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lundi 11 juillet 2022

Grenoble: la capitale des Alpes hors de contrôle

 

À Grenoble, non loin du centre-ville, les voyous n’hésitent plus à s’exhiber en plein jour, arme de guerre à la main. On ne peut mieux illustrer le sentiment d’impunité qui caractérise le comportement de plus en plus de délinquants. Sauf qu’auparavant ce type d’évènement restait circonscrit dans les quartiers difficiles, pudiquement rebaptisés « zones de non droit ». Là l’histoire se déroule au centre-ville. Ce jeudi 7 mai 2022, dans le quartier Hoche, deux hommes circulant à scooter dont l’un tenait « une arme longue » ont été aperçus par les habitants. Prévenue, la police est intervenue. Braquée par l’homme à la kalachnikov, elle a tiré, blessant mortellement le conducteur du scooter.

Que cette affaire se soit passée à Grenoble n’est guère étonnant. Non seulement la ville est gangrénée par le trafic de drogue, mais elle pâtit des ambiguïtés politiques du maire. Proche de l’extrême-gauche décolonialiste et racialiste, il est très sensible à la rhétorique des islamistes et est devenu un de leur meilleur relais notamment depuis qu’une association, Alliance citoyenne, proche des Frères musulmans, a tenté d’imposer la burqa de bain dans les piscines grenobloises. A Grenoble, le premier à être responsable de cette culture de l’impunité et du sentiment que la ville est un open bar pour règlements de compte est le maire, dont l’absence de doctrine ferme et la tendance à toujours désigner des coupables (Etat, police…), font des dégâts sans qu’il lui paraisse nécessaire de rechercher des solutions.

C’est pas Raqqa, ici !

Dans l’affaire qui nous occupe, la réaction du père est un révélateur de l’absence de conscience du caractère inéluctable de la neutralisation des deux voyous. La France n’est pas Raqqa, on ne s’y exhibe pas impunément avec des armes de guerre. Mais de cela il n’est pas question, le père, fou de rage, n’hésite pas à traiter le policier qui a tiré d’assassin, comme si se promener en exhibant une kalachnikov était chose normale et comme si les policiers n’avaient aucune raison légitime d’intervenir. Pourtant le jeune homme abattu était très défavorablement connu des services de police, sous le coup d’une procédure, la façon dont la kalachnikov était approvisionnée montre une vraie connaissance des techniques de combat.

Or on a été à deux doigts de l’émeute, comme si ce qui venait de se passer ne parlait pas de la dérive mafieuse de certains habitants mais était le prétexte tout trouvé pour rajouter de la haine politique à la violence de droit commun. Certes, le père est probablement sous le choc, mais le fait que sa première réaction soit à la fois la victimisation et la mise en accusation virulente de la police, alors que tout plaide contre sa bonne foi, dit quelque chose du climat d’une ville, où le maire est vu comme complaisant avec les délinquants et comme méprisant envers la police.

Il est vrai que depuis quelques années, Grenoble est de plus en plus connue dans la rubrique des faits divers violents. Disons-le d’emblée, la ville n’a pas attendu Eric Piolle pour connaitre des problèmes de sécurité, mais depuis son arrivée ceux-ci se sont d’autant plus multipliés que le discours du maire entre excuse sociologique (la délinquance est liée aux difficultés économiques) et mise en accusation de l’Etat parait légitimer un refus du système qui de politique a basculé dans la légitimation d’une forme de violence. 

Ecologistes comme LFI vont en effet très loin dans la délégitimation du système et les alliances objectives avec les communautaristes et les islamistes ? Le résultat ne s’est pas fait attendre et Grenoble est de plus en plus connue pour sa délinquance endémique et ses règlements de compte – susceptibles de se produire en centre-ville et en pleine journée. Entre les incendies revendiqués par la mouvance gauchiste qui ont animé l’année 2017, l’explosion du trafic de drogue et les happenings islamistes, la ville commence à concentrer tout ce qui fait exploser la délinquance de proximité et la violence au quotidien.

Un Grenoblois sur deux victime de violences

D’après un sondage Viavoice réalisé auprès des habitants en septembre 2020, 79% pensent que la sécurité est un enjeu prioritaire pour la ville et un Grenoblois sur deux dit avoir été victime d’actes de violence. Ce sondage a été réalisé juste après un fait-divers qui avait défrayé la chronique. Une vidéo avait fait le buzz sur les réseaux, montrant à quel point le « business » de la drogue se déroulait à ciel ouvert dans le quartier Mistral. On pouvait voir dans ce quasi clip, des hommes lourdement armés vendant de la drogue dans un parc pour enfants.

