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vendredi 28 octobre 2022

Jordan Bardella, l'ambition présidentielle



Le 5 novembre, Jordan Bardella devrait, si les militants confirment les pronostics, succéder à Marine Le Pen à la présidence du Rassemblement National. À tout juste 27 ans, il devra transformer le parti, rester fidèle à la candidate et construire sa propre identité politique. Un défi à la hauteur de son ambition.

Pierre a 22 ans. Il a créé son entreprise de plomberie et habite dans le Gard. Il est venu voir Jordan ­Bardella, en réunion publique à Beaucaire, dans le cadre de la campagne interne pour la présidence du Rassemblement National. C'est un nouvel adhérent. Comme sa voisine Marie, 22 ans. Elle a «adhéré pour l'élire président». Tous les deux admirent le président par intérim, aiment son «charisme». «On se retrouve en lui.» Didier, 63 ans, ancien RPR, partage cette admiration : «J'adhère à ce qu'il dit. J'ai connu Charles Pasqua. Je me retrouve dans les idées de Jordan Bardella.» Ce soir-là, le jeune leader est en terrain conquis. Sa tournée des terres du Sud commence bien. Le maire de Beaucaire, Julien Sanchez, qui le soutient, a bien fait les ­choses. Les quelque 300 personnes présentes pour le ­dîner sont conquises par le discours de Jordan Bardella. À 27 ans, le président par intérim du Rassemblement ­National a des accents de vieux routier de la politique. Il connaît les mots qui font vibrer une salle de sympathisants. Souvent, il ­entend des militants lui dire avoir une fille ou un garçon de son âge. Pour ajouter aussitôt que leur progéniture n'a pas son talent pour naviguer dans les eaux de la politique, participer à des débats face à des ­adversaires redoutables, mener des campagnes épuisantes.

«Bardella, c'est un ovni de la politique, estime Guillaume Peltier, vice-président de Reconquête, le parti d'Éric Zemmour. Pour moi, c'est un compliment. C'est un militant qui a appris en un temps record.» Demander aux hommes et aux femmes politiques de parler du député européen du RN, c'est recevoir inévitablement la même réponse : «Il est très bon.» Depuis son irruption sur la scène nationale à l'occasion des élections européennes en 2019, le jeune homme n'a pas arrêté de surprendre par sa maturité, son efficacité dans les débats, son aplomb. Même si ce trait de caractère peut aussi se retourner contre lui.

Un de ceux qui ont souvent débattu avec lui sur les plateaux de télévision met en garde : «Ce côté bulldozer, son aplomb déconcertant pour son âge peuvent se ­retourner contre lui. Même dans son électorat, il y a une ­attente de nuances. Marine Le Pen l'a senti plus que lui.» Il peut donner l'impression, parfois, de réciter par cœur un argumentaire tellement son assurance paraît ­évidente. Même pris en défaut, il ne se démonte pas et contre-attaque. «C'est un avocat, il porte avec talent les intérêts des autres», estime Gilles Boyer, député européen Renaissance. «On ne sait pas ce qu'il pense vraiment», ajoute un élu d'Île-de-France.

Moins le droit à l'erreur que d'autres

Toujours bien mis à la télévision, jamais une mèche de travers, les costumes soignés, ses adversaires au sein du RN comme à l'extérieur attaquent sur ce côté lisse, sans aspérité, voire insensible, quasiment comme un «robot». Jordan Bardella n'ignore rien de ces critiques. Celui qui n'évoque jamais sa vie privée, concède être particulièrement maniaque. Montrant une enceinte sur une étagère de son bureau, il admet qu'il saura immédiatement en ­entrant si quelqu'un l'a déplacée. «J'aime bien l'ordre !». Il cherche à se préserver des attaques. «On me reproche tout. Au début, on disait que j'étais la marionnette de ­Marine Le Pen ; maintenant, on dit que je suis froid, un ­robot. Je prends beaucoup de distance par rapport à tout ça. Je sais que j'ai moins le droit à l'erreur que les autres.»

