samedi 22 juin 2024
Comme Premier ministre, mon ambition sera de rétablir l’ordre (21 juin 2024)
vendredi 31 mai 2024
Marion Maréchal poursuivie par la justice après une interview sur France Inter - Juliette Briens sur Radio Courtoisie le 30 mai 2024
dimanche 5 mai 2024
La France, « pays de racistes dégénérés » ? Deux organisations déposent plainte
jeudi 18 avril 2024
Nicolas Dupont-Aignan répond au discours de Gabirel Attal sur la sécurité le 18 avril 2024
mercredi 7 février 2024
Justice : manifestants de Romans-sur-Isère, encore un deux poids deux mesures ?
Entre cinq et dix mois de prison ferme : c'est ce qu'a requis le parquet contre les sept hommes qui comparaissaient, ce mardi 7 février, devant le tribunal correctionnel de Valence pour « participation et préparation à un groupement formé en vue de commettre des dégradations et des violences », le 25 octobre dernier, dans le quartier de la Monnaie après la mort de Thomas à Crépol. Ils seront fixés sur leur sort le 21 février.
« Des réquisitions extrêmement sévères, réagit, auprès de BV, Maître Alain Belot, bien connu de nos lecteurs et avocat de deux des prévenus, au mépris de la jurisprudence de la Cour de cassation selon laquelle "aucune disposition légale ou réglementaire n'incrimine le seul fait de participer à une manifestation non déclarée" et rejette "toute idée de responsabilité pénale collective". C'est bien la démonstration d'une politique pénale extrêmement répressive lorsqu'il s'agit de l'extrême droite. »
« Il s'agissait de manifester leur soutien à Thomas »
Rappel des faits : en réaction au meurtre de Thomas, le 25 novembre dernier, un groupe de jeunes (entre 50 et 100, selon Maître Belot) se donne rendez-vous dans le quartier de la Monnaie. Leur but ? « Pour l'immense majorité d'entre eux, il s'agissait de manifester leur soutien à Thomas », nous précise l'avocat. Mais le climat est tendu, les Français sont sous le choc, l'opinion publique inflammable ; c'est « un drame qui nous fait courir le risque d'un basculement de notre société, si nous ne sommes pas à la hauteur » craint alors Olivier Véran. Parmi les manifestants, certains sont armés de bâtons ou bombes lacrymogènes, leur colère est palpable.
La suite nous est racontée par Maître Alain Belot : « La fameuse CRS 83 (créée par Darmanin) est intervenue immédiatement en dehors de tout cadre légal, sans sommation. Les manifestants ont été littéralement pourchassés. Certains ont essayé de s’enfuir en passant au-dessus d’un grillage le long d’un chemin de fer. Le grillage a cédé, certains sont restés accrochés ou se sont retrouvés dessous. Les CRS n’y sont pas allés de main morte, douze d'entre eux nous racontent avoir été blessés (curieusement, leurs « caméras piéton », qui auraient pourtant permis d'identifier les fauteurs de troubles, n'étaient pas en service). D’autres ont été interpellés plus loin alors qu’ils étaient en train de partir. Il n’y avait aucune raison de les interpeller. Enfin, d’autres ont fait l’objet de simples contrôles d’identité et relâchés. »
Six de ces jeunes seront, à l'issue de leur garde à vue, condamnés en comparution immédiate à maximum dix mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Ils passeront donc Noël en prison et seront libérés sur demande de leur avocat aux premiers jours de janvier.
Quelques remarques.
Les mêmes peines de prison pour les uns et pour les autres
Entre cinq et dix mois de prison ferme : c'est la peine (huit mois) infligée à un certain Sébastien P. par le même tribunal, en décembre, pour avoir menacé de « décapiter » et « vouloir jongler avec le crâne de Marie-Hélène Thoraval », maire de Romans-sur-Isère. Un individu converti en prison, multirécidiviste, condamné 23 fois, notamment dans le cadre d'un projet d'attentat.
