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mardi 4 juillet 2023

Pour l’Oscar de l’hypocrisie d’État, the winner is… François Hollande



L’oracle François Hollande a parlé. Jadis, en 1798, Napoléon affirmait à ses soldats, lors de son équipée égyptienne : « Songez que, du haut de ces pyramides, quarante siècles d’Histoire vous contemplent. » L’ancien Président est, certes, plus modeste : il commente sur LCI, ce 2 juillet, l’actualité immédiate du haut d'un seul quinquennat. Soit toute la différence entre Gizeh (le plateau où se dressent les trois grandes pyramides d'Égypte) et un simple tabouret.

À l’en croire, les émeutes qui embrasent le pays ne relèvent en rien d’un « problème d’immigration », puisque sont à l'œuvre « des enfants de troisième, quatrième et cinquième génération ». Des « enfants » indubitablement efficaces, à en juger des ravages causés. Même s'ils bénéficient de papiers français, leurs origines nous ramènent malgré tout à ce même « problème d’immigration ».

La mémoire courte ?

Dans une autre vie, pas si lointaine, celle où il (p)résidait à l’Élysée, le mari de Julie Gayet était autrement plus prolixe sur la question : « Quand on lit Finkielkraut, Zemmour, Houellebecq, qu’est-ce que ça charrie ?, demandait-il, selon les auteurs Davet et Lhomme du livre Un Président ne devrait pas dire ça... (Stock). Toujours la même chose, la chrétienté, l’Histoire, l’identité face à un monde arabo-musulman qui vient… C’est ça qui fait que les gens basculent, ce n’est pas parce qu’ils ont perdu 3 % de pouvoir d’achat ou parce qu’ils sont chômeurs. Il y a des choses qui les taraudent, ils arrivent dans un train, ils voient des barbus, des gens qui lisent le Coran, des femmes voilées… » Sortant de la traditionnelle réserve qu’aurait pu lui imposer sa fonction d’alors, il persistait et signait, oubliant peut-être de se relire au passage. Florilège.

À propos du seuil de tolérance en matière migratoire ? « Je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là. »

De notre équipe de football ? « Elle est en proie à une communautarisation, une segmentation, une ethnicisation. »

De l’intégration des jeunes immigrés ou enfants d’immigrés à l’école ? « C’est Sisyphe ! On les fait parler français, et puis arrive un autre groupe, et il faut tout recommencer. Ça ne s’arrête jamais […]. Donc, il faut à un moment que ça s’arrête. »

Du voile ? Un « asservissement ». De l’islam ? « Qu’il y ait un problème avec l’islam, c’est vrai. Nul n’en doute. »

Et quant à l’immigration en général, la sentence tombe, aussi glaciale que le couperet d’une guillotine : « On ne peut pas continuer à avoir des migrants qui arrivent sans contrôle, dans le contexte en plus des attentats. » Et le même de prédire, dès 2016 : « Comment peut-on éviter la partition ? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire : la partition. » Pour un chauve précoce, voilà qui décoiffe.

Docteur François et Mister Hollande ? Il y a de ça. Dédoublement de personnalité du genre schizophrène ? Il n’est pas illicite de l’imaginer. Surtout quand le même préconise comme remèdes tous ceux ayant échoué des décennies durant : « C’est bien notre modèle social, notre modèle républicain qu’il faut de nouveau approfondir », dit-il.

Le modèle républicain comme mantra

Hormis le fait qu’à force d’approfondir notre modèle social, on finira un jour ou l’autre par trouver du pétrole, qu’est-ce, exactement, que ce fameux « modèle républicain », transformé en véritable mantra ? De manière plus ou moins officieuse, il repose sur l’assimilation et la méritocratie. Depuis longtemps, tout cela semble avoir été jeté aux orties par les gouvernements de droite comme de gauche s’étant succédé au pouvoir. Hier, le « modèle républicain », c’était : « Si vous venez ici, on fera de vous un Français. » Aujourd’hui, ce serait plutôt celui de McDonald’s : « Venez comme vous êtes ! » Et faites comme bon vous semble…

La gauche a consciencieusement saccagé tout ce qui fut autrefois à mettre à son crédit : l’ascenseur social et la fin de la reproduction consanguine des élites en place. Pour, désormais, reproduire les mêmes schémas. Un seul exemple ? Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale, qui entend fermer les écoles préparatoires, trop élitistes, mais qui - on n’est jamais trop prudent - inscrit ses propres enfants à l’École alsacienne, l’établissement le plus élitaire qui soit.

De tout cela, François Hollande ne dit évidemment rien. Logique : quel voleur se vanterait publiquement de ses propres larcins ?

