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vendredi 24 mars 2023

États-Unis : au Minnesota, la « femme de l’année » est un homme !



Aux États-Unis, plus le wokisme avance, plus les femmes disparaissent. 

Lors de sa traditionnelle élection des femmes de l’année, le quotidien USA Today, le plus diffusé aux États-Unis, a élu le trans Leigh Finke « femme de l’année » pour l’État du Minnesota. Aux côtés d’autres femmes « qui élèvent les gens dans leurs communautés à travers le pays » comme Michelle Obama ou l’astronaute Nicole Mann, Leigh Finke est saluée pour être « la première législatrice transgenre à la Chambre des représentants de l'État [du Minnesota] » et sa « lutte pour bâtir un avenir meilleur pour les jeunes trans ». Saluée par l’ensemble des démocrates de son État, celle-ci est présentée par le St. Cloud Times comme « une militante des droits pour les transgenres, les LGBTQ+, et Black Lives Matter, presque toute sa vie »

Connue pour sa volonté de faire du Minnesota un « refuge pour trans », l’élue est à l’origine d’une loi récemment votée interdisant à l'État d'appliquer les ordonnances des tribunaux ou les lois sur la protection de l'enfance d'autres États si elles interfèrent avec le droit d'une personne de rechercher des soins affirmant son genre dans le Minnesota. En d’autres termes : la transition des mineurs (traitements hormonaux ou mutilations génitales), habitant le Minnesota ou non, est désormais garantie.


Les conservateurs vent debout

Face à la valorisation du plus parfait rejeton de la pensée woke, de nombreuses personnalités issues de la droite conservatrice américaine se sont insurgées. Lors d’un débat sur Fox News, l’avocat Emily Compagno s’est insurgé d’une telle mise en avant. « C'est tellement épuisant que des caractères immuables ou des caractères autodéterminés soient la raison pour laquelle quelqu'un est propulsé à ce niveau [de notoriété]. » Et d’ajouter : « Combien de femmes et d'hommes, de toutes conditions, travaillent dur sans aucune reconnaissance ? » Le chroniqueur Guy Benson, quant à lui, estime qu’« il ne s'agit pas de [féliciter des] réalisations ou accomplissements réels, comme cet individu semble l'admettre. Il s'agit d’une guerre culturelle » pour en faire une tête de gondole de la « cause trans ».

Sarah Fields, déléguée élue au Texas et chef du groupe pro-famille Texas Freedom Coalition, a critiqué la décision et a refusé de l'identifier comme une femme dans un tweet. « Voici Leigh Finke, une législatrice transgenre du Minnesota », a-t-elle écrit. « Il est l'une des femmes de l'année de USA Today. Tant de femmes merveilleuses méritent vraiment ce genre de reconnaissance. »

USA Today n’en est pas à son premier coup d’essai

Le quotidien américain n’en est pas à son coup d’essai. En 2022, la nomination de Rachel Levine, homme transféminin, secrétaire adjointe à la Santé des États-Unis au sein de l’administration Biden, est nommé « femme de l’année » car « elle est la définition du courage ». Une nomination qui n’avait pas manqué de faire réagir à droite.

Candace Owens, figure montante du Parti républicain, avait vertement réagi sur Fox News contre cette offensive niant toute réalité biologique : « Qu'est-ce qu'une femme ? Je suis confuse. Je ne sais plus ce qu'est une femme. C'est amusant mais surtout absolument ridicule. Cela revient à ce que je dis toujours à propos des progressistes, c'est-à-dire qu'ils sont toujours tellement progressistes qu'ils sont en fait simplement rétrogrades. » Enfin, au-delà de la présence d’hommes transféminins dans ces classements, il est à noter qu’aucune femme issue de la droite conservatrice américaine n’y est citée. Seules les femmes de gauches mènent de grandes actions pour leur pays, c’est bien connu…

Par Julien Tellier le 23 mars 2023

Boulevard Voltaire

vendredi 27 mai 2022

Conflit Russie-Ukraine, Chine-Taïwan… Joe Biden pourrait-il arrêter de jeter de l’huile sur le feu ?