Huit mois de prison, c'est aussi la durée moyenne des peines d'incarcération des 742 personnes arrêtées et condamnées pour les émeutes en juin dernier. Les jeunes manifestants de Romans-sur-Isère sont, eux, « parfaitement insérés et nullement récidivistes », nous précise Maître Alain Belot. Selon une source policière, ce 25 novembre, « rien n'a d'ailleurs été incendié ». Si une seule victime sera à déplorer, tombée dans une embuscade, rouée de coups et grièvement blessée par des jeunes de la cité, elle s'inscrit du côté des manifestants.
Des militants parfaitement identifiés d'un côté, un tueur au mobile passé sous silence de l'autre
Deuxième remarque : une grande lucidité d'un côté : des individus parfaitement identifiés, « des militants d'extrême droite venus en découdre » « ultra-nationalistes », proférant des « slogans nationalistes » tels que « justice pour Thomas » ou « la France, la rue nous appartient » et, de l'autre, cette exaspérante cécité pour des autorités incapables de mettre les vrais mots sur le mobile du meurtre de Thomas.
Pourtant, les témoignages accablants n'ont pas manqué : celui d'Alain, habitant de Crépol, auprès d'Olivier Véran (les parents des agresseurs ont élevé leurs enfants « dans la haine de la France et des Français »), celui de l'ami de Thomas qui se confiait à notre collègue Jordan Florentin, ceux de neuf personnes présentes le jour du bal déclarant, lors de l'enquête, avoir « entendu des propos hostiles aux Blancs », et les alertes multiples de Marie-Hélène Thoraval n'ont, à ce jour, pas suffi à la Justice pour reconnaître le motif raciste de l'agression. Au mépris total des demande des familles de victimes de Crépol.
Pourquoi ?
Par Sabine de Villroché le 7 février 2024
jeudi 21 décembre 2023
La France, le coupe-gorge du tandem Macron-Darmanin - Le Zoom - Xavier Raufer sur TV Libertés le 21 décembre 2023
lundi 4 décembre 2023
Terrorisme, islamisme : à quand la riposte ? - Conférence de presse de Jordan Bardella (RN) du 4 décembre 2023
jeudi 30 novembre 2023
Dupond-Moretti relaxé à l'insu de son plein gré ! - Les Colères de Collard le 30 novembre 2023 sur TV Libertés
mardi 28 novembre 2023
samedi 4 novembre 2023
dimanche 29 octobre 2023
samedi 14 octobre 2023
Exclusif : Plongée glaçante au cœur des cités et des trafics de stups ! - Maître Daniel Barrionuevo sur TV Libertés le 13 octobre 2023
dimanche 8 octobre 2023
Criminalité : faut-il avoir recours à l’armée ?
Longtemps présenté par nos dirigeants comme une voie à suivre, le modèle social scandinave, avec sa forte cohésion sociale, son faible taux de chômage et sa bonne qualité de vie, semble, notamment en Suède, se ternir passablement. En effet, ce royaume de onze millions d’habitants, qui vit un des maréchaux de Napoléon, Jean-Baptiste Jules Bernadotte, monter sur le trône le 11 mai 1818, est en proie, depuis plusieurs années, à une montée de la criminalité sans précédent. En cause, une guerre farouche, guidée depuis l’étranger, entre gangs spécialisés dans le trafic de stupéfiants qui a fait, rien que pour le mois de septembre dernier, une douzaine de morts.
Face à cette flambée inédite de la violence, mettant en cause notamment la politique migratoire instaurée dans le pays, le Premier ministre Ulf Kristerson a annoncé qu’il envisageait d’associer les forces armées suédoises à la lutte contre les bandes criminelles organisées. Une telle annonce n’a évidemment pas manqué de faire réagir le personnel politique français, en particulier ceux qui, depuis longtemps déjà, demandent à ce que nos militaires soient eux aussi engagés aux côtés de nos forces de l’ordre.
Souvent présenté comme la panacée pour résoudre les graves problèmes de délinquance que connaît la France, l’engagement de l’armée serait-il vraiment le remède miracle ? Il y a de fortes raisons d’en douter.
