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mercredi 8 novembre 2023

Giorgia Meloni signe un accord avec l’Albanie pour y délocaliser les migrants



À l’occasion de la visite, à Rome, du Premier ministre albanais Edi Rama, et à la surprise générale, l’Italie et l’Albanie viennent de signer un accord pour la création, sur le territoire albanais, de centres d’accueil et de gestion des migrants arrivés en Italie. Ces derniers seront donc délocalisés en Albanie, qui ne fait pas partie de l’Union européenne.

Des structures opérationnelles au printemps 2024

Cet accord « historique et innovant », selon les mots d’Edi Rama, prévoit que les migrants recueillis en mer seront débarqués en Albanie dans le port de Shengjin, où ils seront identifiés et dépistés. Puis leurs dossiers seront étudiés et « grâce aux procédures accélérées voulues par ce gouvernement, qui permettent de traiter les demandes d’accueil dans les 28 jours, le flux sera d’environ 36.000 personnes par an », explique Giorgia Meloni. Les déboutés du droit d’asile seront transférés dans un centre équivalent aux CPR italiens (centres de rétention et de rapatriement). Ces structures devront être opérationnelles au printemps 2024.

Ces structures ne concernent que les clandestins recueillis par les navires des gardes-côtes italiens, donc pas ceux qui arrivent en Italie sur les bateaux des ONG (qui recueillent 16 % des clandestins en mer). Les gardes-côtes italiens se rendraient donc directement en Albanie, sans passer par la case « Italie », donc par l'Union européenne. Enfin, ni les femmes, ni les enfants, ni les personnes vulnérables ne seront transférés en Albanie.

Ce modèle d’accord entre l’Italie et l’Albanie (qui aspire à intégrer l'Union européenne) a été élaboré sur le modèle de ce que Rishi Sunak voulait faire avec le Rwanda. La bonne volonté albanaise est liée, entre autres, au soutien par l’Italie de la candidature albanaise pour intégrer l’Union européenne. Le protocole « dessine le cadre politique et juridique de la collaboration », a déclaré Giorgia Meloni. Les deux centres d’accueil seront sous juridiction italienne, financés par l’Italie mais sous la surveillance extérieure de la police albanaise.

La gauche crie au scandale

De nombreux ajustements juridiques devront être faits, sur lesquels doit maintenant plancher le ministère de l’Intérieur italien. Bien sûr, la gauche crie au scandale et s’active à dynamiter le protocole - « une vraie déportation », dit-elle - comme elle avait tenté de le faire avec l’accord signé avec la Tunisie. Elle reprochait à la présidente du Conseil italien de renoncer à modifier les accords de Dublin pour éviter ainsi d’aborder le thème de la redistribution des migrants à laquelle sont hostiles la Pologne et la Hongrie.

Selon Peppe Provenzano, du Parti démocrate (gauche), cet accord est « au mieux une pagaille, au pire une violation de droits. Mais la "doctrine" Meloni est claire : renoncement dans l’UE à changer Dublin (pour ne pas déranger les amis nationalistes) et accords indignes qui ne fonctionnent même pas comme en Tunisie », écrit le Corriere della Sera. De son côté, Riccardo Magi, Secrétaire général de +Europa (Gauche), parle de « Guantanamo à l’italienne, où il n’y aura pas de possibilité de contrôler l’état de détention des personnes enfermées. C’est un accord illégitime, nous ne pouvons pas transporter hors de l’UE des personnes sauvées en mer » (Libero quotidiano).

Cet accord, dont on ne sait s’il pourra maintenir ses promesses, aura au moins l’avantage d’avoir un effet dissuasif sur les trafics d’êtres humains : un clandestin débouté du droit d’asile pourra plus difficilement se rendre de Tirana à Paris ou Berlin que de Rome. Il semblerait qu’Ursula von der Leyen ait été informée des tractations entre l’Italie et l’Albanie qui se déroulent dans la plus grande discrétion depuis le mois d’août dernier. On attend avec impatience la réaction de la Commission européenne et de la CEDH…

Par Marie d'Armagnac le 8 novembre 2023

Boulevard Voltaire

vendredi 20 octobre 2023

L’Albanie dans l’UE ? « Macron tient une position irresponsable »



Le président de la République vient de passer deux jours à Tirana, la capitale albanaise, les lundi 17 et mardi 18 octobre, dans le cadre du 9e sommet du processus de Berlin où se rassemblent les dirigeants des pays des Balkans. À l’issue de cette rencontre, il a ouvert grand les bras de l’Europe à l’Albanie, pays réputé très corrompu de trois millions d’habitants à 60 % musulmans et à 16 % chrétiens. Cette ouverture provoque la colère et l’opposition de Nicolas Bay, député européen, président de groupe au conseil régional de Normandie et vice-président exécutif de Reconquête, qui s’exprime au micro de BV.

Marc Baudriller. Dans le cadre de ce sommet, Emmanuel Macron a été très clair : « L’avenir de l’Albanie est pleinement européen, a-t-il dit, c’est l’intérêt des Albanais tout comme celui de notre union. Car une Europe puissante dans un monde de rivalités est une Europe qui rassemble le plus grand nombre autour de valeurs et d’un projet commun. » Êtes-vous en accord avec cette affirmation présidentielle ?