Durant tout le mandat de Donald Trump, on s’est dit partout effrayé de ses déclarations intempestives à l’international. Il était entendu dans les chancelleries bien pensantes que le président des Etats-Unis n’était alors qu’un abruti sans culture qui risquait de précipiter le monde dans la guerre.

On a viré Donald Trump. Joseph Robinette Biden, ex vice-président de Barak Obama, l’a remplacé. Pas sûr que la paix dans le monde y ait gagné…

Joe Biden est un vieux monsieur nourri à la guerre froide. A 79 ans, elle semble demeurer son horizon indépassable, du moins sa seule grille de lecture. Les USA sont les rois du monde, habilités à dire en tout temps et en tout lieu qui incarne le Bien – eux – et qui incarne le Mal, soit globalement tous ceux susceptibles de porter sur leur règne absolu une ombre économique. Le monde occidental est à leur botte, l’Europe en particulier, soumise à toutes les injonctions et suiveuse pour le reste. C’est au nom de ce magistère moral autoproclamé qu’ils ont tissé leur toile, multipliant les bases stratégiques sur la planète.

Au nom de son cœur qui saigne et des larmes qui lui viennent tellement facilement, invoquant Dieu à la moindre occasion, le président Biden a pris l’habitude de se lâcher : il dit, sans filtre, ce qui lui passe par la tête. S’en prend ainsi à Vladimir Poutine le 26 mars dernier : « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne doit pas rester au pouvoir. » Comme la voiture balai sur les courses cyclistes, les pompiers de la Maison Blanche prennent le relais : cela n’a rien à voir avec la politique, c’est juste qu’il « a parlé avec son cœur ». Et tant pis pour les conséquences.

En voyage en Asie pour la conférence du Quad, l'alliance réunissant les Etats-Unis, le Japon, l'Australie et l'Inde, Joe Biden a encore laissé parler son cœur lors d’une conférence de presse à Tokyo, expliquant que les Etats-Unis étaient prêts à « défendre militairement Taïwan », parlant même d’« engagement » ferme.

En réponse, la Chine et la Russie ont fait voler leurs avions durant treize heures au-dessus de la mer du Japon. Avertissement sans frais… et rétropédalage de la Maison Blanche : « Notre politique n’a pas changé. » Repris le lendemain par Biden lui-même : « La politique n’a pas changé du tout ». On continue le business as usual (vente massive d’armes à Taiwan) et on laisse les autres s’entretuer.

Alors les experts s’interrogent : Biden est-il gâteux ou fin stratège ? Joshua Shifrinson, professeur de relations internationales à l’université de Boston, se confie à l’AFP : « Il est très difficile de dire si ce sont des gaffes ou un double jeu », mais « si c’est un double jeu, c’est incroyablement dangereux ».

Et qu’en pensent les Chinois, premiers visés ? Pour la réponse, Sonia Mabrouk (Europe 1) avait invité ce vendredi matin l’ambassadeur de Chine à Paris, Monsieur Lu Shaye. Elle l’a d’abord interrogé sur le conflit en Ukraine, relevant que « dans toute prise de parole officielle de la Chine, il n’y a jamais eu véritablement de condamnation » claire de Vladimir Poutine. Réponse de l’ambassadeur : « Oui, maintenant l’actualité c’est la guerre, mais on doit réfléchir sur la cause profonde. D’après nous, pour les Chinois, c’est les cinq cycles d’expansion de l’Otan vers l’est. » Quant à la perspective d’une « nouvelle guerre froide entre les USA et la Chine », il confie la « redoute(r) »

C’est aussi la crainte d’un analyste, Stephen Wertheim : « La réponse forte de l’Occident à l’agression russe en Ukraine pouvait servir à dissuader la Chine d’envahir Taïwan, mais les déclarations de Joe Biden risquent d’annuler ce gain ». Reste à savoir si ce n’est pas, au fond, ce que Biden recherche…

Par Marie Delarue le 27 mai 2022

samedi 23 avril 2022

Victoire du gouverneur de Floride : fin de partie pour les entreprises woke ?