Des forces de police suffisantes
En préalable, il convient de rappeler que dans le cadre de l’opération Sentinelle, mise en place à la suite des attentats de 2015, l’institution militaire a été largement sollicitée afin de contribuer à la lutte antiterroriste et au maintien de la paix publique. Toujours placés sous la direction opérationnelle de l’autorité civile, nos militaires ont ainsi déjà largement contribué, aux côtés des policiers et des gendarmes, à la mission de sécurité nationale.
Pour autant, et même si des signes forts de dégradation de la sécurité apparaissent ici ou là sur le territoire national – rappelons les 45 morts et 100 blessés dus aux règlements de comptes marseillais -, forces de police et de gendarmerie restent tout à fait capables de faire face à la situation. Représentant, à elles deux, près de 250.000 militaires et fonctionnaires de police, auxquels on peut ajouter près de 25.000 policiers municipaux, notre pays dispose, à n’en pas douter, des ressources humaines hautement qualifiées et spécialisées pour lutter valablement et efficacement contre les gangs et les délinquants de tous poils qui pourrissent la vie des Français.
Ne pas oublier la question pénale
Avant toute réflexion sur le recours aux forces armées pour lutter contre la délinquance, il apparaît nettement plus judicieux de s’interroger sur notre arsenal pénal et sur la façon dont il est mis en œuvre par la Justice. De la même manière, sans doute une autre organisation de nos services de sécurité, notamment au plan strictement opérationnel et tactique, doit-elle voir le jour pour s’adapter aux nouvelles formes de délinquance et à la montée inexorable de la violence. Élaboration de plans de lutte au niveau national et local afin de tenir compte des spécificités rencontrées sur le terrain ; simplification de la procédure pénale policière ; mise en place de forces d’intervention régionales pluridisciplinaires ; occupation policière pérenne des territoires « reconquis » ; telles sont quelques-unes des pistes qui devraient être suivies « d’urgence » avant d’envisager de recourir à nos militaires.
Si, un jour, nos soldats, dont ce n’est pas la vocation, devaient être amenés à intervenir en matière de sécurité intérieure, il est évident que c’est parce que la situation serait en voie d’échapper totalement aux autorités civiles. Dès lors, c’est un autre scénario qu’il conviendrait d’envisager.
Par Olivier Damien le 8 octobre 2023
lundi 28 août 2023
vendredi 25 août 2023
dimanche 20 août 2023
Émeutes : notre avant-guerre civile - Le plus d’Eléments - TV Libertés le 19 août 2023
vendredi 18 août 2023
Insécurité : le climat continental sévit en Corse !
L’agression au couteau d’un jeune Calvais, quelques jours auparavant, par Abdel B. et Ilyas S. avait déjà gravement appesanti le climat ambiant. Les menaces de mort proférées contre deux agents municipaux d’Ajaccio par deux dealers, ce 16 août, ont achevé d’acter le changement climatique régnant sur l’Île de Beauté. Ce mois d’août 2023 pourrait bien être une bascule pour les habitants de Corse qui se sont réveillés, pour beaucoup, plus français (dans le mauvais sens du terme) que la veille...
Ils n’avaient jamais vu ça. Déjà, le mois d’avril 2023 a vu, en Corse, une vague de profanations et de dégradations d’œuvres pieuses. Dans la (du moins culturellement) très catholique Corse, la série de dégradations du patrimoine religieux avait scandalisé l’opinion locale et les responsables politiques. « Mais dans quelle société vivons-nous ? » s’était ému le conseiller municipal ajaccien Christian Bacci, en mai dernier, après la décapitation d'une statue de la Vierge.
Après la métropole, la Corse touchée par l'insécurité
La question, née de l’émotion, est en réalité profonde pour nos compatriotes corses : que devient la société corse ? Quel glissement est en train d’opérer ? Pour les différentes voix du nationalisme corse, le diagnostic est clair. « Ceux qui nient nos valeurs et nos codes culturels n’ont pas leur place en Corse. Il n’y a qu’une communauté de droit sur cette terre : le peuple corse ! » avait sèchement réagi « Core in Fronte », dans un communiqué publié le 13 août dernier. Au même moment, le Parti de la nation corse (PNC) affirmait, dans un autre communiqué, que « la Corse ne peut s’inscrire dans une trajectoire de banlieue avec des comportements importés des grandes métropoles ». Le diagnostic est donc clair, pour les locaux : la Corse se francise mais Molière n’a pas grand-chose à voir là-dedans.