À 27 ans, s'il impressionne par sa maturité, Jordan ­Bardella n'est pas aussi assuré que l'image qu'il renvoie. Caroline Parmentier, ancienne conseillère presse de ­Marine Le Pen, aujourd'hui député du Pas-de-Calais, l'a vu progresser depuis ses débuts, à 23 ans : «Ce n'est pas un robot. Je l'ai vu inquiet, notamment pendant les européennes. On devait le rassurer.» Perfectionniste, il ne veut pas décevoir ses électeurs ni ceux qui lui font confiance. Mais on ne monte pas rapidement aussi haut sans créer de jalousies ou des rancœurs.

Sa formation à lui n'est peut-être pas académique – il ­arrête ses études supérieures avant l'obtention de son ­diplôme –, mais son parcours lui permet de raconter une histoire qui plaît à ses électeurs. Il a grandi en banlieue parisienne, entre la Seine-Saint-Denis, où vit sa mère ­italienne, à Drancy et le Val-d'Oise, où est son père, fils d'immigrés italiens, chef d'entreprise à Montmorency. C'est évidemment sa vie dans la cité qu'il raconte plus ­volontiers. «C'est la Seine-Saint-Denis qui m'a construit politiquement, admet-il. J'ai grandi là-bas avec ma mère et les fins de mois qui commençaient dès le 10 ! On vivait à côté des trafiquants ! Je me suis dit que tout ça n'était pas la norme.»

Boxe et séries pour décompresser

À 16 ans, il adhère au Front National pour aider Marine Le Pen. Sa mère s'inquiète. C'est dangereux d'être iden­tifié au FN en Seine-Saint-Denis. Il met un mois à la convaincre, gravit rapidement les échelons, se rapproche de la famille Le Pen, apprend vite grâce à ses capacités de travail et de concentration. Tous ceux qui le connaissent le disent : Jordan Bardella est un bourreau de travail. Pour décompresser, il a deux techniques : les séances de boxe («ça vide la tête») et les séries sur Netflix (il termine la dernière saison de Stranger Things) qu'il regarde dans les trains, pendant les campagnes, qu'il enchaîne depuis 2019 (européennes, régionales, candidat en Île-de-France).

La seule campagne qu'il manque : les dernières législatives. Tout semblait prêt pour l'accueillir dans le Var, mais il a renoncé. Refus d'obstacle ? Il assure n'avoir aucun regret aujourd'hui, mais ses adversaires ont noté une faille. Faute d'avoir cru à la victoire, il va lui manquer cet ancrage territorial indispensable pour la suite.

Par Carl Meuus le 28 octobre 2022

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mercredi 28 septembre 2022

Le gouvernement demande aux collectivités locales l'impossible budgétaire



Communiqué de presse de Louis Aliot, Maire de Perpignan, conseiller politique de la présidente du Groupe Rassemblement National du 28 septembre 2022

Le Gouvernement demande aux collectivités locales l'impossible budgétaire.

Le gouvernement a présenté hier le projet de loi de programmation des finances publiques pour 2023-2027 dans lequel figure l'obligation, pour les collectivités territoriales, de ne pas augmenter les dépenses de plus 3,8 % en 2023 (soit 0,5 point de moins que l'inflation prévue de 4,3 %). L'année suivante, la limitation est fixée à 2,5 %, puis à 1,6 % en 2025 et 1,3 % en 2026 et 2027.

Les collectivités devraient économiser sur la période un total cumulé de 17 milliards d'euros, soit 7 milliards de plus que l'effort financier prévu par Emmanuel Macron. Ces chiffres suppléants que le gouvernement compte ponctionner les collectivités locales. Il y a deux mois encore certains ministres promettaient de ne pas revenir au fameux système des accords de Cahors.

