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lundi 8 janvier 2024

Mon pote le dealer



C’est dans ce but que demain soir, mardi 9 janvier, la mairie verte convie les Grenoblois à un spectacle vivant d’un genre nouveau « entre théâtre et récit conté, lissé de mots et de musique » joyeusement intitulé : « Les copains d’en bas ». Sur le site de la Ville de Grenoble, la municipalité a ajouté un bandeau sous l’affiche qui annonce le show. Y est posée cette étonnante question : « Comment vivre au quotidien à proximité d’un point de deal ? » Voici donc les Grenoblois invités à cohabiter avec les dealers. C’est fichtrement malin ! Que n’y avions-nous pas déjà pensé ! Sympathise avec le dealer qui pourrit ta vie et ta cage d’escalier tout comme tu as déjà sympathisé avec les punaises de lit et les surmulots ; ta vie en sera changée. Les épreuves de Kho-Lanta, c’est du pipi de chat à côté de celles qu’exige le vivre-ensemble tel qu’il va falloir le pratiquer à Grenoble. 

Sus à la peau de phoque, aux piolets et autres crampons.

Suivi d’un temps d’échange

Depuis quelques jours déjà, des affiches aux couleurs criardes, racoleuses et bariolées, ont été généreusement placardées sur les façades des immeubles du quartier Chorier- Berriat. Il ne s’agirait pas de rater cette représentation qu’on attend avec impatience. Ce spectacle bien rôdé n’a pourtant rien d’inédit. Créé en 2018 par la Compagnie Artiflette, il a déjà été représenté dans plusieurs communes de France. 

Suivi « d’un temps d’échange » invitant à « mieux se connaître pour mieux vivre ensemble », cette manifestation se veut didactique et vise à promouvoir « l’insertion sociale », « l’interculturalité » et « le bonheur de vivre dans les quartiers ». C’est pour partager une expérience choisie et comme il se doit enrichissante, qu’Ignace Fabiani et Claire Devienne ont co-écrit cette pièce dont ils sont aussi les acteurs. Ils campent Ben et Charlotte, aventuriers des temps modernes, qui ont décidé, de leur propre chef, d’aller expérimenter la mixité sociale dans une cité HLM. On voit nos audacieux conquérants se frotter alors, en vrai, à l’altérité. 

Que de belles rencontres ! D’après le dossier de présentation du spectacle, on fait connaissance avec « Assia, la voisine marocaine qui apporte à nos bobos des couscous fumants, Bachir, l’épicier d’en face qui leur fait crédit, Casquette et Barbichette des jeunes qui s’installent dans leur cage d’escalier, Kenny, une maman Malgache pleine de rêves, Djamel, le rappeur, Idriss, un éducateur épris de liberté et de justice avec qui ils vont collaborer… » Pas un ne manque, ils sont tous là ! 

« Jour après jour, entre doutes et convictions profondes, Ben et Charlotte sont ballottés entre magnifiques moments porteurs de sens et l’immersion de la violence dans le quotidien de la cité », est-il précisé. Fichtre ! j’en ai la larme à l’œil. « Le récit de ces rencontres dessine une vérité autre que celle souvent entendue dans les médias. », conclut le descriptif. Pour le coup, on n’en doute pas une seconde.

Si la mairie d’Éric Piolle n’avait pas ainsi audacieusement sous-titré l’affiche du spectacle, cette représentation de la Compagnie Artiflette, dévolue à l’habituelle propagande pour le vivre-ensemble, serait passée sous les radars. Mais, quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que le show, véritable couteau suisse qui sévit déjà dans les collèges et les lycées, peut servir idéalement les desseins inclusifs d’Éric Piolle ; ce qui justifie largement ce choix.  Il « permet aux élèves de découvrir certaines réalités méconnues concernant la vie dans les quartiers dits « difficiles »(…) d’élargir les horizons desdits élèves, de rentrer dans la complexité des situations, de changer de regard (…) » Cette prestation à visée hautement édificatrice est aussi couramment proposée comme « support pour des ateliers de médiation culturelle » et peut en servir d’autres « sur des thématiques liées au spectacle, à la déconstruction des stéréotypes et des préjugés, à  la découverte de l’altérité. » 

Dans le cochon, tout est bon.

Des agneaux méprisés

Notons que la démarche s’inscrit, pour la municipalité, dans le cadre d’une farouche volonté d’éradiquer les nuisances générées par le trafic de drogue. Sur les réseaux sociaux de la ville, le maire-pastèque avait déjà diffusé deux très courts-métrages montrant les conséquences du deal pour les habitants voisins d’un point de vente. Il s’agissait alors de dissuader de consommer des substances illicites. L’édile, qui cherche décidément à explorer tous les possibles, propose maintenant, par le truchement d’une réflexion fructueuse qu’initierait la représentation du spectacle de la Cie Artiflette, à instaurer une cohabitation harmonieuse des Grenoblois avec les dealers. 

Tout se tente. Du reste, Claire Devienne, pendant la tournée de la pièce dans le Var, en janvier 2023, avait déjà expliqué qu’en tout dealer, il y a aussi un homme. « Le plus grand dealer est aussi un grand frère, mais les difficultés de la vie l’ont parfois enfermé dans des mécanismes qui le poussent à être violent. » L’écrivain Christian Bobin s’est, lui aussi, exprimé à propos de la pièce : « J’ai lu ce texte sur les gens dans l’entrée de l’immeuble et j’ai beaucoup aimé. On dirait que parfois – les tigres ne sont que des agneaux qu’on a maltraités et méprisés. »

En attendant, la démarche d’Éric Piolle ne fait pas l’unanimité dans une ville où les habitants sont terrorisés par des bandes qui tiennent le trafic de stupéfiants et règlent leurs comptes à coup de rafales de Kalachnikov : sur X, les réactions indignées se sont multipliées.  