« Tout ce qui se passe en France met un peu moins d’une génération à arriver en Corse », affirme Nicolas Battini. Le patron de l’association U Palatinu défendant l’identité corse a décroché son téléphone alors qu’il descendait à Ajaccio pour une manifestation civile protestant contre l’insécurité sévissant sur l’île. « Le trafic de drogue n’a rien de nouveau, en Corse », rappelle Battini, faisant référence au grand banditisme. « Ce qui est nouveau, poursuit-il, ce sont les tentatives de contrôle territorial et de partition qui demeurent un phénomène totalement inédit », conclut-il.
« Passatu u santu, hé compia a festa. » Le proverbe corse qu’on pourrait grossièrement traduire par « l’immédiateté prime, les gens ont la mémoire courte » est plus que jamais utilisé. Après l’agression au couteau ayant envoyé le fils de commerçants réputés de Calvi en soins intensifs, la réaction avait été immédiate. « Une réaction populaire a entraîné immédiatement la destruction du véhicule, du logement et d’un commerce fréquenté par le principal suspect », se remémore Battini, qui « ne cautionne pas de tels actes ».
Tandis que des Corses se rassemblent, ce 17 août, à Ajaccio pour s'opposer au communautarisme et à l'insécurité, on peut craindre - « même si certains l’espèrent plus que le craignent », sourit une source locale - de semblables réactions à celles qui ont enflammé Calvi. Contre cette longue dégradation du tissu social corse, l’enjeu est double, pour les autorités : lutter contre l’insécurité et prévenir les réactions populaires. Mais pour cela, comme en France, ce n’est pas tellement une histoire d’impuissance policière mais plutôt une éternelle affaire de courage politique. « L’affari longhi diventani sarpi » (« Les choses qui traînent s'enveniment », NDLR).
Par Marc Eynaud le 17 août 2023
dimanche 11 juin 2023
La France est bien devenue un véritable « coupe-gorge »
Ce qu’on ne mesure pas n’existe pas. Nous avons donc besoin de chiffrer. Sans la confrontation aux chiffres, nous sommes facilement portés vers ce que l’on peut appeler « l’illusion de l’égalité » : « Ce qui ne m’arrive pas n’arrive à personne », a-t-on tendance à penser.
Or, il est un domaine dont le chiffrage ne peut pas être anodin : celui de la délinquance qui sévit sur le territoire. Vendredi matin, sur CNews, Éric Zemmour a rappelé l’ampleur des violences physiques commises avec arme blanche dans l’espace public. Il y aurait, selon lui, « aujourd’hui, en France, entre 120 et 140 attaques au couteau par jour ».
Ce chiffre est le résultat d’un calcul effectué par Le Figaro, en février 2020, à partir de données tirées d’une note de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) datant de novembre 2019. Cette note compile les résultats de trois années d’enquêtes (2015, 2016, 2017). Elle décrit les violences physiques et leur gravité. Ces enquêtes estiment à 653.000 par an le nombre de victimes de violences physiques commises hors ménage. Parmi elles, « 18 % (des victimes) déclarent avoir été violentées avec au moins une arme ». Et la note de préciser, en outre, que « dans la plupart des violences armées, il s’agit d’armes blanches (37 %) ». Le Figaro, se saisissant de ces pourcentages, les a traduits en chiffres, beaucoup plus parlants : 44.000 victimes d’agressions à l’arme blanche par an représentent effectivement une moyenne de 120 par jour.
Plusieurs reproches peuvent être faits à ces statistiques. Certains peuvent ne pas les trouver assez robustes car elles sont produites à partir d’échantillons trop petits. On déplore également qu’elles n’aient pas été confirmées depuis 2020 par des études plus récentes. Pourquoi ce silence ? La question mérite d'être posée.
Disparition du dispositif d’enquête
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir demandé. Ainsi, Valérie Boyer, sénatrice des Bouches-du-Rhône, s’y est reprise à deux fois, par la voie de questions écrites adressées au gouvernement : la première le 15 juillet 2021 et la seconde le 7 juillet 2022. En vain.