Ron DeSantis, le gouverneur républicain de Floride de 43 ans, n’est pas un homme à prendre à la légère. Le temps de la passivité face aux contre-pouvoirs privés de la gauche idéologique est désormais révolu.

Il y a quelques mois passait, dans l’État ensoleillé, la loi (« Parents' Bill of Rights ») interdisant aux enseignants d’aborder en classe les sujets de la sexualité et de l’identité sexuelle avant le CE2. Bien entendu, ceci n’a pas plu aux démocrates. Loin s’en faut. Depuis, les médias n’ont donc de cesse de diaboliser le jeune gouverneur, menant une « guerre émotionnelle ». Pas plus tard que ce mercredi, par exemple, Jen Psaki, la porte-parole de la Maison-Blanche, fondait en larmes lors d’un entretien téléphonique, en évoquant ces « pauvres enfants brimés » qui ne demandent qu’à être acceptés.

Aussi, depuis de nombreuses années, les grandes entreprises woke ont maintenu en otage les politiciens et gouverneurs conservateurs, à coups de menaces de boycott et de délocalisation. On peut, par exemple, citer le cas de la loi dite « Bath Room Bill », en 2016, en Caroline du Nord, initiée par le gouverneur républicain d’alors Pat McCrory (2013-2017). Cette loi obligeait, dans les lieux publics, les personnes transgenres à utiliser les toilettes correspondant à leur genre de naissance. Le coup de bâton n’a pas tardé. Les artistes refusèrent de se produire dans cet État. La ligue de basketball NBA déplaça ses matchs en Louisiane. Le NCAA (le championnat de football de première division) fit la même menace, etc.

Finalement, les législateurs sont revenus sur cette loi. Et, alors que l’État de Caroline du Nord perdait 3,7 milliards de dollars de recettes dans l’affaire, la carrière politique du gouverneur McCrory était largement assombrie. On recense des événements similaires l’an dernier avec l’État de Géorgie. Chaque fois, les législateurs se trouvent impuissants, tels David contre Goliath.

Sauf que, pour la première fois, un gouverneur conservateur – Ron DeSantis - ne plie pas face à la tyrannie woke et met au défi le plus grand employeur privé de son État, la célèbre Walt Disney Company. Rappelons, en effet, que son complexe de parcs à thèmes, près d'Orlando, attire environ 50 millions de visiteurs par an, générant chaque année plus de 5 milliards de dollars de recettes fiscales locales et étatiques.

Or, suite à la loi interdisant la propagande LGBTQ+ à l’école (appelée par les démocrates « Don’t say gay bill »), quelques salariés véhéments s’en sont pris au PDG du groupe, Bob Chapek, lui reprochant de ne pas avoir pris position assez clairement. Sous la pression, le tout récent patron de Disney a officiellement déclaré : « Notre objectif en tant qu'entreprise est que cette loi soit abrogée par le législateur ou annulée par les tribunaux […] et nous restons déterminés à soutenir les organisations nationales et étatiques qui travaillent pour y parvenir. »

Pour le gouverneur, l’entreprise, originaire de Californie, tente d’imposer ses vues en Floride, là où les parents soutiennent en majorité la loi pour protéger les enfants contre la propagande transgenre à l’école. « Les idéologistes comme Disney veulent sexualiser les enfants dès le plus jeune âge. Il faut se demander pourquoi. » « Tant que je serais gouverneur, ils ne dicteront pas leurs lois à la Floride »avertit le républicain.

Et DeSantis, ou « Baby MAGA », comme le surnomme le New York Times, a effectivement réagi. Ce 20 avril, le Sénat de Floride a voté la révocation des avantages fiscaux qui, depuis les années 1960, ont donné à la multinationale la capacité de gérer elle-même son complexe à thèmes de plus de 10 000 hectares. Conséquence : jeudi 21 avril, le cours de l'action Disney terminait la journée en baisse de 2,3 %.

« Si Disney veut se battre, ils ont choisi le mauvais gars »prévient encore DeSantis, dans un courriel de levée de fonds. Espérons que les mésaventures financières de Disney (qui, là, ne peut pas menacer de délocaliser ses parcs) soient un signal fort pour le reste du pays.

Par Gaëlle Baudry le 22 avril 2022