Parmi les séries d’évènements les plus marquants qui se sont déroulés ces dernières années, on peut citer l’année 2017 qui fut le théâtre d’une série d’incendies revendiqués par l’extrême-gauche. Caserne, salle du conseil municipal, Eglise, locaux de France bleu, biens privés… Les incendies ou dégradations ont été récurrents, le procureur de Grenoble a même transmis les dossiers au Parquet national anti-terroriste qui refusé de s’en saisir. Ces attaques avaient fait l’objet de revendications, lesquelles mettaient en avant un discours anticapitaliste, anti-étatique et anti-police que n’aurait pas renié EELV ou LFI.

Pour illustrer ce fait, rappelons le scandale qu’avait été l’année précédente, la subvention d’une fresque qui avait fait scandale. Elle montrait deux policiers tabassant à coups de matraque, Marianne, recroquevillée à terre. On était alors dix jours après l’égorgement du couple de policiers de Magnanville, quant à l’actualité, elle résonnait encore des instructions de l’Etat Islamique qui invitait ses partisans à cibler particulièrement les forces de l’ordre. Cette fresque avait été peinte dans le cadre d’un festival également très orienté qui égrenait son idéologie sur nombre de panneaux d’exposition disséminés dans les lieux emblématiques de la ville. A la sémantique gauchiste s’ajoutait la dénonciation des contrôles au faciès, d’une police décrite comme raciste et d’un Etat pratiquant une violence systémique. Le moins que l’on puisse dire est que le contexte à l’époque ne se prêtait pas à ce type de provocation gratuite. Mais Eric Piolle n’en avait cure et avec un immense cynisme, a expliqué qu’en ayant accepté cette fresque, il ne faisait que défendre la liberté d’expression, « comme Charlie Hebdo ».

Etouffant djihad d’atmosphère

L’artiste auteur de cette fresque a récidivé en aout 2022, toujours à Grenoble. Ledit artiste a visiblement bien intégré la rhétorique islamiste sur la persécution des musulmans et la soi-disant liberté de porter le voile puisque sa dernière œuvre représente une femme voilée avec une étoile jaune. Cette imagerie islamiste, particulièrement popularisée par les Frères musulmans, vise à mettre sur le même plan la persécution des Juifs ayant entraîné la Shoah et la loi de 2004 interdisant le voile à l’école. Elle entretient un discours très politique sur l’existence d’une persécution des musulmans en France et in fine la nécessité de s’organiser pour pouvoir se défendre. C’est sur cette rhétorique-là que le vote musulman s’est cristallisé à 69% sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Eric Piolle ne l’ignore pas et soigne cette clientèle.

Une fois de plus la Mairie de Grenoble a à la fois expliqué qu’elle n’y était pour rien et plaidé la liberté d’expression. On pourrait également parler du mois décolonial, organisé en mars 2022. Il réunissait tout le gratin des personnes qui voient tout par le prisme de la race tout en s’autoproclamant « antiraciste », on pouvait donc y retrouver Taha Bouhafs, Rokhaya Diallo, Danièle Obono, Saïd Bouamama… Le caractère militant de cette manifestation était évident, il n’y avait qu’à se pencher sur les invités, les ateliers organisés et le discours de présentation pour s’en apercevoir. Tout y était : la phraséologie révolutionnaire qui explique que la France vit sous une forme de fascisme rampant, l’éternelle rengaine sur le racisme systémique et la référence à une « islamophobie » d’Etat… 

L’évènement était organisé par des associations locales très proches de la municipalité mais au dernier moment celle-ci a retiré son logo. Il faut dire que le scandale du mois décolonial chevauchait celui toujours à vif de la dérive de Sciences-po Grenoble où des professeurs avaient été dénoncés et menacés par des étudiants d’un syndicat gauchiste car celui-ci les accusait d’être « islamophobe ». Leur seul tort : avoir voulu opérer une distinction entre promotion d’une idéologie militante et travail scientifique sur une notion politique. Aujourd’hui encore, le couvercle a été mis sur cette affaire, mais les scandales ont continué de secouer la ville. C’est ainsi que l’on retrouve encore une fois Eric Piolle, dans son rôle favori de cheval de Troie islamo-gauchiste à l’occasion de la polémique visant à imposer la burka de bain, dite burkini, dans les piscines. 

