes et constituent avec les stations essence, qui font office de blanchisseuses pour cet Etat-mafia, la majeure partie du patrimoine albanais au Kosovo.
Il faut aussi évoquer toutes les pratiques inhumaines des voyous de l’UCK – trafic d’organes, kidnappings, assassinats arbitraires… – et bien avoir à l’esprit que ce sont eux qui tiennent le pouvoir du régime auto-proclamé depuis 2008. Hashim Taçi, ancien Premier ministre puis Président de la République du Kosovo est lui-même un ancien dirigeant de l’UCK. En juin 2020, il a été mis en examen pour crimes de guerre et crime contre l’humanité par le Tribunal spécial pour le Kosovo, suspecté d’exactions sur des civils serbes et même des Albanais modérés. Ces crimes de guerre ne semblent pas pour autant déranger Ursula Von der Leyen, qui considère que la Serbie doit reconnaître l’indépendance du Kosovo pour espérer entrer dans l’Union européenne. Selon Hishashi Owada, président de la Cour International de Justice, le Kosovo « n’a violé aucune règle applicable du droit international » lors de l’adoption de leur déclaration d’indépendance ! Si la puissance de la démographie fait la souveraineté aux dépens du peuple historique, que doit-on alors imaginer pour le futur de certains secteurs de notre propre pays ? En 1999, les jeunes patriotes français manifestaient déjà pour défendre le Kosovo serbe avec comme slogan « Aujourd’hui la Serbie, demain la Seine-Saint-Denis ? »…
Sur les hauteurs de Belgrade trône un auguste monument en honneur de la France, habillé de l’inscription : « Aimons la France comme elle nous a aimés ». Cette inscription gravée au lendemain de la Première Guerre Mondiale est un encouragement à rompre avec 20 années de mauvaises décisions. La France doit renouer avec sa tradition diplomatique et honorer la vieille alliance.
Après les bombardements de 1999, l’abandon final des Serbes chrétiens serait une seconde forfaiture. A l’image des valeureux « gardiens » du pont de Kosovska Mitrovica, qui sépare les parties serbes et albanaises de la ville, nous avons aussi un pont à défendre à travers le maintien du Kosovo serbe : notre civilisation commune.
Par Nicolas Bay, député europée de Reconquête! le 2 novembre 2022
mardi 1 novembre 2022
mardi 27 septembre 2022
À l’ONU, la leçon du président Serbe sur l’Ukraine et l’OTAN
Par Pierre Boisguilbert le 26 septembre 2022
Le discours le plus pertinent n’a pas été le plus médiatisé. Les médias ont préféré les platitudes de Macron et les rodomontades du gérontocrate américain, mais ce qu’il faut souligner c’est la démonstration du président serbe Aleksandar Vucic. Une voix européenne en dissidence qui explique parfaitement les réticences de certains pays à s’aligner sur la croisade anti russe de Washington.
Non, l’intégrité territoriale n’est pas un principe inviolable. Non, le conflit ukrainien n’est pas le premier en Europe depuis la deuxième guerre mondiale.
Dans son discours prononcé devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le dirigeant serbe a assuré que son État respectait l’intégrité territoriale de tous les pays, y compris celui de l’Ukraine, mais pointé du doigt le fait que beaucoup décrivent les hostilités entre Moscou et Kiev comme « le premier conflit sur le sol européen depuis la Seconde Guerre mondiale ». Le président serbe Aleksandar Vučić, a demandé des explications aux pays occidentaux : pour quelle raison ont-ils des points de vue différents sur l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de la Serbie, étant donné qu’ils soutiennent Kiev dans sa lutte contre la Russie, mais ont approuvé l’indépendance du Kosovo ? Selon lui, la Serbie « n’a jamais mis le pied » sur le territoire de quiconque, mais cela « n’a pas empêché les 19 pays les plus riches de l’OTAN d’attaquer un pays souverain sans décision du Conseil de sécurité des Nations unies ». L’OTAN a occupé le Kosovo en 1999, après une campagne de bombardement de 78 jours contre ce qui était alors la Yougoslavie. La province a déclaré son indépendance en 2008 avec le soutien de l’Occident. Si les États-Unis et la plupart de ses alliés l’ont reconnue, de nombreux autres pays, dont la Russie et la Chine, ne l’ont pas fait.