Nicolas Bay. Macron exprime ce que le gouvernement albanais a envie d’entendre, c’est-à-dire que leur pays a vocation à intégrer l’Union européenne (UE). C’est à la fois extrêmement injurieux pour les pays voisins - je pense à la province serbe du Kosovo et aux Serbes envahis par l’Albanie depuis des années et à d’autres pays voisins comme la Macédoine. La Macédoine est passée sous le contrôle de l’Albanie. C’est donc très insultant pour ces peuples balkaniques qui subissent de plein fouet la brutalité de l’Albanie. On voit bien qu’Emmanuel Macron tient ces propos par lâcheté, finalement. Quand il parle de valeurs européennes, on se demande bien de quoi il peut s’agir, car l’Albanie est un pays majoritairement musulman, comme vous l’avez souligné, c’est un pays notoirement corrompu, un État mafieux, un pays envahisseur des pays voisins et totalement sous domination et sous influence de la Turquie. On ne voit pas bien quelles valeurs nous pourrions partager avec le gouvernement albanais. En tout cas, rien ne justifie d’intégrer ce pays dans l’UE. On voit de surcroît que l’UE, au gré des élargissements successifs, s’est plutôt affaiblie, que beaucoup de pays n’ont pas les mêmes niveaux économiques, sociaux et même démocratiques que les pays d’Europe de l’Ouest et qui ont intégré très vite l’UE, quitte à la fragiliser. La Serbie aurait pu intégrer l’UE mais elle est tenue à la porte car on veut d’abord la forcer à reconnaître l’indépendance du Kosovo, ce qui est un véritable scandale. Derrière tout cela, il y a beaucoup d’hypocrisie. Emmanuel Macron tient une position irresponsable. Cela pourrait affaiblir un peu plus l’édifice européen au lieu de le renforcer.

M. B. Pour Emmanuel Macron, il faut « accompagner ce chemin avec respect et avec des preuves d’amour, c’est-à-dire des investissements ». L’Europe doit-elle investir en Albanie ?

N. B. On ne voit pas bien quels seraient les avantages, pour l’Europe et pour les Français, d'une intégration de l’Albanie dans l’Union européenne. Si, dans la foulée, l’Albanie intégrait l’espace Schengen, cela apporterait des trafics en tous genres, la criminalité et la corruption. Ce sont des propos irresponsables. Emmanuel Macron en est malheureusement coutumier sur la scène internationale. Lorsqu’il s’était rendu en Algérie, il avait expliqué que la culture française n’existait pas et que la colonisation française était un crime. Ce ne sont pas des déclarations de nature à renforcer le prestige et la puissance de la France sur la scène mondiale. Lorsqu’il explique à l’Albanie qu’on partage les mêmes valeurs, c’est un mensonge grossier. Nous ne partageons pas les mêmes valeurs. L’Albanie est un pays sous domination turque, et majoritairement musulman. Ce n’est pas un pays européen, ni historiquement, ni culturellement. Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas avoir de relations diplomatiques convenables ou des relations économiques. Mais il y a un fossé dans les valeurs. Vouloir intégrer l’Albanie à l’Union européenne, c’est affaiblir l’Europe.

M. B. Emmanuel Macron veut trouver un « schéma de réunification ». Faut-il l'interpréter comme un appel à un nouvel élargissement de l'Europe ?

N. B. Emmanuel Macron voudrait intégrer à l’Union européenne tous les pays balkaniques, en niant leurs particularités. Les représentants de Bruxelles se sont précipités pour dire que l’Albanie devait intégrer l’Union européenne. Derrière tout cela, il y a beaucoup d’arrière-pensées politiques et un irréalisme incroyable. Ces pays ne respectent pas du tout les mêmes règles que les nôtres. Leur organisation politique, économique et sociale n’est pas compatible avec les normes actuellement en vigueur dans le marché européen. Leur intégration précipitée aboutirait à un affaiblissement collectif de toute l’Europe. C’est peut-être l’objectif de certains, qui ne veulent pas d'une Europe puissante, d'une Europe civilisationnelle. Ceux-là ne conçoivent l’Europe que comme une sorte de terrain de jeu aux mains de ceux qui ont une conception purement financière de l’économie. Ils considèrent que les nations sont un cadre dépassé et que les peuples sont interchangeables.

Par Marc Baudriller le 19 octobre 2023

Boulevard Voltaire

mercredi 20 juillet 2022

Processus d’élargissement de l’UE à l’Albanie : Emmanuel Macron à la manœuvre malgré l’opposition des Français et des peuples européens



Cette semaine a été annoncée l’ouverture des négociations d’adhésion à l’Union européenne de l’Albanie et de la Macédoine du Nord, nouvelle étape dans l’élargissement à venir aux Balkans occidentaux. Bien que cette annonce n’ait pu être faite avant la fin de la présidence française, Emmanuel Macron était en première ligne pour obtenir cet accord, pour lequel il aurait « travaillé jour et nuit » selon le Premier ministre albanais Edi Rama.

Emmanuel Macron avait promis d’œuvrer dans le cadre de sa présidence française pour une « Europe plus forte » : avec comme horizon l’élargissement perpétuel sans aucune logique politique ni économique, l’Union européenne se condamne à l’impuissance.

Ni l’UE ni la France ne sortiront renforcées de la mise en concurrence avec des pays dans lesquels le salaire moyen ne dépasse pas 400 euros mensuels. Ni l’UE ni la France, faisant déjà face au défi de la préservation de leur identité, ne sortiront renforcées de l’intégration d’un pays à majorité musulmane, porte d’entrée de l’immigration clandestine en Europe.

Ni l’UE ni la France, confrontées à l’explosion de la criminalité, ne sortiront renforcés de l’intégration de l’Albanie, véritable « narco-Etat » aux structures administratives défaillantes gangréné par la corruption et le règne des mafias. Une note du ministère de la Justice de 2018 que le Figaro s’était procurée alertait sur l’implantation en France des réseaux mafieux albanophones, pour qui l’adhésion de l’Albanie à l’UE représenterait une aubaine pour le développement de leurs activités en Europe de l’Ouest.

Communiqué de Jordan Bardella, Président du RN le 20 juillet 2022

RN