Aujourd'hui c'est un hold-up qui est opéré par l'État sur le dos des collectivités. En cas de bonne gestion, les collectivités ne bénéficieront plus d'une majoration du taux de subvention pour les opérations bénéficiant de la DSIL.

En cas de mauvaise gestion, les collectivités se verraient privées  d'accès à toute dotation de l'État (Dsil, DETR, fonds vert…) ou frappées de rétorsions financières.

Après la suppression de la CVAE ou l'absence d'indexation de la DGF, le Gouvernement méprise les élus locaux et foule aux pieds les principes les plus structurants de notre État de droit, comme l'autonomie financière et fiscale des collectivités.

Ce budget 2023 sera catastrophique pour les finances locales. Les communes seront désormais désignées à l'austérité pour de nombreuses années et les contribuables en subiront directement les conséquences.

RN

jeudi 25 août 2022

Louis Aliot : « À part dire « il faut se serrer la ceinture », Emmanuel Macron ne propose aucune solution ! »



La course pour la présidence du Rassemblement National est lancée. Deux des principales figures du parti vont s’affronter :  d’un côté, Louis Aliot de l’autre. À deux mois de l'échéance, Louis Aliot, maire de Perpignan et candidat à la présidence du RN, s'est confié à Geoffroy Antoine et Clémence de Longraye, de Boulevard Voltaire, à la terrasse d’un café parisien.

Geoffroy Antoine : Au sortir du Conseil des ministres qui se tenait ce mercredi 24 août, Emmanuel Macron a annoncé aux Français que « le temps de l’abondance » était terminé. Si vous aviez été le président du Rassemblement national, que lui auriez-vous répondu ?

Louis Aliot : La majorité du peuple français vit avec peu. Le constat est ce qu’il est : la France est en extrême difficulté. Le problème, c’est que c’est lui qui en est responsable ! J’ai trouvé cela très irrespectueux envers le peuple français. À part dire « il faut se serrer la ceinture », Emmanuel Macron ne propose aucune solution. Moi, j’aurais dit aux Français qu’avant de faire des efforts, il faudrait lancer des mesures, notamment sur l’immigration qui a un coût social et économique énorme. Je pense aussi qu’il faut baisser les charges des commerçants, des artisans et des entreprises. Et puis avoir une politique de grands travaux. Dans un certain nombre de territoires, nous manquons de grands équipements. Quand vous habitez dans le fin fond de l’Ariège, vous n’avez pas les mêmes services que celui qui habite dans une grande ville !

Clémence de Longraye : Samedi, vous lancerez votre campagne pour la présidence du RN. Quelle sera votre stratégie pour convaincre les cadres et les adhérents du parti ?

L. A. : Je vais médiatiser cette candidature et faire le tour des régions. D’ici le mois de novembre, j’aurai fait une quinzaine de déplacements. Je fais une campagne avec mon projet en défendant mes idées. Je ne fais pas campagne contre Jordan Bardella. Ensuite, les gens décideront ! Cela fait trente ans que je suis au RN, vingt ans que j’accompagne Marine dans le virage que l’on a pris après 2002. J’ai occupé de nombreux postes au sein du parti, j’ai effectué plusieurs mandats et j’ai fait mes preuves par les urnes !

G. A. : Quelles sont vos armes face à Jordan Bardella, qui jouit d’une grande notoriété après ses nombreuses interventions médiatiques durant la campagne présidentielle ?

L. A. : Jordan a été très présent, mais moi aussi, je l’ai été. J’ai participé à de nombreuses émissions pendant la campagne tout en étant maire d’une ville de 100.000 habitants ! J’ai apporté tôt mon soutien à Marine Le Pen. Cela a joué un rôle dans l’affaire Zemmour alors que d’autres le rejoignaient à ce moment-là. J’ai fait de très nombreux déplacements régionaux. J’ai fait mon job de cadre du parti.

C. L. : Dans l’hypothèse de votre élection, à quoi ressemblera le RN de Louis Aliot ? Quelles seront les différences avec celui de Marine Le Pen ?