Aleksandar Vučić a également déclaré que si l’OTAN s’est engagée à respecter la pleine intégrité territoriale de la Serbie, cela n’a pas empêché de nombreux pays occidentaux de reconnaître unilatéralement la province séparatiste du Kosovo en 2008.
Plus tôt dans la journée du 20 septembre, le président serbe a averti que le monde se rapprochait d’une guerre mondiale, ajoutant que « l’ONU a été affaiblie », étant donné que les grandes puissances « ont pratiquement détruit l’ordre de l’ONU au cours des dernières décennies ». Cela confirme l’hypocrisie américaine et de son bras armé de l’OTAN. On peut également parler de l’Irak ou de la Libye.
Comme toujours il n’y a qu’une chose de pire que les mauvais sentiments ce sont les bons sentiments… surtout quand ils sont des prétextes.
vendredi 24 juin 2022
Élargissement de l’Union européenne : le saut dans l’inconnu
Le sommet avec les Balkans, ce jeudi 23 juin, a bien pu faire chou blanc, la pression monte sur un éventuel élargissement de l’Union européenne.
Si quatre pays de cette région étaient, jusqu’à présent, candidats – outre la Bosnie-Herzégovine, candidate potentielle et le Kosovo, qui se fait fort d’officialiser sa demande avant la fin de l’année, la crise ukrainienne aura bouleversé cet échéancier.
C’est, en effet, par une large majorité que le Parlement européen aura adopté, jeudi 23 juin, une résolution appelant à l’intégration de deux nouvelles venues (l’Ukraine et la Moldavie), auxquelles il convient d’ajouter, pour faire bonne mesure, la Géorgie.
Faut-il rappeler que parmi les intéressés, tous campent résolument dans la catégorie des pays à « revenu moyen supérieur », telle que définie par la Banque mondiale ?
Un doux euphémisme, s’agissant de l’Albanie, par exemple, où le salaire mensuel moyen (brut !) plafonne à 454 euros. Quant à l’Ukraine, elle se voit même ravalée à la catégorie de « revenu moyen inférieur » – situation que la guerre n’aura vraisemblablement fait qu’ exacerber…
On imagine donc aisément que certains États membres fassent preuve d’une relative frilosité. « L’Ukraine ne remplit pas pour l’heure suffisamment » les critères européens, aurait ainsi tenté, timidement, une note danoise. Après avoir esquissé une nébuleuse « communauté politique européenne », Emmanuel Macron se cantonne, lui, à un prudent quant-à-soi…
Combien de temps l’ambiguïté pourra-t-elle perdurer ?
Certes, Bruxelles a pour l’heure pu botter en touche, en arguant du veto bulgare à l’ouverture des négociations avec la Macédoine du Nord. Une opposition opiniâtre, motivée par d’obscures querelles historiques et linguistiques entre les deux pays, mais qui pourrait, toutefois, être levée incessamment.
Nos dirigeants se retrouveraient alors acculés, et contraints de prendre, enfin, leurs responsabilités devant des opinions publiques nationales souvent farouchement hostiles à tout nouvel élargissement.
Communiqué de Dominique Bilde, député RN au Parlement UE du 24 juin 2022
lundi 23 mai 2022
« Détenus go home » au Danemark
Partout, les prisons sont surpeuplées… Ce leit-motiv finit par lasser tout à chacun, enclin dès lors à penser que « c’est comme ça, on n’y peut rien »… Une fatalité toutefois battue en brèche par le Danemark dont une initiative vaut son pesant… de réflexion !
La population carcérale danoise ayant « augmenté de 19 % depuis 2015, atteignant plus de 4 000 détenus début 2021 et dépassant 100 % des capacités, selon les statistiques officielles » comme le rapporte The Gardian, ce pays vient de signer un accord avec le Kosovo pour que 300 détenus étrangers, tous « originaires d’un pays non-membre de l’Union européenne, sans enfants au Danemark, dont la peine s’accompagne d’une expulsion » aillent y purger leur peine. Coût de l’opération : 15 millions d’euros.
Tous les détenus concernés devant être expulsés à l’issue de leur détention, ce sera donc déjà chose faite.
