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jeudi 14 novembre 2024

Au Parlement européen, S. Séjourné taillé en pièces par M. Maréchal et S. Knafo



C'est un grand classique du cinéma : une brune et une blonde, pas forcément amies, toutes les deux belles et intelligentes, et surtout sans pitié. On peut penser à Mulholland Drive, de David Lynch, ou, un peu moins intello, aux pétroleuses que furent Claudia Cardinale et Brigitte Bardot. Cette fois, ce n'est pas du cinéma, mais c'est tout de même un excellent moment à regarder.

Stéphane Séjourné, éphémère ministre des Affaires étrangères de la Macronie, s'était illustré par son absence totale de charisme, une absence qui illustrait bien la considération présidentielle pour ce portefeuille jadis régalien. Avant le Quai d'Orsay dans le gouvernement Attal, Stéphane Séjourné avait été le chef de file des députés européens Renaissance. Il fallait le recaser, car la Macronie n'oublie jamais les copains : quoi de mieux, alors, qu'un retour à Bruxelles ? Le contexte était favorable : au poste de commissaire européen à l'industrie, 

Ursula von der Leyen n'avait pas voulu de Thierry Breton, démissionnaire. Alors on allait sortir du chapeau un homme qui était tout ce que Breton n'était pas : jeune, illégitime, docile, silencieux. Et le tour serait joué.

« Nous avons besoin d'un chef de guerre, pas d'un chef de bureau »

 

 

Sauf que ça ne s'est pas exactement passé comme ça. On n'est pas en France, on ne peut pas nommer n'importe qui juste par caprice. Il a fallu que Stéphane Séjourné passe par une audition parlementaire. 

Et là…Marion Maréchal et Sarah Knafo ont beau, désormais, être adversaires, elles ont livré un numéro de duettistes particulièrement réjouissant. Sarah Knafo lui a demandé s'il avait l'intention de défendre l'industrie française, après que son patron eût laissé démembrer quelques-uns de nos plus beaux fleurons. Face à ses réponses filandreuses, des réponses de cancre qui a révisé, elle a enfoncé le clou sur la lutte contre nos adversaires économiques, au premier rang desquels la Chine et les États-Unis. Face à des menaces de plus en plus décomplexées, elle a rappelé que l'ambition principale du candidat au poste de commissaire européen à l'industrie est de se saisir à bras-le-corps des problématiques de genre, en faisant en sorte qu'il y ait plus de femmes dans les conseils d'administration. La belle affaire ! Et son deuxième sujet de préoccupation ? Aller vers plus de décarbonation… La conclusion claque comme un clou martelé dans un cercueil : « Nous avons besoin d'un chef de guerre, pas d'un chef de bureau ».

« Le dernier caprice » d'Emmanuel Macron

 

 

Marion Maréchal, elle, s'est attardée sur les faiblesses professionnelles de Stéphane Séjourné. Elle a rappelé qu'il n'avait jamais travaillé en entreprise, encore moins dans l'industrie, et qu'il était totalement incompétent pour le poste qu'il voulait occuper. Homme d'appareil, sans expérience, sans qualifications particulières, sans réalisations concrètes, que fait-il là ? Pour elle, la raison est simple : Stéphane Séjourné est « le dernier caprice » d'un Macron aux abois, qui place ses protégés pour essayer de ne pas totalement perdre la main. 

L'intéressé encaisse, avec un certain art de la pokerface, il faut le reconnaître. Mais le match, dans l'esprit de l'opinion publique, est déjà plié. Ces deux femmes, avec charme et cruauté, viennent de tailler en pièces le malheureux candidat, soudain renvoyé à ce qu'il est : l'un de ces courtisans de la Macronie, aussi incapables qu’interchangeables, que le régime mourant essaie de recycler avant la chute…

Par Arnaud Florac le 13 novembre 2024

Boulevard Voltaire

samedi 21 septembre 2024

La crise de la démocratie, prélude au grand effondrement



La crise de la démocratie n’affecte pas seulement la France, qui n’a plus de gouvernement depuis plus de cent jours. Elle s’incruste au cœur de L’Europe coupée des peuples. Le limogeage de Thierry Breton par Ursula von der Leyen rappelle la dérive soviétoïde de l’UE. 

Le commissaire européen, qui voulait mettre sous surveillance des réseaux sociaux dont celui d’Elon Musk (X), s’est fait débarquer lundi alors qu’Emmanuel Macron l’avait renouvelé à son poste en juillet. Le proscrit a été remplacé par le ministre des affaires étrangères Stéphane Séjourné, un proche du chef de l’Etat français, qui s’est vu confier le ronflant secteur de « la Prospérité et de la Stratégie industrielle ». Or ces purges au sommet s’opèrent, sous la férule de la présidente de la Commission, dans l’opacité de l’entre-soi. En cela, ces pratiques oligarchiques de cooptations et d’allégeances se rapprochent de celles qui avaient cours dans l’ex-Union soviétique. 

