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samedi 2 mars 2024

Quel média de gauche n’a-t-il pas encore tapé sur CNews ?





Réactionnaires, xénophobes, catholiques conservateurs… Dans le dossier que le magazine L’Obs consacre, cette semaine, aux médias du groupe Bolloré (CNews, C8, Le Journal du dimanche, Paris Match, Europe 1), les qualificatifs outranciers ne manquent pas. Sans grande originalité, à l’heure où il est de bon ton de taper sur CNews, Hanouna et Bolloré, l’hebdomadaire propose donc une analyse à charge contre le groupe de presse. Au programme : caricatures et insinuations.

Reductio ad hitlerum

Dès la couverture, le ton est donné. Le titre, tout d’abord - « Réac Info » -, ne laisse que peu de doutes quant au parti pris assumé des journalistes. L’illustration, ensuite, peut paraître équivoque. Sur fond rouge, les visages des principaux animateurs (Pascal Praud, Laurence Ferrari, Sonia Mabrouk, Cyril Hanouna) et chroniqueurs (Charlotte d’Ornellas, Geoffroy Lejeune) sont disposés de telle manière qu’un œil averti pourrait y déceler une référence aux heures sombres de l’Allemagne. De là à penser que la rédaction de L’Obs a choisi de faire délibérément référence au nazisme, il n’y a qu’un pas…

Mais plus que la forme, le contenu du dossier sonne comme un réquisitoire. Dès l’éditorial d’introduction de Sylvain Courage, les médias de la sphère Bolloré sont accusés de « véhiculer un message réactionnaire qui ouvre la voie à la droite de la droite »« Purge » des rédactions, « fake news »« croisade »… Vincent Bolloré devient, sous la plume des journalistes de L’Obs, un dirigeant totalitaire qui œuvrerait à l’avènement de la droite (ou plutôt de l'« extrême droite », pour reprendre le lexique du magazine) au pouvoir. Son crime originel ? Avoir osé « honorer le saint du jour » en première page du quotidien Direct Matin. Faut-il rappeler à la rédaction de L’Obs que TF1, chaîne que l’on peut difficilement accuser de faire le jeu de l’extrême droite ou de mener une croisade ultraconservatrice, annonce également le saint du lendemain à la fin de ses bulletins météo ?

Croisade des médias de gauche

Pour appuyer ses accusations et enfoncer définitivement le clou, L’Obs finit son dossier en donnant la parole à l’historien Alexis Levrier. Avec cet entretien, la reductio ad hitlerum subliminale de la couverture devient tout de suite beaucoup moins subtile. L’historien, sans contradiction, amalgame ainsi les médias de la sphère Bolloré avec les journalistes nationalistes français de l’entre-deux-guerres. S’il concède qu’on ne peut accuser CNews d’antisémitisme, il ne semble pas avoir de difficultés, en revanche, à accuser la chaîne de flirter avec la xénophobie et le racisme. Pour lui, la « filiation [est] évidente » entre la frange antisémite de la presse française des années 1930 et les rédactions de CNewsEurope 1 et du JDD. Et sans la moindre gêne, Alexis Levrier poursuit sa comparaison nauséabonde. Pascal Praud est ainsi associé à Louis Darquier de Pellepoix, négationniste, connu pour son engagement antisémite et sa collaboration avec l’Allemagne nazie. Ils n’ont honte de rien….

L’Obs n'est pas le premier - et sûrement pas le dernier - à taper sur CNewsC8 et Europe 1. Il y a une semaine seulement, c’était ainsi Télérama qui consacrait sa une, intitulée « Le Grand Remplacement de l’info », au canal 16 de la TNT. Au milieu de ces pages, une caricature réduisait à nouveau Pascal Praud, Laurence Ferrari et Geoffroy Lejeune à des petits soldats nazis.

Il n’y a, par ailleurs, quasiment pas une semaine sans que Libération, qui avait en 2021 titré « Le spectre de la bande FN » pour parler d’Europe 1 et CNews, insinuant donc que les journalistes de la station de radio et ceux de la chaîne d’information en continu menaient un combat politique, ne s’attaque à CNews. Régulièrement, le quotidien dénonce « l’absence de journalisme » sur les plateaux de la chaîne et « les bobards » du média. Le Monde ou encore Mediapart - dont on se rappelle le documentaire à charge contre Bolloré en 2022 - surfent également sur la tendance du « CNews bashing ». Derrière ces attaques répétées et caricaturales se cache, en réalité, un vrai sentiment de gêne : CNews et son succès dérangent. Ces médias bien-pensants qui avaient jusque-là la mainmise sur l'opinion découvrent la concurrence et le pluralisme, et cela ne semble pas du tout les satisfaire. Mais toutes ces critiques ne semblent pas ébranler les journalistes des médias Bolloré. 

Comme le confie, cette semaine, la présentatrice Christine Kelly dans les pages de VSD« plus on nous tape dessus, plus les audiences s’envolent ».


mercredi 21 février 2024

Sus à CNews : maintenant, Laurence Ferrari



Comme tout est bon dans le cochon, tout est bon pour dézinguer CNews. Après les injonctions, les admonestations, les condamnations, voire damnations, voici venu le temps des déceptions et des insinuations. Plus malin, plus pervers, peut-être aussi.