Le ministre danois de la Justice, Nick Haekkerup indique que la signature de cet accord « garantira une meilleure capacité dans nos prisons surpeuplées et soulagera la pression sur nos agents pénitentiaires. »
Et d’ajouter pour bien se faire comprendre : « Avec cet accord, le Danemark envoie également un signal clair aux étrangers originaires de pays tiers qui ont été condamnés à l’expulsion : votre avenir n’est pas au Danemark, et vous ne devez donc pas y purger votre peine. »
Une initiative qui, bien évidemment, n’est pas du goût de tous, à l’instar de Catherine Woollard, directrice du Conseil européen sur les réfugiés et exilés (ECRE), un réseau d’ONG qui voit cela d’un très mauvais œil : « Avec la Hongrie, c’est le pays avec le positionnement le plus hostile aux migrants au sein de l’Union européenne. »
Des esprits chagrins pourraient faire remarquer à cette dame que sa remarque associe de fait « immigration » et « délinquance »… Lapsus révélateur ? Simple bêtise de fanatique immigrationniste ? L’un n’empêche pas forcément l’autre…
Par Philippe Randa le 22 mai 2022
dimanche 1 mai 2022
Comment la guerre du Kosovo a ouvert la voie à la guerre en Ukraine
Lors de sa rencontre, cette semaine, avec António Guterres, secrétaire général de l’ONU, Vladimir Poutine a évoqué un précédent historique fondamental qui explique en partie la crise actuelle en Ukraine. Lors de son allocution, Poutine a dit en effet que la situation de la Crimée était similaire à celle du Kosovo et a rajouté que la Cour internationale de justice (CIJ) a reconnu la légalité de la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo. Pour Poutine, ce droit doit donc s’appliquer également à la Crimée et aux républiques du Donbass.
Poutine a à la fois tort et raison. Il a tort sur le fond mais il a raison sur la comparaison. L’OTAN a arraché le Kosovo à la Serbie par la guerre pour y installer une république bananière qui a déclaré son indépendance en toute illégalité vis-à-vis de la Constitution de la Yougoslavie qui était un État de droit. En Ukraine, la situation est différente. En 2014, il y a eu un coup d’État (qualifié de révolution de Maïdan), soutenu par les États-Unis (dès décembre 2013, le sénateur républicain John McCain et son homologue démocrate Chris Murphy prennent la parole devant les manifestants et rencontrent les trois chefs de l'opposition), qui a chassé le président élu démocratiquement. À partir du moment où il y eut un coup d’État, la Constitution ukrainienne était violée. Les règles du jeu commun entre Ukrainiens n’étaient plus respectées et les régions russophones de l’Est et du Sud, qui ne reconnaissaient pas du tout le coup d’État antirusse, ont décidé par référendum ou par les armes de prendre leur avenir en main. Poutine dit que la décision de la CIJ pourrait s’appliquer à ces régions aussi, mais la CIJ a reconnu la déclaration de l’indépendance kosovare et non l’indépendance elle-même. Guterres a d’ailleurs rappelé au maître du Kremlin que l’ONU ne reconnaissait justement pas l’indépendance du Kosovo.
Pour autant, la comparaison de M. Poutine n'est pas infondée. En effet, c’est l’ingérence atlantiste en ex-Yougoslavie et plus tard en Irak, en Afghanistan ou en Libye sur laquelle s'appuie la Russie pour prendre les armes aujourd’hui. Si l’OTAN est intervenue militairement en Serbie, pourquoi les Russes ne pourraient-ils pas intervenir en Ukraine ? Si les Américains (et la France, hélas) ont reconnu l’État du Kosovo, pourquoi le Kremlin ne pourrait-il pas reconnaître les républiques indépendantes du Donbass ?
Le journaliste français Vincent Hervouët, chef du service étranger de LCI, a raison de souligner que le Kosovo est « le crime initial ». En effet, avec la destruction de la Yougoslavie et la création de l’État fantoche du Kosovo, les USA et leurs alliés atlantistes ont littéralement fait exploser la base du droit international, l’acte final des accords d’Helsinki, la convention de Genève et la charte même de l’OTAN qui est censée être une organisation de défense collective et non d’attaque.
Nous assistons malheureusement à l’éclatement de l’équilibre fragile issu de la fin de la Seconde Guerre mondiale. La guerre froide est devenue chaude. L'OTAN et les États-Unis ont ouvert la boîte de Pandore du chamboulement violent des frontières et de la guerre en Europe. Ils ont une lourde responsabilité dans la situation ukrainienne et il serait bon de ne pas l’oublier.
Par Nikola Mirkovic le 1er mai 2022