Ces tambouilles confirment l’analogie que le dissident soviétique Vladimir Boukovsky avait dressée en 2005 (1) entre l’URSS et l’UE. Il constatait que si « ses deux ennemis irréductibles » (l’Union soviétique et son système soviétique) avaient disparu, il voyait « renaître le Léviathan » derrière l’Union européenne « employant les mêmes vieux trucs » pour « s’attirer le soutien populaire et paralyser ses adversaires ». Ainsi, écrivait-il, l’UE « se pare des atours de la paix et du progrès, de l’avenir forcément radieux et de l’abondance toujours promise », comme l’URSS promettait le bonheur à l’humanité.

De fait, rien ne ressemble plus au Politburo d’hier que la Commission européenne d’aujourd’hui. D’un côté, comme le rappelait Boukovsky parlant de la structure communiste, « une quinzaine de personnes non élues qui se cooptaient selon des règles incompréhensibles au commun des mortels mais selon des critères de fidélité à la direction et au « cher Parti communiste » ». De l’autre, avec la Commission, 27 personnes également non élues, désignées selon des critères flous pour des missions peu claires issues de travaux largement confidentiels. Lisons une nouvelle fois Boukovsky (cité par Ludovic Greiling dans « Le monde qu’ils veulent ») : « La Commission seule dispose de la prérogative de proposer des textes législatifs que l’on appelle directives. Ces dernières, élaborées par les technocrates européens, sont entérinées avec autant d’efficacité que l’étaient au Soviet suprême celles concoctées par les technocrates du Comité central du Parti ». 

L’UE despotique connaîtra-t-elle le sort de l’URSS dictatoriale ? 

A l’évidence, le réveil des peuples oubliés oblige les élites, européennes et françaises, à s’ouvrir au monde ordinaire. La colère qui s’y répand est portée par une demande pressante de liberté; celle-là même qui a fait s’effondrer l’Union soviétique. Le procès en destitution de Macron, que vient d’ouvrir LFI, n’a certes aucune chance d’aller à son terme. Cependant, l’ouverture de la procédure illustre la débâcle démocratique en cours.

Michel Barnier, issu d’un parti minoritaire et qui peine à constituer un gouvernement, en est également le produit. « La situation budgétaire est très grave », a-t-il annoncé de surcroit ce mercredi matin. Tout annonce l’effondrement d’un système à bout de souffle, qui n’a plus prise sur le réel.

(1) L’Union européenne, une nouvelle URSS ? Editions du Rocher

Par Ivan Rioufol le 18 septembre 2024

Le Blog d'Ivan Rioufol


samedi 13 janvier 2024

Séjourné au quai d’Orsay : pourquoi cette nomination est consternante



Gabrielle Cluzel a justement épinglé l'un des péchés originels de ce remaniement : l'évacuation du critère de compétence. C'est particulièrement le cas pour le nouveau ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné. Et c'est tellement évident que l'intéressé lui-même l'a avoué maladroitement lors de la passation de pouvoirs : « Je ne suis pas diplomate de métier mais, ayant grandi à l’étranger, je sais ce que veut dire la France dans le monde et je sais tout le pouvoir de la diplomatie et de la négociation ». A ce compte-là, nous sommes nombreux à pouvoir occuper nombre de fonctions éminentes.

Et cette auto-justification fondée sur un segment de sa vie personnelle (à proscrire absolument pour le moindre entretien professionnel) est en fait un marqueur de cette génération Macron. Ainsi la vie privée version Gala est-elle consciencieusement étalée quand cela les arrange et suscite des condamnations effarouchées lorsque des adversaires politiques osent poser des questions. Ainsi de l'homosexualité de certains ministres. 

Dans le cas de Stéphane Séjourné, qui fut pacsé avec avec Gabriel Attal, la question sur une « promotion canapé » (pour parler comme Juan Branco au sujet de l'ascension de Gabriel Attal lui-même) pouvait se poser. Là encore, tellement évident que le propre entourage de Séjourné a dû clarifier : « M. Séjourné et M. Attal ne sont plus ensemble depuis deux ans. Leur Pacs a été rompu à ce moment-là », a-t-il répondu au Figaro. Et en fait, le recours à l'argument de minorité (LGBT) doit être posé puisque M. Séjourné ne dispose ni d'une expérience internationale et diplomatique, ni d'une carrière d'élu local ou de parlementaire national. 

Et d'ailleurs, cette légitimité LGBT est implicite, notamment quand Catherine Colonna, toujours lors de la passation de pouvoirs, s'inquiète de l'absence de femmes à des postes régaliens. Elle est remplacée par un membre d'une minorité LGBT, donc l'honneur woke est sauf. Et tant pis pour vous, Mesdames. Il faut savoir partager l'honneur d'être une minorité.

Il est d'ailleurs révélateur que, sur ce sujet, la presse française fasse preuve d'une grande pudeur alors que certains journaux allemands sont plus cash. Ainsi de Bild qui titre : « Mini-Macron fait de son ex le ministre des Affaires étrangères ». intéressant de voir comment tout cela est perçu outre-Rhin.

