Affichage des articles dont le libellé est Gouvernement Insécurité. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Gouvernement Insécurité. Afficher tous les articles

lundi 5 février 2024

Et pendant ce temps, Séraphin Lampion et la reine des neiges…


Alors que les agriculteurs pataugeaient dans la boue et que Gabriel Attal plongeait tout habillé dans le bain de la contestation, le couple Macron partait voir les ours blancs. À peine le temps de poser les valises aux senteurs de l’Inde, comme le rappelait ici Raphaëlle Claisse, le Président s’envolait « en toute déconnexion » et en avion vers la Scandinavie. Urgence diplomatique oblige… Attendus par le roi Charles XVI Gustave et la reine Silvia, Emmanuel et Brigitte s’en allaient en très grande pompe recevoir les honneurs suprêmes : pour lui, le grade de chevalier dans l’ordre des Séraphins, pour elle la grand-croix de l’ordre de l’Étoile polaire.

Après avoir goûté au royal festin – caviar de Kalix Royale, dos de morue, jarret braisé et boudin de renne –, Emmanuel Macron s’est rendu à l’université de Lund, à Stockholm, pour y discourir sur « les enjeux de résilience des sociétés démocratiques européennes ». De cette causerie, la presse a choisi de retenir le geste magnanime du chef de l’État français : il a demandé à ce que le bouquet final soit offert à son épouse : « Give it to my wife », qu’il a dit. « Une belle attention de la part d’Emmanuel Macron », écrit Gala, le journal des people.

Ce geste émouvant accompli, notre vénéré Président a rejoint les étudiants sur l’estrade pour y entonner Les Champs-Élysées, célèbre tube de Joe Dassin. C’est tout le côté résilient d’Emmanuel Macron : une crise de gilets jaunes ? Mcfly et Carlito. Le blues paysan ? Joe Dassin. Le remède est souverain.

Notons, toutefois, que le Français est moins résilient que son royal Président. Il emprunterait plus volontiers à Michel Delpech qu’à Joe Dassin : « On dirait que ça t'gêne de marcher dans la boue,/On dirait que ça t’gêne de dîner avec nous. » Emmanuel Macron préfère, semble-t-il, les dîners de gala dans les palais princiers, ça se comprend. D’humeur révolutionnaire, le député LFI Damien Maudet a pointé « l’art de s’enfuir chez d’autres monarchies quand son peuple se soulève, ce réflexe fin de règne ». Quand les fourches sont de sortie, la guillotine n’est plus loin…

Il est vrai que la photo-souvenir est saisissante : n’était la couleur de l’écharpe – bleu layette chez notre monarque républicain, rouge vif chez le roi de Suède (le cordon de grand-croix de la Légion d'honneur) –, leurs tenues d’apparat sont en tout point identiques. Bleu layette, donc, comme la robe de Brigitte, et ce n’est pas anodin : c’est la couleur des séraphins et de l’étoile polaire. Et là, je vous l’avoue et je m’en repens : immédiatement s’est imposée à moi l’image de Séraphin Lampion et de la reine des neiges.

Vous le connaissez, Séraphin Lampion. De L’Affaire Tournesol aux Bijoux de la Castafiore en passant par Tintin et les Picaros, c’est un incontournable. Sans gêne, volubile, intarissable baratineur, n’écoutant pas les autres, c’est le champion toutes catégories de l’autosatisfaction. Incrusté à Moulinsart, il veut caser à tout prix – « quoi qu’il en coûte » – ses assurances Mondass. C’est le roi de la promesse, celui qui peut tout arranger, beau parleur mais velléitaire et craignant l’orage. Quant à Brigitte Macron, créature filiforme auréolée de son évanescente blondeur, « libérée, délivrée », saura-t-elle nous sortir de l’hiver éternel du royaume d’Arendelle ?

On ne peut que donner raison au député Maudet : ça sent la fin de règne. Plantant là son jeune Premier ministre, Macron se balade en attendant la fin de son mandat. Il profite, tire des plans sur la comète. Il sera président de l’Europe, parce qu’il le vaut bien…

Par Marie Delarue le 4 février 2024

Boulevard Voltaire


dimanche 30 octobre 2022

Deux-Sèvres : au moins 1.500 gendarmes mobilisés, ce week-end, pour contenir une manifestation d’extrême gauche



Pour la plupart des Français, la bassine sert à laver de menus objets, voire à ranger la serpillière. Pas pour l’extrême gauche : lorsqu’on leur parle de bassines, les militants de l’écologie marxiste et radicale voient rouge. Ces 29 et 30 octobre, toute la mouvance rouge-verte est donc mobilisée à Sainte-Soline, un petit village des Deux-Sèvres serré autour de son église dédiée à sainte Maixent , pour une « manif-action » sous un slogan : « Pas une bassine de plus. » La préfecture a interdit cette manifestation, les militants n’en ont cure.