Par Nicolas Gauthier le 3 juillet 2023

Boulevard Voltaire

mardi 17 mai 2022

À l’actif d’Élisabeth Borne, des diplômes, des ratés et quelques désastres



Issue de la gauche, écologiste et même femme ! Élisabeth Borne coche toutes les cases, au point que sa longue expérience des ministères s’accompagne de quelques casseroles. Mais curieusement, on en entend moins parler que de ses diplômes.

Il faut dire que la nouvelle hôte de Matignon a été à bonne école. Anne Hidalgo, surnommée par ses détracteurs « Notre-Dame de la Défausse », a toujours été aux côtés d’Élisabeth Borne, et inversement. Elles travaillaient ensemble entre 2008 et 2013 : le maire de Paris était conseillère régionale d’Île-de-France quand le nouveau Premier ministre était directrice générale de l’urbanisme de Paris. Un moyen, pour elles, de mettre en place le début de leur plan écologique, dans la ville de Paris d’abord, puis dans la France entière.

Toutes deux sont tenues pour responsables du désastre de la gestion de la capitale par les animateurs du #SaccageParis. Ce mouvement lancé en 2021, devenu célèbre, dénonce depuis plus d’un an sur les réseaux sociaux, images à l’appui, la saleté, l’insalubrité et la déconstruction de Paris. Élisabeth Borne et Anne Hidalgo ont en effet tenté des réformes écologiques, soi-disant pour améliorer la ville. Résultat : Paris est aujourd’hui une des villes les plus sales de France, selon Le Globe Trotteur. Ses rues sont jonchées de déchets. La ville abrite par ailleurs 3.641 sans-abri en 2019. Un bilan peu flatteur.

Élisabeth Borne a également fait parler d’elle en 2020 lors de l’affaire de la centrale nucléaire de Fessenheim. Lors de sa campagne de 2012, François Hollande avait promis de fermer la plus vieille centrale nucléaire de France. La question a été soulevée avec la loi du 17 août 2015 relative à la transition écologique sous le ministre de l’Écologie Ségolène Royal. Élisabeth Borne, directrice de cabinet de Ségolène à cette époque, a donc en partie mis en œuvre le début de cette transition écologique. Elle a réussi à faire fermer définitivement Fessenheim, le 29 juin 2020. Une décision aberrante, aujourd’hui plus que contestée. La  la première blâmera le ministre qui rendra en effet des centaines d’employés d’ au chômage. « L’arrêt de Fessenheim incarne l’écologie de responsabilité », plaidait-elle alors.

En plein Covid, Élisabeth Borne avait aussi fait parler d’elle : le 20 juillet 2021, sur BFM TV, elle avait expliqué qu’elle souhaitait faire suspendre les contrats de travail des employés qui ne présenteraient pas de passe sanitaire : ils seraient donc encore dans l’entreprise mais ne percevraient plus de salaire et auraient seulement deux mois pour obtenir un passe valide. « On a introduit une procédure de suspension du contrat de travail, sans rémunération pour les salariés sans passe sanitaire valide »expliquait le ministre du Travail. À la suite de cette loi, 15.000  seront suspendus de leurs postes.

Le Premier ministre fut nettement moins net sur le voile. En pleine polémique, elle prend parti en faveur d’une candidate LREM aux élections départementales qui pose avec un voile sur son affiche officielle. « Je pense qu’il faut appliquer la loi, rien que la loi », explique-t-elle, le 12 mai 2021, sur France Info. La loi, c’est l’autorisation du port du voile. Mais cette position n’étant pas partagée par La République en marche, le ministre a finalement choisi de respecter la position du parti politique d’Emmanuel Macron.

Elle soutient également l’association  Territoires du progrès, un mouvement réformiste et progressiste qui se positionne sur tous les sujets sociétaux : le suicide assisté, par exemple, qu’ils tentent de faire autoriser en France.

Notre nouveau Premier ministre semble enfin être au centre d’une polémique. Le « dossier Borne », ouvert et examiné par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), révèle qu’elle a oublié de déclarer six de ses mandats dans sa déclaration d’intérêts. En janvier 2020, le journal Marianne révélait qu’elle n’avait pas mentionné sa participation passée (entre 2015 et 2017) à un lobby de constructeurs, l’Institut de la gestion déléguée (IGD). La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a donc ouvert un dossier, « le dossier Borne », et y révèle qu’elle a également oublié de mentionner son appartenance à cinq autres organismes : l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), la Fédération d’entreprises Paris Île-de-France capitale économique, la fondation Groupe-RATP, le comité stratégique de Fer de France et le conseil d’administration de l’École nationale des Ponts et Chaussées.

Le nouveau Premier ministre suit ainsi la trajectoire du Président, qui avait omis de déclarer une partie de son patrimoine lors de sa déclaration fiscale en 2016, et avait subi un redressement fiscal. Elle le suit également dans sa trajectoire politique. Arnaud Poulain, conseiller municipal à Versailles, le fait remarquer dans un tweet, lundi 16 mai.

Par Capucine Gidoin le 17 mai 2022