On assiste encore une fois à une inversion totale des valeurs dans le discours de notre nouveau défenseur du voile jusque dans l’eau chlorée : celui-ci explique vouloir défendre la liberté dans le rapport au corps des femmes. En réalité, la liberté d’être considérée comme inférieure et impure, car c’est bien le message que délivre le voile ! Pour ce faire, il cautionne un discours et l’uniforme qui va avec, un discours qui est celui des islamistes, dont il essaie de faire un gage de progressisme. On pourrait ajouter l’invitation à donner une conférence en mai 2019 de Jean-Marc Rouillan, le terroriste d’Action directe, lequel avait fait l’apologie des massacres des frères Kouachi et loué leur courage. On le voit, ce n’est pas un hasard si Grenoble en 2018 comptait 53% plus d’agressions violentes comparé à un panel de huit villes équivalentes, et comptait nombre de postes de policiers non occupés : la réputation de la ville décourageant apparemment les vocations. La situation depuis ne s’est pas améliorée.

Tout n’est certes pas imputable à Eric Piolle dans la violence qui secoue la ville. Il n’en reste pas moins que son attitude, son discours et l’idéologie qui mêle gauchisme et islamisme, dont il est un des représentants, sape les fondamentaux de notre contrat social et contribue à créer un environnement favorable à l’ensauvagement, aux tensions raciales, au refus de la loi et au rejet de la police. Comme on fait son lit politique, on se couche. Le problème c’est que ce sont les habitants qui sont en première ligne, quand l’attitude du maire les expose.

Par Céline Pina le 11 juillet 2022

Causeur

mardi 5 juillet 2022

Au sujet des massacres d'Oran, le 5 juillet 1962



Aujourd’hui l’Algerie fête son indépendance. Le pays, qui vit sur une rente mémorielle qui assure le pouvoir des représentants du FLN, exige en permanence la repentance de la France mais n’a jamais présenté d’excuses pour les massacres d’Européens exécutés après la proclamation de l’indépendance. Quant à la France, elle a enseveli cela dans le silence au nom de la repentance.

L’histoire de la guerre d’Algérie n’oppose pas de purs algériens innocents à d’affreux colons persécuteurs, ça ce sont les mensonges du pouvoir algérien. La plupart des européens en Algérie étaient de petits artisans, des ouvriers, des petits commerçants, de modestes employés.

Que l’indépendance ait été inévitable est un fait, qu’il ait fallu un bain de sang pour y arriver est regrettable, mais on ne peut réécrire l’histoire. Les exactions et les tortures ont été importantes côté algérien, durant la guerre comme après mais la mémoire des pieds-noirs a été ignorée par la France. Pourtant, ces massacres gratuits d’européens une fois l’indépendance obtenus sont aussi des crimes contre l’humanité.
Regarder en face les horreurs de la guerre et constater que les atrocités ont été bien réparties dans les deux camps est la seule manière de passer à autre chose. Ce récit des survivants est dur à lire mais il devrait calmer les hystériques de la repentance et panser peut-être leur méconnaissance de l’histoire.

Par Céline Pina le 5 juillet 2022

Facebook de Céline Pina

jeudi 23 juin 2022

Parler pour ne rien dire

 

Il y avait de quoi s’interroger en attendant l’allocution présidentielle. Qu’allait bien pouvoir dire un président à qui les électeurs viennent de mettre un énorme camouflet au point qu’à peine réélu, le pays lui montre toute sa défiance en restreignant sa capacité à gouverner ? Qu’avait donc de si urgent à nous dire le président, alors qu’un sondage venait de révéler ce dont toute la classe politique se doutait: les Français ne veulent pas d’une union sacrée, ils veulent que loi par loi le président ait à chercher une majorité et soit obligé de faire des compromis car ils n’ont confiance ni dans son projet ni dans sa personne.

Une allocution plus courte que ce à quoi il nous avait habitués

De crises en crises, Emmanuel Macron a usé et abusé des grandes figures de la manipulation politique. De la fausse contrition de l’arrogant qui redécouvre la valeur de l’humilité, aux excuses sirupeuses du privilégié qui aimerait faire oublier son mépris de classe, ce jeune président provocateur nous a habitués à faire profil bas pour aussitôt retomber dans la morgue. Hier soir, c’est la comédie de l’autocrate qui redécouvre les valeurs du dialogue qui nous a été jouée. Le problème c’est que le coup de l’épreuve qui grandit les hommes et force au changement collectif a déjà été fait avec les gilets jaunes et le covid. A la fin, une fois que le vent du boulet a séché ses mèches, notre jeune président retombe toujours dans les mêmes ornières et retrouve ce mépris du peuple qui signe le technocrate. Il faut reconnaître néanmoins que l’exercice médiatique n’est pas facile, quand on ne contrôle plus rien et quand on veut quand même apparaître au-dessus de la mêlée.

Sur ce point l’exercice n’a pas été convaincant. Il fallait oser commencer cette allocution en mettant en avant l’élection présidentielle comme la marque d’un renouvellement de confiance, alors que les législatives ont montré que c’était en grande partie un choix par défaut. On est au tout début de cette prise de parole et déjà l’agacement pointe.