Mais si cette nomination est consternante, c'est que ce déficit de compétence et de légitimité, cette inexpérience ajoutent à l'abaissement de la France. Le quai d'Orsay, ce n'est quand même pas rien. Chateaubriand, Briand, Villepin, pour faire vite et oecuménique. Et même en tapant en seconde division, on a toujours trouvé à ce poste des figures de diplomates, le plus souvent énarques, qui ont tenté de maintenir le rayonnement de la France en Europe et dans le monde. 

Emmanuel de Villiers comparait sur X Stéphane Séjourné à Jean François-Poncet, ministre de Giscard. Ambassadeur, fils d'ambassadeur, parfait connaisseur de l'Allemagne, il fut le promoteur d'une ligne européiste. 

Précisément celle de Macron et Séjourné. Mais justement, la baisse de niveau est spectaculaire : un petit apparatchik de l'UNEF pour la défendre ? Le centre macroniste pro-européen est décidément bien à plaindre.

Par Frédéric Sirgant le 13 janvier 2024

Boulevard Voltaire

samedi 15 avril 2023

Selon le patron du parti macroniste, on a donc échappé au pire en 2022…



On l’a échappé belle : « Si Marine Le Pen avait été élue, les Français vivraient dans un pays sorti de l’euro, pro-Poutine et qui aurait, entre-temps, administré le vaccin Sputnik à sa population, remis en cause l’IVG et le mariage pour tous. » Rien que ça ! Pendant qu'on y est, pourquoi pas le rétablissement de la gabelle et du supplice de la roue ?

Le député européen Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, vient de livrer cette prophétie rétrospective dans un tweet catastrophiste, résumant ainsi la quintessence de son entretien dans Le Parisien du mercredi 12 avril. Bien entendu, l’on est tenu de prendre ces affirmations lapidaires - que d’aucuns pourraient qualifier de mensongères au regard du programme présidentiel de Marine Le Pen et de ses prises de position sur les questions internationales - pour argent comptant, vu qu’elles émanent du camp de ceux qui savent et savent faire. La diabolisation ne payant plus, on va maintenant sur le terrain de la crédibilité, de la capacité à gouverner. Pour ce macroniste de la première heure, le RN incarne « l’incompétence, l’incurie, les choix désastreux » qu’il convient de « pointer », autrement dit de dénoncer. Par déduction et convention de manœuvre, la Macronie, elle, incarne la compétence, le sérieux, les choix judicieux. La preuve après six ans d’Emmanuel Macron au pouvoir !

La parole de la France sur la scène internationale est inaudible, quand elle n’est pas contre-productive : pour preuve les tournées africaine et chinoise récentes d’Emmanuel Macron. Notre pays connaît un taux d’endettement inédit, sa balance commerciale est catastrophique, les faillites d’entreprises se multiplient et pourraient dépasser le niveau pré-pandémie. L'école, la Justice sont dans l'état que l'on sait. Les Français subissent une crise sociale, politique, démocratique, disent même certains, aggravée par l’attitude d’un Président qui déroule obstinément sa feuille de route. Mais on a échappé au pire en 2022.

Emmanuel Macron et son gouvernement vont de revers en revers. Même l’autorité présidentielle semble remise en cause. Des petites choses, vous me direz, mais c’est un signe. Ainsi, après le petit camouflet sur la loi de programmation militaire, le Parlement vient de rejeter la candidature de Boris Ravignon, maire LR de Charleville-Mézières, à la tête de l’Agence de la transition écologique (ADEME), proposée par le président de la République. Certes, ce rejet est justifié par le fait que Ravignon refuse de quitter sa mairie. Choix mal ficelé, mal préparé du Président ? En tout cas, on retiendra que ce rejet est un nouveau désaveu pour l'hôte de l'Élysée. Mais à part ça, tout va bien. Et nous avons échappé, nous dit Stéphane Séjourné, aux dix plaies d’Égypte en 2022…

Maintenant, on ne peut imaginer qu’un homme aussi intelligent que Stéphane Séjourné se laisse aller à des propos aussi caricaturaux au sujet de Marine Le Pen et du Rassemblement National par simple idéologie. Outre, sans doute, la perte de sang-froid d’une Macronie sur la défensive, on peut y voir une tentative de contre-feu face à un adversaire sur sa droite qui caracole en tête dans les sondages et semble s’affirmer comme une alternative sérieuse face à une gauche dominée par LFI avec ses excès et sa promesse de chaos. 

Le dernier sondage de Cluster17 pour Le Point révèle que 64 % des Français voient désormais Marine Le Pen gagner en 2027. Seul un tiers des Français est favorable à la constitution d’un front républicain NUPES-Renaissance-LR, dans l’hypothèse d’un second tour face à Marine Le Pen. 

Certes, 2027 est encore loin, mais au rythme où vont les choses…

Par Georges Michel le 13 avril 2023

Boulevard Voltaire