L. A. : Ce ne sera pas le même parti, c’est sûr. Ce sera plus collégial et mon boulot sera de rapprocher toutes les sensibilités du parti. Si je suis président, Jordan sera vice-président et, derrière, il y aura un équilibre entre ses soutiens et les miens. Après, je pense que Marine reste le leader naturel. Avec nos 89 députés, c’est elle qui portera la parole du parti.

C.L. : La ligne politique et idéologique restera-t-elle la même que celle de Marine le Pen ?

L. A. : La ligne du parti restera toujours la même : la  du peuple par la solidarité et la fraternité. La défense de l’identité est aussi primordiale et le restera. J’ai toujours considéré qu’il y a un fond national français et européen. Mais également que la France a été un empire et que, de cet empire, un certain nombre d’enfants sont venus chez nous et sont français comme les autres. Mais la règle doit s’appliquer à tout le monde, peu importe la couleur de peau ou la religion.

G. A. : Certains observateurs parlent de dissensions au sein du Rassemblement National, notamment entre « l’équipe du Nord » et le reste du parti. Si vous êtes élu, agirez-vous en conséquence ?

L. A. : Un parti politique, c’est un organisme vivant. Il y a quelque fois des inimitiés, mais elles ne sont pas vouées à durer éternellement. La mission d’un président, c’est de rassembler, mon boulot sera de rapprocher. J’essaye de parler à tout le monde. Ceux qui pensent qu’ils dirigeront le Rassemblement National dans la division et l’animosité d’une partie des cadres contre l'autre mettront en péril le mouvement tout entier. Je serai celui qui apaisera car je sais ce que coûte une scission, je connais les conséquences des guerres d’ego et de jalousie. Le meilleur moyen d’éviter cela, c’est que tout le monde trouve sa place dans le parti, et notamment dans la direction du mouvement.

C. L. : Quels sont les grands enjeux à venir pour le Rassemblement National ?

L. A. : Le parti est encore trop absent des territoires. On fait des voix mais on n’a pas les cadres. Donc, il va falloir aller détecter les cadres et favoriser leur implantation. Ensuite, on doit aller investir l’urbain. Pour remettre le pied dans les villes, cela passera peut-être par des alliances avec la droite, c’est un débat que nous devons avoir. Ce seront des coalitions sur des projets, pas sur des alliances d’appareil. Il faut parler à tout le monde, sinon, dans les grandes villes, on va disparaître et ce ne sera pas bon. Et puis, il y a les  européennes. Les nationaux vont certainement arriver bien placés en Italie, peut-être aussi en Suède, donc tout va bouger. Il faut un leader français pour la délégation RN au sein de l’Union européenne. Jordan, qui était tête de liste en 2019, sera certainement de nouveau tête de liste. Nous devons former les cadres du RN et appuyer notre ancrage local. Avant 2027, il va falloir asseoir notre crédibilité et rassurer.

G. A. : Depuis le début de l’été, Gerald Darmanin s’est aventuré sur des terrains que l’on aurait pu croire réservés au RN : islamisme, immigration, rodéos urbains. Craignez-vous le virage à droite du ministre de l’Intérieur ?

L. A. : Darmanin n’est pas fou ! Moi, ça fait deux ans que je lui écris tous les trois mois pour lui dire : « Monsieur le ministre, regardez ce qui se passe ! » Mais il n’ira pas sur notre terrain, ou alors il n’ira que par le micro et la parole. Quant aux propos qu’il a tenus cet été, une partie de sa majorité n’est pas d’accord avec ça. On va se retrouver comme avec le précédent débat sur l’immigration qu’on avait eu quand j’étais député. Les intentions étaient louables, mais dès qu’il s’est agi de passer au débat parlementaire, tout a été ruiné et rien n’a été décidé.

Entretien réalisé par Geoffroy Antoine le 25 août 2022

Boulevard Voltaire