Une crise de légitimité?

Il faut reconnaître que les conditions de la prise de parole étaient difficiles, et que le champ des postures était limité: Emmanuel Macron n’a pas grand chose à dire, si ce n’est reconnaître qu’il ne peut plus contrôler le parlement et faire voter ses lois sans l’apport d’une aide extérieure. Alors, comme toute personne dépassée par les circonstances, il cherche à en imposer et à se rassurer. Et ce faisant il montre encore plus combien le roi est nu. La mise en avant de sa réélection et l’insistance sur sa légitimité dit justement que cette légitimité est contestable. L’élection est parfaitement légale, il n’y a pas de doute là-dessus, mais la légitimité est la mesure de ce lien de confiance qui unit le représentant aux électeurs, de sa capacité à les mettre en mouvement et à leur faire partager ses objectifs. La légitimité, c’est le cœur de la représentation. Ce n’est pas juridique mais purement politique. Elle se dit rarement car elle va de soi ou pas. Insister sur son existence, c’est souvent avouer qu’elle est faible. Après une telle claque, quand on n’a toujours aucune ligne politique claire à dessiner, il ne reste qu’une solution: transformer le désaveu en future accusation d’irresponsabilité à l’égard de son opposition.

C’est sans doute ainsi qu’il faut comprendre certaines phrases particulièrement absconses qui ont émaillé ce discours: « II faudra clarifier dans les prochains jours la part de responsabilité et de coopération que les différentes formations à l’Assemblée nationale sont prêtes à prendre » ou encore « Pour avancer utilement, il revient maintenant aux groupes politiques de dire en toute transparence jusqu’où ils sont prêts à aller ». Les tournures sont révélatrices de la manipulation qu’elles contiennent et d’une forme d’irresponsabilité inquiétante. Ce n’est pas à l’opposition de dire ce qu’elle veut mais au président. Parce qu’il a perdu, Macron n’est plus un arbitre, il n’en a pas les moyens, il doit chercher le compromis et c’est sa responsabilité que de le trouver. Or aussi courte qu’ait été l’intervention du président, elle est restée très floue. Incapable de donner un quelconque sens ou une quelconque densité aux interrogations des Français qu’il dit percevoir sur le pouvoir d’achat, la sécurité, l’énergie, l’éducation ou l’écologie, il enchaîne les mots mais rien de tout cela ne dessine un avenir, une direction ou un horizon. L’homme essaie de ressortir la martingale du « dépassement politique ». 

Le retour du « ni droite du gauche » ? A moins que ce ne soit le « et droite et gauche » ? On ne sait pas, on ne sait plus et visiblement lui non plus ! Ce qui est sûr, c’est que cette référence à la « grande histoire » macronienne de la conquête du pouvoir n’entre plus en résonance avec rien et ne réveille aucune mystique politique. C’est un flop symbolique.

À trop vouloir faire croire, contre toute évidence, que la gestion d’une situation qui exprime la défiance de Français à l’égard du pouvoir qu’il incarne, incombe aux oppositions, Emmanuel Macron apparaît comme un homme qui croit qu’une bonne communication peut lui permettre d’échapper au réel. C’est ce qui a fini par transformer son premier mandat en une forme de fuite en avant, c’est ce qui risque de faire du second un chemin de croix.

Par Céline Pina le 23 juin 2022

Causeur

lundi 30 mai 2022

L'entretien de Diam's à Brut



L’interview de Diam’s par Augustin Trapenard est une opération de prosélytisme au sens le plus basique du terme. Réalisée à l’occasion de la sortie à Cannes du documentaire « Salam » qui met en scène la vie merveilleuse de l’ancienne chanteuse depuis sa conversion, il s’agit d’essayer de rendre désirable et de banaliser un choix de vie radical. Lequel se manifeste par une restriction très forte de toute liberté. Ici c’est la conversion à l’islam le plus sectaire qui est montrée comme une solution pour guérir de la souffrance et de la maladie mentale.

Pour bien mettre en lumière son progressisme et sa tolérance, Augustin Trapenard fait comme si la tenue de l’ex rappeuse était parfaitement normale, et non un marqueur de l’islamisme et laisse entendre que s’en étonner serait déjà commencer un flirt malsain avec la fachosphère.
C’est cette complaisance qui est la plus dérangeante dans cette interview de Brut, véritable robinet d’eau tièdes, de clichés convenues et de platitudes d’où ne surnage que l’idée que le salut et l’apaisement sont dans le voile et où jamais l’intervieweur n’interroge la signification de cet accoutrement et le pourquoi d’une soi-disant quête intérieure qui investit pourtant beaucoup dans l’exhibitionnisme et le prosélytisme.

Par Céline Pina le 30 mai 2022

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