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mercredi 29 novembre 2023

UE : ce projet de révision des traités pour finir d’écraser les nations



Le 22 novembre, le Parlement européen a adopté une résolution « tendant à la révision des traités ». Cela s’est fait dans une relative indifférence : le monde avait les yeux tournés vers Gaza, la France vers Crépol. L’intitulé lui-même, rébarbatif, semblait indiquer un énième ajustement bureaucratique.

Or, il n’en est rien. Il s’agit de « remodeler l’Union », au prétexte de la guerre en Ukraine et des défis auxquels sont confrontés les Etats membres alors que l’Union européenne est appelée à s’élargir toujours plus. Élargissons donc aussi ses compétences dans les domaines de l’environnement, de la santé publique, de l’éducation, du commerce, de la défense, de la lutte contre les discrimination !

Cette résolution, explique le député européen RN Jean-Paul Garraud à BV« venait d’eurodéputés des groupes Renaissance, de la gauche, des Verts, du centre droit (PPE) et des socialistes ». Elle était soutenue par la Commission européenne et sa présidente, Ursula von der Leyen. Et, bien sûr, Emmanuel Macron. Leur but ? « Réduire les États à des entités condamnées à obéir sans réagir », analyse M. Garraud, en réaffirmant « la primauté du droit de l’UE sur celui des États ».

Bientôt un président de l'Union européenne ?

Signe que l’Union européenne avance ses pions, la résolution évoque l’idée d’un « président de l’Union européenne ». La Commission européenne deviendrait alors « l’exécutif européen ». Autrement dit, « les technocrates bruxellois, bien aidés par ces eurodéputés hors-sol et sans attache, continue J.-P. Garraud, souhaitent mettre fin à nos nations afin de créer un grand ensemble européen où seul le marché importe. Ils comptent sur le profit économique pour unir les Européens, faisant fi des nombreuses différences qui les séparent pourtant : culturelles, linguistiques, etc. Cela va bien au-delà du fédéralisme, c'est de l’impérialisme. »

Pour asseoir cet impérialisme, il est nécessaire de désamorcer par avance les blocages que peuvent faire certains pays, empêcheurs de tourner en rond. La résolution demande d'abolir la nécessité de l’unanimité pour un certain nombre de décisions. Le Parlement européen « réclame le renforcement de la capacité d’action de l’Union, en augmentant considérablement le nombre de domaines dans lesquels les actions sont décidées par un vote à la majorité qualifiée ». C’était, figurez-vous, un vœu qu’exprimait Emmanuel Macron en mai 2022 - qui sait si, ayant tout raté en France, il ne se voit pas en premier président de l’Union européenne, avec des États aux ordres ?

Marine Le Pen, dès le lendemain du vote, a résumé la situation sur France Info : le rapport à l’origine de la résolution « dépouille en réalité les nations de l'intégralité quasiment de leur souveraineté ». Soupçonneuse, France Info s’est penchée sur la question et a bien été obligée de l’admettre : s’il faut faire la part de l’interprétation dans l’analyse de Marine Le Pen, il y a aussi du vrai. Ce n’est pas de l’ordre du fantasme.

Un grand plan de déconstruction de l'Europe 

Cette captation de souveraineté se fait évidemment - les Tartuffes ! - en réaffirmant les « valeurs démocratiques » que devraient promouvoir aussi bien l’éducation que la « politique commerciale commune ». Et le genre, donc ? On ne parlera plus d’instaurer « l’égalité entre les hommes et les femmes » mais « l’égalité de genre ». Cela renvoie, dit le Conseil de l’Europe« à des notions plus larges d’égalité en relation à l’identité de genre (les attentes et normes sociales associées à ce qui est masculin et féminin) et à l’orientation sexuelle ».

Pour Jean-Paul Garraud, se révèle par ces injonctions « une vraie volonté de ces gens de tout déconstruire, de faire disparaître nos repères, dont le genre fait partie, afin de nous noyer tous dans cette grande masse qu’est l’économie de marché ». Ce primat du marché régit aussi l'immigration, fût-ce contre les peuples : selon la résolution, l'UE vise à assurer par sa politique migratoire « la capacité à répondre aux besoins de main-d’œuvre du marché unique pour soutenir la situation économique des États membres ». Quand on vous dit que c'est pour votre bien !

Contre cette volonté d’asservir les États par la technocratie et des valeurs qui ne sont pas celles de l’Europe, se sont élevés les groupes Identité et Démocratie (auquel appartiennent les eurodéputés RN), celui des Réformistes et Conservateurs européens (ECR), les élus du Fidesz hongrois. La résolution l’a emporté à une courte majorité : 291 voix pour, 274 contre et 44 abstentions.