Selon nos informations, les forces de l’ordre attendent 5.000 à 7.000 manifestants, pas davantage, mais parmi ces manifestants devraient figurer 500 militants violents. Face à ces doux rêveurs, au moins 1.500 gendarmes mobiles sont mobilisés. C’est dire le pacifisme de ces activistes. Les autorités locales craignent l’installation d’une ZAD (zone à défendre) à la manière de Notre-Dame-des-Landes, dans ce coin tranquille de la région Nouvelle-Aquitaine.

Pourquoi tant de haine ? Ces bassines sont d’importantes réserves d’eau entourées de talus, destinées à l’irrigation des cultures environnantes. L’objectif du week-end, pour nos militants d’extrême gauche : stopper net le chantier de cette « méga-bassine » en cours d’aménagement sur la commune de Sainte-Soline, qui retiendra 650.000 m3 d’eau. Un projet pourtant vital pour les  des Deux-Sèvres, mais un épouvantail pour l’extrême gauche écologiste qui tente de mobiliser ses troupes depuis des semaines.

Une manif-action, préalable à la grande mobilisation, s’est ainsi tenue… à Paris, dans le Xe arrondissement. Les sept fées de l’ultra-gauche se sont penchées sur le berceau du Grand Soir à venir, ce week-end, à Sainte-Soline. Leur slogan : « No bassaran » ! On y a présenté le mouvement Bassines non merci, qui lutte sans relâche contre les  des Deux-Sèvres, ou les Soulèvements de la terre, qui se définit comme « la tentative de construire un réseau de luttes locales tout en impulsant un mouvement de résistance et de redistribution foncière à plus large échelle ». Ces derniers se voient comme « la réunion de paysan.nes, habitant.es de territoires en luttes et militant.es de la jeunesse climatique » (sic). Et voient loin : « Nous nous situons à une première étape de la constitution d’un front de résistance au désastre et de reprise en main de nos moyens d’existence », assurent-ils. En tout, 130 organisations de gauche extrême ont appelé les bonnes volontés venues de  et d’ailleurs à se rendre à Sainte-Soline, les 29 et 30 octobre.

« Le projet est ancien, affirme un fonctionnaire impliqué joint par BVil a déjà été torpillé au début des années 2010 quand Ségolène Royal était présidente de Poitou-Charentes, alors que les travaux étaient déjà engagés. »

Seize projets de bassines ont été validés dans la région, celui de Sainte-Soline est la deuxième étape d’un projet lancé il y a quatre ans par 400  pour réduire leurs prélèvements d’eau durant l’été en pompant dans les nappes phréatiques durant l'hiver. Les historiens ont garanti que le terrain n’avait pas de raisons d’être fouillé. Le tribunal administratif a étudié la conformité avec les normes environnementales et donné son feu vert au projet avec quelques réserves. Les opposants ont perdu leurs derniers recours. Sur le plan politique, c’est un modèle de concertation qui a mis tout le monde d’accord : défenseurs de l’environnement, de la pêche, etc. Seule une minorité a refusé.

Restent donc aux opposants la violence et la dégradation de biens.

Ces manifestations anti-bassines ont l’habitude de la violence. Cinq gendarmes ont été blessés ainsi que deux fonctionnaires de police au cours de trois dernières grandes manifestations. La dernière a mobilisé 5.000 écologistes d’extrême gauche, seize escadrons de gendarmerie mobile, deux hélicoptères et deux engins lanceurs d’eau, soit 2.000 gendarmes et fonctionnaires de police. Deux CRS ont été blessés légèrement et deux pompes propriété des  détruites.

Le profil des manifestants est connu : « On retrouve des locaux plutôt pacifistes, des spécialistes de l’insurrection révolutionnaire, ceux de  et les fameux Soulèvements de la terre, accompagnés d’Extinction Rebellion, des antifas, des Black Blocs et de certains membres de la Confédération paysanne, partagée sur la question », détaille notre source. Ces braves « paysans » révoltés sont armés de cocktails incendiaires ou de mortiers d’artifice, comme dans nos banlieues. Au risque de provoquer des blessés, voire des morts comme ce fut le cas avec Remi Fraisse, tué en 2014 par l’explosion d’une grenade lors d’affrontements en marge de la mobilisation contre le projet de barrage de Sivens.

Tous ces groupes et groupuscules mènent une vie paisible, entre deux assauts contre les forces de l’ordre, sans dissolution, sans procès médiatiques, sans reproches particuliers de la bien-pensance. Normal, puisque le vrai danger, c’est bien connu, c’est… l’extrême droite.

Par Marc Baudriller le 20 octobre 2022

Boulevard Voltaire