Laurence Ferrari, « contaminée »...

Ainsi, Hapsatou Sy, collègue de plateau de Laurence Ferrari durant quatre ans dans l’émission Le Grand 8 sur C8, interrogée par Télérama, qui consacre un long article au cas CNews, déclare : « Je ne la reconnais pas. Elle a été contaminée par le virus CNews. Je préfère garder le souvenir d’une femme qui se positionnait en faveur de l’anti-FN, l’antiracisme, qui n’aurait jamais adhéré à cette ligne éditoriale. » Donc, c’est parti, on y va, on va jouer sur la corde sensible en évoquant le bon vieux temps, lorsqu’on était les meilleures copines du monde. Ferrari ferait presque pitié : elle a été « contaminée », donc, ce n’est pas tout à fait de sa faute, à cette pauvre Lolo, c’est presque une victime, vous comprenez. 

Autant dire que CNews lave les cerveaux. Il faudrait peut-être voir à ce que le Parlement se saisisse de l’affaire, crée une commission d’enquête sur les dérives sectaires de CNews. Les auditions d’Olivier Dartigolles et Karim Zéribi, hommes de gauche, comparses réguliers de Laurence Ferrari dans son émission Punchline, seront particulièrement intéressantes. Mais on trouvera bien un spécialiste, oscillant entre la psychologie à deux balles et la sociologie de bazar, pour expliquer qu’on est là, typiquement, dans un cas école de manipulation et d’instrumentalisation, etc.

Même Michel Drucker ne comprend pas !

Donc, on ne reconnaît plus Laurence Ferrari. Pour les besoins de la cause, Télérama est même allé chercher le pape de la télé française, Michel Drucker, histoire de voir s'il n'avait pas une bulle d'excommunication sous la main. Que dit-il, bien assis au fond de son canapé ? « C’est une énigme, aujourd’hui. J’ai le souvenir de quelqu’un de doux, ne se mettant pas en avant. » Une gentille fille, quoi ! Elle serait donc devenue méchante. Parce que le monde est simple, pour Michel Drucker, lorsqu’il le contemple du haut de ses Alpilles : il y a les gentils, ceux qu'il invite sur son plateau du dimanche après-midi (au fait, ça existe encore, cette émission ?), et les méchants, ceux qu'il n’invite pas. Par exemple, les membres de la tribu Le Pen. 

Mais ça, c’est une autre histoire… Donc, effectivement, Laurence Ferrari est une énigme : gentille ou méchante ?

Laurence Ferrari, une mercenaire

Une énigme ? Mais Hapsatou Sy l’a peut-être résolue, cette fichue énigme. « Elle a des factures à payer comme tout le monde, et c’est peut-être ce qui la maintient là. » On passe donc aux insinuations. Rien de tel que les rosseries, du genre « Vous voyez ce que je veux dire », jetées, l'air de rien, comme ça, au virage de la conversation, par l'ancienne bonne copine. En fait, Laurence Ferrari est une mercenaire. Elle reste à CNews pour la gamelle. Parce qu’ailleurs, soit dit en passant, on est bien d’accord, personne ne reste là où il est parce qu’il a des factures à payer. Non, non, du tout.

Laurence Ferrari voit les choses en face

Réponse de Laurence Ferrari : « Je suis alignée avec moi-même, ce que je pense et mes années d’expérience. Je mène ma barque comme je l’entends. » Et lorsqu’on se souvient de la question posée par Laurence Ferrari à Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse de janvier, on comprend ce que ses mots veulent dire. Une question, longue d’une minute vingt, qui a passablement agacé le président de la République, tant par le fond que par la forme. Extrait : « Vous voulez qu’ils [les élèves dans les écoles] chantent la Marseillaise, pratiquement un jeune sur deux ne sait pas situer la Révolution française. 48 % des professeurs se sentent censurés lorsqu’ils enseignent l’Histoire… », etc. 

Tout cela dit sur un ton très calme, avec sérénité. Et il fallait le faire devant une salle compassée, avec un Président arrogant, se prenant pour de Gaulle, là-haut, sur son estrade. Alors, Laurence Ferrari n’est peut-être pas douce – quoique ! -, mais elle est courageuse : elle voit les choses en face. C’est pas mal, ça, par les temps qui courent, non ?

Par Georges Michel le 21 février 2024

Boulevard Voltaire


jeudi 17 novembre 2022

Louis Boyard, faux rebelle, vrai bouffon


Le député insoumis Louis Boyard était jeudi soir l’invité de Cyril Hanouna. L’altercation entre le jeune parlementaire et l’animateur a suscité l’une de ces controverses dont le ventre de la médiasphère ne manque jamais de se repaitre. Si l’incident traduit la dégradation continue d’un débat public affamé de clashs et d’esclandres, il est tout aussi instructif sur ce qu’il dit des pratiques de la radicalité gauchiste, laquelle trouve dans le jeune Boyard l’une des illustrations les plus triviales de son absence d’inhibitions et de sa saturation idéologique.

L’insoumission marketée de LFI a ceci de profondément factice intellectuellement qu’elle joue sur tous les tableaux en se prétendant l’expression d’une morale dont elle s’affranchit par ailleurs

Par Arnaud Benedetti le 14 novembre 2022

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