Face à la drogue, les Grenoblois espèrent une réponse autre que l’administration d’une cuillérée de sirupeux vivre-ensemble. Ce, d’autant plus que les élus rouges/verts rechignent à importuner les dealers installés dans les logements sociaux d’ACTIS et de Grenoble-Habitat. La mairie refuse en effet de contrôler les attributions… alors qu’elle est à la tête de ces deux bailleurs. C’est en vain que, depuis le début du mandat écologiste, l’opposition demande un contrôle strict et une expulsion des dealers condamnés pour éviter qu’ils ne transforment des quartiers entiers en zone de non-droit. En attendant, la représentation des Copains d’en bas a lieu demain. 

En présence d’Éric Piolle.

Par Isabelle Larmat le 8 janvier 2024

Causeur

vendredi 26 mai 2023

Supprimer les jours fériés chrétiens : la nouvelle lubie woke d’Éric Piolle



La surenchère woke chez les Verts repart à la hausse. Largement dépassé sur sa gauche par Sandrine Rousseau qui multiplie les sorties provocatrices sur l’homophobie dans le sport ou le féminisme, Éric Piolle, maire écologiste de Grenoble, revient à la charge. Non content d’instrumentaliser le supposé fichage des élèves absents lors de l’Aïd, l’édile profite du contexte pour suggérer un nouveau calendrier républicain. Sur son compte Twitter, il propose de déclarer « fériées les fêtes laïques qui marquent notre attachement commun à la République ». Exit donc les « fêtes religieuses » chrétiennes (Noël, Pâques, l’Ascension et la Toussaint). Place désormais à la commémoration des « révolutions » - lesquelles ? il ne le précise pas -, ainsi que de « la Commune », de « l’abolition de l’esclavage » et « des droits des femmes ou des personnes LGBT ».

Ce n’est pas la première fois que la gauche soulève la question des jours fériés chrétiens en France avec, souvent, un argument économique. Après la crise du Covid, Laurent Hénard, ancien maire de Nancy, suggérait de supprimer cinq jours fériés (dont quatre religieux) pour relancer l’économie. Mais Éric Piolle, en voulant substituer Noël et Pâques à un jour férié pour les droits LGBT ou l’abolition de l’esclavage, montre d'abord sa volonté de faire table rase des racines chrétiennes de la France. Car, n’en déplaise au maire de Grenoble, les jours fériés de notre calendrier ne sont pas des jours de célébration communautaire, mais permettent d’inscrire dans le marbre du calendrier les traditions et les lieux de notre mémoire nationale.

La déclaration d’Éric Piolle ne passe pas à droite. « Stop à cette complaisance envers des propos de ce type, personne n’oblige Éric Piolle à rester en France », réagit à chaud Hélène Laporte, députée du Rassemblement national. Et Jean Messiha de commente non sans ironie : « Effaçons tout ce que nous sommes et d’où nous venons et recommençons tout depuis une année zéro EELV ».

Homme déconstruit, burkini et antiracisme

Éric Piolle n’en est pas à sa première sortie woke. Bien au contraire, l’élu, qui caresse le rêve d'une candidature aux présidentielles de 2027, est un adepte de la radicalité. Sur les questions de féminisme, tout d’abord, le maire de Grenoble n’a pas à rougir face à Sandrine Rousseau. Admettant ses « privilèges » de mâle blanc, il assumait, dans le cadre de sa candidature à la primaire écologiste en juillet 2021, « être éduqué, rééduqué, déconstruit et reconstruit par ces luttes féministes ». D’homme déconstruit, Éric Piolle est rapidement devenu l’élu soumis face à l’islamisme conquérant. Si en 2019, il déclarait, dans les pages de Marianneque le burkini était promu « par des faux nez des Frères musulmans » et des « représentants d’un islam politique » qu’il entendait « combattre », trois ans plus tard, il n’hésite pas à changer son fusil d’épaule. À l’été 2022, le premier maire écologiste d’une ville française de plus de 100.000 habitants ouvrait ainsi les portes des piscines municipales au burkini et au seins nus. Un relativisme qui en dit long sur la vision de l’édile… Même si cette autorisation du burkini a finalement été retoquée par le Conseil d’État, le maire de Grenoble continue d’afficher son soutien à un islam conquérant. On le retrouve ainsi aux côtés des « hijabeuses », ces sportives qui revendiquent le droit de porter leur voile pendant les compétitions sportives, en dépit de la réglementation en vigueur.

Éric Piolle pratique assidument un autre sport. Comme tout bon élu d’Europe Écologie les Verts, il est à la pointe du combat antiraciste. En juin 2021, l’édile accueillait dans sa ville le « Mois décolonial », un rassemblement antiraciste où l’homme blanc se retrouve sur le banc des accusés. Pire encore, le Festival d’art urbain, subventionné par la ville de Grenoble en 2016, présentait une fresque sobrement intitulée « L’État matraquant la liberté ». Alors que cette œuvre représentait deux CRS frappant une jeune Marianne au sol, l’élu faisait le choix de défendre l’artiste. Quatre ans plus tard, le maire récidive. Au cours de ce même festival, toujours subventionné, une fresque d’hommage à George Floyd et au mouvement des Black Lives Matter est peinte en face d’un poste de police. Une provocation semble-t-il assumée par l’écologiste.

Par Clémence de Longraye le 26 mi 2023

Boulevard Voltaire