En réalité, l’enquête dite de « victimation » qui avait permis d’arriver au chiffre 120... n’existe plus. Pilotée par l’INSEE, qui en assurait également la maîtrise d’œuvre (échantillonnage, organisation de la collecte, élaboration et diffusion des bases de données, etc.), elle s'appuyait sur l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, supprimé en 2020, et sur le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI, créé en 2014). Depuis 2022, une nouvelle enquête a pris le relais, celle-ci entièrement maîtrisée par les services de l’Intérieur. Son nom ? Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS). Ses premiers résultats devraient être publiés en 2023. En attendant, le silence demeure assourdissant sur ce sujet des attaques à l'arme blanche.
Mercredi dernier, Valérie Boyer a pris les devants en déposant « une demande de question orale au gouvernement afin d’obtenir des éléments sur la hausse des attaques à l’arme blanche dans notre pays ». La même question qu'en 2021 et 2022. Un trentenaire venait d'être poignardé à Marseille pour avoir défendu une jeune fille. C'était la veille du drame d'Annecy. La patience finira-t-elle par payer ?
Ces statistiques risquent de donner tort au garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti qui, en 2020, assurait crânement que « la France, ce n'est pas un coupe-gorge ».
Par Jean de Lacoste le 11 juin 2023
vendredi 19 mai 2023
Quand c’est Macron que l’on grime en Hitler, ce n’est plus de l’humour…
Évidemment, sur le service public, c'est le scandale. Caroline Fourest, spécialiste officielle des bêtes immondes, était sur le plateau de « C à vous » pour commenter cette atteinte manifeste à la majesté présidentielle. Son explication pour les maternelles (« En comparant un dictateur nazi à un Président démocrate, on prépare les esprits à l'idée qu'un nazi pourrait être démocrate ») servait surtout à dire que c'était de la faute de l'extrême droite. D'ailleurs, poursuit-elle, le graffeur qui a dessiné Macron en marionnette d'Attali, et qui est suspecté d'avoir commis cette affiche, « reprend tous les codes de l'antisémitisme ». Bref, ce sont les heures sombres, tout ça tout ça. Fermez le ban.
Il y a, toutefois, un peu plus que cela, dans cette campagne d'affichage sauvage. D'abord, l'Éducation nationale a appris aux enfants, depuis très longtemps, que l'incarnation du mal, c'était Hitler, et seulement Hitler. Avec une certaine puérilité, quand les citoyens éduqués par la République veulent dénoncer une atteinte à leurs libertés, ils dessinent Hitler. C'est le résultat logique de cinquante ans de bourrage de crâne. Staline, Pol Pot ou Mao ne valent pas mieux qu'Hitler, mais ils ne font pas l'objet d'exposés de terminale ou de documentaires sur France 3. La caricature s'appuie donc d'abord sur l'inculture, savamment entretenue, du peuple.
Enfin, tout ce barnum, toute cette indignation surjouée masquent la véritable question derrière cette campagne : Macron est-il un Président "démocrate" ? Si l'on considère la démocratie comme le respect de l'opinion du peuple, la réforme des retraites suffit pour qu'on soit fondé à s'interroger. Si on ajoute à cela les stages de citoyenneté pour des banderoles injurieuses, les délits d'opinion, les dispositifs de sécurité autour des déplacements présidentiels qui ne sont pas sans évoquer les dernières années de Ceaușescu, on ne peut que constater, dans le réel et malgré les éléments de langage, que Macron est de moins en moins démocrate.
Mais bon, le tempo médiatique étant ce qu'il est, on va pouvoir pleurnicher pendant une semaine sur le bruit des bottes et tout le tremblement. Ensuite, Macron repassera à la télé, dira que tout va bien mais qu'on « utilise trop la loi » dans ce pays où « ceux qui ne sont rien » deviennent des « Gaulois réfractaires ». Le Président a le droit de mépriser son peuple, mais le peuple n'a pas le droit de critiquer son Président. C'est la Ve république version 2023, mélange d'impuissance concrète et de crispation infantile. On a ce qu'on mérite !
Par Arnaud Florac le 19 mai 2023