Et maintenant ? Rien n’est joué pour autant. Jean-Paul Garraud nous donne rendez-vous aux européennes 2024 : « Si ce texte est grave par le fond et la volonté folle de ses auteurs, il n’en reste pas moins une résolution sans application. Rien n’est donc encore fait, conclut-il, et l’élection en juin prochain d’une majorité patriote au Parlement européen doit absolument bloquer cela. » 

Disons clairement à l'Union européenne notre avis sur ces questions... tant qu'on en a encore le droit.

Par Samuel Martin le 27 novembre 2023

Boulevard Voltaire


mercredi 1 novembre 2023

Signe des temps : les étoiles de David sont de retour en France



Les étoiles de David et autres inscriptions à intention infamante font leur réapparition en France, depuis l’incursion terroriste du Hamas, le 7 octobre. Une dame juive habitant Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) a vu la façade de son immeuble taguée d’étoiles réalisées au pochoir. Idem dans la ville voisine d’Aubervilliers. Idem à Saint-Denis. L’UEJF signale d’identiques pochoirs dans le XIVe arrondissement de Paris. On signale des tags et des étoiles à Clichy, des tags à Lyon.

Sur les réseaux sociaux, certains prétendent qu’il ne s’agit pas d’antisémitisme, puisque l’étoile de David est un symbole juif. Mais quand tags il y a, ils sont explicites, et le sceau de Salomon a beau être « une véritable somme de la pensée hermétique » (dit le Dictionnaire des symboles), ici, rien que de limpide comme de l’eau de roche.

« Actes ignobles » et « diversité » font bon ménage

La mairie de Saint-Ouen condamne d’ailleurs des « actes ignobles ». Même réaction de la mairie d’Aubervilliers. Et même chanson dans les deux cas : « Les valeurs de tolérance et de respect animent la tradition audonienne »« La diversité est une richesse »… ça sonne creux comme une formule de politesse. Antiennes d’un autre temps.

Dans cet écosystème de « djihadisme d’atmosphère », les croix gammées fleurissent également, à OrangeHoussayLibourne… Certains triturateurs de symboles combinent la croix gammée à l’étoile de David, comme en Belgique lors d’une manifestation, mais également dans un dessin de presse qui a été « liké » par Jean-Pascal Labille, socialiste et ancien ministre. Parfois la croix gammée remplace l'étoile de David sur le drapeau israélien. Le temps de toutes les confusions !

Des décennies d'aveuglement

Il y a exactement vingt ans, le Congrès juif notait que « les Juifs ne peuvent plus vivre une vie normale en Europe », du fait de « l'incitation à la haine qui vient de certains pays arabes et qui circule dans les rues de l'Europe ». Le Congrès jugeait cet antisémitisme « impensable, soixante ans après la Shoah ». Les acquis seraient définitifs ? Eh bien, non, ils ne le sont pas, surtout quand on crée les conditions qui les ne favorisent pas.

Lutter contre une extrême droite imaginaire pendant un demi-siècle – favoriser dans le même temps un islam migratoire et conquérant vanté comme « enrichissant » et « diversifiant » –, stigmatiser comme néonazis et fachos les seuls qui alertaient sur les risques de cette « diversification » ethnique, religieuse et culturelle à grande échelle – à quoi cela pouvait-il bien aboutir, sinon à cette floraison, vénéneuse comme les colchiques d’automne chantées par le poète, de croix gammées et d’étoiles de David ?

Des esprits sidérés face à l'islamo-gauchisme

On les trouve en France et en Belgique, on les trouve en Suisse : la porte d’une Lausannoise a été marquée d’une étoile de David. Et on les trouve en Allemagne, à Berlin et à Nuremberg. Là encore, quelle surprise ! Fin 2017, lors d’une manifestation pro-palestinienne à Berlin, l’étoile de David et le drapeau d’Israël avaient été brûlés aux cris de « Allahu akbar ». Un long article du Tagesspiegel montrait à cette occasion, sans le nommer ni s'indigner, l’existence d’un islamo-gauchisme extrêmement puissant et vindicatif… Salafistes et marxistes main dans la main.

Face à la prolifération de ces symboles, les réactions médiatiques et politiques restaient mesurées. Discrètes, jusqu'à ce que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonce, ce 31 octobre au soir, 425 interpellations. Il a apporté « son soutien aux Français de confession juive », comprenant « la peur qui peut être la leur »« La République va les protéger et aura la main très ferme », assure-t-il. Mais il est bien tard et les erreurs d'analyse durent encore. Si graffitis, tags, pochoirs pouvaient être mis sur le dos de l’« extrême droite », on en ferait, du foin ! On alerterait sur le retour de la bête immonde ! Dieu sait si on l’a fait, et souvent ! 

Mais là, le subterfuge est au-dessus de leurs forces. L’accablement a gagné les esprits sidérés par la découverte de ce qu’ils avaient sous les yeux et qu’ils ont si obstinément nié. Le 7 octobre, un stade a été franchi, et nous n’en mesurons pas encore toutes les conséquences.

Par Samuel Martin le 31 octobre 2023

Boulevard Voltaire